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XXIVe FESTIVAL PEPLUM
- ARLES
Du lundi 22 au vendredi 26 août 2011
à 21h
- Théâtre antique - |
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ARELATE
Journées romaines d'Arles, août 2011
Association
Péplum
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XXIVe
festival du film Peplum
Du lundi 23 au vendredi 26
août à 21h - Théâtre antique
Centurion (Neil Marshall, 2010)
(click) & (click)
Hercule à la Conquête de
l'Atlantide (Vittorio Cottafavi, 1961) (click)
& (click)
Horaces et les Curiaces (Les) (Terence
Young, 1961) (click) & (click)
Derniers Jours d'Herculanum (Les)
(Gianfranco Parolini, 1962) (click) &
(click)
Agora (Alejandro Amenabar, 2009)
(click) & (click)
Le Colosse de Rhodes (click)
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Sans doute la programmation
du Festival n'aura jamais aussi bien collé à l'actualité
qu'en cette XXIVe édition. Jugez-en : un cataclysme volcanique,
une catastrophe nucléaire, un monde qui s'effondre et une
guerre qui s'enlise...
Cataclysme volcanique : à
l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll l'année
passée, et plus récemment le Grimsvötn, qui paralysa
plusieurs semaines notre trafic aérien, répond l'indémodable
Vésuve dont la fureur sonna le glas pour quatre cités
de Campanie, dont Herculanum et Pompéi (Les derniers
jours d'Herculanum). Une catastrophe nucléaire
: au tremblement de terre qui secoua le Japon et ses usines
nucléaires de Fukushima-Daiichi, réplique l'engloutissement
de l'Atlantide par la désintégration de la «Pierre
d'Uranus» (id. est «uranium») (Hercule
à la conquête de l'Atlantide). Un monde
qui s'effondre : aux révolutions démocratiques
[?] qui secouent le monde arabe - Tunisie, Egypte, Libye et Syrie
- fait écho, de toute évidence, celle qui dans le
monde romain, désormais chrétien, mit fin au paganisme
(spécialement par la fermeture de l'université d'Alexandrie
et le lynchage de la philosophe Hypatie, en 415) (Agora).
Une guerre qui s'enlise : enfin, les conflits d'Irak et d'Afghanistan
qui semblent stagner peuvent trouver un lointain écho dans
les déboires que connurent les légions romaines à
conquérir le territoire des Pictes (Nord de l'Ecosse) (Centurion).
L'Histoire se répète, dit-on. En tout cas, il est
à noter que sur les cinq films présentés cette
année-ci, deux sont tout récents : Agora est
de 2009 et Centurion de 2010. Ce qui nous offre l'occasion
de rappeler que tout film est, avant tout, un témoin de l'époque
où il a été conçu - y compris, bien
entendu, ceux qui prétendent nous rappeler des événements
historiques survenus voici 2.000 ans ou davantage.
***
Rome, unique objet de
mon ressentiment
Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître et que ton cur adore !
Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore !
(CORNEILLE, Horace, v. 1301 sq.)
Heureusement, dans toute cette déréliction,
il nous reste le cinquième élément de la précitée
fête, Les Horaces et les Curiaces (Orazi
e Curiazi) (Terence Young, 1961). Ah ! ces «Voraces
et ces Coriaces...» dont David a peint le serment [celui des
Horaces, veux-je dire]. Un petit fragment du répertoire classique
- revu par Cinecittà -, toujours rassurant, et qui nous porte
à espérer que ce Vieil Occident assiégé
résistera à la déferlante de fanatisme religieux
qu'Agora vient de rappeler à notre vigilance.
Tourné en 1961 par Terence Young avant qu'il ne porte sur
les fonts baptismaux le mythe 007 (Doctor No, 1962; From
Russia with Love, 1963; Goldfinger, 1964 etc.), avec
dans le rôle d'Horace... Alan Ladd, un poor lonesome cow-boy
qu'on n'aurait jamais imaginé en héros romain. Has
been venu à Rome finir une carrière cinématographique
déjà bien remplie (de l'autre côté de
l'Atlantique, s'entend). Quant à Terence Young, il reviendra
au péplum en réalisant, en 1973 et en Sardaigne, Les
Amazones. Un film malicieux et plein d'humour tourné
en Sardaigne avec une brochette de cascadeuses helvétiques
qui n'hésiteront pas à généreusement
dévoiler leurs charmes (1973 est une année-pivot en
matière d'émancipation sexuelle, en particulier au
cinéma).
On imagine à peine ces querelles villageoises qui au VIIe
s. opposèrent la Rome du roi Tullus Hostilius (672-640) à
sa voisine Albe-la-Longue (dont étaient du reste originaires
Romulus et Remus, les fondateurs de Rome). On n'a jamais retrouvé
les vestiges d'Alba Longa - a-t-elle seulement jamais existé
? Mais on la situe théoriquement à l'emplacement de
Castelgandolfo, la résidence d'été des Papes.
Autre grand classique du péplum,
Hercule à la conquête de l'Atlantide
(Ercole alla conquista di Atlantide) (Vittorio Cottafavi,
1961) dont la superbe photographie, signée par Carlo
Carlini, fut à l'époque primée en festival.
Dans le rôle d'Hercule : Reg Park, champion culturiste et
éternel rival de Steve Reeves «Mr. Universe 1950»
(Park se contentant de la deuxième place). Mais pour Reg
Park, ce ne fut que partie remise puisqu'il remporta le titre convoité
l'année suivante. Metteur en scène de théâtre
pour la RAI, Cottafavi a pour le cinéma signé toute
une brillante série de mélodrames en costumes. Hercule
à la conquête de l'Atlantide est une brillante
synthèse de mythologie et de science-fiction, qui récupère
habilement le mythe hésiodique d'Uranus, le dieu du Ciel,
mutilé et chassé de l'empyrée par son fils
Cronos. Du sang de sa blessure tombé sur la terre naquirent
les Géants. Cottafavi a fait de ceux-ci une race de surhommes
mutants, troupe de choc de l'Atlantide qui s'apprête à
conquérir le monde. Toute la puissance du continent légendaire
est enfermée dans le «feu blasphématoire»
de ce caillot du sang d'Uranus, que la reine Antinéa cache
dans les entrailles de la terre. Le spectateur l'identifiera spontanément
avec l'uranium et la bombe atomique, laquelle conduira cette
super-puissance à sa perte.
On descend d'un cran avec La
destruction d'Herculanum (Anno 79 D.C : La distruzione di
Ercolano) (Gianfranco Parolini, 1962), démarque du
film de Sergio Leone et Mario Bonnard Les derniers jours de Pompéi
(1959). Parolini s'est signalé comme un honnête artisan
du péplum, signant notamment Hercule se déchaîne
et Samson contre Hercule avec son acteur fétiche le
culturiste Brad Harris et, assez inattendu, dans le rôle du
traître Serge Gainsbourg. Oui... Gainsbarre ! Hélas
toutefois, pas de Gainsbarre dans cette sombre histoire de rebelles
«carthaginois (1)»
et de complot dirigé contre l'empereur Titus. Bizarre. Historiquement,
Titus - «les Délices du genre humain» - venant
de raser Jérusalem dix ans plus tôt, on aurait plutôt
vu des zélotes commis à cet emploi... Mais, en 1962,
l'on est encore sous le choc d'Exodus, le roman de Leon Uris
et le merveilleux film d'Otto Preminger (quand nous disions que
le cinéma reflétait toujours son époque !).
Après la vogue du péplum et quelques westerns spaghetti,
Parolini - alias Frank Kramer - et Brad Harris se reconvertiront
dans le polar, en Allemagne (notamment la série Komissar
X).
Des quatre légions qui conquirent
l'île de Bretagne en 43 de n.E. et y demeurèrent en
occupation, l'on perdit trace de l'une d'elles aux alentours de
120 de n.E. : la IX Hispana. De là à supposer
qu'elle fut exterminée quelque part en Ecosse, dans les Lowlands,
voire dans les Highlands (2)...
En effet, ce fut à ce moment que l'empereur Hadrien entreprit
la construction du fameux mur qui porte son nom, séparant
la Bretagne romaine (qu'on n'appellait pas encore «Angleterre»)
du barbaricum des Pictes, au Nord. Ceci constituant peut-être
l'explication de cela.
C'était une conception du XIXe s. Depuis lors, on a retrouvé
aux Pays-Bas des briques estampillées de la IXe postérieures
à cette date. Il semblerait plutôt que la IXe fut massacrée
sur le Danube ou contre les Parthes à l'époque de
Marc Aurèle. Reste une belle légende historique qui
a inspiré la romancière Rosemary Sutcliff : on avait
retrouvé à Silchester (Calleva Atrebatum),
une Aigle légionnaire romaine sans ailes. Il y eut diverses
interprétations pour expliquer comment elle était
arrivée là, et la romancière en tira un roman
en 1954. Ce fut ensuite un feuilleton TV en 1976, Eagle of the
Ninth (Michaël Simpson, BBC2 Scotland), puis deux films
de cinéma : Centurion (Neil Marshall,
2010) et Eagle of the Ninth (Kevin Macdonald, 2011).
Centurion ne revendique aucunement sa filiation avec le roman
de Sutcliff et, du reste, prend ses distances avec lui. Basé
sur les effets spéciaux numériques (au contraire du
film de Kevin Macdonald) le spectaculaire film de Neil Marshall
arrive à une conclusion pessimiste bien dans l'air de notre
temps - aucun Etat n'aimant à reconnaître ses échecs,
en particulier ses échecs militaires...
Et nous arrivons au film le plus
polémique du festival. On ne comptait plus les péplums
montrant la persécution des chrétiens par les Romains,
aussi Agora (Alejandro Amenabar, 2009) fait-il
un peu l'effet d'un OVNI dans le ciel de celluloïd. En 391,
un catholique convaincu, l'empereur Théodose dit «le
Grand», interdit les cultes publics païens. Désormais
du bon côté du manche et forts de leur impunité,
les chrétiens d'Alexandrie saccagèrent le Temple de
Sérapis - le dieu protecteur de la ville - et l'annexe de
la célèbre bibliothèque qui en fait partie.
Or Alexandrie était le siège d'une université
néo-platonicienne réputée, dirigée par
le philosophe Théon et sa fille et disciple Hypatie, femme
philosophe, mathématicienne et astronome. Celle-ci avait
formé l'élite de l'intelligentsia de l'Empire romain
d'Orient, païens et chrétiens mélangés
(on a conservé sept lettres à elle destinées
écrites par l'un d'eux, l'évêque de Cyrène
Synesius). Malheureusement, l'esprit frondeur des Alexandrins était
rebelle à l'autorité de la nouvelle capitale de l'Empire
d'Orient, Byzance - en l'occurrence représentée par
le préfet augustal Oreste. Ce gouverneur était soucieux
de ménager la paix entre chrétiens querelleurs et
les communautés minoritaires païennes et juives. Membre
de son cercle d'intimes, Hypatie - dont il avait été
l'élève - eut le tort de se trouver au mauvais endroit
et au mauvais moment. S'appuyant sur des milices fondamentalistes,
les parabalanai (que le film présente comme les Talibans
de l'époque), l'évêque d'Alexandrie saint Cyrille
- le fondateur de l'Eglise copte -, considérant sa confidente
Hypatie comme la mauvaise conseillère du gouverneur et, donc,
la responsable de ses divergences avec l'autorité politique,
il la fit tomber dans un traquenard. Violée puis lynchée
par les chrétiens fanatiques, Hypatie fut dépecée
vivante et des morceaux de son corps furent traînés
dans toute la ville.
Il est amusant de noter qu'il existe
une version chrétienne à la tragique histoire d'Hypatie,
celle - purement légendaire - de sainte Catherine d'Alexandrie
(3),
patronne de toute une série de corporations intellectuelles,
mais aussi de la virginité et des vieilles filles ! C'était
sa voix et celle de sainte Marguerite qu'entendait Jeanne d'Arc
à Domrémy. Cette jeune vierge chrétienne et
lettrée fut demandée en mariage par l'empereur romain
païen Maximien, ce à quoi elle se refusa. Elle fut mise
à broyer dans une machine dont La légende dorée
nous décrit le mécanisme avec délectation,
sans que cela dérangeât le moins du monde son brushing
! Finalement décapitée, des anges emportèrent
son corps dans le Sinaï où des moines, qui trois siècles
plus tard la retrouvèrent intacte, fondèrent en son
honneur le célèbre couvent de Sainte-Catherine du
Sinaï. Toutefois il s'agit d'un conte, développé
au Moyen Âge, si bien que sa fête autrefois célébrée
le 25 novembre a, depuis 1969, été retirée
du calendrier romain. Un film vient néanmoins de lui être
consacré, réalisé par Michael Redwood et Ilyas
Kaduji, Katherine of Alexandria (avec Nicole Madjarov dans
le rôle-titre et Peter O'Toole). Comme quoi le péplum
a encore de beaux jours devant lui...
MICHEL ÉLOY
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DU
LUNDI 22 AU VENDREDI 26 AOÛT 2011
XXIVe FESTIVAL DU FILM PEPLUM
Projections de films Péplums, sur grand écran
et en plein air,
dans le cadre prestigieux du THÉÂTRE ANTIQUE
D'ARLES à 21h
(programme sous réserve de modification)
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Lundi
22 août 2011 :
CENTURION |
Réal. : Neil Marshall
(2010), 97'
Avec : Michael Fassbender, Dominic West, Olga Kurylenko
117 après Jésus-Christ: l'Empire Romain règne
sur tout l'Occident. Pourtant, aux confins glacés du
nord de l'Angleterre, l'armée romaine se heurte à
la tribu des Pictes, des barbares sanguinaires qui maîtrisent
parfaitement l'environnement. Afin d'éradiquer la menace,
le Gouverneur local fait appel à la légendaire
IXe légion du général Titus Virilus,
le bataillon d'élite de l'Empire. Mais, contre toute
attente, la colonne se fait massacrer au cours d'une terrible
embuscade et le général est fait prisonnier.
Seul le Centurion Marcus Dias et quelques survivants échappent
miraculeusement au carnage. Au lieu de battre en retraite,
ces guerriers solitaires décident de tenter l'impossible:
s'enfoncer en territoire ennemi pour délivrer Virilus...
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Mardi
23 août 2011 :
HERCULE À LA CONQUÊTE DE
L'ATLANTIDE |
Réal. : Vittorio Cottafavi
(1961), 100'
Avec : Reg Park, Fay Spain, Ettore Manni...
Fatigué et vieilli, Hercule n'aspire qu'au repos, à
Thèbes, sa ville natale, gouvernée par son ami
Androclès. Ce dernier, alerté par Tirésias
d'un grave danger, embarque le héros bien malgré
lui dans de nouvelles aventures. En mer, Androclès
est emporté par une tempête violente. Hercule
découvre alors l'île mystérieuse de l'Atlantide,
dirigée d'une main de ter par la sublime Antinéa.
Il y retrouve Androclès, dont le comportement étrange
l'inquiète...
La projection sera précédée
de démonstration de combats antiques par la troupe
d'ACTA.
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Mercredi
24 août 2011 :
LES HORACES ET LES CURIACES |
Réal. : Terence Young
(1961), 90'
Avec : Alan Ladd, France Bettoja, Franco Fabrizi...
Rome, VIIe s. av. n.E. Sous le règne de Tullus Hostilius,
l'orgueilleuse cité s'oppose depuis sept ans déjà
à Albe, sa rivale. Dans une échauffourée,
Horace, le plus valeureux des Romains, est fait prisonnier.
Pire, il est suspecté de traîtrise par les siens.
Et pourtant, son soutien serait bien utile à Rome.
En effet, les Dieux ont imaginé une façon terrible
de départager les deux camps: deux fratries de trois
frères devront s'opposer en duel, les Horaces pour
Rome, et les Curiaces pour Albe. Les vainqueurs auront le
pouvoir absolu sur l'autre peuple.
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Jeudi
25 août 2011 :
LES DERNIERS JOURS D'HERCULANUM
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Réal. : Gianfranco
Parolini (1962), 94'
Avec : Brad Harris, Mara Lane, Susan Paget...
Rome, 79 de n.E. Empereur vieillissant, Titus connaît
les dernières années de son règne. Partout,
dans la cité, des complots visent à précipiter
sa fin. Seul Marcus Tiberius, son neveu, et une poignée
de sénateurs fidèles défendent le pouvoir
légitime contre les ambitions de Sextus Tirteo, administrateur
du trésor public et riche marchand d'esclaves. Chrétiens
clandestins, gladiateurs carthaginois en révolte et
même un volcan en éruption, Marcus Tiberius n'aura
pas trop d'alliés pour déjouer les noirs desseins
de Tirteo.
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Vendredi
28 août 2011 :
AGORA |
Réal. : Alejandro Amenabar
(2009), 128'
Avec : Rachel Weisz, Max Minghella, Oscar Isaac...
IVe s. de n.E. L'Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie,
la révolte des chrétiens gronde. Réfugiée
dans la grande bibliothèque, désormais menacée
par la colère des insurgés, la brillante astronome
Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées
depuis des siècles, avec l'aide de ses disciples. Parmi
eux, deux hommes se disputent l'amour d'Hypatie: Oreste et
le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments
et la perspective d'être affranchi s'il accepte de rejoindre
les chrétiens, de plus en plus puissants...
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Le film CENTURION ayant dû être déprogrammé,
il a été remplacé par LE COLOSSE DE RHODES
de Sergio Leone.
Lundi 22 août 2011 :
Le Colosse de Rhodes
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Sergio Leone, 1961
Avec Rory Calhoun, Lea Massari, Georges Marchal et Conrado
San Martin
En 1960, Sergio Leone rêvait déjà de
western. Toutefois, ses solides références d'assistant
sur toutes les scènes à large figuration des
grands péplums américains tournés à
Cinecittà (Hélène de Troie, Ben Hur),
voire de scénariste (Sous le signe de Rome),
lui valurent de se voir confier la réalisation du Colosse
de Rhodes. Le Colosse de Rhodes, qui nous fera
admirer l'une des Sept Merveilles du Monde, a donc pour contexte
la Grèce hellénistique. Celle des généraux
d'Alexandre qui se sont partagés le monde oriental,
répandant la culture grecque mais se faisant la guerre
entre eux, opposés dans d'inexpiables rivalités.
Dans ce film, Leone entreprend de démonter par la parodie
tous les poncifs du genre. Et il le fait si subtilement que
son ton ironique ne gène nullement l'amateur du genre.
Il reste un film étonnant, à la limite de la
science-fiction dans sa reconstitution fantasmatique d'un
colosse d'airain de 110 m de haut, machine de guerre défendant
le port de Rhodes avec ses nombreux aménagements intérieurs
garnis de catapultes. Brandissant un luminaire qui fait aussi
de lui un phare signalant l'île au loin, le colosse
du film est celui de la légende, enjambant l'entrée
du port, les trirèmes se faufilant entre ses jambes.
En fait, pour des questions de résistance des matériaux,
une telle attitude aurait été impossible; et
du reste, le véritable colosse ne mesurait guère
plus de 30 m de haut. Il avait été dédié
à Hélios, le Soleil, dieu protecteur de l'île,
en remerciement d'avoir en 305 défendu la ville assiégée
par le roi de Macédoine Démétrios le
Poliorcète («le Preneur de Villes»). En
vérité, Rhodes fut surtout défendue par
l'astuce de l'ingénieur Charès de Lindos, qui
enraya l'assaut de la grande helépole - une
tour de siège haute de quarante mètres -, en
inondant devant elle la plaine, où elle s'embourba.
Cette machine de guerre servit d'échafaudage à
Charès - toujours lui - pour la construction du colosse.
Le fer et le bronze récupérés du matériel
de guerre abandonné par Démétrios, en
fournirent la matière première. Dans le film
de Leone, le Colosse est confondu avec la machine de guerre
elle-même, avec ses batteries d'engins d'artillerie. |
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BILLETTERIE
Boutique du Festival: ancienne poste, place de la République
(de 10h à 18h30)
Guichet du Théâtre antique, à partir de
20h30 le soir de la projection
Plein Tarif: Par soirée: 6,50 EUR / Abonnement aux
5 films: 26 EUR
Tarif réduit: Par soirée: 3 EUR / Abonnement
aux 5 films: 12 EUR
— Enfants (moins de 12 ans)
— Titulaire de la carte de membre de l'association Peplum
ou Arelate, journées romaines d'Arles
— Détenteur d'un Pass Monuments, Avantage, Liberté
ou Arelate délivré pendant le festival (Passeport
Avantage arlésien exclu) (sauf abonnements)
— Détenteur d'un billet d'entrée au Musée
départemental Arles antique (daté du même
jour) (sauf abonnement)
RENSEIGNEMENTS 0490.93.19.55 ou assoc.peplum@cegetel.net
Site: www.festivalpeplum-arles.com
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NOTES :
(1) Carthage ayant été
rasée en -146, soit 225 ans plus tôt, puis reconstruite
«romaine» sous Auguste, on imagine mal un tel complot
réchauffé. En revanche, si l'on veut bien considérer
qu'au terme d'une révolution de sept ans, l'Algérie
venait d'accéder à l'indépendance (juillet
1962) la grande métropole nord-africaine était,
dans cette coproduction franco-italienne, une ennemie de Rome
toute désignée. - Retour texte
(2) D'est en ouest, les Romains ont
de deux murs longs chacun de plus de cent kilomètres barré
l'île de [Grande-]Bretagne. D'abord, vers 120, le «Mur
d'Hadrien» qui sépare l'«Angleterre»
romaine des Lowlands d'Ecosse. Les Lowlands un temps soumis, vers
140 un «Mur d'Antonin» repoussa plus au nord la frontière,
aux confins des Highlands. C'est ainsi que le romancier Robert
E. Howard (Conan le Barbare), rêvant devant une carte
de l'Empire romain, imagina les aventures du picte Bran Mak Morn
! - Retour texte
(3) Ce rapprochement entre la vierge
païenne et la vierge chrétienne a été
exploité par le romancier canadien Jean Marcel (Hypatie
ou la fin des dieux, Montréal, Leméac, 1989).
- Retour texte
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Festival du film péplum d'Arles
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