peplums titre

XXVIe FESTIVAL PEPLUM - ARLES
Du 26 au 30 août 2013
- Théâtre antique -

arles

ARELATE
Journées romaines d'Arles, août 2011
Association Péplum

 
arles, festival peplum 2013
 

XXVIe festival du film Peplum

Du 26 au 30 août à 21h - Théâtre antique

Présentation

Lundi 26 août 2013
ULYSSE (Mario Camerini, 1954)
click & click

Mardi 27 août 2013
JASON ET LES ARGONAUTES (Don Chaffey, 1963)
click, click & click

Mercredi 28 août 2013 — La Nuit du Péplum
HERCULE CONTRE MOLOCH (Giorgio Ferroni, 1963)
click & click

HERCULE ET LA REINE DE LYDIE (Pietro Francisci, 1958) click & click

Jeudi 29 août 2013
LE CHOC DES TITANS (Desmond Davis, 1980)
click & click

Vendredi 30 août 2013
QUO VADIS ? (Mervyn LeRoy, 1951)
click & click

 

Présentation

Un adepte de la numérologie y verrait-il malice ? Est-ce un hasard si pour son édition 2013, le Festival du film péplum d'Arles semble avoir voulu honorer les Douze grands dieux de l'Olympe... sans pour autant oublier le Treizième, celui des chrétiens ? Car pour les Romains, on n'avait jamais trop de dieux, aussi chacun d'eux trouvait-il sa place dans le Panthéon - même celui de la Bible, ce Dieu jaloux et terrible. Bel exemple de tolérance du paganisme, que le(s) monothéisme(s) n'était pas et n'est toujours pas près de suivre...
En effet - sauf le dernier qui nous parle des origines du christianisme - toute la programmation, cette année, est axée sur la mythologie grecque.

La persécution des chrétiens

Pour une fois, commençons par le dernier. Quo Vadis ? (1951) exprime, bien entendu, le point de vue chrétien et semble dénoncer l'intolérance du paganisme. Un parfum de catéchisme, qui nous titille des narines. Risquons une petite mise au point.
Il est douteux que Néron ait été cet empereur méchant et ridicule, fou et cruel qu'interprète magistralement Peter Ustinov dans le film de Mervyn LeRoy. Néron, pour son malheur, appartenait aux Julio-Claudiens haïs par la vieille aristocratie républicaine dont ils avaient rogné les prérogatives. S'appuyant sur la plèbe, les premiers empereurs avaient confisqué les «libertés» d'une oligarchie jusqu'alors toute puissante. Féru d'hellénisme et de poésie, Néron avait contre lui de n'incarner en rien les vertus guerrières en lesquelles les Romains se reconnaissaient. Il avait même signé un traité de paix avec les Parthes, l'ennemi héréditaire ! Or, l'Histoire avec un grand «H» est écrite par les membres de l'élite romaine, pas par le petit peuple qui l'adorait comme empereur. Le petit peuple dépourvu d'instruction, qui en fait de littérature ne nous a laissé que des graffiti... Les principaux auteurs qui nous ont racontés «ses frasques» (?), Suétone et Tacite, écrivaient près de 70 ans après sa mort et, en outre, étaient des fonctionnaires au service de la dynastie usurpatrice dite des «Antonins», ou des «Adoptés», dont ont fait partie Trajan et, plus tard, Marc Aurèle.
Après le désastreux règne du douzième César, le Flavien Domitien, les Antonins avaient eu à cœur de replacer le débat au milieu du forum, et de rendre à l'aristocratie une partie de ses privilèges. Notamment en rompant avec l'habitude des Douze de choisir un successeur dans sa propre famille : en administrateurs avisés, les Antonins préféraient transmettre la pourpre impériale à un collaborateur expérimenté, bien au fait des dossiers - d'où le surnom d'«Adoptés» qu'on donne parfois à leur dynastie.

C'est Tertullien qui le premier a parlé des institutum Neroniarum visant à la persécution de ses coreligionnaires - mais le droit romain n'en a conservé nulle trace, autant que nous le sachions. Ce n'est qu'au IVe s., après que l'empereur Constantin ait promulgué son fameux édit de tolérance (313), que les auteurs chrétiens commencent à parler des cruelles persécution subies des païens. Certes, avant le triomphe définitif du christianisme, les adeptes de Jésus-Christ n'avaient stratégiquement aucune raison de se vanter qu'ils étaient considérés par le commun des mortels comme une secte impie et athée, de surcroît responsable de l'incendie de Rome; mais il est plus étonnant encore que les auteurs païens non-plus n'en aient parlé. C'est le christianisme vainqueur qui tresse tardivement le panégyrique de ses «martyrs» et publie des romans comme les Actes de Pierre et les Actes de Paul dans lesquels les bons et impavides apôtres sont suppliciés dans le cirque corrélativement au grand incendie de la ville. Mais ce n'est pas ici le lieu de débattre du fanatisme apocalyptique dont fait écho le Nouveau Testament dès la fin du Ier s. de n.E. Il y avait dans le christianisme des origines une malsaine espérance de Fin du Monde qui n'a pas échappé aux Romains : le refus d'adorer aussi les dieux de Rome ne pouvait d'ailleurs que susciter leur courroux et provoquer un chaos cosmique.
Difficile, dès lors, de prendre à la lettre les héroïques hagiographies des premiers martyrs de la Foi. Quand à l'incendie de Rome en pleine canicule, ce ne fut sans doute qu'un accident où la responsabilité de l'Empereur-urbaniste, pas plus que celle des chrétiens, n'est démontrable...

Concluons en rappelant qu'en écrivant Quo Vadis ?, Henryk Sienkiewicz avait surtout à cœur - à travers une fable historique - de dénoncer la persécution de l'Eglise catholique uniate polonaise par la Russie orthodoxe. Le mot russe «Tsar» n'est-il pas dérivé de César ? Enfin, en ce qui concerne le supplice de Lygie livrée au taureau (ou plutôt à un aurochs), il faut rappeler que selon Tacite - dans un passage dont l'authenticité a souvent été considérée comme douteuse - n'a guère parlé que de condamnés livrés aux crocs des molosses ou crucifiés et brûlés pour illuminer les jardins du Vatican (TAC., Ann., XV, 44, 2-5).. Toute la ménagerie de fauves exotiques de Néron décrite par Sienkiewicz n'a donc jamais existé que dans son imagination de romancier édifiant; quant aux «vierges» chrétiennes, elle ne furent livrées au taureau que beaucoup plus tard (Blandice à Lyon, en 177; Perpétue et Félicité à Carthage, en 203). Hélas, on ne prête qu'aux riches, c'est-à-dire à Néron : ne sera-t-il pas, beaucoup plus tard, considéré comme l'Antéchrist, marqué du chiffre de la Bête (pour revenir à la numérologie, la somme des lettres hébraïques pour écrire KSR NRVN - «César Néron» - totalisait 666, selon la Kabbale).

Mythologie

Mais je parle, je parle... L'hagiographie chrétienne ! Alors que l'essentiel de la programmation de cette année est constituée de péplums mythologiques : Ulysse, Jason et les Argonautes, Hercule contre Moloch, Hercule et la reine de Lydie et Le choc des Titans.

Ulysse (Mario Camerini, 1955)
Avec Kirk Douglas dans le rôle-titre et Anthony Quinn dans celui d'Antinoüs, le chef des prétendants, Ulysse est un peu à l'origine de l'Âge d'Or du Péplum (1957-1965). Certes auparavant, en Italie, Freda avait bien tourné Spartacus (1952) et Théodora impératrice de Byzance (1953), et P. Francisci La Reine de Saba (1952), mais Ulysse est le premier grand film mythologique - et non plus historique - de l'après-guerre, et les décors construits pour l'occasion, notamment la galère, vont resservir dans les péplums ultérieurs de P. Francisci (Les Travaux d'Hercule, 1957; Hercule et la Reine de Lydie, 1958), de Giorgio Ferroni (Les Bacchantes, 1960), de Mario Bava (Hercule contre les Vampires, 1961) et de Vittorio Cottafavi (Hercule à la conquête de l'Atlantide, 1961). Le scénariste a eu la brillante idée de donner à Silvana Pampanini le double rôle de l'épouse fidèle Pénélope et de l'enchanteresse tentatrice Circé.

Après Ulysse, quatre autres fameux héros de la mythologie grecque seront ici à l'honneur : Jason, Thésée, Hercule et Persée. Un fameux carré d'as.

Hercule contre Moloch (Giorgio Ferroni, 1963)
La soirée consacrée à Hercule est en réalité consacrée à Hercule et à Thésée, ce dernier incognito. En effet, Hercule contre Moloch est un faux Hercule. Le film nomme le héros de cette histoire «Glaucos» «considéré comme la réincarnation du fils de Zeus»; mais si la mythologie vous est un peu familière vous le rapprocherez sans hésiter du héros d'Athènes, Thésée, qui se rendit en Crète auprès du roi Minos pour tuer le monstre Minotaure et ainsi délivrer sa patrie du tribut de chair humaine qu'elle était annuellement contrainte de lui livrer. C'est exactement ce que fait Glaucos-Gordon Scott qui se rend à «Mycènes» pour arracher une jeune fille à la voracité de Moloch - le fils dément de la reine Démétra, qui dissimule son visage défiguré derrière un masque animal, une tête de loup en bronze. Comme le Minotaure, Moloch vit dans un Labyrinthe sous le palais royal.
Monstre humain à tête de taureau, le Minotaure était né des aberrantes amours de la reine Pasiphaé et du merveilleux Taureau de Crète offert par Zeus au roi Minos, son époux. Auteurs des premiers dictionnaires encyclopédiques, les lexicographes byzantins rapprochaient ce Minotaure du géant Talos, une espèce de robot d'airain forgé par le dieu Héphaïstos (1) (ou par l'architecte Dédale), pour protéger l'île de Crète contre d'éventuels envahisseurs. Talos (que l'on va retrouver plus loin dans un autre film, Jason et les Argonautes) faisait le tour de l'île plusieurs fois par jour, et lançait des blocs de rocher sur tout navire qui s'en approchait. Une fois, des pirates sardes voulurent y débarquer : Talos se plongea dans les flammes puis, s'emparant des ennemis, les pressa contre sa poitrine métallique chauffée à blanc. Les Sardes périrent en poussant d'horribles cris de souffrance. Telle est l'explication que donnait à l'expression «rire sardonique» l'érudit Hésychius.

Dans ses Argonautiques, Apollonios de Rhodes conte que lorsque Jason et ses compagnons, retour de la conquête de la Toison d'or, voulurent relâcher en Crète, Talos leur en barra le passage, mais la magicienne Médée - compagne de Jason - prononça une incantation, et l'Argonaute Pœas réussit à planter une flèche dans le talon de Talos. Tout le sang brûlant du géant de bronze s'échappa par cette blessure, qui lui fut mortelle (tout comme celle d'Achille, devant Troie). On a bien sûr avancé plusieurs explications. Les rochers que lance Talos seraient les projections du volcan Santorin - à 100 km au nord de Cnossos - dont l'explosion aux alentours de 1500 av. n.E. provoqua un tsunami qui ravagea l'île de Crète et ruina la civilisation minoenne. De même, le sang brûlant s'échappant de son tendon déchiré serait une coulée de lave en fusion, s'échappant d'une cheminée secondaire du volcan.
Une autre explication étiologique voudrait que le mythe de Talos décrive, en réalité, le processus du coulage d'une statue de bronze «à cire perdue». Le liquide brûlant s'écoulant du talon serait la cire, chassée par le métal en fusion que l'on diffuse entre les deux parois du moule.

On a également avancé que Talos, œuvre du fameux Dédale - le constructeur du Labyrinthe du Minotaure -, fut la première statue archaïque esquissant le geste de faire un pas en avant, d'où l'impression qu'elle marchait (et par exagération poétique, qu'elle avait le pouvoir de faire le tour de l'île trois fois par jour).

Cependant, au XIIe s., un rabbin érudit nommé Raschi de Troyes et doté d'une riche culture classique, cherchait à donner des explications rationnelles aux textes de l'Ancien Testament, où il est question d'un certain Moloch, en l'honneur de qui «les enfants passaient par le feu». Rapproché du dieu ammonite Milcom, ce ha Molek (2) aurait été une divinité cananéenne exigeant le sacrifice par le feu des premiers-nés... Selon le mythe grec, c'est également en Crète que le roi des Titans - c'est-à-dire les Anciens dieux - Kronos, donc, à peine son épouse Rhéa les avait-elle mis au monde, dévorait ses propres enfants. En l'occurrence, les six premiers des futurs Douze dieux de l'Olympe (3). Le cadet, Zeus, à qui sa mère avait substitué une pierre emmaillotée, obligea son père à régurgiter ses frères et sœurs.
Rapprochant Talos, le Minotaure et Kronos, Raschi se souvint que - selon l'historien Diodore de Sicile - les Carthaginois assiégés par le Syracusain Agathoclès, sacrifièrent trois cents enfants à leur dieu... Kronos. Kronos, en effet, était le nom par lequel les historiens grecs renommaient le principal dieu de Carthage, Baal Hammon, «Baal-le-Brûlant». Et c'est ainsi que mêlant Kronos et Minotaure, les Carthaginois se virent attribuer par l'érudit rabbin un dieu Moloch/Baal Hammon/Kronos dont en leur temps ils n'avaient jamais entendu parler. Puisant dans les commentaires de Raschi, les exégètes chrétiens - Dom Calmet, Athanasius Kircher etc. - à leur tour assurèrent la renommée de ce dieu fabriqué de toutes pièces par un docte lettré en son cabinet de travail. On sait la fortune littéraire de Moloch qui donna au Salammbô de Gustave Flaubert un de ses chapitres les plus poignants où l'on voit la colossale idole crématoire, de ses bras de bronze articulés, porter dans l'ouverture incandescente béant au milieu de sa poitrine les malheureux enfants immolés. De Kronos dévorant ses enfants, les six futurs Dieux primordiaux de l'Olympe, au Minotaure dévorant les quatorze jeunes athéniens et athéniennes envoyés annuellement en tribut à Minos... et Moloch dans son Labyrinthe du film de Ferroni, la boucle est bouclée... La figure de l'Ogre de nos «contes bleus» est éternelle et protéiforme.

*

Si Jason et les Argonautes, version 1963, omet l'épisode de Jason devant, pour s'emparer de la Toison d'or, soumettre deux taureaux de bronze ignivomes pour les obliger à labourer un champ réputé stérile, l'épisode a bien été reconstitué dans la version TV Hallmark de Nick Wilding (2000). Encore une fois l'idée du monstre de bronze soufflant des flammes; on n'en sort plus. C'est toute cette alchimie d'érudition ou de poncifs qui se retrouve dans les péplums et se mélangent d'un film à l'autre : dans Les Géants de Thessalie (1960), Riccardo Freda va puiser dans l'Odyssée les matériaux se sa version très personnelle de la conquête de la Toison d'Or (Talos y devient un gorille-cyclope) tandis que Sergio Leone, dans Le Colosse de Rhodes (1960) voit dans ce dernier davantage qu'un phare signalant l'île au loin. Le Colosse est aussi, dans son film, une machine de guerre apostée sur le goulet donnant accès au port de l'île. Malheur à l'ennemi qui chercherait à s'y faufiler : le brasier que tient entre ses mains la colossale statue d'Apollon se déverserait sur eux. Du Moloch de Salammbô au Minotaure de Thésée, et du gardien de la Crète - auquel se heurtent Jason et les Argonautes - au Taureau de Phalaris (présent, ainsi que le Minotaure du reste, dans le film récent film de Tarsem Singh, Immortals, 2011 [4]) c'est toujours la même idée de la statue de bronze - signifiant de l'Antiquité - combinée avec le feu dévastateur... peu importe qu'elle représente un homme ou un taureau, ou une combinaison des deux.

Toujours étonnantes sont les passerelles que le péplum sait jeter - souvent involontairement - entre les cultures et les civilisations de l'Antiquité.
Le film de Ferroni est un bel exemple des méthodes industrielles des séries B d'aventure italiennes : les stock shots. Un tiers d'Hercule contre Moloch provient d'un autre Ferroni, Les Bacchantes (tiré de la tragédie d'Euripide) et un autre tiers de La Guerre de Troie du même. Un bon gros tiers, enfin, est original. Mais lorsque, dans sa belle armure de cuir rouge, vous croyez voir Gordon Scott casqué, il est bien possible qu'en réalité ce soit Steve Reeves (ou sa doublure ?).

Hercule et la Reine de Lydie (Pietro Francisci, 1958)
D'une toute autre tenue est Hercule et la Reine de Lydie. La critique unanime tient cette séquelle pour supérieure au premier opus, Les Travaux d'Hercule. Le fait est suffisamment rare pour être ici souligné. Le scénariste Ennio De Concini a télescopé le mythe grec d'Omphale, reine de Lydie (dans le nord-ouest de l'actuelle Turquie ou Asie Mineure) avec le personnage d'Antinéa imaginé par Pierre Benoit dans son roman L'Atlantide (1920) (mais Antinéa ne surfait-elle pas sur l'archétype, vieux comme le monde, de l'inaccessible reine cruelle et nymphomane ?). Le tout sur fond de la tragédie d'Eschyle, Les Sept contre Thèbes.

Sont aussi ici convoqués le géant Antée, incarné par le champion de boxe italien Primo Carnera (Mighty Joe Young) et le jeune Ulysse - qui dans la saga franciscienne a remplacé le neveu et écuyer d'Hercule, Iolas, sans doute moins connu du grand public.
Fils de Gé (la déesse Terre), Antée se régénérait chaque fois que son adversaire lui faisait toucher des épaules le sein maternel, c'est-à-dire le sol.
Empruntant encore à Œdipe à Colonne (de Sophocle, cette fois), le film nous fera encore assister à la descente aux Enfers du roi Œdipe, après avoir tenté de raisonner ses deux fils maudits car fruits de l'inceste de leur mère Jocaste, qui est aussi leur grand-mère (5).

Prodigieux Sergio Fantoni (Étéocle) et Mimmo Palmara (Polynice), les frères ennemis ! Me hante l'image du second, qui vient de tuer son frère mais est lui-même blessé à mort, expirant devant les murs de sa patrie contre laquelle il a porté les armes, proférant en un ultime défi : «Réjouis-toi, Peuple de Thèbes... c'est ton roi... qui est vainqueur». Et que dire de la merveilleuse Sylvia Lopez, à la ville épouse du compositeur d'opérettes marseillaises Francis Lopez ? Elle avait aussi été, à l'écran, Mariamne - l'épouse du jaloux roi Hérode qui la fera mourir (Le Roi Cruel). Cette rousse splendide incarne ici la fatale reine Omphale (les Grecs attribuaient cette couleur à leur déesse de l'amour, Aphrodite). D'origine slave, Sylvia Lopez - de son vrai nom Helga Tatiana Bernt - décédera de leucémie à l'âge de 25 ans. La fleur de l'âge. Quel gâchis ! Steve Reeves, amnésique, s'inquiète : «J'ai un nom, quel est-il ? Tu veux que je sois l'amant anonyme ?» Et Omphale de lui roucouler à l'oreille : «Pour moi, tu t'appelles Amour.» «Ah, c'est un bien joli nom. À qui déplairait-il ?», répond Hercule, drogué. Sa voix me résonne toujours dans la tête.

Dans le mythe, les circonstances de la rencontre d'Omphale et Hercule sont un peu différentes de celles du film. Dans une crise de démence, Hercule avait assassiné son épouse Mégarea et leurs trois fils. En expiation de ce crime, les dieux avaient condamné le héros à être vendu comme esclave sept années durant. Apollon fut chargé de la transaction, et c'est la reine Omphale («Nombril», en grec) qui en fit l'acquisition. Omphale employa son esclave à liquider quelques-uns de ses ennemis - le brigand Lityersès, Sylée, les Itones, les Cercopes etc. - mais en son palais, c'était elle qui portait la culotte, ou plutôt la peau du Lion de Némée... Ensuite, nouvel infléchissement scénaristique : Omphale s'avère, comme Antinéa, une (a)mante religieuse collectionneuse des corps de ses amants embaumés par des esclaves égyptiens. Délicieusement morbide.

Il y a aussi le curieux personnage de Sandone, son capitaine des gardes qui tient ici le même rôle de pourvoyeur que Ceigheir-ben-Cheik dans le roman de Benoit. Hasard probablement, mais il y avait à Tarse de Cilicie, à l'autre bout de l'Asie Mineure, un culte d'Héraklès-Sandon, à qui des enfants étaient sacrifiés. Une autre sorte de Moloch. Curieux.

Jason et les Argonautes (Don Chaffey, 1963) & Le Choc des Titans (Desmond Davis, 1980)
Et nous arrivons à la dernière paire de films : Jason et les Argonautes et Le Choc des Titans première mouture (remake en 2010). Si leurs réalisateurs respectifs ne son pas les même, les deux films - en revanche - ont en commun le prodigieux magicien du «Stop Motion Pictures» que fut Ray Harryhausen, qui vient de décéder (Los Angeles, 29 juin 1920-Londres, 7 mai 2013). Tous les films d'Harryhausen sont axés sur l'animation image par image de monstres préhistoriques (La Vallée de Gwangi) ou légendaires (The Golden Voyage of Sindbad). Avec Jason comme avec Persée, il ne risquait pas de s'ennuyer : ici les Harpyies, le précité géant Talos, l'hydre à sept têtes gardienne de la Toison d'Or - là le faune Calibos (emprunté à La Tempête de Shakespeare), Pégase le cheval volant, les Grées qui ne possèdent qu'un seul œil à elles trois, la Méduse et les scorpions nés de son sang répandu.
A quarante ans d'intervalle, on mesure les progrès techniques réalisés pour ces deux fables mythologiques (6). Personnellement, j'incline à préférer la version 1963, avec ses trucages de foire (les yeux de la déesse Héra), plutôt que celle de 1980 (le visage de la déesse est une surface plane sur laquelle le cinéaste greffe le visage filmé de l'actrice Claire Bloom qui incarne Héra dans le film).

Bonnes projections.

MICHEL ÉLOY

______________oOo______________

Fiches techniques

Ulysse

France - Italie, 1953-1954

Ulysse / Ulisse

Prod. : Lux Film (Rome) - Ponti-De Laurentiis (Rome) / Technicolor / Superscope 235 / 104' - durée orig. : 111' ou 117' (?)

Fiche technique
Réal. : Mario CAMERINI; Scén. : Franco BRUSATI, Mario CAMERINI, Ennio DE CONCINI, Hugh GRAY, Ben HECHT, Ivo PERILLI, Irwin SHAW (d'après HOMÈRE, L'Odyssée); Images : Harold ROSSON A.S.C. (Op. cam. : Mario PARAPETTI [et Aldo TONTI, Luciano TRASATTI (?)] - Cons. Technicolor : Joan BRIDGE - Assist. op. cam. : Robert KINDRED, John WIMBOLT); Prod. : Dino DE LAURENTIIS & Carlo PONTI; Prod. assoc. : William SCHORR; Dir. prod. (Organisation générale) : Bruno TODINI A.D.C.; Insp. prod. : Fernando CINQUINI; Assist. prod. : Mario ENGLEN, Ralph SERPE; Secrét. prod. : Pio ANGELETTI; Assist. réal. : Guidarino GUIDI, Otto PELLEGRINI, Serge VALLIN; Décors : Flavio MOGHERINI; Cost. : Giulio COLTELLACCI; Tapissier : Andrea TOMASSI; Dir. eff. spéc. : Eugene SHUFTAN; Chef monteur : Leo CATOZZO; Construction navire d'Ulysse - Architecte : Salvatore PRINZI; Expert naval : Giuseppe BARBARO; Chef. dpt. trucages : Goffredo ROCCHETTI; Cost. Silvana Mangano : Mme GRES; Maisons de couture : Mme KARINSKA-WERTHER, CAROSA-SALVINI; Chaussures : Tito PETROCCHI; Musique : Alessandro CICOGNINI (Dirigée par : Franco FERRARA).

Fiche artistique
Kirk DOUGLAS (Ulysse) - Silvana MANGANO (Circé/Pénélope) - Elena ZARESCHI (Cassandre) - Rossana PODESTÀ (Nausicaa) - Jacques DUMESNIL (Alcinoüs) - Umberto SILVESTRI (Polyphème/Cracos) - Franco INTERLENGHI (Télémaque) - Anthony QUINN (Antinoüs) - SYLVIE (Euryclée) - Daniel IVERNEL (Euryloque) - Piero PASTORE (compagnon d'Ulysse) - Gino SCOTTI (compagnon) - Aldo PINI (compagnon) - Mario FELICIANI (compagnon) - Massimo PIETROBON (compagnon) - Corrado NARDI (compagnon) - Edoardo TONIOLO (compagnon) - Michele RICCARDINI (compagnon) - Ettore JANNETTI (compagnon) - Alberto LUPO (compagnon) - Gualtiero TUMIATI (Laërte) - Evi MALTAGLIATI (Anticlée) - Ludmilla DUDAROVA (Arèté) - Tania WEBER (Eucalicante) - Piero LULLI (Achille) - Ferrucio STAGNI (Mentor) - Alessandro FERSEN (Diomède) - Oscar ANDRIANI - Teresa PELLATI.

DISTRIBUTION
FR/     Lux Compagnie cinématographique de France (sortie en France, 23 décembre 1954) (rééd. 70' : Audifilm)

NOTES
Le film a été tourné dans les studios Ponti-De Laurentiis. Adaptation française : Madeleine FREREBAU. Dialogues français : Josette FRANCE.

SCÉNARIO
A Ithaque, patrie d'Ulysse, sa femme Pénélope attend depuis des années le retour du guerrier parti avec les autres Grecs, pour la guerre de Troie. Elle doit user de toutes sortes de ruses pour repousser les propositions d'amour des Prétendants, dont le favori, en l'épousant, se rendrait maître du royaume. Après dix années de guerre entre les Grecs et les Troyens - quand ces derniers se croyaient déjà victorieux, du fait que l'ennemi se retirait du champ de bataille - Ulysse avait imaginé le stratagème destiné à provoquer la chute de la cité. Dans un grand cheval de bois que les Troyens avaient eu l'ingénuité d'introduire à l'intérieur des murs, le croyant un présent des dieux, étaient cachés Ulysse et d'autres guerriers, qui, à la faveur des ténèbres, après avoir ouvert les portes de la ville, en avaient causé la chute et la destruction. Etant le principal artisan de cette ruse, Ulysse devra affronter, selon les prévisions de la voyante Cassandre, un long périple par toutes les mers avant de pouvoir serrer dans ses bras son épouse. Durant son voyage de retour Ulysse fait naufrage et, dans l'île des Phéaciens, est recueilli par Nausicaa, la jeune fille du roi Alcinoüs. Ulysse a perdu le souvenir de lui-même et de son passé, aussi répond-il à l'amour qui est éclos dans le cœur de la douce Nausicaa.

 
Jason et les Argonautes 
Grande-Bretagne, 1963

Jason and the Argonauts

Prod. : Morningside Worldwide Pictures (Schneer-Columbia) / Eastmancolor / 35 mm - Dynamation 90 / 103'

Fiche technique
Réal. : Don (Donald) CHAFFEY & Ray HARRYHAUSEN; Scén. : Jan READ & Beverley CROSS; Images : Wilkie COOPER (Op. cam. : Harry GILLAM); Prod. : Charles H. SCHNEER; Prod. assoc. : Ray HARRYHAUSEN; Prod. exéc. : John DARK; Dir. art. : Herbert SMITH, Jack MAXSTED, Toni SARZI-BRAGA; Prod. design. : Geoffrey DRAKE; Titl. design. : James WINES; Montage : Maurice ROOTES; Enreg. son. : Cyril COLLICK, Red LAW; Mont. son. : Alfred COX; Assist. réal. : Dennis BERTERA; Unit prod. mgr. : Leon LENOIR; Prod. mgr. : John DARK, Jimmy KOMISARJEVSKY, Paul MASLANSKY; Cont. : Phyllis CROCKER; Eff. spéc. : Ray HARRYHAUSEN; Chef cascadeur : Fernando POGGI; Musique comp. & cond. par : Mario NASCIMBENE (Royal Philharmonic Orch. cond. par : Bernard HERRMANN).

Fiche artistique
Todd ARMSTRONG (Jason) - Nancy KOVACK (Médée) - Gary RAYMOND (Acaste) - Laurence NAISMITH (Argos) - Niall MACGINNIS (Zeus) - Michael GWYNN (Hermès) - Douglas WILMER (Pélias) - Jack GWILLIM (roi Aiétès) - Honor BLACKMAN (Héra) - John CAIRNEY (Hylas) - Patrick TROUGHTON (Phinée) - Andrew FAULDS (Phaléros) - Nigel GREEN (Hercule) - John CRAWFORD (Pollux) - Nando (Fernando) POGGI (Castor) - Aldo CRISTIANO (Lyncée) - Davina TAYLOR (Briséis) - Dougles ROBINSON (Euphémos).

DISTRIBUTION
FR/     Columbia (sortie 13 mai 1964) (108')

SCÉNARIO
Une nuit, Pélias et ses partisans assassinent le vieux roi d'Iolcos, Eson - son frère. Une de ses deux filles, Briséis, s'est réfugiée dans le temple d'Héra avec son jeune frère Jason, encore bébé. Trop confiant dans la protection que lui accorde Zeus, Pélias tue Briséis et s'apprêterait à en faire autant avec le petit Jason si Héra ne lui apparaissait sous la forme d'une prêtresse, qui soustrait à ses coups le nourisson.

Vingt ans ont passé; au cours d'une partie de chasse, Pélias manque de se noyer mais est sauvé par un étranger qui perd une sandale dans l'affaire. L'Oracle avait prévenu Pélias contre un homme chaussé d'une seule sandale, aussi n'a-t-il aucune raison de faire confiance en ce jeune étranger qui lui affirme ingénument être Jason, l'héritier légitime du trône d'Iolcos, qu'il compte bien reprendre à l'usurpateur Pélias. Celui-ci, qui ne s'est pas nommé, assure le jeune homme de sa sympathie, non sans cynisme : «Lorsque ton père fut tué, nul n'a plus lutté que moi !» Mais il conseille aussi à Jason de ne pas se présenter devant l'usurpateur sans de solides arguments, la Toison d'or, par exemple. Et il lui offre son propre fils, Acaste, pour le seconder dans son entreprise...

 
Hercule contre Moloch
France - Italie, 1963

Conquista di Micene (La) / Ercole contro Moloch / Hercule contre Moloch

Prod. : Explorer Film 58 (Rome) - Comptoir Français du Film-Production (C.F.P.C. - Robert de Nesle) (Paris) / Eastmancolor / Euroscope / 98' [FR] - 102' [EU]

Fiche technique
Réal. : Giorgio FERRONI; Scén. : Giorgio FERRONI, Remiggio Del GROSSO, Arrigo EQUINI; Images : Augusto TIEZZI; Prod. dél. : Bruno TURCHETTO; Dir. prod. : Diego ALCHIMEDE; Assist. réal. : Giancarlo ROMITELLI; Dir. art. : Arrigo EQUINI; Montage : Antonietta ZITTA; Eff. spéc. : Massimo GIULINI; Musique : Carlo RUSTICHELLI.

Fiche artistique
Gordon SCOTT (Glaucos/Hercule) - Alessandra PANARO (Médéa) - Rosalba NERI (Pasiphaé [Démétra]) - Arturo DOMINICI (Penthée) - Michel LEMOINE (Cynée) - Jany CLAIR (Déjanire) - Nerio BERNARDI - Giovanni [Nello] PAZZAFFINI - Pietro MARASCALCHI - Gaetano SCALA - Mario LODOLINI.

DISTRIBUTION
FR/     C.F.F. (sortie à Paris, 2 septembre 1964)

NOTES
Dialogues français : Pierre CHOLOT et Jean-Pierre DORAT.

SCÉNARIO
Un violent tremblement de terre ébranle et bouleverse la cité de Mycènes, jetant bas maisons et palais. La foudre s'abat sur la statue ricanante du Moloch, le cruel dieu protecteur de la cité tandis que fuit la population terrifiée. Dans les yeux du grand-prêtre Astérion, de la reine Pasiphaé ainsi que du roi de Mycènes se lit le même désespoir. Mourant, le roi ordonne d'abandonner ce pays maudit et de chercher une terre nouvelle où rebâtir la ville.

Vingt ans ont passé. La nouvelle Mycènes domine par la force et la terreur toutes les cités avoisinantes. Penthée, un ancien gardien de chèvres devenu général en chef, a décidé d'immoler à Moloch son esclave préférée, Circé. Avec le grand prêtre Astérion et quelques soldats, il pénètre dans la grotte obscure où a été relégué le monstrueux fils de Pasiphaé entouré de ses servantes-prêtresses. Celui-ci se penche sur sa victime étendue sur l'autel; sa tête n'est ni celle d'un homme, ni celle d'une bête - mais un masque de loup en bronze. Au détour d'une galerie apparaissent les servantes du dieux, des femmes aux regards extatiques...

Rentranr de voyage, Glaucos apprend par son père, le roi de Tirynthe, que les gens de Mycènes ont pris leurs jeunes gens comme «otages» - des otages qui ne reviendront jamais. Glaucos décide de se joindre aux victimes livrées, pour s'introduire dans la puissante cité...

 
Hercule et la reine de Lydie
France - Italie, 1958

Ercole e la regina di Lidia / Hercule et la reine de Lydie

Prod. : Lux-Galatea (Rome) - Lux Compagnie cinématographique de France (Paris) / Eastmancolor / Pathé Dyaliscope / 2750 m / 101'

Fiche technique
Réal. : Pietro FRANCISCI; Scén. : Pietro FRANCISCI & Ennio DE CONCINI (Idée, scén. & découpage); Images : Dir. photo : Mario BAVA (Op. cam. : Ubaldo TERZANO; Assist. op. : Mario MANCINI; Aide op. : Danilo DESIDERI); Prod. dél. : Bruno VAILATI; Prod. exéc. : Ferrucio DE MARTINO A.D.C.; Assist. prod. : Massimo De RITA; Secrétaire prod. : Spartaco CONVERSI & Dante BRINI; Assist. réal. : Pietro NUCCORINI; Dir. art. : Flavio MOGHERINI; Décors (ensemblier) : Massimo TAVAZZI; Assist. décor. : Giorgio GIOVANNINI & Giovanni D'ALOISIO; Cost. : Maria BARONI; Maq./truquages : Otello FAVA; Aide truq. : Sergio ANGELONI; Secrétaire d'édition (Scripte) : Barbara FUSCH; Montage : Mario SERANDREI; Maître d'armes : Enzo MUSUMECI; Chorégraphie de Johnny BLYSDAEL; Ballets FLORENCE et FREDERICK; Danseuse étoile : Colleen BENNET; Couturières : Mimma OLIVIERI & Assunta LAZZAZERA; Cost. : CASA D'ARTE PERUZZI (Florence); Chaussures : POMPEI; Perruques : ROCCHETTI; Armes et équipements : RANCATI; Constructions en extérieur : TANI TURE SILINIANO; Studios TITANUS APPIA; Musique : Enzo MASETTI (dirigée par Carlo SAVINA - Editions musicales Nord-Sud) [Chanson en italien (V. It./VF) : L'amore per l'Eternità, interprétée par Marisa Del FRATE; Chanson anglaise (V. Angl.) : Evening Star, interprétée par June VALLI (paroles de : Mitchell PARISH)].

Fiche artistique
Steve REEVES (Hercule) - Sylva KOSCINA (Iole) - Gabrielle ANTONINI (Ulysse) - Primo CARNERA (Antée) - Sylvia LOPEZ (Omphale) - Carlo D'ANGELO (Créon) - Patrizia DELLA ROVERE (Pénélope) - Sergio FANTONI (Etéocle) - Mimmo PALMARA (Polynice) - Cesare FANTONI (Œdipe) - Andrea FANTASIA (Laërte) - Aldo FIORELLI (Argos) - Fulvio CARRARA (Castor) - Gianni LOTO [LOTI] (Sandone) - Gino MATTERA (Orphée) - Aldo PINI (Tiphys) - Nino MARCHETTI (Fossore) - Daniele VARGA (Amphiaraos) - Willy COLOMBINI (Pollux) - Walter GRANT (Esculape) - Sergio CIANI [= Alan STEEL] (doublure de Steve Reeves/un des Sept capitaines) - Fulvia FRANCO - Marisa VALENTI - Elda TATTOLI - Ugo SASSO - Angelo ZANOLLI - Nando CICERO.

DISTRIBUTION
FR/     Lux Films (sortie à Paris, 4 septembre 1959)

NOTES
Dialogues V.F. : Josette FRANCE.

SCÉNARIO
(«D'après le mythe grec d'Hercule et Omphale, Œdipe à Colone de Sophocle et Les Sept contre Thèbes d'Eschyle» - Carton du générique.)
Après avoir rétabli l'ordre et la justice à Iolcos, Hercule, qu'accompagnent Iole sa jeune épouse, et Ulysse, l'héritier du trône d'Ithaque, regagne Thèbes, sa ville natale. Traversant l'Attique, ils sont arrêtés par le géant Antée, fils de Gé, déesse de la Terre - un pillard qui tue tous ceux qui ont le malheur de tomber entre ses mains. Non sans mal, Hercule a raison du géant qui reprend force chaque fois qu'il touche la terre maternelle.

Le hasard oblige Hercule à se réfugier à Colone, dans une grotte qui n'est autre qu'une entrée des Enfers; il y rencontre Œdipe. Contraint par l'âge et la cécité à abandonner le trône de Thèbes, le vieux roi avait cru habile de laisser chacun de ses fils, Etéocle et Polynice, régner un an durant sur la ville. Mais une fois en possession du trône, Etéocle ne veut plus le céder à son frère, lequel réunit une armée de mercenaires en vue de déloger l'usurpateur. De gré ou de force.
Hercule et Ulysse, obtiennent l'accord d'Étéocle, mais sur le chemin du retour s'arrêtent en route pour boire l'eau d'une source. Mais l'eau est droguée, et tous deux tombent aussitôt dans un profond sommeil. Surgissent des guerriers lydiens qui les conduisent auprès d'Omphale, l'insatiable reine de Lydie.

 
Choc des Titans (Le)
Etats-Unis, 1980

Clash of the Titans

Prod. : Charles H. Schneer - M.G.M. / Metrocolor (développé par les Rank Film Laboratories) / Dolby Stereo / 114'

Fiche technique
Réal. : Desmond DAVIS & Ray HARRYHAUSEN; Scén. : Beverley CROSS; Images : Ted MOORE B.S.C.; Prod. : Charles H. SCHNEER & Ray HARRYHAUSEN; Créateur eff. spéc. visuels : Ray HARRYHAUSEN; Chef déc. : Frank WHITE; Prod. assoc. : John PALMER; Montage : Timothy GEE; Costumes : Emma PORTEOUS; Dir. artistiques : Don PICTON, Peter HOWITT, Giorgio DESIDERI, Fernando GONZALEZ; 1er assist. réal. : Anthony WAYE; 2e assist. réal. : Gerry GAVIGAN, Terry MADDEN; Superv. script : Doreen SOAN; Régisseur d'extérieurs : Bryan COATES; Assistante prod. : Norma HAZELDEN; Superv. prod. ItaIie : Mario PISANI; Superv. prod. Espagne : Luis ROBERTS; Op. cam. : Mike ROBERTS; Assist. cam. : Tony GAUDIOZ et Mike BULLEY; Caméraman vues aériennes et sous-marines : Egil S. WOXHOLT B.S.C.; Photographe plateau : Keith HAMSHERE; Assist. Ray Harryhausen : Jim DANFORTH et Steven ARCHER; Optiques spéciales : Frank VAN DE VEER et Roy FIELD; Miniatures : Cliff CULLEY; Ecran bleu : Dennis BARTLETT; Effets spéciaux : Brian SMITHIES; Maq. : Basil NEWALL et Connie REEVE; Masques : Colin ARTHUR; Coiffures : Stephanie KAYE; Superv. costumes : Keith DENNY; Costumière : Helen GILL; Décorateur plateau : Harry CORDWELL; Const. décors : Bill McLAREN, Robert CROSS; Sculpture figurines : Janet STEVENS, Colin CHILVERS; Superv. cascades : Ferdinando POGGI; Comptable prod. : George MARSHALL; Musique : Laurence ROSENTHAL.

Fiche artistique
Laurence OLIVIER (Zeus) - Claire BLOOM (Héra) - Maggie SMITH (Thétis) - Ursula ANDRESS (Aphrodite) - Jack GWILLIM (Poséidon) - Susan FLEETWOOD (Athéna) - Pat ROACH (Héphaïstos) - Harry HAMLIN (Persée) - Judi BOWKER (Andromède) - Burgess MEREDITH (Ammon) - Sian PHILLIPS (Cassiopée) - Flora ROBSON (Grée 1) - Anna MANAHAN (Grée 2) - Freda JACKSON (Grée 3) - Tim PIGGOT-SMITH (Thallo, compagnon de Persée) - Neil McCARTHY (Calibos) - Donald HOUSTON (Acrisios) - Vida TAYLOR (Danaé, mère de Persée) - Harry JONES. Les Créatures mythologiques : Bubo, la chouette; Méduse, la Gorgone; le Monstre de la Mer Kraken; Pégase; Cerbère; le vautour; Charon, le nocher du Styx; les scorpions géants.

DISTRIBUTION
FR/     Metro-Goldwyn-Mayer

NOTES
Filmé dans les Studios Pinewood, Londres (Angleterre). Extérieurs en Espagne, Italie et dans l'île de Malte, en coopération avec les Mediterranean Film Facilities.

SCÉNARIO
Acrisios, roi d'Argos, fait jeter à la mer sa fille Danaé et l'enfant qu'elle a conçu de Zeus, enfermés dans des cercueils. L'oracle de Delphes a prédit, en effet, que l'enfant de Danaé provoquerait la mort d'Acrisios.
Zeus se venge et charge Poséidon de libérer le Kraken, qui vit au fond de l'océan : un monstre antédiluvien né de l'union d'un dieu de la mer et d'un reptile préhistorique. Son apparition provoque un raz de marée qui engloutit Argos, tandis que les cercueils échouent sur la plage de l'île de Sériphos, où l'enfant - Persée - pourra grandir en toute quiétude auprès de sa mère.

Une vingtaine d'années ont passé. Persée est un jeune homme magnifique à qui sa mère a fait promettre, sur son lit de mort, de rétablir l'unité du royaume de son grand-père. Zeus fait parvenir à Persée un casque qui rend invisible, une épée indestructible et le bouclier d'Athéna. À Joppé, Thallo, un officier de la garde, informe le jeune héros de la malédiction qui pèse sur ses habitants : depuis sa plus tendre enfance, Andromède, la fille de la reine Cassiopée, était promise au monstrueux prince Calibos, fils de la déesse Thétis...

 

Quo Vadis ?

Etats-Unis, 1951

Quo Vadis

Prod. : Metro-Goldwyn-Mayer / Technicolor / écran standard / 4.680 m / 171'

Fiche technique
Réal. : Mervyn LEROY; Scén. : John Lee MAHIN, S.N. BEHRMAN, Sonia LEVIEN (d'après le roman d'Henryk SIENKIEWICZ, Quo Vadis, 1895); Images : Robert SURTEES A.S.C. & William V. SKALL A.S.C. (Consultant couleur : Henri JAFFA); Prod. : Sam ZIMBALIST; Dir. art. : Cedric GIBBONS & Edward CARFAGNO; Montage : Ralph E. WINTERS A.C.E.; Chansons & conseillers hist. : Hugh GRAY; Chorégraphie : Marta OBOLENSKY & Auriel MILLOS; Superv. son : Douglas SHEARER; Décors : Hugh HUNT; Eff. spéc. : Thomas HOWARD F.R.P.S., A. Arnold GILLESPIE & Donald JAHRAUS; Cost. : Herschel McCOY; Coiff. : Joan JOHNSTONE & Sidney GUILAROFF; Superv. maq. : Charles E. PARKER; Musique : Miklos ROZSA

Fiche artistique
Robert TAYLOR (Marcus Vinicius) - Leo GENN (Pétrone) - Patricia LAFFAN (Poppée) - Peter USTINOV (Néron) - Deborah KERR (Lygie) - Buddy BAER (Ursus) - Abraham SOFAER (Paul de Tarse) - Finlay CURRIE (Simon-Pierre) - Marina BERTI (Eunice) - Felix AYLMER (Plautius) - Nora SWINBURNE (Pomponia) - Ralph TRUMAN (Tigellin) - Norman WOOLAND (Nerva) - Peter MILES (Nazarius) - Geoffrey DUNN (Terpnos) - Nicholas HANNEN (Sénèque) - D.A. CLARKE-SMITH (Phaon) - Rosalie CRUTCHLEY (Acté) - John RUDDOCK (Chilon Chilonidès) - Arthur WALGE (Croton) - Elspeth MARCH (Myriam) - Strelsa BROWM (Rufia) - Alfredo VARELLI (Lucain) - Roberto OTTAVIANO (Flavius) - William TUBBS (Anaxandre) - Pietro TORDI (Galba) - Walter PIDGEON (narrateur).

DISTRIBUTION
FR/     M.G.M. (sortie en France, 2 octobre 1953); rééd. 12 juillet 1978

NOTES
Deux années de tournage à Rome, aux Studios de Cinecittà. Coût : 8,5 millions de dollars. Box office : 12.500.000 de dollars (Spectacular).

SCÉNARIO
Trente ans après la mort de Jésus-Christ, Rome règne, dans la gloire et la corruption, sur un monde d'esclaves. Le vaniteux empereur Néron, entouré de sa cour, reçoit le jeune général Marcus Vinicius, qui revient victorieux d'une longue campagne dans les îles Britanniques. Impatient de retrouver les plaisirs de la ville, Marcus reçoit pourtant le coup de foudre en apercevant Lygie, une jeune et belle chrétienne, fille d'un roi barbare vaincu par les légions et détenue comme otage à Rome.
Aussi, lorsque la belle Poppée, femme de Néron, lui fait comprendre qu'elle n'est pas insensible à son charme, Marcus repousse-t-il dédaigneusement l'impératrice. Il persuade Néron de lui confier la garde de Lygie. Mais, lorsque les gardes ramènent celle-ci chez Pétrone, arbitre des élégances et oncle de Marcus, Lygie est libérée par son serviteur, le colosse Ursus. Tous deux s'enfuient.
Fou de rage, Marcus part à la recherche de Lygie qu'il retrouve à une réunion secrète, tenue par des chrétiens de Rome. Il va s'élancer sur elle quand la vue de l'orateur, Paul de Tarse, le subjugue. Malgré lui, il écoute, bouleversé d'émotion, cet homme qui prétend unifier le monde par la pratique d'une religion d'amour et qui présente à l'assemblée le pêcheur Simon-Pierre, premier apôtre du Christ.

 

NOTES :

(1) Dans l'Iliade, Homère décrit la forge d'Héphaïstos, où vaquent des domestiques de métal fabriqués par le dieu artisan. - Retour texte

(2) Molek, précédé de l'article ha (le) serait en fait un type de sacrifice, qui n'allait peut-être pas plus loin - pour les enfants «qui passaient par le feu» - que de sauter par-dessus un brasier... en laissant derrière soi l'année passée pour entrer symboliquement dans l'an neuf. - Retour texte

(3) Hestia, Héra, Déméter, Hadès Poséidon et Zeus. - Retour texte

(4) Dans La Colère des Titans (Jonathan Liberman, 2012), Persée désireux de conquérir les armes forgées par Héphaïstos, au fond du Labyrinte des Enfers doit y affronter les Minotaure qui en est le gardien. De Thésée et le Minotaure (Silvio Amadio, 1960) au très heroic fantasy, mais relativement fidèle Minotaur (TV - Jonathan English, 2006) ou plutôt délirant Scorpion King 3 : Battle for Redemption (DVD - Roel Rainé, 2011), la figure du Minotaure fascine les cinéastes. Il apparaît même, pour le fun, dans le Fellini-Satyricon ! Avec ses apparitions récurrentes dans la série-TV Legendary journeys of Hercules (1994 etc.) comme dans d'autres productions de Jim Henson à Karl Zwicky, et j'en oublie, le Minotaure a encore devant lui un bel avenir filmique. - Retour texte

(5) Veuve du roi Laïos, elle avait, et secondes noces et sans le savoir, épousé son propre fils œdipe que tout le monde croyait mort. - Retour texte

(6) Quarante ans... entre Jason... (1963) et le remake du Choc... (2003???), bien entendu. - Retour texte

 

Festival du film péplum d'Arles