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(13 mai 2011)

100 films, roman a l’ecran

[Collectif], 100 films du roman à l'écran,
(préface d'Henri Mitterand), Nouveau Monde Editions, 2011, 340 p.

ISBN : 978-2-84736-498-9

Voici un livre qui ne manque pas d'intérêt : l'adaptation à l'écran de romans préexistants, mutatis mutandis problématique quelque part connexe du propos auquel se consacre notre site dédié à l'«Image de l'Antiquité» - l'adaptation filmique d'un sujet historique (encore que, bien évidemment, les matériaux historiques soient plus insaisissables que le texte figé de l'écrit romanesque).

Pour reprendre l'exemple d'entrée en matière cité par le préfacier, Julien Gracq comparait l'image filmique exclusive à une autoroute ignorant les chemins de traverse que ménage un texte littéraire. Entre parenthèses : dans le domaine du péplum, un bel exemple nous serait fourni par le roman Spartacus d'Howard Fast, dont l'économie en aller-retours ne se prêtait pas au scénario linéaire réclamé par un grand film épique. A travers cent exemples donc, plus une intro pertinente de Henri Mitterand et la triple conclusion de Jacques Audiard, Mathieu Kassowitz et Roman Polanski, les auteurs - reprenant les catégories de Genette - analysent succinctement la superposition de l'hyperfilm usiné par l'équipe cinématographique à l'hypotexte du romancier. Parmi le vaste éventail des fiches, vous distinguerons plus spécialement celles - il n'y en a pas beaucoup - qui intéressent spécialement le cinéma historico-mythologique : Quo Vadis et Le Seigneur des Anneaux par Laurent Aknin, Fellini-Satyricon par Philippe Leclercq, lequel définit très clairement la frontière entre la part de Pétrone et celle de Fellini, mais aussi L'Homme qui voulut être roi ou Perceval le Gallois. Sans bouder les autres présentations passionnantes d'Apocalypse Now à Vipère au poing, en passant par Belle de Jour, Dr. Jekyll & Mister Hyde et Le Rouge et le Noir !

Mais le sujet était vaste et le nombre de pages limité; nous restons un peu sur notre faim. Comment Robert Fuest a-t-il pu en toute impunité massacrer Aphrodite de Pierre Louÿs (il n'en a gardé que la partouze grecque, repositionnée deux mille ans plus tard en 1914, à la veille de la WW I !) ou Just Jaeckin dénaturer la BD-bondage de John Willie, Gwendoline, pour n'en tirer qu'un très aseptisé film d'aventures. L'œuvre originale de Willie, certes, n'intéressait que les vieux érotomanes pervers, nous n'en disconvenons pas - vive la perversité ! -, mais alors pourquoi s'y référer, si ce n'est pour des raisons bassement commerciales : faire de l'Eros à tout vent et drainer les gogos vers les salles obscures ? Car le cinéma, c'est aussi une industrie, qui implique la participation de nombreux professionnels et l'espérance de faire des recettes. Tout le contraire du travail solitaire de l'écrivain.
En fonction de l'époque et des contingences politiques, un cinéaste ne se gênera pas pour dénaturer une œuvre littéraire au nom de sa propre créativité. C'est ainsi que le colonel Custer ou l'empereur Néron jouiront de plus ou moins de mansuétude. Veit Harlan a pu, en 1940, réaliser un Juif Süss à 180¡ du roman de Feuchtwanger et Mark Robson tirer des Centurions de Jean Lartéguy une vision très américaine anti-colonialiste de la Guerre d'Algérie, qui tournait résolument le dos au discours de l'écrivain (1). Mais n'est-ce pas le propre des créatifs de «sans cesse sur le métier remettre leur ouvrage ?» Du Dracula de Bram Stoker à Entretien avec un vampire d'Anne Rice - et leurs adaptations cinématographiques respectives -, on verra donc les démoniaques créatures de la nuit devenir les pathétiques victimes d'une malédiction, comme encore récemment dans Nous sommes-là (Wir sind der Nacht, Dennis Gansel, 2010). Traduttore, traditore ! Ca nous aurait bien intéressé de voir les auteurs gloser sur ces titres de notre choix, dont question dans nos deux derniers alinéas. Dans un autre ouvrage, peut-être ?

Communiqué de l'éditeur
Les grands romans font-ils les grands films ?
- Nouveau Monde éditions et le Centre national de documentation pédagogique (CNDP) coéditent un ouvrage qui pose la question de l'adaptation du texte littéraire au cinéma, à travers l'étude de 100 films d'hier et d'aujourd'hui.
Depuis ses débuts, le cinéma se nourrit de littérature, mais l'alchimie qui permet de transposer l'œuvre romanesque sur grand écran semble réservée aux plus grands cinéastes : Kubrick, Visconti, Renoir, Bresson et quelques autres ont su créer des chefs-d'œuvre à partir d'autres chefs-d'œuvre, quand d'autres réalisateurs en livraient de pâles copies. Le cinéma est souvent plus «heureux» quand il s'inspire de la littérature de genre, fertile en intrigues qui intimident moins les cinéastes et peuvent nourrir des univers très divers, comme l'illustre la fortune cinématographique d'un Simenon.
Pour la première fois, cet ouvrage étudie
in vivo l'art et la technique de l'adaptation à travers 100 cas concrets, qui soulèvent autant d'interrogations différentes. On y découvre qu'il n'existe pas de méthode miracle pour adapter un roman, mais qu'adapter revient toujours à faire des choix, et qu'il existe mille façons de trahir, dont certaines s'avèrent plus fidèles à l'esprit de l'auteur que la pure docilité. Cette plongée passionnante dans l'univers de l'adaptation mêle films français et étrangers de toutes époques, grands romans incontournables ou réputés inadaptables et œuvres oubliées, littérature classique et roman policier, science-fiction ou nouveau roman.
En ouverture, Henri Mitterand offre une brillante introduction aux problèmes théoriques et pratiques de l'adaptation à partir de quelques œuvres emblématiques.

Une «boîte à outils» pour tous - enseignants, cinéphiles et scénaristes - afin d'aborder l'adaptation d'une œuvre littéraire à travers des exemples concrets, avec des pistes de questionnement.

NOTE :

(1) Lequel, en 1965, a dû laisser errer sur ses lèvres un mince sourire, en voyant les donneurs de leçons américains commettre au Viêt-nam - que l'on nommait autrefois «Indochine», rappelez-vous ! - les mêmes erreurs que les Français douze ans plus tôt. - Retour texte

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(21 avril 2011)

sir christopher lee

Laurent AKNIN, Sir Christopher Lee,
Nouveau Monde éditions, 2011, 301 p.
ISBN-10 : 2-84736-612-1 et ISBN-13 : 978-2-84736-612-9

Sur les plus de 250 films recensés par Laurent Aknin — au moment où nous rédigeons cette notice IMDb en comptabilise 274 —, Christopher Lee a incarné des vampires une bonne vingtaine de fois. Parmi tous ces films, les amateurs de péplums se souviendront spécialement du malfaisant Lycos, une créature sortie de l'Hadès pour étendre sur la terre l'empire du mal, à commencer par la paisible cité grecque d'Œchalie dont il tient déjà sous son emprise la malheureuse fille du défunt roi Œnée, Déjanire — fiancée à Hercule.

Dans Le cauchemar de Dracula (Horror of Dracula, T. Fisher, 1959) qui le porta au pinacle, il incarnait le Prince des Vampires, Dracula, mais n'apparaissait à l'écran qu'un peu moins de 9' sur les 80' que durait le film. Pourtant, Christopher Lee l'emplissait de son inquiétante et maléfique présence. A vrai dire, même dans le roman de Stoker où il est constamment mis en scène par des lettres ou des extraits de journaux intimes des protagonistes, Dracula était davantage une obsession irritante qu'une présence physique; le contraire de celle, omniprésente, de son rassurant et déterminé antagoniste le Dr Van Helsing — incarné par son duettiste Peter Cushing.

Quoique né à Londres dans le quartier de Belgravia le 27 mai 1922, Christopher Frank Carandini Lee était d'origine italienne par sa mère, la contessa Estelle Marie Carandini di Sarzano. Pendant la WW I, son père Geoffrey Trollope Lee fut colonel dans le 60e Royal Rifle Corps. Sa grande taille (1,95 m) l'a souvent desservi vis-à-vis d'acteurs qui ne voulaient pas d'un partenaire plus grand qu'eux. Ne voulant pas être typé en «Dracula», Lee — qui, au début de sa carrière, semblait s'être spécialisé dans les rôles de monstres comme la créature de Frankenstein, la Momie ressuscitée, ainsi que Fu-Manchu — avait refusé de tourner pour la Hammer des séquelles du film de Fisher. Las, parti tourner en Italie il est rattrapé par son passé et incarne un baron Roderico da Frankurten dans la comédie Les temps sont durs pour les vampires / Tempi duri per i vampiri (Steno, 1959), ensuite c'est le précité Lycos dans Hercule contre les Vampires / Ercole al centro della Terra (Mario Bava, 1961) et autre comte Karnstein dans La crypte du vampire / La cripta e l'incuba (Camillo Mastrocinque, 1963), un revenant dans Le corps et le fouet / La frusta e il corpo (Mario Bava, 1963). Il est à noter que dans ces films italiens, Christopher Lee n'incarne pas nécessairement un vampire, mais plutôt celui que l'on soupçonne d'en être un. Autre réflexion : parallèlement à ces films fantastiques qu'il tourna tantôt pour la Hammer tantôt pour les Italiens avant que de reprendre le rôle de Dracula (Dracula Prince des Ténèbres, 1965, etc.), il joua surtout dans des films d'espionnage ou des polars — dont ce rôle de Nero, un magicien escroc et manipulateur dans Les mains d'Orlac (1960). Entre 1957 et 1976, tout en étant impliqué dans une bonne demi-douzaine d'autres films de vampires, Lee a pas moins de onze fois incarné Dracula, dans oublier le personnage historique dans Vlad l'Empaleur, ou La vraie vie de Dracula de Doru Nastase (Roumanie — 1978).

Il a joué dans 21 productions de la Hammer et a eu Peter Cushing pour partenaire à 22 reprises. En relation avec l'Antiquité, sinon avec le péplum, rappelons qu'à côté du Prof. Karl Meister victorieux de la Gorgone «Mégère» (sic) (The Gorgon, 1964), l'ambiance du fantastique a conduit la Momie Kharis (La malédiction des Pharaons / The Mummy, 1959) à souvent incarner des prêtres ou des princes égyptiens : Billali (La Déesse de Feu / She, 1965) ou le pharaon Ramsès (Moïse, 1995 TV et La Terre Promise / In the Beginning, 2000 TV). Hasard ? Il incarnera encore des personnages homonymes comme ce chef d'une invasion d'extraterrestres dans L'invasion des soucoupes volantes / Starship Invasions (1977), film SF, et telle déité maléfique dans la série TV pour enfants The Tomorrow People : The Rameses Connections (1995, cinq épisodes TV). Ceci quand il n'est pas, tout simplement, égyptologue comme ce Prof. Sir Richard Turkel, qu'il interprète en guest star dans La malédiction de la Momie (Talos the Mummy [Tale of the Mummy], Russell Mulcahy, 1998). Comme beaucoup d'autres titres de sa prolifique filmographie, ces dernières bandes ne sont pas d'un très haut niveau. La fin de carrière de Christopher Lee s'apparente souvent à une galère, dans des films fauchés où il ne fait qu'une brève apparition; on le verra même dans deux productions Eurociné, soit le niveau zéro du cinéma populaire. Mais soit ! Christopher Lee a choisi de tourner, tourner toujours, même n'importe quoi - plutôt que de ne rien faire. Un peu comme Jess Franco, avec qui il a plusieurs fois collaboré, notamment pour le superbe Les nuits de Dracula (peut-être la version la plus fidèle au roman de Stoker).
Du marchand d'esclaves de Babes in Bagdad (1952) à l'impressionnant rôle de Mohammed Ali Jinnah, père-fondateur du Pakistan dans Jinnah (Pakistan - 1998) [film qu'on n'est pas près de voir en Europe ?], Christopher Lee, acteur complet, a décliné toutes les possibilités de son art : ici immense vedette ou là simple comparse.

Ses apparitions sous les traits du magicien félon Saroumane le Blanc dans The Lord of the Rings de Peter Jackson (2001) et sa séquelle à venir The Hobbit 1 & 2 (2013), tirés de l'œuvre de J.R.R. Tolkien, dont il était fan, nous amène à dire un mot à propos d'un autre film qui lui tenait à cœur, et auquel il collabora gracieusement prêtant ses traits à Lord Summerisle, hobereau écossais et grand-prêtre d'une religion oubliée, Le Dieu d'Osier / The Wicker Man (Robin Hardy, 1973), film semi-fantastique sur les survivances des anciens cultes celtiques à travers le folklore; film mythique s'il en fut, objet d'un remake avec Nicolas Cage en 2006.

Dans le domaine du cinéma historico-mythologique, outre Lycos et Ramsès, on a encore vu Christopher Lee dans le rôle du devin Tirésias dans L'Odyssée d'Andreï Konchalowsky (1997 TV) et d'Artémidore dans le Jules César de Stuart Burge, aux côtés de Charlton Heston (1970). Artémidore était ce quidam qui, en ces fameuses Ides de Mars, tentait de dissuader César de se rendre au Sénat.

En novembre 2001, «Sir» Christopher Lee a été anobli par la reine d'Angleterre; en France, il a été décoré Chevalier des Arts et des Lettres.

Quatrième plat de couverture :
Christopher Lee n'est pas seulement une légende du cinéma fantastique. Il est le comédien vivant dont la carrière est la plus longue et la filmographie la plus volumineuse de toute l'histoire du cinéma parlant.

Ce livre n'est donc pas la biographie de Christopher Lee mais une bio-filmographie analysée et commentée. Si le comédien est avant tout célèbre, et même mythique, pour son interprétation de Dracula, au point qu'aucun autre acteur - malgré toutes les autres versions tournées depuis un demi-siècle - n'a pu le remplacer dans l'imaginaire collectif, il appartient plus largement à l'univers du cinéma populaire, au cinéma bis, au cinéma de l'imaginaire qui dépasse le simple cadre de l'épouvante.

Laurent Aknin propose ici une histoire particulière du cinéma en suivant la carrière exceptionnelle d'un acteur désormais hissé au rang de mythe. Suivre la carrière de Christopher Lee revient à parcourir plus de soixante ans de cinéma et de télévision. On y trouvera le cinéma populaire britannique d'après-guerre, la mythique Hammer, l'âge d'or du cinéma bis européen et son déclin, le cinéma indépendant américain du milieu des années soixante-dix, les étranges coproductions internationales des années quatre-vingt. On y redécouvrira des films d'épouvante, de la science-fiction, du péplum, des films d'arts martiaux et d'autres parfaitement indéfinissables. Et ce, à travers un éventail de cinéastes allant de Tim Burton à Jesus Franco, et plus de 250 films !
(Laurent Aknin est, par ailleurs, auteur de Cinéma Bis. 50 ans de cinéma de quartier (Nouveau Monde éditions, 2007) et, en collaboration avec Lucas Balbo, Les Classiques du cinéma bis (Nouveau Monde éditions, 2009). C'est également lui qui a compilé le Dicopeplum, sur le présent site.)

Complément bibliographique

  • Pascal MARTINET, Mario Bava, Paris, Edilig, coll. «Filmo», n¡ 6, janvier 1984, 127 p.;
  • Stéphane BOURGOIN, Terence Fisher, Paris, Edilig, coll. «Filmo», n¡ 7, mars 1984, 127 p.;
  • Michel ÉLOY, «Hercule contre les Vampires» in J.-Louis LEUTRAT [coord.], Mario Bava, Liège / Paris, Editions du Céfal / Cinémathèque française, coll. «Grand écran, petit écran», n¡ 1, 1994, 160 p., pp. 60-64;
  • Nicolas STANZICK, Dans les griffes de la Hammer. La France livrée au cinéma d'épouvante, Paris, Scali éd., 2008, 462 p.
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(15 avril 2011)

patrick demory, peur sur lutece

Patrick DEMORY, Peur sur Lutèce - Une enquête du centurion Marcus Pius,
Strasbourg, Calleva, coll. «Traces», 2011, 270 p.

ISBN : 978-2-917582-14-5 - EAN : 9782917582145

Lutèce, capitale des Gaules, janvier 358 de n.E. Victorieuses des envahisseurs alamans, les légions du César Julien passent un hiver de repos sur les bords de la Seine. Le César lui-même a été rejoint par son épouse, Hélène, qui porte en son sein un fils, peut-être un futur empereur.

Mais même au plus froid de l'hiver, peut-on jamais trouver la paix ? Dans les faubourgs de la cité des Parisii, des jeunes femmes agonisent dans d'atroces souffrances, victimes d'une maladie étrange.
Sortilège ou empoisonnement ? Magie noire ou complot ? Comme celle du César, toutes ces femmes étaient enceintes...

Après Le Feu de Mithra, (2009), le centurion Marcus Pius et ses hommes enquêtent à nouveau dans la Lutèce antique. Parfaitement documenté sur le fonctionnement de l'armée romaine au IVe s. de n.E. pour avoir lui-même participé à des groupes de reconstitution et d'archéologie expérimentale spécialisés dans cette période, Patrick Demory nous livre le second opus de la saga de son centurion (notons au passage qu'il appartient à la cavalerie où ce grade a subsisté; dans l'infanterie on parle alors de «centeniers»). Marcus Valerius Pius appartient aux Herculiani, c'est-à-dire à la Legio Secunda Herculia, une légion palatine fondée quelque soixante ans plus tôt par l'empereur Maximien Hercule pour contrebalancer les Joviani de son auguste collègue Dioclétien Jupiter.
Marcus jouit de la confiance du César des Gaules, Flavius Claudius Julianus - notre Julien, plus tard surnommé «l'Apostat» en raison de sa fidélité aux anciens dieux traditionnels, dans cet Empire romain naguère brillant, qui voit se consolider l'emprise d'un christianisme rabique. Curieux comme l'Histoire se répète...

Entouré de ses amis, le campidoctor [instructeur] Bouglus, maître escrimeur, le medicus [médecin militaire] Correx, l'«expert», l'optio [lieutenant] Severianus et le tribun Ammien Marcellin - le futur historien -, l'officier chargé de la sécurité va de nouveau se voir confronté au mystère.

Autres recensions de polars-peplums sur ce site : click, click et click

patrick demory, michel eloy

Patrick Demory et Michel Eloy, auteur de ce site,
aux Fêtes Gallo-Romaines de Bavay,  2 juillet 2011.

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(15 avril 2011)

vie guerrier gaulois, ludovic moignet, yann kervran

Ludovic MOIGNET & Yann KERVRAN, La vie d'un guerrier gaulois
(préface de Christian Goudineau), Strasbourg, Calleva, 2011, 176 p.

ISBN 978-2-917582-13-8

Grâce à la conquête, Rome allait faire entrer dans la Civilisation ces peuples gaulois, rappelle dans sa préface Christian Goudineau (professeur au Collège de France), qui ajoute, en «apportant la paix, le développement économique et le respect des lois. Cette opposition - barbares, civilisés - perdure, en dépit d'analyses historiques, de recherches archéologiques et de comparaisons ethno-anthropologiques qui ont mis à mal ce «modèle» simpliste».

Basés à Abbeville près d'Amiens, dans le Nord de la France, les Ambiani se sont plus spécialement attachés à reconstituer le mode de vie des tribus de la Gaule Belgique; en leur compagnie, l'album de L. Moignet et Y. Kervran suit pas à pas, tel un fastueux photo-roman - dans le bon sens du terme -, la vie de tous les jours de ces Morins et autres Oromansacii : des jeux de l'enfance à leur mort au combat, décrivant leurs armes et coutumes, leur habitat, hiérarchie sociale, rites funéraires, mariages, médecine; leur artisanat textile, leur travail du fer ou explicitant des expressions comme «tumultus gallicus», «murus gallicus» ou «oppidum». Une bonne approche de ce qu'est l'archéologie expérimentale.

Communiqué de l'éditeur
Découvrez la Guerre des Gaules par la photographie ! - Le XIXe s. a fait d'eux «nos ancêtres les Gaulois» parce qu'ils vécurent plus ou moins sur le territoire français. Mais le quotidien de ces hommes de l'Antiquité commence à peine à se dévoiler.

Ils étaient les héritiers de la puissante civilisation celtique, étendue jusqu'aux confins de l'Asie Mineure. À l'aube de notre ère, leur parcours s'est heurté à Jules César. De cette fameuse «Guerre des Gaules» est né un monde nouveau, une synthèse brillante : la culture gallo-romaine.
Grâce à une reconstitution méticuleuse, scrupuleusement documentée, cet ouvrage exceptionnel vous propose de découvrir en images la vie quotidienne d'un noble et de tous les siens à la fin de l'Âge du Fer.

L'auteur, Ludovic Moignet - Fondateur de l'association «Les Ambiani» en 1997, créateur d'un concept original d'archéologie vivante, Ludovic Moignet s'emploie à démocratiser les connaissances archéologiques récentes. En les rendant accessibles à un large public, il a développé un mode de médiation culturelle dynamique mêlant spectacle et rigueur scientifique, dans un but pédagogique. Il intervient en tant que directeur artistique de la troupe dans les musées, écoles et sites historiques, dans toute l'Europe.

Le photographe, Yann Kervran - Ancien rédacteur en chef de magazines historiques (Histoire Médiévale, Histoire Antique, L'Art de la Guerre...), Yann Kervran se consacre désormais à la direction de collections d'ouvrages et à l'écriture. Photographe et reconstitueur acharné depuis la fin de ses études universitaires, il trouve dans ces passions l'occasion de concilier son goût pour la recherche et son intérêt pour la mise en pratique et en scène de savoirs théoriques.

Calleva : click

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(février 2011)
Frank LAFOND (sous la dir.), Cauchemars Italiens,
L'Harmattan, coll. «Champs visuels», 2011, 2 vols, 188 et 184 p.

Outre l'intéressant petit chapitre de Florent Fourcart, «Le péplum : Laboratoire de l'horreur», où l'auteur essaie de positionner le cinéma historico-mythologique et ses réalisateurs par rapport à la veine horrifique italienne des années '60, démarquée des productions anglo-américaines de la même époque, on lira avec plaisir et intérêt les autres interventions examinant différents aspects du cinéma d'exploitation transalpin.

1. Le cinéma fantastique
ISBN : 978-2-296-54154-2
Mario Bava, Dario Argento et Lucio Fulci. Pour nombre de spécialistes, ces trois noms semblent d'ordinaire résumer à eux seuls la production italienne en matière de cinéma fantastique et horrifique. Pourtant, ils sont loin de suffire à rendre compte de la richesse de ces genres. Quelles formes ont en réalité revêtu les films fantastiques transalpins à travers les décennies ? C'est à cette question, toute simple, mais au fond terriblement complexe, que Cauchemars italiens s'efforce de répondre.

Contient : Introduction générale (Frank Lafond) • Visions infernales (le diable dans le cinéma italien : des origines aux années 60) (Corinne Vuillaume) • Visage(s) de Barbara Steele (Benjamin Thomas) • Margheriti, Danse macabre et l'intensité (Chris Fujiwara) • La Vénus d'Ille de Mario (et Lamberto) Bava : un film testament (Muriel Lafond) • Deux incursions en terre fantastique : Âmes perdues (1976) et Fantôme d'amour (1980) de Dino Risi (Benjamin Thomas) • Notes sur la collaboration entre Lucio Fulci et Fabio Frizzi (Vivien Villani) • Le cinéma de la peur selon Pupi Avati (Frank Lafond).

2. Le cinéma horrifique
ISBN : 978-2-296-54155-9
Ce second volume adopte, à l'instar du premier, une variété d'approches afin de cerner au mieux les particularités d'un cinéma n'ayant jamais rechigné devant des images gore et répulsives. Sont analysées les œuvres de Dario Argento, Francesco Barilli et de Pier Paolo Pasolini.

Contient : Avant-propos (Frank Lafond) • Le péplum : Laboratoire de l'horreur (Florent Fourcart) • Le giallo, 1930-2009 (Keith H. Brown) • Comment nous avons écrit Quatre mouches de velours gris (Luigi Cozzi) • Salò Academy (à propos de Salò ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini, 1975) (Jean-Baptiste Thoret) • Francesco Barilli : stations du cauchemar (Philippe Met) • Du cinéma anthropophage italien (Kevin Dwyer) • La citation plastique dans Le Syndrome de Stendhal (1996) de Dario Argento : de la lecture clinique au maniérisme) (Stéphane Rollet).

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(novembre 2010)

david et jonathan, regis courtray, michel eloy

Michel ÉLOY, «David et Jonathan à l'écran»,
in David et Jonathan. Histoire d'un mythe
(sous la direction de Régis Courtray), Paris, Editions Beauchesne, coll. «Le Point théologique», n¡ 64, 2010.

ISBN : 978-2-7010-1572-9

L'histoire de David et Jonathan est devenue aujourd'hui un véritable mythe revendiqué par bien des mouvements homosexuels qui croient y lire le récit d'une passion amoureuse entre deux hommes, alors même que la Bible condamne de manière explicite l'homosexualité comme une faute grave. Il y aurait donc deux langages différents sur l'homosexualité dans l'Écriture: celui, inflexible, de la loi qui la rejette et celui, plus humain, du récit historique qui exalte la beauté d'un amour masculin.

Cette lecture s'est tellement imposée depuis quelques décennies que les ouvrages qui traitent la question de l'homosexualité dans la Bible ne peuvent contourner le passage et l'analysent dans les moindres détails afin de découvrir si le texte parle ou non d'une amitié particulière entre le fils de Saül et le futur roi d'Israël, ancêtre de Jésus. Chaque auteur défend sa thèse et les opinions les plus diverses se rencontrent. Le texte est donc devenu le lieu de toutes les passions et révèle les interrogations profondes de la société sur la question homosexuelle.

Une telle lecture fait toutefois table rase de siècles d'interprétations riches et variées qui, entre autres, célèbrent dans l'affection des deux hommes l'expression parfaite de l'amitié. Il nous a donc semblé qu'il était temps d'examiner la question de manière plus large en envisageant non seulement le texte biblique, mais également sa réception au cours des âges. En effet, le texte n'a pas attendu le XXe siècle pour être commenté, illustré, médité: il a été interprété dès le judaïsme, puis par le christianisme, fut représenté par les peintres, mis en musique, enfin récupéré par des mouvements de pensée revendicatifs. Suivre l'histoire de ce texte, c'est retracer une histoire humaine qui cherche à travers le miroir des récits bibliques son propre reflet.

C'est cette richesse culturelle que cet ouvrage entend présenter. Sous la direction de Régis Courtray, des spécialistes de l'exégèse, de la patristique, de la littérature, des arts, de la musique, du cinéma, de sociologie religieuse se sont penchés sur la réception de cet épisode pour montrer comment chaque époque l'a lu et interprété, et comment, loin d'être un texte avant tout polémique, celui-ci parle à l'humanité de la grandeur de son âme.

Contient : Introduction (Régis Courtray)
Première partie : Le texte biblique • I. Le récit biblique de David et Jonathan) • II. Jonathan et David. Portraits du messie en jeunes hommes (les récits bibliques des livres de Samuel) (Philippe Lefebvre)
Deuxième partie : Lectures anciennes • III. David et Jonathan dans les Histoires juives (Régis Courtray) • IV. L'amitié de David et Jonathan chez deux Pères grecs : Grégoire le Thaumaturge et Jean Chrysostome (Daniel Vigne) • V. David et Jonathan dans la littérature latine chrétienne (Régis Courtray) • VI. David et Jonathan dans la tradition juive (Daniel Farhi) • VII. David et Jonathan dans les débats théologiques du siècle des Réformes (Natacha Salliot) • VIII. David et Jonathan dans les commentaires bibliques des XVIe-XVIIIe siècles ou l'exaltation de l'amitié (Régis Courtray)
Troisième partie : L'héritage culturel • IX. Liminaire : David et Jonathan au Moyen Âge, Le mystére du Vieil Testament (Régis Courtray) • X. David et Jonathan de la Renaissance aux Lumières : du mythe à la polémique (Michel Tirado) • XI. David et Jonathan dans la littérature des XIXe et XXe siècles : du dévoilement au détournement (Anne-Marie Lefebvre) • XII. David et Jonathan dans la peinture : un unique tableau de Rembrandt ? (Régis Burnet) • XIII. David et Jonathan dans la musique baroque : Charpentier et Handel (Raphaëlle Legrand et Théodora Psychoyou) • XIV. David et Jonathan en musique au XXe siècle (Régis Courtray et Gwenaëlle Lucas) • XV. David et Jonathan à l'écran (Michel Éloy)
Quatrième partie : Relectures contemporaines • XVI. David et Jonathan dans les débats exégétiques contemporains (Régis Courtray) • XVII. Usages contemporains et identités homosexuelles (Céline Béraud et Baptiste Coulmont) • Conclusion (Régis Courtray).

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(juin 2010)

gary jennings, empire barbare, thorn le predateur
gary jennings, empire barbare, theodoric le grand

Gary JENNINGS, L'Empire barbare (Raptor, 1992),
Editions Télémaque, 2 vols, 1. Thorn le Prédateur, juin 2010, 631 p.; 2. Théodoric le Grand, octobre 2010, 639 p.

ISBN : 978-2-7533-0107-8 et ISBN : 978-2-7533-0117-7

Curieux roman «historique» d'un auteur qui tente de renouer avec les ficelles qui avaient donné le remarquable Azteca. Tant bien que mal, il supplée ici à l'absence de sources en extrapolant les poncifs du contemporain (la maniaquerie des Helvètes, la paresse des Polonais) pour nous raconter l'ascension de Théodoric le Grand sur les ruines d'un Empire romain moribond; avec une trouvaille toutefois : Thorn, un hermaphrodite qui se donnant pour homme... ou femme, selon les circonstances, vit des situations scabreuses dans un monde où s'affirme l'emprise du christianisme et de la répression du péché.
Notons tout de même que l'auteur - qui manifestement n'a jamais entendu parler de la Notitia Dignitatum - aurait pu se documenter un peu plus sérieusement sur l'armée romaine au IVe s. : celle qu'il décrit, ses effectifs, ses armements et son positionnement est celle du IIe s.

Recension sur Boojum : click & click

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(18 mars 2010)
Maria DZIELSKA, Hypatie d'Alexandrie,
(préface Monique Trédé, trad. Marion Koeltz), Des Femmes éd., coll. «La philosophe», 2010, 173 p.

ISBN-10: 2721005928 / ISBN-13: 978-2721005922

La bio d'Hypatie par l'historienne polonaise Maria Dzielska, est parue en français.

Présentation de l'éditeur : «Quiconque demande qui était Hypatie se verra probablement répondre : «C'était une belle philosophe païenne qui s'est fait mettre en pièces par des moines (ou, plus généralement, par des chrétiens) à Alexandrie en 415.» [...] Embellie dans les arts, déformée par les affects et les partis pris idéologiques, la légende d'Hypatie est extrêmement populaire depuis des siècles; mais jusqu'à ce jour toutes les tentatives pour présenter la vie de cette femme, de manière impartiale, ont échoué.»

L'auteur : Maria Dzielska est historienne, professeure d'Histoire de la Rome Antique à l'Université Jagellonne de Cracovie et spécialiste internationalement reconnue de la vie culturelle sous l'Empire romain. Elle propose ici une approche novatrice de cette personnalité féminine injustement méconnue, en substituant aux nombreuses légendes et fictions un travail de recherche minutieux et documenté à partir des rares sources disponibles.

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(4 novembre 2009)

le peplum, laurent aknin

Laurent AKNIN, Le péplum
(avec l'équipe de Monsieur Cinéma)
Armand Colin éd., Coll. «Albums Armand Colin Cinéma», 2009, 128 p.
ISBN : 978-2-200-24286-2 / EAN13 : 9782200242862

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(novembre 2009)

peplum mauvais genre, claude aziza

Claude AZIZA, Le péplum, un mauvais genre,
Klincksieck éd., Coll. «50 questions», n¡ 50, novembre 2009, 192 p.

ISBN-10 : 2-252-03738-5 / ISBN-13 : 978-2-252-03738-6

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(15 octobre 2009)

natacha aubert, cinema, antique

Natacha AUBERT, Un cinéma d'après l'antique - Du culte de l'Antiquité au nationalisme dans la production muette italienne
(préface Michèle LAGNY), L'Harmattan, coll. «Les Temps de l'image», 2009, 331 p.

ISBN : 978-2-296-09949-4 / EAN : 9782296099494

Entre 1900 et 1930, le cinéma italien a produit plus de cent cinquante films mettant en scène l'Antiquité ou s'en inspirant, ce qui a fait logiquement de l'Italie - eu égard à sa propre histoire - le pays le plus engagé dans ce domaine.
A la suite du succès des
Cabiria, Derniers Jours de Pompéi et autres Quo Vadis ? qui ont marqué durablement l'histoire du cinéma mondial, cette production s'est multipliée et a porté fréquemment à l'écran des sujets empruntés aux mêmes sources, jusqu'à un épuisement apparent de ses thèmes d'inspiration et de son impact sur le public. Mais la vague du «péplum» des années cinquante et soixante se situera clairement dans la ligne de cette expérience fondatrice.

Cependant, adapter l'Antiquité à l'écran obéit à des motivations qui ne sont pas seulement d'ordre artistique ou commercial. Dans une Italie alors fraîchement unifiée, mais bientôt affaiblie par sa participation à la Première Guerre mondiale, le recours à la Rome antique permettait une identification commune à un glorieux passé qu'il était tentant pour beaucoup d'invoquer. Ainsi le rappel d'événements comme les guerres puniques justifiera-t-il les visées de la Péninsule sur le nord de l'Afrique.

La diffusion des films à l'étranger donnait du même coup au reste du monde l'image d'une Italie forte et conquérante. Les réactions qu'ils suscitaient étaient empreintes d'un nationalisme latent ou affirmé, qui à partir des années vingt trouvera dans le fascisme mussolinien sa voie et ses limites. A l'évidence, le recours à l'Antiquité reflète les préoccupations du présent. Nourrie de références et appuyée sur une filmographie de 157 titres, cette étude novatrice en fait, parmi d'autres mérites, une éclairante démonstration.

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(octobre 2009)

antiquite au cinema - herve dumont

Hervé DUMONT, L'Antiquité au cinéma. Vérités, légendes et manipulations,
(préface de Jean Tulard), Nouveau Monde éditions-Cinémathèque suisse, 2009, 688 p., 810 photos et affiches rares; index des films et des personnages.

ISBN : 978-2-84736-476-7

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L'ouvrage est, malheureusement, déjà épuisé chez l'éditeur : tentez votre chance sur e-Bay.

Signalons le site de l'auteur, Hervé Dumont, Cinéma & Histoire - Histoire & Cinéma. Outre rendre accessibles en .pdf ses articles et ouvrages aujourd'hui introuvables en librairie, Hervé Dumont se propose de tenir à jour sa filmographie du péplum depuis la parution de sa somme l'année passée. Il donne également un aperçu des tomes II à IV - toujours en préparation - de son ouvrage encyclopédique sur le cinéma historique.

Hervé Dumont - Index : click
Hervé Dumont - L'Antiquité : click
Wikipedia : click

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(septembre 2009)

eric teyssier, mort en face, gladiateurs

Eric TEYSSIER, La Mort en Face. Le dossier Gladiateurs,
Actes Sud, 2009, 544 p., 200 illus.

ISBN : 978-2-7427-8059-4

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(2009)
Laurent AKNIN, Lucas BALBO, Les Classiques du cinéma bis,
Nouveau Monde éditions, 2009.

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(2009)
Patrick DEMORY, Le Feu de Mithra,
Strasbourg, Calleva éd., 2009, 350 p.

ISBN : 978-2-917582-06-0

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(novembre 2008)
Claude AZIZA, Guide de l'Antiquité imaginaire - Littérature, cinéma et bande dessinée,
Les Belles Lettres, 2008, 304 p.

ISBN : 978-2-251-44354-6

L'Antiquité comme source de l'inspiration moderne et contemporaine
L'Antiquité a une histoire, qui commence au Moyen Âge, lorsque l'Antiquité se termine, et se poursuit jusqu'à nos jours. Elle a pris des figures diverses, voire contradictoires, depuis les austères cellules des moines recopiant pieusement l'Énéide, aux mangas puisant leur inspiration dans les monstres et les héros de la mythologie, en passant bien sûr par les péplums, Astérix et Murena. Claude Aziza raconte l'histoire de ces multiples transformations du VIIe s. à nos jours, en laissant la part belle à la période contemporaine.

Clair, ludique et concis, ce Guide de l'Antiquité imaginaire livre une indispensable réflexion sur l'usage de la fiction à l'antique, depuis le début du XIXe s., et un commode mode d'emploi pour exploiter les ressources actuelles - et disponibles - de cette fiction. Il se veut à la fois un essai sur les différents avatars modernes de l'Antiquité et un guide thématique pour exploiter au mieux les innombrables ressources, souvent méconnues, que nous offrent ces impertinents greffons que sont les romans, films, bandes dessinées, chansons et publicité. Ont été ainsi recensés et commentés près d'un millier de titres de romans, de films et de BD. Il était temps de montrer que le sérieux universitaire n'est pas incompatible avec l'apparente fantaisie du roman historique - romanesque, cinématographique ou de bédéique. Et que la réalité ne peut se passer du rêve... De l'Atlantide à Byzance, en passant par Thèbes, Jérusalem, Athènes et Rome !

Claude Aziza - Maître de conférences honoraire de langue et littérature latines à la Sorbonne Nouvelle (Paris III), il a publié aux Belles Lettres, d'Alexandre Dumas : Isaac Laquedem (2005) et Les mémoires d'Horace (2006), d'E.G. Bulwer-Lytton, Les Derniers jours de Pompéi (2007) et plus récemment Urbi et Orbi (2008) d'Albin de Cigala. Il est aussi collaborateur de L'Histoire et du Monde de la Bible.

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(octobre 2008)
[Collectif], Figures de l'Antiquité dans l'opéra français : des Troyens de Berlioz à Œdipe d'Enesco,
Université de Saint-Etienne, 2008, 380 p.

ISBN : 978-2-86272-493-5

Cet ouvrage constitue les actes d'un colloque international qui s'est tenu les 9 et 10 novembre 2007 dans le cadre du IXe Festival Massenet organisé par l'Opéra Théâtre de Saint-Étienne, dont l'œuvre maîtresse était Ariane (1906) de Massenet.
Composé sur un livret de Catulle Mendès, d'après le mythe antique, cet opéra inaugure en fait une série d'ouvrages du compositeur fondés sur un sujet antique - Bacchus (1909), Roma (1912) et Cléopâtre (posthume, 1914) - qui, s'ils ne font pas partie de ses opéras les plus connus, n'en constituent pas pour autant des exemples isolés : après avoir été délaissée, l'Antiquité classique, liée depuis toujours à l'opéra, connaît à partir de la fin du XIXe s. un regain de faveur auprès des compositeurs d'opéra français.
De la Sapho (1851) et autres Philémon et Polyeucte de Gounod à l'Œdipe (1936) d'Enesco, en passant par Phryné (1893) de Saint-Saëns (mais aussi Déjanire, Parysatis, Hélène...), Aphrodite d'Erlanger, d'après P. Louÿs, ou Quo vadis ? (1909) de Nouguès, d'après Sienkiewicz, nombre d'œuvres, connues ou méconnues, ont puisé leur thème et parfois leur inspiration musicale dans la Grèce ou la Rome antiques, jusqu'à la parodie avec Offenbach.

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(28 septembre 2008)
Emmanuelle GRÜN, Silences et non-dits de l'Histoire Antique,
Yvelinédition, 2008, 384 p.

ISBN : 978-2-84668-188-9

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(20 juin 2008)
Albin de CIGALA, Vrbi et orbi. Roman des temps postnéroniens
(préface et dossier de Claude Aziza)

ISBN : 978-2-251-44345-4

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(23 septembre 2007)
Laurent GUILLAUME, La Louve de Subure,
Lulu éd., 2007, 295 p.

ISBN 978-2-9530-6000-3

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(février 2007)
Les Contes de Perrault dans tous leurs états.
96 contes du folklore et de la littérature
(Édition établie et présentée par Annie Collognat & Marie-Charlotte Delmas. Illustrations de Gustave Doré), Omnibus, février 2007, 1.048 p.
ISBN : 978-2-258-07375-3

Charles PERRAULT, Contes,
(Présentation, notes et guide de lecture : Annie Collognat-Barès, Dominique Brunet, Frédéric Dronne. Illustrations de Gustave Doré), Pocket, n¡ 6321, juin 2006, 384 p.

ISBN : 978-2-266-165969

Venu de la mythologie grecque à l'histoire de l'Antiquité classique, nous avons toujours considéré les «contes bleus» comme une extension des anciennes mythologies celtique et germanique : Peau d'Ane de Jacques Demy est pour nous un film-culte; évoquons également Les Frères Grimm de Terry Gilliam (2005) (sans oublier les délicieux Contes érotiques des Frères Grimm pour grandes personnes de Rolf Thiele (Grimms Märchen von lüsternen Pärchen, 1969 (click)); ni «le Petit Chaperon Rouge», à l'écran souvent revisité pour les adultes – récemment encore : Le Chaperon rouge (Catherine Hardwicke, EU – 2011), avec Amanda Seyfried). Aussi nous faut-il rappeler la passionnante somme de commentaires rassemblée par Annie Collognat - traductrice en latin d'Astérix : Le Ciel lui tombe sur la tête (Cœlum in caput ejus cadit) - dans son édition de Charles Perrault - Contes chez Pocket. Un ouvrage de référence car, de Thésée et le Minotaure au «Petit Poucet», et de la Toison d'Or à «Peau d'Ane», il n'y a jamais très loin !

Selon Bruno Bettelheim, les contes de fée - les «contes bleus» ainsi nommés d'après la couleur des couvertures d'une célèbre collection de chez Hachette, avant-guerre - sont à distinguer des mythes en raison d'une série de différences structurelles.

CONTES MYTHES
Lieux et époque indéterminés. «Il était une fois, dans un lointain royaume.» Lieux connus, et personnage généalogiquement situable. «Jason, fils d'Aison roi d'Iolcos en Thessalie.»
Héros qui pourrait être n'importe qui. Anonyme ou connu par un sobriquet. «Le Petit Poucet.» «Le Petit Chaperon Rouge.» «Une princesse belle comme le jour.» «Celui qui...» Héros surhumain. Untel, fils d'Untel.
Le héros triomphe et se marie. «Ils vécurent très heureux et eurent beaucoup d'enfants.» Le héros brisé connaît une fin tragique (Œdipe, Jason, Bellérophon, Icare, Hercule, etc.)

(Cf. Bruno BETTELHEIM, Psychanalyse des contes de fée (The Use of Enchantment), Robert Laffont, coll. «Réponses», 1976, pp. 51 sqq.)

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(2007)
Laurent AKNIN, Cinéma Bis. 50 ans de cinéma de quartier,
Nouveau Monde éditions, 2007.

ISBN : 978-2-84736-239-8

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(2005)
Eric TEYSSIER & Brice LOPEZ, Gladiateurs. Des sources à l'expérimentation
(préface de Christian Goudineau), Editions Errance, 2005, 156 p.

ISBN : 2-87772-315-1

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(2002)
Frédéric MARTIN, L'Antiquité du cinéma,
Dreamland, coll. «CinéLégendes», 2002, 144 p.

ISBN : 978-2-910027-87-2

Parcourez au pas de charge ce genre cinématographique trop souvent méconnu du grand public qu'est le péplum ! F. Martin dissèque pour ses lecteurs les grands thèmes et tendances du genre, sans jamais s'appesantir, ni approfondir. A la manière dont il en parle, on peut néanmoins se demander si l'auteur a réellement vu la majorité des films dont il traite (moins de trente titres à vue de nez !) au rythme d'une bourde toutes les deux pages. Notamment les titres systématiquement traduits en français, ce qui ne correspond pas forcément au véritable titre de diffusion en France. Glosant sur les «Fils de...» Spartacus, Cléopâtre etc. l'auteur se délecte, p. 73, d'une Fille de Cléopâtre de F. Cerchio qui n'est rien d'autre que La Vallée des Pharaons/Il Sepolchro dei Re. Le titre Daughter of Cleopatra a été plaqué dessus par le distributeur américain peu scrupuleux, et ne correspond nullement au contenu du film. C'est donc à tort que, p. 44, F. Martin le range parmi les films relatifs à Cléopâtre !
Jules César, conquérant de la Gaule (Giulio Cesare, il Conquistatore della Gallia) devient «César le Conquérant», traduction littérale du titre anglais «Cæsar the Conqueror» (p. 138) et Les Amazones (Le Guerriere delle Seno Nudo) «Les guerrières aux seins nus», des titres que vous ne risquerez pas de retrouver dans une autre filmographie francophone (p. 139). Quant à L'esclave de l'Orient (Afrodite Dea dell'Amore) «La Déesse de l'Amour» (p. 139) il aurait mieux valu ne pas la confondre avec Aphrodite Déesse de l'Amour (La Venere de Cheronea) devenue dans cette inénarrable filmo «La Vénus de Chéronée» (p. 140). Voilà ce qu'il arrive quand on compile à la hâte des ouvrages anglo-saxons. De quoi méditer sur un certain Traduttore, Traditore !

Nous avons été surpris par le rapprochement entre Spartacus et Moïse, sous couleur que Kirk Douglas est Juif; pour être hardie, l'hypothèse pourrait encore se discuter. Pourquoi pas. Encore que qualifier de «sioniste» ledit Spartacus, laisse perplexe ! Un peu choqué aussi d'y apprendre que Charlton Heston a donné à Ben Hur un profil aryen, alors que le type Slave n'est pas rare chez les Askénazes massivement émigrés en Israël (tiens, Kirk Douglas, par exemple). C'est du reste oublier qu'au départ Heston avait été pressenti non pour le rôle de Judas Ben Hur, mais celui de Messala... Comparer aux charniers des camps de concentration allemands quelques cadavres de lévites abattus devant le parvis du Temple, «entassés dans une fosse communes» - mais où a-t-il vu ça ? -, dans Le Roi des Rois est foutrement hasardeux (p. 115). Et quant au bombardier rajouté en prégénérique au Signe de la Croix de DeMille, il ne met nullement Rome à feu et à sang mais distribue des tracts pacifistes ! (p. 110). Enfin, le roi de Lydie «Croesus» dont il est question dans Night in Paradise (p. 110), si l'orthographe est bien conforme à celle du press-book américain, le lecteur aurait sans doute mieux compris s'il avait été transcrit en bon français : «Crésus». Savoir de quoi on parle !

Rappelons tout de même que, mieux inspiré cette fois-là, l'éditeur Dreamland - qui, depuis, a mis la clé sous le paillasson - avait précédemment publié de Laure Gontier, un Jason et les Argonautes (2000) fort bien documenté et écrit.

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(1998)

cinemaction, antiquite au cinema, peplum

[Collectif] Le péplum : L'antiquité au cinéma
(dir. Claude Aziza - avec la collab. de Michel Éloy, Hervé Dumont, Laurent Aknin, Lucas Balbo & alii), coéd. Corlet-Télérama, CinémAction, n¡ 89, 4e trim. 1998, 183 p.

ISBN : 978-2-85480-919-X

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POLARS EN PEPLUM
Un état des lieux en matière de romans policiers se déroulant dans l'Antiquité.

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(...)
Robert GRAVES (1895-1985), Moi Claude, empereur (1934) :
I. Moi, Claude - II. Claude, empereur malgré lui - III. Le Divin Claude et sa femme Messaline, Gallimard-NRF

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En projet

(2011)
Olivier GAUDEFROY, Hypatie
Une autre bio d'Hypathie est en route, par Olivier Gaudefroy auteur de trois polars dont Hypatie est l'héroïne. Passant de la fiction à la bio historique, Olivier est lui aussi en train de plancher sur notre héroïne.

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Florent FOURCART, Le péplum,
Bazaar&Co
Florent Fourcart est l'auteur de «Le péplum : Laboratoire de l'horreur», in Frank Lafond (sous la dir.), Cauchemars Italiens, L'Harmattan, 2011, t. 2.