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Alexandre
(Oliver Stone, GB-Fr-AL, 2004)
2. Un «biopic» intimiste
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Vie privée du plus grand conquérant
de l'Histoire : Alexandre, Hephæstion et quelques
autres «Hétaïres» en quête
de repères scénaristiques... (phot. Intermedia |
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2. Un «biopic» intimiste
Avec à peine 40 millions de dollars de recettes en un
mois, le film a connu aux Etats-Unis un flop retentissant. Certes,
vouloir traiter un sujet épique sur le mode d'un film intimiste
n'était sans doute pas la meilleure idée. «Comme
dans tout bon biopic (1)
américain, ça commence par la fin (la
mort) et la chute de l'objet recelant le mystère de la
personnalité du héros de l'histoire : depuis
Citizen Kane d'Orson Welles, personne n'a fait mieux...»
(2),
notait le critique de La Libre Belgique. Oliver Stone se
laisse aller sans retenue à son goût des citations.
Alexandre déclarant à ses vétérans,
«Vous pourrez dire : 'J'étais à Gaugamèle'»
nous rappelle Abel Gance et un certain Petit Caporal à
Austerlitz; de même la promesse d'une gloire éternelle
au-delà de la mort renvoie tout à la fois à
Christophe Lambert dans Vercingétorix et Russell
Crowe dans Gladiator, tandis que le «Ce soir nous
souperons chez Hadès», proféré
par Cleitos, réfère au récit hérodotéen
de la bataille des Thermopyles.
2.1. Chevauchement des points de vue
Sans doute Oliver Stone a-t-il, avec Alexandre, signé
un film trop «intellectuel» pour le public américain,
allergique - paraît-il - à l'Histoire... Le film
en tout cas ne lui a valu que des critiques désastreuses,
bornées, quand on n'aura voulu voir en Alexandre qu'un
film gay, un remake de «Tootsie»
! Prude Amérique, qui vit à l'aune d'un christianisme
intégriste... Les connotations freudiennes - la mère
possessive, un peu sorcière, entourée qu'elle est
de reptiles dont elle s'enlace les membres (3),
et le fils à la fois plein d'admiration mais un peu jaloux
de ce père aussi autoritaire qu'indifférent - lui
font à plusieurs reprises perdre le contrôle du navire,
ce qui l'amène à interrompre le récit linéaire
pour décaler en flash-back la mort de Philippe et
la prise du pouvoir par Alexandre, reportés juste après
la mort de Cleitos à Samarcande et juste avant la grogne
des soldats qui refusent d'envahir le Penjab, ce qu'ils finiront
par faire quand-même. Stone, d'ailleurs, en était
bien conscient : «C'est tout le problème du scénario.
Comment raconter une histoire qui doit comporter cinq axes en
trois axes ? Comment raconter un film de cinq heures en trois
heures ? Quand Robert Rossen a fait ce film en 1956, il l'a fait
de façon linéaire. Sortis de l'épisode grec,
on est déjà épuisé. La partie perse
arrive seulement à la fin, et après, il y eut encore
l'Afghanistan et l'Inde. Moi, je voulais raconter toute l'histoire.
Particulièrement les sept dernières années.
Si on raconte ça de façon linéaire, ça
ne marche pas. En gardant en réserve l'épisode de
la mort de Philippe et l'éventuelle implication d'Alexandre
dans celle-ci, cela permet de comprendre sa susceptibilité
sur la question de la légitimité de son pouvoir»
(4).
Oliver Stone a tourné un film de plus de cinq heures,
ramenées à 2h 50' pour l'exploitation en salle.
Mais il est question de l'écourter davantage encore, pour
la diffusion DVD - du moins aux Etats-Unis ! On s'inscrit ici
à contre-courant de la tendance d'éditer en DVD
des versions longues, incluant les scènes coupées,
des bonus etc. Bref d'essayer de mieux cerner la pensée
du réalisateur, attitude cinéphiliquement estimable
nous semble-t-il.
On notera la symétrie du procédé dans l'économie
du film. Une «première enfance» précède
immédiatement la bataille de Gaugamèle dans la logique
de la linéarité, en flash-back :
- Première enfance : Philippe, ivre, force son
épouse Olympias sous les yeux d'Alexandre enfant. Alexandre,
au gymnase, lutte avec Hephæstion. Alexandre élève
d'Aristote. Alexandre dompte Bucéphale, le cheval de
guerre qui avait peur de son ombre. Philippe enseigne les héros
et les mythes à Alexandre, et la tragique destinée
de ceux-ci - qui ne trouveront sanction que dans une mort violente
mais glorieuse, fauchés en pleine jeunesse : Thésée,
dipe, Jason, et surtout Achille... «Méfie-toi
de la femme !» Annonce des noces de Philippe avec
Eurydice, nièce d'Attale. Querelle d'Alexandre avec son
père; son départ en exil.
- Seconde enfance [introduite par le meurtre de Cleitos]
: Alexandre, retour d'exil, s'apprête à assister
au (re)mariage de son père Philippe avec Eurydice. Philippe
est assassiné par Pausanias, qui est aussitôt mis
à mort par les Gardes du Corps Perdiccas et Léonnatos.
Les exigences maternelles.
La «seconde enfance» introduit l'invasion de l'Inde,
c'est-à-dire la bataille contre les éléphants
(elle-même prise en sandwich entre deux mutineries) :
- La première mutinerie, avant l'invasion de
l'Inde, est apaisée par le discours du loyal Cratère.
Alexandre y parle de ses blessures, encourues comme n'importe
lequel de ses soldats, puis fait exécuter les meneurs
(dont on aperçoit les corps, que l'on devine avoir été
lapidés).
- La seconde mutinerie est escamotée par un ingénieux
tour de passe-passe : selon les historiens grecs, Alexandre
- tel Achille - se retirait sous sa tente et boudait son armée.
Mais dans le film il ne se retire sous celle-ci que parce qu'il
a été grièvement blessé au cours
de son affrontement avec l'éléphant. Ses soldats
inquiets guettent l'apparition de leur roi, qu'il croient à
l'agonie. Alors Alexandre sort de sous sa tente, encore faible,
et annonce son intention de ramener l'armée au pays.
Ce qui ajoute à la confusion du spectateur qui a l'impression
de voir deux versions différentes du film, mises bout-à-bout.
Le flash-back, particulièrement quand il est de
longue durée, ne convient pas au genre «épique»,
qui exige la linéarité !
On notera aussi que, comme l'a fort exactement fait remarquer
Oliver Stone ci-avant, toute la partie grecque du film (la bataille
de Chéronée) mais aussi la conquête de l'Asie
Mineure (le Granique, Milet, Halicarnasse, Tyr, Issos [5])
et l'entrée triomphale en Egypte ont été
supprimées. Sont-ce-là des épisodes qui auraient
en tout ou en partie été tournés et montés
dans la version de 5 heures ? Pour notre part, nous l'ignorons.
En fait on a un peu envie de dire que - hors l'indispensable exposé
des antagonismes familiaux de Philippe et d'Olympias -, le film
d'Oliver Stone commence exactement là où s'achève
celui de Robert Rossen : à Gaugamèle (Arbèles).
Rossen (6)
traite ensuite très rapidement de la poursuite et de la
mort du Grand Roi en déroute, ellipsant la conquête
de l'Inde, qui n'est mentionnée que par le commentaire
off.
Stone, au contraire, y apporte tout son soin.
Cette bizarre construction du récit fait d'Alexandre
un film dense, touffu, à côté duquel Troie
pourrait être qualifié d'avoir été
composé en «ligne claire», pour parler le langage
bédéique. Ces scènes de bataille aux images
triturées (7),
psychédéliques à la limite de l'abstrait,
combinées avec un montage serré sont un peu l'équivalent
des «paw ! plop ! wizzzz shebaw !» de la bande
dessinée et signifient le point de vue subjectif du combattant
individuel. Saoulé de violence, il ne se bat plus pour
vaincre mais, simplement, pour demeurer en vie... Point de vue
qui nous vaut l'hallucinante vision de la forêt ensanglantée,
filmée à l'infra-rouge, lorsque Alexandre se prend
une flèche en pleine poitrine à la bataille de l'Hydaspe. |
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2.2. Regards croisés
C'est, évidemment, une incohérence de plus au passif
d'Oliver Stone, qui adopte ici le point de vue d'Alexandre, alors
que son film est un long flash-back, le récit de
Ptolémée dictant ses mémoires quarante ans
plus tard (8).
Et à l'intérieur de ce long flash-back, un
second - plus déconcertant encore - retrace les événements
entourant sa prise du pouvoir lors de l'assassinat de son père
Philippe, ses démêlés avec sa mère
Olympias. Cette séquence fait rebondir la «première
enfance» du héros, qui ouvrait la narration filmique.
Bis repetita placent ?
Ici nous sommes à un moment charnière du film qui
- nous l'avons dit - redémarre comme s'il avait été
conçu en deux parties. La première : la conquête
de l'Empire de Darius, dont le point d'orgue est la bataille de
Gaugamèle et qui se conclut par la triomphale entrée
à Babylone et la découverte du harem de Darius.
La seconde : la marche vers l'Est, qui commence avec la
poursuite des assassins de Darius, le mariage diplomatique avec
Roxane, fille d'un chef montagnard sogdien (9),
et continue avec la conquête de l'Inde et la «bataille
de l'Hydaspe» contre les éléphants indiens;
épisodes ponctués par les complots d'officiers (10)
et la grogne de la troupe.
Alexandre prend connaissance des lettres incendiaires que lui
envoie sa mère, dénonçant de prétendus
complots en Macédoine menés par son régent
Antipater (11),
et l'adjurant de la faire venir à Babylone. C'est à
ce moment-là que son amant Hephæstion lui dit ses
quatre vérités : «Tu prolonges tes conquêtes,
en fait, pour mettre le plus de distance entre ta mère
et toi-même...» Car le film est construit sur
deux vecteurs, intérieur et extérieur. Intimiste
et épique.
Le premier brosse un portait psychologique (12)
du conquérant, sa relation avec une mère étouffante
qui le révulse avec ses serpents familiers; avec un père
distant, inaccessible et que pour cela-même il ne vénère
que davantage; avec un ami loyal enfin, sur qui il reporte son
trop-plein de tendresse.
Le second se situe dans l'espace-temps et retrace l'homme politico-militaire.
2.2.1. La version 1956 : le roman de l'apprentissage
Nous avons vu que la version d'Oliver Stone commençait
là où s'achevait celle de Robert Rossen.
Rossen, c'était le roman de l'apprentissage, sa régence
de la Macédoine pendant que le père guerroiait en
Grèce, sa participation à la bataille de Chéronée,
son ambassade à Athènes, ensuite la conquête
de l'Asie Mineure, la bataille du Granique, l'extermination des
mercenaires grecs à Milet, ses amours avec la princesse
gréco-perse Barsine, la bataille d'Arbèles (Gaugamèle)
enfin... Ses exploits ultérieurs au cur de l'Asie
étant évoqués par une simple voix off.
2.2.2. La version 2004 : la découverte du corps
Stone rebobine plus haut le film de la mémoire. C'est
d'abord la lente reptation des ophidiens sur la peau bronzée
de sa mère Olympias, qui ensuite se lovent autour de sa
gorge. L'accouplement brutal du père ivre, sous les yeux
du fils horrifié. Ensuite, peau contre peau, les jeunes
garçons qui luttent nus à la palestre. Enfin, Aristote
qui disserte de l'amour masculin. Avant que de savoir mener les
hommes au combat, conduire les peuples, Alexandre apprendra à
se connaître lui-même, à travers Hephæstion
son inséparable compagnon de jeux et de guerre.
Dans la version d'O. Stone, tous ces événements
politiques qui étaient au centre du film de Rossen sont
traités en flash-back ou ellipsés (allusion
au siège de Tyr dans sa harangue, avant d'affronter les
Perses à Gaugamèle). C'est avec Gaugamèle
que le film démarre enfin. Puis Alexandre entre dans Babylone
dont il découvre les splendeurs; ensuite il court sur les
traces du Grand Roi en fuite, puis sur les traces de ses assassins,
marche vers la mer Caspienne et, toujours plus loin, vers l'Hindou-Kouch,
l'Inde enfin où ses compagnons éreintés exigent
de rentrer chez eux. C'est qu'au départ, il ne s'agissait
nullement - dans l'esprit des Macédoniens - de conquérir
l'Empire des Perses, mais d'effectuer un raid, une expédition
punitive, et de revenir chez soi chargé de butin !
Rossen envisageait la problématique Orient-Occident dans
le contexte de la guerre froide. Mais, maintenant que l'Empire
soviétique est dissous et que les Etats-Unis rassemblent
dans leur orbite les anciens partenaires du Pacte de Varsovie,
Oliver Stone peut parler de l'intégration des anciens «barbares»
dans ses forces militaires : Alexandre mesure l'erreur d'Aristote
(13),
ses préjugés hellénocentristes. Chez ces
soi-disant «barbares» qui boivent dans les crânes
de leurs ennemis et copulent en public, il a découvert
une civilisation raffinée, au sein de laquelle il sait
se ménager des alliés fidèles. Ce, au grand
mécontentement de ses compagnons macédoniens qui
ne veulent reconnaître en lui qu'un des leurs, un pair,
non un «demi-dieu». La rupture est inéluctable.
«Ils te vénèrent comme un dieu, et tu les
préfères aux Macédoniens car tu as besoin
de gens qui t'obéissent» dit, en substance, un
de ses généraux. |
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2.3. Colin Farrell
2.3.1. T'as de beaux yeux, tu sais...
Après avoir proposé le rôle à Heath
Ledger, Oliver Stone en définitive choisit pour incarner
Alexandre Colin Farrell, un jeune acteur irlandais, footballeur
manqué - il avait d'abord rêvé de marcher
sur les traces paternelles - qui s'était fait connaître
du grand public par le rôle du soldat Bozz dans Tigerland
de Joel Schumacher (2000). Colin Farrell n'a certes pas l'épaisseur
de celui qui - à l'époque - n'était lui aussi
encore qu'un jeune débutant, Richard Burton, arrogant et
cassant dans la très théâtrale version de
Robert Rossen. Stone déclarera qu'il l'avait choisit pour
son côté féminin. Nombre de spectateurs se
sont gaussés de la décoloration en blond de cet
Irlandais de complexion brune comme la Guinness. Pour notre part,
cela ne nous a pas choqué : la blondeur était chez
les Grecs caractéristique des héros, ainsi le blond
Ménélas dans l'Iliade, ce qui ne signifie
nullement qu'Alexandre - qu'effectivement les sources nous disent
blond (14)
(xanthos, «jaune») - ait eu le teint clair
des Scandinaves, mais plutôt celui de certains berbères
chez qui les blonds ne sont pas rares. Bien évidemment,
ses yeux bruns, sa peau mate contrastent avec sa «choucroute»,
achevant de donner au personnage un petit quelque chose d'équivoque...
de féminin, justement. A ce propos, il nous revient que
dans un dialogue avec Hephæstion, son ami fait allusion
à son port de tête penché et à la beauté
de ses yeux. Or on sait qu'Alexandre avait les yeux vairons (15),
petit détail qu'O. Stone aurait pu corriger avec des lentilles
de contact, ce qu'il ne semble pas avoir fait.
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Colin Farrell, un Alexandre au sombre regard
(phot. J. Buitendiyk) |
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2.3.2. Un «homo»,
comme ils disent
«Un «homo», comme ils disent...»,
chantait Charles Aznavour, insistant sur le sous-entendu réprobateur.
Un individu coincé dans les jupes de sa maman, bohème,
artiste, etc.
La caméra capte d'abord le regard médusé,
fasciné et terrifié d'Alexandre-enfant (Jessie Kamm)
regardant sa mère manier des pythons de belle taille, qu'elle
enroule autour de ses bras, de sa gorge - avant de voir son père
Philippe, ivre, faire irruption dans le gynécée,
la brutaliser, la forcer. «L'équilibre entre sa
virilité et sa féminité (...) dépend
de la relation qu'il avait avec ses parents» (16),
explique O. Stone. «En Amérique, j'ai été
descendu par les critiques, mais le public a été
réceptif, malgré la durée, la bisexualité
de certains des personnages» (17).
A vrai dire, après La maison au bout du monde
qui contait l'histoire d'un trio amoureux, Colin Farrell n'en
était pas à son coup d'essai en matière d'homosexualité
cinématographique. «Est-ce que j'ai aimé
fourrer ma langue dans la bouche de Dallas Roberts ? J'ai été
pris de panique. Mais bon, je suis acteur, c'est mon boulot !
Maintenant, les gens commencent à faire des gorges chaudes
sur ces scènes d'Alexandre. Ou à être
mécontents, parce qu'il n'y en a pas assez. À l'époque,
les relations homosexuelles étaient considérées
comme normales, et c'est pour ça qu'Oliver Stone ne met
pas l'accent dessus (18).
Ça fait partie intégrante du film, mais c'est davantage
suggéré
que montré» (19).
Faut-il pour autant avoir un côté féminin
affirmé pour camper un être bisexuel comme l'étaient
la plupart des Grecs ?
«J'adore Russell Crowe, Mel Gibson, Brad Pitt, ce sont
de formidables acteurs, mais ils affichent seulement leur côté
masculin, macho», déclare O. Stone (20).
Le public aurait donc peur de voir à travers un héros
son côté féminin, ses éventuelles faiblesses...
Et le réalisateur de préciser encore : «On
cherche à enterrer nos pulsions. La société
hellénique était bien plus tolérante. Comme
les bouddhistes» (21).
2.3.3. Dans la peau du personnage
A 27 ans, Farrell a conservé une grâce juvénile
qui lui permet d'incarner quatorze années de la vie du
conquérant (de 337 à 323); les jeunes Jessie Kamm
et Connor Paolo interprétant Alexandre respectivement enfant
et adolescent. Mais sa partenaire, la pulpeuse Angelina Jolie
réussit, à 29 ans, une performance intéressante
: tenir le rôle de sa mère Olympias et vieillir de
trente ans en moins de trois heures ! Dans l'Antiquité,
où l'espérance de vie était sensiblement
plus courte, un jeune homme de 17 ans était considéré
comme un homme fait. Et à cet âge le fils de Philippe,
assurant la régence du royaume paternel, d'autorité
prenait la tête d'une expédition punitive contre
les tribus thraces de la vallée du Strymon.
Figé sur les photographies, la couronne royale de travers,
légèrement ahuri... quelqu'appréhension subsistait
bien quant à la capacité du jeune bambocheur, l'enfant
terrible du cinéma hollywoodien - buveur, coureur de jupons
et maniant un langage fleuri... Or il faut le lui reconnaître,
Colin Farrell bouge bien, à l'écran. Après
tout, le roi de Macédoine était lui aussi un solide
fêtard, pas toujours des plus sobres - même si, au
contraire d'Alexandre, l'acteur irlandais avoue ne pas posséder
«l'instinct de conquête. Je suis beaucoup plus
pacifiste et fleur bleue que lui» (22).
Fonceur, l'ancien footballeur a du reste tenu à effectuer
lui-même nombre de ses cascades : «Franchement,
qui refuserait une fois dans sa vie l'occasion d'enfourcher un
cheval, de le faire se cabrer sur ses postérieurs et, sabre
en main, de mener quatre cents figurants hurlant à l'assaut
? Pas moi ! Je suis resté un gosse, comme je vous l'ai
déjà dit. Pas besoin de me pousser beaucoup pour
que je fasse le fou en toute impunité !» (22a).
Sa préparation physique se fit sous la houlette de l'ancien
capitaine des «Marines» Dale Dyle (23),
qui se flatte d'avoir dompté «les lopettes d'Hollywood.
(...) Croyez-moi : je n'hésite pas à faire morfler
un acteur. Les acteurs n'existent pas à mes yeux. Les soldats,
oui» (24).
«Trois ou quatre mois avant le début du tournage,
j'ai commencé ma préparation physique, je m'entraînais
beaucoup. J'allais dans des clubs de sport quatre jours par semaine.
Je suis beaucoup monté à cheval. Puis je suis reparti
dans le nord de la Californie pour prendre du repos. Plus tard,
au Maroc, lorsque tous les figurants sont arrivés, nous
avons fait des séances de questions/réponses pour
s'imprégner de toutes les stratégies militaires
macédoniennes de l'époque» (25)
.
«J'ai suivi un entraînement complet de trois mois
et demi, pour les combats à l'épée, à
la lance et aussi pour monter à cru - vous savez à
quel point est importante la relation d'Alexandre avec Bucéphale,
son célèbre cheval. J'ai fini par trois semaines
dans un vrai camp d'entraînement, au Maroc, avec le reste
des acteurs» (26).
Colin Farrell acheva de s'imprégner de son sujet en visitant
quelques uns des hauts lieux foulés par les cothurnes du
conquérant. «J'ai passé quelques jours
en Egypte avec Angelina. A Alexandrie, j'ai marché sur
ses pas en traversant un célèbre pont vieux de deux
mille trois cents ans. Ca donne le frisson, le même que
quand vous vous trouvez à l'endroit où avait été
érigée la grande bibliothèque. C'était
un grand honneur de me retrouver là, à m'imprégner
d'Histoire. A Thessalonique, au nord de la Grèce, l'ancienne
Macédoine, j'ai visité les vestiges du palais de
Pella, où Alexandre a vu le jour et dont ne subsistent
plus que quelques colonnes et un morceau de sol en marbre. Un
matin, je me suis assis pendant une heure sur la tombe de Philippe
II, le père d'Alexandre, découverte il y a quelques
années seulement. C'était une expérience
incroyable, très troublante (27).
Du personnage historique, l'ancien élève de la
Gaiety Drama School de Dublin, dûment coaché par
son patron de réalisateur après avoir bouquiné
et «digéré», n'eut plus qu'à
«mettre (son) âme au service du projet. Petit à
petit, je me suis surpris à croire à ce «mensonge».
Comme Alexandre, j'aime l'action, je ne reste pas en place, et
j'aime poursuivre un rêve. Un rêve que rien ni personne
ne peut arrêter» (28).
«En ce qui concerne mon rôle - ajoutera Colin
Farrell, (Oliver Stone) n'a pas été très
précis. Le film a été un parcours initiatique
pour tous, y compris pour lui» (29).
Oliver Stone «a été extrêmement
exigeant avec nous et particulièrement avec moi, souvent
sans ménagement, mais c'est sa nature. Cette manière
de nous bousculer faisait partie de sa stratégie pour obtenir
le meilleur de nous. Quel genre de metteur en scène est-il
? Eh bien c'est quelqu'un qui cherche la vérité
dans la moindre ligne de dialogue, le moindre regard, le moindre
geste» (30).
|
Oliver Stone et Colin Farrell : le réalisateur
et sa projection fantasmatique (phot. Intermedia). |
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2.4. Oliver Stone
2.4.1. Portrait d'un réalisateur atypique
«Y a rien qui sente bon comme ce truc-là. J'aime
l'odeur du napalm au petit matin. (...) Cette essence,
ça sentait bon ! La colline sentait ! Ca fleurait... la
victoire !» Les amateurs de cinéma épique
le révèrent depuis qu'en association avec le néo-païen
John Milius il nous a scénarisé deux films majeurs
: le frazéro-wagnérien Apocalypse
Now (31)
(1979) et le superbe Conan
le Barbare (1981), qui boosta la carrière
d'un immigré autrichien jusqu'alors totalement inconnu,
Arnold Schwarzenegger.
Né à New York le 15 septembre 1946 d'un père
américain et d'une mère française, Oliver
William Stone restera avant tout un cinéaste témoin
des réalités contemporaines, tant comme scénariste
(Midnight Express (32)
(1978), Scarface (1983), Salvador (1986)) que comme
réalisateur incisant à vif les abcès de l'Amérique
(Platoon (1986), Wall Street (1987), Né
un 4 juillet (1990), JFK (1991), Tueurs-nés
(1994), Nixon (1995), U-Turn (1997)) mais aussi,
plus récemment, comme auteur de documentaires sur Yasser
Arafat (Persona non grata, 2003) et Fidel Castro (El
Commandante, 2002).
O. Stone n'a pas peur de mettre le doigt dans les plaies, qu'il
s'agisse de critiquer l'interventionnisme américain en
Amérique centrale (Salvador) ou de restituer l'horreur
de la guerre du Viêt-nam (Platoon, Né un 4 juillet)
à laquelle il participa et d'où il ramena deux prestigieuses
décorations, l'Etoile de Bronze et la Purple Heart. Ou
encore brocarder les Yuppies de la Bourse new-yorkaise (Wall
Street), remettre en cause le rapport de la commission Warren
et le rôle de la C.I.A. (JFK) ou montrer du doigt
les lacunes d'un triste président (Nixon). «J'ai
réalisé nombre de films contemporains et je n'ai
guère été épargné dans mon
propre pays. Les critiques ont été sévères»
(33).
De ce «dézingueur du mythe américain»,
le critique de La Libre Belgique a pu écrire qu'il
était «le seul réalisateur à faire
un cinéma qui a le goût, la couleur et les noms du
cinéma hollywoodien tout en prenant l'industrie à
contre-pied» (34).
L'éternel franc-tireur signe aujourd'hui avec Alexandre
un superproduction épique franco-britannique sous copyright
allemand, avec un participation coréenne... et où
l'apport de la Warner fut sans incidence sur le contenu du film
(35).
2.4.2. Rêverie révolutionnaire
Ce cinéaste «au style à la fois décelable
et invisible, (...) formaliste génial et débraillé,
capable du meilleur comme du pire» - comme le note Jérôme
Dittmar sur Fluctuat.net
-, se livre en coulisse à un parallèle, assez inattendu,
entre Alexandre le Grand et Fidel Castro. «Castro a aussi
pris le pouvoir avant ses 30 ans - confie Oliver Stone à
J. Michaud (Studio). - Il voulait changer le monde. Aujourd'hui
les jeunes sont des consommateurs. J'aimerais qu'ils puissent
ressentir l'idéalisme qui habite Alexandre, la manière
qu'il a de se saisir du pouvoir. Parce que c'est comme cela que
les choses changent... parfois ! Castro adorait Alexandre. Comme
lui, il est avec son peuple. Proche de lui. Alexandre a été
blessé à huit reprises. Castro n'a pas un sou.»
Certes, le maître de La Havane met ses contradicteurs en
prison... «Il a fait des erreurs. Je ne plaide pas son
cas, il faut simplement admirer son implication dans ce qu'il
fait» (36).
Oliver Stone, déclarera Colin Farrell, «souffre
du handicap, rarissime aujourd'hui, d'être resté
intrinsèquement pur et intègre. On ne le sait pas,
mais il a une énorme compassion pour le genre humain. Sans
ça, je ne crois pas qu'il aurait été capable
de réaliser ses films» (37).
Au travail, ajoute Colin Farrell, Oliver Stone «est un
taureau ! Il a une dynamo intérieure et ne lâche
jamais le morceau. Il est totalement intègre par rapport
à sa propre vision. Il possède un cerveau que vous
pouvez presque entendre réfléchir. Il est audacieux,
énergique, curieux, et aussi très compatissant.
C'est un homme qui se reflète peut-être mieux dans
son art que dans ses propos; c'est pourquoi cette compassion ne
transparaît guère dans ses interviews. Mais c'est
une part importante de lui. Ce n'est pas toujours la personne
la plus facile du monde à côtoyer, mais, en même
temps, c'est un honneur que d'être à ses côtés.
Je l'aime. J'aime sa façon de bouger, et ce qu'il a à
dire. Sans parler de tous les bons films qu'on lui doit»
(38).
2.4.3. Un conquérant de la pellicule
En s'attaquant à cette figure mythique de l'Antiquité
qu'est Alexandre le Grand, O. Stone n'entendait nullement sacrifier
à la mode, au renouveau du péplum façon Gladiator
ou Troie. «Un drame en costume m'a toujours fait rêver
et, à mes yeux, représente un accomplissement. Je
suis arrivé à un point où j'estime avoir
le droit à mon grand film. Et je me sentais prêt.
Le sujet idéal était Alexandre : aucun individu
dans l'histoire de l'humanité n'a eu une telle destinée»
(39).
«Je vois mes films un peu comme un empire - oui : vous
bâtissez un empire. Vous faites des films pour conquérir.
Et vous ne revenez jamais en arrière» (40),
affirme Oliver Stone. «J'ai commencé à
m'intéresser à Alexandre vers 1989. Je me souvenais
de son épopée, que j'avais étudiée,
comme tout le monde, en classe. Plus tard, quand j'ai écrit
le scénario de Conan le Barbare, je me suis inspiré
de ce personnage extraordinaire. Bref, en 1989, j'ai commencé
à prendre des notes, puis j'ai continué en 1990»
(41).
«Devenu adulte, - observe-t-il encore - j'ai pu
comprendre ce qui faisait sa grandeur» (42).
«Mon objectif était de faire un film sur Alexandre
le Grand et ça m'a pris quinze ans, avec des périodes
pendant lesquelles je travaillais sur autre chose. Ce processus
a culminé avec l'écriture du scénario en
2001 et 2002. C'est l'étape qui a été la
plus difficile. Croyez-le ou non, le scénario est la clé
de ce film» (43).
«J'ai galéré pendant huit ans pour réunir
les budgets (44).
Nous avons recruté 10.000 figurants parmi les soldats de
l'armée marocaine. Troy racontait une guerre, Alexandre,
une destinée. J'ai donc tenté de restituer le
personnage dans toute sa complexité et ses contradictions»
(45).
Coproduction internationale, Alexandre «est un vrai film
indépendant qui a été entièrement
monté en dehors du giron des grands studios. Le projet
a été initié par des producteurs allemands,
puis renforcé par des capitaux britanniques. Nous avons
pu obtenir des subventions en Angleterre, ce qui nous a amenés
à engager une équipe technique en majorité
britannique et à beaucoup travailler dans ce pays. Ensuite,
les Français ont investi dans le projet, suivis par les
Coréens, et enfin, par Warner Bros qui s'est engagé
pour une petite partie seulement. Ce n'est donc absolument pas
une production américaine. Alexandre est en fait une coproduction
franco-britannique dont le copyright est enregistré chez
une société allemande...» (45a).
«Pendant que nous écrivions le scénario, les
autres films sur Alexandre ont été annoncés,
mais eux aussi avaient des problèmes. Les médias
considéraient notre projet comme celui des «outsiders»,
Colin Farrell étant encore peu connu à ce moment-là.
C'est la version de Baz Luhrmann qui recueillait tous les suffrages»
(46).
«On a accumulé les galères. Les négatifs
des derniers jours de tournage ont été endommagés
au contrôle à rayons X de l'aéroport. Colin
Farrell a dû recommencer certaines scènes dans la
jungle. A ce moment-là, des pluies torrentielles ont inondé
le plateau. Enfin, il s'est foulé la cheville durant une
séquence de bataille. J'avais insisté pour qu'il
personnifie au mieux la violence des luttes de l'époque»
(47).
|
Suite…
NOTES :
(1) Contraction de «biographie
épique». - Retour texte
(2) A. LORFÈVRE, La Libre
Belgique, 5 janvier 2005. - Retour texte
(3) Détail authentique. Olympias
était initiée aux rites orphiques et dionysiaques
de Samothrace, où d'ailleurs elle connut son époux
Philippe. - Retour texte
(4) A. LORFÈVRE, La Libre
Belgique, 5 janvier 2005. - Retour texte
(5) Certes toutes ces batailles auraient
inutilement alourdi le film. - Retour texte
(6) Montrer en détail plus
de deux batailles dans un film épique est lassant : en
témoigne Le Message
de Mustapha Akkad ! La même année où, en
Espagne, Rossen filmait Alexandre le Grand, King Vidor,
en Italie s'en était habilement tiré pour Guerre
et paix (1956) avec la seule bataille de Borodino (une importante
séquence sur les canons russes de la Grande Redoute Raïevski,
où Pierre Bézoukhov vient faire du tourisme guerrier,
puis la charge de l'infanterie d'Eugène de Beauharnais,
enfin celle de la cavalerie de Murat, final sur une infirmerie
de campagne russe; mais à aucun moment ses 6.000 figurants
et 500 cavaliers n'en viennent réellement aux mains),
ce qui ne l'empêche nullement d'allègrement évoquer
en quelques plans Austerlitz, le pont sur la Berezina, la colonne
française harcelée par les cosaques. Un modèle
du genre ! Veit Harlan et ses - dixit la Propaganda
Abteilung - 187.000 hommes de la Wehrmacht réquisitionnés
en restent confondus de honte (Kolberg, 1945) ! Mais
laissons cela.
Le film de Robert Rossen proposait deux batailles importantes
: Chéronée (338) et, surtout, Gaugamèle-Arbèles
(331).
Celle du Granique (334) est traitée un peu à la
sauvette, sauf pour en montrer la conclusion : Alexandre exterminant
Memnon et les mercenaires grecs. Quant au siège de Milet
(334), il est expédié en un seul bref plan de
muraille pulvérisée par un bélier, après
quoi Alexandre dispose des vaincus : il viole - hors champ,
of course ! - la femme de Memnon, Barsine (dont il est
amoureux depuis qu'il l'a rencontrée à Athènes)
et condamne les mercenaires grecs aux mines, ... avant de les
gracier et de leur offrir une place dans son armée. -
Retour texte
(7) Au niveau du péplum, le
procédé a été initié par
Ridley Scott dans Gladiator (derniers plans de la bataille
contre les Germains). - Retour texte
(8) «Certes, personne ne
peut prétendre à l'exhaustivité en s'attaquant
au plus grand conquérant de l'Antiquité. Mais
le défi implique a fortiori de suivre un point
de vue. Or, quoi qu'il en dise et aussi étonnant que
cela puisse paraître de la part d'un réalisateur
aux opinions généralement tranchées, le
film hésite, s'égare même, entre plusieurs
approches pour aborder la personnalité d'Alexandre :
qu'est-ce qui motivait ses conquêtes ? Fut-il un tyran
ou un despote éclairé ? A-t-il été
empoisonné ?» (A. LORFÈVRE, La Libre
Belgique, 5 janvier 2005). - Retour
texte
(9) Au nord de la Bactriane (Afghanistan
septentrional), la Sogdiane correspond au territoire de l'actuel
Ouzbékistan. - Retour texte
(10) D'abord celui de Philotas (330),
puis celui «des Pages» (328). - Retour
texte
(11) En fait, Antipater est en désaccord
avec la mère, non avec le fils. - Retour
texte
(12) «Un étrange
flash-back en fin de film viendra nous livrer la clé
du personnage selon Stone : le plus grand conquérant
de son époque n'était qu'un gamin déchiré
entre sa mère manipulatrice, Olympia et son père,
Philippe II, fin stratège et politique, réduit
ici à un dépravé alcoolo et colérique»
(A. LORFÈVRE, La Libre Belgique,, 5 janvier 2005).
- Retour texte
(13) Elève de Platon, Aristote
- le philosophe doué d'un savoir encyclopédique
- avait été sollicité par Philippe II pour
éduquer son fils. Son enseignement profita également
aux jeunes nobles élevés avec celui-ci, ses futurs
généraux. Il semble qu'Alexandre ait été
particulièrement intéressé par les leçons
touchant à l'organisation politique des royaumes et des
cités et qu'il se soit également montré
très curieux de médecine, art où Aristote
avait également compétence. - Retour
texte
(14) DRUON, p. 73, MANFREDI, I, pp.
18 (blond) et 21 (châtain clair, reflets dorés),
PEYREFITTE, I, p. 7, RENAULT, I, p. 20. - Retour
texte
(15) DRUON, p. 74 (un bleu clair
et un brun sombre), MANFREDI, I, p. 18-19 (tantôt bleus,
tantôt sombres), PEYREFITTE, I, p. 7 (le droit noir très
foncé, le gauche bleu-vert). Contra : RENAULT,
I, p. 29 (deux yeux gris). - Retour texte
(16) A. LORFÈVRE, La Libre
Belgique, 5 janvier 2005. - Retour
texte
(17) G. DOUQUET, Ciné Live,
n 86, p. 38. - Retour texte
(18) On a beaucoup parlé
d'une version «homosexuelle» d'Alexandre, mais
il s'agissait de la version de Baz Luhrmann, où le rôle
du conquérant devait être tenu par Leonardo DiCaprio.
Ce projet était inspiré du roman de Valerio Manfredi
- qu'il ne faut tout de meême pas confondre avec celui,
militant, de Roger Peyrefitte (!) - est actuellement dans les
limbes (N.d.M.E.). - Retour texte
(19) J. MICHAUD, Studio, n
207, p. 81. - Retour texte
(20) G. DOUQUET, Ciné Live,
n 86, p. 38. - Retour texte
(21) G. DOUQUET, Ciné Live,
n 86, p. 38. Ce passage et d'autres dans les interviewes est
(sont) révélateur(s) de l'ambiguité de
la position du cinéaste et du double langage qu'il lui
faut tenir entre son discours sur l'Antiquité et sa restitution
pour des spectateurs du troisième millénaire,
imprégnés des préjugés judéo-chrétiens.
En fait les Grecs n'étaient nullement «tolérants»
en matière d'orientation sexuelle... puisqu'ils n'avaient
aucuns tabous ou inhibitions.
La réflexion d'O. Stone selon qui «Alexandre
a exploré le monde et cherché à repousser
les frontières de celui-ci, et [que] pour lui,
la sexualité en faisait partie» (R. LYNCH,
Cinéma S.F.X., n 113, p. 19) n'est recevable,
bien entendu, que dans la mesure où les relations homosexuelles
sont frappées d'interdit ou tout au moins tenues en suspicion
comme c'est le cas dans notre société judéo-chrétienne.
Ce qui n'était pas le cas dans l'Antiquité grecque,
où elles étaient absolument banales. - Retour
texte
(22) J. MICHAUD, Studio, n
207, p. 80. - Retour texte
(22a) J.-P. CHAILLET,
Ciné Live, n 86, p. 34. - Retour
texte
(23) Dale Dyle est le conseiller
militaire attitré d'O. Stone. Son nom figure déjà
au générique de Platoon. - Retour
texte
(24) Première, n 335,
janvier 2005, p. 16. - Retour texte
(25) Propos recueillis par Fabien
BRAULE et Éric DUMAS (Ecranlarge.com)
(Conférence de presse Paris, jeudi 16 décembre
2004). - Retour texte
(26) J. MICHAUD, Studio, n
207, p. 81. - Retour texte
(27) J.-P. CHAILLET, Ciné
Live, n 86, pp. 34-36. - Retour texte
(28) J. MICHAUD, Studio, n
207, p. 80. - Retour texte
(29) J.-P. CHAILLET, Ciné
Live, n 86, p. 36. - Retour texte
(30) J.-P. CHAILLET, Ciné
Live, n 86, p. 36. - Retour texte
(31) Inspiré d'Au cur
des ténèbres de Joseph Conrad, mais transposé
dans le contexte de la guerre du Viêt-nam. - Retour
texte
(32) Oscar du Meilleur scénario.
- Retour texte
(33) G. DOUQUET, Ciné Live,
n 86, p. 38. - Retour texte
(34) A. LORFÈVRE, La Libre
Belgique, 5 janvier 2005. - Retour
texte
(35) R. LYNCH, Le cinéma
S.F.X., n 113, décembre 2004-janvier 2005, p. 18.
- Retour texte
(36) J. MICHAUD, Studio, n
207, p. 82. - Retour texte
(37) J.-P. CHAILLET, Ciné
Live, n 86, p. 36. - Retour texte
(38) J. MICHAUD, Studio,
n 207, p. 82. - Retour texte
(39) A. LORFÈVRE,
La Libre Belgique, 5 janvier 2005. - Retour
texte
(40) A. LORFÈVRE,
La Libre Belgique, 5 janvier 2005 - Retour
texte
(41) . Fr. FORESTIER,
Le
Nouvel Observateur. - Retour texte
(42) A. LORFÈVRE,
La Libre Belgique, 5 janvier 2005. - Retour
texte
(43) R. LYNCH, Cinéma
S.F.X., n 113, p. 18. - Retour texte
(44) «J'ai entrepris
ce projet en 1989. J'ai écrit un nouveau scénario
en 1996, et c'est au cours des trois années passées
que tout a pris forme. J'ai vieilli, mûri et j'ai été
capable d'avoir le regard de Ptolémée sur cette
jeune génération, peut-être teinté
d'un peu de cynisme. De scepticisme, en tout cas»
(Le Soir (Bruxelles), 5 janvier 2005, p. 4 [Mad]). -
Retour texte
(45) F. VANDECASSERIE,
Télé-Moustique, n 4119, p. 22. - Retour
texte`
(45a) R. LYNCH, Cinéma
S.F.X., n 113, p. 18. - Retour texte
(46) R. LYNCH, Cinéma
S.F.X., n 113, p. 18. - Retour texte
(47) F. VANDECASSERIE,
Télé-Moustique, n 4119, p. 23. - Retour
texte
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