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Alexandre
(Oliver Stone, GB-Fr-AL, 2004)

7. La reconstitution

 

Page précédente :

1. Un film historico-hagiographique ?

2. Un «biopic» intimiste

3. Le réalisateur et son héros : une alchimie

4. Un projet de société ?

5. Hephæstion

6. Politique contemporaine

Sur cette page :

7. La reconstitution

7.1. L'armée macédonienne

7.1.1. La cavalerie
7.1.2. L'infanterie

7.2. Les batailles

7.2.1. Gaugamèle
7.2.2. La conquête du Penjab

Pages suivantes :

8. Personnages (à paraître)

9. Alexandre le Grand à l'écran

10. Bibliographie

11. Fiche technique

12. Chronologie

alexandre - revue

7. La reconstitution

On saluera le soin scrupuleux avec lequel décorateurs et costumiers travaillèrent à reconstituer le monde d'Alexandre. Les costumes perses et la panoplie personnelle du conquérant doivent énormément à la fameuse mosaïque de Pompéi «La bataille d'Alexandre», découverte dans la Maison du Faune en 1843, actuellement conservée au Musée de Naples, et qui est une copie d'une peinture d'Apelle (1) dont Alexandre appréciait le talent au point de lui offrir une de ses concubines, Pancaste, dont l'artiste - qui l'avait eue comme modèle - était tombé amoureux. Tous les détails de sa linothorax (2) sont respectés : la double ceinture de ptéryges blanches, le corselet d'écailles métalliques au niveau de l'abdomen, le gorgonéion de bronze au milieu de la poitrine et les protèges-épaules gansés de rouge !

Lors de la bataille en Inde, il est coiffé du casque attique en gueule de lion avec lequel il est représenté sur le sarcophage dit «d'Alexandre», trouvé à Sidon, mais qu'on lui voit porter également sur certaines monnaies. Les phalangites portent le casque thraco-phrygien (3) avec couvres-joues, un petit bouclier (4) et brandissent la longue sarisse de 6,30 m (5).
Quand au décor babylonien, c'est une réelle splendeur avec sa fameuse Porte d'Isthar, toute de briques émaillées bleues, telle que Koldewey l'a reconstituée au Musée de Berlin, les lions de basalte, etc. Bien sûr, les cinéastes se laissent parfois tenter par le goût du spectaculaire gratuit, l'infographie s'y prête : si le panorama de Babylone est beau comme un «Pilotorama», la reconstitution de la «Tour de Babel», dont la hauteur de l'original était évalué à quatre-vingt-dix mètres, en fait allègrement trois cents dans le film (6), et les phalanges marcheront au combat au son rythmé du tambour - on n'imagine pas l'infanterie sans tambours ! - alors que les percussions ne faisaient pas partie des instruments de la musique militaire des Grecs, pas plus que de celle des Romains. D'une manière générale, les Grecs privilégiaient les instruments à vent, et utilisaient des trompettes pour transmettre des ordres (on les voit dans le film) et des flûtes pour rythmer les évolutions (on voit également ces diaulos (doubles-flûtes)). Nous donnerions beaucoup pour entendre leurs couplets, nous qui n'écoutons jamais sans frémir les fifres du Premier Empire !

(En revanche, on sait que dans le camp perse le contingent parthe rythmait ses évolutions au son d'un tambour fait d'une peau d'âne tendue sur un chaudron de bronze comme le signale Justin (JUST., XLI, 2) et - à propos de la bataille de Carrhæ - Plutarque (PLUT., Crassus, 23).)

7.1. L'armée macédonienne

Les scènes de bataille sont, à tout les points de vue, une des plus incontestables réussites du film. Dans les péplums «romains», les mêmes costumiers (Perruzzi, etc.) fournissent les mêmes panoplies toutes époques confondues, avec plus ou moins de bonheur. Pour Alexandre, il a fallut partir de rien, car les productions relatives à la Grèce du IVe s.sont rares, et exigent des modèles spécifiques - linothorax, casques béotiens pour la cavalerie, thraco-phrygiens pour l'infanterie etc. - différents de ceux des péplums mythologiques italiens des années '60, du reste assez fantaisistes (7). Les armures - et d'une manière générale les costumes - porté(e)s dans la version 1956 d'Alexandre le Grand étaient des accessoires de théâtre fleurant bon le cartonnage peint !

Pour son film, Oliver Stone a dû reconstituer l'armée macédonienne dans toute sa diversité, avec ses corps spécialisés. Il y avait-là des formations d'élite macédoniennes : les Compagnons à cheval (Hétaïroï) ou à pied (Pezhétaïroï ou phalangites), les Hypaspistes, les peltastes, les Agrianes etc. sans oublier les alliés et mercenaires grecs, illyriens ou thraco-phrygiens. Voyons un peu en quoi consistait cette armée.

7.1.1. La cavalerie
A tout seigneur, tout honneur. Commençons par la cavalerie qui se composait de :

  • 1.800 chevaux macédoniens, sous le commandement de Philotas, fils de Parménion : ce sont les Compagnons à cheval (Hétaïroï);
  • 1.800 chevaux thessaliens, sous le commandement de Kallas, fils d'Harpalos;
  • 600 chevaux grecs, sous le commandement d'Erigyios;
  • 900 chevaux thraces et péoniens, sous le commandement de Cassandre : ce sont les prodromoï (ou sarissophoroï).

Soit un total de 5.100 chevaux.

A. Les Compagnons (cavalerie lourde)
Les Compagnons (Hétaïroï) constituaient la cavalerie lourde, au nombre de 1.800 chevaux. Ce corps de cuirassiers se décomposait en huit escadrons territoriaux (ilaï) de 225 chevaux (escadrons subdivisés, à partir de 330, en deux compagnies de 128 chevaux). Chacune des huit tribus macédoniennes fournissait un escadron, soit les Lyncestes, Orestes, Elimiotes, Emathies, Piériens, Eordéens, Bottiaiens et Amolpiens.
Les hommes étaient équipés du sabre courbe (kôpis), de la javeline (xyston ou dory, munie d'un fer de 30 cm) et d'un petit bouclier rond de métal (pelta). Il portait un thorax de fer et était coiffé du casque thraco-phrygien. En guise de selle, une peau de bête (chabraque) était jetée sur le dos de leur monture.

Le premier de ces escadrons est l'agèma, la «garde royale» ou ilè basilikè, commandée par Cleitos le Noir. L'agèma se range derrière le roi, Alexandre, qui charge à sa tête.

B. Les prodromoï (cavalerie légère)
Les prodromoï («qui courent en avant», les éclaireurs) ou sarissophoroï («porteurs de la sarisse») forment la cavalerie légère. Ces 900 lanciers se répartissent en cinq escadrons (4 macédoniens-thraces et 1 péonien), et brandissent la sarissa - une lance longue de 4 à 5 m, en bois de cornouiller mâle. Sur leur cuisse pend le sabre courbe (kôpis). Ils n'ont pas de bouclier, ni de cuirasse de métal.

Certains auteurs modernes distinguent les prodromoï (éclaireurs) des sarissophoroï (lanciers légers). Incontestablement, la lance longue donne un avantage à celui qui l'utilise, qui peut embrocher le cavalier ennemi avant même d'être à portée de ses armes plus courte (sauf d'un habile lanceur de javelots). Le lancier léger est donc un cavalier de choc, au contraire de l'éclaireur.
Selon les représentations figurées, la cavalerie lourde des Compagnons est normalement équipée de deux lances «courtes» (une de jet, une de frappe), mais utilise parfois la sarisse...
Il est probable que les «lanciers légers» ne formaient qu'un seul et même corps, mais que l'appellation différait selon la mission ou la position dans le dispositif de bataille.

C. Les archers montés
Entre 330 et 328, Alexandre créera un corps d'archers et de lanceurs de javelots montés (les sagitti equites dont parle Quinte-Curce, V, 4. 14), recrutés dans le nord-est de la Perse.

D. Les alliés thessaliens et les mercenaires grecs
Dix-huit cents Thessaliens et six cents Grecs(8) complètent la cavalerie d'Alexandre. Ce sont des piquiers, porteurs de la linothorax et de ptéryges, coiffés du casque béotien, munis d'un bouclier rond de deux pieds de diamètre et de l'épée droite à double tranchant.
Leur cheval est protégé d'un tablier de cuir, et parfois le poitrail est couvert d'une tôle métallique.

7.1.2. L'infanterie

A. Rappel : la phalange grecque
La phalange grecque était formée par les hoplites : des fantassins lourds, casqués d'airain et cuirassés de la linothorax. Les anciennes cuirasses de bronze étaient fort lourdes, aussi ne les revêtait-on qu'au moment d'en venir aux mains; du moins avant la guerre du Péloponnèse qui vit se répandre la linothorax, plus légère. Leurs membres inférieurs protégés par des jambières de bronze, ils brandissaient une courte lance (entre 1,80 et 2,50 m).
Les hoplites tenaient leur nom du large et fort pesant bouclier rond, l'hoplon, derrière lequel ils se retranchaient. Ceux-ci avaient un diamètre double de la longueur de l'avant-bras, et couvraient pour moitié celui qui le portait et pour l'autre moitié son voisin de gauche. Les hoplon se chevauchaient donc comme les tuiles d'un toit et formaient un mur impénétrable, par-dessus lequel les hoplites d'une seule main brandissaient leur lance - comme on les voit faire sur le vase de Chigi (650 av. n.E.) - dans l'espoir de mortellement blesser au défaut de la cuirasse un adversaire qui est trois rangs devant eux. Poussant derrière le premier rang - qui appuyait sa ligne de boucliers contre celle du premier rang ennemi - la masse de la phalange s'efforçait de culbuter l'adversaire comme dans une mêlée de rugby, le but étant de disloquer la formation ennemie.

Les infanteries alliée ou mercenaire grecques d'Alexandre le Grand sont composées de ces hoplites au casque rond en métal, revêtus de la linothorax avec ptéryges, chaussés de sandales de cuir, qui se garantissent derrière un bouclier rond en métal de trois coudées de large (9), et qui sont armés d'une pique de 8 à 9 pieds de long (2,40 à 2,70 m) ainsi que d'un court glaive à lame droite qui permet la frappe d'estoc et de taille.
Leur phalange combat sur huit rangs de profondeur. De par leur équipement, ils ne diffèrent guère du bataillon d'élite macédonien qui, flanquant la droite des phalangites, mène l'assaut : les Hypaspistes (les «Porteurs de Bouclier»). Nous reviendrons sur ceux-ci après avoir décrit la phalange des Compagnons à pied.

phalange macedonienne
 

La phalange macédonienne. Reconstitution du «bloc» de base, le syntagme de 256 phalangites (extr. HATZOPOULOS, op. cit.). Attitude d'une demi-file de huit hommes. L'espace laissé libre entre les files (de 16) peut être comblé par la remontée des 8 derniers de la file (WARRY, Hist. guerres de l'Antiq.).

B. La phalange macédonienne (Compagnons à pied)
Ceux qui la composent sont équipés d'une manière sensiblement différente de celle des hoplites grecs; c'est pourquoi on les nomme phalangites, ou encore Compagnons à pied (Pezhétaïroï). Tout comme la phalange grecque successivement remaniée par Epaminondas dans les années 370 (l'attaque en oblique), puis par Iphicrate (qui invente le peltaste), la phalange macédonienne au cours de l'histoire subira de nombreuses réformes : dans un premier temps, bien sûr, Alexandre l'utilisera telle que l'avait mise au point et léguée son père Philippe. Vers 330, Alexandre en modifiera sensiblement la composition en accueillant en son sein des archers et lanceurs de javelots perses : sur les seize rangs en profondeur, seuls les trois premiers et le seizième sont constitués de porteurs de sarisse. Et elle continuera d'évoluer au cours de la période hellénistique qu'il s'agisse de sa segmentation ou de la longueur des lances.
A Issos, en 330, elle compte huit rangs et les hommes des quatre premiers rangs tiennent leurs sarisses horizontalement, dépassant la ligne de front sur quatre échelons (les quatre derniers rangs tiennent leurs sarisses par dessus la tête de ceux qui les précèdent, ce qui forme un auvent réputé briser les volées de flèches ennemies. Vers 150, les sarisses s'allongeant, ce sont les cinq premiers rangs de lances qui dépassent les front des troupes.

Au temps d'Alexandre, la phalange est constituée de six régiments (taxeis) de Compagnons à pied ou Pezhétaïroï. Ils n'ont pas de cuirasse, mais portent un petit bouclier rond suspendu au cou (la pelta, diamètre 60 cm). La longueur de leur lance, la sarissa, va évoluer dans le temps : de douze coudées (5,50 m) au IVe s. (10) à vingt et un pieds (7 m) au IIe s. (11). Par rapport à l'hoplite grec, on dira que les armes défensives encombrantes ont été sacrifiées afin de laisser la liberté de mouvements pour le maniement de lances sensiblement allongées. En somme, le phalangite est un peltaste qui a troqué ses légers javelots pour une lance longue, ce qui a radicalement modifié sa tactique de combat - le tirailleur individualiste (peltaste) est devenu un fantassin semi-lourd, solidaire de ses voisins (phalangite).

Pendant de la cavalerie noble des Compagnons, la phalange des «Compagnons à pied» (Pezhétaïroï) fut une occasion offerte à la classe moyenne macédonienne pour se rapprocher du roi en le servant dans un corps prestigieux, manœuvre démocratique qui y consolide son pouvoir face aux cavaliers aristocrates.

a. L'unité de base : le syntagme (bataillon)
Idéalement, la (tétra)phalange est constituée de 64 bataillons (syntagma) de 256 phalangites chacun, formant des carrés de seize hommes de front sur seize rangs en profondeur et où chaque combattant occupe un espace d'un mètre carré environ. Dans ces conditions, la manœuvre des sarisses est optimale. Mais les files (stichos) de seize phalangites peuvent se dédoubler en demi-files - les huit derniers phalangites viennent s'intercaler dans l'espace libre entre les files formée par les huit premiers : la phalange offre alors un front resserré de 32 hommes épaule contre épaule, impénétrable.
Le premier rang est celui des officiers : lochages (lokhagoï), dilochites, tétrarques et taxiarques, commandant respectivement une, deux, quatre et huit files de seize hommes; au neuvième rang était le dimoérite (on dit aussi hémiolochite, chef de demi-file) et au seizième l'ouragos ou serre-file. Les demi-files de huit ou «sections» se subdivisent encore en «sous-sections» de quatre commandées par un énomotarque. Ce souci de hiérarchie montre la responsabilisation au degré ultime de l'encadrement.
Les seize files forment le syntagme - ou xénagie - et obéissent à un syntagmarque. Il est assisté par un porte enseigne, un joueur de trompette et un adjudant qui assument la transmission des ordres.

b. Du bataillon (syntagme) à la division (tétraphalange)
Deux syntagmes constituent une pentacosiarchie, soit 512 hommes qui obéissent à un pentacosiarque («chef de cinq cents»). Deux pentacosiarchies constituent une chiliarchie, soit 1.024 hommes soumis à l'autorité du chiliarque («chef de mille»).
Deux chiliarchies forment une mérarchie (2.048 h) aux ordres du mérarque, et deux mérachies forment la phalange (4.096 h) que commande le phalangarque.

Soixante-quatre syntagmes (bataillons), soit 16.384 hommes, forment la tétraphalange - la «phalange quadruple» - qui s'organise sur le principe de deux ailes (kéras, «corne») de 32 bataillons (8.192 h) c'est-à-dire deux diphalanges, deux «phalanges doubles». Les vues aériennes du film d'Oliver Stone, censées être le regard subjectif de l'aigle qui annonce sa victoire d'Alexandre, montre très bien la succession des syntagmes de 256 hommes en train de s'aligner en ménageant des espaces pour laisser passage aux troupes légères. C'est là tout l'avantage de l'infographie qui permet de démultiplier à l'infini un bloc de figurants donné.

A Gaugamèle, toutefois, les 15.000 Macédoniens qui constituaient l'infanterie lourde d'Alexandre étaient rangés en six taxeis de 2.000 phalangites (plus tard on parlera de mérarchies, comme dit plus haut) respectivement commandées par Cœnus, Perdiccas, Méléagre, Polysperchon, Amyntas et Cratère, qui s'alignaient à gauche des «Porteurs de Boucliers» - les Hypaspistes.

C. Les Hypaspistes («Porteurs de Boucliers»)
Les 3.000 Hypaspistes sont menés par Nicanor fils de Parménion. C'est la Garde Royale, qui porte le large bouclier rond et la cuirasse des hoplites grecs et qui, à l'extrémité de l'aile droite d'Alexandre, constitue le fer de lance du dispositif macédonien.
Avec leur armement spécifique (lance courte, large bouclier maniable), leur mission à l'extrème droite de la phalange est de couvrir le flanc exposé des phalangites et de faire face à toute attaque latérale.

Alexandre fera plaquer d'argent leurs boucliers - d'où leur nom d'Argyraspides, «Boucliers d'Argent» - avant Gaugamèle déjà (331) d'après Quinte-Curce, ou beaucoup plus tard selon Arrien, qui les mentionne pour la première fois à propos de la sédition d'Opis (324).

alexandre - ;phalange

Avant de déclencher l'attaque, Alexandre passe la phalange en revue, avec un mot d'encouragement pour chacun de ses officiers... (phot. Intermedia).

7.2. Les batailles

Il semble que, depuis Gladiator, une bataille rangée ouvre tout néo-péplum qui se respecte (Troie, Le Roi Arthur...), offrant ainsi l'occasion de faire connaissance - directement, sur le terrain - avec les principaux protagonistes de l'histoire qui va suivre. Aussi n'a-t-on pas manqué de s'étonner de ce qu'Oliver Stone en ait usé différemment, préférant démarrer sur un plan à la «Citizen Kane». «L'avènement d'Alexandre et ses premiers succès militaires sont éludés», d'étonne - parmi d'autres - Alain Lorfèvre (12). «... Si j'avais montré d'emblée la bataille de Gaugamèle, je pense qu'on n'aurait pas pu comprendre la victoire «émotionnelle» qu'elle a représentée pour Alexandre, explique Oliver Stone. Le garçon qui devient un homme, qui vit les mythes en partant à la conquête de l'Est. Commencer par une bataille reviendrait à montrer quel grand général il était. Je voulais autre chose que de la prouesse physique» (13). Mais pourquoi avoir choisi de montrer Gaugamèle comme première bataille ?, insiste Didier Stiers. «Il a fallu composer avec un budget et un calendrier. Si Shakespeare, les Grecs ou Schiller avaient écrit Alexandre, ça aurait été une pièce en cinq actes, de cinq heures au moins. C'est toute une vie... Vous n'avez pas idée de ce que j'ai dû me battre pour la ramener à trois heures. La première bataille importante est Chéronée, quand son père bat les Grecs. Puis, il y a les guerres en Perse et le siège de Tyr, qui aurait été impossible à filmer vu sa longueur et son coût. Les deux batailles que nous avons choisies sont deux piliers. Gaugamèle est importante parce qu'il l'a gagnée en usant de stratégie et d'audace. Et il devient un héros au cours de celle livrée en Inde. Ce que j'y montre est une sorte de résumé de plusieurs campagnes» (14).

Sauf pour la bataille avec les éléphants, Oliver Stone choisit de tourner au Maroc la totalité de ses extérieurs. Dans un rayon d'une heure et demie autour de Marrakech, il pouvait trouver des pics enneigés, des plages à l'ambiance tropicale et des déserts immaculés. Il y disposait en outre du total appui du roi Mohammed VI, trop heureux d'attirer une production de grande ampleur dans son pays peu après des attentats terroristes de Casablanca (ainsi la crainte d'une agression islamiste avait fait préférer Malte et le Mexique pour le tournage de Troie, primitivement prévu dans le royaume alaouite). La bataille de Gaugamèle, qui vit Alexandre avec seulement 47.000 hommes défaire 250.000 Perses, fut ainsi tournée avec le concours d'un millier de militaires marocains formés aux techniques de combat de l'Antiquité par les conseillers de Stone. Les effets visuels transformèrent ces figurants en l'armée la plus gigantesque jamais montrée dans un film.

gaugamele

Ce plan de la bataille de Gaugamèle où 40.000 Gréco-Macédoniens et Thraces défirent quelque 250.000 Perses et sujets, montre le «dispostif oblique» de la phalange commandée par Parménion. Sont alignés de gauche à droite (l'inverse sur le plan, bien entendu), les divisions de Cratère, Simmias, Polysperchon, Méléagre et Cœnus, flanquées à l'extrême droite par la divison d'élite des «Porte-Boucliers» (les Hypaspistes, qui sont en fait des hoplites «classiques», à la différence des phalangites), commandés par Nicanor, fils de Parménion. Les mercenaires et alliés grecs couvrent, eux, le flanc droit et les arrières d'Alexandre. L'essentiel de la cavalerie [Péoniens, Prodromoï, Grecs et, surtout, les Compagnons (Hétaïres) commandés par Cleitos le Noir et Alexandre en personne] sont massés à droite en vue d'enfoncer l'aile gauche perse et la prendre de flanc. Mais la nombreuse cavalerie perse de Bessus allonge indéfiniment sa ligne à gauche pour contrer l'enveloppement par les Macédoniens. Profitant du vide laissé par Bessus, ce sont finalement les Compagnons qui emportent la décision en se rabattant sur le centre Perse - où se tient Darius entouré des 2.000 hommes de sa garde et de 2.000 mercenaires grecs - puis en opérant une conversion pour dégager leur aile gauche (Parménion), qui elle a été débordée par la cavalerie de Mazaeus (extr. WARRY, Hist. guerres de l'Antiq.).

7.2.1. Gaugamèle
Nous avons vu plus haut l'organisation sophistiquée de l'armée d'Alexandre. Les Macédoniens ont perfectionné l'«attaque oblique» de la phalange thébaine, mise au point par Pélopidas et Epaminondas. Cette technique consiste désormais à mettre tout le poids offensif sur l'aile droite, qui va essayer d'enfoncer et de déborder l'ennemi. De l'envelopper. On a pu lire dans la presse ou sur le Net des critiques de journalistes (ou - sur les forums - des avis de simples spectateurs) qui ont trouvé le film trop pointu ou... pas assez. «Par exemple la première des batailles du film, note un Internaute. Le fait historique est que les Macédoniens étaient 40.000 alors qu'en face il y avait de l'ordre de 200.000 combattants. L'une des choses qui faisait la force de l'armée d'Alexandre était que la compétence de ses soldats lui permettait de changer l'ordre de bataille de ses troupes très rapidement, jusqu'au dernier moment avant le choc. Dans le film, on voit des manœuvres sur deux ou trois plans, mais pas plus. Et pourtant, visuellement parlant, est-ce qu'il n'y avait pas moyen d'exploiter cette chorégraphie ? Par ailleurs, une fois le combat engagé, la seule chose qui nous permet de comprendre ce qui se passe est ce qui a été dit lors de la séquence précédente, mais certainement pas ce que l'on voit à l'écran. C'est un problème permanent du film, les choses sont dites, il faut les enregistrer intellectuellement, elles ne relèvent pas de la mise en scène. C'est ce qui donne cet air de téléfilm français à ce qui nous a été vendu comme du grand spectacle» (15) . Certes, il est utile d'avoir quelques bases pour apprécier certaines subtiles allusions. Ne pas les posséder exposerait à de sensibles déconvenues. Encore que... on peut s'interroger ! Les images sont en soi spectaculaires, brutales. Et puis, comment prendre en compte ce que de toute façon l'on ignore ? «Ce que l'on ne sait pas ne donne pas mal au ventre», dit en substance la sagesse populaire. Il n'est en tout cas pas certain que cette évidence se vérifie au cinéma. Et sur le Net moins encore, où le tout venant peut expédier son «avis» en deux lignes péremptoires. Un autre regret sera que «morceau de bravoure cinématographique obligé, la fameuse bataille de Gaugamèle voit ses enjeux (la fin du plus grand empire de l'époque, la Perse) totalement négligés» (16).

gaugamele phalange

La phalange s'avance (phot. Intermedia).

Un aigle annonciateur de la victoire survole le champ de bataille. Par le biais de son œil, Oliver Stone donne à voir au spectateur des vues imprenables que les combattants de 331 auraient certes aimé visualiser. Les différents syntagmes qui se regroupent, s'alignent pour former les six taxeis à gauche des Hypaspistes. Les espaces ménagés entre les régiments, qui permettent le passage et le replis des archers, dans des tourbillons de poussière. Un autre «élément que je montre : la poussière. Tout ceux qui arrivaient au Vietnam étaient frappés par la chaleur et la poussière. Il en va de même pour les troupes d'Alexandre : dans la bataille de Gaugamèle, sa stratégie était pratiquement impossible. Déborder les troupes de Darius ? Comment faire, puisque la poussière était telle qu'on ne voyait pas les lignes ennemies ? Pourtant, il l'a fait. Il a vaincu dans un brouillard marron» (17). Le générique de Platoon se superpose à l'atterrissage, dans un nuage poudreux, d'un C130 débarquant la bleusaille sur un aéroport sud-vietnamien. La poussière commence à se dissiper lorsque s'ouvre le hayon de l'avion-transporteur et apparaissent les visages éberlués, aveuglés par les particules de sable, de Chris Taylor (Martin Sheen) et ses compagnons. D'une remorque, on décharge des «sacs à viande», les corps de soldats tués qu'on rapatrie aux States... «Après Platoon et Tueurs-nés, on va encore me taxer de sadique, et m'accuser d'être fasciné par la mort et la violence. J'admets que certains passages du film sont déconseillés aux âmes sensibles. Mais, croyez-moi, si j'avais vraiment montré la brutalité des guerres de l'époque dans toute son ampleur, on aurait abouti à un film impossible à regarder» (18).

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L'interminable [en temps d'écran] chevauchée d'Alexandre à la tête de sa cavalerie, à la pointe de l'aile droite, aura sans doute lassé plus d'un spectateur profane, habitué au fast food culturel et ignorant l'exact déroulement de la bataille de Gaugamèle. Il en avait pourtant été ainsi : à mesure que se développait le mouvement d'enveloppement à droite, l'aile perse correspondante (l'aile gauche) s'étirait pour contrer les Grecs.
Il n'en demeure pas moins que les deux batailles d'Alexandre sont époustouflantes, en particulier la charge de la charrerie perse contre les sarisses de la phalange macédonienne. Les chevaux offrent généreusement leur poitrail aux lances de 5 m sur lesquelles ils se ruent avec violence. Le sang pisse de partout. Tout au long du film, Alexandre et ses compagnons porteront sur leur visage des cicatrices et ecchymoses, seront mal rasés... Il y a ici un réel souci de réalisme. Au plus fort de la mêlée, les protagonistes de la bataille ne se battent plus pour vaincre mais, tout simplement, pour sauver leur peau ! Son expérience de la guerre au Viêt-nam a servi pour les scènes de bataille du film, «la guerre, c'est une chose sanglante, beaucoup plus sanglante qu'on n'imagine, et c'est ce que j'ai montré», déclarera O. Stone (19). Le spectateur averti aura noté la stratégie d'Alexandre d'enveloppement par la cavalerie, sur la droite; celui qui - voyant de la lumière - était entré-là par hasard croyant voir un «film pop-corn», n'aura évidemment rien noté du tout, sauf peut-être qu'à ce moment-là il ne lui restait plus de pop-corn. Oh !

La magie de l'infographie et les plans serrés permet de suggérer au spectateur l'extrême violence de ces antiques mêlées. Du coup, le frileux affrontement cavalerie-phalange dans La bataille de Marathon (Jacques Tourneur, 1959) paraît bien terne ! Les hoplites athéniens, rebaptisés «légionnaires» dans ce film sans doute parce qu'ils avaient échangé leurs boucliers ronds contre de grands scuti quadrangulaires - derrière lesquels on devinait de solides barres d'acier pour empêcher leurs rangs de se laisser enfoncer - dressent bien haut leurs lances pour ne pas risquer d'éborgner les cavaliers «ennemis». Et l'infanterie perse est sagement alignée sur les îlots, pour laisser passer la cavalerie. Tout ce qu'ils risquaient c'était de se casser la figure en se mettant en marche, ce dont ils se gardèrent bien ! C'était du grand show au tarif syndical des figurants qui, après tout, n'étaient pas là pour se faire estropier !

Encore un mot sur les phalangites. Dans l'ensemble, rien à critiquer : le casque thraco-phrygien, la linothorax avec une double ceinture de ptéryges, le bouclier étroit pendu au cou pour laisser les deux mains libres... tout y est ! On aperçoit même les Hypaspistes, avec leurs larges boucliers ronds marqués de l'étoile macédonienne, en ronde-bosse. Elle aurait normalement dû être simplement peinte. En fait, selon les spécialistes, la mode militaire à l'époque aurait plutôt été d'orner l'épisème des boucliers d'un portrait royal réaliste plutôt que d'un emblème stylisé, mais on ne verra rien tel dans le film (20). Richard Hooper, l'armurier de la production, avoue néanmoins avoir, pour faciliter le tournage, fait quelques compromis dans la conception des armes. «On a un peu triché sur la longueur de la sarisse, on a également dû allonger les glaives et rétrécir les boucliers pour les rendre plus maniables.» Il nous semble bien, en effet, que les sarisses du film font moins que les 6,30 m réglementaires (sur la base des photos, nous les évaluons à 4,25 m).

Toutefois, il nous a semblé que les rangs des phalangites n'étaient pas aussi denses que l'on pouvait l'espérer. En fait, ils combattent en rangs, au lieu de combattre en files...

carte alexandre 4

Le «Pays des Cinq Fleuves» ou Penjab, dans l'actuel Pakistan, lesquels forment le bassin de l'Indus. Soit, d'ouest en est : l'Indus, le Jhelum [Hydaspe], le Chenab [Acésinès], le Ravi [Hydraotès] et le Sutlej avec son affluent le Bias [Hyphase] (extr. FAURE, op. cit.).

7.2.2. La conquête du Penjab (Les batailles de l'Hydaspe et de l'Hydraotès)
C'est la bataille contre les éléphants, tournée en Thaïlande, et qui en fait - selon les interviewes d'O. Stone - combine celle contre Pôros (l'Hydaspe (21), été 326) et celle(s) contre les Malles (novembre 326), sur l'Hydraotès. Leur reconstitution cinématographique omet les chars indiens attestés par les textes, peut-être parce qu'on en avait déjà vu à l'œuvre à Gaugamèle. D'ailleurs, qu'auraient-ils bien pu faire en forêt, ces chars ? Déjà la cavalerie et les éléphants... gare aux branches basses... Aïe...

Arrien (V, 11-24) décrit la bataille contre Pôros et parle d'une île boisée et de deux promontoires également boisés : mais ce n'est pas là qu'a lieu la bataille rangée. Alexandre se sert des forêts pour dissimuler sa manœuvre d'encerclement. C'est tout. En revanche il pleuvait et ventait, et le plus difficile pour le Macédonien fut de faire traverser le fleuve par ses troupes de contournement en évitant de se faire cueillir par les éléphants sur la rive opposée. C'est en établissant sa tête de pont que ses archers à cheval se heurtèrent au fils de Pôros, qui accourait à la tête une importante cavalerie et 60 chars (ou 120 chars et 2.000 cavaliers, selon Ptolémée cité par Arrien). C'est au cours de ce combat que Bucéphale fut tué d'une flèche et Alexandre lui-même blessé par le fils de Pôros (V, 14. 4).

alexandre vs poros

Alexandre fut blessé et son cheval Bucéphale tué sous lui - encore que selon certains il soit mort de vieillesse - à la bataille de l'Hydaspe, contre Pôros (été 326). Bien que les abords du fleuve fussent boisés et même marécageux, Pôros se choisit pour champ de bataille un terrain ferme et dégagé pour permettre à sa cavalerie, ses chars et éléphants de pouvoir manœuvrer. Mais la bataille où Alexandre fut grièvement blessé à la poitrine se fit contre les Malles, à l'intérieur de leur ville près de l'Hydraotès, dans laquelle le héros macédonien s'était imprudemment avancé (automne 326) (phot. Intermedia).

Voici comment Arrien décrit le terrain où Pôros disposa ses troupes pour affronter Alexandre lors de la bataille principale : «Quand il eut trouvé un emplacement sans boue au sol [impraticable pour les chars, lourds et peu maniables], sablonneux, et entièrement uni et ferme pour les charges et les évolutions de la cavalerie, il y établit sa ligne de bataille. Il plaça d'abord ses éléphants... (200)», un tous les trente mètres, puis ses chars (300) sur les ailes. Et il plaça sa cavalerie (4.000) derrière les chars, et son infanterie (30.000) derrière les éléphants (ARRIEN, V, 15. 5).

En VI, 6-11, Arrien décrit encore les batailles contre les Malles, sans mentionner de forêt, ni cette fois d'éléphants ou chars d'aucune sorte. Néanmoins, il signale que de nombreux bois bordaient le fleuve et que les Malles en déroute y trouvèrent refuge (VI, 8. 3).
Mais c'est après avoir escaladé les murs de leur capitale au moyen d'une échelle, qu'Alexandre fut gravement blessé d'une flèche en pleine poitrine au cours du combat de rues qui s'ensuivit (ARRIEN, VI, 10. 1; PLUT., Alex., CVI). Et non pendant un duel contre un éléphant, ainsi qu'on le voit dans le film. Encore une «référence stonienne» que cette jungle, qui rappelle le Viêt-nam et Platoon. Le premier plan de jungle, dans Platoon, s'ouvre vers la cime des arbres et la lumière blanche du ciel, vues du sol. Un vitrail où s'infiltrent les rayons du soleil. Alexandre blessé, mourant, voit en caméra sujective la végétation virer au rouge. Effets psychédéliques d'ombre et de lumière...

Le paysage forestier de la bataille, fut pour les besoins de la cause provisoirement transformé par Jan Roelfs. «Nous avons tourné pendant la saison sèche et il nous a donc fallu arroser la portion de forêt mise à notre disposition pendant trois mois. Pour des raisons pratiques de mise en scène et d'éclairage, nous ne pouvions pas tourner dans une vraie jungle. Nous l'avons donc recréée.» La séquence fut tournée sur les bords du Mékong à Saraburi et Ubon Rachatani, près de la frontière birmane, dans un parc botanique thaïlandais où l'équipe de décoration avait reconstitué une forêt indienne «pour simuler un fleuve comme l'Indus et la luxuriante végétation de ses rives» (22). Pour cette bataille, l'armurier Richard Hooper fournit 500 boucliers, autant de glaives, haches et gourdins, 150 arcs et 2.000 flèches ainsi que le caparaçon des cavaleries perse et macédonienne et des trente éléphants (23).

On peut supposer que si Oliver Stone a filmé sa bataille en sous-bois, c'est parce c'est là qu'il trouva ses éléphants, où ils sont utilisés comme tracteurs dans les exploitations forestières. (Et aussi, sans doute, pour ne pas «refaire Gaugamèle» au risque de lasser le spectateur.)

 
Suite…

 

NOTES :

(1) A propos de cette mosaïque on se reportera à Paolo MORENO, Apelle. La Bataille d'Alexandre, Skira-Seuil, 2001. - Retour texte

(2) Cuirasse grecque constituée de couches de lin collées entre elles, et renforcée de pièces métaliques. A noter que dans la tombe du père d'Alexandre, à Vergina, on a trouvé une cuirasse de fer à la semblance d'une linothorax. - Retour texte

(3) Ce type de haut casque stylisant le bonnet phrygien connote d'ordinaire l'Asiatique dans le péplum italien (e.a. La guerre de Troie, G. Ferroni) ou les Amazones (Les Amazones, T. Young), mais dans ces films ils sont dépourvus des paragnathides (couvres-joues). Dans le film d'Oliver Stone, ils sont complets. - Retour texte

(4) Dans l'Alexandre le Grand de Robert Rossen, les phalangites se garantissent derrière un très haut «scutum» d'inspiration peut-être assyrienne, mais qui n'était certes pas le bouclier du phalangite. Il ne faut pas confondre phalangite macédonien et hoplite grec. - Retour texte

(5) Raccourcies par l'armurier du film par souci de commodité. D'après les photos, on peut évaluer les sarisses du film entre quatre et cinq mètres mètres de long. - Retour texte

(6) Photos dans Le cinéma S.F.X., n° 113, pp. 16-17 et 22-23. - Retour texte

(7) Il suffit de considérer, par exemple, l'agencement des couvre-épaules. Et aussi la matière, généralement «façon cuir», au lieu de couches de lin empesées. - Retour texte

(8) Le chiffre de 600 est donné par Clitarque. - Retour texte

(9) Et munis de deux poignées - à la différence de la pelta du phalangite, qui se porte accrochée au cou. - Retour texte

(10) THÉOPHRASTE, Hist. plantes, III, 12. 2. - Retour texte

(11) POLYBE, XVIII, 29. - Retour texte

(12) A. LORFÈVRE, La Libre Belgique, 5 janvier 2005. - Retour texte

(13) Le Soir (Bruxelles), 5 janvier 2005, p. 4 [Mad]. - Retour texte

(14) D. STIERS, Le Soir (Bruxelles), 5 janvier 2005, p. 4 [Mad]. - Retour texte

(15) Alejandro - Forum des Liens Utiles, 30 janvier 2005. - Retour texte

(16) A. LORFÈVRE, La Libre Belgique, 5 janvier 2005. - Retour texte

(17) F. FORESTIER, Le Nouvel Observateur. - Retour texte

(18) F. VANDECASSERIE, Télé-Moustique, n° 4119, p. 23. - Retour texte

(19) F. FORESTIER, Le Nouvel Observateur.- Retour texte

(20) Nick SEKUNDA (ill. Angus Mc BRIDE), The Army of Alexander the Great, Osprey, Men-At-Arms Series, n° 148, 1984. - Retour texte

(21) A la hauteur de l'actuelle ville de Jihlam. - Retour texte

(22) Ciné-TéléRevue, n° 53, 30 décembre 2004.
Information tirée du press-book. Un visiteur nous fait savoir qu'en fait, Saraburi se trouve au Nord de Bangkok et n'est pas au bord du Mékong. Et que Ubon Rachatani (généralement retranscrit Ubon Ratchathani) se trouve par contre à proximité du Mékong mais c'est la frontière laotienne qu'il faudrait alors indiquer (voire cambodgienne suivant le lieu précis du tournage).- Retour texte

(23) «Une trentaine d'éléphants participèrent aux prises de vue, leur nombre étant ensuite multiplié à l'image par clonage numérique», avance Studio, n° 207. Si celà est vrai (mais ça nous semble assez peu probable !) il faut croire que les plans contenant ces effets numériques sont tombés au montage car déjà ce simple chiffre trente surprend qui a vu le film. Dans la jungle, la multiplication numérique des effectifs nous semble chose vaine, naturellement ! - Retour texte