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Les Travaux d'Hercule
(Le Fatiche di Ercole)
(Pietro Francisci, FR-IT - 1957)

(Page 2/4)

 

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Ouvert pendant les travaux...

1. Pietro Francisci et Les Argonautiques

Sur cette page :

2. Cross-over

2.1. Hercule
2.2. Jason

3. Bon sang de bœuf ne saurait mentir...

4. Fiche technique

Fiche artistique
Distribution
Notes
Taglines
Discographie - Bibliographie - Vidéographie
Scénario
Critiques

Pages suivantes :

5. Galerie de photos

2. Cross-over

Le Fatiche di Ercole, nous l'avons dit, superpose deux histoires différentes, celle d'Hercule et celle de Jason. Distinguons ce qui appartient à Hercule de ce qu'il convient de rendre à Jason.

2.1. Hercule
A. La loi de succession chez les descendants de Persée attribuait le trône de Tirynthe au mâle premier-né de chaque génération. Or, il se trouvait qu'Amphibia, l'épouse de Sthénélaos roi d'Argos, et Alcmène, celle d'Amphitryon de Tirynthe (exilé à Thèbes, car son oncle Sthénélaos avait usurpé son trône de Tirynthe), étaient toutes deux enceintes. Grâce à ses maléfices, Héra, qui haïssait Amphitryon, retarda la délivrance d'Alcmène, et Hercule naquit de quelques heures le cadet de son cousin Eurysthée, fils de Sthénélaos. Le «cadet» dut en conséquence se soumettre à l'autorité de l'«aîné» et exécuter pour lui douze (ou dix) travaux. Le film, comme nous l'avons dit, en a retenu trois : le lion de Némée, le taureau de Crète et le rapt de la ceinture d'Hippolyte, reine des Amazones.
B. Par ailleurs, étant enfant, Hercule eut divers «professeurs». L'un d'eux était Eurytos, roi d'Œchalie - le père d'Iole et d'Iphitos -, qui lui enseigna l'art de tirer à l'arc (dans le film c'est Hercule qui enseigne le tir à l'arc à Iphitos et à Ulysse).
Dans une crise de folie, Hercule avait massacré son épouse Mégarée et leurs trois fils (épisode raconté notamment par la tragédie d'Euripide, Héraklès furieux). Ainsi devenu veuf, le héros désira épouser Iole. Père aimant, Eurytos ne souhaitait évidemment pas voir sa fille convoler avec un tel époux. Humilié par son refus poli, Hercule commença par assassiner son ami Iphitos (dans le film c'est le lion de Némée qui s'en charge; et Hercule et Iphitos sont loin d'être amis). Pour ce crime, Hercule fut contraint de se vendre comme esclave à Omphale reine de Lydie, qu'il servit pendant sept années (voir le second volet du triptyque de P. Francisci, Hercule et la reine de Lydie).
Plus tard, Hercule se vengea en attaquant la ville d'Œchalie; il tua Eurytos et, du haut des murailles, Iole se jeta dans le vide. Mais le vent, s'engouffrant dans ses jupes, lui servit de parachute et elle arriva au sol indemne. Dévorée par la jalousie, Déjanire - princesse de Calydon, entre-temps épousée par Hercule -, apprenant que celui-ci avait récupéré son «ex fiancée», envoya son serviteur Lychas porter à son Fils de Zeus de mari la fatale tunique de Nessus, qui fit mourir le héros dans d'atroces souffrances.

Remarque 1 : ne pas confondre Eurysthée, roi de Tirynthe, avec Eurytos, roi d'Œchalie. Eurytos apparaît dans le film La vengeance d'Hercule sous les traits de Broderick Crawford. Hercule épouse Déjanire (Jane Mansfield), fille d'Œnée roi de Calydon, dans Les amours d'Hercule. La folie d'Hercule et la situation évoquée par Euripide dans «Héraklès furieux» a alimenté la trame d'Hercule contre les vampires où Lycos, le méchant tyran de Thèbes, devient une créature vampirique (on n'en attendait pas moins de Christopher «Dracula» Lee, qui tenait le rôle) et, partiellement, celle de La vengeance d'Hercule.
Les scénaristes introduisent de nombreux éléments de fantastique ou de SF dans la geste d'Hercule (Hercule à la conquête de l'Atlantide !). Et ils superposent à plaisir des histoires différentes. Ainsi, le protagoniste A - conservant son nom de «A» - hérite de caractéristiques de B; ou encore, des amis deviennent des ennemis (Hercule et Iphitos).

Remarque 2 : Parmi ses nombreux exploits et aventures, Hercule participa à l'expédition de Jason pour conquérir la Toison d'Or, mais les mythographes ne s'accordent pas quant à savoir le moment : soit après le Quatrième des Travaux, la capture du sanglier d'Erymanthe (1) (APOLLONIOS DE RHODES, I, 122), soit après le Huitième, l'enlèvement des Juments de Diomède (2) (DIODORE DE SICILE, IV, 15). Certains lui font accomplir avant son embarquement avec les Argonautes, le Neuvième : Hippolyte, reine des Amazones (VALERIUS FLACCUS, Argonautiques, V, 91) et le Douzième de ses Travaux : la descente aux Enfers (Ibid., II, 382) et briser les cornes des deux taureaux (Ibid., I, 36).
D'autres font partir Héraclès avec les Argonautes dans sa jeunesse, sans plus de précisions (SILIUS ITALICUS, I, 5. 12).

Mais d'autres encore, se fondant sur le fait qu'il était, à ce moment-là, esclave de la reine Omphale, disent qu'Hercule n'embarqua pas avec les Argonautes (HÉRODOTE, cité par APOLLODORE, I, 9. 19). Ou qu'il fut débarqué et abandonné aux Aphètes, dès la première escale, la quille parlante de l'Argo ayant proféré qu'elle ne pouvait supporter le poids d'un héros aussi lourd (PHÉRÉCYDE; ARISTOTE, Pol., III, 9); ou encore qu'il abandonna ses compagnons un peu plus tard, sur les bord du Cius dans la Propontide, lorsque son écuyer Hylas fut enlevé par les nymphes (THÉOCRITE, Id., XIII; APOLLONIOS DE RHODES).
Enfin, selon DIODORE (IV, 41) et ANTONIN LIBERALIS (26), c'était Hercule le véritable chef de l'expédition.

(Le film Jason et les Argonautes, 1963, situait l'épisode d'Hylas [devenu «Hyllos» (3)] et la «désertion» d'Hercule non pas en Mysie, dans la Propontide, mais en Crète; et le jeune écuyer n'était pas enlevé par des nymphes de la fontaine Ephydatie, mais mourait écrasé sous les débris de Talos, le géant d'airain. Dans la version 2000 de Jason et les Argonautes, Hercule était spécialement envoyé sur terre par Héra, pour aider et protéger Jason; la Toison d'Or conquise, Hercule que l'on croyait avoir péri dans un combat d'arrière-garde se dissolvait dans l'atmosphère et remontait dans les cieux.)

2.2. Jason
Jason est le fils d'Æson [Aison], roi d'Iolcos en Thessalie. Demi-frère d'Æson, Pélias usurpa son trône et Jason fut confié au Centaure Chiron qui l'éleva sur le mont Pélion. Devenu adulte, Jason revint dans sa patrie et perdit une chaussure en traversant le torrent Anauros, ce qui - selon une prophétie - le désignait comme celui qui tuerait Pélias et lui reprendrait la couronne.
Mais Pélias piégea Jason en le convaincant de d'abord aller en Colchide récupérer la Toison d'Or - un bélier magique qui avait jadis sauvé la vie à Phrixos et sa sœur Hellé, sur le point d'être sacrifiés par leur père Athamas, roi d'Orchomène, afin de faire cesser une terrible sécheresse. Le Fatiche di Ercole note avec beaucoup de justesse que «sans la Toison d'Or, un roi d'Iolcos ne saurait régner». Le scénariste avait-il connaissance des travaux de Robert Graves démontrant, d'après le Premier Mythographe anonyme du Vatican, que la toison pourpre frangée d'or était un instrument de magie permettant de faire pleuvoir dédié à Zeus Laphystios ? (R. GRAVES, Les mythes grecs (1958), Fayard, 1967; La Toison d'Or (1944), NRF, 1964). On aimerait le croire... mais est-ce important, après tout ?

Jason réunit une cinquantaine de compagnons dont la liste peut présenter de sensibles variations d'un auteur à l'autre : Hercule, Argos, Tiphys le timonier, Castor et Pollux, le poète Orphée, Laërte d'Ithaque père d'Ulysse (lequel, lui, n'a jamais été mis au nombre des Argonautes, pas plus qu'Eurysthée).
Le film place également à bord de l'Argo «Eurysthée», l'homme de main de Pélias qui est aussi un dédoublement du roi de Tirynthe cousin d'Hercule : c'est un ressort dramatique inventé par les scénaristes que ce «traître» embarqué. Dans la version de Ray Harryhausen, le traître est Acaste, fils de Pélias. Mais c'est une invention de cinéaste : dans les sources antiques, Acaste accompagne son cousin Jason et le sert loyalement.

Il arrive aux Argonautes toute une série d'aventures dont la liste et l'ordre peut varier d'une source à l'autre (Pindare, Apollonios de Rhodes, l'Argonautica Orphica, Valerius Flaccus etc.) et dont la version de Ray Harryhausen et Don Chaffey rend compte avec une relative fidélité (disons à 60 %). Les Travaux d'Hercule n'en ont retenu qu'un : l'escale dans l'île de Lemnos, une île dont les seules habitantes sont des femmes qui ont assassiné leurs maris (4). Le film confond cet épisode du cycle de Jason avec l'histoire des Amazones, un des exploits d'Hercule - ici s'articule le cross-over -, et attribue à la reine «Anthéa» les mauvais desseins dont les maris des compagnes d'Hypsipylé avaient précédemment pâtis.
Dans le mythe, les choses se passaient d'une manière plus «cool», sauf que les Lemniennes auraient souhaité définitivement garder auprès d'elles les héros grecs (5). Homère, dans l'Iliade, fait allusion aux deux fils qu'Hypsipylé eut de Jason, Eunée et Thoas, qui ravitaillent en vin l'armée des Achéens.

Selon le mythe, Jason en Colchide dompte des taureaux cracheurs de feu, les attelle à une charrue, laboure le sol et y sème les dents d'un dragon (qu'il n'a pas tué lui-même), des géants sortent de la terre, qu'il pousse à s'entre-tuer en jetant une pierre enchantée au milieu d'eux. Ensuite la magicienne Médée, fille du roi de Colchide, amoureuse de Jason, endort le serpent gardien de la Toison d'Or au moyen d'un charme soporifique.
Dans le film les géants «nés de la terre» (Gégeneis, en grec) sont des êtres «anthropomorphes» et le serpent gardien de la Toison d'Or est devenu un tyrannosaure. Joe E. Levine, qui avait acquis pour 120.000 dollars les droits de distribution du film aux Etats-Unis, satura le marché en en tirant 600 copies. Selon les «Trivia» d'IMDb, le hurlement du dragon gardien de la Toison d'Or aurait été un emprunt à Godzilla, du film japonais Gojira (1954), distribué trois ans plus tôt aux Etats-Unis par le même Jo Levine sous le titre Godzilla, King of the Monsters ! Cette séquence avec le dragon sera reprise comme stock shot dans Hercule l'Invincible (Al World [= Alvaro Mancori], 1963).

A la fin des Fatiche di Ercole, le traître essaie de détruire la Toison d'Or et les Argonautes tentent un coup de force contre Pélias et ses soldats. Hercule renverse les colonnes du portique, qui s'effondre sur les gardes royaux (emprunt à l'histoire de Samson et Dalila, dans la Bible, comme déjà dit). Alors Pélias se suicide en avalant un poison et confie sa fille, Iole, à Hercule.
Dans le mythe, ça ne se passe pas comme ça : Jason rapporte la Toison d'Or et Médée, après avoir rajeuni Æson, le père de Jason, en le mettant à bouillir dans un chaudron après l'avoir démembré, persuade aux filles de Pélias de faire pareil pour leur vieux papa. Les braves filles dépècent Pélias et mettent ses membres à bouillir... pendant que sur la pointe des pieds s'éclipse Médée, qui le laisse périr. En raison de ce crime, Jason est chassé d'Iolcos. Il se réfugie à Corinthe où, après avoir répudié Médée, il épouse Créuse fille du roi Créon. La magicienne bafouée se venge en égorgeant Merméros et Phérès, les deux fils qu'elle avait donné à Jason, et s'envole sur un char volant attelé de dragons ailés... Désabusé, Jason meurt dans les ruines de son bateau abandonné sur la plage.

Voilà pour l'essentiel. Ayant élagué le personnage de Médée, la fin du film de Francisci ne pouvait pas concorder avec celle du mythe, d'ailleurs assez gore. La Médée de P.P. Pasolini exceptée, aucune version épique de la légende n'a, du reste, osé reconstituer à l'écran ces épisodes sanglants.

3. Bon sang de bœuf ne saurait mentir...

Dans le final des Travaux d'Hercule, sa félonie démasquée par Jason, le roi Pélias absorbe un poison mortel. Ce qui est amusant de noter, à propos de Pélias s'empoisonnant, c'est qu'il utilise un de ces poisons foudroyants, tel qu'on aime à les imaginer - alors que le cyanure ni rien d'autre semblable n'existait à l'époque.

Au moment d'usurper le trône de son demi-frère Æson, Pélias n'avait consenti à lui épargner la vie qu'après que le roi déchu lui eut juré que, le petit Jason mort, il n'avait plus d'héritier mâle qui put lui disputer le trône. Or dans le mythe grec, lorsque - des années plus tard - Jason revient à Iolcos revendiquer le trône paternel, Pélias comprend qu'il a été floué. C'est alors qu'Æson offre un sacrifice aux mânes de son père Cretheus, dont il désire évoquer l'âme pour en solliciter des conseils. Pélias, survenant, le contraint à boire le sang encore chaud du taureau immolé, comme l'écrit Valerius Flaccus dans ses Argonautiques :

Adstitit, et nigro fumantia pocula tabo
Contigit ipsa gravi Furiarum maxima dextra;
Illi avide exceptum pateris hausere cruorem

VALERIUS FLACCUS, Argonautiques, I, 816-818

Soudain accourt la plus terrible des Furies, tenant deux coupes fumantes de sang du taureau. Æson et son épouse les saisissent, et en boivent avec avidité la liqueur.
(Idem, traduction Ch. Nisard)

Bel exemple des inversions de situation dont les scénaristes sont coutumiers : au contraire du film, ce n'est pas Pélias qui s'était empoisonné, mais il avait contraint Æson et Alcimède à le faire, lesquels s'étaient parjurés en prétendant mort leur fils et héritier. Les Anciens prêtaient au sang de taureau cette propriété d'être mortel pour les parjures, les impies etc. Et c'est pourquoi Æson s'étrangla en buvant ce sang (6).

Le cinéma a réduit à peu de choses ce superbe passage nécromantique, qui aurait pu donner lieu à une séquence filmique étonnante. Nous ne pourrons que rêver à ce qu'aurait pu en tirer un Mario Bava s'il avait eu droit de regard sur le scénario. C'est là - en fait - un paradoxe du péplum italien. Dans la première moitié des années soixante, les mêmes réalisateurs (pas vraiment Francisci ni Cottafavi, mais des gens comme Freda, Margheriti, Bava, Paolella, Ferroni, etc.) faisaient constamment des allers-retours du péplum grand public, clean, au plus névrotique fantastique-gothique, «enfants non admis» - avec cadrées soft toutes les perversions imaginables d'âmes tourmentées -, mais ayant des cahiers de charge très stricts, ils ne confondaient pas les genres (7)...

4. Fiche technique

Travaux d'Hercule (Les)
Travaux d'Hercule (Les) [FR]
Travaux d'Hercule (Les) [BE] / Hercules Heldendaden [VL]
France-Italie, 1957
t.o. Fatiche di Ercole (Le) / Travaux d'Hercule (Les)
Fatiche di Ercole (Le) [IT]
Hercules [EU]
Hercules [GB]
Unglaublichen Abenteuer des Herkules (Die) [AL]
Hércules [SP] / Viajes de Heracles (Los) [SP]

Prod. : O.S.C.A.R. Film - Galatea - Compagnie Cinématographique de France Lux / Eastmancolor (Eastmancolor by Pathé [EU]) / Dyaliscope / 2.800 m / 107-105'

Fiche technique
Réal. : Pietro FRANCISCI; Scén. (8) : Pietro FRANCISCI, Ennio DE CONCINI, Gaio FRATTINI (Hist. orig. : Pietro FRANCISCI); Images : Mario BAVA (Op. cam. : Corrado BARTOLONI); Prod. : Lionello SANTI (Galatea), Renato GIULIANO (Lux), Federico TETI (Oscar); Dir. prod. : Ferrucio De MARTINO; Insp. prod. : Mario PISANI; Assist. réal. : Ettore G. MATTIA; Montage : Mario SERANDREI; Décors : Flavio MOGHERINI; Costumes : Giulio COLTELLACCI; Makeup Department : Mara ROCCHETTI (hair stylist ), Euclide SANTOLI (makeup artist). - Second Unit Director or Assistant Director : Pietro NUCCORINI (assistant director). - Art Department : Gianni D'ALOISIO (assistant set designer). - Sound Department : Renato CADUERI (sound technician), Giulio TAGLIACOZZO (sound technician). - Special Effects : Mario BAVA (special effects). - Cascades : Giovanni CIANFRIGLIA (doublure de Steve Reeves). - Autres : Corrado BARTOLONI (camera operator), Mario BAVA (lighting), Spartaco CONVERSI (production secretary), Massimo De RITA (assistant to executive director), Silvio FRASCHETTI (assistant camera), Gisa GEERT (choreographer), Assunto LAZZAZZERA (wardrober), Titta PEROZZI (cutting assistant), Gigliola ROSMINO (editing secretary), Carlo SAVINA (musical director), Paolo TOMMASI (assistant costume designer); Chaussures : POMPEI; Musique : Enzo MASETTI (Superv. mus. : Carlo SAVINA).

Fiche artistique
Steve REEVES (Hercule) - Sylva KOSCINA (Iole) - Gianna Maria CANALE (Anthéa) - Fabrizio MIONI (Jason) - Ivo GARRANI (Pélias) - Arturo DOMINICI (Eurysthée) - Mimmo PALMARA (Iphitos) - Lidia ALFONSI (la Sibylle) - Gina ROVERE (Amazone 1) - Gabrielle ANTONINI (Ulysse) - Andrea FANTASIA (Laërte) - Afro POLI (Chiron) - Aldo FIORELLI (Argos) - Gino MATTERA (Orphée) - Gian Paolo ROSMINO (Esculape) - Fulvio CARRARA (Castor) - Willy [Willi] COLOMBINI (Pollux) - Luciana PALUZZI [Luciana PAOLUZZI] (suivante d'Iole) - Lily GRANADO [Lilli GRANADO] (Amazone 2) - Aldo PINI (Tiphys) - Guido MARTUFI (Iphitos, enfant) - Paola QUATTRINI (Iole, enfant) - Romano BARBIERI - Augusto BELARDELLI - Spartaco NALE.

DISTRIBUTION
BE/ Pathé Consortium Cinéma (Cinétone, pour la vers. 16 mm)
EU/ Warner Bros. (Joseph E. Levine présente...)
Rééd. : Avco Embassy Release (107') (Joseph E. Levine présente...)
FR/ Lux
GB/ (105')
IT/ Lux Film (Sortie en 1958) - Visa cinématogr. n­ 1.855
Rééd. : Regina Film

NOTES
Tournage aux Studios Titanus.
Dial VF : Josette FRANCE.
Recette certifiée en Italie, au 30 juin 1965, L. 887.384.717 (Bolaffi).
Coût du film : $ 4.700.000 [selon Spectacular].
Classé 1er succès commercial de la saison 1957/58 en Italie avec une recette de 846 millions.

Taglines
The stupendous saga of the mightiest of mortals! Half god... half pagan !

See the heroic Hercules rip down the Age of Orgy's lavish palace of lustful pleasure ! See the seductive Amazons lure men to voluptuous revels and violent deaths !

The mighty saga of the world's mightiest man !

Spectacles of massive might beyond any ever known before !

DISCOGRAPHIE
Hercules, film raconté (en anglais) par Conrad Nagel; album écrit et réalisé par Lyle Henyon Engel. Pressage circa 1960 (?) [33t LP]. Réf.: RCA Victor, «Bluebird», LBY 1036;
Hercules, musique d'Enzo Masetti. Pressage pour collectionneurs, juin 1984 [33t LP]. Réf.: Phenix records, PHCAM 01.

VIDÉOGRAPHIE
VHS : Les travaux d'Hercule, V.I.P.
DVD : Les travaux d'Hercule, DVDY Films, P. ?; rééd. : Fabbri, «Les plus grands péplums», P. 2005.

BIBLIOGRAPHIE
Ciné-photoroman : Roman Film Color, n­ 2, 3e an., 15.02.1960.
BD : [Reed CRANDALL, non signé] Hercules, Dell Movie Classic, n­ 1121, 1960 (la première édition fut tirée à 500.000 ex.).
Presse : Unitalia, 1957, p. 50; Ciné revue, n­ 24, 1959, p. 7.

Scénario
La mort d'Æson, assassiné dans des circonstances restées mystérieuses, a permis à son frère Pélias d'accéder au trône de Iolcos et de régner sur la Thessalie. La rumeur a attribué ce crime au maître d'armes, Chiron, qui a disparu au cours de la nuit tragique en même temps que Jason, le petit héritier du trône...

Les années ont passé, et peu à peu, le calme est revenu à Iolcos. Les enfants de Pélias - l'arrogant Iphitos et la jolie Iole - ont grandi. Pour parfaire l'entraînement d'Iphitos, Pélias fait venir à Iolcos un maître d'armes, réputé pour sa force et son adresse, Hercule, le Héros. A l'entrée de la ville, Hercule sauve Iole de justesse - Iole, dont les chevaux s'étaient emballés. Ensemble, ils arrivent au Palais, où Iphitos accueille Hercule avec ironie et mépris. Il estime n'avoir pas besoin de professeur et, pour montrer sa force, lance un défi à Hercule. Le Héros le relève... et bat aisément Iphitos. Mieux encore, devant les ministres réunis au stade, il va lui infliger une sévère leçon d'humilité : en suivant ses conseils, le jeune Ulysse bat Iphitos au tir à l'arc !

Conscients de leur amour naissant, Hercule et Iole regagnent le Palais où ils apprennent que le terrible Lion de Némée vient de faire de nouvelles victimes parmi les citoyens. Malgré les adjurations de la jeune fille, Hercule décide d'abattre le fauve. Voulant essuyer l'affront du stade et montrer qu'il reste le plus fort, Iphitos devance le Fils de Zeus et provoque seul le fauve, qui le met en pièces. Arrivé trop tard, Hercule tue le monstre, et ramène à Iolcos le corps sans vie d'Iphitos.
Sur les insinuations malveillantes de son ministre et conseiller Eurysthée, Pélias, fou de douleur, accuse publiquement Hercule d'avoir provoqué la mort d'Iphitos. Comme expiation, il devra aller attaquer et tuer - même s'il lui faut succomber dans la lutte - le Taureau qui sème la terreur dans les lointaines contrées de la Crète.

Hercule obéit et, après une lutte terrible, a raison du dangereux bovidé. Sur le chemin du retour, il rencontre le vieux Chiron qui, presque mourant, lui révèle la vérité sur le drame qui s'est déroulé dans le Palais d'Iolcos, dix ans plus tôt. Il lui apprend ainsi que le crime a été commis par l'ambitieux Pélias, à l'instigation d'Eurysthée qui a fait peser les soupçons sur lui et l'a obligé à fuir sans pouvoir se défendre... Avant de s'éteindre à jamais, Chiron confie Jason à Hercule, en lui demandant de le reconduire à Iolcos et l'aider à reconquérir son trône.

Malgré le témoignage d'Hercule, Pélias ne veut pas reconnaître Jason, sous prétexte que le jeune homme n'est pas en possession de la Toison d'Or, symbole de la royauté. La Toison d'Or avait bien été emportée par Chiron la nuit du drame, mais ce dernier l'avait égarée sur la route de l'exil. Accompagnés d'un groupe de jeunes gens résolus - les Argonautes - Jason et Hercule embarquent vers la lointaine Colchide pour retrouver la Toison d'Or. Mais, bien décidé à faire échouer l'entreprise - et obtenir ainsi en récompense la main de Iole promise par Pélias s'il réussit - Eurysthée, incognito, se fait engager bord comme marin. A travers mille dangers, les Argonautes poursuivent leur route, dominant la fureur des flots déchaînés, déjouant les embûches d'Eurysthée qui a crevé les outres d'eau. Ils abordent dans l'île de Lemnos où ils sont capturés par des Amazones qu'une loi inflexible contraint à sacrifier en les précipitant dans la lave d'un volcan les représentants du «sexe fort» - après s'être accouplées à eux en vue de perpétuer l'espèce. Pourtant, leur reine Anthéa est sincèrement éprise du beau Jason, mais les prêtresses de son culte rappelent à leurs devoirs les mélancoliques guerrières.

La force d'Hercule et l'astuce du jeune Ulysse aidant, les Argonautes atteignent enfin la fabuleuse terre de Colchide. Et pendant qu'Hercule et ses compagnons repoussent les assauts d'hommes primitifs, les «Anthropomorphes (9), Jason engage une lutte épique, et tue le Dragon gardien de la Toison d'Or.
Les Argonautes rentrent à Iolcos, mais la partie n'est pas encore gagnée. Après avoir volé la Toison d'Or, le perfide Eurysthée suggère à Pélias de se débarrasser des Argonautes. Hercule tombe dans le piège qui lui est alors tendu, et est enchaîné dans un cachot. Plutôt que de se rendre, ses amis se défendent avec l'énergie du désespoir.
Indignée par tant d'injustices - et poussée aussi par l'amour - Iole aide Hercule à sortir de son cachot. Avec le Héros à leurs côtés, les Argonautes se défont de leurs ennemis et, dans la lutte, Eurysthée trouve une mort sans gloire.

Cette fois, tout est irrémédiablement perdu pour Pélias, qui absorbe du poison. Avant de mourir, le vieux roi supplie Hercule de cacher la vérité à Iole, qu'il lui confie en lui demandant de la rendre heureuse. Jason peut maintenant monter sur le trône de Iolcos. La tâche d'Hercule est terminée. Avec Iole à ses côtés, il s'en va vers son nouveau destin..

hercule

Critiques

«Le scénario d'Ennio de Concini exprime le dilemme entre l'Humain et le Surhumain, puis la résignation au Fatum
J.M. SABATIER, Class. cin. fantastique, p. 129

«Seuls trois travaux figurent au catalogue, mais l'intervention de Jason et des Argonautes compense peut-être ces lacunes. Pour le style de la mise en scène, voyez plutôt, dans le dernier Tashlin, la séquence de la vierge blanche du Nil
Cahiers du cinéma, n­ 96, juin 1959, p. 58

 

 

Suite…


 

Voyez aussi, sur ce site
PEPLVM - Images de l'Antiquité

 


 

NOTES :

(1) La capture du Sanglier d'Erymanthe est le Quatrième des Travaux selon la liste d'Apollodore, le Troisième selon celles de Diodore et d'Hyginus. - Retour texte

(2) Le domptage des Juments mangeuses de chair humaine de Diomède, roi de Thrace, est le Huitième des Travaux à l'unanimité des trois listes de référence (Apollodore, Diodore et Hyginus). - Retour texte

(3) Hyllos est, en réalité, le nom du fils aîné d'Hercule, qui plus tard prendra la tête des Héraclides. - Retour texte

(4) Ces maris étaient des pirates qui avaient razzié les côtes de la Thrace et en avaient ramené des captives. On ne saurait dénier aux Lemniennes jalouses une certaine force de caractère ! - Retour texte

(5) En fait, dans le film de P. Francisci, Anthéa et ses sujettes auraient sans doute aimé retenir près d'elles les marins étrangers - si leurs cruelles prêtresses n'avaient exigé leur mise à mort. - Retour texte

(6) Cf. Roland VILLENEUVE, Poisons et empoisonneurs célèbres (1960), J'Ai Lu, coll. «L'Aventure mystérieuse», n­ A198, 1968. - Retour texte

(7) De ceci le réalisateur et critique italien Domenico PAOLELLA s'est expliqué dans un article demeuré fameux («La psychanalyse du pauvre», Midi-Minuit Fantastique, n­ 12, mai 1965, pp. 1-10).
A l'intersection du film mythologique et du film de terreur, l'hammerien Hercule contre les vampires de Mario Bava, péplum-gothique unique en son genre, constitua une heureuse exception. - Retour texte

(8) Unitalia crédite uniquement le tandem Age-Scarpelli (Agenore Incrocci & Furio Scarpelli), ce qui est une erreur. Leur filmographie, publiée dans Positif, n­ 193, mai 1977, ne mentionne pas Le fatiche di Ercole, ni d'ailleurs aucun autre péplum auquel ils auraient collaboré. Le générique VF comme nos sources anglo-saxonnes ignorent Age-Scarpelli et créditent uniquement Francisci, De Concini et Frattini. - Retour texte

(9) Ainsi les nomme Esculape, dans le film. Leur agressivité mise à part, ils n'ont pas grand chose en commun avec les Gégénéis de la fable grecque. - Retour texte