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Rome
[TV : HBO - BBC]
(Michael Apted, Allen Coulter, Julian Farino, etc. -
EU-GB, 2005)
(page 17/18)
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AUTRES POLARS-PEPLUMS
A. LES PRÉCURSEURS
Mentionnons d'abord une curieuse anthologie : Claude LEROY &
Roger MARTIN, Récits noirs de l'Antiquité,
Ed. L'Instant, 1987, 306 p., rassemblant des extraits d'Homère,
Esope, Hérodote, Thucydide, Lysias, Cicéron, Salluste,
Pétrone, Tacite, Plutarque, Pline le Jeune, Suétone,
Achille Tatius, Apulée, Héliodore - présentés
dans la perspective du roman noir. |
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Deux fascicules des aventures de Saphos Mélambris
par Albert du Bois - «Le Dernier vol de l'Alouette»
et «Le Secret de la Villa des Trois Cyprès»,
publiés par La Petite Illustration.
Au centre : le port de Lutèce, illustration de Maurice
de Becque («Le Dernier vol de l'Alouette») |
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ALBERT du BOIS
Un bon tiers de son uvre classicisante a pour cadre l'Antiquité;
un autre tiers est politique et réfère à
la défense de l'identité wallonne. Le comte Albert
du Bois d'Enghien (Ecaussines-d'Enghien, 4 septembre 1872 - Bruxelles,
3 décembre 1940) serait entré à l'Académie
française s'il en eut adopté la nationalité,
ce qui pour lui n'avait aucun sens : les Wallons sont Français
de nature.
Au théâtre, il est l'auteur d'un Cycle des Douze
Génies (1913-1920) mettant en scène Homère,
David, Juvénal, Démosthène, mais également
Rabelais, Byron, Cervantès, Shakespeare, Voltaire et Victor
Hugo... Dans le domaine du roman, on lui doit Les civilisations
mortes - Amours antiques (1895 [rééd. : Athénienne,
1897]); Leuconoé (1897), le poète Tyrtée
à Sparte; Sous les Lauriers roses (1898), scènes
de la vie antique où l'on rencontre Homère et Aristote;
L'Amant légal (1901), murs spartiates; Les
quatre bustes du temple de l'amour (1922).
Cet ardent précurseur du mouvement wallon et patriote rattachiste
est, par ailleurs, auteur d'une curieuse série criminelle
dont l'action se passe sous Tibère, Claude et Néron
- les Romans de l'Hécatombe - dont le héros Saphos
Mélambris est une sorte d'Arsène Lupin en péplum.
Nous ne pouvons mieux le présenter qu'en citant la notice
du Dictionnaire d'histoire de Belgique d'H. Hasquin (Hatier,
1988) : «Diplomate et écrivain, militant wallon
(...). Docteur de droit de l'université catholique de
Louvain (1895). Il est secrétaire de la Légation
belge à Londres lorsque paraît son roman Belges
ou Français ? Dans cet ouvrage édité en
1903, il dénonce la sujétion des Wallons aux Flamands
: ceux-ci ne font d'ailleurs que succéder aux Hollandais,
Autrichiens et Espagnols qui ont occupé la Wallonie. L'âme
française des Wallons doit les porter à vouloir
le retour à «l'uvre de Quatre-vingt-treize»
et la destruction des accords internationaux de 1814 et 1830.
Il développe la même thèse dans le Catéchisme
du Wallon, largement diffusé en cette même année
1903. Si son nom symbolise bien sûr le courant irrédentiste
français du Mouvement wallon, l'influence d'Albert du Bois
s'exerce également sur d'autres ténors : Albert
Mockel, Jules Destrée, Hector Chainaye, Emile Jennissen...
Membre du Congrès de 1905, il représente Nivelles
à l'assemblée wallonne depuis 1913. Il soutient
enfin l'abbé Jules Mahieu et son parti wallon indépendant.»
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Dans «Le Sourire du roi des Juifs»,
Saphos Mélambris rencontre le roi Hérode
(cv. de La Petite Illustration et illustration de
M. de Becque) |
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1. Ecrit avec le sang de Rome,
éd. E. Fasquelle, 1922, 12, 273 p. |
Présentées
comme la traduction d'un manuscrit grec original : les mémoires
de l'Athénien Saphos Mélambris. Les Romains, au
cours d'une opération de police un peu brutale dirigée
contre Corinthe, ont délibérément fait périr
Paphia, l'épouse adorée de Saphos. Celui-ci jure
d'offrir aux mânes de sa compagne la vie de cent Romains
soigneusement choisis par lui, parmi les citoyens les plus marquants
de cette Rome impérieuse qui tient sa patrie asservie et
qu'il poursuit d'une haine implacable.
Le Cycle des Romans de l'Hécatombe est consacré
au récit de ces meurtres que le Grec accomplit, non point
par des moyens grossiers et violents, mais conformément
à ce génie de finesse, de ruse, voire de fourberie,
que la tradition se complaît à attribuer à
sa race, en se faisant le serviteur des vices de ses victimes,
en favorisant le développement des mauvaises passions qui
sont en leurs âmes, en intervenant habilement pour paralyser
l'influence salutaire de leurs vertus. |
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2. «Le secret de la Villa des
Trois Cyprès», La Petite Illustration, n
260, 17 octobre 1925, 39 p., ill. Georges Leroux; |
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3. «Le dernier vol de l'Alouette»,
La Petite Illustration, n 390, 14 juillet 1928 sq.,
59 p., ill. Maurice de Becque, contant les aventures de Saphos Mélambris
en Gaule Transalpine; |
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4. Aux portes de la Nuit
(d'abord annoncé sous le titre L'Ouroutoucrisse),
éd. Calmann-Lévy, coll. du Prisme, 1929 |
Où l'on va retrouver
Saphos Mélambris en Germanie, dans une étrange aventure
à la recherche d'une sorte de big foot, l'«Ouroutoucrisse»,
qui préfigure le roman de Michael Crichton, Les Mangeurs
de Morts (Eaters of the Dead) (1)
- d'où sera tiré le film de John McTierman, Le
13e guerrier (1999) (2); |
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5. «Corsica», La
Petite Illustration», ns 596 et 597 - Roman, ns 276
et 277, 8 et 15 octobre 1932, 4, 64 p., ill. Maurice de Becque
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6. «Le sourire du roi des
Juifs», La Petite Illustration, n 390, 4 mai
1935, 30 p., ill. Maurice de Becque, contant les aventures de
Saphos Mélambris à la cour du roi Hérode...
(Egalement annoncés dans le «Cycle de l'Hécatombe»,
mais à notre connaissance jamais parus : Le crime de
la Forêt d'Arpinium et La disparition de la Triumphalis.) |
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FRÉDÉRIC
HOÉ
Un premier texte d'énigme fut publié sous son nom
véritable (Pierre-F. COUNILLON) dans Mystère-Magazine
(3)
: «Hardi légat» (1953). L'action de «Hardi
Légat» se situe à Lugdunum sous Néron,
dans le cadre de la IXe légion. Professeur de lettres à
Alger, l'auteur, annonçait un premier roman en préparation
: Série noire antique, dont l'action se situerait
également sous Néron. Ce deviendra, sous le pseudonyme
de Frédéric HOÉ, Gare aux flèches,
Caïus !, paru chez Marabout, dans la collection «Le
Gibet», et bientôt suivi de deux autres titres.
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1. Gare aux flèches, Caius
! (De minimis non curat praetor), Le Gibet, n 3, 1955 |
Affronter trois enlèvements,
vingt assassins - et la colère de Néron. Quelle
mission pour Caius !
Le préteur urbain Caius Fonteius Atticus démêle
une sombre histoire de roitelet arménien kidnappé
par un ambassadeur parthe, dans la Rome de Néron (qui n'est
nullement présenté comme un empereur sanguinaire).
Le «policier» est un préteur.
Dessiné par Martine Berthélemy sur un scénario
de Pierre Fallot, Gare aux flèches, Caius a été
publié en bandes dessinées dans Le Journal de
Mickey, ns 395 à 418, 20.12.1959-22.05.1960. |
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2. L'Idylle de l'Edile,
Le Gibet, n 12, 1956 |
A travers meurtres, incendies
et émeutes, l'édile - ce subtil policier de Néron
- se faufile dans les jardins de Rome... sans se mouiller. Nous
retrouvons le Caius de Frédéric Hoé toujours
aussi insouciant et dynamique, véritable Lemmy Caution
en toge blanche.
L'édile Caius Domitius Ænobarbus, cousin de l'Empereur
Néron, dénoue une affaire de tueurs à gages
(gladiateurs) au service d'une faction politique. Le «policier»
est, cette fois, un édile. |
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3. Défends-toi, Calliclès,
Le Gibet (éd. Marabout), n 17, 1957 |
A Athènes, pendant
la Guerre du Péloponnèse; le «policier»
est... l'accusé lui-même, un simple citoyen qui ne
désire pas boire la ciguë.
400 ans av. n.E., dans la démocratique Athènes,
l'amour et l'argent étaient, comme aujourd'hui, les plus
puissants mobiles du crime.
Dans une société où les jugements étaient
sommaires et la police mal faite, il faudra que Calliclès
conduise l'enquête policière pour n'être pas
contraint, en fin de compte, de boire la ciguë, et qu'il
mette à profit sa connaissance du pancrace. Ce qui nous
vaut un roman noir au pied de l'Acropole. |
Tobie or not Tobie, Denoël,
1980 |
L'enquêteur est Tobie,
le fils de Tobit (qui a donné son nom au «Livre de
Tobit», un deutérocanonique du IIIe s., écrit
en grec), ce qui situe l'action en -721 pendant la déportation
à Ninive. |
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C. L'ÉGYPTE |
AGATHA CHRISTIE |
Faut-il encore rappeler que la mère
d'Hercule Poirot et de Miss Marple était, à la ville,
l'épouse de l'assyriologue Max Mallowan (fouilles en Irak
: Ur, 1930; Ninive, 1931 et 1933; Syrie, 1934; Chagarbazar, 1935)
?
(Cf. Simone ZAKRI-LAFLEURIEL, «L'archéologie
dans les romans d'Agatha Christie», Archéologia,
n 336, juillet-août 1997, pp. 62-66.) |
La mort n'est pas une fin
(Dead Comes as the End (1945)), Lib. des Champs-Elysées,
coll. Le Masque, n 511, 1955 (trad. Michel Le Houbie) |
Le policier de service n'est autre qu'Imhotep, l'architecte
de Sakkara (IIIe Dyn.).
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LYNDA S. ROBINSON
Au temps de Toutankhamon, les enquêtes du seigneur Meren |
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1. L'agent du pharaon
(Murder at the God's Gate, 1995), Labyrinthes, Librairie
des Champs Elysées, n 30, 1998 |
Dans l'Egypte ancienne, le roi est élevé au
rang de Dieu vivant, et qu'importe son âge ! Son grand
talent doit alors consister à s'entourer d'hommes fiables
pour le guider.
Mais Touthankamon, souverain d'Egypte à quatorze ans,
n'a pas eu le choix de tous ses conseillers; et tandis que certains
lui sont tout dévoués, d'autres ne songent qu'à
fomenter des révoltes pour affaiblir le trône.
Un trône déjà bien ébranlé
par d'incessantes guerres contre les Hittites...
Heureusement, il est un proche du jeune roi que corruptions
et complots atteignent sans l'étourdir. Ce n'est pas
pour rien que le seigneur Meren est surnommé «les
Yeux et les Oreilles de Pharaon»...
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2. La place d'Anubis (Murder
in the Place of Anubis, 1994), Labyrinthes, n 38, 1998 |
Les nombreux cadavres qui reposent dans la Place d'Anubis
n'étonnent aucun des habitants de Thèbes. C'est
là que chaque jour, le prêtre Raneb prépare
les défunts à leur dernier grand voyage.
Mais le corps découvert sur la table d'embaumement de
Dame Shapou, enfoui dans le natron, n'est inscrit nulle part
au registre des scribes...
Et aucun rite du Livre des Morts ne fait mention du couteau
d'obsidienne profondément enfoncé dans sa gorge...
Alors que les menaces autour du Pharaon se précisent
chaque jour davantage, le Seigneur Meren doit sonder les âmes
des morts pour mieux éclairer les secrets des vivants...
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3. Le retour d'Akhénaton
(Murder at the Feast of Rejoicing, 1996), Labyrinthes, n
50, 1999 |
En cette cinquième année du règne de
Toutankhamon, aucune sépulture n'est à l'abri
des voleurs, pas même celle de l'illustre Akhenaton.
Aussi Pharaon charge-t-il Meren d'escorter la momie de son frère
hérétique jusqu'au temple de Baht. L'heure n'est
alors plus à la rancur : Meren doit obéir
et oublier qu'Akhenaton fut responsable de l'assassinat de son
père.
Mais avec le corps de son ennemi, il ramène la mort au
sein de la famille. Akhenaton continuerait-il de faire peser
une malédiction sur les proches du seigneur Meren, ou
serait-ce là un cruel complot contre le Pharaon ?
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.4. Le prince des Hittites
(Eater of Souls, 1997), Labyrinthes, n 71, 2000 |
Alors que Toutankhamon tente, malgré son jeune âge,
de gouverner son royaume en digne descendant du dieu Rê,
des révoltes ne cessent d'éclater aux confins
de la Haute et de la Basse Egypte.
Jusqu'au prince Hittite, en délégation à
Memphis, qui se permet, lors d'une audience, d'adresser directement
la parole à Pharaon, faisant preuve de la plus extrême
des insolences.
Mais le diplomate paiera cher son attitude audacieuse. Après
cinq cadavres éviscérés dans les rues de
la ville, c'est au tour du Hittite effronté d'être
retrouvé mort, victime semble-t-il de la déesse
Ammit au museau de crocodile...
Alors que la guerre menace chaque jour davantage, le seigneur
Meren doit affronter un criminel que tous désignent comme
venu de l'au-delà.
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5. L'étrange mort de Nefertiti
(Drinker of blood, 1998), Ed. du Masque (Labyrinthes), Librairie
des Champs-Elysées, s.n., 2001 |
Quand Akhenaton l'hérétique succède
à son père, le prospère Amenhotep III,
le trouble s'installe dans les deux royaumes d'Egypte : le clergé
est bousculé, les dieux vacillent sur leur piédestal
et les intrigues de palais se multiplient.
Nefertiti, la belle et douce épouse de Pharaon, a reçu
pour mission, malgré son jeune âge, de tempérer
la folie religieuse de son époux. On la retrouvera morte,
probablement empoisonnée.
Plusieurs années après la fin du règne
d'Akhenaton, alors que le calme est revenu et le culte d'Amon
rétabli, le seigneur Meren rouvre les plaies encore fraîches
du royaume. Meren soupçonne non seulement qu'on l'a assassinée,
mais que le coupable est un membre influent de la cour. Alors,
«les Yeux et les Oreilles de Pharaon», comme on
appelle le puissant Meren, choisit de poursuivre son enquête
en secret. Mais ses adversaires semblent résolus à
lui mettre des bâtons dans les roues. Accusé de
trahison, de tromperie et de tentative de régicide, Meren
doit démasquer les scélérats sans scrupules
qui ourdissent sa chute.
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D. LA GRÈCE |
CLAUDE MOSSÉ
Professeur émérite à l'Université
de Paris VII, collaboratrice régulière de la revue
L'Histoire, Claude Mossé est l'une des plus grandes
spécialistes mondiales de l'histoire de la Grèce
ancienne, et tout particulièrement du IVe s. Parmi ses
nombreux livres, on citera La fin de la démocratie
athénienne (P.U.F.), Histoire d'une démocratie
: Athènes (Le Seuil), La femme dans la Grèce
antique (Albin Michel), Démosthène ou les
ambiguïtés de la politique (Armand Colin). |
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Meurtres sur l'Agora,
Calmann-Lévy, 1995, 271 p. |
En 349 à Athènes, lors des Dionysies, un scandale
éclate au pied de l'Acropole. Devant les spectateurs,
le riche Midias frappe l'orateur Démosthène, déjà
célèbre pour ses prises de position contre le
roi de Macédoine, Philippe.
Le soir sur l'Agora, on commente l'affaire avec passion, particulièrement
dans la boutique de l'orfèvre Pamménès,
qui avait préparé les ornements de la fête.
Or, le lendemain, dans son atelier, on découvre le cadavre
du jeune Nicostratos, l'un de ceux qui avaient manifesté
avec le plus de vigueur leur indignation et s'étaient
déclarés prêts à témoigner
en faveur de Démosthène. Aristoclès, le
cousin de la victime, devra mener une enquête difficile.
Meurtres sur l'Agora est une leçon d'histoire très
divertissante qui nous plonge au cur de la vie quotidienne
à Athènes, du bouillonnement cosmopolite du Pirée
au rituel des assemblées, des palestres aux tavernes,
d'Aristote à Praxitèle.
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JEAN-GÉRARD IMBAR
& BERNARD BRAQUIN
Jean-Gérard Imbar. - Ancien reporter, l'un des membres
de la première vague du «nouveau polar» à
la Série Noire. Scénariste d'action pour la BD,
la télé et le cinéma, il choisit maintenant
l'histoire pour ses nouveaux méfaits par personnages interposés.
Bernard Braquin. - Depuis toujours passionné d'histoire,
de psychologie et de magie, il est l'auteur de plusieurs romans
considérés comme classiques. Il a choisi, cette
fois, de faire revivre le berceau de votre civilisation démocratique. |
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L'Homme de Feu, Carrère,
coll. «Histoire Noire», 1987, 216 p. |
Athènes au Ve s. av. n.E. est une ville superbe,
pleine de monuments, de jardins, de fontaines : c'est le règne
de la première démocratie, de l'abondance, de
la joie de vivre. Et brusquement des terroristes attaquent.
Ils sont prêts à tout pour briser la liberté.
Athènes frissonne de peur. La nuit, la cité est
morte. Les riches s'enferment dans leurs belles demeures, les
miséreux se terrent dans les tavernes, la rue appartient
aux policiers. L'un d'eux, Démétrios, le policier
roux, «l'homme de feu» enquête avec acharnement,
des quartiers résidentiels aux ruelles des bas-fonds
parmi les personnages hauts en couleur : un vieux philosophe,
une devineresse, des prostituées, des délinquants...
Mais les terroristes frappent, frappent encore. Dans le cur
des citoyens, la peur fait vite place à la haine. On
cherche des responsables : les métèques, les barbares,
ces étrangers. On se tourne vers Démétrios,
et l'homme de feu se bat, seul contre tous !
Dans l'Athènes de Périclès, le «policier»
est, cette fois, un des «Onze», le rouquin Démétrios
- couleur de mauvais augure - d'extraction démocrate.
Outre les Onze «redoutables» magistrats de la police,
et leurs archers scythes, on trouve également à
Athènes différents corps répressifs comme
les astynomes, fonctionnaires de la police des murs
(sic) et les rhabdouques ou police du théâtre.
«A Athènes, la police n'intervenait que lorsque
les criminels étaient pris en flagrant délit,
ou sur plainte d'un citoyen. Leur capture dépendait donc
souvent du hasard.» Les Onze font rapport à
l'Archonte-Roi et dans les cérémonies officielles,
ils revêtent le manteau rouge des magistrats des comptes,
des sports ou de l'armée.
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JOSÉ CARLOS SOMOZA |
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La Caverne des Idées
(La Caverna de las Ideas, 2000), Actes Sud, 2002, 348 p. |
Le corps d'un jeune élève de Platon est retrouvé
effroyablement mutilé par des loups. Crime crapuleux
déguisé ? Meurtre rituel ? La vérité
est ailleurs...
Le fameux «mythe de la Caverne» (PLATON, République,
VII, 514 a-b) mis en polar à l'Antique... On pourrait
croire à une resucée des douze chapitres des Travaux
d'Hercule [Poirot] d'Agatha Christie que cette Caverne
des Idées, signée par un psychiatre cubain
vivant à Madrid, J.C. Somoza, en douze chapitres également,
et dont le protagoniste obèse, le détective athénien
- pardon : le «Déchiffreur d'Enigmes» - Héraclès
Pontor va tenter de démêler l'écheveau.
Ou plutôt, essayer de révéler la vérité
au-delà des apparences sur lesquelles s'émousse
la perception de nos sens imparfaits. Le grand Platon n'en distinguait-il
pas cinq niveaux (le nom, la définition, l'image, la
connaissance et l'essence) ?
Deux textes construisent ce polar atypique. L'un émane,
semble-t-il, d'un auteur grec écrivant vers les années
380-360 av. n.E., édité par un philologue mort
fou dans des circonstances particulièrement glauques.
Le second est écrit dans la marge par son traducteur
- un «médiocre qui se prend pour un écrivain»
- qui, convaincu que le texte recèle une clé de
lecture, des images eidétiques (subliminales quoi,
pour ceux qui ne seraient pas frottés de philosophie)
va petit à petit se voir happé par l'intrigue
à mesure que celle-ci se couche sur la feuille de papier
étalée devant lui.
Les Douze Travaux d'Hercule Poirot ne seront, bien entendu,
qu'une (fausse) piste parmi d'autres, la véritable grille
à décoder ne gisant-elle pas plutôt dans
Les Bacchantes d'Euripide ? Les Bacchantes, sa
dernière tragédie, si différente des précédentes
- celle où l'horreur atteint des sommets insoupçonnés
!
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MARGARET DOODY
Margaret Doody, née en 1939 au Canada, a fait ses études
à Centreville, au Nouveau-Brunswick. En 1968, elle obtient
son doctorat à Oxford avec une thèse sur Samuel
Richardson. Elle enseigne ensuite dans différentes universités
américaines (Berkeley, Columbia), avant de devenir, en
1992, directrice du département de littérature comparée
à l'université Vanderbilt de Nashville, dans le
Tennessee. Auteur de nombreux ouvrages universitaires, elle se
fait connaître du grand public en publiant, en 1978, un
roman policier, Aristote détective, suivi deux ans
plus tard d'une courte nouvelle reprenant ce personnage, Aristotle
and the Fatal Javelin.
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1. Aristote détective
(Aristotle detective, 1978), Lib. des Champs-Elysées,
coll. Le Masque, n 1638, 1981, 254 p. (trad. Marie-Louise Navarro);
Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives»,
n 2695, 1998, 348 p. |
Le philosophe Aristote va dénouer une intrigue policière,
pendant qu'Alexandre guerroie en Asie.
A l'aube du mois de Boédromion, juste au déclin
du solstice d'été à Athènes en 328
av. n.E., un éminent citoyen est brutalement assassiné
d'une flèche dans la gorge. Le jeune Stéphanos
est rempli d'horreur devant ce spectacle, mais il est encore
plus effrayé en écoutant la proclamation publique
accusant son cousin Philémon de ce meurtre. Car, selon
la loi athénienne, c'est à Stéphanos, plus
proche parent mâle de l'accusé, que revient le
redoutable honneur de défendre Philémon devant
l'Aréopage. Dans son désarroi, il va chercher
aide et assistance auprès de son vieux maître Aristote.
En racontant son aventure, Stéphanos brosse un savoureux
portrait d'Aristote et de ses excentricités, ses enthousiasmes,
sa passion pour les poteries et le bon vin. Grâce au philosophe,
notre héros fera éclater la vérité.
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2. Aristote et les secrets de
la vie (Aristotle and the Secrets of Life, 2003),
Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives»,
n 3657, 2005 (trad. Jacques Guiod) |
La femme d'Aristote, Pythias, attend un enfant ! Tout à
son bonheur, celui-ci se met en route pour le sanctuaire d'Esculape
afin de procéder à un sacrifice. Mais bientôt,
des cadavres d'animaux viennent souiller le seuil de plusieurs
maisons, Aristote se voit reprocher son origine étrangère,
et Pythias meurt en couches. Le philosophe, contraint de quitter
Athènes, se rend alors dans les îles, jusqu'en
Orient, accompagné de Stéphanos. Mais leur voyage
tourne vite au cauchemar quand le capitaine du bateau se révèle
être un pirate sans scrupules...
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3. Aristote et l'Oracle de Delphes
(Aristotle and Poetic Justice, 2001), Ed. U.G.E., coll. 10/18
«Grands Détectives», n 3528, 2003 (trad. angl.
Jacques Guiod), 346 p. |
Athènes. C'est le printemps, le mois d'Anthestérion.
Le vieux Phérékratès, riche exploitant
de mines d'argent, vient de rendre l'âme, laissant la
jeune Anthia aux bons soins de son frère Lysippos et
faisant d'elle son unique héritière. Mais tandis
que la ville fête les ancêtres au cours de la Nuit
des Spectres, la jeune fille disparaît. Le jeune Stéphanos
et son maître, le philosophe Aristote, vont devoir résoudre
cette étonnante affaire d'enlèvement. On ne sait
qu'une chose : le ravisseur et l'héritière, accompagnée
de sa jeune esclave, ont pris la direction de Delphes. Le vieux
sage et son disciple se lancent aussitôt sur leur piste.
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4. Aristote et les belles d'Athènes
(Poison in Athens, 2004), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands
Détectives», n 3927, 2006 (trad. angl. Bernard Cucchi),
446 p. |
Quand la belle esclave Marylla vient demander à Aristote
de défendre son maître, il délaisse le Lycée
et s'enquiert sans tarder de l'affaire : le respectable Orthoboulos
est accusé d'avoir frappé un homme, pour un différend
au sujet de la jeune femme. Le riche citoyen est bien vite acquitté
et tout semble rentrer dans l'ordre... Mais quelques mois plus
tard, on retrouve son corps sans vie dans la chambre d'un bordel.
Alors que déjà les accusations fusent et les rivalités
se dévoilent, Aristote se lance sur les traces du meurtrier,
mettant sa légendaire sagesse au service de la vérité.
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PAUL DOHERTY
Paul Doherty est né à Middlesbrough, dans le
Yorkshire. Il est l'auteur de plusieurs séries historico-policières,
dont notamment : les enquêtes de Hugh Corbett, espion du
roi Edouard Ier, les enquêtes de Télamon, un proche
d'Alexandre le Grand; celles de frère Athelstan, un dominicain
du XIIIe s. (publiées sous le nom de Paul Harding); les
enquêtes de Nicholas Segalla, le voyageur du temps (publiées
sous le nom d'Ann Dukthas); et enfin les aventures de Kathryn
Swinbrooke, apothicaire à Cantorbéry au XVe s. (publiées
sous le nom de C.L. Grace).
Paul Doherty est aujourd'hui professeur d'histoire médiévale. |
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1. La Mort sans Visage
(House of Death), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives»,
n 3738, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi), 382 p. |
En 334 avant Jésus-Christ, le médecin Télamon
est un sujet de curiosité pour l'entourage d'Alexandre
le Grand. En effet, cet ascète aux yeux rêveurs
n'est pas toujours bien compris par les farouches combattants,
braillards et buveurs, qui forment la garde ! Pourtant, rien
n'empêche le souverain de faire appel à lui alors
qu'il s'apprête à attaquer l'Empire perse. Devenu
son homme de confiance, Télamon met son infaillible sens
de l'observation, son honnêteté et son intelligence
pragmatique au service de son compagnon de toujours. Lorsqu'il
le rejoint non loin de Troie, pour enquêter sur la présence
d'un traître au sein de la garnison, deux personnes viennent
d'être assassinées... Tandis qu'à Persépolis,
siège du pouvoir de Darius, roi des Perses, la rumeur
est sur toutes les lèvres : Alexandre approche ! Dans
les deux camps, la tension monte et l'heure de la bataille est
proche.
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2. L'homme sans dieux
(The Godless man, 2002), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands
Détectives», n 3739, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi),
397 p. |
Après avoir écrasé l'armée de
Darius au Granique, Alexandre le Grand s'enfonce dans l'Empire
perse et entre en vainqueur dans la ville grecque d'Ephèse,
ensanglantée par les règlements de comptes depuis
la fuite de la garnison. Quelques jours après son arrivée,
alors que le calme vient d'être rétabli, huit personnes
sont sauvagement massacrées dans le temple d'Héraclès.
Cet événement tragique pourrait mettre en danger
l'autorité souveraine d'Alexandre dans la cité,
et il charge le devin Aristandre et Télamon, son homme
de confiance, de mener l'enquête. Leurs soupçons
se portent bientôt sur un mystérieux personnage
nommé le Centaure...
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3. Le manuscrit de Pythias
(The Gates of Hell, 2003), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands
Détectives», n 3860, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi),
381 p.
Victorieux dans les provinces occidentales de l'Empire perse,
Alexandre le Grand arrive aux portes d'Halicarnasse. Derrière
les puissantes murailles de la cité, Memnon le Rhodien, génial
stratège, compte bien résister au siège et
briser à jamais l'élan de l'impétueux Macédonien.
Pourtant, une rumeur prétend qu'il existe un point faible
dans les fortifications de la ville. Une faille que seul le manuscrit
de Pythias, un parchemin crypté détenu par Alexandre,
est en mesure de dévoiler. Alors qu'un scribe chargé
de le décoder meurt mystérieusement, Télamon,
le médecin ami et confident du conquérant macédonien,
tente à son tour de percer les secrets du manuscrit. |
Suite… |
NOTES :
(1) En fait, une adaptation du Beowulf,
où l'ogre Grendell est devenu une tribu de Néanderthaliens
anthropophages survivants de la préhistoire (un géant
hominien cannibale, dans Aux portes de la Nuit)... -
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(2) Michael CRICHTON, Les Mangeurs
de Morts, Mazarine, 1982; rééd. Le 13e
guerrier, Robert Laffont, 1999. - Retour
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(3) Mystères-Magazine,
numéro Hors Série du Grand Prix de la nouvelle
policière, 1953, pp. 18-27. - Retour
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