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Rome
[TV : HBO - BBC]
(Michael Apted, Allen Coulter, Julian Farino, etc. -
EU-GB, 2005)

(page 17/18)

 

Pages précédentes :

Rome, unique objet de mon assentiment...

INTRODUCTION

I. PAVÉS MOUILLÉS, RUELLES INTERLOPES...

II. QUELQUES THÈMES À LA LOUPE

III. NAISSANCE D'UN EMPIRE

IV. LE TRIOMPHE

V. LA LÉGION

VI. UN PEU D'EXOTISME : L'ÉGYPTE GRECQUE

Ô ROME ET CÆTERA... LES PERSONNAGES

DEUX DE LA XIIIe LÉGION : LUCIUS VORENUS - TITUS PULLO

AUTRES PERSONNAGES DE FICTION

LES PROTAGONISTES HISTORIQUES

APPENDICES : CLODIA & CLODIUS

Fiche technique et synopsis

Résumés de la première saison

BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE HISTORIQUE

BIBLIOGRAPHIE ROMANESQUE

Colleen McCULLOUGH
Steven SAYLOR
John MADDOX ROBERTS
Patrick WEBER

Sur cette page :

AUTRES POLARS-PEPLUMS

A. LES PRÉCURSEURS

Albert du BOIS

1. Ecrit avec le sang de Rome
2. «Le secret de la Villa des Trois Cyprès»
3. «Le dernier vol de l'Alouette»
4. Aux portes de la Nuit
5. «Corsica»
6. «Le sourire du roi des Juifs»

Frédéric HOÉ

1. Gare aux flèches, Caius !
2. L'Idylle de l'Edile
3. Défends-toi, Calliclès

B. LA BIBLE

René REOUVEN

Tobie or not Tobie

C. L'ÉGYPTE

Agatha CHRISTIE

La mort n'est pas une fin

Lynda S. ROBINSON

1. L'agent du pharaon
2. La place d'Anubis
3. Le retour d'Akhénaton
4. Le prince des Hittites
5. L'étrange mort de Nefertiti

D. LA GRÈCE

Claude MOSSÉ

Meurtres sur l'Agora

Jean-Gérard IMBAR & Bernard BRAQUIN

L'Homme de Feu

José CARLOS SOMOZA

La Caverne des Idées

Margaret DOODY

1. Aristote détective
2. Aristote et les secrets de la vie
3. Aristote et l'Oracle de Delphes
4. Aristote et les belles d'Athènes

Paul DOHERTY

1. La Mort sans Visage
2. L'homme sans dieux
3. Le manuscrit de Pythias

Pages suivantes :

E. L'EMPIRE ROMAIN

 

Forum consacré à la série Rome

 

AUTRES POLARS-PEPLUMS

A. LES PRÉCURSEURS

Mentionnons d'abord une curieuse anthologie : Claude LEROY & Roger MARTIN, Récits noirs de l'Antiquité, Ed. L'Instant, 1987, 306 p., rassemblant des extraits d'Homère, Esope, Hérodote, Thucydide, Lysias, Cicéron, Salluste, Pétrone, Tacite, Plutarque, Pline le Jeune, Suétone, Achille Tatius, Apulée, Héliodore - présentés dans la perspective du roman noir.

dernier vol de l"alouette - a du bois port de lutece - de becque villa des 3 cypres - a du bois

Deux fascicules des aventures de Saphos Mélambris par Albert du Bois - «Le Dernier vol de l'Alouette»
et «Le Secret de la Villa des Trois Cyprès», publiés par La Petite Illustration.
Au centre : le port de Lutèce, illustration de Maurice de Becque («Le Dernier vol de l'Alouette»)

 

ALBERT du BOIS

Un bon tiers de son œuvre classicisante a pour cadre l'Antiquité; un autre tiers est politique et réfère à la défense de l'identité wallonne. Le comte Albert du Bois d'Enghien (Ecaussines-d'Enghien, 4 septembre 1872 - Bruxelles, 3 décembre 1940) serait entré à l'Académie française s'il en eut adopté la nationalité, ce qui pour lui n'avait aucun sens : les Wallons sont Français de nature.
Au théâtre, il est l'auteur d'un Cycle des Douze Génies (1913-1920) mettant en scène Homère, David, Juvénal, Démosthène, mais également Rabelais, Byron, Cervantès, Shakespeare, Voltaire et Victor Hugo... Dans le domaine du roman, on lui doit Les civilisations mortes - Amours antiques (1895 [rééd. : Athénienne, 1897]); Leuconoé (1897), le poète Tyrtée à Sparte; Sous les Lauriers roses (1898), scènes de la vie antique où l'on rencontre Homère et Aristote; L'Amant légal (1901), mœurs spartiates; Les quatre bustes du temple de l'amour (1922).
Cet ardent précurseur du mouvement wallon et patriote rattachiste est, par ailleurs, auteur d'une curieuse série criminelle dont l'action se passe sous Tibère, Claude et Néron - les Romans de l'Hécatombe - dont le héros Saphos Mélambris est une sorte d'Arsène Lupin en péplum. Nous ne pouvons mieux le présenter qu'en citant la notice du Dictionnaire d'histoire de Belgique d'H. Hasquin (Hatier, 1988) : «Diplomate et écrivain, militant wallon (...). Docteur de droit de l'université catholique de Louvain (1895). Il est secrétaire de la Légation belge à Londres lorsque paraît son roman Belges ou Français ? Dans cet ouvrage édité en 1903, il dénonce la sujétion des Wallons aux Flamands : ceux-ci ne font d'ailleurs que succéder aux Hollandais, Autrichiens et Espagnols qui ont occupé la Wallonie. L'âme française des Wallons doit les porter à vouloir le retour à «l'œuvre de Quatre-vingt-treize» et la destruction des accords internationaux de 1814 et 1830. Il développe la même thèse dans le Catéchisme du Wallon, largement diffusé en cette même année 1903. Si son nom symbolise bien sûr le courant irrédentiste français du Mouvement wallon, l'influence d'Albert du Bois s'exerce également sur d'autres ténors : Albert Mockel, Jules Destrée, Hector Chainaye, Emile Jennissen... Membre du Congrès de 1905, il représente Nivelles à l'assemblée wallonne depuis 1913. Il soutient enfin l'abbé Jules Mahieu et son parti wallon indépendant.»

 
roi ds juifs - a du bois roi ds juifs - de becque

Dans «Le Sourire du roi des Juifs», Saphos Mélambris rencontre le roi Hérode
(cv. de La Petite Illustration et illustration de M. de Becque)

 
1. Ecrit avec le sang de Rome, éd. E. Fasquelle, 1922, 12­, 273 p.
Présentées comme la traduction d'un manuscrit grec original : les mémoires de l'Athénien Saphos Mélambris. Les Romains, au cours d'une opération de police un peu brutale dirigée contre Corinthe, ont délibérément fait périr Paphia, l'épouse adorée de Saphos. Celui-ci jure d'offrir aux mânes de sa compagne la vie de cent Romains soigneusement choisis par lui, parmi les citoyens les plus marquants de cette Rome impérieuse qui tient sa patrie asservie et qu'il poursuit d'une haine implacable.
Le Cycle des Romans de l'Hécatombe est consacré au récit de ces meurtres que le Grec accomplit, non point par des moyens grossiers et violents, mais conformément à ce génie de finesse, de ruse, voire de fourberie, que la tradition se complaît à attribuer à sa race, en se faisant le serviteur des vices de ses victimes, en favorisant le développement des mauvaises passions qui sont en leurs âmes, en intervenant habilement pour paralyser l'influence salutaire de leurs vertus.
2. «Le secret de la Villa des Trois Cyprès», La Petite Illustration, n­ 260, 17 octobre 1925, 39 p., ill. Georges Leroux;
3. «Le dernier vol de l'Alouette», La Petite Illustration, n­ 390, 14 juillet 1928 sq., 59 p., ill. Maurice de Becque, contant les aventures de Saphos Mélambris en Gaule Transalpine;
4. Aux portes de la Nuit (d'abord annoncé sous le titre L'Ouroutoucrisse), éd. Calmann-Lévy, coll. du Prisme, 1929
Où l'on va retrouver Saphos Mélambris en Germanie, dans une étrange aventure à la recherche d'une sorte de big foot, l'«Ouroutoucrisse», qui préfigure le roman de Michael Crichton, Les Mangeurs de Morts (Eaters of the Dead) (1) - d'où sera tiré le film de John McTierman, Le 13e guerrier (1999) (2);
5. «Corsica», La Petite Illustration», n­s 596 et 597 - Roman, n­s 276 et 277, 8 et 15 octobre 1932, 4­, 64 p., ill. Maurice de Becque

6. «Le sourire du roi des Juifs», La Petite Illustration, n­ 390, 4 mai 1935, 30 p., ill. Maurice de Becque, contant les aventures de Saphos Mélambris à la cour du roi Hérode...

(Egalement annoncés dans le «Cycle de l'Hécatombe», mais à notre connaissance jamais parus : Le crime de la Forêt d'Arpinium et La disparition de la Triumphalis.)

FRÉDÉRIC HOÉ

Un premier texte d'énigme fut publié sous son nom véritable (Pierre-F. COUNILLON) dans Mystère-Magazine (3) : «Hardi légat» (1953). L'action de «Hardi Légat» se situe à Lugdunum sous Néron, dans le cadre de la IXe légion. Professeur de lettres à Alger, l'auteur, annonçait un premier roman en préparation : Série noire antique, dont l'action se situerait également sous Néron. Ce deviendra, sous le pseudonyme de Frédéric HOÉ, Gare aux flèches, Caïus !, paru chez Marabout, dans la collection «Le Gibet», et bientôt suivi de deux autres titres.

 
idylle de l'edile - frederic hoe gare aux fleches - frederic hoe callicles - frederic hoe
 
 
1. Gare aux flèches, Caius ! (De minimis non curat praetor), Le Gibet, n­ 3, 1955
Affronter trois enlèvements, vingt assassins - et la colère de Néron. Quelle mission pour Caius !
Le préteur urbain Caius Fonteius Atticus démêle une sombre histoire de roitelet arménien kidnappé par un ambassadeur parthe, dans la Rome de Néron (qui n'est nullement présenté comme un empereur sanguinaire). Le «policier» est un préteur.
Dessiné par Martine Berthélemy sur un scénario de Pierre Fallot, Gare aux flèches, Caius a été publié en bandes dessinées dans Le Journal de Mickey, n­s 395 à 418, 20.12.1959-22.05.1960.
2. L'Idylle de l'Edile, Le Gibet, n­ 12, 1956
A travers meurtres, incendies et émeutes, l'édile - ce subtil policier de Néron - se faufile dans les jardins de Rome... sans se mouiller. Nous retrouvons le Caius de Frédéric Hoé toujours aussi insouciant et dynamique, véritable Lemmy Caution en toge blanche.
L'édile Caius Domitius Ænobarbus, cousin de l'Empereur Néron, dénoue une affaire de tueurs à gages (gladiateurs) au service d'une faction politique. Le «policier» est, cette fois, un édile.
3. Défends-toi, Calliclès, Le Gibet (éd. Marabout), n­ 17, 1957
A Athènes, pendant la Guerre du Péloponnèse; le «policier» est... l'accusé lui-même, un simple citoyen qui ne désire pas boire la ciguë.
400 ans av. n.E., dans la démocratique Athènes, l'amour et l'argent étaient, comme aujourd'hui, les plus puissants mobiles du crime.
Dans une société où les jugements étaient sommaires et la police mal faite, il faudra que Calliclès conduise l'enquête policière pour n'être pas contraint, en fin de compte, de boire la ciguë, et qu'il mette à profit sa connaissance du pancrace. Ce qui nous vaut un roman noir au pied de l'Acropole.
B. LA BIBLE
RENÉ REOUVEN
Tobie or not Tobie, Denoël, 1980
L'enquêteur est Tobie, le fils de Tobit (qui a donné son nom au «Livre de Tobit», un deutérocanonique du IIIe s., écrit en grec), ce qui situe l'action en -721 pendant la déportation à Ninive.
C. L'ÉGYPTE
AGATHA CHRISTIE
Faut-il encore rappeler que la mère d'Hercule Poirot et de Miss Marple était, à la ville, l'épouse de l'assyriologue Max Mallowan (fouilles en Irak : Ur, 1930; Ninive, 1931 et 1933; Syrie, 1934; Chagarbazar, 1935) ?
(Cf. Simone ZAKRI-LAFLEURIEL, «L'archéologie dans les romans d'Agatha Christie», Archéologia, n­ 336, juillet-août 1997, pp. 62-66.)
La mort n'est pas une fin (Dead Comes as the End (1945)), Lib. des Champs-Elysées, coll. Le Masque, n­ 511, 1955 (trad. Michel Le Houbie)

Le policier de service n'est autre qu'Imhotep, l'architecte de Sakkara (IIIe Dyn.).

LYNDA S. ROBINSON

Au temps de Toutankhamon, les enquêtes du seigneur Meren

1. L'agent du pharaon (Murder at the God's Gate, 1995), Labyrinthes, Librairie des Champs Elysées, n­ 30, 1998

Dans l'Egypte ancienne, le roi est élevé au rang de Dieu vivant, et qu'importe son âge ! Son grand talent doit alors consister à s'entourer d'hommes fiables pour le guider.
Mais Touthankamon, souverain d'Egypte à quatorze ans, n'a pas eu le choix de tous ses conseillers; et tandis que certains lui sont tout dévoués, d'autres ne songent qu'à fomenter des révoltes pour affaiblir le trône. Un trône déjà bien ébranlé par d'incessantes guerres contre les Hittites...
Heureusement, il est un proche du jeune roi que corruptions et complots atteignent sans l'étourdir. Ce n'est pas pour rien que le seigneur Meren est surnommé «les Yeux et les Oreilles de Pharaon»...

2. La place d'Anubis (Murder in the Place of Anubis, 1994), Labyrinthes, n­ 38, 1998

Les nombreux cadavres qui reposent dans la Place d'Anubis n'étonnent aucun des habitants de Thèbes. C'est là que chaque jour, le prêtre Raneb prépare les défunts à leur dernier grand voyage.
Mais le corps découvert sur la table d'embaumement de Dame Shapou, enfoui dans le natron, n'est inscrit nulle part au registre des scribes...
Et aucun rite du Livre des Morts ne fait mention du couteau d'obsidienne profondément enfoncé dans sa gorge...
Alors que les menaces autour du Pharaon se précisent chaque jour davantage, le Seigneur Meren doit sonder les âmes des morts pour mieux éclairer les secrets des vivants...

3. Le retour d'Akhénaton (Murder at the Feast of Rejoicing, 1996), Labyrinthes, n­ 50, 1999

En cette cinquième année du règne de Toutankhamon, aucune sépulture n'est à l'abri des voleurs, pas même celle de l'illustre Akhenaton.
Aussi Pharaon charge-t-il Meren d'escorter la momie de son frère hérétique jusqu'au temple de Baht. L'heure n'est alors plus à la rancœur : Meren doit obéir et oublier qu'Akhenaton fut responsable de l'assassinat de son père.
Mais avec le corps de son ennemi, il ramène la mort au sein de la famille. Akhenaton continuerait-il de faire peser une malédiction sur les proches du seigneur Meren, ou serait-ce là un cruel complot contre le Pharaon ?

.4. Le prince des Hittites (Eater of Souls, 1997), Labyrinthes, n­ 71, 2000

Alors que Toutankhamon tente, malgré son jeune âge, de gouverner son royaume en digne descendant du dieu Rê, des révoltes ne cessent d'éclater aux confins de la Haute et de la Basse Egypte.
Jusqu'au prince Hittite, en délégation à Memphis, qui se permet, lors d'une audience, d'adresser directement la parole à Pharaon, faisant preuve de la plus extrême des insolences.
Mais le diplomate paiera cher son attitude audacieuse. Après cinq cadavres éviscérés dans les rues de la ville, c'est au tour du Hittite effronté d'être retrouvé mort, victime semble-t-il de la déesse Ammit au museau de crocodile...
Alors que la guerre menace chaque jour davantage, le seigneur Meren doit affronter un criminel que tous désignent comme venu de l'au-delà.

5. L'étrange mort de Nefertiti (Drinker of blood, 1998), Ed. du Masque (Labyrinthes), Librairie des Champs-Elysées, s.n., 2001

Quand Akhenaton l'hérétique succède à son père, le prospère Amenhotep III, le trouble s'installe dans les deux royaumes d'Egypte : le clergé est bousculé, les dieux vacillent sur leur piédestal et les intrigues de palais se multiplient.
Nefertiti, la belle et douce épouse de Pharaon, a reçu pour mission, malgré son jeune âge, de tempérer la folie religieuse de son époux. On la retrouvera morte, probablement empoisonnée.
Plusieurs années après la fin du règne d'Akhenaton, alors que le calme est revenu et le culte d'Amon rétabli, le seigneur Meren rouvre les plaies encore fraîches du royaume. Meren soupçonne non seulement qu'on l'a assassinée, mais que le coupable est un membre influent de la cour. Alors, «les Yeux et les Oreilles de Pharaon», comme on appelle le puissant Meren, choisit de poursuivre son enquête en secret. Mais ses adversaires semblent résolus à lui mettre des bâtons dans les roues. Accusé de trahison, de tromperie et de tentative de régicide, Meren doit démasquer les scélérats sans scrupules qui ourdissent sa chute.

 
D. LA GRÈCE

CLAUDE MOSSÉ

Professeur émérite à l'Université de Paris VII, collaboratrice régulière de la revue L'Histoire, Claude Mossé est l'une des plus grandes spécialistes mondiales de l'histoire de la Grèce ancienne, et tout particulièrement du IVe s. Parmi ses nombreux livres, on citera La fin de la démocratie athénienne (P.U.F.), Histoire d'une démocratie : Athènes (Le Seuil), La femme dans la Grèce antique (Albin Michel), Démosthène ou les ambiguïtés de la politique (Armand Colin).

Meurtres sur l'Agora, Calmann-Lévy, 1995, 271 p.

En 349 à Athènes, lors des Dionysies, un scandale éclate au pied de l'Acropole. Devant les spectateurs, le riche Midias frappe l'orateur Démosthène, déjà célèbre pour ses prises de position contre le roi de Macédoine, Philippe.
Le soir sur l'Agora, on commente l'affaire avec passion, particulièrement dans la boutique de l'orfèvre Pamménès, qui avait préparé les ornements de la fête. Or, le lendemain, dans son atelier, on découvre le cadavre du jeune Nicostratos, l'un de ceux qui avaient manifesté avec le plus de vigueur leur indignation et s'étaient déclarés prêts à témoigner en faveur de Démosthène. Aristoclès, le cousin de la victime, devra mener une enquête difficile.

Meurtres sur l'Agora est une leçon d'histoire très divertissante qui nous plonge au cœur de la vie quotidienne à Athènes, du bouillonnement cosmopolite du Pirée au rituel des assemblées, des palestres aux tavernes, d'Aristote à Praxitèle.

JEAN-GÉRARD IMBAR
& BERNARD BRAQUIN

Jean-Gérard Imbar. - Ancien reporter, l'un des membres de la première vague du «nouveau polar» à la Série Noire. Scénariste d'action pour la BD, la télé et le cinéma, il choisit maintenant l'histoire pour ses nouveaux méfaits par personnages interposés.
Bernard Braquin. - Depuis toujours passionné d'histoire, de psychologie et de magie, il est l'auteur de plusieurs romans considérés comme classiques. Il a choisi, cette fois, de faire revivre le berceau de votre civilisation démocratique.

L'Homme de Feu, Carrère, coll. «Histoire Noire», 1987, 216 p.

Athènes au Ve s. av. n.E. est une ville superbe, pleine de monuments, de jardins, de fontaines : c'est le règne de la première démocratie, de l'abondance, de la joie de vivre. Et brusquement des terroristes attaquent. Ils sont prêts à tout pour briser la liberté. Athènes frissonne de peur. La nuit, la cité est morte. Les riches s'enferment dans leurs belles demeures, les miséreux se terrent dans les tavernes, la rue appartient aux policiers. L'un d'eux, Démétrios, le policier roux, «l'homme de feu» enquête avec acharnement, des quartiers résidentiels aux ruelles des bas-fonds parmi les personnages hauts en couleur : un vieux philosophe, une devineresse, des prostituées, des délinquants...
Mais les terroristes frappent, frappent encore. Dans le cœur des citoyens, la peur fait vite place à la haine. On cherche des responsables : les métèques, les barbares, ces étrangers. On se tourne vers Démétrios, et l'homme de feu se bat, seul contre tous !

Dans l'Athènes de Périclès, le «policier» est, cette fois, un des «Onze», le rouquin Démétrios - couleur de mauvais augure - d'extraction démocrate.
Outre les Onze «redoutables» magistrats de la police, et leurs archers scythes, on trouve également à Athènes différents corps répressifs comme les astynomes, fonctionnaires de la police des mœurs (sic) et les rhabdouques ou police du théâtre.
«A Athènes, la police n'intervenait que lorsque les criminels étaient pris en flagrant délit, ou sur plainte d'un citoyen. Leur capture dépendait donc souvent du hasard.» Les Onze font rapport à l'Archonte-Roi et dans les cérémonies officielles, ils revêtent le manteau rouge des magistrats des comptes, des sports ou de l'armée.

JOSÉ CARLOS SOMOZA
La Caverne des Idées (La Caverna de las Ideas, 2000), Actes Sud, 2002, 348 p.

Le corps d'un jeune élève de Platon est retrouvé effroyablement mutilé par des loups. Crime crapuleux déguisé ? Meurtre rituel ? La vérité est ailleurs...
Le fameux «mythe de la Caverne» (PLATON, République, VII, 514 a-b) mis en polar à l'Antique... On pourrait croire à une resucée des douze chapitres des Travaux d'Hercule [Poirot] d'Agatha Christie que cette Caverne des Idées, signée par un psychiatre cubain vivant à Madrid, J.C. Somoza, en douze chapitres également, et dont le protagoniste obèse, le détective athénien - pardon : le «Déchiffreur d'Enigmes» - Héraclès Pontor va tenter de démêler l'écheveau. Ou plutôt, essayer de révéler la vérité au-delà des apparences sur lesquelles s'émousse la perception de nos sens imparfaits. Le grand Platon n'en distinguait-il pas cinq niveaux (le nom, la définition, l'image, la connaissance et l'essence) ?
Deux textes construisent ce polar atypique. L'un émane, semble-t-il, d'un auteur grec écrivant vers les années 380-360 av. n.E., édité par un philologue mort fou dans des circonstances particulièrement glauques. Le second est écrit dans la marge par son traducteur - un «médiocre qui se prend pour un écrivain» - qui, convaincu que le texte recèle une clé de lecture, des images eidétiques (subliminales quoi, pour ceux qui ne seraient pas frottés de philosophie) va petit à petit se voir happé par l'intrigue à mesure que celle-ci se couche sur la feuille de papier étalée devant lui.
Les Douze Travaux d'Hercule Poirot ne seront, bien entendu, qu'une (fausse) piste parmi d'autres, la véritable grille à décoder ne gisant-elle pas plutôt dans Les Bacchantes d'Euripide ? Les Bacchantes, sa dernière tragédie, si différente des précédentes - celle où l'horreur atteint des sommets insoupçonnés !

MARGARET DOODY

Margaret Doody, née en 1939 au Canada, a fait ses études à Centreville, au Nouveau-Brunswick. En 1968, elle obtient son doctorat à Oxford avec une thèse sur Samuel Richardson. Elle enseigne ensuite dans différentes universités américaines (Berkeley, Columbia), avant de devenir, en 1992, directrice du département de littérature comparée à l'université Vanderbilt de Nashville, dans le Tennessee. Auteur de nombreux ouvrages universitaires, elle se fait connaître du grand public en publiant, en 1978, un roman policier, Aristote détective, suivi deux ans plus tard d'une courte nouvelle reprenant ce personnage, Aristotle and the Fatal Javelin.

 
aristote detective - margaret doody aristote - margaret doody aristote - margaret doody
1. Aristote détective (Aristotle detective, 1978), Lib. des Champs-Elysées, coll. Le Masque, n­ 1638, 1981, 254 p. (trad. Marie-Louise Navarro); Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 2695, 1998, 348 p.

Le philosophe Aristote va dénouer une intrigue policière, pendant qu'Alexandre guerroie en Asie.
A l'aube du mois de Boédromion, juste au déclin du solstice d'été à Athènes en 328 av. n.E., un éminent citoyen est brutalement assassiné d'une flèche dans la gorge. Le jeune Stéphanos est rempli d'horreur devant ce spectacle, mais il est encore plus effrayé en écoutant la proclamation publique accusant son cousin Philémon de ce meurtre. Car, selon la loi athénienne, c'est à Stéphanos, plus proche parent mâle de l'accusé, que revient le redoutable honneur de défendre Philémon devant l'Aréopage. Dans son désarroi, il va chercher aide et assistance auprès de son vieux maître Aristote. En racontant son aventure, Stéphanos brosse un savoureux portrait d'Aristote et de ses excentricités, ses enthousiasmes, sa passion pour les poteries et le bon vin. Grâce au philosophe, notre héros fera éclater la vérité.

2. Aristote et les secrets de la vie (Aristotle and the Secrets of Life, 2003), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3657, 2005 (trad. Jacques Guiod)

La femme d'Aristote, Pythias, attend un enfant ! Tout à son bonheur, celui-ci se met en route pour le sanctuaire d'Esculape afin de procéder à un sacrifice. Mais bientôt, des cadavres d'animaux viennent souiller le seuil de plusieurs maisons, Aristote se voit reprocher son origine étrangère, et Pythias meurt en couches. Le philosophe, contraint de quitter Athènes, se rend alors dans les îles, jusqu'en Orient, accompagné de Stéphanos. Mais leur voyage tourne vite au cauchemar quand le capitaine du bateau se révèle être un pirate sans scrupules...

3. Aristote et l'Oracle de Delphes (Aristotle and Poetic Justice, 2001), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3528, 2003 (trad. angl. Jacques Guiod), 346 p.

Athènes. C'est le printemps, le mois d'Anthestérion. Le vieux Phérékratès, riche exploitant de mines d'argent, vient de rendre l'âme, laissant la jeune Anthia aux bons soins de son frère Lysippos et faisant d'elle son unique héritière. Mais tandis que la ville fête les ancêtres au cours de la Nuit des Spectres, la jeune fille disparaît. Le jeune Stéphanos et son maître, le philosophe Aristote, vont devoir résoudre cette étonnante affaire d'enlèvement. On ne sait qu'une chose : le ravisseur et l'héritière, accompagnée de sa jeune esclave, ont pris la direction de Delphes. Le vieux sage et son disciple se lancent aussitôt sur leur piste.

4. Aristote et les belles d'Athènes (Poison in Athens, 2004), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3927, 2006 (trad. angl. Bernard Cucchi), 446 p.

Quand la belle esclave Marylla vient demander à Aristote de défendre son maître, il délaisse le Lycée et s'enquiert sans tarder de l'affaire : le respectable Orthoboulos est accusé d'avoir frappé un homme, pour un différend au sujet de la jeune femme. Le riche citoyen est bien vite acquitté et tout semble rentrer dans l'ordre... Mais quelques mois plus tard, on retrouve son corps sans vie dans la chambre d'un bordel. Alors que déjà les accusations fusent et les rivalités se dévoilent, Aristote se lance sur les traces du meurtrier, mettant sa légendaire sagesse au service de la vérité.

PAUL DOHERTY

Paul Doherty est né à Middlesbrough, dans le Yorkshire. Il est l'auteur de plusieurs séries historico-policières, dont notamment : les enquêtes de Hugh Corbett, espion du roi Edouard Ier, les enquêtes de Télamon, un proche d'Alexandre le Grand; celles de frère Athelstan, un dominicain du XIIIe s. (publiées sous le nom de Paul Harding); les enquêtes de Nicholas Segalla, le voyageur du temps (publiées sous le nom d'Ann Dukthas); et enfin les aventures de Kathryn Swinbrooke, apothicaire à Cantorbéry au XVe s. (publiées sous le nom de C.L. Grace).
Paul Doherty est aujourd'hui professeur d'histoire médiévale.

 
telamon - pul doherty telamon - pul doherty
1. La Mort sans Visage (House of Death), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3738, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi), 382 p.

En 334 avant Jésus-Christ, le médecin Télamon est un sujet de curiosité pour l'entourage d'Alexandre le Grand. En effet, cet ascète aux yeux rêveurs n'est pas toujours bien compris par les farouches combattants, braillards et buveurs, qui forment la garde ! Pourtant, rien n'empêche le souverain de faire appel à lui alors qu'il s'apprête à attaquer l'Empire perse. Devenu son homme de confiance, Télamon met son infaillible sens de l'observation, son honnêteté et son intelligence pragmatique au service de son compagnon de toujours. Lorsqu'il le rejoint non loin de Troie, pour enquêter sur la présence d'un traître au sein de la garnison, deux personnes viennent d'être assassinées... Tandis qu'à Persépolis, siège du pouvoir de Darius, roi des Perses, la rumeur est sur toutes les lèvres : Alexandre approche ! Dans les deux camps, la tension monte et l'heure de la bataille est proche.

2. L'homme sans dieux (The Godless man, 2002), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3739, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi), 397 p.

Après avoir écrasé l'armée de Darius au Granique, Alexandre le Grand s'enfonce dans l'Empire perse et entre en vainqueur dans la ville grecque d'Ephèse, ensanglantée par les règlements de comptes depuis la fuite de la garnison. Quelques jours après son arrivée, alors que le calme vient d'être rétabli, huit personnes sont sauvagement massacrées dans le temple d'Héraclès. Cet événement tragique pourrait mettre en danger l'autorité souveraine d'Alexandre dans la cité, et il charge le devin Aristandre et Télamon, son homme de confiance, de mener l'enquête. Leurs soupçons se portent bientôt sur un mystérieux personnage nommé le Centaure...

3. Le manuscrit de Pythias (The Gates of Hell, 2003), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands Détectives», n­ 3860, 2005 (trad. angl. Bernard Cucchi), 381 p.
Victorieux dans les provinces occidentales de l'Empire perse, Alexandre le Grand arrive aux portes d'Halicarnasse. Derrière les puissantes murailles de la cité, Memnon le Rhodien, génial stratège, compte bien résister au siège et briser à jamais l'élan de l'impétueux Macédonien. Pourtant, une rumeur prétend qu'il existe un point faible dans les fortifications de la ville. Une faille que seul le manuscrit de Pythias, un parchemin crypté détenu par Alexandre, est en mesure de dévoiler. Alors qu'un scribe chargé de le décoder meurt mystérieusement, Télamon, le médecin ami et confident du conquérant macédonien, tente à son tour de percer les secrets du manuscrit.
Suite…

NOTES :

(1) En fait, une adaptation du Beowulf, où l'ogre Grendell est devenu une tribu de Néanderthaliens anthropophages survivants de la préhistoire (un géant hominien cannibale, dans Aux portes de la Nuit)... - Retour texte

(2) Michael CRICHTON, Les Mangeurs de Morts, Mazarine, 1982; rééd. Le 13e guerrier, Robert Laffont, 1999. - Retour texte

(3) Mystères-Magazine, numéro Hors Série du Grand Prix de la nouvelle policière, 1953, pp. 18-27. - Retour texte