site peplums
 
logo peplums

De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator

Page 1/16

 

Sur cette page :

De La Chute de l'Empire romain à Gladiator

I — VOIES PARALLÈLES

1. Introduction

2. Deux films

2.1. Gladiator au fil du kaléidoscope

2.2. La Chute de l'Empire romain au fil du kaléidoscope

2.3. Interlude : les épigones...
Ursus le Rebelle
Centurions contre gladiateurs (Le jour de la vengeance)
La fureur des gladiateurs
Les derniers jours d'un Empire

 

Pages suivantes :

3. A propos de La Chute de l'Empire romain

4. A propos de Gladiator

II — LES PROTAGONISTES

5. Les protagonistes historiques

6. Les protagonistes cinématographiques

Conclusion

III — ANNEXES

7. A propos de la bataille contre les Germains dans Gladiator

8. A propos des combats de gladiateurs (1) :
De l'archéologie au mythe

9. A propos des combats de gladiateurs (2) :
Les gladiateurs au cinéma

10. Bibliographie historique

IV — FICHES TECHNIQUES

11. La Chute de l'Empire romain

12. Gladiator

V — CHRONOLOGIE

13. Chronologie du déclin de l'Empire romain

VI — FILMOGRAPHIE

14. Filmographie des gladiateurs

 

De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator

«De commodo et de incommodo»...

  What we do in life... echoes in Eternity !
Ce que nous faisons dans la vie résonne dans l'Eternité !

Dans la hiérarchie des empereurs romains fous, dépravés et sanguinaires, Commode vient juste après Néron et Caligula et précède immédiatement Domitien, puis Héliogabale. L'ironie du destin veut que cet empereur romain si mal nommé ait succédé à un père - Marc Aurèle - qui passait pour un modèle de philosophe stoïcien. Exprès pour le contraste ?

Dans l'échelle du temps, par contre, les julio-claudiens Caligula et Néron, et le flavien Domitien font partie de ces «douze césars» conspués par les Antonins usurpateurs à travers l'organe de cette mauvaise langue de Suétone, qui d'ailleurs fut le secrétaire de l'un d'eux (Trajan). Quant à Héliogabale, c'est autre chose... c'est toute la débauche d'un Orient lascif mystico-sexuel, peuplé d'androgynes et d'eunuques de sérail... Entre ces deux pôles se tient notre ami Commode (161-192) dont une chronologie courte place le règne à l'origine du «Bas Empire» (192-395 [1]).

Avec Commode, justement, s'achève la dynastie des Antonins, que l'on nomme aussi les «Adoptés». Chez les sages «empereurs antonins» la règle était de se choisir un successeur parmi les collaborateurs éprouvés et méritants. C'est Marc Aurèle qui rompit avec cette tradition, en faveur de son fils Commode. En fait, était-il encore un «Antonin» puisqu'à dix-neuf ans il accéda à l'Empire par filiation héréditaire ?

Commode, fou, cruel, dépravé ? Ne serait-il pas plus logique en reconnaître en lui - après Domitien et avant Héliogabale - un précurseur de ce dominat qui allait s'imposer avec Dioclétien (2) et continuer avec ses successeurs, les empereurs chrétiens ? Un dominat dont, en son temps, Caligula avait tenté d'esquisser une première épure...

 

chute empire romain - commode

Sous l'autorité de la Louve romaine, l'empereur Commode...
(La chute de l'Empire romain)

I - VOIES PARALLÈLES

1. Introduction

«Après trente-cinq ans d'absence [au grand] à l'écran, le péplum est de retour !» Le slogan qui accompagna la sortie de Gladiator en juin 2000, faisait peu de cas des années '80 et de réalisations aussi estimables que Caligula et Les Antagonistes (Masada), sans oublier, de Moi Claude, Empereur (1977) à Anno Domini (1984), les mini-séries TV ! En fait, la vidéo et la télévision conjuguant leurs efforts, les afficionados n'avaient jamais eu autant l'occasion de voir ou revoir des péplums que ces deux dernières décennies.
Jules César, Pompée, Crassus et Cléopâtre, sans oublier Vercingétorix et Boadicée, avaient même trouvé le moyen de s'égarer sur les plateaux de Xena, la Princesse guerrière, série qui fit un malheur aux Etats-Unis pendant cinq saisons, même si, pour un public européen, ses aventures parurent bien puériles.

——oOo——

Pour être resté fidèle à la mémoire de Marc Aurèle, le général Maximus est tombé en disgrâce et condamné à mort par le nouvel empereur, Commode. Vendu comme esclave à un maître de gladiateurs, il devient un champion de l'amphithéâtre et revient à Rome, bien décidé à se venger du despote. Après trois semaines de distribution aux Etats-Unis, le film avait déjà remboursé son prix de revient (103 millions de dollars). Avec un public à 50 % féminin malgré la débauche de violence qui éclate à l'écran, l'«effet Russell Crowe» - le flic de L.A. Confidential - avait frappé !

 

gladiator - esclaves

Un nouveau contingent d'esclaves voués à la boucherie vient d'arriver à Zucchabar (Gladiator)

 

Gladiator empruntait largement à Spartacus (1960) et, surtout, à La Chute de l'Empire romain (1964). Pour ce dernier film, le producteur Samuel Bronston s'était ruiné à reconstituer le Forum romain tel que nous le connaissons le mieux - celui du IVe s. -, si bien qu'après que l'Américain eut mis la clé sous le paillasson, le Gouvernement espagnol en fit une attraction touristique. Ce décor était encore debout en 1966 quand Richard Lester vint y tourner Le Forum en folie.

 

spartacus - kirk douglas

Dans le Spartacus de S. Kubrick, les tags de couleur servent à indiquer les parties vulnérables du corps : les rouges sont mortels; les jaunes mettent hors de combat; les bleus paralysent. Dans Gladiator, la marque de couleur a une autre fonction : elle distingue les éléments médiocres de ceux qui ont du mordant...

 
Ridley Scott, au contraire, s'est offert Rome à relativement bon marché grâce aux images de synthèse - le miracle de l'infographie ! On aimerait préciser qu'en axant tout sur la reconstitution du Forum, en 1964 Bronston sous-tendait un propos politique en rapport avec le dégel des relations Est-Ouest. Tandis que Ridley Scott, dans son remake, mettra plutôt l'accent sur le Colisée et ce qu'il représente encore pour nous : soit une réflexion philosophique sur le rapport entre le pouvoir et le spectacle.
 

2. Deux films

2.1. Gladiator au fil du kaléidoscope

Avec Gladiator, la caméra plonge dans un passé oublié. Avant de tourner le film, le pauvre Joaquin Phoenix - interprète de l'empereur Commode - n'avait, paraît-il, jamais entendu parler de Rome et espérait garder ses «Nike» sur le plateau ! Un passé oublié, fantasmatique, rêvé. Celui de cette antiquité romaine qu'au XIXe s., les maîtres de la «peinture archéologique» - les Gérôme, Alma-Tadema et autres Chassériau - avaient tenté de retrouver.

D'emblée Ridley Scott et ses collaborateurs artistiques vont essayer d'en reconstituer la cruauté et la barbarie avec, pour mettre le spectateur en condition, une première scène-choc : la bataille contre les Germains. On y verra les légionnaires romains engoncés dans des panoplies du IIe s. de n.E., plus médiévales qu'académiques : oublions les cuisses dénudées et bronzées jaillissant du rouge écarlate des tuniques dans les péplums italo-américains des Sixties.

Etoffes sombres ou rouille, manches longues, pantalons de bure, écharpes effilochées, silhouettes trapues bardées de plaques de fer. Même les casques évoquent davantage le XVIIe s. et la guerre civile anglaise de Cromwell. Nous sommes en Germanie, dans la gothique cathédrale d'une sombre et inquiétante forêt. Un petit parfum d'Apocalypse Now dans l'air frisquet du matin.

— Est-ce que tu sens ?
— Quoi ?
COLONEL KILGORE (avec exaltation) :
Le napalm, Fils ! (Satisfait :) Y a rien qui sente bon comme ce truc-là. J'aime l'odeur du napalm au petit matin. (Nostalgique :) Une fois, on avait lâché une chiée de bombes. Arrosé pendant douze heures durant. Et quand on est allé voir, on n'y a pas trouvé un macchab de Viêt. Y en avait plus un seul. (Avec ravissement :) Ca embaumait ! (Rayonnant :) Cette essence, ça sentait bon. La colline sentait. Ca fleurait... la victoire !
(Prophétique - mi-amer, mi-confiant :) Un beau jour, la guerre finira...
[Apocalypse Now, VF]

Une terre calcinée, napalmisée, au noir de laquelle se superposera, à la tombée du soir, le blanc linceul de la neige. Le feu a purifié et la neige a enseveli, effacé le vieux monde. Sur cette page redevenue vierge, Ridley Scott va en écrire une nouvelle, un palimpseste. La page d'un Marc Aurèle qui veut rétablir la république - ce qui certainement correspond davantage à une aspiration contemporaine qu'à une réalité historique précise (en 2000, Bush jr est élu président au terme d'élections dont la conduite fut plus que discutable; depuis nous savons où cela mena).
Mais, en bon stoïcien, Marc Aurèle savait faire la part des choses entre l'aimable philosophie qui guidait sa vie personnelle, et les réalités du pouvoir qui le contraigni-rent à vingt-et-une années de guerre pour un règne de 25 ans.

Cette bataille est spectaculaire et prenante (même si, sur certains détails, militairement discutables), dans la fulgurance des effets pyrotechniques (l'«effet Pompéi») et la brutalité des corps à corps. Une fois de plus, le général Maximus aura fait preuve de ses talents. Maximus, le général préféré de l'empereur Marc Aurèle, le commandant des Légions «Felix», dont l'emblème est un félin, n'aspire qu'à retourner sur ses terres, moissonner ses champs. Cette terre, il l'aime, il la hume, la pétrit entre ses doigts, s'en frotte les paumes avant chaque bataille décisive. Avant d'empoigner le glaive. Ense et arato, comme aurait dit un certain maréchal Bugeaud. Des généraux pareils, Rome n'en avait sans doute plus guère produit depuis les temps fabuleux de Cincinnatus et de Camille. Aux temps glorieux de la république...

Puis arrive le fourgon princier, une espèce de «command car» blindé (enfant, j'ai eu à peu près le même, version kaki, en Dinky Toys). Commode et Lucilla, donc. Un peu de féminité. Des étoffes colorées, très XIXe s. puisque c'est Alma-Tadema (1836-1912) qui a inspiré les costumiers. Une ambition déçue aussi, celle du prince Commode, qui n'a pas les vertus attendues par son philosophe de père (sagesse, justice, force d'âme, tempérance), mais cultive plutôt : l'ambition qui tend au perfectionnisme, l'ingéniosité, le courage... mais pas sur les champs de bataille (!), le dévouement envers sa famille, envers son père...
L'amour de sa famille, hum ! Il compense la froideur que lui témoigne son père (3) en reportant toute sa tendresse sur sa sœur Lucilla, qu'il poursuit d'une passion incestueuse.

Il ne se laissera pas spolier !

... Et c'est la déchéance du général, qui néanmoins réussit à fausser compagnie à ses bourreaux dans une exhibition d'arts martiaux digne des meilleurs films de sabre de Hong Kong. On aimerait quand même savoir comment Maximus, tenant à peines mains la lame de sa spatha par la partie la plus tranchante, affûtée comme un rasoir, s'y prend pour l'enfoncer dans la gorge du prétorien qui, derrière lui, s'apprêtait à lui rompre le mœlle épinière. Ses doigts ensanglantés laissent entendre que ce ne fut pas sans se faire quelques coupures, mais selon nous il aurait dû y laisser tous ses doigts. Enfin, c'est le propre d'un swashbuckler d'accomplir des exploits hors du commun. Pour l'anecdote, Russell Crowe se plaindra néanmoins de s'être payé une déchirure musculaire au cours du tournage de certaine scène d'action.

Général respecté, ami de l'Empereur dans les brumeuses terres du nord, Maximus, une fois descendu sous l'implacable soleil de l'Afrique, n'est plus rien. Rien, sinon un esclave dont la vie a moins de valeur que celle d'une bête fauve dévorée par les tiques.
Pour le divertissement de la populace locale, il s'y révélera être une talentueuse machine à tuer. D'emblée la brutalité s'installe quand, à peine sorti de l'obscur réduit où il était enfermé, à peine posé le pied sur le sable éblouissant de l'arène de Zucchabar, un gladiateur enchaîné a la face défoncée par la boule d'acier hérissée de pointes d'un fléau d'arme. Le sang gicle à travers l'écran et - à la première vision du film -, l'auteur de ces lignes eut bien l'impression que des fragments de cervelle lui étaient tombés sur les genoux. A la première vision, bien sûr. Après, l'impression s'estompe. On s'habitue. Comme le peuple de Rome, blasé et jamais rassasié...

 

gladiator

Gladiator n'est pas l'œuvre d'un archéologue mais d'un peintre, Ridley Scott. En témoigne le sanglant éclairage du marché aux laines que doivent traverser les esclaves voués à la mort...

 

Pour Gladiator, le story-boarder Sylvain Despretz avait dessiné des panoplies de gladiateur tout-à-fait étonnantes, d'une sauvagerie baroque, totalement heroic fantasy. Il en a un peu subsisté à l'écran. Le gladiateur au fléau (4) porte un casque samnite, mais aussi une cuirasse inadéquate. Un autre maniant un trident de rétiaire... amélioré, mais pas de filet, porte un casque tout droit sorti d'Excalibur. Un troisième a revêtu en casque une dépouille de taureau qui semble quelque peu putréfiée. Hallucinant minotaure ! Sans doute pas du plus pratique pour se battre, mais soit ! Ridley Scott n'a que faire des références classiques, des répertoires cataloguant les armaturæ, des rituels réglant les munera comme la pompa, le défilé et la présentation des combattants et de leurs armes. Ni des règles codifiant les duels. Son intention avouée est de ne pas faire un film archéologique, mais un ensemble plausible. Nous sommes à Zucchabar, dans une province africaine de l'Empire (4bis) . (l'image arabisée des Berbères ici donnée est, du reste, un cliché éculé qui a déjà suscité polémique sur le présent site).
En cette lointaine province, les règles d'engagement étaient-elles les mêmes qu'à Rome ? En fait, ces esclaves supposés être des combattants - on les a vus s'entraîner avec Hagen - sont là pour être massacrés purement et simplement par des gladiateurs surarmés. De vrais professionnels, eux. Il nous semble que le réalisateur a mixé le massacre de condamnés à mort de l'heure méridienne (5), avec les duels proprement dits, qui ont lieu un peu plus tard dans l'après-midi, et qui sont le plat de résistance des jeux.
Maximus va faire voir à ces impressionnants matamores que rien ne vaut le sang froid et la technique du légionnaire vétéran.

 

gladiator

 

Après avoir étonné les ploucs de provinciaux, un aussi talentueux technicien de la mort ne pouvait qu'aller à Rome, montrer son savoir-faire à 70.000 «vrais connaisseurs» !
Un miracle de l'infographie dresse devant nos yeux ce fameux Colisée qui, a partir d'ici, va disputer la vedette à Russell Crowe.
C'était-là le point de départ du film : les producteurs n'avaient pas soumis à Ridley Scott un scénario de film, mais une simple reproduction de la toile de Jean Léon Gérôme, Pollice Verso. Tout y est : les couleurs, les éclairages, les rais de lumière filtrant entre les velaria. A se demander si les gens de Mill Film n'ont pas purement et simplement scanné la toile de Gérôme ! Peintre de formation, Ridley Scott se considère comme un minimaliste au niveau des dialogues. «Je fais des films, pas du théâtre»(6). C'est pourquoi Russell Crowe a le verbe sobre («Ils ont dit non !»). Scott fonctionne automatiquement en termes visuels, et l'image du Colisée explose à l'écran. Somptueuse.

Il ne fait pas non plus d'épigraphie. Au fronton de l'école des gladiateurs, on peut lire en latin vicieux l'inscription : «Locus [ou ludus ?] magnus gladiatorus» («Lieu [ou école] des gladiateurs»), mais à gladiatorus (sic) le génitif pluriel gladiatorum aurait été préférable, relève Claude Aziza dans L'Histoire, n° 244. La caméra ne s'attarde guère sur ces inscriptions et nous laisse rarement l'occasion de les lire complètes (ainsi un bref PRIMVM SCV[TVM] (?), qui pourrait être un grade analogue à primus palus). C'est ici que la touche «pause» du lecteur DVD s'avère précieuse. Plus loin, une sorte d'arc qui semble être la porte d'entrée du ludus porte l'inscription Ques quem vicerit occidat (7). Et Michel Dubuisson de noter qu'«il reste quelques erreurs (le fameux «morituri» apparaît deux fois, mais sans doute est-il indéracinable...) et quelques imprécisions (quitte à fabriquer une inscription amusante, ut Roma cadit ita orbis terræ, autant le faire en latin correct et dire terrarum...).»

Nous évoquions les tissus des élégantes de la Belle-Epoque. Lucilla-Connie Nielsen, quant à elle, sort littéralement d'une toile d'Alma-Tadema (Au berceau d'Aphrodite (1908), Du Colisée (1896), etc.). Quand à Russell Crowe, c'est avec un bien curieux casque Art Déco qu'il pénètre dans l'arène, beau comme la calandre d'une Cadillac. Le casque hérissé de pointes lui fait un profil de loup, avec ses paragnathides qui s'avancent comme des crocs. Mais le «loup» n'est-il pas un masque ? Quel est donc le visage qui se cache derrière ce masque, qui est ce personnage qui a perdu jusqu'à son nom, et qu'on ne connaît plus que sous ce sobriquet d'«Espagnol» ?

 

gladiator - maximus

Russell Crowe, «l'Espagnol», et son étonnant casque Art Déco, beau comme la calandre nickelée d'une Cadillac

 

Par la référence à l'Art Déco, nous venons insensiblement d'encore remonter le temps de quelques décennies.
L'«Espagnol» et ses camarades combattent en catervaires (gladiateurs qui se battent en groupe contre un autre groupe). C'est assez rare, au cinéma, de montrer le héros gladiateur combattant au sein d'un groupe (8). Sans doute était-ce l'occasion idéale pour montrer sa capacité fédératrice. D'une demi-douzaine de brutes individualistes qui luttent pour rester en vie, il va faire un groupe uni. Cette soudure, il l'improvise dans l'urgence : «L'un de vous a-t-il servi dans l'armée ? - Oui, moi ! J'étais avec toi à Vindobona», répond une voix. Vindobona. Vienne, où est mort Marc Aurèle. Curieux, car à ce moment l'«Espagnol» n'a pas encore révélé son identité à ses camarades de misère. Passons.
Les affreux mercenaires des «Carthaginois», que tout Rome espère voir être détruits, portent des cottes de maille et des boucliers bien romains; mais ils sont coiffés de casques scandinaves ou sarrasins. Rien qui ressemble à ceux d'une armatura (CLICK & CLICK) connue. Face à eux, les «gentils» romains. Des négresses tirant de l'arc comme des Amazones, montées sur des chars à faux. Elles utilisent également des arbalètes à répétition, une «trouvaille» de Ridley Scott. Leur féminité est mise en relief par des cuirasses de bronze galbant leurs seins arrogants. Pas très romain tout ça, mais - quelque part - ces forteresses roulantes qui tournent autour de Maximus et des «Carthaginois» comme les Peaux-rouges autour du lager des pionniers, semblent rappeler le «Magic Dragon» (9) de la guerre du Viêt-nam, même si leur puissance de feu n'est en rien comparable. On raconte que la colossale puissance de feu de ces mitrailleuses frappait les combattants vietcongs d'une terreur superstitieuse. Mais Maximus en a vu d'autres, il organise ses hommes en colonnes et inflige une solide raclée à ces hachoirs roulants.
Contre la logique de l'Histoire, les «Carthaginois» venaient de vaincre les «Romains» dans la plaine de Zama. Bon enfant, Commode s'en amuse. Mais bientôt le maître de Rome ne rira plus.

 

gladiatrices

 
Rome. Les premières images dans le film l'ont révélée comme un nouveau Nuremberg, vaste esplanade décolorisée, hommage au cinéma de Leni Riefenstahl (Le Triomphe de la Volonté), la cinéaste du IIIe Reich. Là règne Commode, avec l'aide de ses prétoriens tout de noir vêtus, rehaussé de violet. L'allusion est transparente (on croit savoir que les prétoriens, en réalité, portaient du bleu-pourpre).
Dans son souverain mépris de la vie humaine, Rome est une machine à produire des cadavres désarticulés, dont le sable de l'arène boit avidement le sang sous les cris enthousiastes de la foule. Son pouvoir totalitaire, Commode l'exerce à travers le spectacle. Un spectacle qui génère l'hystérie comme dans ces grands-messes nationales-socialistes orchestrées par Albert Speer dans des cathédrales aux colonnes de lumière de huit mille mètres de haut (10). Les jeux du cirque antique. Notre télévision quotidienne. Le pouvoir des médias. Homme de spectacle, Ridley Scott serait-il en train de faire son autocritique ?
 

2.2. La Chute de l'Empire romain au fil du kaléidoscope

A notre première vision de Gladiator, passées les époustouflantes images de la bataille contre les Germains, les premières cinquante minutes du film de Ridley Scott nous avaient passablement irrité. Les allusions visuelles - euphémisme - à Spartacus et la trame de La chute de l'Empire romain étaient tellement évidentes ! Ainsi, par exemple, la scène du peinturlurage des candidats gladiateurs. Dans Spartacus, les couleurs peintes sur le corps des gladiateurs à l'entraînement indiquaient les points faibles de l'adversaire; la même scène se retrouve dans Gladiator, où cette fois elle renvoie à un classement en fonction des aptitudes (11) !

«En grand faiseur d'images qu'il a[vait] été, Scott expérimente des effets d'obturation saisissants, mélangeant caméra 35 et nouveau format numérique (expérience qu'il poussera encore plus loin dans La Chute du Faucon Noir)», notera Sébastien de Sainte Croix (Ecranlarge). Néanmoins les décevants flous et ralentissements «artistiques» qui clôturaient la bataille dans la forêt, les surimpressions et les virages chromatiques des plans oniriques nous cueillaient à froid.
Sans oublier les déclarations de Ridley Scott dans la presse, où il affirmait avoir réinventé un genre cinématographique oublié depuis trente-cinq ans... Prétendait-il barrer d'un simple trait notre mémoire cinéphilique ?
Revenons en 1964 et à La chute de l'Empire romain d'Anthony Mann.

Dans sa forteresse de Vindobona (Vienne, en Autriche) sur le Danube, Marc Aurèle va bientôt mourir. Il est entouré de sa fille aimante, Lucilla - qu'on ne sait pourquoi la VF a rebaptisée «Antonia» -, et de son tribun de général (sic), Gaius Livius Metellus. Les jeunes gens s'aiment, mais Marc Aurèle exige d'eux de nouveaux sacrifices pour la grandeur de Rome et la préservation de l'Empire. Lucilla devra épouser Sohamus, roi d'Arménie, afin de garantir l'Orient contre la menace des Parthes. Et Livius doit accepter le fardeau de lui succéder à la tête de l'Empire, car son fils Commode - cruel et dissipé - n'est de toute évidence pas à la hauteur.

 

vindobona

Le quartier général de Marc Aurèle, à Vindobona (Vienne, en Autriche)
(La chute de l'Empire romain)

 

Arrivent à grands renforts de trompettes Commode et une troupe de gladiateurs, levés en renforts des légions romaines. Retrouvailles des amis d'enfance, Commode et Livius, dont les chars roulent de concert, avant de fraternellement s'enivrer (scène qui rappelle les retrouvailles de Messala et Ben Hur, dans le film de Wyler, et laisse augurer de la suite). Cette scène-là, Stephen Boyd la connaît par cœur, sauf que maintenant il a troqué les cothurnes du «méchant» pour celles du «gentil».

Puis c'est la convocation des délégués de toutes les provinces de l'Empire, et le discours sur sa grandeur fédérative, gage de paix. La Paix Romaine. La Pax Romana. Ou si vous voulez la Pax Americana. Car il ne reste plus au monde que les Barbares de l'Est - les Parthes - et, surtout, ceux du Nord-Est : les Marcomans. Les Barbares d'au-delà du Danube. L'Union Soviétique (12) tapie derrière son Rideau de Fer. Comment les convaincre, ces Popovs, d'adopter le Roman Way of Life et d'enfin se conduire en personnes civilisées ?

 

chute empire romain

La chute de l'Empire romain

 

Légionnaires et gladiateurs s'engagent dans la sombre forêt germanique. Hélas, les gladiateurs - s'ils sont prêts à mourir en pleine gloire, au centre de l'arène éclaboussée de soleil, sous les vivats de la foule - ne sont pas pour autant des soldats endurcis, de ceux qui acceptent sans rechigner privations, marches et contre-marches, et consentent à une mort obscure dans la boue ou la neige. Chargés de jouer le rôle de la chèvre, les mercenaires de Commode laissent s'échapper le loup Ballomar, et il s'en faut de peu que Livius ne réussisse à sauver l'armée.
Le général ordonne la décimation des lâches, ce qui provoque l'irritation de l'arrogant Commode. L'amitié qu'il éprouve pour Livius se transforme en haine, lorsque celui-ci lui fait loyalement part des intentions de l'Empereur à leur sujet. Les deux hommes se défient dans une course de chars le long de ravins escarpés, sur la piste enneigée à travers la forêt - et finissent par en venir aux mains.

Voyant venir le vent, les amis de Commode décident de passer à l'action. L'un d'eux, l'haruspice aveugle Cléandre, partage une pomme avec Marc Aurèle, et la découpe sous ses yeux. Mais il y a du poison sur un côté de la lame, celui qui est en contact avec la moitié offerte à l'Empereur...

Marc Aurèle meurt en prononçant le nom de Livius, mais c'est Commode qui monte sur le trône acclamé par le modeste Livius, lequel désire éviter la crise politique.

 
funerailles marc aurele funerailles marc aurele

Les giboulées de mars aux funérailles de Marc Aurèle (La chute de l'Empire romain)

 

De son côté, le fidèle conseiller de Marc Aurèle, l'affranchi grec Timonidès réussit à convaincre les Barbares de devenir les amis de Rome. Tout le monde le croit stoïcien, mais il est secrètement chrétien. Son stoïcisme lui sera toutefois bien utile lorsque pour éprouver la puissance de son dieu, le chef germain Ballomar lui brûlera la main avec un tison. Convaincu de la supériorité morale du philosophe inspiré par son dieu romain, le barbare renonce à adorer Wotan et vient installer ses pénates dans le nord de l'Italie, à Ravenne.

Mais la révolte gronde dans les provinces d'Orient. L'Arménien Sohamus s'est allié aux Parthes. Devenu généralissime des légions romaines par la volonté de Commode, qui a apprécié sa soumission, Livius marche contre eux. Il tue Sohamus en combat singulier et récupère Lucilla (toujours ça que les Boches n'auront pas !). Mais à Rome, Commode, qui croit entendre rire les dieux, sombre dans son délire paranoïaque. Il voit des ennemis partout. Même le paisible village lète de Ballomar considéré comme suspect, est exterminé. La répression est telle que Livius, écœuré, finit par se joindre aux révoltés et maintenant marche à leur tête contre Rome.

 

chute empire romain

Commode circonvient les proconsuls rebelles (La chute de l'Empire romain)

 

Aux portes de l'Urbs, les agents de Commode distribuent de l'or par chariots entiers aux légionnaires rebelles. Les soldats livrent leurs chefs à Commode, lequel se fait à présent adorer comme un dieu. L'affaire se réglera sur le Forum, où l'on s'apprête à brûler vifs Lucilla et des prisonniers barbares. Le Forum, traditionnel centre du débat politique, à Rome ! Celui du film d'Anthony Mann est particulièrement réussi, mais les décorateurs ont reconstitué en staff celui du IVe s. de n.E. - inspiré de la maquette d'Italo Gismondi (1937) qui se trouve au Musée de la Civilisation romaine, à Rome (E.U.R.),(13) - et le spectateur attentif identifie sans peine la basilique Julia, les Rostres, mais aussi l'arc de Septime Sévère qui ne sera construit là que dix ans plus tard, etc.
On y a juste rajouté une gigantesque main de bronze, dressée comme pour un salut fasciste, et par où apparaît le nouveau «dieu» des Romains qui s'était dissimulé à l'intérieur.

Comme des gladiateurs, Livius et Commode s'affronteront en duel, dans un carré (un cercle, dans Gladiator) délimité par des porteurs de boucliers. Réaffirmation du propos des auteurs : le carré de la version 1964 c'est le Forum en réduction, lieu des affrontements politiques. Le cercle de la version 2000 est à l'image du cirque, le lieu de la confrontation médiatique, le lieu où l'on meurt «en direct» sous les yeux de la foule. Le beau Livius finit par tuer l'empereur dément, et a juste de temps de libérer de ses chaînes la belle Livia; les autres barbares peuvent périr dans les flammes du bûcher allumé par Commode. Happy End.

 

chute empire romain

La chute de l'Empire romain

 
A trente-cinq ans d'écart
Trente-cinq ans plus tard, Maximus, le héros de Gladiator, aura moins de chance, ne survivant à Commode que quelques instants. Mais c'est l'époque qui veut ça ! Le film produit par Samuel Bronston invitait clairement l'Est à abandonner le modèle stalinien, pour adhérer à l'économie de marché capitaliste. Consommez romain. Selon Claude Aziza (14), le coscénariste Ben Barzman - proche du Parti communiste - nourrissait de grands espoirs de la nouvelle ère khrouchtchévienne. Mais en 2000, les Golden Sixties semblent appartenir à une galaxie fort lointaine. On a enfin intégré les «Barbares» dans le Roman Way of Life. Tchernobyl a explosé, le Mur de Berlin s'est effondré, les pays ex-membres du Pacte de Varsovie ont intégré l'Otan et même l'Union européenne. Toutefois, les sous-marins nucléaires ex-soviétiques pourrissent à Mourmansk ou à Vladivostok, quand ils n'oublient pas de remonter à la surface; et les terroristes de tout poil négocient des ogives atomiques avec la mafia russe qui est partout...
 

2.3. Interlude : les épigones...

C'est le propre du cinéma italien de chercher à profiter du lancement publicitaire des grandes machineries américaines pour placer quelques «produits» de série tournés parallèlement. Ainsi, autour de la superproduction de S. Bronston et A. Mann, les sixties vont, dans la Péninsule, inspirer :
Ursus le Rebelle (Ursus, il Gladiatore ribelle), Domenico Paolella, 1962;
La fureur des gladiateurs (I due gladiatori), Mario Caiano, 1964;
Centurions contre gladiateurs / Le Jour de la vengeance (Una spada per l'Impero), Sergio Grieco, 1965.
   

Ursus le Rebelle
Dans Ursus le Rebelle, le sénateur Emilio Leto (Gianni Santuccio) et son fils Settimo (Carlo Delmi) complotent contre Commode et, accessoirement, protègent des esclaves barbares - en l'occurrence le gladiateur Ursus (Dan Vadis) et sa fiancée Armina. Armina est esclave chez Leto, et, bien sûr, est convoitée par Commode (le culturiste Alan Steel). Jalouse pour son couple, Marcia, l'«épouse» de l'empereur, leur vient en aide afin qu'ils s'éloignent. L'empereur doit être poignardé pendant son sommeil. Le complot de Leto échoue et le sénateur est jeté en prison. Ursus combat dans l'arène contre Commode, dont il avait parfait l'entraînement. Il finira par tuer le tyran et avec l'aide de Settimo la paix reviendra sur le Danube.

Il y a au moins ceci d'historique : Commode fut effectivement tué par son entraîneur, qui ne s'appelait pas Ursus, mais Narcisse. Mais Narcisse étrangla l'empereur dans son lit, au lieu de le tuer dans l'arène.

Centurions contre gladiateurs
Le consul Marcus, accompagné de son ami Leto (Renato Rossini), réchappe à une désastreuse expédition contre les barbares du chef Avale qui a pris et pillé la ville de Tarvisium. Commode (Enzo Tarascio) convoite pour sa consommation personnelle une jeune fille qu'a sauvé Marcus etc. Marcia, qui a pris celle-ci en pitié, prépare une révolte de concert avec Marcus. Commode persécute les Chrétiens et fait crucifier le pape Calliste ou Calixte [Sixte], quand les légions reviennent de Germanie.

On y retrouve les personnages - d'ailleurs historiques - de Marcia, Cléandre, Lucilla et Pertinax... ainsi que de l'évêque de Rome, Sixte (condamné aux mines en Sardaigne par un magistrat, pas à la crucifixion, mais gracié par l'empereur à la demande de Marcia).
En somme, ce petit film sans prétention est souvent plus «historique» que la superproduction américaine, puisqu'il fait davantage appel à des personnages connus.

La fureur des gladiateurs
Commode (Mimmo Palmara) a un frère jumeau, Lucio Crasso (Richard Harrison) qui combat en Gaule. Le sénateur Tarruntio (Gianni Solaro) - qui prépare l'avènement de Pertinax (Mirko Ellis) avec la complicité du général Horace Cratico, commandant de la légion de Cilicie - révèle au jeune centurion qui il est réellement. Révolte populaire et duel dans l'arène entre les deux frères; Lucio tue Commode.
Commode avait sacrifié son fidèle préfet du prétoire Cléandre (Piero Lulli) à la colère populaire, mais son successeur Leto (Alberto Farnese) organise la répression pour venger la mort de l'empereur. Lucio le tue aussi, mais ne règnera que deux jours (le temps de tout remettre en ordre dans l'empire (sic)), pour céder sa place à Pertinax.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que dans ce film Lætus n'a pas exactement le rôle qui fut le sien dans la chute de l'empereur-gladiateur. Mais, par ailleurs, il est tout-à-fait exact que Commode eut un jumeau, T. Aurelius Fulvus Antoninus, qui décéda à l'âge de quatre ans. Libre au scénariste d'imaginer une substitution d'enfant, selon la bonne vieille ficelle du roman populaire.

Les derniers jours d'un Empire
L'idée de la chute de l'Empire romain affleure encore dans un quatrième film, dont l'action se situe, semble-t-il, sous Valens, Les derniers jours d'un Empire (CLICK & CLICK) (Il crollo di Roma, 1965). Son réalisateur, Anthony Dawson (pseudonyme d'Antonio Margheriti), était un spécialiste italien des effets spéciaux, aussi mettra-t-il tout son soin à réaliser une maquette du Colisée qui s'effondre suite à un tremblement de terre.

C'était une maquette, heureusement, et comme le Veau d'Or le Colisée est toujours debout, pour la plus grande joie des touristes... et de Ridley Scott qui en fera le principal personnage de Gladiator (2000), opérant ainsi un remarqué retour du péplum.
Le film de Ridley Scott va en effet réactualiser le sujet de La chute de l'Empire romain, mené cette fois avec tout le brio de la technologie infographique.

 

chute empire romain

Suite…

NOTES :

(1) En 395, Théodose scinda l'Empire romain en deux entités administratives : l'Empire romain d'Occident avec à sa tête son fils Honorius, et l'Empire romain d'Orient avec pour empereur son autre fils Arcadius. - Retour texte

(2) Une chronologie longue plus traditionnelle fait démarrer le «Bas Empire» justement avec l'avènement de Dioclétien en 284. On préfère aujourd'hui parler d'«Antiquité tardive», plutôt que Bas Empire (284-476), synonyme de décadence alors qu'il ne fut qu'une période de mutations. - Retour texte

(3) Le film ne le dit pas, mais Commode avait eu un frère jumeau, décédé à l'âge de quatre ans. On sait que cette absence est très perturbante pour le survivant et peut avoir parfois des conséquences catastrophiques sur sa personnalité. - Retour texte

(4) Le fléau d'arme est une arme médiévale, inconnue des gladiateurs et des légionnaires romains. - Retour texte

(4bis) Succabar (Sugabaritum Municipium), est l'actuelle Miliana en Algérie dans la vallée du Chélif, au sud de Rusucurru et à l'ouest de Tubusupte. Donc une ville de l'intérieur de la Mauritanie Césarienne (ou occidentale) - dont la capitale était Cherchell [Iol ou Caesarea, la patrie du roi Juba qui épousera Cléopâtre Séléné, fille de Marc Antoine et de Cléopâtre VII]. Dans l'Antiquité, Jughurta y trouvera refuge, tout comme au XIXe s. l'émir Abdelkader. - Retour texte

(5) En fait, tout le monde à Zucchabar ignore qui est réellement Maximus, général en disgrâce condamné à mort par l'empereur Commode. Pour son propriétaire Proximo, il est un simple esclave razzié par des trafiquants locaux - donc, certes pas un condamné à mort, mais un gladiateur qui représente une certaine valeur marchande.
Envoyer des «gladiateurs» enchaînés, même considérés comme médiocres, se faire massacrer par des «pros» suréquipés est non seulement contre-productif, mais relève d'une procédure tout-à-fait illégale ! - Retour texte

(6) Ciné-Live, n° 36, p. 58. - Retour texte

(7) Photo dans Science & Vie-Junior, n° 130, juillet 2000, pp. 54-55. - Retour texte

(8) En fait, le catervarius (de caterva, «troupe», «bande») est-il réellement un gladiateur, lequel par définition pratique le combat singulier sous l'œil attentif d'un doctor, et selon des règles d'escrime très codifiées ? - Retour texte

(9) Le Gunship AC-47 «Spooky», équipé sur son flanc gauche de trois miniguns tirant chacun de 2.000 à 6.000 coups à la minute. En trois secondes d'arrosage, le «Dragon Magique» plaçait 10 projectiles par mètre carré dans une surface de la dimension d'un terrain de football.- Retour texte

(10) Cent cinquante projecteurs de DCA, à Nuremberg. - Retour texte

(11) Cl. AZIZA, L'événement du jeudi, n° 31, 15-21 juin 2000, p. 22. - Retour texte

(12) N'oublions pas que le producteur Samuel Bronson est d'origine russe. - Retour texte

(13) Cf. M. ÉLOY, «Architecture et péplum. La cité antique, ou Le pouvoir de l'imaginaire», in «Architecture et cinéma», CinémAction, n° 75, 2e trim. 1995, et M. ÉLOY, «La vision critique du péplum : le problème de la reconstitution», in «Revivre le passé grâce à l'archéologie / L'archéologie expérimentale», Les dossiers d'archéologie, n° 216, Faton éd., septembre 1996. - Retour texte

(14) Claude Aziza in «Requiem», dans l'édition en coffret 3 DVD : Le Cid / La chute de l'Empire romain / Anthony Mann (bonus). - Retour texte