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De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator
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5.5.
et alii...
5.5.1. Autour de Marc Aurèle
Choisis parmi d'autres, voici quelques personnages de l'entourage
de Marc Aurèle. Le cinéma en a retenus quelques
uns... Ainsi, dans La chute de l'Empire romain, parmi ces
fugitifs seconds rôles dont le spectateur ne risque pas
de retenir les noms, on aurait - peut-être - pu reconnaître
dans ces «patriciens amis de Commode» Julianus
(Eric Porter), Niger (Douglas Wilmer) et Claudius
(Peter Damon) respectivement Didius Julianus,
à moins que ce ne fusse son préfet du prétoire
Julianus qu'il fit
exécuter, C. Pescennius Niger et M.
Claudius Fronto ou Ti. Claudius Pompeianus.
Si l'on n'identifie pas Polybius (Andrew Keir), le tribun ami
de Livius, son collègue Victorinus (George Murcell)
pourrait bien être Aufidius Victorinus.
Enfin, nous ne voyons pas trop bien à qui peut correspondre
Cornelius (Michael Gwynn), le préfet du prétoire
: certainement pas M. Cornelius Fronto, le
fameux écrivain Fronton, mais peut-être bien l'ancien
préfet du prétoire de Marc Aurèle : Cornelius
Furius Victorinus, décédé une dizaine
d'années avant que ne commencent les événements
rapportés par le film.
Nous abandonnerons à la sagacité du visiteur le
soin d'identifier le proconsul d'Egypte Virgilianus (Normann Wooland)
de même que le gouverneur de Syrie Marcellus (1)
(Virgilio Texera). Quand aux sénateurs Marius (Guy Rolfe)
et Cæcina (Finlay Currie), ils risquent de ne pas avoir
plus d'authenticité que leurs collègues Falco (David
Schofield) et Gracchus (Derek Jacobi) dans Gladiator.
Alexander Péploplaton (120-ca
180), rhéteur né à Séleucie de Cilicie.
Secrétaire de la chancellerie grecque en 175.
Annius Rupilius Libo, cousin germain de Marc Aurèle.
Arnuphis (ou Harnouphis), mage égyptien attaché
à l'armée, conseiller de Marc Aurèle. Prêtre
d'Hermès aérien (c'est-à-dire Thot-Shou).
Aufidius Victorinus
Intime de Marc Aurèle, C. Aufidius
Victorinus fut avec lui un disciple de Fronto, dont il devint
également le gendre. Vainqueur des Chattes, vétéran
de la guerre parthique, il était, comme gouverneur de diverses
provinces, connu pour son intégrité. Préfet de
la Ville en 180, deux fois consul (consul suffect en 155, consul
bis en 183).
Son fils, M. Aufidius Fronto, fut consul en 199.
Avidius Cassius
Avidius Cassius, l'usurpateur qui tenta de prendre la succession
de Marc Aurèle malade et que l'on croyait mort (en 175),
était un homme intègre et sévère (2),
qui agit semble-t-il avec l'assentiment de l'impératrice
Faustina. Un de ses centurions l'assassina trois mois plus tard,
mais Marc Aurèle - qui l'estimait - pardonna à sa
mémoire et à ceux qui l'avaient suivi. Et il interdit
au Sénat d'exercer des représailles contre sa famille.
A l'écran
Ce qui n'empêcha pas le rancunier Commode, une fois
au pouvoir, de faire brûler vifs femme et enfants («Avidius
Cassius», in Hist. Aug., XIII, 7) (et c'est
ce qui arrivera effectivement à Maximus, dans Gladiator,
au prix d'un petit réaménagement romanesque et
d'un petit coup de pouce chronologique. Il est clair qu'Avidius
Cassius a partiellement contribué à définir
la personnalité du swashbuckler incarné par
Russell Crowe).
L'hypothèse d'une tentative d'usurpation réussie
par Avidius Cassius, qui jugule définitivement la montée
du christianisme, a été prise comme point de départ
de l'essai philosophique de Charles Renouvier, Uchronie. L'Utopie
dans l'Histoire (1ère version : 1857 - 2e version, revue)
: 1876), rééd. Fayard, coll. Corpus des uvres
de philosophie en langue française, 1988 (3).
Ballomarius, chef marcoman qui déclara n'avoir rien
à voir avec le raid en Italie des Longobards et des Ubiens
(166/167).
A l'écran
La Chute de l'Empire romain fait de Ballomar le chef
des Marcomans rebelles,
à qui Timonidès persuade d'accepter la loi de Rome.
Installé à Ravenne avec sa tribu, il finira massacré
avec elle sur l'ordre de Commode. (On sait qu'en fait, c'est Marc
Aurèle lui-même - soucieux de ses arrières
- qui ordonna le massacre des lètes germaniques qu'il avait
installé en Italie. Mais on ne prête qu'aux «riches».) |
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Bassus Rufus, deuxième préfet du
prétoire avec Aufidius Victorinus (175). Simple
paysan italien, Bassus Rufus est un homme sorti du rang.
Benedicta et Theodotus, amie et ami de jeunesse de
Marc Aurèle.
Chryséros, affranchi grec secrétaire particulier
de Marc Aurèle, auteur d'une Chronologie romaine
(perdue).
M. Claudius Fronto
A participé à la campagne de 168.
Ti. Claudius Pompeianus (ca 120-190), chevalier, fils
d'un commerçant syrien d'Antioche. Consul en 173, chef
d'état-major. Marc Aurèle l'honora en 170, en lui
donnant à épouser sa fille Lucilla alors veuve du
coempereur Lucius Verus. Il y avait une grande différence
d'âge entre eux. Il protégea du mieux qu'il put son
bouillant ami et collègue Pertinax.
Sous le règne de Commode, il se retirera seul à
la campagne, pour ne pas être mêlé aux intrigues
menées par sa femme. «Julien pense que Pompéianus
aurait dû succéder à Marc Aurèle»,
dit Bouillet.
Roman historique
François Fontaine a composé ses mémoires
fictives, D'or et de bronze, Julliard, 1986. Dans ce roman,
l'austère général témoigne beaucoup
de commisération pour Commode, qu'il considère comme
la victime de ses précepteurs, manipulé par des
affranchis sans scrupules.
M. Cornelius Fronto (100-174) avocat et écrivain d'origine
numide. C'est le fameux Fronton de Cirta dont on a conservé
le traité De l'éloquence, et sa correspondance
avec son disciple et ami Marc Aurèle. Consul en 143.
L. Datumius Tullius Tuscus
A participé à la campagne de 168.
Didius Julianus (132-193), ami d'enfance de Marc Aurèle,
consul en 175, empereur en 193 (succède à Pertinax),
mis à mort par les prétoriens.
T. Furius Victorinus (ou Cornelius Furius Victorinus)
Héros de la guerre parthique. Il était préfet
du prétoire en 166, mais mourut dès le début
de la campagne de 168, peut-être de la peste, peut-être
sous les coups des Marcomans.
(Ne pas confondre avec Aufidius Victorinus.)
Helvius Dextrianus, légat de la legio III Italica
en Rhétie (179).
P. Helvius Pertinax (ou P. Helvidius Pertinax) (1er août
126-22 mars 193), fils d'un charbonnier ligure. Homme sobre et
économe, il fut d'abord professeur de grammaire avant d'embrasser
la carrière des armes. Tomba deux fois en disgrâce,
mais fut chaque fois repêché par son ami Pompeianus.
Deux fois consul (175 et 192). Légat de la Pannonie supérieure
dans la guerre de 174 contre les Quades, plus tard en Bretagne.
Il deviendra à plus de soixante ans empereur à la
mort de Commode.
Pertinax
fut assassiné par les prétoriens en 193, après
un règne d'à peine trois mois; il fut remplacé
par Didius
Julianus.
A l'écran
Dans La Chute de l'Empire romain, il est cité par
le nomenclator Timonidès lors de la cérémonie
où Marc Aurèle accueille ses gouverneurs : «Bienvenue
à Pertinax... de la lointaine Bretagne (4).»
Mais en 180, Pertinax était probablement toujours sur
le front germanique, aux côtés de Marc Aurèle.
Julius Berenicianus Pompilius Piso, prince juif, légat
de Msie. Légat de la legio IV Flavia en 174
puis de la III Augusta en 176.
Julius Rusticus, philosophe stoïcien, amis de la famille
de Marc Aurèle et son maître le plus influent.
L. Marius Maximus
A cette bataille évoquée au début des films
d'Anthony Mann et de Ridley Scott, participa un certain Marius
Maximus, tribun à la légion III Italica.
Pendant que ce ruffian de Commode liquidait les principaux collaborateurs
de son père, Marius Maximus, suivi par son frère
cadet Perpetuus Maximus - car les Maximii étaient
une famille influente -, poursuivit une carrière politique
assez banale, devenant responsable de la voirie à Rome.
Il y vécut sous le règne de plusieurs empereurs
et composa une Histoire Romaine, malheureusement perdue,
mais dont l'Histoire Auguste (5)
- continuation des Douze Césars de Suétone
- semble être le condensé, car son nom y est mentionné
trente fois et son texte cité à 27 reprises.
C. Pescennius Niger Justus, préfet de camp en 175,
légat de légion. Empereur en 193 à la mort
de Pertinax. Vaincu et tué par Septime Sévère.
Le cognomen de «Justus» lui fut conféré
par ses administrés, alors qu'il était gouverneur
de la Syrie.
T. Pomponius Proculus Vitrasius Pollio
A participé à la campagne de 168.
Poséidippos, médecin d'Antonin le Pieux, puis
de Marc Aurèle.
Regilla, concubine de Marc Aurèle, fille de l'affranchi
Pudens, l'intendant de Faustina.
L. Septimius Severus (146-211)
Le futur empereur Septime
Sévère (193-211)), né à Leptis
Magna en Libye de souche berbère, fut avocat à Rome
et collaborateur de Marc Aurèle avant de gouverner en Afrique,
Espagne et Syrie. Ne semble pas avoir servi en Germanie.
Septime Sévère avait commencé sa carrière
comme avocat du fisc, au service de Marc Aurèle qui le
protégea et lui fit grimper les échelons de la carrière
des honneurs. Sa jeunesse avait été licencieuse,
et il n'échappa à une accusation d'adultère
que grâce à la protection de Didius Julianus, ce
qui ne l'empêcha point, dans ses tâches officielles
de se révéler un travailleur acharné et intègre.
Ce qui lui valut l'hostilité de Commode qui, un temps,
brisa sa carrière. Septime Sévère fut questeur
en Sardaigne (171), proconsul en Afrique (173 ou 174 ?); tribun
de la plèbe (174 ou 175 ?); préteur (178); légat
en Espagne (179); légat de la Leg. IV Scythica en
Syrie (180). Il administre la Lyonnaise avec l'aide de son futur
adversaire, Pescennius Niger. Ensuite il la
purge des bandes de Maternus. Il est proconsul de Sicile en 189
et, enfin, consul en Pannonie en 190.
Il sera proclamé empereur par ses troupes à Carnutum
(Pannonie) le 9 avril 193. Après avoir liquidé plusieurs
anti-césars (dont son ancien protecteur Didius Julianus),
il monta sur le trône impérial et fit diviniser Commode
et Pertinax. Il reprit la Mésopotamie aux Parthes (197),
mais périt à Eboracum (York, Grande-Bretagne) aigri
par l'inconduite de son fils Caracalla, qu'il avait désigné
comme successeur avec Géta. Septime Sévère
fut le plus important de tous les «empereurs-soldats».
On lui attribue la cinquième persécution contre
les chrétiens : c'est lors d'un de ses déplacements
en Afrique, en 204, que sainte Perpétue et sainte Félicité
furent martyrisées dans l'amphithéâtre de
Carthage.
P. Tarrutenus Paternus (ou Taruntenus Paternus) secrétaire
de la Chancellerie latine. Préfet du prétoire
en 177. En 179, il remporta pour Marc Aurèle sa dernière
grande victoire sur les Marcomans, les Quades et les Hermundures
(tout comme Livius dans La chute... et Maximus dans
Gladiator).
Tarrutenus composa un ouvrage sur le droit militaire. Bien que
simple chevalier, Commode le fit entrer au Sénat par adlectio
inter consulares (fausse promotion, dont le but était
de le démettre de sa fonction de préfet du prétoire).
Il était, en effet, l'instigateur d'une conjuration sénatoriale
visant à éliminer Commode, dans laquelle trempaient
Lucilla, Quadratus et Claudius Pompeianus. Dénoncé
par Sext. Tigidius Perennis qui jouait double
jeu, il fut exécuté sur l'ordre de l'empereur, vers
183 (Hist. Aug., Commode, III, 9 à IV, 11). Selon
Dion Cassius, c'est ce même Perennis qui lui succéda
à la tête des prétoriens (DION CASSIUS, Hist.,
9, 1).
A l'écran
Il n'est pas difficile de dégager du résumé
ci-dessus les points de convergence entre Paternus et les héros
de celluloïd Livius/Maximus.
Tigidius Perennis (ou Perennius), chevalier, officier de légion.
Favori de Commode et préfet du prétoire,
après avoir organisé la chute de son prédécesseur
Tarrutenus Paternus (183). Hérodien
et Lampride le décrivent comme un magistrat impartial et
sévère. Au contraire, Dion Cassius le donne pour
oppresseur et cruel. Question de point de vue : selon que vous
serez puissant ou misérable...
Impliqué dans une tentative de le renverser, il fut condamné
à mort par ordre de Commode (en 185).
M. Valerius Maximianus, né à Ptovio (ville
voisine de Carnuntum), légat de légion six fois.
Vettius Sabinianus, chevalier, adjoint de Pertinax qu'il remplace
comme légat de Pannonie supérieure lorsque celui-ci
marche contre les Quades, puis ad tutelam urbis en 175.
Légat en Dacie, en 179.
T. Vitrasius, préfet du prétoire en 174,
préfet de Rome en 175, consul en 176. Ne semble pas avoir
servi en Germanie (?).
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5.5.2. Autour de
Commode
Q. Æmilius Lætus (Ursus gladiateur rebelle,
Centurions contre gladiateurs, La fureur des gladiateurs, Gladiator)
Dans Gladiator, l'ex-lieutenant de Maximus, incarné
par Tomas Arana (6),
dont Commode fait son préfet du prétoire,
répond au simple prénom de Quintus. On hésite
à l'identifier avec Quintus Æmilius Lætus,
que les historiens - pour faire court - nomment d'ordinaire «Lætus»,
d'après son cognomen.
Ce «Quintus» pourrait bien être la version uchronique
du dernier préfet du prétoire de Commode (lequel
en fit une très grande consommation) qui, craignant pour
sa vie, organisa l'assassinat du fils de Marc Aurèle avec
la complicité de Marcia, laquelle elle aussi figurait sur
une certaine «liste noire» dressée par son
impérial amant.
Avec la complicité d'Eclectus, il porta au pouvoir Pertinax.
Puis, lassé par la probité de ce dernier, il le
fit à son tour exécuter par ses prétoriens.
A l'écran
Lors du duel final du film Gladiator, Quintus - dans un
sursaut d'honneur - interdit à ses prétoriens de
passer un glaive à Commode, désarmé par son
ancien chef mourant.
Dans Ursus gladiateur rebelle, Emilio Leto (Gianni Santuccio),
flanqué de son fils Settimo (Carlo Delmi), est un sénateur
qui complote contre Commode et, avec l'aide du gladiateur germain
Ursus, rétablit la paix à Rome et sur le Danube.
Dans Centurions contre gladiateurs, Leto (Renato Rossini)
et son ami le consul Marcus, réchappés d'une désastreuse
campagne en Germanie, s'opposent avec Marcia à la persécution
des chrétiens.
Enfin, dans La fureur des gladiateurs, Commode (Mimmo Palmara)
a un frère jumeau, Lucio Crasso (Richard Harrison). Après
avoir sacrifié à la raison d'Etat son préfet
du prétoire Cléandre (Piero Lulli), Commode - qui
entre-temps a été tué par son frère
jumeau dans un duel dans l'amphithéâtre - verra sa
mort tentée d'être vengée par son nouveau
préfet, Leto (Alberto Farnese). Lucio, heureusement, saura
mettre fin aux crimes de ce sbire trop zélé. Cette
troisième version est particulièrement croquignole,
car elle postule que Lætus aurait effectué un virage
à 180 par rapport à son rôle historique.
Attidius Sanctus, grammairien précepteur de Commode
Calixte ou Calliste Ier (le 16e pape) (Sixte,
dans Centurions contre gladiateurs)
Né vers 155, Calixte fut d'abord un esclave se livrant
à des «occupations peu honorables»,
selon l'évêque Hippolyte (IIIe s.). En fait, il était
banquier, au service de l'affranchi Carpophore.
Poursuivi devant les tribunaux par des Juifs qui l'accusaient
d'avoir troublé leur culte, il fut pour ce motif condamné
aux travaux forcés par le préfet de Rome. Retour
de Sardaigne, il ne séjourna point à Rome tant que
dura le pontificat de Victor, qui peut-être partageait quelques-unes
des préventions excitées par les mésaventures
financières auxquelles Calixte s'était trouvé
mêlé. Zéphirin le nomma diacre du cimetière
de la via Appia, encore connue de nos jours comme les «Catacombes
St Calixte». Il devint en 217 évêque de Rome
(on ne disait pas encore «pape», à l'époque),
et mourut - martyr, semble-t-il - en 222.
Avec d'autres chrétiens, condamné aux mines en Sardaigne
par un fonctionnaire trop zélé qui appliquait toujours
les directives de Marc Aurèle, il fut gracié par
Commode à la demande de sa concubine Marcia
(HIPPOLYTE, Philosoph., 9. 12).
A l'écran
Dans Centurions contre
gladiateurs, Commode fait crucifier des chrétiens,
dont leur évêque Sixte. On ne sait à peu près
rien du 7e pape, l'évêque de Rome Sixte Ier; et Sixte
II et III sont bien postérieurs aux événements
ici traités. Orthographe corrompue, ce Sixte cinecittien
est de toute évidence Calixte, que l'affreux Commode crucifie
- pourquoi se gêner ? - alors qu'en réalité
la persécution religieuse fut plutôt le fait du paternel
philosophe, non celui du fils dépravé.
Calixte est aussi un des principaux personnages du roman de Gilbert
Sinoué, La pourpre et l'olivier.
Les chrétiens n'apparaissent que de manière
allusive dans La chute de l'Empire romain (la caméra
dévoile que Timonidès dissimule une petite croix
dans les plis de sa tunique). Les barbares qui périssent
sur le bûcher ne sont à aucun moment connotés
comme «chrétiens».
Dans Gladiator, quelques plans de chrétiens envoyés
dans l'arène avaient été filmés, mais
tombèrent au montage définitif de la version d'exploitation
en salle. On peut les voir comme bonus (CLICK
& CLICK) du
DVD. Dans l'édition DVD collector restaurée, certaines
scènes tombées ont été remises dans
le film, mais heureusement pas celles avec les chrétiens.
C'était préférable, en effet : elles n'apportaient
rien au film et, sous Commode, étaient anachroniques, ou
du moins pas représentatives de son règne.
Carpophore
Affranchi impérial de Commode. Il avait à son service
un esclave nommé Calliste (ou Calixte)
directeur pour son compte d'une banque assez prospère.
Cléandre (La Chute de l'Empire romain, Centurions
contre gladiateurs, La fureur des gladiateurs)
Esclave phrygien, favori de l'empereur Commode dont il fut le
chambellan. Il se vit confier des responsabilités dans
l'administration de l'empire, et devint préfet du
prétoire.
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Mel Ferrer incarne Cléandre,
l'esclave phrygien affranchi, chambellan puis préfet
du prétoire de Commode - bizarrement «prophète
aveugle» dans La chute de l'empire romain,
mais absent dans Gladiator |
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Cléandre était réputé
pour sa cruauté et ses abus. Sous la pression, Commode
fut bien obligé de l'abandonner à la vindicte populaire
: Cléandre fut décapité en 190.
Il semble qu'il ait été chrétien, ou sympathisant
(7)
comme l'étaient aussi du reste Carpophore, Eclectus et
Marcia, la concubine de l'empereur.
A l'écran
La Chute de l'Empire romain en a fait un haruspice aveugle
qui, parmi les amis de Commode, se propose pour empoisonner l'empereur
Marc Aurèle. L'idée de l'aliment (en l'occurrence
une tétine de truie) que l'on sépare en deux au
moyen d'un couteau dont une face de la lame est empoisonnée,
se trouve dans l'Histoire Auguste («L. Verus»,
XI, 2; «Marc Aurèle», XV, 5), mais
c'est le frère adoptif et coempereur de Marc Aurèle,
Lucius Verus qui en fut la victime... et le «sournois»
Marc Aurèle qui en fut soupçonné !
Eclectus
Affranchi égyptien de L. Verus, connu pour sa malhonnêteté.
A la mort de son coempereur, Marc Aurèle chercha à
l'éloigner en lui confiant une charge honorifique : chambellan
de son fils Commode. Avec la complicité du préfet
de prétoire Lætus, il monta la
conjuration qui fut fatale à Commode, et fit élire
par les prétoriens Pertinax empereur.
Il mourra peu de temps après, en défendant Pertinax
(il tua de sa main deux de ses agresseurs) contre les prétoriens
excités par leur préfet, Lætus.
Marcia (Ursus le Rebelle, Centurions contre gladiateurs)
Concubine de Commode. Dion Cassius dit seulement qu'elle avait
de la sympathie pour les chrétiens (DION CASSIUS, Hist.
rom., LXXII, 4). Elle usa de sa position pour protéger
ses coreligionnaires (?) chrétiens et, notamment, obtenir
la grâce du futur évêque de Rome Calixte,
condamné aux mines.
Elle joue un rôle de premier plan dans le roman de Gilbert
Sinoué, La pourpre et l'olivier.
Narcisse, ancien gladiateur et maître d'armes de Commode.
Le poison ne semblant pas venir à bout de l'Empereur, il
l'étrangla.
A l'écran
Dans La chute d'Empire romain, ce personnage devient le
gladiateur Verulus (Anthony Quayle), qui telle une ombre suit
Commode partout. Selon ce film, Verulus aurait été
l'amant de l'impératrice Faustina - elle en eut beaucoup
d'autres, à ce que l'on dit - et le père biologique
de Commode. Il commet l'imprudence d'avouer sa paternité
à Commode qui, de colère, l'étrangle. Encore
une de ces inversions de situation, un de ces spoiling
dont le cinéma est friand.
Un autre avatar filmique de Narcisse semble être Ursus (Alan
Steel), dans Ursus,
gladiateur rebelle.
Peitholaos, gouverneur de Commode.
Proculus
Ce serviteur chrétien, familier d'Antonin le Pieux, est
mentionné par Tertullien
dans sa Lettre à Scapula, proconsul d'Afrique :
«Sévère lui-même, père d'Antonin,
eut lieu de se souvenir des chrétiens. Il fit venir Proculus,
surnommé Tropacion, intendant d'Euhodie, qui l'avait guéri
autrefois par l'huile sainte; il le nourrit et le logea dans son
palais jusqu'à sa mort. Antonin-le-Pieux le connaissait
parfaitement, puisque lui-même avait sucé le lait
chrétien. Il y a plus. Ce même Sévère
informé que des hommes et des femmes de la plus haute distinction
avaient embrassé le christianisme, au lieu de les persécuter,
porta témoignage en leur faveur et les protégea
publiquement contre les violences populaires» (TERT.,
Scapula, IV, 462 - trad. E.-A. de Genoude).
Prosénès
M. Aurelius Prosenes affranchi impérial chrétien
de Commode qui finit sa carrière comme a cubiculo,
donc maître de la maison impériale. On a retrouvé
Villa Borghese le sarcophage
dans lequel fut inhumé ce chambellan, en 217. Une inscription
nous renseigne sur son identité (CIL, IV, 8494)
(CLICK).
Tigidius Perennis (ou Perennius) Préfet du prétoire
de Commode, condamné à mort en 185. Voir plus haut,
sous «Marc Aurèle», une notice
détaillée. |
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6. Les protagonistes
cinématographiques
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Les principaux protagonistes de La chute
de l'Empire romain |
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6.1. Livius
«Inventé pour les besoins du romanesque
cinématographique - note Claude Aziza - (car) il
faut bien qu'un héros, si possible noble et courageux,
s'oppose au mauvais empereur, en l'occurrence Commode.»
Gaius Livius Metellus, alias Stephen Boyd, deviendra Maximus-Russell
Crowe dans le film de Ridley Scott, Gladiator (2000). Mais
dans les deux films, il s'agit de soupirants de Lucilla déboutés
par la raison d'Etat, qui vont prendre leur revanche. Livius aime
Lucilla que Marc Aurèle destinait à Sohamus. C'est
le sujet du film d'A. Mann. Maximus a aimé Lucilla neuf
ans plus tôt, mais contre le coempereur Verus c'était
un amour impossible. Le film de Scott va leur donner une nouvelle
chance.
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Livius et Lucilla, Maximus
et Lucilla... le cinéma fait graviter autour d'amours
insatisfaites le complot de la succession de Marc Aurèle.
A vrai dire, alors que l'on croyait l'empereur à
l'agonie, l'«usurpateur» Avidius Cassius,
en Egypte, aurait lui aussi agi avec l'aval de l'impératrice
Faustina
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Brillants chefs de guerre, c'est
une banalité de le dire, Livius/Maximus procèdent
à la fois de Pompeianus, lequel, âgé,
épousa effectivement Lucilla (et s'en mordit les doigts
!) et de Pertinax, empereur pendant trois mois
en 193, à la mort de Commode. C'étaient les deux
meilleurs généraux de Marc Aurèle. Mais ils
procèdent aussi de l'usurpateur Avidius Cassius,
excellent général également - mais ici nous
revenons à l'uchronie
de Charles Renouvier déjà débattue plus
haut.
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Livius (Stephen Boyd) et son
double Maximus (Russell Crowe), quarante ans plus tard... |
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6.2. Maximus
Le général romain Ælius Maximus (que la VF
nomme également Maximus Decimus Meridius), général
préféré de l'empereur Marc Aurèle,
le commandant des Légions «Felix», dont l'emblème
est un félin (8),
n'aspire qu'a retourner sur ses terres, moissonner ses champs.
Sur les bords du Danube, il vient d'infliger une solide raclée
aux barbares germains. Sans doute aimerait-il rentrer chez lui,
à Trujillo en Espagne (Tergillium, dans l'Extremadure),
retrouver sa femme et son jeune fils de huit ans qu'il n'a plus
vus depuis 2 années, 264 jours et une matinée. Toutefois
son ami l'empereur Marc Aurèle, qui se sent mourir, a une
dernière mission à lui confier : devenir le «protecteur»
de Rome, en abolissant l'Empire et en rétablissant l'autorité
du Sénat, donc la République. Ce qu'apprenant, son
fils Commode - le mal nommé - étrangle son paternel
et ordonne l'exécution de Maximus et de sa famille. Le
général fausse compagnie à ses bourreaux,
mais, blessé se fait prendre comme esclave et devient gladiateur.
Sa maîtrise des armes blanches feront d'Ælius Maximus
un «spectatus», une vedette de l'amphithéâtre
et permettra sa confrontation avec son ennemi Commode dont l'histoire
se souvient, en effet, comme d'un «empereur-gladiateur».
Gaius Livius Metellus incarné jadis par Stephen Boyd,
Ælius Maximus aujourd'hui campé par Russell Crowe
sont des personnages de fiction qui synthétisent plusieurs
protagonistes historiques :
— |
P. Tarruntenus Paternus,
le préfet du prétoire artisan de la dernière
grande victoire de Marc Aurèle contre les Germains,
qui en outre, plus tard, conspira avec Lucilla contre Commode. |
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Avidius Cassius,
général intègre, cruel peut-être,
mais aussi général rebelle, héros de
la guerre contre les Parthes (trait de caractère reporté
sur Livius, dans La chute de l'Empire romain).
Soit ambition personnelle, soit défiance de Commode
(pourquoi pas ?), il tenta - avec l'assentiment de l'impératrice
Faustina, semble-t-il, mais celle-ci n'était pas non
plus un modèle de probité - d'usurper le pouvoir
à l'annonce du décès de Marc Aurèle.
Ce n'était toutefois qu'une rumeur. L'empereur était
toujours bien vivant.
Avidius Cassius ayant été liquidé par
ses propres hommes, Marc Aurèle protégea la
famille du général rebelle. Mais lorsqu'il prit
le pouvoir, Commode les fera tous brûler vif («Avidius
Cassius», in Hist. Aug., XIII, 7).
C'est un des ressorts de Gladiator, le moteur-même
de la vengeance de Maximus. |
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Ti. Claudius Pompeianus,
le vieux général de Marc Aurèle, compagnon
de bien des batailles, qui épousa Lucilla veuve de
Lucius Verus. Il se garda bien de se mêler aux conspirations
de son intrigante jeune épouse. Cf. François
FONTAINE, D'or et de bronze. Mémoires de T. Claudius
Pompeianus, Julliard, 1986. |
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L. Marius Maximus,
l'historien, confident de Marc Aurèle, qui fut également
tribun militaire et son compagnon d'armes.
L'uvre de Marius Maximus est perdue, mais nous est connue
par de larges extraits dans L'Histoire Auguste. François
Fontaine en a tenté une reconstitution dans Douze
autres Césars, Julliard, 1985.
Parmi les homonymies possibles, on mentionnera un autre général
de Marc Aurèle, M. Valerius Maximianus. |
Maximus-Russell Crowe, l'homme «pour
qui les femmes s'arrachent le bout des seins» a été
à l'écran le swashbuckler par excellence
du début du troisième millénaire. Sa personnalité
avait été soigneusement étudiée par
les marketters de DreamWork : il est l'homme qui rassure,
modeste et terrible à la fois. L'amant idéal pour
les spectatrices; l'homme d'action invincible pour les spectateurs,
le James Bond en toge (qu'il ne porte d'ailleurs jamais). On ne
s'étonnera donc pas de ce que ses aventures aient fait
fantasmer de sympathiques jeunes femmes qui écrivirent
la suite, ou plutôt - puisque Maximus meurt à la
fin de film - les préquelles de ses aventures. On peut
consulter ces textes traduits en français sur le
site de Dominique Charlier.
5«What we do in
life... echoes in Eternity !» («Ce que nous faisons
dans la vie résonne dans l'Eternité !»). Russell
Crowe a collaboré à l'écriture de ses dialogues
en y incluant des extraits des Pensées pour moi-même
de Marc Aurèle, que l'empereur, à la fin de sa vie,
rédigea en grec et au jour le jour, au cours de ses expéditions
contre les Quades et les Marcomans. Ces réflexions, qui
n'étaient pas destinées à être publiées,
furent après sa mort rassemblées et classée
par son secrétaire. Soucieux de réalisme et de crédibilité,
Russell Crowe s'est plongé dans les manuels d'histoire
et les méandres de la philosophie stoïcienne. De fait,
le nom même de «Maximus» est, semble-t-il, tiré
des Pensées. Maximus est l'ami et confident auquel
l'empereur s'adresse dans ses réflexions et cité
à maintes reprises. «L'histoire était l'une
des seules matières dans laquelle j'étais bon à
l'école. Pour moi, Max est un disciple de Marc Aurèle,
déclarera-t-il. Ce qui m'a conduit à utiliser
son livre, Les Pensées, dont certaines répliques
du film sont directement tirées. Je vois Maximus comme
un soldat sans attache politique, qui n'a de loyauté que
pour Marc Aurèle. C'est une période très
étrange et très intéressante de l'histoire,
avec une conscience sociale et politique remarquable et des inventions
extraordinaires, qu'il faut mettre en parallèle avec la
brutalité de leurs distractions sportives... Beaucoup de
choses ont changé depuis ce temps-là. Les véhicules
ont changé. On est passé du char à la Ferrari.
Mais pour ce qui est des relations humaines, de la gamme des émotions
et des désirs, ça n'a guère évolué.
On a seulement fait des progrès dans les moyens d'acheminer
le spectacle de la violence jusque dans nos maisons. Plus besoin
de sortir...» (9).
Le premier livre des Pensées s'ouvre sur une série
de réflexions qui trouvent leur écho dans le dialogue
du père et du fils : ses vertus, Marc Aurèle les
tiens de son grand-père : la bonté coutumière,
le calme inaltérable (I, 1); de son père : la réserve
et la force virile (I, 2); de sa mère : la piété,
la libéralité, le refus des mauvaises actions, la
simplicité de vie (I, 3); de son bisaïeul : avoir
eu de bons professeurs privés, le goût de l'étude
(I, 4); et bien d'autres qualités encore de son précepteur
et de Diognète, de Rusticus et d'Apollonius, et de Sextus
etc. Tout ce passage transsude, bien évidemment, dans le
dialogue entre Richard Harris et Joaquin Phoenix à propos
des vertus que se doit de posséder un homme honorable.
Sagesse, justice, force d'âme, tempérance, sont les
vertus cardinales de Marc Aurèle-Richard Harris, auprès
desquelles celles de son fils - l'ambition perfectionniste, l'ingéniosité,
un certain courage, le dévouement envers les siens - ne
sont que choses médiocres.
Les divers scénaristes, puis Russell Crowe lui-même,
se sont appliqués à peaufiner le personnage de Maximus,
ses idéaux. On ne
voulait pas d'un simple tueur qui se venge; ainsi a-t-on fini
par en faire une sorte de nouvel Orphée qui n'aspire qu'à
sa terre d'abord, puis à retrouver femme et enfant dans
le Monde des Morts. Le film s'ouvre sur sa main flattant les blés
dorés des Champs Elyséens, et se termine sur les
mêmes images et la porte du Monde des Morts finalement ouverte,
images solarisées qui reviennent comme une leitmotiv, à
plusieurs reprises, échéance toujours repoussée
(but not yet...). Ces Champs Elyséens, il les a
prémonitoirement nommés à ses cavaliers,
avant de charger les Germains («N'en soyez pas étonnés...
c'est que vous êtes déjà morts»).
C'est une forte spiritualité qui soutient Maximus, héros
stoïcien. «La mort n'est pas une privation,
explique Jean-Marc Piotte, commentant les Pensées
de Marc Aurèle, stoïcien de la troisième vague
(10).
Pour chaque individu, la mort est, pour le corps, retour à
ses éléments matériels, et pour l'âme,
fusion dans la raison universelle dont elle est issue. [...]
La mort est naturelle.» Maximus ne se sent pas responsable
des autres - qu'il ne contrôle pas - mais, responsable de
ses actes, est exigeant avec lui-même... De là son
charisme.
(Pour les visiteurs pressés, une succincte présentation
des Pensées pour moi-même [CLICK]
ou, pour ceux qui veulent aller au fond des choses, la traduction
et le commentaire des Pensées par J. Barthélémy
Saint-Hilaire [Paris, 1876] [CLICK].) |
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6.3. Les épigones
de Gladiator
GLADIATOR 2 - Scén. : John Logan; Prod.
Walter Parkes. Se passe quinze ans après la mort de
Maximus/Russell Crowe. Espérons que la sortie de cette
séquelle ne tarde pas d'autant, en temps réel !
Sur le site Internet Empire Online (12 septembre 2003), Ridley
Scott a donné quelques informations sur cette séquelle
de Gladiator aux 5 Academy Awards, dont il préparait
le tournage.
Un premier scénario a été écrit, qui
était en cours de retraitement par John Logan. Co-scénariste
de Gladiator 1, Logan est l'auteur de Star Trek : Nemesis
et Sinbad : La Légende des sept mers.
La sortie du film était prévue pour 2005. Sans nouvelles
depuis : abandonné ?
La participation de Russell Crowe à Gladiator 2
n'a jamais été confirmée, et rien ne filtra
du casting éventuel. On seulement su que le Colisée
ne serait plus au centre de l'action, laquelle devait cette fois
avoir une dimension plus politique.
[D'après T.N. (12 septembre 2003, avec Empire Online).]
GLADIATOR (Série TV) - Plus aucune nouvelle
non plus de cette série inspirée par le succès
du film de Ridley Scott, qui en aurait tourné le pilote,
mais qui devait se dérouler dans la Rome de Néron.
Dreamwork en avait confié le concept à l'un des
créateurs de New York Police Blues... (Ciné
Live, n 41, décembre 2000, p. 134). Abandonné
?
I GLADIATORI - Réal. : Bruno Mattei; Prod.
La Perla Nera.
AMAZONS AND GLADIATORS [dvd] - Réal. :
Zachary Weintraub (EU-AL, 2001). Avec Patrick Bergin et Wendi
Winburn. Disponible en DVD chez Paramount Pictures (Pays-Bas),
en 2002. Version anglaise / sous-titrée néerlandais.
L'affiche à personnages sombres sur ciel jaune imite le
style de celle de Gladiator, première manière.
En 60 de n.E., Marcus Crass(i)us - «le héros des
guerres puniques, le vainqueur de Spartacus» (sic) -
est le général préféré de l'Empereur
de Rome [Vespasien, alors ?]. Il assure la soumission d'un petit
village barbare avec une férocité incroyable. Serena,
un fillette d'à peine dix ans, voit sa mère pendue
et brûlée vive par les légionnaires... Plus
de détails sur le site péplum de Gilles
Laurent et celui de Wendi
Winburn. |
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GLADIATOR EROTICVS : THE LESBIAN WARRIORS (film
X) [vd] - Réal. : John Bacchus;
Prod. : Ei Independent Cinema (distr. : Seduction
Cinema) (EU, 2001). Avec Darian Caine (Eroticus),
Misty Mundæ (Clitoris), Jade Duboir (Orgasmus),
John Paul Fedele (Dickus Minimus). Softcore déjanté,
qui se veut un remake au féminin du
film de Ridley Scott. Eroticus (CLICK
et CLICK)
est une générale romaine à qui
il va arriver toutes sortes de bricoles. Peut se commander
aux States via le Net.
THE ARENA (Gladiatrix [Russie]) [vd]
- Etats-Unis, 2001. Prod. : New Concorde (Roger Corman);
Réal. : Timur Bekmambetov; Scén. : John
William Corrington / 92'.
«On reste dans le monde des gladiateurs avec
ce remake du film du même nom avec Pam
Grier (The
Arena, Steve Carver, 1973). Toujours produit
par Roger Corman, le film a été tourné
pour le marché de la vidéo, en Russie,
par une équipe russe, mais avec des playmates
américaines. Roger Corman, surfant sur les
récents attentats aux Etats-Unis, a acheté
les droits du premier film de Timur Bekmambetov, qui
avait pour cadre la guerre en Afghanistan. The
Arena nouvelle formule reprend grosso modo
les grandes lignes de l'original» (Gilles
Laurent). (CLICK) |
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THE PRIVATE GLADIATOR I, II et III (film X) [vd] [dvd]
- Réal. : Antonio Adamo. Avec Tony Ribas (dans le rôle
de Maxximus, avec deux XX car c'est une grande taille !) et Rita
Faltoyano.
Libération (mercredi 24 avril 2002) a sur deux pages
et demie parlé de ce remake
porno de Gladiator tourné à Budapest, devenu
une épopée hardcore en trois épisodes.
La volonté de refaire, à grand renfort d'images
informatiques, le film de Ridley Scott est bien réelle,
quitte à en simplifier le scénario. Toutefois, l'intrigue
se dilue dans d'interminables démonstrations du missus
propagandæ Christianæ doctrinæ causa legatus
(11)
alternant avec, plus sulfureuse, la catullienne recommandation
pedicabo ego uos et irrumabo (12)
(CAT., XVI, 1). Vous pouvez les trouver en DVD et en vidéo
dans votre sex-shop favori !
Pour les péplologues insatiables que ces quelques six heures
de minutieuses «reconstitutions archéologiques»
en droite ligne inspirées des trésors du Cabinet
Secret du Musée de Naples n'auraient pas lassé,
Private (CLICK,
CLICK &
CLICK) a
également édité une trilogie DVD hardcore
dont l'action se passe dans l'Egypte pharaonique - à faire
se redresser la momie dans son sarcophage et débander les
bandelettes -, intitulée Pyramid... ainsi qu'une
Cléopâtre en trois épisodes également. |
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«GLAD HE ATE HER» - Gag ! Dans le «bollywoodien
(13)»
Le Gourou et les Femmes (The Guru, Daisy von Scherler
Mayer, GB - 2002), le professeur de danse et réalisateur
Rama Gupta - star chez lui, à Bombay - décide de
percer à Hollywood et d'y monter une comédie musicale
à l'américaine. Pour survivre, il lui faudra faire
bien des concessions à ses ambitions et tourner, par exemple,
des pornos comme «Glad He Ate Her» («Heureux
qu'il l'ait mangée»), fin calembour qui vaut largement
«Le gladiateur aux bretelles rouges» dont il
était question dans Y a-t-il un flic pour sauver Hollywood
?
Juste pour le fun, nous tenions à mentionner cet
«epic that never was».
GLADIATEURS (COLOSSEUM - ROME'S ARENA OF DEATH)
- Docufiction [tv]. Grande-Bretagne, 2003. Prod. : BBC - Discovery
Channel - RTL (participation de France 2) / env. 50'
Réal. : Tilman Remme. Avec Robert Shannon (Verus) &
Derek Lea (Priscus).
Les douze vers latins de l'épigramme XXIX du Liber spectaculis
de Martial ont fourni le point de départ de ce documentaire
qui essaie de remettre l'église au milieu du village (ou
faudrait-il dire «le gladiateur au centre de l'arène»
?).
GLADIATEUR - Prod. : Valéry Zeitoun (AZ/Universal);
Mise en scène : Elie Chouraqui (Les Dix Commandements);
Chansons : Maxime Le Forestier (paroles et musique).
Cette comédie musicale a été représentée
au Palais des Sport (Paris), en octobre 2004. «L'émotion,
la passion, la révolte, un message de liberté...»
proclame le slogan. Une nouvelle mouture de Spartacus.
DVD, CD et
BD dans le commerce.
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Conclusion
Historiographie romanesque
Qu'ils travaillent à Hollywood ou à Cinecittà,
qu'ils soient scénaristes de cinéma ou de BD, ou
encore romanciers : ce sont les nouveaux historiens, des
historiographes plus proches d'Hérodote que de Thucydide
s'il faut remonter aux origines de la discipline.
Pour eux l'Histoire n'est pas une science objective (du reste,
l'a-t-elle jamais été ?) mais un récit édifiant,
émouvant, bref entertainement. Elle doit plaire
aux masses qui feront rentrer les dollars dans la caisse et ainsi
assurer le succès matériel de leur entreprise. Et
assurer leur viabilité. La meilleure façon d'y parvenir
est encore d'opposer des bons et des mauvais. Encore faut-il que
les bons soient très bons, et les mauvais très
mauvais. Nous ne croyons pas que les cinéastes et les
scénaristes d'Hollywood ou d'ailleurs soient les idiots
incultes que l'on dit (en prise directe avec l'argent, pour les
producteurs c'est autre chose !).
Au contraire, nous nous plaisons à imaginer Ben Barzman,
Basilio Franchina et Philip Yordan, les scénaristes de
La chute de l'Empire romain, lisant dans l'Histoire
Auguste que Marc Aurèle - par précaution - massacra
les lètes germaniques qu'il avait accueillis dans l'Empire,
ou empoisonna son demi-frère L. Verus en découpant
un met avec un couteau dont une face de la lame était empoisonnée.
Mais que, comme ces viles actions convenaient mieux au «cruel»
Commode qu'au «philosophe» Marc Aurèle, la
chose fut vite jugée. En toute connaissance de cause, bien
entendu.
«Et voilà, Madame, comment on écrit non
pas l'Histoire, mais... une histoire !»
|
Suite… |
NOTES :
(1) En 183, un Ulpius Marcellus mata
pour Commode une révolte en... Bretagne. - Retour
texte
(2) L'Histoire Auguste lui
reproche notamment une excessive sévérité
confinant à la cruauté (sa cruauté lui
valut le surnom de «Catilina»), pour ses propres
soldats qui s'étaient livrés au pillage des biens
de sujets de l'Empire. - Retour texte
(3) Cf. aussi : Eric B. HENRIET,
L'Histoire revisitée. Panorama de l'Uchronie sous
toutes ses formes, Amiens, Ed. Encrage, 1999. - Retour
texte
(4) Pertinax alla deux fois en Bretagne
: d'abord comme simple préfet de cohorte, ensuite - mais
en 185 ! - comme légat consulaire. - Retour
texte
(5) Histoire Auguste - Les Empereurs
romains des IIe et IIIe s. (André CHASTAGNOL éd.),
Robert Laffont, coll. Bouquins, 1994; François FONTAINE,
Douze autres Césars, Julliard, 1985. - Retour
texte
(6) Sept ans après Gladiator,
Tomas Arana reprendra du service comme maître gladiateur
dans le téléfilm Pompéi
de Paolo Poeti. - Retour texte
(7) Henri GRÉGOIRE, Les
persécutions dans l'Empire romain, Académie
royale de Belgique, 1964, 2e éd., p. 116. - Retour
texte
(8) Lorsque dans l'arène l'«Espagnol»
avoue son identité, il se déclare général
«des» légions Felix. De fait, un vexillium
porte l'inscription Felix II et un lion; on voit aussi
les inscriptions Felix III et Prætoria XV
(photo e.a. dans Historia, n 643, p. 67). - Retour
texte
(9) Première, n 280,
juin-juillet 2000, pp. 109-110; cf. aussi Studio,
n 157, juin 2000, p. 78. - Retour texte
(10) J.-M. PIOTTE, Les grands
penseurs du monde occidental - L'éthique et la politique
de Platon à nos jours, Éd. Fides, 1997, 1999.
- Retour texte
(11) La position «du Missionnaire».
- Retour texte
(12) «Je vous enculerai et
vous me sucerez.» - Retour texte
(13) Le producteur exécutif
est l'Indien Shekhar Kapur (Bandit Queen, 1995, Elizabeth,
1997 et The Four Feathers, 2002). - Retour
texte
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