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De La Chute de l'Empire romain
à Gladiator
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V - CHRONOLOGIE
13. Chronologie du déclin de l'Empire
romain
13.1. Chronologie du Bas-Empire
et de la chute de Rome
Bas-Empire
Plusieurs dates sont proposées pour le début
du Bas-Empire : |
292 |
— |
La Tétrarchie. Rome délégue les pouvoirs
à Nicomédie (Dioclétien), Milan (Maximien),
Sirmium (Galère) et Trèves (Constance-Chlore); |
330 |
— |
Constantin transfère le siège administratif
de Rome à Byzance-Constantinople; |
395 |
— |
A la mort de Théodose Ier, les Empires d'Orient
(Arcadius) et d'Occident (Honorius) se séparent administrativement
et militairement. |
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Chute de
Rome |
410 |
— |
Sac de Rome par le Wisigoth Alaric. |
452 |
— |
Campagne d'Italie d'Attila. |
455 |
— |
Sac de Rome par le Vandale Genséric. |
476 |
— |
Prise de Rome par le Hérule Odoacre, qui dépose
Romulus Augustule. Odoacre renvoie les insignes impériaux
à Byzance et s'instaure Roi-Patrice d'Occident.
C'est la date ordinairement retenue de la chute de l'Empire
romain d'Occident. |
486 |
— |
Clovis vainc Syagrius (1)
: fin du royaume gallo-romain de Soissons. |
800 |
— |
Charlemagne fonde le Second empire d'Occident, qui ne durera
que quinze ans (800-814). |
962 |
— |
Othon Ier le Grand fonde le Saint Empire romain germanique
(Sacrum Romanum Imperium Nationis Germanicae / Heiliges
römisches Reich deutscher Nation, 962-1806). En fait,
il n'a de «romain» que son allégeance au
Pape de Rome. Il est dit «Empire romain» en 1034,
«Saint Empire» en 1157, «Saint Empire
romain» en 1254. Ce ne sera qu'à partir
de XVe s. que l'on parlera d'un «Saint Empire
romain germanique». |
1453 |
— |
(29 mai) Chute de l'Empire romain d'Orient. |
1806 |
— |
(6 août) François II renonce à son titre
d'Empereur romain de la nation germanique pour prendre celui
d'Empereur d'Autriche. |
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13.2.
Chronologie de Marc Aurèle et de Commode
(y compris les Antonins)
Cette chronologie doit beaucoup (mais pas tout, quand même
!) à celle de Pierre Grimal, Marc Aurèle, Fayard,
1991. |
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86 |
— |
Première guerre contre les Marcomans (Bohême),
les Quades (Moravie), les Daces (Roumanie) et les Gètes
[Goths]. |
87 |
— |
Septièmes Jeux Séculaires, an 840 de Rome.
Domitien entre en Dacie, expédition aux succès
incertains. Il finit par signer la paix avec le roi Décébale
(épisode traité dans le film de Sergiu Nicolaescu,
Les
Guerriers (Dacii), 1966). |
88 |
— |
Domitien se fait appeler dieu et seigneur (deus et dominus). |
89 |
— |
«Triomphe» de Domitien à Rome.
L'historien Tacite, préteur.
Littérature : Stace et Pline le Jeune. Apollonios de
Tyane, à Rome. |
92 |
— |
Quintilien, Institutions oratoires. |
93 |
— |
Seconde persécution des chrétiens, par Domitien.
Martyre de saint Clément, évêque de Rome. |
96 |
— |
(18 septembre) Assassinat de Domitien, le dernier des «Douze
Césars». Le Sénat désigne Nerva
comme empereur. Mort du poète Stace.
Saint Jean revient de son exil à Pathmos (?) (épisode
traité dans le téléfilm de Raffaele Mertes
L'Apocalypse
selon Saint Jean, 2002, série La Bible,
prod. Lube [DVD : AlpaMedia]). |
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Règne des
Antonins, les «Empereurs adoptés»
96-98 : Règne de Nerva (M. Cocceius Nerva)
Règne paisible. Nerva (né le 8 novembre 30, à
Narnia en Ombrie) tendit sa gorge aux prétoriens qui réclamaient
qu'on leur livre l'assassin de Domitien. Fondations alimentaires
pour les enfants nécessiteux, etc.
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97 |
— |
L'historien Tacite, consul. Mort d'Apollonius de Tyane.
Conspiration de Calpurnius Crassus. Nerva adopte l'Espagnol
Trajan, gouverneur de la Germanie. |
98 |
— |
(25 [ou 27] janvier) Décès de Nerva, de mort
naturelle. Trajan empereur.
Littérature : Juvénal; Tacite, Vie d'Agricola.
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98-117 : Règne
de Trajan (M. Ulpius Traianus) Sous le règne
de Trajan (né le 18 septembre 53, à Italica, près
de Séville, sur le Guadalquivir), l'Empire romain atteint
son extension maximale |
99 |
— |
Saint Jean meurt à Ephèse (?). Vers 99,
Tacite publie La Germanie.
Renforcement du limes du Rhin. Arrivée de
Trajan à Rome.
Sous le règne de Trajan, la situation
militaire de la Germanie et du Nord de l'Empire sera - et
restera pour longtemps - la suivante :
Sur le Rhin : 2 légions en Germanie
inférieure (XXX Ulpia à Vetera
[Xanten] et I Minerva à Bonna [Bonn]) et 2
légions en Germanie supérieure (XXII
Primigenia à Mongontiacum [Mayence] et VIII
Augusta à Argentorate [Strasbourg]).
Sur le Danube : A l'ouest - 3 légions en Pannonie
supérieure (contre les Marcomans : la X Gemina
à Vindobona [Vienne] et la XIV Gemina à
Carnuntum [Altenburg]; contre les Quades, la I Adiutrix
à Brigetio [Szöny-Komaron]. Une seule légion
en Pannonie inférieure (contre les Iazyges
: la II Adiutrix à Aquincum [Budapest]).
En outre, de nombreuses troupes de cavalerie auxiliaire
épaulent l'infanterie légionnaire, remplissant
les intervalles.
Il n'y a pas de légions en Rhétie,
ni en Norique.
A l'est : en Dacie, la XIII Gemina
à Apulum [Alba Julia, en Transylvanie] et cinq autres
légions sur le Danube inférieur (deux en Msie
supérieure, les IV Flavia à Singidunum
[Belgrade], au confluent de la Save, et VII Claudia
à Viminacium [Kostolac], la capitale de la province,
et trois autres en Msie inférieure,
les I Italica à Novæ [Swisjtow], XI
Claudia à Durostorum [Silistra] et VII Macedonica
à Trsmis [dans le delta du Danube]), complètent
le dispositif. |
100 |
— |
Pline le Jeune compose le Panégyrique de Trajan.
Il y expose le principe d'une «monarchie» fondée
sur les «vertus» du prince.
Naissance d'Hérode Atticus. |
101 |
— |
Première guerre de Trajan contre les Daces du roi
Décébale.
Saint Evariste, évêque de Rome (succède
à saint Clément). |
103 |
— |
Soumission des Daces. Fondation du port de Centumcellæ
(Cività Vecchia). Pline le Jeune, propréteur
de la Bithynie (ou en 111 ?). |
105 |
— |
Seconde guerre contre les Daces. L'Arabie (royaume nabathéen
de Pétra), province romaine. Ambassade indienne auprès
de Trajan.
(ca 105) Tacite publie ses Histoires. |
106 |
— |
La Dacie, province romaine. La Colonne Trajane. (Evénements
traités dans le film de Mircea Dragan, Le
Tyran (Columna / La Colonna Traiana), 1968). |
107 |
— |
A Rome : second triomphe de Trajan sur les Daces.
Judée : Elxaï, faux prophète. |
107-103 |
— |
Apollodore de Damas bâtit le Forum de Trajan, à
Rome. |
110± |
— |
Martyre de saint Ignace, évêque d'Antioche,
livré aux fauves. |
111 |
— |
Pline le Jeune adresse un rapport à son ami Trajan,
relatif aux chrétiens.
En Syrie, les Romains construisent une route reliant Damas
à Aqaba, sur la mer Rouge. |
113 |
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(29 octobre) Trajan part en Orient, faire le guerre aux
Parthes. |
114 |
— |
Trajan en Orient : il vainc les Ibériens, les Osrhoéniens
et les Arabes.
Troisième persécution des chrétiens. |
115 |
— |
Tremblements de terre à Antioche et à Apamée.
Trajan vainc les Parthes.
Révolte juive en Cyrénaïque. |
115± |
— |
Bretagne : la garnison d'Eburacum (York) est massacrée
par les Brigantes (cet épisode est évoqué
dans le feuilleton BBC L'aigle de la IXe légion
[BBC, 1976]). |
116 |
— |
Marcius Turbon réprime la révolte juive.
Lucius prend Nisibis et Séleucie, et incendie Edesse.
Trajan donne le royaume des Parthes à Parthamaspate.
Siège d'Hatra.
Fondation d'Ancône. |
116± |
— |
Tacite compose ses Annales. |
117 |
— |
Les Parthes chassent le fantoche Parthamaspate. Trajan
lève le siège d'Hatra.
(9 août) Trajan décède sur le chemin de
Rome, à Sélinonte en Cilicie. Hadrien monte
sur le trône.
Tacite achève ses Annales (?). |
|
|
117-138 : Règne
d'Hadrien (P. Ælius Hadrianus) Hadrien (né
le 24 janvier 76, à Italica en Espagne (ou à Rome))
confie aux chevaliers la direction des services administratifs de
l'Empire. Il disperse définitivement le peuple juif, une
fois de plus révolté. Construction du Panthéon
et du fameux Mausolée d'Hadrien (le Château Saint-Ange,
aux portes de Rome). Grand voyageur. Philhellène |
118 |
— |
Hadrien renonce aux visées expansionnistes de son
prédécesseur au-delà de l'Euphrate, et
rentre à Rome. |
119 |
— |
Sur le front danubien : Sarmates et Roxolans attaquent
la Msie.
Suicide du stoïcien Euphrate, ami d'Hadrien et, autrefois,
d'Apollonius de Tyane.
Quatrième persécution des chrétiens. |
120 |
— |
Nicomédie et quelques villes voisines détruites
par un tremblement de terre.
Hadrien voyage dans les provinces orientales de l'Empire,
puis passe en Germanie, en Gaule, et enfin en Bretagne. |
121 |
— |
Hadrien fait construire en Bretagne le fameux mur (122-127)
qui porte son nom, afin de protéger la province romaine
contre les Pictes et les Calédoniens.
A Nîmes, il fait ériger la basilique Plotine,
dédiée à la veuve de Trajan. (26
avril) Naissance de Catilius Severus, le futur Marc Aurèle
(M. Annius Verus). |
125 |
— |
Hadrien se fait initier aux mystères d'Eleusis. |
126 |
— |
Hadrien rentre à Rome, après une absence
de six ans.
Quadratus et Aristide composent une apologie des chrétiens.
Marc Aurèle, «chevalier romain».
Naissance de Pertinax. |
129 |
— |
Hadrien voyage en Afrique. (128 ou 129) Marc Aurèle,
Salien. |
130 |
— |
Hadrien voyage en Grèce, en Orient et en Egypte.
(15 décembre) Naissance de L. Ceionius Commodus
(L. Verus).
(vers 130) Décès du père de Marc Aurèle,
qui va prendre le nom de M. Annius Verus. |
131 |
— |
Publication de l'Edit perpétuel.
Reconstruction des murs de Jérusalem, qui prend le
nom d'Ælia Capitolina. Révolte juive.
A Athènes, Hadrien fonde le «Panhellénion». |
132 |
— |
Hadrien en Syrie. Il apaise les Juifs.
Mort de son favori Antinoüs, qui se noie dans le Nil.
Fondation d'Antinoé en Egypte. (?) Naissance
de Faustine la Jeune. |
134 |
— |
Nouvelle révolte juive conduite par Bar Kocheba,
considéré comme le Messie (132-135).
Début de l'hérésie de Marcion. |
135 |
— |
Hadrien rentre à Rome. Les Romains marchent contre
les rebelles juifs. (135-136) Marc Aurèle prend
la toge virile. Il est fiancé à Ceiona Fabia,
la fille de L. Ceionius Commodus, adopté par Hadrien. |
136 |
— |
Les Juifs définitivement chassés de leur
pays. Le séjour à Jérusalem leur est
interdit.
A l'instigation de Pharasmane, roi des Ibériens, les
Alains attaquent l'Empire romain. Le gouverneur de la Cappadoce,
l'historien Flavius Arrien (L'expédition d'Alexandre
le Grand) les arrête.
(136-137) Marc Aurèle élève du philosophe
Apollonios de Chalcédon.
Fronton maître de Marc Aurèle (?). |
137 |
— |
Hadrien adopte L. Verus.
(31 décembre) Mort de L. Ceionus Commodus (devenu par
adoption L. Ælius Cæsar). |
138 |
— |
Mort de L. Verus.
(25 janvier) Hadrien adopte T. Aurelius Fulvius Boionius Arrius
Antonius (Antonin), qui prend le nom de T. Ælius Cæsar
Antoninus (et adopte lui-même L. Verus et Marc Aurèle).
(10 juillet) Mort d'Hadrien à Baïes. Antonin empereur.
Marc Aurèle fiancé à Faustine la Jeune.
(5 décembre) Marc Aurèle, questeur. |
|
|
138-161 : Règne
d'Antonin le Pieux (T. Aurelius Fulvus Boionius Arrius Antoninus)
Antonin (né le 19 septembre 86, à Lanuvium, près
de Rome) est originaire de Nîmes. Règne pacifique;
achève la construction du limes commencé par
Domitien |
139 |
— |
Marc Aurèle épouse Faustine la Jeune (ou
était-ce en 145 ?), fille d'Antonin et de Faustine
l'Aînée, et est nommé César.
(139 ?) Début de la correspondance de Marc Aurèle
avec Fronton.
Marc Aurèle réside dans la Domus Tiberiana,
sur le Palatin.
Marc Aurèle fait sevir des turmes de chevaliers
romains. |
140 |
— |
(1er janvier) Premier consulat de Marc Aurèle.
L. Verus, questeur.
Hérode Atticus revient à Rome. |
141 |
— |
Mort et divinisation de Faustine l'Aînée,
épouse d'Antonin-le-Pieux. Fille d'Annius Verus,
préfet de Rome, elle était aussi célèbre
par sa débauche que par son esprit et sa beauté. |
143 |
— |
Fronton et Hérode Atticus, consuls.
(21 avril) Discours d'Ælius Aristide (Eloge de Rome).
(été) Marc Aurèle visite Naples. |
145 |
— |
Second consulat de Marc Aurèle. Il épouse
Faustine la Jeune (ou était-ce en 139 ?), digne
fille de sa mère, encore plus dissipée.
Hérode Atticus en Grèce.
Révolte en Maurétanie. |
146 |
— |
Marc Aurèle lit Ariston et se consacre à
la philosophie.
(10 décembre) Reçoit la puissance tribunicienne
et l'imperium proconsulaire. |
147 |
— |
Huitièmes Jeux Séculaires, an 900 de Rome.
Naissance de Galeria Faustina [Annia Galeria Aurelia
Faustina], fille de Marc Aurèle. |
149 |
— |
(7 ou 9 mars) Naissance de jumeaux de Marc Aurèle
: Lucilla [Annia Aurelia Galeria Lucilla] et Marcus
(qui ne vécut pas). |
150± |
— |
Naissance à Marc Aurèle d'Arria Fadilla
(ou était-ce en 159 ?). |
152 |
— |
Antonin interdit à ses fonctionnaires d'Asie de
persécuter les chrétiens. |
154 |
— |
L. Verus, questeur. |
155-156 |
— |
Mort de la mère de Marc Aurèle, Domitia
Lucilla.
L. Verus, consul. |
156 |
— |
Le Sénat condamne à mort Attilius Titianus,
qui a aspiré à l'Empire. |
160± |
— |
Antonin embellit Nîmes, la ville de ses pères,
reconstruit Narbonne, agrandit le réseau routier de
la Narbonaise. A Lyon : temple de Cybère (Lyon devient
le plus important centre religieux des Gaules).
Asie Mineure : hérésie du Phrygien Montanus.
Martyre de saint Polycarpe de Smyrne, auteur d'une Lettre
aux Philippiens (directives pour la vie quotidienne des
chrétiens). |
161 |
— |
Troisième consulat de Marc Aurèle.
(7 mars) Mort d'Antonin (d'un refroidissement). Marc Aurèle
prend le titre d'Augustus et lui succède, avec
Lucius Verus comme coempereur - qu'il fiance à Lucilla.
(Jusque-là appelé Commodus, Lucius s'appellera
désormais Lucius Verus.) (31 août) Naissance
de jumeaux à Marc Aurèle : T. Aurelius Fulvus
Antoninus, qui décéda à l'âge de
quatre ans, et le futur empereur Commode [L. Aurelius Commodus].
Les Parthes envahissent l'Arménie.
Littérature : Lucain. |
|
|
|
|
161-180 : Règne de Marc
Aurèle (M. Ælius Aurelius Verus)
Marc Aurèle (né le 26 avril 121, à Rome,
sur le mont Cælius), issu d'une famille originaire de l'Ibérie
- Succubo, en Bétique -, est nommé, à sa naissance,
Catilius Severus. A la mort de son père (en 130), il prend
celui de M. Annius Verus, puis après son adoption par Antonin
: M. Ælius Aurelius Verus. Philosophe stoïcien; sage,
mais de caractère dissimulé. Longues guerres sur le
Danube. La peste à Rome |
162 |
— |
Le roi des Parthes Vologèse II déclare la
guerre aux Romains. L. Verus marche contre lui et entre
en Arménie puis en Médie.
(automne) L. Verus initié aux Mystères d'Eleusis.
Cinquième persécution contre les chrétiens. |
162-163 |
— |
Naissance d'un fils à Marc Aurèle : M.
Annius Verus Cæsar (décède en 169). |
163 |
— |
Statius Priscus en Cappadoce. Opérations en Arménie.
Prise d'Artaxata.
Opérations en Syrie. Fronto s'avance au-delà
de l'Euphrate.
Bataille de Doura-Europos sur l'Euphrate. Avidius
Cassius, légat de Verus, écrase les
Parthes. Discours de Marc Aurèle au Sénat
: éloge de L. Verus. |
164 |
— |
Contre-attaque de Vologèse.
L. Verus épouse, à Ephèse, Lucilla,
fille de Marc Aurèle. |
165 |
— |
(fin) Avidius Cassius met à sac Séleucie.
Les Parthes signent la paix, et cèdent aux Romains
la Mésopotamie et l'Adiabène. |
165 (après) |
— |
Syrie : Tatien, Discours aux Grecs (dont deux chapitres
constituent le premier traité chrétien connu
de démonologie en langue grecque). |
166 |
— |
(fin août) Retour le L. Verus, qui prend le titre
de Parthicus Maximus.
Avidius Cassius, gouverneur de Syrie.
(12 octobre) «Triomphe»
à Rome des deux empereurs sur les Parthes; ils reçoivent
le nom de Pères de la Patrie. Commode (5
ans) est fait César.
Rupture du front du Danube. Invasion du Nord-Est de l'Italie
(la «guerre des Marcomans» durera de 168 à
180). A peine la guerre parthique était-elle
terminée et le triomphe commun de Marc et Verus célébré
à Rome durant l'été de 166, que menaces
et puis troubles apparurent sur le front du Danube. Leur origine
est à rechercher dans les grandes migrations qui affectent
alors le monde des peuples germaniques, notamment celle des
Goths et des Gépides : des rivages de la Baltique ils
se dirigeaient progressivement vers les parages ukrainiens
de la mer Noire, repoussant devant eux d'autres peuples et
en contraignant d'autres, Germains et Sarmates, à se
replier vers l'ouest et le sud-ouest, à faire pression
sur le limes, puis à le franchir pour rechercher
des terres d'occupation nouvelles à l'intérieur
du territoire romain (A. CHASTAGNOL, Histoire Auguste,
Laffont, coll. Bouquins, 1994, p. 115). |
166-174 |
— |
Marc Aurèle, Pensées pour moi-même
(ouvrage stoïcien, rédigé en grec). |
166±-186± |
— |
Epidémie de peste, en Italie (ramenée d'Orient
par les légions). |
167 |
— |
(juin) Troubles sur la frontière de Germanie, attaquée
par les Langobards et les Ubiens.
A Athènes, Ælius Aristide prononce un discours
aux Panathénées.
Début de la peste (?).
Marc Aurèle célèbre un lectisterne.
Martyre de saint Justin (ca 100-ca 165), de
Félicité et de ses sept fils. L'auteur du Dialogue
avec Tryphon, Justin, avait aussi composé une Première
Apologie du christianisme, adressée à Antonin
le Pieux, et une Deuxième Apologie du christianisme,
adressée à Marc Aurèle. |
167 (après) |
— |
Le Grec Galien de Pergame est nommé par Marc Aurèle
médecin personnel de son fils Commode. |
167-169 |
— |
Première campagne contre les Germains.
En 167, les Marcomans attaquent le Norique, «puis
se joignent aux Quades et aux Sarmates Iazyges pour déferler
en Pannonie et même atteindre le nord de l'Italie peu
après la mort de Verus, en 169. C'est la première
guerre sarmatique, appelée par les inscriptions la
«première guerre germanique» (2).
Les Marcomans (Bohême), les Quades (Moravie),
les Cotini celtes et les Iazyges sarmates (Hongrie) envahissent
la Pannonie et le Norique. Carnuntum, sur la route de l'ambre,
est submergée. Opitergium (Oderzo, à trente
kilomètres de Venise) est mise à sac. Ils assiègent
Aquilée, qui résiste.
Les Bastarnes et les Costoboces font des raids en Grèce.
La peste à Rome, ramenée du front parthe par
les légionnaires.
Terreur d'une invasion barbare comme au temps d'Hannibal (Guerre
punique), qui rappelle une autre psychose - au temps d'Auguste
-, celle d'une invasion des Illyriens et Dalmates révoltés
(+8), puis des Chérusques (+9) ! Les deux
empereurs, Marc Aurèle et Lucius Verus montent au front
avec leurs cohortes prétoriennes, contre les Victuales
et les Marcomans (Hist. Aug., M. Aurèle, XIV,
1). Le préfet du prétoire Furius Victorinus
est tué dans une bataille. Néanmoins vaincus,
les Barbares mettent à mort les chefs qui les avaient
poussés à la guerre contre Rome. |
168 |
— |
Suicide du philosophe cynique Pérégrinus. |
168 |
— |
Avidius Cassius chargé des provinces d'Asie.
(6 janvier) Marc Aurèle harangue les prétoriens.
Marc Aurèle et L. Verus partent contre les Marcomans.
(hiver) Les deux empereurs hivernent à Aquilée. |
169 |
— |
(février ?) Mort du coempereur L. Verus à
Altinum, près de Padoue, retour du front du Danube.
Empoisonné ?
On murmure que, caractère retors et dissimulé,
Marc Aurèle - «le philosophe» - se serait
ainsi débarrassé de ce débauché
incapable, pour avoir les mains libres.
Marc Aurèle à Rome.
Mort de M. Annius Verus (7-8 ans), fils de Marc Aurèle. |
169-170 |
— |
Les Marcomans et les Quades pénètrent en
Italie. |
170 |
— |
Raid des Costoboques à Eleusis.
Offensive romaine sur le Danube.
Brouille entre Hérode Atticus et les Quintilii. |
170± |
— |
Un édit de Marc Aurèle punit d'exil ou de
mort les adeptes des nouvelles religions ou sectes. |
170±-185± |
— |
Pausanias, Description de la Grèce. |
170-173 |
— |
Deuxième campagne contre les Germains.
Nouvelle coalition barbare : les Marcomans, Sarmates, Vandales
et Quades (Hist. Aug., M. Aurèle, XVII, 3) ou
Marcomans, Varistes, Hermundures, Quades, Suèves, Sarmates,
Lacringes, Bures, et Victuales, Sosibes, Sicobotes, Roxolans,
Bastarnes, Alains, Peuces et Costoboques (Hist. Aug., M.
Aurèle, XXII, 1).
Pour financer la guerre contre les Barbares, Marc Aurèle
vend, au Forum Trajan, une partie du mobilier impérial.
Mobilisation d'esclaves (Voluntarii), de gladiateurs
(Obsequentes), de brigands Dalmates et Dardaniens,
et création des diogmites (troupes légères).
Nouveau QG : Carnuntum, sur la frontière de la Pannonie
supérieure, face au «barbaricum».
De 172 à 173 les Romains incendient les villages
et massacrent les populations barbares.
En 172 ou 173 (été) a lieu le fameux
épisode de la XII Fulminata (une légion
stationnée en Cappadoce, appelée en renfort)
: assiégée dans son camp par les Quades et mourante
de soif, la foudre anéantit miraculeusement une machine
de guerre des barbares et la pluie abreuve les Romains. (Episode
revendiqué par les chrétiens comme un «miracle»
dû à la divine protection étendue à
une cohorte «Mélitène», composée
de soldats chrétiens. D'où le surnom de la XII
: Fulminata (la Fulminante). Mais on sait qu'il y avait
déjà une XII Fulminata du temps d'Auguste,
probablement la même !) «Après quelques
défaites et des miracles comme celui de la pluie en
172, la contre-offensive aboutit à la paix de
173 : la frontière demeurait fixée au
Danube, mais les Marcomans et les Quades devaient en outre
laisser une zone neutre et ne pas s'établir à
moins de cinq milles (7,5 km); les Iazyges furent même
rejetés à dix milles (15 km) à la suite
d'une autre campagne appelée «guerre sarmatique»
(DION CASSIUS, LXXII, 15, 1).
Alors survint l'usurpation d'Avidius
Cassius, en 175, et c'est peu après, en
176, que fut célébré le triomphe
de Marc auquel était associé le jeune Commode»
(3).
Parmi les proches de Marc Aurèle tués : Claudius
Fronto, gouverneur de la Dacie et de la Msie supérieure,
et (dans une défaite) le préfet du prétoire
Macrinius Vindex.
Remariage de Lucilla, fille de Marc Aurèle et
veuve de Lucius Verus, avec Ti. Claudius Pompeianus
- ancien gouverneur de la Pannonie inférieure, consul
pour la deuxième fois en 173 - et «chef
d'état-major» de Marc Aurèle. |
171 |
— |
Guerre des Quades. Marc Aurèle compose le premier
livre des Pensées (?). |
171± |
— |
Méliton, évêque de Sardes, Philippe
de Gortyne et Denys de Corinthe plaident dans leurs écrits
la cause des chrétiens. |
173 |
— |
Marc Aurèle à Carnutum. Il compose le deuxième
livre des Pensées (?).
Redoutant l'ouverture d'un second front dans son dos, en Italie
même, Marc Aurèle ordonne le massacre des lètes
germaniques qu'il avait installés à Ravenne. |
174 |
— |
Marc Aurèle à Sirmium. Offensive contre les
Iazyges.
Procès d'Hérode Atticus contre les Athéniens. |
174-175 |
— |
Troisième campagne contre les Sarmates et les Germains.
Furtius, roi des Quades, qui avait signé la paix avec
Marc Aurèle, a été renversé par
Ariogeasus [ou Ariogèse : relégué à
Alexandrie par Marc Aurèle, en 174]...
En 174, après quatre années de guerre,
Marc Aurèle se rend à l'évidence que
le Danube n'est plus une frontière suffisante. En effet,
entre Aquincum (Budapest) et Sirmium (Sirmich, ville de Pannonie
II [4])
le fleuve creuse une boucle dans le dispositif Romain, une
poche où naguère Tibère avait permis
aux Sarmates de s'installer (5).
L'empereur rêve d'absorber cette poche, soumettre les
Iazyges et ainsi créer une nouvelle province, la Sarmatie,
limitée au Nord par les Carpates. Mais auparavant,
il faut aux Romains réduire les Marcomans et reporter
le limes sur les montagnes au nord de la Moravie et
dans les Monts Métalliques... et fonder une nouvelle
province, la Marcomanie. Ainsi l'Empire romain offrirait-il,
des deux Pannonies à la Dacie, une frontière
droite. «Dès l'année suivante
[en 174, donc] éclata, par un nouvel assaut
des Marcomans, des Quades et des Hermundures, la «seconde
guerre germanique» qui dura jusqu'à la mort de
Marc. En 179, le préfet du prétoire Tarruntenus
Paternus remporta une grande victoire. Le conflit semblait
approcher de sa fin quand l'empereur mourut brusquement.
Le détail événementiel des trois guerres
danubiennes et leur chronologie sont en fait assez mal connus
: le désordre de la Vie de Marc dans l'Hist.
Aug. est en bonne partie responsable de ces incertitudes;
Dion Cassius donne certes lui aussi beaucoup de détails,
mais qui ne permettent cependant pas de fournir un cadre chronologique
entièrement satisfaisant» (6).
Au cours de cette campagne, l'Etat-major romain est dirigé
par Ti. Claudius Pompeianus et P. Helvius Pertinax.
Nouveau QG : Sirmium.
Afin de les retourner contre les Germains, on fait des concessions
aux Iazyges en permettant le rétablissement de leurs
communications avec leurs cousins les Roxolans. |
174 |
— |
Marcomans et Quades sont contraints de demander la paix. |
175 |
— |
Rumeur selon laquelle Marc Aurèle serait mort ou
mourant.
(avril-mai) En Orient, Avidius Cassius se déclare prêt
à prendre le pouvoir. Les troupes du Nord s'apprêtent
à marcher contre lui, interrompant momentanément
l'effort contre les Germains. Avidius Cassius est assassiné
par ses centurions après trois mois de «règne».
(7 juillet) Commode
prend la toge virile.
Marc Aurèle en Syrie.
(hiver) - A Halala, mort de Faustine la Jeune, épouse
de Marc Aurèle.
Marc Aurèle en Egypte.
Hérode Atticus retourne à Athènes. |
176 |
— |
A Athènes, Marc Aurèle initié aux
Mystères d'Eleusis.
(octobre) Marc Aurèle rentre à Rome, via Brundisium.
(23 décembre)
«Triomphe» de Marc Aurèle et Commode. |
177 |
— |
Commode consul.
Mort d'Hérode Atticus.
(27 novembre) Commode est associé à l'Empire.
Commode épouse Bruttia Crispina.
Seconde guerre contre les Marcomans, sur le Danube.
Retour du QG à Carnuntum (ou sur les bords de la Gran,
au delà du Danube).
Dans l'Empire : hérésie des Montanistes, chrétiens
fanatiques qui aspirent au martyre à tout prix. Persécution
contre les chrétiens à Lyon (martyre de Blandine,
de l'évêque Pothin et de 48 autres personnes). |
178 |
— |
(3 août) Marc Aurèle repart à la
guerre, avec son fils Commode cette fois.
Il s'agit :
1) d'empêcher les Quades
soumis d'émigrer vers les Semnones (cours moyen de
l'Elbe);
2) de contenir une fois de plus
les Marcomans, leurs voisins du nord les Hermundures, ainsi
que les Sarmates.
Parmi ses généraux : Pertinax, les deux
frères Quintilii et le préfet du prétoire
Tarrutienus Paternus.
Tremblement de terre à Smyrne.
Gaule : Saint Irénée de Smyrne succède
à l'évêque Pothin martyrisé. |
179 |
— |
(printemps) Grande victoire de Tarrutienus Paternus.
(hiver) Victoire sur la Waag (à 120 km au nord du Danube)
de Marcus Valerius Maximianus, un chevalier d'origine
pannonienne. |
180 |
— |
(10 mars) A Vindobona (Vienne), ou peut-être à
Sirmium, Marc Aurèle tombe malade, atteint par une
sorte de peste ramenée d'Orient par les légions
qui ont vaincu les Parthes et qui sévit dans son armée.
Il fait venir Commode sur le front du Danube et le
prie de continuer la guerre contre les barbares.
(les jours qui suivent) Marc Aurèle s'abstient de s'alimenter.
(15 mars) Marc Aurèle s'entretient de philosophie avec
quelques familiers. Il se livre à des remarques
désabusées à propos de son fils Commode
: «Deux jours avant de mourir, il réunit,
dit-on, ses amis et porta devant eux sur son fils le même
jugement que Philippe portait sur Alexandre dont il avait
une piètre opinion; il ajouta qu'il redoutait, non
pas de mourir, mais de mourir en laissant un tel fils derrière
lui, car Commode se montrait déjà dépravé
et cruel» (Hist. Aug., M. Aurèle,
XXVII, 11-12) et «On assure qu'il avait souhaité
la mort de son fils en le voyant devenu tel qu'il se révéla
être effectivement après sa disparition, de crainte,
comme il le disait, qu'il ne ressemblât à Néron,
Caligula et Domitien» (Hist. Aug., M. Aurèle,
XXVIII, 10). (17
mars) Marc Aurèle n'admet que son fils à
son chevet, mais ne le garde que peu de temps par crainte
de la contagion. Il décède.
Commode est donc bien le dernier à avoir sur son père
vivant. Selon Dion Cassius (cité par Hist. Aug.,
M. Aurèle, «Bouquins», p. 198), des
médecins auraient administré un poison à
l'empereur pour plaire à Commode. |
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180-192 : Règne de Commode
(L. Ælius Aurelius Commodus) Commode
(né le 31 août 161, à Lanuvium), passe pour
avoir été complètement dégénéré.
Initié au culte de Mithra. Sa concubine chrétienne,
Marcia protège ses corréligionnaires. Pas de persécutions
sous le règne de l'«empereur-gladiateur».
Mourant, son père Marc Aurèle avait autorisé
les Goths à s'établir dans l'Empire, au nord du Danube
(en Dacie libre). |
181 |
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«Triomphe» de Commode contre les Germains,
à Rome. |
182 |
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Incendie du temple de Sérapis, à Alexandrie. |
183 |
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Violente révolte en Bretagne, matée par Ulpius
Marcellus.
Alexandrie : Naissance d'Origène (185±-254),
futur polémiste chrétien et Père de l'Eglise. |
184 |
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Pour des raisons encore inconnues (avait-il oublié
de verser un tribut aux Barbares pour qu'ils restent tranquilles
?), Commode, est contraint de leur refaire la guerre. |
185 |
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Lucilla, sur de Commode, conspire contre l'empereur.
Elle est exécutée par le préfet du prétoire
Perennis. |
186 |
— |
A son tour, le préfet du prétoire Perennis
conspire contre l'empereur et est exécuté. Commode
décide que désormais il y aura deux préfets
du prétoire au lieu d'un seul. |
188 |
— |
Incendie du Capitole, et de plusieurs bibliothèques.
Une nouvelle épidémie de peste ravage l'Italie
(187-188).
Révolte de Maternus en Espagne et dans les Gaules (186
?). |
190 |
— |
L'historien grec Dion Cassius, sénateur. |
191 |
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Incendie du temple de Vesta, à Rome. |
192 |
— |
(décembre) Splendides jeux à Rome. Conspiration
d'Electus, Lætus et Marcia. (nuit du 31 décembre-1er
janvier) La veille des calendes de janvier, Commode est empoisonné,
puis étranglé. |
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193
: Règne de Pertinax (3 mois) Les prétoriens
proclament Pertinax empereur le 1er janvier. Il est massacré
le 28 mars. |
193 |
— |
L'historien grec Dion Cassius, préteur. |
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193 : Règne
de Didius Julianus (2 mois) Didius Julianus soudoye
la troupe et se fait proclamer empereur. Dans le même temps,
Septime Sévère, Pescennius Niger et Clodius Albinus
se font également proclamer... |
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194 : Règne
de Septime Sévère
... qui a éliminé tous ses concurrents |
195 |
— |
Septime Sévère prend des mesures pour défendre
les mines d'or de Dacie contre le danger gothique; toutefois,
la guerre n'éclatera qu'après sa mort (211).
Il lui faut aussi dévaluer le denier, Commode ayant
vidé les caisses. |
197 |
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Tertullien de Carthage, Ad Nationes et Apologeticum. |
200±-230± |
— |
Dion Cassius, Histoire romaine. |
211± |
— |
L'historien grec Dion Cassius, consul. |
214??? |
— |
Caracalla, finalement, achètera la paix aux Goths.
Et tant que le traité sera respecté par Rome
(et il le sera vingt années durant), les Goths en contrepartie
fourniront des troupes aux Romains. |
|
Suite… |
NOTES :
(1) Cf. Maurice BOUVIER-AJAM,
Les empereurs gaulois, Tallandier, 1984, p. 270. - Retour
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(2) A. CHASTAGNOL, Hist. Aug.,
op. cit., p. 115. - Retour texte
(3) A. CHASTAGNOL, Hist. Aug.,
op. cit., p. 115. - Retour texte
(4) Sise au confluent de la Save (Savus)
et du Bozzeut (Bacuntius). - Retour
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(5) ... pour embêter les Germains
! - Retour texte
(6) A. CHASTAGNOL, Hist. Aug.,
op. cit., p. 115. - Retour texte
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