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Agora
(Alejandro Amenábar, SP-EU
— 2009)
Page 1/4
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Les femmes savantes...
A l'heure où en Afghanistan, en Iran et ailleurs les
femmes se voient encore interdire l'accès à l'éducation,
où des fillettes se font couper les mains pour s'être
mis du vernis à ongle, et où leurs aînées
sont lapidées, brûlées vives ou vitriolées
pour avoir un tant soit peu dérogé à l'implacable
loi des mâles, le film d'Alejandro
Amenábar est loin d'être un péplum innocent.
Evoquant le tragique destin de la «païenne» Hypatie
d'Alexandrie, femme philosophe, mathématicienne et astronome,
massacrée par des chrétiens radicaux et fanatiques
à la conquête du pouvoir politique, Agora
vient à point nommé pour rappeler une situation
insupportable.
Sorti en Espagne le 9 octobre 2009, Agora,
(Extraits
vidéo) le nouveau film de l'hispano-chilien Alejandro
Amenábar (Les autres, Mar Adentro) y a enregistré
plus d'un million d'entrées en trois jours, réussissant
ainsi le cinquième plus gros démarrage du cinéma
ibérique - le second en 2009, après Harry Potter
(473 salles - 5,2 millions d'EUR de recette).
(En France, le 6 janvier 2010 dans 316 salles.)
Du genre «épique», Agora
reprend avec pertinence les codes et la logique binaire : la sagesse
d'une femme/la démesure des hommes, l'amour/la raison d'Etat,
la foi/la science, les passions humaines/la philosophie etc. -
pour jouer avec finesse du manichéisme et construire des
personnages convaincants. Dans le rôle d'Hypatie, voici
Rachel Weisz, Oscar du meilleur second rôle en 2006 pour
sa prestation dans The Constant Gardener, mais qui a déjà
eu l'occasion de traverser les époques avec The Fountain.
Comment oublier l'égyptologue-bibliothécaire gaffeuse
dans La Momie de Stephen Sommers ?
Quant à Max Minghella - Davus l'esclave amoureux mais christianisant
- on a pu l'apercevoir dans Syriana. Parmi les autres acteurs
au générique d'Agora, on compte Oscar Isaac
(Le Che : Guérilla) qui est Oreste, le «préfet
augustal d'Egypte», Ashraf Barhom (Paradise Now)
en Ammonios, Michael Lonsdale (Munich) en Théon
le Bibliothécaire, Rupert Evans (Hellboy) en évêque
Synesius et Homayoun Ershadi (Les Cerfs-volants de Kaboul).
La reconstitution est somptueuse et plonge le spectateur dans
une débauche de mosaïques et de marbres polychromes.
Bien sûr - et en dépit d'un réel souci d'authenticité,
comme de se référer aux célèbres portraits
du Fayoum pour le look des acteurs -, les légionnaires
portent encore les équipements du Haut-Empire; mais en
combinant l'art grec hellénistique avec des éléments
d'époque pharaonique, Guy Dyas (le directeur artistique)
a composé un cadre architecturalement vraisemblable, allant
dans le sens des découvertes archéologiques de Jean-Yves
Empereur sur le site d'Alexandrie (1).
Le réalisateur, Alejandro Amenábar
et ses légionnaires (2)... |
Le film d'Amenábar, l'enfant terrible
et surdoué des Festivals qui alterne productions ibériques
et coproductions internationales, a été présenté
hors compétition à Cannes où il n'a rencontré
qu'un succès mitigé. «Comme Kubrick auquel
on pense souvent, [Amenábar] s'empare donc du péplum
hollywoodien pour le transfigurer. Apex classique, fresque postmoderne
gonflée. Agora convoque des références
écrasantes (Ben Hur), pose sa réflexion sur
la liberté de pensée et emballe le tout dans une
histoire pleine de bruit, de discours et de fureur»,
écrit Magneto, dans Première. «Je voulais
explorer des questions essentielles», déclarera
le réalisateur. A travers une histoire empruntée
à l'«Antiquité obscurantiste» (sic),
comme la définira un communiqué de presse, Agora
raconte «comment une civilisation stable et raffinée
meurt rongée par le fanatisme. Les barbus étaient
chrétiens hier, aujourd'hui se sont les Talibans»
(Première). En fait de Talibans, le film écorne
aussi un tantinet - et plus directement - l'image du christianisme
des origines. Ce qui, bien entendu, n'a pas échappé
aux plumes les plus acérées de la droite catholique
espagnole comme celle de Fernando Alonso Barahona, qui stigmatise
le film et le public qui va le voir. Aux Etats-Unis et en Italie,
il est même question
de l'interdire - en Belgique, nous restons dans l'expectative.
L'affaire n'est pas nouvelle : quand on touche à la religion,
il faut s'attendre à ce genre de réactions. Mel
Gibson (La Passion du Christ) et Martin Scorsese (La
dernière tentation du Christ) en savent quelque chose.
Dans l'Espagne franquiste, l'étudiant Enrique Irazoqui,
qui incarna un Christ «marxiste» dans Evangile
selon Saint Matthieu de Pasolini, connut la prison. Toutefois,
comme le rappelaient les auteurs de la pétition
italienne «pro Agora», qui se réclament
d'Adriano Petta (Ipazia, Scienziata Alessandrina) et de
Gemma Beretta (Ipazia d'Alessandria), le film d'Amenábar
parle d'«une période historique qui, pour des
raisons évidentes, est ignorée des citoyens ordinaires».
En effet, à moins d'être théologien
ou spécialiste du Bas-Empire, peu de gens sont au courant
des circonstances qui amenèrent les chrétiens au
pouvoir, et quelle fut l'attitude des anciens persécutés.
Pour le commun des mortels, c'est Constantin qui, en 313,
fit de l'Empire romain païen un Empire chrétien. Belle
image d'Epinal qui - par comparaison - occulterait des images
dignes de 1945 et des excès de la Libération (vous
savez, les brebis qu'on tondait parce qu'elles avaient couché
avec le berger allemand, et autres sordides règlements
de comptes; ceci n'allant pas sans cela !).
Ce n'est qu'après bien des tergiversations que l'Empire
devint «chrétien», vers la fin (et non le début)
de ce sinistre IVe s. Ce, sous le ministère de Théodose
dit «le Grand», un Espagnol catholique - tiens, déjà
! - qui mit hors-la-loi aussi bien les païens et les Juifs
que les chrétiens «hérétiques».
Les chrétiens de l'époque s'étripèrent
entre eux, Monophysites contre Nestoriens ou Nicéens, et
ceux-ci contre les Ariens et autres Donatistes, Montanistes, Manichéens,
Gnostiques, Monothélistes, Macédoniens... Sans oublier
d'allégrement persécuter, au passage, tous ceux
qui, demeurés fidèles aux cultes de leurs pères,
n'envisageaient nullement d'adhérer à une quelconque
de ces chapelles. Logique.
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1. La guerre des sectes
Dans le polythéisme, pratiquement chaque ville avait des
traditions spécifiques relatives à tel ou tel dieu
commun dans une culture donnée. Sparte, qui préfère
Artémis, n'accorde pas à Athéna la même
importance que chez les Athéniens. Et en Egypte, l'ennéade
d'Héliopolis n'est pas l'ogdoade d'Hermopolis. Ce qui n'a
jamais fait d'ombre à qui que ce soit.
Le culte monothéiste est plus suspicieux. Il ne suffit
plus de se rassembler autour du Christ, mais il faut encore accorder
ses violons quant à sa définition, ses paramètres.
Pour les Anoméens, le Christ est inférieur
à Dieu; de même pour les Apollinaristes, qui
récusent la présence d'une âme humaine dans
le Christ.
Adeptes du Concile de
Nicée (325), les Nicéens, qu'on appellera
plus tard «catholiques orthodoxes»... avant
qu'ils ne se scindent à leur tour entre catholiques
et orthodoxes (1054), défendent donc bec et ongle
le Symbole de Nicée - la consubstantialité
du Fils avec le Père, et la trinité de la
personne divine avec le Saint-Esprit, ce qui, tout de même,
est un peu tordu comme construction... «monothéiste».
Il est vrai que sur un substrat polythéiste...
Contre eux, les Photiens, puis les Ariens
(vers 320) nient ladite consubstantialité du Christ, donc
sa double nature à la fois divine et humaine : Jésus
n'est qu'un simple humain ! Ensuite les Nestoriens
(Ve s.), dans la même foulée, s'en prendront à
sa mère mortelle, la «Vierge» Marie, lui contestant
son épithète de Théotokos («Mère
de Dieu»), pour lui préférer celui de Christotokos
(«Mère du Christ»). Le Nestorianisme réagissait
contre les Apollinaristes et les Ariens; ce sera ensuite aux Monophysites
de réagir contre les Nestoriens.
Niant tout autant que les Ariens la consubstantialité,
les Monophysites
(VIe s.) soutenaient la thèse inverse : Jésus est
Divin. Jésus est Dieu en Gloire, et n'a donc pas pu mourir
sur une croix. Il y a là un petit relent de paganisme...
(quoique Osiris, Attys, Adonis, Zeus lui-même sont bien
des dieux «qui meurent») ! Remarquons que le Monophysisme
a jusqu'à aujourd'hui survécu à travers les
Eglises coptes d'Egypte, jacobite de Syrie et d'Ethiopie, et jusqu'en
Arménie.
De leur côté, les Macédoniens
(vers 380), pourtant proches du consubstantiel nicéen,
contestaient le troisième membre de la Trinité (le
Saint-Esprit), tandis que les Montanistes
(IIe/IIIe-Ve s.), eux, se réclamaient dudit Saint-Esprit,
et avaient des prophétesses capables de prédire
l'avenir, qu'ils plaçaient au-dessus de leurs évêques.
Tertullien de Carthage les rejoignit; ils aspiraient au martyre
et l'évêque de Lyon, Pothin, Blandine et leurs compagnons
martyrisés en 177 étaient probablement des leurs.
Différentes sectes
gnostiques cherchaient un compromis avec le paganisme,
notamment les Ophites
(IIe-IIIe s.) qui se représentaient Jésus comme
un serpent - symbole de la Connaissance - cloué à
un poteau. Syncrétiques eux aussi, les Manichéens
(IIIe s.) empruntaient largement au Mazdéisme persan, opposant
le principe du Bien (Ariman) et celui du Mal (Oromaze). Un temps,
«saint» Augustin fut des leurs. Comme ils condamnaient
la procréation, on a pu voir en eux les ancêtres
des Cathares du Moyen Age.
Les Donatistes
(IVe-VIIe s.) étaient intransigeants et politisés
: ils appuyaient ouvertement des mouvements de rébellion
contre le pouvoir central de Rome - comme celle du Numide Firmus
-, et refusaient de réintégrer les lapsi
(les chrétiens qui, pour sauver leur vie, avaient apostasié
lors des persécutions). Chacun dans leur région,
les Novatiens (IIIe s.) et les Mélétiens
étaient dans la même mouvance nationaliste. |
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2. Au feu les païens : la destruction
du Sérapeion (391)
Le film Agora trouve son départ dans les terribles
événements qui préludèrent à
l'anéantissement du paganisme antique : d'abord l'interdiction
des sacrifices et donc du culte public (édit de l'empereur
Théodose du 24
février 391), puis fermeture des temples (édit
du 16 juin 391). A Alexandrie, en Egypte, l'évêque
fanatique Théophile - «un homme audacieux et pervers,
comme le décrira Gibbon, l'ennemi perpétuel de
la paix et de la vertu, dont les mains se souillèrent alternativement
d'or et de sang» - lance ses ouailles à l'assaut
du grand temple de Sérapis. Gibbon décrit en détail
la destruction du Sérapeion, de la colossale idole qu'il
abritait et des trésors de la Bibliothèque; la résistance
désespérée des derniers païens conduits
par Olympios, puis leur débandade à la lecture de
l'édit impérial qui les condamnait. Enfin, l'audace
du soldat chrétien qui mutila la statue du dieu païen
sans que la foudre s'abattisse sur lui - suivie de la conversion
massive des fidèles d'abord étonnés de l'absence
de réaction du dieu vaincu, ensuite de ce que la crue annuelle
du Nil continuasse néanmoins à féconder la
terre d'Egypte malgré le sacrilège (3).
Plus tard, sur les ruines du Sérapeion, les chrétiens
édifieront un monastère dédié à
Saint Jean-Baptiste.
Rien de nouveau sous le soleil. L'intolérance n'est-elle
pas le privilège des monothéismes ?
Télescopage de
Zeus et Hadès, d'Apis et Osiris, la grande
divinité syncrétique des Ptolémées
Sérapis fédérait autochtones
égyptiens et conquérants grecs. Sa grande
statue de bois et de fer se dressait dans le naos
du Sérapeion, où les chrétiens
la brûlèrent. Gibbon rappelle qu'il «ne
se distinguait des représentations de Jupiter
que par le calathos ou modius, le panier
ou boisseau placé sur sa tête, et par
la figure emblématique du monstre qu'il portait
dans sa main droite; ce monstre offrait le corps et
la tête d'un serpent qui se partageait en trois
queues, terminées chacune par une tête,
l'une de chien, l'autre de lion et la troisième
de loup» |
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«Les sirènes
du port d'Alexandrie / Chantent encore la même
mélodie...» Sur ce plan approximatif,
car une partie de la ville antique est encore sous
eaux (tenir compte de l'orientation de la rose des
vents, à gauche du plan), on peut voir la capitale
des Ptolémées avec ses grandes artères
se coupant à angle droit, coincée entre
la Méditerranée et le lac Maréotis.
Au sud-ouest : la baie d'Aboukir, le port d'Eunoste
(«Bon Retour») et le quartier grec. Au
nord-est, de l'autre côté de l'Heptastade,
la digue qui relie Pharos au continent : le Grand
Port et le quartier juif. Et au delà du port,
la «mer d'Eleusis»... En bas, à
gauche, le Sérapeion (en rose). |
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Ce n'est pas la première fois que le cinéma
condamne l'Inquisition (Les fantômes de Goya de Milos
Forman, 2006), le fondamentalisme (Le Destin de Youssef
Chahine, 1997) ou, tout simplement, la chasse aux sorcières
(Les diables de Ken Russel, 1971).
Parfois pour des motifs honorables de réflexion philosophique.
Plus souvent pour des raisons à rechercher... dans nos
pulsions les plus obscures. Nous songeons ici, bien entendu, à
ces complaisants films de sadisme et/ou au cinéma fantastique.
La marque du Diable (Hexen bis aufs Blut gequält)
de Michael Armstrong (1970) et ses pré- et sé-quelles,
Le Grand Inquisiteur et Le trône de Feu s'attardaient
longuement sur les plans gore et des descriptions de supplices.
Mais de Jeanne d'Arc à Dracula, il est évidemment
facile - le film créant sa logique propre - de pointer
du doigt un démon qui justifierait les ripostes les plus
atroces suggérées par la superstition. Endémique
au Moyen Age, la chasse aux sorcières ne fut le plus souvent
rien d'autre que l'extirpation des derniers vestiges du paganisme
réfugiés dans la sagesse populaire des campagnes.
Le fait d'avoir parfois porté des vêtements masculins
(4)
(comme Hypatie le tribonôn des philosophes cyniques)
fut un des chefs d'accusation porté contre Jeanne d'Arc...
qui la conduisirent au bûcher. On identifie aisément,
sous la noire cape doublée de rouge du vampire, une autre
facette du mythe de la transgression. Ici, de la transgression
des tabous érotiques... attitude bien entendu incompréhensible
pour des esprits puritains et bornés (5).
Si le cinéma gore montre volontiers du doigt la
perversion d'un système judiciaire basé sur la superstition
et la torture, le fantastique, lui, cautionne sans réserve
ladite superstition et les actes cruels des inquisiteurs (Le
masque du démon, de Mario Bava) ou des chasseurs de
vampires (Van Helsing et ses émules).
L'évêque d'Alexandrie Cyrille
se l'est juré :
«Je purifierai cette ville !» |
Rares seront les films du genre faisant la part des choses. Signalons
tout de même Les sévices de Dracula / Deux vierges
pour Dracula (Twins of Evil, John Hough, GB - 1971)
où, massacrant à tort et à travers d'innocents
jeunes gens dont le seul «crime» est d'être
amoureux, l'éternel puritain traqueur de démons
Peter Cushing se voit pris en défaut et se révèle
- en toute bonne foi - plus malfaisant que le vampire lui-même.
Mérite tout autant réflexion le cultissime Le
Survivant où Charlton
Heston, le dernier des savants, est traqué par des
créatures mutantes dégénérées
et inquisitionnelles qui, en fait, ont d'abord été
les victimes d'une guerre bactériologique déclenchée
par nos apprentis sorciers scientistes.
Au VIIe s. de n.E., l'évêque Jean
de Nikiu, dans l'Egypte fraîchement conquise par les
Arabes musulmans, ne voyait dans les innocents astrolabes d'Hypatie
- grâce auxquels elle pouvait mesurer la hauteur des astres
au dessus de l'horizon - que de pernicieux instruments de magie.
Et d'approuver son lynchage en règle !
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Le Survivant
(The Omega Man, Boris Sagal, EU - 1971), tiré
de Je suis une légende, un roman du
prolifique scénariste SF Richard Matheson.
Dans ce film, le colonel-médecin Robert Neville
(Charlton Heston) a mis au point un antidote à
l'épidémie qui a anéanti l'humanité.
Mais les rares survivants - les «hommes aux
yeux blancs» auxquels réfère l'affiche
italienne ci-dessus - désormais allergiques
à la lumière (tout un symbole !) ont
décidé de ne plus faire confiance à
la Science. Trahi par celle qu'il voulait sauver,
le généreux Neville - icône de
l'American Way of Life - mourra dans une attitude
christique... «Science sans conscience n'est
que ruine de l'âme», comme disait
l'autre (affiche 1975 : Occhi Bianchi sul Pianeta
Terra - coll. Metek / Cinefaniac) |
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En somme, l'originalité d'Agora
est de se poser en préquelle de tout ce qui précède.
Car c'est un péplum et, au cinéma, les chrétiens
des origines tiennent d'habitude le rôle de victimes - non
celui de bourreaux. Ce sont les chrétiens qui sont destinés
aux supplices de l'amphithéâtre, les victimes des
tortures les plus bizarres vouées à être déchiquetées
par les crocs des fauves sous les regards blasés d'Empereurs
cruels et décadents. Ah ! Les chrétiens, ces tristes
sires toujours sérieux, qui ne couchent qu'avec leur épouse
légitime, dûment enregistrée à l'état
civil de leur paroisse - et encore ! L'édifiant Sienkiewicz
n'a sans doute jamais su le mal qu'il fit à la cause qu'il
entendait illustrer dans ses pages sérieuses, qui ont fait
jubiler ou ricaner plus d'un ados, dont Montherlant... comme il
s'en rappelle dans Le XIIIe César.
Bien sûr, tout en ayant l'air de tirer sur les chrétiens
qui abattent l'«idole» de Sérapis, Amenábar
englobe les autres fanatiques. Toute ressemblance avec ces Talibans
qui, au déni de l'opinion internationale, dynamitèrent
les statues de Bouddha à Bamiyan étant, comme de
bien entendu, le fait du plus grand des hasards (6)...
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3. Hypatie d'Alexandrie
(350-415)
Venons-en à l'héroïne de notre film. Païenne,
Hypatie [on lit parfois «Hypathie»] était la
fille du philosophe et géomètre Théon d'Alexandrie
(±335-±405), qui fut le dernier directeur du Mouséion
qu'en 391 ravagea et ferma le patriarche Théophile,
sur l'ordre de l'empereur Théodose
Ier. De Théon, on a conservé les commentaires
sur les Phénomènes d'Aratos de Soles, un
poème technique; sur le mathématicien Euclide (Eléments
d'Euclide, ca 364); ainsi que ses commentaires sur les treize
livres de l'Almageste.
Sa fille Hypatie entrera dans l'Histoire pour son érudition
autant que sa beauté et sa chasteté; mais surtout
pour sa fin dramatique qui fera d'elle - nous l'avons déjà
dit - une icône de la libre pensée victime des forces
obscurantistes. La relation qu'Amenábar établit
entre les Talibans et les bourreaux d'Hypatie, les parabalanai
est clairement revendiquée et assumée par le cinéaste
dans ses interviewes.
Hypatie et son père Théon (Michael
Lonsdale) |
Elève de son père, qu'elle finit par surpasser,
Hypatie étudiera les sciences, la philosophie et l'éloquence
à Athènes. Retour à Alexandrie, au Mouséion
- de nos jours on dirait «à l'université»
- on lui confia la chaire
précédemment occupée par le grand Plotin.
A son tour elle enseigna les mathématiques et la géométrie,
mais aussi l'astronomie et la philosophie. Selon la Suda (7),
Hypatie aurait publié un commentaire sur les Arithmétiques
de Diophante, une édition des Tableaux astronomiques
de Ptolémée, et un commentaire sur les Sections
coniques d'Apollonius de Pergè. |
- Apollonius de Pergè (IIIe s. av. n.E.), auteur des
Sections coniques, un mathématicien réputé
difficile.
- Diophante d'Alexandrie (milieu du IIIe s. de n.E.), le «père
de l'algèbre», considéré comme le
plus complexe d'entre les mathématiciens de l'Antiquité.
Ses Arithmétiques, en treize livres, sont conservés
pour six livres en grec et quatre en arabe, avec de nombreuses
notes et interpolations qui pourraient, pour une part, remonter
aux analyses d'Hypatie.
- Claude Ptolémée (±61-±168), auteur
du Canon astronomique, un traité plus connu sous
le nom de Composition mathématique (Mathèmatikè
syntaxis) ou La Grande composition (È Megalè
syntaxis); ce dernier titre grec étant ensuite arabisé
en Almageste (8),
ouvrage en treize livres dont Théon composa un commentaire,
qui a été conservé - mais sur lequel glosèrent
aussi Pappus d'Alexandrie, dont nous n'avons plus que des fragments,
ainsi qu'Ammonius, perdu quant à lui.
Hypatie passait pour être l'auteur du troisième
livre du commentaire de Ptolémée, commencé
par son père dont elle était devenue l'un de ses
plus proches collaborateurs. En fait, on estime aujourd'hui
que le texte transmis de l'Almageste et des Tables
faciles n'est autre que l'édition révisée
par elle.
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Hypatie réussira-t-elle à préserver
de la fureur iconoclaste des moines fanatiques les trésors
de la sagesse antique ? |
Les travaux d'Hypatie nous sont connus par sept
lettres que lui adressa son disciple Synesius ou Synésios
de Cyrène. Il y est notamment question de la construction
d'un astrolabe (lettre 154 [9])
et d'un hydroscope (lettre 15). Ces lettres contiennent également
des allusions précises à son enseignement; ainsi
la lettre 154 nous révèle les titres de deux ouvrages
philosophiques de sa plume : Dion et De Insomniis.
Ces lettres nous permettent d'apprécier l'étendue
de ses lectures, notamment Pythagore, Platon et Aristote.
Comme la plupart des grands philosophes de l'Antiquité
tardive, Hypatie est néoplatonicienne et en défend
les thèses (sans l'influence de Plotin)
dans ses exposés publics à Alexandrie qui lui valent
une grande renommée. Mais elle connaît également
très bien les autres écoles, dont elle a lu les
uvres majeures.
Officiellement toutefois, il ne reste pas de
trace de ses écrits, peut-être en raison de l'incendie
final de la Bibliothèque d'Alexandrie (VIIe s.), ce qui
expliquerait la faible notoriété d'Hypatie. A noter
un sérieux revirement d'opinion des érudits ces
vingt-trente dernières années. «L'on croyait
que tous les écrits d'Hypatie était perdus. Maintenant,
c'est le contraire. L'opinion générale semble être
que nous possédons beaucoup de ses écrits. Le problème
est que son travail était celui d'éditer et de commenter
des textes techniques en mathématiques et en astronomie.
Ses interpolations et ses commentaires ont été par
la suite incorporés dans les textes en question. Pour les
isoler, il faut par conséquent les «désinterpoler»
- un minutieux travail de savant» écrit John
Thorp, qui ajoute : «Or les savants modernes qui ont
essayé d'isoler les contributions d'Hypatie enterrées
dans ces textes sont tous d'opinion que sa contribution était
d'ordre pédagogique et herméneutique, et de niveau
élémentaire. Alan Cameron, qui a étudié
cette question de près, annonce que nos attentes élevées
sont certainement déçues. Le contenu, dit-il, est
exégétique plutôt que critique, destiné
aux étudiants élémentaires. Et Wilbur Knorr
avoue, avec un certain chagrin, que la contribution d'Hypatie
révèle un esprit essentiellement superficiel. Hypatie,
semble-t-il, n'était pas un génie créateur
en mathématiques. Elle était plutôt une professeure
de mathématiques, auteure de manuels.»
On a également attribué à Hypatie une lettre
au patriarche Cyrille, qui de toute évidence est apocryphe
puisqu'elle y condamne l'enseignement de l'évêque
Nestorius (10)
(±381-451), lequel sévit des années après
la mort de celle-ci.
Hypatie ne fut donc peut-être pas une
grande découvreuse en matière de sciences, mais
assurément un professeur et un commentateur de premier
ordre.
Avant elle, il y avait eu - bien sûr - des femmes d'esprit,
des «femmes libres» qui étaient aussi des courtisanes
ou passaient pour telles, comme Théanon et Périctione,
Aspasie ou Macrine, ou encore la poétesse Sapho; cependant,
comme Hypatie, elles restèrent des exceptions. «La
fière franchise qu'elle avait en outre du fait de son éducation
faisait qu'elle affrontait en face à face avec sang-froid
même les gouvernants, assure le chrétien Socrate
le Scolastique. Et elle n'avait pas la moindre honte à
se trouver au milieu des hommes; car du fait de sa maîtrise
supérieure, c'étaient plutôt eux qui étaient
saisis de honte et de crainte face à elle.»
Un philosophe canadien, le précité
professeur John Thorp, s'est interrogé sur la nature de
l'enseignement philosophique d'Hypatie - la «païenne»,
«l'athée» -, passant nos rares sources au crible
de la critique. Pour autant que nous sachions, force est de reconnaître
qu'Hypatie n'a jamais fait parler d'elle de par un enseignement
militant en faveur du paganisme, de l'athéisme ou... du
christianisme, ni même d'un quelconque engagement politique.
Au contraire, elle entretient d'excellentes relations avec les
autorités chrétiennes d'Alexandrie qui la rémunèrent;
et les quelques disciples dont les noms nous sont parvenus étaient
presque tous chrétiens à commencer par son plus
grand admirateur, Synesius.
Selon J. Thorp, Hypatie aurait surtout marqué
la mémoire de ses disciples comme une femme d'une grande
beauté et une merveilleuse enseignante (le brave Synesius
était certes un élève appliqué, mais
loin d'être un aigle), qui avait du talent pour transmettre
ce qu'elle avait elle-même reçu de ses maîtres
- et notamment de son père Théon, dont elle édita
et commenta les uvres.
Donc, Hypatie était experte dans le quadrivium -
arithmétique, géométrie, astronomie et musique.
«Elle enseignait ces sujets de façon rigoureuse,
en les plaçant dans un cadre platonicien selon lequel ils
étaient des matières propédeutiques à
un savoir mystique de l'Etre, note J. Thorp. D'ailleurs,
elle opérait, dans son enseignement ésotérique,
la réconciliation des religions païenne et chrétienne
en insistant sur les profondes vérités qu'elles
partagent, et en reléguant le reste au statut de noble
mensonge.» Pour ce faire, elle devait donc maîtriser
aussi la philosophie néo-platonicienne, sans doute davantage
dans le style rationaliste de Plotin
et de Porphyre que
de celui mystique et théurgique de Jamblique,
comme le résume Lucien Jerphagnon (11).
Quoique se réclamer de Porphyre - l'auteur du plus virulent
traité contre le christianisme jamais écrit, hélas
totalement perdu aujourd'hui - n'était sans doute pas la
meilleure manière pour entrer en odeur de sainteté
auprès de la populace des chrétiens fanatiques d'Alexandrie,
plus sincères dans leur foi qu'experts en théologie
!
Rappelons qu'à travers Plotin, la pensée de Platon
et d'Aristote avait été parfaitement intégrée
par les chrétiens imprégnés de culture classique
qui formaient la classe dirigeante de l'Empire romain chrétien,
qui lisaient Homère, Hésiode, Platon et Aristote.
Elle était décidément très éloignée
l'époque où un soudard illyrien et son clan imposaient
un christianisme obtus, et où son neveu Julien devait se
cacher pour lire l'Iliade.
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3.1.
Quelques protagonistes...
Parmi ses élèves, la plupart chrétiens,
il y eut, outre Synesius de Cyrène (futur évêque
de Ptolémaïs de Cyrénaïque, en 411) et
son frère Euoptius : Herculianus et son frère
Kyros de Panopolis (le second, futur évêque
de Kotyaion en Phrygie); le Syrien Olympios,
grand propriétaire foncier de la région de Séleucie
de Piérie, qui mena la fronde des intellectuels païens
lors de la destruction du Sérapeion; Hesychius,
à ne pas confondre avec le fameux lexicographe; Athanasius
qui allait devenir un sophiste renommé; Theodosius,
le grammairien réputé; mais encore, moins connus
si ce n'est de la correspondance de Synesius : Ision, Alexandre,
Theoctenus, Gaius et Auxentius - tous issus de la jeunesse
dorée d'Alexandrie et de Constantinople, ou de la Cyrénaïque,
de la Haute-Egypte, de la Syrie... - les futurs cadres de l'Empire
d'Orient.
L'un d'eux, Oreste, devint gouverneur de la province d'Egypte,
et il semble qu'une grande amitié - sinon un sentiment
plus tendre - liait ce magistrat chrétien à la «païenne»
Hypatie. Son opposant politique, l'évêque d'Alexandrie
Cyrille, un
chrétien intransigeant que l'Eglise copte considérera
comme son fondateur, prit ombrage de cette relation, attribuant
à cette femme-philosophe et probablement «sorcière»
une responsabilité certaine dans leur différend.
Oreste (Oscar Isaac), le préfet d'Egypte,
en pleine émeute chrétienne |
Païenne des plus modérées,
Hypatie était en parfaite adéquation intellectuelle
avec l'élite chrétienne de son temps, laquelle désormais
gouvernait l'Empire. Elite qui, souvent, n'était chrétienne
que du bout des lèvres, s'inclinant plus que probablement
devant l'effet de mode. Ainsi son disciple Synesius, plus attiré
par les arts, les lettres et la spéculation philosophique
que par la bigoterie, ne devint évêque que contraint
et forcé par la réalité politico-militaire
du moment (12).
Or, si le petit peuple des villes était devenu majoritairement
chrétien, la population des campagnes restait largement
païenne. Ce qui exposait la base militante, d'autant moins
raffinée qu'elle était fervente, à une attitude
des plus... radicale.
C'est donc ici qu'intervient Cyrille,
- neveu du précédent patriarche, Théophile
-, qui le 18 octobre 412 vient d'être élu évêque
d'Alexandrie (charge qu'il exercera jusqu'au 27 juin 444). Il
entre ainsi en fonction à peu près en même
temps que l'ancien disciple d'Hypatie, Oreste, qui vient
d'être nommé par Constantinople préfet augustal
d'Egypte, c'est-à-dire gouverneur de la province.
Le courant ne passe pas trop bien entre le patriarche extrémiste
et antisémite, et le gouverneur lettré. Mais Cyrille
peut compter sur ses troupes de choc, des moines fanatiques accourus
du désert de Nitrie, au sud d'Alexandrie, de l'autre côté
du lac Maréotis. Ainsi que sur sa «garde rapprochée»,
les 800 parabalanai qui, à l'origine, étaient
- comment dire ? - des «travailleurs sociaux». A la
fois infirmiers et croque-morts, ces parabalanai étaient
chargés d'assurer un minimum de bien-être à
leurs frères chrétiens déshérités...
Moins qu'aux païens, c'était surtout à l'importante
communauté juive qu'ils en voulaient, exécutant
de véritables expéditions punitives dans leurs quartiers,
incendiant même une synagogue.
L'expulsion des Juifs d'Alexandrie.
«Les Juifs et les païens doivent apprendre
que les chrétiens sont les sauveurs, les protecteurs,
les chefs et les maîtres de la cité»,
proclamait l'évêque de Constantinople «saint»
Jean Chrysostôme (13)
(JEAN CHR., Homélie sur les statues, I, 12).
Jean Chrysostôme est un saint majeur vénéré
par les Eglises catholique et orthodoxe. Mais ses homélies
Adversus Judæos (Contre les Juifs) seront plus
tard récupérées par les nazis. En fait,
lesdites homélies prêtent à controverse
: visaient-elles l'ensemble des Juifs ou seulement les chrétiens
judaïsants, donc déviants, de sa paroisse à
Constantinople, auxquels elles étaient a priori
destinées ? |
L'origine du conflit opposant l'évêque Cyrille
au gouverneur Oreste tient dans l'attitude modérée
de ce dernier vis-à-vis des Juifs dont l'importante communauté
était installée-là depuis la fondation de
la ville. Chrétiens et Juifs se provoquent mutuellement
(14),
jusqu'à ce que ces derniers organisent un véritable
massacre des chrétiens après avoir mis le feu à
l'Eglise Saint-Alexandre. Les représailles furent un véritable
pogrom, avec au bout du tunnel l'expulsion des Juifs d'Alexandrie.
Il est clair que le gouverneur Oreste ne peut tolérer
les méfaits de ces trublions et se doit de rappeler à
l'ordre le patriarche Cyrille. Au cours des émeutes qui
s'ensuivent, un moine nommé Ammonios blesse le gouverneur.
Celui-ci le fait arrêter et torturer à mort. C'est
à ce moment-là, et à ce moment-là
seulement - car Hypatie s'était toujours fait discrète
- que Cyrille, la voyant sortir de la résidence de son
ancien élève, s'avise de l'influence possible que
pourrait avoir cette «païenne», adonnée
à la «magie» ou à la «théurgie»,
et qui s'entoure de toute une quincaillerie aussi suspecte que
des astrolabes et des aréomètres. C'est elle, assurément,
la cause de tout le mal; elle qui monte le gouverneur contre ses
frères chrétiens, croyants honnêtes et pieux.
Nous ne saurons jamais quelle part prit Cyrille dans le complot
qui s'ensuivit. Le commandita-t-il, ou fut-il le fait d'une initiative
de ses parabalanai croyant obéir à sa volonté
? Toujours est-il que le 8 mars 415, Hypatie tomba dans une embuscade,
fut jetée à bas de son char, entraînée
dans l'Eglise Saint-Michel - autrefois le Cæsareum,
le Temple du culte impérial -, dépouillée
de son manteau de philosophe cynique, écorchée vive
au moyen de tessons effilés, dépecée, et
ses membres exhibés à travers la ville puis brûlés.
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Suite… |
NOTES :
(1) Les Gréco-Macédoniens
ont largement pillé les monuments de la vallée
du Nil pour compléter - par une touche «exotique»
- leur métropole hellénistique aux larges artères
se coupant à angle droit.
Sur les fouilles à Alexandrie, on se reportera à
deux superbes albums : Jean-Yves EMPEREUR (photos Stéphane
COMPOINT/Sygma), Alexandrie redécouverte, Fayard/Stock,
1998, et William LA RICHE (photos Stéphane COMPOINT/Sygma),
Robert Laffont/France Loisirs, 1996. Et aussi : Franck GODDIO,
A la recherche de Cléopâtre, R. Laffont,
1996. - Retour texte
(2) Pour se faire une idée
des tenues portées par les légionnaires et autres
troupes des IVe-Ve s., cf. Alain ALEXANDRA & François
GILBERT, Légionnaires, auxiliaires et fédérés
sous le Bas-Empire romain, Editions Errance, coll. «Histoire
Vivante», 2009. - Retour texte
(3) Edward GIBBON, Histoire du
déclin et de la chute de l'Empire romain, Robert
Laffont, coll. «Bouquins», 1983, 2 vols, I, chap.
XXVIII, pp. 838-842. - Retour texte
(4) Transgression de sa condition
féminine. - Retour texte
(5) Nous visons ici le vampire selon
la tradition de la littérature romantique et du cinéma
gothique, non les realia de la magie noire d'Europe centrale.
- Retour texte
(6) Le 8 ou 9 mars 2001, sur l'ordre
de leur chef suprême Mohammad Omar, les «étudiants
en théologie» - les Talibans - dynamitèrent
les deux Bouddha géants sculptés dans la falaise
de Bamiyan, chefs-d'uvre de l'art gréco-bouddhique
de Gandhâra. - Retour texte
(7) La Suda [ou Souda, ou Suidas]
est un ouvrage lexicographique byzantin composé avant
le XIe s. - Retour texte
(8) Au Moyen Age, l'ouvrage original
- d'abord perdu - fut connu en Occident par sa traduction arabe.
Au XVe s., le grec fut retrouvé à Byzance. - Retour
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(9) Les lettres de
l'évêque de Ptolémaïs à Hypatie
portent respectivement les numéros 10, 15, 16, 33 (frag.),
81, 124 et 154 dans la traduction d'A. FITZGERALD, The letters
of Synesius of Cyrene, Londres, Oxford University Press,
1926 (numérotation qui peut être différente
dans l'autres éditions : Croiset, dans son Hist. de
la littérature grecque, cite : 4, 10, 15, 16, 80,
124, 132).
Il est également question d'Hypatie dans quatre autres
lettres qui ne lui sont pas adressées : 4, 133, 136 et
137 dans l'édition FitzGérald. - Retour
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(10) Evêque de Constantinople
en 428. - Retour texte
(11) L. JERPHAGNON, Les Divins
Césars, Tallandier. - Retour
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(12) Il s'agissait de mettre en place
dans Ptolémaïs une autorité capable de résister
aux attaques de rebelles. - Retour texte
(13) «Saint» Jean Chrysostôme
(349-407), évêque de Constantinople de 397 à
403. L'évêque d'Alexandrie Théophile fut
son adversaire acharné. - Retour
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(14) A vrai dire, bien avant l'essort
du christianisme, la situation était déjà
fort tendue entre Juifs et Grecs païens. Faut-il rappeler
la fameuse et particulièrement atroce révolte
juive de 116, probablement instiguée par des agents parthes,
qui fit des centaines de milliers de morts parmi les gréco-romains
d'Alexandrie, Cyrénaïque et Chypre... - Retour
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