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OCTOBRE
- NOVEMBRE 2003
- 3 octobre 2003 :
- 8 octobre 2003 :
- 20 et 21 octobre 2003 :
- 5 novembre
2003 :
- 6 Novembre 2003
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3 octobre 2003 |
M.
Hatoum a écrit : |
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La nostagie
herculienne me prend d'assaut... que voulez vous, moi j'en ai
eu largement mon lot avec les films d'Hercule il y a belle lurette
et maintenant j'aimerais les partager avec mon fils de onze
ans !
Où et comment faire pour trouver toute la collection
DVD et cassettes sur Hercule "l'ancien" et non pas les films
interprétés récemment. |
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RÉPONSE
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Ainsi que
je l'ai indiqué en long et en large sur mon site, je
ne fais pas de commerce, ni de copies etc. Et je n'ai pas
non plus de "bonnes adresses" (d'ailleurs vous ne m'indiquez
même pas dans quelle ville vous habitez).
Les K7 : il faudra vous armer de chance et de patience, faire
les boutiques d'occasion et les brocantes. On n'édite
plus de K7 de péplums. Point Barre.
Les DVD : si je m'en tiens à Hercule stricto sensu,
a priori je ne vois disponibles que Les Travaux d'Hercule
(DVDY Films), Samson contre Hercule (L.C.J.), et Hercule
à la conquête de l'Atlantide (Canal+, coll.
Cinéma de Quartier). Bien sûr il existe en DVD
d'autres excellents péplums avec Steve Reeves ou Maciste,
mais il n'y en a pas des masses ! J'imagine qu'ils vous intéresseraient
eux aussi. Je mettrai en ligne très prochainement une
liste exhaustive des péplums en DVD dont j'ai connaissance.
Notez quand même que L.C.J. a édité une
série de dix films bien sympathiques quoique d'intérêt
inégal (ils ont même été repris
dans un coffret intitulé : Péplums. Dix mythes
éternels), dont voici déjà les titres
: Deux nuits avec Cléopâtre (Mario Mattoli.
Avec Sophia Loren); Maciste et le Trésor des Tsars
(Amerigo Anton [Tanio Boccia]. Avec Kirk Morris);
Le Géant de Thessalie (Riccardo Freda. Avec
Roland Carey); Les Derniers jours de Pompéi
(1948) (Marcel L'Herbier. Avec Georges Marchal); Jules
César conquérant de la Gaule (Amerigo Anton.
Avec Cameron Mitchell); Le Brigand de la Steppe (Amerigo
Anton. Avec Kirk Morris); Thor le Guerrier (Anthony
Richmond [Teodoro Ricci]. Avec Conrad Nichols); Samson
contre Hercule (G.F. Parolini. Avec Brad Harris); La
Terreur des Barbares (Carlo Campogalliani. Avec Steve
Reeves); Maciste et les Filles de la Vallée
(Amerigo Anton. Avec Kirk Morris).
Voici l'e-mail des éditions L.C.J. :
sergesarve.lcj@noos.fr
- Bonne chance !
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8 octobre 2003 |
Francis
Moury a écrit : |
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1)
Félicitations pour votre notice synthétique
sur Gordon
Mitchell que
je découvre à mon retour de Bangkok. À
quand une édition DVD digne de ce nom de l'excellent
Géant de Metropolis que je me suis tapé
à la télévision italienne, à
Turin, vers 1990, coupé par... cinq minutes de publicité
toutes les cinq minutes durant près de ses 90' de
durée ce qui augmentait sensiblement la durée
de la (télé)projection - au demeurant en format
4/3 proche du format cinématographique 1.33 alors
que le film est sans doute tourné dans un format
différent. Encore que... ? Je n'en suis d'ailleurs
pas certain. J'ai pensé aussi à "Gordon" car
j'ai récupéré la bande-annonce anglaise
de Brenno, il Nemico di Roma [Brennius enemy of Rome
/ Brenno le Tyran] (IT - 1963) de Giacomo Gentilomo
avec Gordon Mitchell, Massimo Serrato, Vassili Karis. J'ai
vu Trois Filles dans le Vent dans une salle X à
Saint-Lazare à l'époque de sa sortie : quel
choc ! On n'en croyait pas nos yeux. C'était vraiment
un film aberrant et délirant : mélange de
"strong hardcore" et de vieilles séquences de péplums
non étalonnées. Le délire pallardien
en sa plus haute forme, quasi surréaliste vraiment
!
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RÉPONSE
: |
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La version des Trois Filles...
sortie à Paris était effectivement plus salée
que celle diffusée à Bruxelles, comme j'ai pu
le constater à l'époque grâce à un
courrier échangé avec d'autres fanéditeurs.
J'en avais aimé le côté pathétique
: un film porno qui proclame que les films d'aventures, westerns
et péplums... c'est quand même plus excitant que
de la fesse triste ! C'est vraiment du second degré,
ou je ne m'y connais pas. Beaucoup de cinéastes ont fait
du X par manque de moyens pour pouvoir faire autre chose - et
pas forcément par facilité, comme on pourrait
être tenté de le croire (ceci ne s'appliquant pas
à tout le monde, évidemment). Le cas de Jesus
Franco est anthologique : Franco est un excellent technicien
qui a passé sa vie à faire des navetons érotico-violents
pour vivre et filmer, ce qui pour lui est pareil. Mais Orson
Welles ne jurait que par lui quand il s'était agi d'engager
un directeur de seconde équipe sur Falstaff !
En Belgique Le Géant de Métropolis passe
de temps à autre sur RTL : ce titre fait partie d'un
lot de cinq ou six péplums qu'ils repassent à
l'occasion.
Quelle catastrophe que cette coutume télévisuelle
d'entrelarder un film de publicités. Et toutes les cinq
minutes encore ! Ca détruit tout... C'est dans ces mêmes
conditions que j'ai vu les premiers "Actions Packs" de Hercules
the Legendary Journeys, repiqués de la TV américaine.
Thomas Mann disait, prophète : "Là où
on brûle des livres, on brûlera des hommes."
Mais les films ne sont-ils pas aussi des livres, quelque part
? Les livres d'aujourd'hui. On commence donc ainsi, en massacrant
des feuilletons à trois sous, et puis insidieusement... |
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2)
Je pense en lisant le courrie e-mail de ces derniers mois
qu'une sorte de "bourse" Internet assortie de petites annonces
concernant les échanges ou ventes entre particuliers
de VHS de peplum serait une bonne chose car cela répondrait
à une demande évidente : les amateurs anciens
et nouveaux sont confrontés à une pénurie.
On ne sait plus où trouver les péplums ! Il
y en a assez peu d'édités en DVD et votre
liste à jours sera autant la bienvenue que celle
des VHS commerciales éditées que vous avez
mise en ligne et qui en fera rêver plus d'un ! Il
y en avait beaucoup - enfin tout est relatif si on songe
aux centaines de péplums produits au XXe siècle
- en vidéo à l'époque de la VHS mais
ils deviennent eux aussi inaccessibles et certains depuis
bien longtemps ! Ce serait donc, je crois, une bonne chose
d'ouvrir sur votre site une telle bourse : y participer
n'engagerait que... les participants ! Une telle bourse
pourrait d'ailleurs aussi s'occuper d'affiches, de photos,
etc. et les professionnels pourraient y proposer leurs service
à tous les amoureux du genre, aussi bien que les
collectionneurs particuliers francophones. Pourquoi pas
?
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RÉPONSE
(DE MINIMIS NON CURAT PRAETOR)
: |
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Les professionnels n'ont
qu'a m'envoyer leurs coordonnées Internet : je les
publierai volontiers. De même, si des visiteurs ont
connaissance de petites collections DVD de derrière
les fagots, qui ont édité des péplums
: je les signalerai. Mais de grâce, ne me parlez pas
de tractations commerciales ou d'échanges sur ce site.
Etes-vous assez naïf pour croire que des visiteurs vont
s'empresser de répondre pour dépanner un autre
amateur en détresse ? Les visiteurs ne réagiront
que dans la perspective d'un échange de copies qui
les intéressent. Vous voyez-ça d'ici : "Voici
la liste des quatre cents cassettes de péplums que
je possède; moi je recherche ces trois titres..."
Sur le défunt Cinérivage, cette rubrique fut
un fiasco, et moi j'ai autre chose à faire que de m'occuper
de ça.
Cela dit, votre remarque, Francis, est tout-à-fait
pertinente. Oui, en matière de péplum, il y
a une lacune dans le domaine du DVD. Mais les bonnes nouvelles
que vous nous annoncez infra réjouiront certainement
le coeur des amateurs...
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3)
Je vois qu'un de vos lecteurs s'intéresse aux Vierges
de Rome. Eh bien j'en profite pour vous communiquer
quelques petites informations qui trouvent ici parfaitement
leur place. J'ai rencontré, il y a un an environ,
Michel Wichard, réalisateur très sympathique,
notamment à titre officieux de Enigmes aux Folies-Bergères
signé... Jean Mitry (!) (FR - 1959), et officiel
de Le Quatrième Sexe, produit par José
Benazeraf (FR - 1961). Il fut aussi assistant de Mitry,
Leo Johannon, Riccardo Freda, Clouzot, Allégret,
Jean Boyer, Maurice Delbez, etc., ainsi que de Bragaglia
sur Orient-Express (avec Henri Vidal, Sylvana Pampanini,
Folco Lulli, Curd Jurgens)...
Wichard, donc, fut aussi premier assistant-réalisateur
français sur Les
Vierges de Rome (FT-IT
- 1960) et me précisa que le film fut tourné
non seulement par Cottafavi et Bragaglia mais aussi par
Robert Vernay et que son tournage eut lieu entre... Belgrade
et Epinay. Il se souvient qu'ils avaient "de la boue jusqu'aux
genoux" en Yougoslavie pendant le tournage de je ne sais
plus quelle séquence. Ce Cottafavi mythique me fait
d'autant plus rêver qu'il est je pense totalement
invisible depuis près de 40 ans et que je ne l'ai
donc jamais vu, même pas à la Cinémathèque
Française !
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RÉPONSE
: |
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De la "boue jusqu'aux genoux"
? Sans doute pendant la séquence où Clélia
et ses compagnes otages s'évadent du camp étrusque
par le cloaca maxima. Robert Vernay (pseud. de R. Viandon
- 1907-1980 [ou 1981]) ? Il avait été
coréalisateur, avec Raymond Bailly et Pierre Malfille,
et superviseur des 26 épisodes du feuilleton TV "Bob
Morane", en 1964. Parmi ses titres de gloire : Le comte
de Monte-Cristo (1943) et Le Capitan (1946). Son
dernier film fut, en 1965, Passeport diplomatique.
Cet ancien journaliste de cinéma fut également
impliqué dans des feuilletons radiophoniques comme
"Ca va bouillir", avec Zappy Max !
Pour nos visiteurs qui ne vous connaîtraient pas encore,
cher Francis, je rappellerais que fine lame du cinéma-bis
(mais aussi de l'autre) vous nous préparez avec votre
complice Christophe Bier un Dictionnaire du cinéma
érotique et pornographique 16 et 35 mm français
de 1930 à nos jours très attendue. Vous
assurez également des chroniques sur www.dvdrama.com
et www.cineastes.net
Un peu de pub, ça ne fait pas de tort !
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4)
Opening Editions, le label DVD de Fil à Films en
Zone 2, va peut-être (sous-réserve mais j'espère)
sortir en DVD quelques films de cinéma-bis
italien des années '60 parmi lesquels on trouve quelques
péplums invisibles ou peu aisés à visionner
:
- La Gerusalema Liberata [La
Muraille de Feu] (IT - 1957) de Carlo Ludovico
Bragaglia avec Gianna Maria Canale, Sylva Koscina (en
fait un film sur les croisades d'après l'oeuvre
homonyme du Tasse, tourné en splendide cinémascope
2.35 et dont je vous avais dit avoir récupéré
la bande-annonce anglaise dans ce format respecté),
- Nefertite, Regina Del Nilo
[Néfertiti, Reine du Nil] (EU-IT -
1961) de Fernando Cerchio avec Jeanne Crain, Liana Orfei,
Vincent Price, Edmund Purdom,
- Annibale [Hannibal]
(EU-IT - 1960) de Edgar G. Ulmer et Bragaglia avec Victor
Mature, Rita Gam...
J'en saurais plus courant novembre.
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RÉPONSE
: |
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Voilà enfin une bonne nouvelle,
du côté des DVD. |
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5)
Je n'ai malheureusement pas enregistré la diffusion
sur Arte de La Cortigiana di Babylonia [Sémiramis,
esclave et reine] (EU-IT - 1955) de Carlo Ludovico
Bragaglia avec Rhonda Fleming, Riccardo Montalban. Je l'ai
regardé à l'arraché en cours de route
et n'en ai vu que quelques minutes. Suffisamment pour constater
que le film était diffusé en format standard
1.33 = 4/3. Or, Paul-Hervé Mathis me certifie que
c'est un recadrage et que le film était en cinémascope
! Personnellement, je n'ai pas l'impression qu'il manquait
quoique ce soit au cadre. Idem lorsque je visionne le générique
et la première séquence en version anglaise
dont j'ai une copie vidéo aussi en 4/3. Votre avis
?
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RÉPONSE
: |
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D'après mes fiches, il était
annoncé "Ecran panoramique" (c'est ce que je trouve sur
le matériel publicitaire français d'époque,
"Les Films Marceau"); mais le Gremese est muet à ce sujet.
En ce qui me concerne, je n'ai rien remarqué de spécialement
choquant au niveau des cadrages, mais pour le reste je vous
fais confiance : c'est vous le maniaque des formats respectés.
Le film fut tourné en Ferraniacolor, et la copie diffusée
par Arte affichait un superbe virage des couleurs vers les rouge/vert
(comparez avec le DVD L.C.J. de Deux Nuits avec Cléopâtre).
Ca donne une petite patine rétro nullement désagréable. |
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20 et 21 octobre 2003 |
Atlansen
a écrit : |
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Je découvre
votre site et suis ravi de constater que sur le Net le peplum
n'est pas en reste. Une question sur la liste des films : dans
la rubrique "Orient", l'Egypte pour moi serait plutôt
à classer dans les "Civilisations africaines du Nord"
- donc mixtes blanc/noirs - vu les traditions et autres similitudes
conservées et parvenues dans bon nombre de peuplades
de ce continent. Bref. Je note qu'au sujet de l'Egypte tu n'as
pas mentionné l'excellent Moi Sinouhé l'Egyptien
(une version française existe). Je ne me souviens plus
ni de l'auteur ni du réalisateur. C'est un film américain
des années '50-'60. Je l'ai copié autre fois sur
Bétamax, mais depuis, la K7 reste muette vu que le Béta
est désormais hors service. |
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RÉPONSE
: |
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Le courrier paru sur mon
site n'avait pas la prétention d'énumérer
tous les films sur l'Egypte pharaonique (il y en a une liste
assez exhaustive dans le numéro
89 de CinémAction, paru en 1998).
La filmographie de l'Egypte est assez décevante en
ce sens que la plupart des films [américains]
l'évoquent à travers un épisode de la
Bible, rarement pour elle-même. C'est pourtant une des
civilisation des plus fascinantes (sinon la plus fascinante,
du moins pour le grand public à travers la SF ou le
thème de la Momie; moi, personnellement, je préfère
la Grèce et Rome).
Les Italiens, eux, s'attachent plutôt à l'opposition
Haute et Basse-Egypte (Hélène, Reine de Troie
(mais oui) de G. Ferroni, La Princesse du Nil de V.
Tourjanski...). Quant aux nombreuses adaptations de Cléopâtre,
malgré tous les folkloriques déguisements égyptiens,
je les rattache plutôt à la Grèce hellénistique
ou la fin de la République romaine.
J'ai classé l'Egypte dans l'"Orient",
1) |
parce qu'elle en est un poncif (le pauvre
Howard Hawks qui voulait mettre des dromadaires dans
sa Terre des Pharaons ignorait que le vaisseau
du désert n'y fera sa première apparition
que deux millénaires plus tard, au temps de l'occupation
médo-perse); |
2) |
parce que je n'ai pas jugé utile
de créer une rubrique "Afrique du Nord", Carthage
ayant tendance à se confondre avec Rome, qu'il
s'agisse de l'épisode de Didon, des Guerres puniques
ou de l'Eglise d'Afrique. Salammbô en est
sans doute l'unique thème récurrent de
Carthage où Rome n'apparaît pas. Et encore
! |
Le film auquel vous faites allusion, L'Egyptien (The
Egyptian, 1954) est une production 20th Century-Fox réalisée
par Michael Curtiz d'après le roman du Finlandais Mika
Waltari, Sinhoué l'Egyptien (Sinuhe Egyptiläinen,
1945), tournée dans le sillage de La Tunique
(le premier film en CinémaScope) et de sa séquelle,
Les Gladiateurs.
Les protagonistes en étaient Edmund Purdom (Sinhoué),
Michael Wilding (Aménophis IV Akhénaton), Bella
Darvi (Nefer), Peter Ustinov (Kaptah), Jean Simons (Merit)
et Victor Mature (Horemheb). A défaut de gloser sur
les éternels martyrs chrétiens, nous voyons
les disciples du dieu unique Aton se faire massacrer par les
païens partisans d'Amon. Dommage. Un vrai film sur Ramsès
II, Hatchepsout ou Thoumosis III reste à faire.
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RÉPONSE
D'ATLANSEN |
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Effectivement,
l'Egypte, en tant que telle, est restée un parent pauvre
du cinéma "historique". Je partage votre sentiment
d'opposition orientée entre Aton/Amon... la réalité
historique nous démontre davantage le penchant exclusiviste
voire même intolérant des adeptes d'Aton, Akhénaton
à leur tête, envers le domaine d'Amon. Une première
en Egypte ! Ce qui m'a plu dans L'Egyptien c'est la
recherche dans les décors, les textes ainsi que le
fond sonore et musical, moins niais qu'à l'accoutumée.
Les tenues égyptiennes ont été dans l'ensemble
mieux traitées (sans se rapprocher des legs historiques).
Cela reste relatif.
Mais ce film m'a intéressé
dans la mesure où il reste loin du pathétique
Terre des Pharaons et je vous le concède, des
séries Cléopâtre.
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RÉPONSE
: |
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Je ne
me souviens pas de l'intolérance des Atoniens dans
le film de Curtiz (je devrais le revoir). Mais dans ce film
américain, les Atoniens sont clairement une alternative
aux chrétiens, dont ils ont tous les défauts
de monothéistes convaincus. Soyons logique : aucune
alternative n'est possible dès lors que l'on proclame
adorer le seul vrai dieu, ce qui ipso facto exclut
ceux des autres et clôture définitivement le
débat.
Mais je crois que Cyril Aldred, le grand spécialiste
d'Akhénaton, était très nuancé
sur cette question : pour lui Aton n'est pas un doublet ou
une préfiguration du Yahwé biblique, mais plutôt
- me semble-t-il - une de ces divinités hénothéistes
(le concept est sémitique et Aton, sans doute, une
démarque d'Adon[aï]), c'est-à-dire
un dieu majeur, qui tolère autour de lui d'autres divinités
mineures. En revanche son rival Amon était un dieu
trop important pour être toléré, notament
en raison de la place prépondérante - politique
et économique - de son clergé.
Les décors sont agréables, en
effet, mais n'excluent pas des anachronismes flagrants comme
ces sphinx tanites, qui sont d'une époque plus tardive.
Voici ce qu'en écrivait l'égyptologie Jean-Claude
Bovot, dans la revue Egyptes : "Les scènes d'intérieur
dans la cour du temple amarnien de L'Egyptien mélangent
une architecture traditionnelle (pylône, portique à
colonnes lotiformes ?) à des éléments
spécifiques (décor de l'adoration du soleil,
piliers de Karnak (1).
Mais l'esprit amarnien n'est pas parfaitement perçu
: la règle architecturale à Amarna voulait que
les architraves soient ouvertes pour laisser passer les rayons
du soleil; le décor d'adoration d'Aton (soleil), qui
se trouve sur toutes les stèles, notamment les stèles
frontières délimitant la cité, a bien
été copié pour le détail des rayons
solaires terminés par des mains mais les traits spécifiques
de l'art amarnien ont été oubliés. Seul
le monument principal de la scène pourrait évoquer
ces autels ouverts repérés à Tel el-Amarna;
hélas plastiquement (une immense croix de vie ankh
dressée devant laquelle le roi Akhenaton officie) l'affabulation
est totale !"
Les Egyptiens, qui vivaient quasi nus, restent très
habillés - la pudibonderie américaine des années
'50 ! Au niveau des costumes, le plus réaliste reste
Pharaon de Jerzy Kawalerowicz. Ce film, tiré
d'un roman polonais de Boleslaw Prus (pseud. d'Alexander Glowacki
- 1847-1912) (Le Pharaon, 1890 [ou 1898 ?])
critiquait la situation politique de la Pologne opprimée
par les Tsars à travers une fiction historique. (Démarche
identique à celle d'H. Sienkiewicz qui à travers
le César Néron de Quo Vadis, visait le
Tsar Alexandre II et l'église russe orthodoxe persécutrice
des catholiques uniates polonais.)
Prus mettait en scène un pharaon imaginaire, Ramsès
XIII qui lui aussi essaie de saper l'autorité du clergé
d'Amon : il lui en cuira. Un de ces généraux-prêtres
d'Amon, Hérihor (inspiré du personnage historique
du même nom), le renversera comme le fit d'Akhénaton
Horemheb - général dans le film, général
et prêtre d'Amon dans l'histoire. Difficile pour l'Américain
moyen d'imaginer qu'on puisse être grand-prêtre
et militaire à la fois. C'est des moeurs de papiste,
ça !
En tout cas, pacifisme ou laxisme, Akhénaton
avait acculé l'Egypte à l'effondrement. Rien
d'étonnant à ce qu'un militaire le renverse.
L'hymne d'Akhénaton est authentique (O
Beautyfull Aton...). Et la musique d'Alfred Newmann très
belle, en effet.
Mais un mot peut-être pour Terre des
Pharaons : bien sûr le scénario est très
orienté, comme je l'ai dit dans un courrier
précédent, et l'idée d'une pyramide
qui se referme automatiquement un vieux fantasme d'archéologue
d'opérette (qui trouvera sa pleine mesure avec Les
Aventuriers de l'Arche perdue), quoique inspiré
d'une bien réelle technique égyptienne de l'écoulement
du sable. L'égyptologue français Philippe Lauer,
le fouilleur de Saqqarah, avait prodigué quelques conseils
aux cinéastes, et avait même permis que les scènes
de construction de la pyramide de Chéops soient tournées
dans les fondations d'une authentique pyramide inachevée
(à Zaouyiet el-Aryan). Le directeur de deuxième
équipe, Noël Howard, nous a laissé le récit
du tournage de Terre des Pharaons : Hollywood sur
Nil, réédité en format poche.
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5 Novembre 2003 |
Sandrine
Durochat a écrit : |
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Je
ne trouve rien sur les monuments romains construit pendant l'Antiquité. |
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RÉPONSE
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Voilà
une question bien scolaire. Les Romains ont construit plein
de monuments, à Rome et dans tout l'empire, des temples,
des aqueducs, des routes, des villes, des amphithéâtres,
théâtres, odéons, cirques, arcs de triomphe,
thermes, forums et ce... d'Angleterre jusqu'en Syrie et de
la Gaule jusqu'au Maghreb (amphithéâtres d'Arles,
de Nîmes... théâtre et arc d'Orange etc.,
la Porte Noire à Trèves, la Maison Carrée
à Nîmes. En Tunisie, l'amphithéâtre
d'El Djem, à Carthage les Thermes d'Antonin; en Algérie :
les villes de Timgad, Djemila, Lambèse, Tipasa; au
Maroc : Volubilis; en Libye : Sabratha et Leptis-Magna,
et j'en oublie). Les énumérer tous équivaudrait
à écrire un bouquin... un de plus, outre ceux
que vous pouvez trouver en librairie ou en bibliothèque.
En effet, les ouvrages consacrés à l'architecture
romaine ne manquent pas.
Si
vous habitez la Belgique, profitez donc d'Europalia-Italie,
qui se déroule actuellement. Aux Musées
Royaux d'Art et d'Histoire, à Bruxelles (Cinquantenaire),
se tient une exposition consacrée à Pompéi
(Da Pompei a Roma) et au Palais des Beaux-Arts,
à Charleroi, il y en a une autre scénographie
par François Schuiten - architecte et dessinateur
BD -, Rome éternelle. Dessins et gravures
panoramiques du XVe au XIXe s.
Voyez aussi, toujours
au Cinquantenaire, la très belle maquette de
Rome de Paul Bigot, d'après la Forma Urbis :
toute la Rome du IVe s. de n.E. à
vos pieds ! Mais il ne peut que vous n'habitiez pas
la Belgique ? Il existe, crois-je, cinq exemplaires
de la maquette de Bigot, et l'une d'elle se trouve à
Caen (permettez-moi de vous renvoyer à l'excellent
site "Plan
de Rome" de l'Université
de Caen ).
Pour un jeune et même
un moins jeune, je recommande les deux beaux albums
de Jacques Chaillet et Jacques Martin, Rome,
et dans la même série, par Marc Henniquiau
et Jacques Martin, Pompéi, chez Casterman
(coll. "Les Voyages d'Alix").
Sur le Net, voyez encore
le site de J. Audibert, La
civilisation romaine,
et l'Archéosite
d'Aubechies (près
de Ath), où ont été reconstitués
en 1996 un fanum (temple gallo-romain, en l'occurrence
celui de Blicquy) et en 2003 une villa gallo-romaine
copiée sur le plan de celle de Mayen [Rheinland-Pfalz,
Allemagne]. Enfin, j'aimerais encore signaler le
parc archéologique de Xanten, en Allemagne -
au confluent du Rhin et de la Lippe, près de
la frontière des Pays-Bas - où l'on a
restauré la forteresse romaine du IIIe s.(Castra
Vetera).
Mais revenons à
nos péplums...
Ce site ayant toutefois pour vocation de parler
de l'Antiquité... au cinéma, je ne refermerai
pas mes tablettes ni ne poserai mon stylet sans évoquer
ici le superbe forum romain reconstitué à
Madrid pour le film La chute de l'Empire romain
(1964) et celui, plus modeste dans ses dimensions, édifié
à Monastir (Tunisie) pour les besoins de la série
TV Anno Domini (1984). Conforme aux maquettes
évoquées plus haut, elles figuraient le
forum romain du IVe s. et étaient donc quelque
peu anachroniques par rapports aux événements
évoqués... mais quelles splendeurs !
L'Arc de Septime Sévère, les Temples de
la Concorde, de Saturne, de Castor et Pollux... les
basiliques Julia et Emilia, les colonnes votives, les
Rostres. Et même des monuments plus anodins comme
l'édicule de Venus Cloacina ou le Lacus Curtius...
Et dans Anno Domini, même les dédicaces
en latin, aux frontons des édifices, étaient
irréprochables. J'en salue le maître d'oeuvre
Bruno Cesari, et aussi pour La chute... Veniero
Colassanti et John Moore.
En général, les différentes versions
des Derniers Jours de Pompéi ont soigné
leurs décors. J'épinglerais les intérieurs
de la version N&B 1948, avec leurs fresques, et
l'urbanisme de la version 1959 (celle de Sergio Leone
et Mario Bonnard). La télésuite de 1983
n'était pas à dédaigner non plus,
avec, e.a. son petit temple d'Isis.
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De Gladiator - le
péplum dont aucun de ceux qui l'ont vu n'est encore
tout à fait bien remis (2)
- je rappellerai le superbe Colisée infographique,
inspiré des toiles de Léon Gérôme
(Pollice Verso, etc.). Quant au cirque de Ben Hur,
le film M.G.M. de 1959, il était la reconstitution
de celui de la précédente version M.G.M. de
1924, avec ses colosses accroupis aux deux extrémités
du mur central (improprement appelé spina, si
j'en crois les travaux du spécialiste John H. Humphrey).
Il était très réussi, lui aussi. Sauf
ces titans de bronze qui relevaient de la plus haute fantaisie.
"Cultivons de l'authentique, hé !"
Des sites romains authentiques ont servi de décor
à plus d'un film. Ainsi les arènes (amphitheatrum)
de Vérone pour Fabiola (1947), Spartacus
(Freda, 1952) et Barabbas (1961) et celles de Pula
en Croatie pour Seul contre Rome (Herbert Wise, 1962)
et Les derniers jours d'un Empire (Anthony Dawson,
1965) et le Pont du Gard dans Quo Vadis ? (2001).
Le théâtre d'Agrippa à Ostie devint celui
de Joppé (Palestine) dans Le choc des Titans.
Des villes romaines d'Algérie apparaissent dans L'Ane
d'Or (L'Asino d'Oro : Processo per fatti strani
contro Lucius Apuleius cittadino romano, Sergio Spina,
1970) et les thermes de Trajan deviennent des "catacombes"
dans La révolte des gladiatrices. Un autre site
romain, mais moderne, a servi de décor naturel à
quantité de péplums, films d'aventures et photo-romans
italiens : l'E.U.R.
L'E.U.R.
Maquillé à l'antique, un parking devant
les actuels Archivio Centrale dello Stato devint ainsi, en
1953, l'hippodrome de Byzance le temps du tournage de Théodora
(Riccardo Freda). Une douzaine de statues de plâtre,
des banderoles, l'inévitable brasero, quelques centaines
de figurants et le tour est joué. Sis à huit
kilomètres de Rome, l'E.U.R. (Exposition Universelle
de Rome) était, à l'origine, un complexe de
palais édifiés sous Mussolini en vue d'une Exposition
prévue pour 1942, qui n'eut jamais lieu du fait de
la guerre. Dans les années '50-'60 de nombreux films
y furent tournés. Mais, au début des Sixties,
diverses administrations et banques s'y installeront. Actuellement,
l'E.U.R. est le centre administratif de la Ville Eternelle.
On y trouve notamment le fameux Museo
della Civiltà Romana, qui prêta son esplanade,
avec ses portiques et ses larges volées d'escaliers
à O.K. Néron (Mario Soldati, 1951). Elle
devint Jérusalem (!) dans La reine de Saba (1953)
et Alexandrie dans Deux nuits avec Cléopâtre
(1954), Athènes au IVe s. dans Phryné,
courtisane d'Orient (1954), Babylone dans Sémiramis,
Esclave et Reine (1955), les jardins d'Armide dans La
muraille de feu (Jérusalem délivrée)
(1957), Corinthe sous Néron dans L'esclave de l'Orient
(1958) et Oechalie dans Les amours d'Hercule (1960).
On la retrouve encore dans Le Géant de Thessalie
(1960) (le palais du roi persécuté par le monstre-cyclope)
et dans Maciste dans la Vallée des Lions (1960).
Via Ciro il Grande, une piscine avec jets
d'eau face à l'I.N.P.S. (Istituto Nazionale della Previdenzia
Sociale [= caisse de retraite]) apparaît
dans Sémiramis, Esclave et Reine (1955), Les
travaux d'Hercule (1957) et Les dix gladiateurs
(1963). Relevons l'inscription mussolinienne au fronton de
l'I.N.P.S. : La Terza Roma si dilatera sopra altri
colli lungo le rive del fiume sacro sino alle spiagge del
Tirreno ("La Troisième Rome s'est étendue
sur d'autres collines le long de la rive du fleuve sacré,
jusqu'aux plages de la mer Tyrrhénienne").
Un des plus curieux bâtiments de
l'E.U.R. reste, sans aucun doute celui que les Romains ont
surnommé "le Colisée cubique" : le palazzo
del Civiltà del Lavoro (le "Palais de la Civilisation
du Travail", en bordure de l'avenue du même nom). Il
a dernièrement servi de décor "antique" au mariage
de l'Empereur Saturninus (Alan Cumming) avec Tamora (Jessica
Lange), la reine des Goths, dans Titus (Julie Taymor,
1999) - une adaptation cinématographique de Titus
Andronicus de Shakespeare. Mais d'autres séquences
de ce péplum intemporel furent aussi tournée
dans l'amphithéâtre de Pula déjà
évoqué plus haut (l'entrée de Titus et
son armée de légionnaires motorisés !).
Eh oui, Rome n'est plus dans Rome, mais là où
les cinéastes plantent leurs caméras :
dans les vestiges de sa grandeur épars dans l'espace
et le temps...
L'E.U.R
en quelques photos : |
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Aspect moderne (photo : Arcangelo
Stea) |
Au même endroit : l'hippodrome,
dans Théodora |
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Le "Colisée cubique" ("O.K. Néron") |
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L'esplanade du Musée de la
Civilsation romaine
(photo : Arcangelo Stea) |
Le même endroit dans
les Amours d'Hercule |
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(photo : Arcangelo Stea) |
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6 Novembre 2003 |
Francis
Moury a écrit : |
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Je
vous signale un coffret amusant de Carlotta Films consacré
à "Brian de Palma : les années '60" qui
contient entre autres films inédits de durée variées
son Dyonisus in 69. Une libre adaptation des Bacchantes
d'Euripide par une troupe new yorkaise de théâtre
de rue, filmée par de Palma. Durée 85' et N.B.
je pense, mais pas encore vérifié : j'ai reçu
le coffret ce matin ! Je cite le commentaire publicitaire
: "Le spectacle, véritable performance, jonglant entre
texte écrit, mise en scène et improvisation, était
aussi bien sur scène que dans la salle. Les acteurs comme
les spectateurs étaient mis à contribution, et
ces derniers se prêtaient volontiers au jeu, entrant dans
un état second, proche de la transe de certains comédiens."
Au verso, la jaquette indique 1965 comme date de tournage
mais je pense que c'est une coquille sinon le titre du film
n'aurait pas de sens à moins d'une allusion coquine !
A vérifier aussi... C'est la période où
de Palma fréquentait assidûment Paul Morrissey
et Jonas Mekas. J'aurais préféré qu'on
réédite Les Bacchantes de Giorgio Ferroni,
mais enfin c'est quand même un document inédit
en France ce de Palma à la différence de l'autre
! |
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RÉPONSE
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Terrible tragédie
que les Bacchantes, qu'Euripide écrivit pendant
son exil à la cour du roi de Macédoine, auprès
de qui il finit ses jours. Sur les lieux du crime presque,
puisque si l'action se passe à Thèbes, les adoratrices
de Bacchus-Dionysos l'y avaient suivi depuis la Thrace (mais
non, elles ne l'avaient pas "suivi à la thrace" comme
d'autre "filent à l'anglaise" !).
Avec
Les Bacchantes, Giorgio Ferroni avait signé
un péplum vraiment adorable, bizarrement diffusé
en vidéo sous le titre Les prêtresses
d'Hercule ! Bien sûr, rewritée
par les scénaristes, la tragédie d'Euripide
n'échappa point aux poncifs obligés du
genre : drame de palais avec un méchant
usurpateur, révolte populaire, et bluette sentimentale
(3)
entre le prince-esclave Lacdamo (Labdacos ?) et
Mantô, la fille du devin Tirésias, tous
ingrédients qui ne figuraient pas dans l'original.
Mais Pierre Brice en énigmatique jeune dieu Dionysos,
emperruqué d'une toison capillaire aux mauves
reflets valait son pesant de cacahuètes. Il campait
un dieu mystique, un dieu de divine libération
(en grec enthousiastikos, "être possédé
par un dieu" - d'où le français "enthousiaste"),
pas du tout le paillard comparse de Silène et
du roi Cambrinus qu'aiment à chanter les étudiants,
les soirs de ribote ! Très belle musique
de Mario Nascimbene. De larges extraits du film (danses
des Bacchantes, immolation de Mantô) ont servi
à la confection d'Hercule
contre Moloch du même Ferroni, avec des
extraits de La guerre de Troie et de quelques
autres. Peut-être bien qu'à Cinecittà
rien ne se créait, mais rien ne se perdait non
plus. Panta rhei... Mais laissons-là la
philosophie à deux drachmes pour simplement rappeler
que plusieurs tirades du film sont extraites du grec
d'Euripide, un peu simplifiées quand même
(les interminables épithètes divines).
Dans la VF des Bacchantes, on retrouve sans peine
la traduction d'H. Berguin et G. Duclos -
voir l'édition Garnier-Flammarion. Pour une fois
les adaptateurs-traducteurs ont fait leur boulot (il
y a des Teseio, des Lico, des Glauco et des Mario...
qui me restent en travers de la gorge).
Mais restons dans le domaine de
l'Antiquité ludique pour signaler à nos
visiteurs le curieux roman de José Carlos Somoza,
La Caverne des Idées (Actes Sud, 2002)
- un psychiatre cubain qui s'essayait au polar-philosophique
décalé.
C'était à Athènes, dans l'horreur
d'une profonde nuit, comme disait l'autre... Le corps
d'un jeune élève de Platon était
retrouvé effroyablement mutilé par des
loups. Crime crapuleux déguisé ?
Meurtre rituel ? Bien sûr, la vérité
est ailleurs...
C'est le fameux "mythe de la Caverne"
(Platon, République, VII, 514 a-b)
mis en polar à l'Antique... On pourrait croire
à une resucée des douze chapitres des
Travaux d'Hercule [Poirot] d'Agatha Christie
que cette Caverne des Idées, en douze
chapitres également, et dont le protagoniste
obèse, le détective athénien -
pardon : le "Déchiffreur d'Enigmes" - Héraclès
Pontor va tenter de démêler l'écheveau.
Ou plutôt, essayer de révéler la
vérité au-delà des apparences sur
lesquelles s'émousse la perception de nos sens
imparfaits. Le grand Platon n'en distinguait-il pas
cinq niveaux (le nom, la définition, l'image,
la connaissance et l'essence ?
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Deux textes construisent ce polar atypique.
L'un émane, semble-t-il, d'un auteur grec écrivant
vers les années 380-360 av. n.E., édité
par un philologue mort fou dans des circonstances particulièrement
glauques. Le second est composé dans la marge par son
traducteur - un "médiocre qui se prend pour un écrivain"
- lequel, convaincu que le texte recèle une clé
de lecture, des images eidétiques (subliminales
quoi, pour ceux qui ne seraient pas frottés de philo)
va petit à petit se voir happé par l'intrigue
à mesure que celle-ci se couche sur la feuille de papier
étalée devant lui.
Les fausses pistes vont s'enchevêtrer
comme il se doit. La véritable grille à décoder
ne gît-elle pas plutôt dans Les Bacchantes
d'Euripide, sa dernière tragédie, si différente
des précédentes - celle où l'horreur
atteint des sommets insoupçonnés ! Voilà,
si j'ai réussi à vous mettre l'eau à
la bouche, je vous souhaite autant de plaisir que j'ai eu
à le lire.
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COURRIER Octobre - Novembre 2003 - NOTES
:
20 et 21 octobre 2003
(1). Piliers ornés de plantes
symbolisant la Haute et Basse Egypte et datant de Thoutmosis III
(N.d.J.L.B.). - Retour texte
5 Novembre 2003
(2) Je saisis l'occasion
pour signaler le sympathique site
de Dominique Charlier où quelques
fans, n'en pouvant plus d'impatience dans leur attente de Gladiator 2,
ont mis en ligne plusieurs romans et textes de leur calame - préquelles,
séquelles ou parallèles à la tragique destinée
du général-gladiateur, Maximus Decimus Meridius alias
Russel Crowe. - Retour texte
6 Novembre 2003
(3) D'ou le titre du
ciné-photoroman : Les amoureux de Thèbes !
(Star Ciné-Roman, n° 108 (6e an.), 01.06.1961).
- Retour texte
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