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JUILLET
2006
- 1er juillet 2006
- 17 juillet 2006
- 18 juillet 2006
- 20 juillet 2006
- 28 juillet 2006
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1er juillet 2006 |
RECHERCHE
DE VIEUX PÉPLUMS TV AMÉRICAINS |
Jacques
a écrit : |
Je
vous avais déjà écrit il y a environ
un ou deux ans pour une recherche de vieux péplums
américains sur la guerre de Troie, mais malheureusement
la réponse avait été négative.
Dans l'espoir que les choses ont changé depuis
ces deux années, je me permets de vous renouveler
ma demande en espérant que cette fois la réponse
sera favorable, de façon à faire de moi
un homme heureux.
Y a t-il moyen aujourdhui de
se procurer en VHS (ou dans le meilleur des cas en DVD)
les péplums suivants :
- The Iliad (William
Spier production, USA, 1955. Episode de la série
télévisée «Omnibus»,
première diffusion sur NBC le 3 avril 1955).
- The Fall of Troy (1184
BC) (USA, 1953, réalisé par Sydney
Lumet, épisode de la série télévisée
«You Are There», première diffusion
sur CBS le 20 décembre 1953) ?
D'autre part, j'ai suivi sur
Allociné le film Troie, de Wolfgang Petersen,
depuis le début de sa réalisation. En
visionant certaines bandes annonces, j'ai remarqué
à plusieurs reprises que certaines scènes
ne sont pas dans le film (de plus, au début,
la durée du film était de 2h 45' au lieu
des 2h 35' du DVD commercialisé actuellement).
De ce fait, y aura-t-il une version longue de prévue
dans les temps a venir ?
J'ai entendu parler d'une version longue d'Hélène
de Troie de Robert Wise (version commercialisée
actuellement : 115'). Pouvez vous m'en dire plus ? Et
enfin, La colère d'Achille est-il sorti
en DVD ?
Je vous en remercie par avance
et félicitation pour votre site car j'y apprend
beaucoup ! |
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RÉPONSE
: |
Désolé, mais
pous présumez de mes capacités (oui je
sais : on ne prête qu'aux riches !). J'ignore
si ces vieux docu-télé ont la moindre
chance d'être un jour réédités
en DVD, et si cela était : en serais-je informé
pour autant ?
Je ne suis pas non plus au courant des différences
de minutages pour les films de Wise et de Petersen.
Vous savez, au montage final, il y a souvent des scènes
qui sont sacrifiées pour des raisons de cohérence,
de standardisation des fourchettes horaires, ou tout
simplement du fait de la censure des différents
pays. Il y a aussi... tout bêtement des fautes
de frappe dans les fiches techniques.
Pour La Colère d'Achille, son édition
en DVD avait été annoncée chez
L.C.J., mais à notre connaissance cela ne se
fit point. Il y eut aussi une rumeur persistante selon
laquelle René Château l'aurait réédité
en DVD VF (ainsi que Les Amours d'Hercule, Les Titans...).
Mais je ne l'ai encore jamais vus, et de tout manière
ce film n'est pas signalé sur leur site Internet.
Si jamais vous les trouvez, tenez-moi au courant.
NB : Je viens d'aller sur le site de René
Château : point de Titans (1),
quant aux Amours d'Hercule, il s'agit d'une vieille
VHS. Et pas de Colère d'Achlle. Sorry.
(En revanche La colère d'Achille est -
sous le titre Achilles - bien disponible aux
Pays-Bas, en VO s/t néerlandais dans la Collection
«Cinema
Classics». Cet
éditeur a du reste rassemblé en deux
mini-coffrets les péplums suivants : 1. Maciste,
Gladiator of Sparta - The Revenge of Hercules - The
Fall of the Roman Empire - Achilles et 2. Ulysses
- Constantine the Great - The Legend of Aeneas - Attila.)
NOTE :
(1) C'était
le cas, du moins, au moment de ce courriel, en juillet
2006. Mais René Château a finalement
bien sorti Les Titans, dans le courant du premier
semestre 2007. - Retour texte
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17 juillet 2006 |
L'ÉGYPTOLOGIE
BROIE DU NOIR...
CLICK |
Yann
a écrit : |
Comme
par hasard j'étais tombé sur votre site
sur le sujet de l'Egypte, où l'on parle de leur
identité
raciale. Mais moi, je trouve vraiment triste que
même à notre époque il y a toujours
des gens qui ne sont pas conscients.
Juste te passer quelques images et photos sur l'Egypte
ancienne.
Voici ce que Hérodote
a dit à propos des Egyptiens : «Manifestement,
en effet, les Colchidiens sont de race égyptienne;
mais des Egyptiens me dirent qu'à leur avis les
Colchidiens descendaient des soldats de Sésostris.
Je l'avais conjecturé moi-même d'après
deux indices : d'abord parce qu'ils ont la peau noire
et les cheveux crépus (à vrai dire, cela
ne prouve rien, car d'autres peuples encore sont dans
ce cas), ensuite et avec plus d'autorité, pour
la raison que, seuls parmi les hommes, les Colchidiens,
les Egyptiens et les Ethiopiens pratiquent la circoncision
depuis l'origine» (cf. site Ankh-on-line).
Aujourd'hui dans le monde de
l'histoire, on voit la plupart des scientifiques qui
se basent sur ce que Hérodote dit et croient
tout bel et bien; mais lorsqu'il s'agit de tirer les
conséquences au sujet de la race des Egyptiens,
ils ne veulent pas conclure qu'il dit vrai.
Quelques preuves en images :
Ce qu'il faut comprendre, c'est
l'idée d'une Egypte noire, qui a été
baillonnée par les forces coloniales de l'époque,
qui voulaient considérer les races noires comme
inférieures. Et il ne faudrait pas croire que
les égyptologues de l'époque ne le savaient
pas : ils le savaient bel et bien !
Champollion disait ceci : «Quel sujet de méditation
de voir la barbarie et l'ignorance actuelle des Coptes,
issus de l'alliance du génie profond des Egyptiens
et de l'esprit brillant des Grecs, de penser que cette
race d'hommes noirs aujourd'hui notre esclave et l'objet
de nos mépris est celle-là même
à qui nous devons nos arts, nos sciences.»
Mais il y avait tellement de
pressions venues de ses supérieurs qu'il était
obligé de mentir.
C'est quand même plus facile de voir les choses
en face. Voyez le Soudan : c'est une preuve immense
que les Egyptiens étaient des Noirs. Les plus
vieilles traces archéologiques de l'Egypte s'y
trouvent; comme les Egyptiens, les Soudanais aussi étaient
les suivants d'Horus ! Pour cette représentation
: CLICK
et CLICK.
Au-dessus des Egyptiens, on peut bien voir le graphisme
qui représente les Egyptiens : Remetou (CLICK).
Tu dis que ce sont des étrangers
parce qu'ils ont des costumes différents : mais
non, rien à voir ! Les Egyptiens portaient ce
genre de costume.
J'ai déjà entendu
qu'on m'a dit que Remetou ne désigne pas
les Egyptiens. OK. Pour moi, Remetou était
un des graphismes qui désigne les Egyptiens et
si Remetou ne veut pas dire «Egyptien»,
ça veux dire quoi alors ? Et pourquoi ces Remetou
se sont-ils placés tout au début, là
où les Egyptiens se placent souvent ?
Et pourquoi on a reproduit le
même dessin pour les Nubiens et si ils avaient
déjà représenté les Nubiens,
ces Remetou seraient qui ? et où sont
les Egyptiens ? Toutankhamon (CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK
et CLICK.
En tout cas moi je ne vois aucune ressemblance !
CLICK,
CLICK,
CLICK,
Là je vois que ça peut aller.
Et pour les caractéristiques traits fins des
Pharaons, c'est tout à fait normal. Tous les
Africains du nord-est ont des trait fins, par exemple
les Ethiopiens. En outre, les Egyptiens disent qu'ils
descendent des Ethiopiens et que c'est Osiris qui les
a emmenés au-dessus...
Ben voilà.
J'espère qu'avec ça
vous allez comprendre, et j'espère bien que d'ici
là tout les Médias se mettront à
dire la vérité, qui avait été
cachée depuis des siècles.
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RÉPONSE
: |
Je vous remercie infiniment
pour vos précisions. Je crois bien qu'avec tout
ça... je vais enfin comprendre. Promis. Juré.
J'avoue que vos remarques me prennent un peu au dépourvu,
n'étant pas égyptologue. Je vois que plusieurs
de vos documents ont la même provenance que ceux
de mon précédent visiteur dont vous avez
vu le courrier.
Nous voyons les Egyptiens comme des Blancs ainsi que
le sont la plupart des groupes Berbères d'Afrique
du Nord. Je ne vous apprendrai pas que les Berbères
ne sont pas une race mais un groupe linguistique, toutefois
la majorité d'entre eux relèvent de types
ethniques blancs aussi dissemblables que les Touareg
et les Kabyles (mais il y a aussi des groupes berbérophones
«de race noire» ou... mélanodermes...
pour rester dans la terminologie politiquement correcte).
Je suis assez mal placé pour trancher scientifiquement
la question, surtout que comme chez les Crétois
minoens les couleurs utilisées par les Egyptiens
pour peindre leurs fresques relèvent de certaines
conventions picturales. S'il fallait prendre ces couleurs
au pied de la lettre, il faudrait admettre que tous
les hommes d'Egypte étaient des Noirs (ou des
Rouges), et toutes leurs femmes, des Blanches. J'en
doute très fort, bien évidemment.
Par ailleurs, il me semble que la finesse des traits
égyptiens et éthiopiens est précisément
une caractéristique qui les distingue des négroïdes.
Sans être spécialiste - j'insiste là-dessus
- il me semble que la couleur de la peau n'est pas la
seule caractéristiques d'une race, si tant est
que le mot «race» ait encore un sens de
nos jours. Il y a des Blancs dont la peau est plus claire
que d'autres (quand je vais au soleil, je bronze). Et
des Noirs foncés ou clairs. Il me semble à
moi que la vallée du Nil était un couloir
idéal pour mettre en communication des Blancs
de la Méditerranée et des Noirs d'Afrique
tropicale. Reste à savoir de quel groupe provenait
l'ethnie dirigeante. Outre les «Egyptiens»
de Basse et Haute-Egypte, on a vu - à certaines
époques tardives - tantôt des Libyens,
tantôt des Nubiens y prendre le pouvoir et devenir
pharaons. Les Coptes actuels, qui en principe descendent
des Egyptiens pharaoniques (avec le risque d'érosion
ou de brassage au temps des Empire perse, grec, romain,
ottoman qui se sont succédés), seraient-ils
négroïdes ? La question mérite d'être
posée, car en principe les chrétiens ne
se seraient pas trop mélangés aux envahisseurs
arabo-musulmans.
Voilà donc la question posée. Personnellement,
je n'ai pas de théorie particulière à
faire valoir à ce sujet... Mais le passage d'Hérodote
que vous venez de me rappeler est fort curieux, en effet,
puisqu'il affirme que les Colchidiens auraient été
apparentés aux Egyptiens, comme le «prouve»
la couleur de leur peau, leurs cheveux crépus,
et la pratique de la circoncision. La Colchide antique,
c'est l'actuelle Géorgie, au pied du Caucase.
Le pays de Joseph Staline, qui n'était pas Noir
que je sache - d'autant que l'expression «type
caucasien» est précisément synonyme
de «race blanche». Mais ce n'est là
que je veux en venir : j'éprouve la plus grande
méfiance pour la littérature ésotérique.
Or au XIXe s., Eduard
Schuré (Les Grands Initiés),
un théoricien français du racisme - que
j'avais récemment et brièvement évoqué
sur ce site à propos d'un dossier sur Richard
Wagner et les Nibelungen - soutient que dans les temps
immémoriaux où Rama menait les conquérants
Aryens dans les steppes Touraniennes, les Nègres
avaient développé une civilisation puissante
dont les forteresses dominaient les cîmes du Caucase.
Sur quoi étayait-il son assertion ? S'était-il
souvenu d'Hérodote ? Extrapolait-il la Bible
? Je n'en sais rien. De toute façon, je prends
tout cela avec des pincettes.
Eh bien, voici de quoi alimenter nos réflexions
! Il est clair que la Méditerranée orientale
fut un creuset de civilisations, où les Grecs
- pour ne citer qu'eux - empruntèrent leur alphabet
aux Sémites Phéniciens et leurs colonnes
doriques et autres rudiments d'architecture aux Egyptiens.
Blancs. Noirs. Métissés ? Que chacun s'en
fasse sa religion.
Merci pour l'intérêt que vous apportez
à mon site. |
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18 juillet 2006 |
A
LA RECHERCHE DES GRANDS ANCÊTRES AFRICAINS |
Yann
réécrit : |
Oui
mais la civilisation égyptienne est apparue avant
l'arrivé des Berbères d'Afrique du Nord.
Au début, toute l'Afrique était peuplée
par des Noirs, les peintures du Sahara, lorsqu'il était
encore prospère, le prouvent et aussi des tests
ADN comparé avec ceux des Africains actuels.
Pour les représentations
des Egyptiens, puis-je vous signaler que l'Egypte ancienne
était basée sur le matriacat et la couleur
blanche sur les femmes, en effet, ce n'est pas du blanc,
c'est de la poudre d'or symbolisant l'importance de
la femme dans cette société.
Et même les Nubio-Soudanais
se représent de la même façon que
les Egyptiens «rouge ocre ou brun».
Vous écrivez : «Il
me semble à moi que la vallée du Nil était
un couloir idéal pour mettre en communication
des Blancs de la Méditerranée et des Noirs
d'Afrique tropicale.» Oui ça s'est
réellement produit : il y a eu des liens commerciaux,
mais en aucun cas ces gens n'étaient considérés
comme des Egyptiens; ils étaient considérés
comme des étrangers en Egypte.
Vous écrivez encore :
«On a vu à certaines époques
tardives, tantôt des Libyens, tantôt des
Nubiens y prendre le pouvoir et devenir pharaons.»
Oui, mais en aucun cas ils n'étaient considérés
comme Egyptiens, mais comme des étrangers : c'était
une sorte de colonisation.
Mais moi je suis tout à
fait d'accord qu'il y a eu un métissage dans
les siècles qui suivirent la chute de l'Egypte,
avec ces invasions peut-être bien; mais l'Egypte
avaient déjà des millénaires d'existence.
Donc au temps de sa splendeur, la population de l'Egypte
était purement négro-africaine !
Vous ajoutez encore : «Les
Colchidiens auraient été apparentés
aux Egyptiens, comme le «prouve» la couleur
de leur peau, leurs cheveux crépus, et la pratique
de la circoncision.» [Hmmm... ce n'est
pas moi qui le dit, mais Hérodote - N.d.M.E.]
Oui, mais il [Hérodote] a dit qu'ils ont la peau
noire et les cheveux crépus, mais je ne sais
rien sur les habitant de la Géorgie; j'avoue
: rien. Surtout pas qu'ils étaient noirs. Mais
juste après, il [Hérodote] a dit qu'ils
avaient la peau noire et les cheveux crépus !
C'est vraiment étonnant ?
L'Egypte a été
bâtie par le roi Narmer,
qui viens du sud, donc un Soudanais. On le voit bien
avec sa couronne du sud; ben on n'a pas à se
poser des questions sur la vallée du Nil (sic)
: «Les Nègres avaient développé
une civilisation puissante dont les forteresses dominaient
les cîmes du Caucase. Sur quoi [E. Schuré]
étayait-il son récit ?, s'était-il
souvenu d'Hérodote ?, extrapolait-il la Bible
?, je n'en sais rien. De toute façon, je prends
tout cela avec des pincettes.»
Peut-être qu'il s'est basé sur ceci : CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
CLICK,
et CLICK.
Tous ces liens attestent des traces des anciens Africains
qui vivaient en Europe.
Merci bien et bonne compréhension.
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RÉPONSE
: |
Dans mon précédent
courriel, j'ai répondu à chaud, réagissant
à vos arguments et aux documents iconographiques
que vous produisiez (beaucoup n'étaient, du reste,
que des hypothèses virtuelles, des visages de
pharaons... à qui on avait attribué une
pigmentation sombre. Troublants, du reste). Il ne m'avait
pas paru nécessaire de systématiquement
reprendre chaque élément de votre courriel,
comme votre affirmation selon laquelle les savants contemporains
tiennent pour véridique tout ce qu'a rapporté
Hérodote, sauf le fait que les Colchidiens et
les Egyptiens étaient des Noirs. Moi, je serais
plus nuancé concernant Hérodote, sévèrement
passé au crible par la critique historique (1)
!
En revanche, je connaissais très bien le passage
que vous citiez, car dans la mythologie grecque l'expédition
des Argonautes en Colchide, pour conquérir la
Toison d'Or, est une de mes marottes ! Attention : Hérodote
rapporte ici quelque chose dont il a entendu parler,
mais qu'il n'a pas vérifié par lui-même.
Certes, il dit que Colchidiens, Egyptiens et Ethiopiens
sont «noirs avec des cheveux crépus»...
paraît-il.
Voici le passage d'Hérodote en question, dans
la traduction de Larcher (1850) que j'emprunte au Site
d'Eric
Remacle (pour les visiteurs qui voudraient s'y reporter).
II, 103. En parcourant ainsi le continent,
il [Sésostris] passa d'Asie en Europe, et subjugua
les Scythes et les Thraces; mais je crois que l'armée
égyptienne n'alla pas plus avant, car on voit
chez ces nations les colonnes qu'il y fit ériger,
et l'on n'en trouve point au delà. Il retourna
ensuite sur ses pas. Quand il fut arrivé sur
les bords du Phase [le fleuve Rion, en Géorgie,
au pied du Caucase - N.d.M.E.], je ne puis assurer
s'il y laissa une partie de son armée pour
cultiver le pays, ou bien si quelques-uns de ses soldats,
ennuyés de la longueur de ces voyages, ne s'établirent
point sur les bords de ce fleuve.
II, 104. Quoi qu'il en soit, il paraît
que les Colchidiens sont Egyptiens d'origine, et je
l'avais présumé avant que d'en avoir
entendu parler à d'autres; mais, comme j'étais
curieux de m'en instruire, j'interrogeai ces deux
peuples : les Colchidiens se ressouvenaient beaucoup
mieux des Egyptiens, que ceux-ci ne se ressouvenaient
des Colchidiens. Les Egyptiens pensent que ces peuples
sont des descendants d'une partie des troupes de Sésostris.
Je le conjecturai aussi sur deux indices : le premier,
c'est qu'ils sont noirs [mélagkhroès
= «peau noire»], et qu'ils ont les
cheveux crépus [oulotrikhès
= «cheveux crépus»], preuve
assez équivoque, puisqu'ils ont cela de commun
avec d'autres peuples; le second, et le principal,
c'est que les Colchidiens, les Egyptiens et les Ethiopiens
sont les seuls hommes qui se fassent circoncire de
temps immémorial. Les Phéniciens et
les Syriens de la Palestine conviennent eux-mêmes
qu'ils ont appris la circoncision des Egyptiens; mais
les Syriens qui habitent sur les bords du Thermodon
et du Parthénius, et les Macrons, leurs voisins,
avouent qu'ils la tiennent depuis peu des Colchidiens.
Or, ce sont là les seuls peuples qui pratiquent
la circoncision, et encore paraît-il qu'en cela
ils ne font qu'imiter les Egyptiens. Comme la circoncision
paraît, chez les Egyptiens et les Ethiopiens,
remonter à la plus haute antiquité,
je ne saurais dire laquelle de ces deux nations la
tient de l'autre. A l'égard des autres peuples,
ils l'ont prise des Egyptiens, par le commerce qu'ils
ont eu avec eux. Je me fonde sur ce que tous les Phéniciens
qui fréquentent les Grecs ont perdu la coutume,
qu'ils tenaient des Egyptiens, de circoncire les enfants
nouveau-nés.
II, 105. Mais voici un autre trait de ressemblance
entre ces deux peuples : ce sont les seuls qui travaillent
le lin de la même façon; ils vivent de
même, et ont aussi la même langue. Les
Grecs appellent lin sardonique celui qui leur vient
de la Colchide, et lin égyptien celui qu'ils
tirent d'Egypte.
C'était peut-être sur ce passage d'Hérodote
que se fondait E. Schuré pour imaginer ses forteresses
nègres du Caucase, en des temps... antédiluviens
(entendons des temps préhistoriques, c'est-à-dire
antérieurs à l'arrivée des Indo-Européens
qui les refoulèrent (Age du Bronze, Age du Fer
?).
Je ne suis pas très versé en Egyptologie
- la Grèce et Rome ont ma préférence
- mais je n'ai jamais lu que Sésostris Ier (1970-1936/1928
av. n.E.) ait, au nord, opéré des conquêtes
plus haut que... la Lybie ou la Syrie. Alors, le Caucase
?
Abrégeons
le long échange que nous avons eu avec
notre visiteur, les gloses sur Danaos, Cadmos
et Cécrops ou l'identité raciale
des Pélasges : tout ceci est exposé
dans le(s) bouquin(s) de Martin Bernal, Black
Athena (2).
De quoi s'agit-il ?
Martin Bernal, britannique, blanc, juif, marxiste
et... sinologue (!), s'est avisé de ce
que parlant des origines, les mythes grecs référaient
à un apport égyptien (Danaos, fondateur
d'Argos) et phénicien (Cadmos, fondateur
de Thèbes). C'est ce qu'il nomme le «Modèle
Ancien».
Ensuite, au XIXe s., découvrant la parenté
linguistique des Indo-Européens [ou Indo-Aryens,
Indo-Germains...], des philologues souvent allemands
ont inventé le «Modèle
Aryen», proposant la Grèce comme
point de départ des civilisations occidentales
supérieures. Supérieures surtout
par la pointe de ses baïonnettes et de ses
armes à tir rapide ! Exit, donc,
l'apport méditerranéen oriental
ou préhellénique.
Bernal propose alors ce qu'il nomme le «Modèle
Ancien Révisé». Il partant
du postulat que - davantage que leurs fans-exégètes
aryens 2.000 ans plus tard - les Grecs eux-mêmes
étaient plus proches et plus conscients
de leurs véritables origines que nous ne
pourrions jamais l'être. Bernal développe
alors une relecture des sources historiques intégrant
apport hamito-sémitique et apport indo-européen.
On s'en doute, les faits de civilisation orientaux
s'y tailleront la part du lion, au détriment
de l'apport linguistique des envahisseurs «nordiques».
En dépit de certaines faiblesses argumentaires
(que l'intéressé va énumérer
ci-dessous) les idées de Bernal n'étaient
nullement irrecevables, loin de là. Comment
croire que des «barbares» nomades
descendus des steppes eurasiatiques (ou des forêts
de Germanie (sic)) aient ex nihilo
créé cette superbe civilisation
hellénique sans rien emprunter aux civilisations
préhelléniques et orientales plus
anciennes ?
Naturellement, il y a un «effet pervers».
Il y a toujours un «effet pervers»
! Nombre d'intellectuels noirs, aux Etats-Unis
et ailleurs, firent des ouvrages de Bernal leur
livre de chevet et s'emparèrent de ses
idées pour développer les thèses
de l'afrocentrisme. Etait-il croyable, en effet,
que le Continent Noir, berceau supposé
de l'espèce humaine le long de la Drift
Valley, n'ait généré aucune
civilisation digne de ce nom ? Et celle des pharaons
de la vallée du Nil ? Voici donc l'Egypte,
et même Sumer, relookés à
l'ébonite et mobilisés aux côtés
de l'Inde dravidienne pour démontrer l'antériorité
d'une grande civilisation-mère noire,
d'où via la Grèce serait tardivement
issue l'Occidentale blanche. |
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La polémique de l'afrocentrisme sort de notre
sujet - l'Antiquité au Cinéma -, donc
de notre compétence. Même si quelque part
on peut se demander quelle idée avaient derrière
la tête les producteurs qui proposèrent
le rôle du Carthaginois Hannibal à... Denzel
Washington ! Et aussi les analphabètes qui confièrent
à un black le rôle d'un légat
de Jules César - «Magonius, commandant
de la IVe légion», dans Empire
(TV). Tant qu'à faire, pourquoi pas Eddie Murphy
dans celui du Reichsführer-SS Heinrich Himmler
? MDR - comme disent les jeunots !
Mais tant mieux si ces élucubrations rassurent
certaines personnes en quête d'une identité
! Tant mieux, ou tant pis. Rappelons tout de même
que son initiateur, Martin Bernal, s'étonnait
des répercussions de sa thèse, ainsi qu'il
s'en expliquait dans l'«Avant-propos» du
second volume de Black Athena : «Comme
je l'ai exposé plus en détail dans ma
préface, le premier volume de Black Athena
a reçu des comptes rendus généralement
favorables de la presse intellectuelle libérale,
à sa sortie en Angleterre au début de
1987. On approuvait les sections d'historiographie;
on était plus prudent sur mon traitement des
données archéologiques. On tendait à
éviter les questions linguistiques, bien que
certains critiques aient émis des réserves
sur mes propositions en ce domaine. Les comptes rendus
professionnels ont mis plus de temps à paraître,
mais ceux qui ont été publiés à
cette époque étaient favorables à
mon approche, sinon à tous les détails
de mon argumentation.
La réaction initiale aux États-Unis a
été bien différente. Les organes
de la presse «libérale» ont en effet
laissé tout à fait de côté
Black Athena I, tandis que sa réputation en
faisait un livre culte chez les Noirs et les radicaux.
Je n'en ai pas été surpris.»
(...) «Comme le Parti Communiste
d'autrefois, les disciplines universitaires doivent
maintenir leur autorité même après
des changements de direction radicaux. Le meilleur moyen
d'y parvenir est de condamner l'ouvrage du provocateur
pour des idées qu'il ne contient pas (dans mon
cas, que les anciens Égyptiens ressemblaient
à des Africains de l'Ouest, que les Grecs étaient
des Africains, que le grec est une langue afroasiatique,
ou que je suis un relativiste absolu), tandis que les
autorités disciplinaires adoptent nombre des
idées contenues dans l'ouvrage.»
(...) [Les réticences universitaires s'exprimaient
en sourdine.] «La violence de cette hostilité
est bien perceptible dans la réaction d'un linguiste,
spécialiste de l'indo-européen, qui, dans
une conversation privée, a comparé mon
ouvrage à ceux des «révisionnistes»
qui nient l'existence de l'Holocauste. Cette comparaison
me fascine (...) : c'est une réaction
viscérale à mes théories, qui situent
le Modèle Aryen et l'Holocauste dans le même
mouvement général (...).»
(...) [C'est ainsi qu'une correspondante du Times],
«qui travaillait à un grand article
sur la revendication par les Noirs selon laquelle les
Égyptiens étaient noirs, m'a téléphoné.»
(...) «'On ne peut faire rentrer de la pâte
dentifrice dans son tube.' Black Athena a aussi renforcé
de nombreuses convictions établies de longue
date dans la communauté noire américaine.
Certains de mes amis antiquisants m'ont demandé
si je n'étais pas gêné par l'usage
que font de Black Athena les racistes noirs.
Ma réponse est que cela me dérange parce
que je hais le racisme sous toutes ses formes. Mais
je préfère être à ma place
qu'à la leur, parceque je suis infiniment moins
inquiet du racisme noir que du racisme blanc.»
«Adoncque,
Ernest, on nous avait menti depuis deux mille
ans ? Les Héros d'Homère étaient
des Blacks pur jus, descendants des pharaons ?»
«Pourtant, Germaine, c'était l'évidence
même. Il te suffisait d'ouvrir grand les
yeux...»
«Achille et Ajax jouant
aux dés» ou «Quand le Père
Ubu réécrit l'Histoire», amphore
à figures nègres signée par
Bwana Exékias, circa 530 av. n.E.
(Vatican 344). (Tiré de Katérina
SERVI, Mythologie grecque, Athènes,
Ekdotike Athenon S.A. éd., 1997) |
Une dernière précision.
Voici comme Martin Bernal justifie le dénigrement
de l'Egypte, et son remplacement par le «Modèle
Aryen». «Après les défaites
de la Révolution Française et de Napoléon
en 1815, un grand renouveau chrétien se fit jour
à travers l'Europe et l'Amérique du Nord.
Dans les classes élevées, nouvellement
chrétiennes, beaucoup de gens haïssaient
l'ancienne Egypte qu'ils considéraient comme
le centre de la franc-maçonnerie qui elle, à
son tour, a été considérée
comme une conspiration à l'intérieur du
Siècle des Lumières et à l'arrière-plan
de la Révolution» (M. BERNAL, «La
mise en ombre de l'Egypte et la naissance du modèle
aryen»). Je ne savais pas que l'anti-maçonnerie
aurait généré un sentiment d'égyptophobie
(sic) chez les catholiques radicaux.
Pour l'édification de tout un
chacun, voici encore trois autres liens vers des sites
qui parlent de Black Athena :
- Cahiers
d'Etudes Africaines, où un certain
Vittorio Morabito fait la recension de VAN BINSBERGEN,
Wim M. J. (ed.), «Black Athena : Ten
Years After», Talanta [Amsterdam], XXVIII-XXIX/1996-1997,
272 p., index, bibl.
- Site de Wim
van Binsbergen : «L'Afrocentricité
et le débat sur Black Athena (Athéna
noire)».
- On complètera contra le tour d'horizon
en cliquant sur le site du Club
de l'Horloge, - radicalement opposé,
on s'en doute, aux thèses de Bernal à
qui il a attribué son «Prix Lyssenko
2000» récompensant, chaque année,
un ouvrage de désinformation. Trophime Denissovitch
Lyssenko (1898-1976) était un ces biologistes
staliniens qui pensaient que l'idéologie primait
sur les faits scientifiques. L'auteur de l'article
inventorie toute une série de points faibles
de l'argumentation de Bernal.
NOTES :
Depuis que vous avons reçu ce courrier, un
certain nombre de liens www.africamaat.com
et autres semblent avoir été (provisoirement
ou définitivement ?) désactivés.
Désolé. - Retour
texte
(1) Cf.
Aubrey de SÉLINCOURT, L'Univers d'Hérodote
(1962), NRF-Gallimard, coll. «Suite des Temps»,
1966; Jacques LACARRIÈRE, Hérodote
et la découverte de la Terre, Arthaud,
1968. - Retour texte
(2) M. BERNAL,
Black Athena. Les racines afro-asiatiques de la
civilisation classique, 2 vols (I. L'invention
de la Grèce antique 1785-1985, Paris, PUF,
1996 - 2. Les sources écrites et archéologiques,
id., 1999). - Retour texte
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20 juillet 2006 |
UNE
DÉFIXION CONTRE CÉSAR, DANS ROME (HBO, 2005) |
Loïc
a écrit : |
Bravo
pour votre site dont la lecture ravit l'amateur dillettante
de la civilisation romaine que je suis.
Avec une semaine de retard, je viens de visualiser l'épisode
n 5 de la série Rome durant lequel Servilia
maudit César et sa nièce. Cette pratique
est-elle historiquement fondée ? En effet, dans
mes quelques lectures romaines, je n'ai pas souvenir de
l'utilisation de «Magie Noire»... |
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RÉPONSE
: |
Bien sûr que les
Romains connaissaient la «magie noire».
Vous faites allusion à la scène où
Servilia lacère une feuille de plomb. Cela s'appelle
une defixio (que mon Gaffiot définit comme
«nécromancie, envoûtement»).
Voici ce qu'en écrit Paul Moraux : «En
principe, la victime ignore tout de ces pratiques dirigées
contre elle. Le texte de la défixion, en effet,
n'est pas, comme celui de l'imprécation, gravé
sur pierre et exposé, tel un avertissement solennel,
à la vue de tous : le défigeant l'a tracé
ou fait tracer à la pointe sèche sur une
petite feuille de plomb (exceptionnellement, le support
de l'écriture est fait de quelque autre matière,
métal, coquillage, poterie, papyrus ou peau),
qu'il a enroulée ou pliée, parfois percée
d'un clou, puis jetée dans un puits, déposée
dans une sépulture, enterrée dans le
temenos d'un temple ou même dissimulée
en un lieu fréquenté par son ennemi»
(P. MORAUX, «Une défixion judiciaire au
Musée d'Istanbul», Académie royale
de Belgique, Mémoires Lettres, LIV/2, 1960, p.
4).
A noter que Florence Dupont (Paris VII), dans une
critique
du feuilleton, met un bémol. Selon elle, chez
les Romains, c'étaient surtout les hommes qui
s'adonnaient à la sorcellerie. J'avoue que l'objection
me cueille un peu à froid. En tout cas, dans
le monde grec, les envoûtements de tout genre
avaient un public largement féminin. Les sorcières
de Thessalie sont restées fameuses... |
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28 juillet 2006 |
UN
FORUM POUR ROME (HBO, 2005) |
Katheryne
a écrit : |
J'ai
créé un forum
consacré à la série Rome,
qui passe actuellement sur Canal+ et que j'aimerais faire
connaître à vos visiteurs. |
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RÉPONSE
: |
Eh bien voilà, c'est
chose
faite.
Rome est vraiment une série extraordinaire
: j'ai - tout de même - une certaine expérience
des péplums, mais je ne croyais pas qu'on pouvait
faire quelque chose d'aussi juste (je n'ai pas dit «exact»,
car il y a tout de même quelques libertés
qui sont prises).
Jusqu'à présent la seule
grosse sottise que j'aie repéré est le
fait que les concepteurs semblent avoir ignoré
qu'il n'y avait pas, à Rome, de clergé
au sens où nous l'entendons aujourd'hui. La prêtrise
était une magistrature. Les prêtres romains
n'étaient pas des théologiens mais
des citoyens occupant une fonction religieuse. Tout
en étant légat de César et combattant
en Gaule, Marc Antoine postula pour l'augurat (mais
ce fut Cicéron qui fut choisi) et Jules César
lui-même fut un temps Flamen Dialis (prêtre
de Jupiter), puis Grand Pontife. Rien à voir
avec nos curés. Pour l'instant, c'est la seule
vraie faute que j'aie remarqué.
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