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JANVIER
2007
SUR
CETTE PAGE :
- 5 janvier 2007
- 8 janvier 2007
- 11 janvier 2007
- 15 janvier 2007
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SUIVANTE :
- 18 janvier 2007
- 22 janvier 2007
- 31 janvier 2007
- 31 janvier 2007
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5 janvier 2007 |
DANS
LE «LOST WORLD» DES CIVILISATIONS PRÉCOLOMBIENNES
:
UNE SECONDE CONTROVERSE DE VALLADOLID ? |
Georges
Ramaioli a écrit : |
Vous
parlez dans votre site du film de Mel Gibson, Apocalypto
(CLICK & CLICK)
: c'est très bien, mais n'est-ce pas la porte ouverte
à toute uvre «historique» type
Kingdom of Heaven ou Capitan Alatriste puisque
à la fin d'Apocalypto arrivent les Conquistadors,
soit l'an 1519, si je ne m'abuse ? |
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RÉPONSE
: |
Vous avez tout-à-fait
raison. Diverses personnes m'ont ainsi fait part de
leur étonnement de voir des albums dessinés
par Jean
Torton et consacrés aux Aztèques-Incas-Mayas,
publiés par Jacques Martin dans sa série
«Les Voyages d'Alix». Que diable viennent
faire ces civilisations exotiques dans une collection
dédiée à l'Antiquité ? Chronologiquement,
c'est clair, nous sommes au Moyen Age. Mais lorsque
nous considérons les artefacts, nous nous retrouvons
en fait à la lisière du néolithique-chalcolithique
- soit au niveau de la civilisation pharaonique. Allons-nous
recommencer la «controverse de Valladolid»
(1550), qui vit le dominicain Bartolomé de Las
Casas et le philosophe Sepulveda débattre la
question de savoir si les Amérindiens étaient
réellement des êtres humains, des descendants
d'Adam et de Noé - attendu que la Bible ne signalait
pas leur filiation ? Les civilisations précolombiennes
étaient ignorées de la Bible et des Romains.
De toute évidence Mayas, Aztèques, Incas
n'appartiennent pas à l'Antiquité, donc
ne devraient pas relever du péplum (1).
Même si l'on peut faire remonter
les Olmèques au XIIIe s. av. n.E. - ce qui fait
d'eux des contemporains de Mycènes -, les civilisations
précolombiennes capables d'édifier les
prestigieux monuments (2)
auxquels songe le grand public sont contemporaines de
notre Moyen Age européen : celle des Incas ne
démarre qu'au XIIe s. de n.E. pour s'épanouir
au XVe (3).
Celle des Aztèques est plus récente encore
(4)
(tant pis pour les archéologues de brasserie
qui veulent à toute force relier - via l'Atlantide
? - les pyramides d'Egypte à celle du Nouveau
Monde). Les Mayas, en revanche, sont un peuple plus
ancien. Les premiers brouillons de la civilisation maya,
c'est-à-dire le pré-classique maya,
renvoient à 2600 av. n.E.-250 de n.E. Notez bien
que, voici une trentaine d'années, Jacques Martin
envisageait d'envoyer son blond héros gallo-romain
Alix chez les Mayas au prix d'un léger anachronisme
de seulement trois siècles. En effet, ce n'est
que vers 300 de n.E. (5)
qu'au Guatemala apparaît, dans la région
du lac Peten, l'agriculture, la céramique et
l'architecture avec l'édification de la pyramide
d'Uaxactun. On distingue l'Ancien Empire maya
(Guatemala, IVe-IXe s. de n.E.) et le Nouvel Empire
maya (Yucatan, 987-1697).
Après la destruction de Mayapan par les Xiu,
en 1461, le monde maya entra dans sa phase de déclin
- soixante ans avant l'arrivée des Européens.
C'est cette invasion de 1461 qu'évoque le superbe
film de J. Lee Thompson, Les Rois du Soleil (1963),
tourné in situ à Mazatlan et à
Chichen Itza.
Les Espagnols écraseront définitivement
les Mayas en 1697.
Les auteurs de science-fiction (ne
parlons pas de l'archéologie romantique !) aiment
rapprocher les Précolombiens de notre Antiquité
- ainsi le classique d'E.P. Jacobs, L'Enigme de l'Atlantide.
Il y a aussi le fait du polythéisme, des mythologies
de ces différents peuples. Bref, on a un peu
l'impression que les Précolombiens constituent
une sorte d'Antiquité attardée. Et moi,
même si ma préférence va à
la Grèce et à Rome, je préfère
ratisser large plutôt que de manquer quelque chose...
(...)
A propos de mon inclusion des Mayas
dans la thématique de l'Antiquité, il
me souvient des ouvrages de Ceram et alii (6),
passant allégrement d'une civilisation à
l'autre, de l'ancien au nouveau monde. Ainsi, notamment,
les Civilisations mystérieuses du journaliste
allemand Ivar Lissner (7),
excellent en dépit d'un titre français
délibérément racoleur. Ou encore
le petit «Marabout Université» d'Anne
Terry White consacré aux Grandes découvertes
de l'Archéologie (8)
où les Précolombiens jouxtaient l'Assyrie...
mais pas notre Moyen Age européen, sans doute
jugé trop accessible, trop immédiat. En
ces temps de décolonisation qui suivirent la
fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exotisme connaît
un regain de succès. Au travers des pages de
ces compilations, Aristide Clairembart - le savant européen
binoclard mais baroudeur - peut encore s'enfoncer dans
les jungles d'Amérique ou d'Afrique, dans les
déserts d'Asie ou d'Arabie, à la recherche
d'improbables cités disparues, de fabuleuses
Mines de Salomon ou de mythique Royaume de Saba... pour
la plus grande joie du grand public. En 1910, alors
que l'Afrique était encore bien loin d'avoir
livré tous ses secrets, le préhistorien
belge A. Rutot dans un bref opuscule publié par
l'Académie Royale de Belgique, ne craignait pas
de mettre les Toltèques en relation avec l'Atlantide
qu'il plaçait du côté d'Agadir,
au pied de l'Atlas marocain. Ca ne m'étonnerait
pas si Jacobs avait eu connaissance - fut-ce par des
«sources obliques» - des travaux de Rutot,
qui inspirèrent partiellement l'Atlantide de
Pierre Benoit. Il faut, bien sûr, tenir compte
des connaissances scientifiques de l'époque :
la chronologie de Rutot serait, actuellement, scientifiquement
insoutenable. Mais à la fin du XIXe s., de larges
portions de territoires restaient terra incognita
pour la plus grande joie de Sir Rider Haggard, qui pourtant
connaissait bien l'Afrique pour y avoir vécu
et travaillé. Un premier découvreur des
Mayas, John L. Stephens (et son compagnon, le dessinateur
Frederick Catherwood (9))
exhuma le site de Copàn, dans la jungle du Honduras
(1838). A la suite de quoi «des discussions
acharnées s'engagèrent au sujet des Mayas,
auxquels on attribua cette civilisation supérieure.
Certains prétendirent que les Indiens n'auraient
pu se développer à ce point par eux-mêmes.
Ils étaient sans doute entrés en contact
avec l'Ancien Monde. Peut-être avec l'Egypte,
puisque les Egyptiens construisaient eux-aussi des pyramides...
Peut-être avec les Indes, puisque certaines figures
sculptées semblaient représenter des éléphants.
Les hypothèses les plus hardies furent émises.
On avança notamment que les Carthaginois, les
Phéniciens, les Vikings, voire les habitants
du Pacifique, auraient eu des contacts avec les Mayas.
On alla même jusqu'à déclarer fort
sérieusement que les Mayas étaient les
enfants perdus d'Israël» (A.T. WHITE).
C'est en espérant découvrir l'Atlantide
qu'en 1885, Edward H. Thompson explora Chichen-Itza,
au Yucatan... Non, je crois bien qu'il y a une certaine
logique... mythologique dans tout ça.
Après
la Seconde Guerre mondiale, les compilations-vulgarisations
archéologiques proliférèrent.
Soit de gauche à droite : C.W. CERAM,
Des dieux, des tombeaux, des savants;
A.T. WHITE, Les Grandes découvertes
de l'Archéologie [la juxtaposition
d'une fresque égyptienne et d'un couteau
sacrificiel précolombien ne vous aura
pas échappée]; et I. LISSNER,
Civilisations mystérieuses...
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GEORGES
RAMAIOLI RÉPOND : |
Le film
de Mel Gibson est éreinté dans la presse.
C'est un mélange de film gore et de courses-poursuites
assez haletantes. On y trouve des réminiscences
des Chasses du Comte Zaroff, du Massacre à
la tronçonneuse, du Satyricon de Fellini,
du Temple du Soleil de Tintin. Il y a quand même
un effort de reconstitution assez intéressant dans
la séquence cruciale du milieu du film. La cité
évoque Tikal, et c'est un peu là que le
film pèche. Une telle scène ne peut se dérouler
que vers l'an 1000, quand les grand royaumes mayas surpeuplés
s'écroulent devant la sécheresse (?) or,
ensuite, Gibson date son film en 1500 !
Mais près de cinquante ans après le gentil
Les Rois du Soleil de Thompson, je ne vais pas
bouder mon plaisir de revoir de telles reconstitutions.
Prenons le film de Gibson comme un divertissement, même
s'il est sanglant. Gladiator et Rome ne
le sont pas moins... |
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RÉPONSE
: |
En définitive, Apocalypto
nous donne une indication chronologique dans son dernier
plan, lorsque l'on voit les Espagnols débarquer
de leurs caravelles, soit en 1519. Mais sur base de la
documentation récoltée sur le Net au moment
de rédiger la notice que j'ai consacrée
à Apocalypto, avant sa sortie, j'avais compris
qu'il s'agissait d'une toute autre époque, celle
de l'Ancien Empire des cités-Etats qui mettaient
régulièrement la clé sous le paillasson
pour aller se reconstruire plus loin, ayant épuisé
l'environnement du fait de leurs cultures sur brûlis. |
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GEORGES
RAMAIOLI RÉÉCRIT : |
Celle
des Mayas, où nous n'avons pas d'historique précis
et des «bacabs» non déchiffrés
permet toutes les déclinaisons. Jéronaton
les a même reliés à la SF et on
a longtemps élucubré sur la sculpture
du fameux «cosmonaute maya». Jacobs avait
relié son Atlantide grecque aux Incas, d'autres
font le lien avec le peuplement du Pérou par
le Pacifique et l'Île de Pâques... Mais,
si vous considérez des civilisations précolombiennes
comme antiques, il va vous falloir faire de même
pour les civilisations du bassin du Mississipi, pour
les Pascuans, pour les Tahitiens, pour les Aborigènes,
les Maoris etc. Vous avez aussi dans votre site la légende
des Nibelungen, et quelques péplums italiens
qui flirtent avec le fantastique... Pourquoi pas ?
(...) Donc, à quand une
rubrique sur Les Rois du Soleil, Rapa-Nui etc.
?
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RÉPONSE
: |
Pour ces civilisations polynésiennes-amérindiennes
comme celles évoquées dans Les Rois du
Soleil et Rapa-Nui, je m'en tiens à
celles qui ont été capables d'ériger
de grandes uvres de pierre, donc pas les Papous,
pas les Sioux (j'adore les westerns, avec les Tuniques
bleues - ceux de ma petite enfance -, mais je n'en traiterai
pas sur mon site). Mais les deux titres que vous venez
de citer sont dans mes fiches, sur mon disque dur. J'ai
notamment scanné tous les textes du press-book
de Rapa Nui, mais j'aimerais évidemment
mettre en ligne quelque chose de plus personnel. C'est
juste une question de temps, mais je sais que je ne pourrai
traiter de tous les films que j'aime... |
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GEORGES
RAMAIOLI RÉÉCRIT : |
Je suis
allé hier soir avec des amis (re)voir Apocalypto.
Eux ont adoré.
Je mettrais quelques réserves, mais comme je l'avais
déjà vu la surprise n'était plus
là, et je me suis attaché aux détails,
costumes, décors etc.
Il y a quand même un beau boulot malgré la
surenchère... Cependant, vous avez raison. Tout
indique la civilisation de l'an 1000 à Tikal. Temples,
castes, surpopulation, assèchement du sol... que
la fin vient contredire en faisant un bond de 500 ans.
Gibson aurait pu faire le même film avec les Aztèques
(10)
et il aurait été plus véridique quant
à la quantité de sacrifiés sur les
teocalis. |
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Six facettes
du monde précolombien dans notre
imaginaire : Le crépuscule des
Aztèques ou le récit
de la conquête par l'historien mexicain
Miguel Leon-Portilla; La Vierge du
Soleil, le roman colonial d'H. Rider
Haggard (11);
Le Popol-vuh - Histoire culturelle
des maya-quichés, la reconnaissance
ethnologique par Raphaël Girard;
Le secret des Mayas, ou les aventures
post-coloniales de Bob Morane par Henri
Vernes; enfin Le masque du Jaguar,
un thriller archéologique de Daniel
Easterman.
Il ne restait plus que la conquête
de l'Espace ! Dans les années '60,
glosant sur les étranges figures
de Nazca dans les Andes ou certaines représentations
mayas de voyageurs intergalactiques (?)
telle la dalle de sarcophage du Temple
des Inscriptions à Palenque - l'«archéologie
romantique» s'en est chargée...
(Ici Le Livre des secrets trahis
de Robert Charroux, avec en couverture
une tête olmèque près
de vingt tonnes, au faciès négroïde
et «casqué comme un cosmonaute»
(sic). De là identifier
celui-ci comme un des pilotes de Quetzalcoatl,
le dieu «venu de la planète
brillante» (Vénus) en chevauchant
un serpent-à-plumes, il ne faudrait
nullement des années-lumières
à un chercheur aux idées
hardies pour franchir le pas !)
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Georges
Ramaioli
Dessinateur et scénariste, Georges
Ramaioli est l'auteur ou le coauteur de nombreuses
BD historiques, sur l'Egypte pharaonique (L'Horus
de Nékhen, Milan éd., 1989, 2 albums,
scén. François Corteggiani) ou la civilisation
des steppes (Les Scythes, Soleil éd.,
1993-1994, 3 vols), Attila (Le fléau de Dieu,
Soleil éd., 1995, dess. Février), la Première
guerre punique (Barca, Soleil éd., 1996,
dess. Michel Suro). Ce dernier titre, demeuré
sans suite, racontait la captivité du consul
M. Atilius Regulus. Une autre saga romaine qu'il scénarisa
sous le pseudonyme de Simon Rocca narrait la conquête
des Gaules par Jules César : Væ Victis
(15 albums chez Soleil de 1991 à 2006, dess.
Jean-Yves Mitton). Outre de nombreuses autres séries
SF, d'espionnage ou sur les Indiens d'Amérique
(L'indien français) on lui est également
redevable comme dessinateur de la superbe saga Zoulouland
en 18 volumes (coscén. René Durant), hommage
au génial film de Cy Endfield (1963)... et à
Kirk Douglas !
Georges RAMAIOLI : «Mayas»
: 1. La Tribu du Dauphin Blanc (Daric,
juin 2003);
2. La revanche du prince toltèque
(Daric, juin 2005); 3. Dans l'il du cyclone
(Daric, juin 2007) |
La Tribu du Dauphin Blanc fut créée
en 1984 pour Okapi, ce qui donne son ton très
adolescent à une série que le dessinateur-scénariste
vient de reprendre en album chez Daric
sous le titre de série «Mayas»
: 1. La Tribu du Dauphin Blanc (2003); 2. La
revanche du prince toltèque (2005); 3. Dans
l'il du cyclone (2007). En préparation
: 4. Le Grand-Père des Eaux. Cet auteur
cinéphile rend cette fois hommage au film de
J. Lee Thompson Les Rois du Soleil (avec Georges
Chakiris et Yul Brynner) dont il reprend la trame dans
les deux premiers albums - une tribu mayas pacifique
fuit l'invasion des cruels Toltèques et abandonne
le Yucatan pour s'établir sur la côte du
Texas - qu'il télescope avec Flipper le Dauphin.
Et lui donne une suite, puisque ses héros Yakin
et Michol vont découvrir la vallée du
Mississipi (le «Grand-Père des Eaux»).
Ramaioli est également le dessinateur d'une vie
de Hernàn Cortès, le vainqueur des Aztèques
(Cortès, le Conquistador, Larousse, 1984,
scén. Marie-Hélène Carbonel).
NOTES :
(1) Encore
que... Hercule-Mark Forest a visité le royaume
des Incas (Hercule contre les Fils du Soleil)
de même que Maciste-Kirk Morris vengea le dieu
des Mayas (Il Vendicatore de los Mayas) (!).
- Retour texte
(2) Du XVe
s. av. n.E. au IIe s. de n.E. et au départ
de l'île de Venta, les Olmèques («gens
du pays du caoutchouc», en nahuatl) développèrent
dans la province de Tabasco une brillante civilisation
qui semble avoir sensiblement influencé celle
des Mayas en matière d'architecture, de sculpture
etc. (irrigation par canalisations souterraines, jeu
de balle en caoutchouc, calendrier). Ils sculptèrent
de remarquables têtes humaines de basalte au
faciès négroïde - nez épaté,
lèvres épaisses - dont certains exemplaires,
hauts de 3 m, pèsent dans les vingt tonnes
(Musées de Villahermosa et de San Lorenzo (Veracruz).
Leur civilisation semble s'être effondrée
sous les coups d'envahisseurs. - Retour
texte
(3) «Inca»
n'est pas à proprement parler le nom d'un peuple,
mais celui d'une dynastie fondée au XIIe s.
par Manco Capac, l'aïeul mythique, unificateur
des Quechuas. La véritable expansion militaire
des Incas ne démarrera toutefois que vers 1445
avec l'occupation de Tiahuanaco et des rives du lac
Titicaca. Cette seconde étape achevée,
il faudra attendre 1470 pour voir de nouvelles conquêtes
donner à l'Empire des Incas sa configuration
définitive. Moins d'un siècle plus tard
(août 1533 - exécution d'Atahualpa) il
s'effondrera sous les coups des frères Pizzare.
Des mouvements de résistance continueront jusqu'en
1572. - Retour texte
(4) C'est vers
1200 que les bandes mexicas commencèrent à
se fixer sur les bords du lac de Mexico, sous la tutelle
des Tépanèques d'Azcapotzalco. Après
bien des tribulations, ils fonderont, en 1325, Mexico-Tenochtitlan,
mais n'établiront leur propre hégémonie
sur l'Anahuac qu'en 1428, en faisant alliance avec
Texcoco et Tacuba. Quatre-vingt-dix ans plus tard,
de 1519 à 1523, les Espagnols écraseront
l'éphémère Empire aztèque.
- Retour texte
(5) Cette indication
chronologique nous est fournie par une stèle
de Tikal, la plus ancienne date maya connue (+292).
- Retour texte
(6) C.W. CERAM
[pseud. de Kurt W. MAREK, 1915-1972], Des dieux,
des tombeaux, des savants. Le roman vrai de l'archéologie
(1949); éd. fr. Plon, 1952, 438 p.; Livre de
Poche, n 3833, 575 p., 1974.
Lyon et Catherine SPRAGUE DE CAMP, Les énigmes
de l'archéologie (Ancient Ruins and
Archæology, New York, Doubleday), Planète
éd., 252 p., s.d. (1966 ?) - trad. am. F. Péan.
Lady [Margaret] WHEELER (textes rassemblés
par...), Les grandes aventures de l'archéologie,
Robert Laffont, 1960; rééd. CAL (Culture,
Art, Loisirs), 311 p., 1966.
Guy RACHET (sous la dir.), La grande aventure de
l'Archéologie (15 vols : 1. Les secrets
des écritures oubliées - 2. La
préhistoire retrouvée - 3. Civilisations
énigmatiques - 4. Les traditions révélées
- 5. La mission scientifique de l'archéologie
- 6. Aux sources de l'archéologie -
7. Tombeaux et trésors enfouis - 8.
A la recherche des cités et des mondes perdus
- 9. L'Atlantide et les continents disparus
- 10. Pyramides et Tours de Babel - 11. Merveilles
du monde précolombien - 12. Rêveries,
hypothèses et impostures - 13. Lumières
sur les origines des peuples - 14. Voyages
et archéologie - 15. Les mégalithes
mystérieux), Robert Laffont, 1981-1982.
- Retour texte
(7) I. LISSNER,
Civilisations mystérieuses (Rätselhafte
Kulturen), Robert Laffont, 348 p., 1964 - trad.
all. Pierre Kamnitzer. - Retour
texte
(8) A.T. WHITE,
Les grandes découvertes de l'archéologie
(Lost Worlds), Verviers, Gérard éd.,
coll. Marabout Université, n 8, 1962.- Retour
texte
(9) Un certain
nombre de ses lithographies en couleurs, extraites
des Péripéties d'un voyage en Amérique
Centrale, Chiapas et Yucatan (Views of Ancient
Monuments of Central America, Chiapas and Yucatan,
1844) in Fabio BOURBON, Les cités
oubliées des Mayas. La vie, l'art et les découvertes
de Frederick Catherwood, Paris, Fontaine des Arts
éd., 1999, 178 p. [ÉPUISÉ. Rééd.
White-Star éd. (diff. Flammarion), septembre
2007]; Pascal MONGNE & Philippe BABO, Frederick
Catherwood - Les cités mayas (Un monde perdu
et retrouvé) (préf. Charles Minguet),
Bibliothèque de l'Image, 1993, 96 p.- Retour
texte
(10) Mais
alors il aurait fallu sortir de la jungle pour filmer
dans les montagnes (N.d.M.E.). - Retour
texte
(11) La
Vierge du Soleil (1922) se rapporte aux Incas.
L'auteur des Mines du Roi Salomon composa également
une Fille de Montezuma (1893) (les Aztèques)
et Cur du Monde (1895) (les Mayas). -
Retour texte
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18 janvier 2007 |
DVD
LE ROI DES ROIS (1961) |
Pietro
a écrit : |
Je cherche
en DVD des péplums en version française
- en particulier le King of Kings de Nicolas Ray
sorti en 1961. |
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RÉPONSE
: |
A ma connaissance, Le
Roi des Rois n'est pas sorti en DVD VF. Désolé.
Erratum
Un DVD V.O. s/t FR existe bel et bien chez Warner,
dans la collection «Légendes du Cinéma»
(2006).
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11 janvier 2007 |
SITE
ESPAGNOL : CINEFANIA |
Larbi
a écrit : |
Voici
un lien espagnol intéressant : Cinefania,
qui contient une page consacrée au péplum. |
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15 janvier 2007 |
DOCUMENTAIRES
SUR NÉRON |
Jocelyne
a écrit : |
Je
recherche un documentaire en vidéo ou DVD sur l'empereur
Néron. |
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RÉPONSE
: |
Un documentaire sur Néron,
trouvable dans le commerce ? Bigre ! Ici nous sortons
un peu de ma compétence. Il passe quantité
de documentaires sur les chaînes thématiques,
mais comme je n'y suis pas abonné, je ne suis
pas l'affaire de très près (en fait, je
m'en désintéresse complètement).
Ce n'est que depuis fort peu d'années que la
mode du docu-fiction m'a incité à prendre
en compte les documentaires où interviennent
des acteurs life, souvent anonymes d'ailleurs.
Aussi ne suis-je pas très au point. Il y a bien
eu, sur ARTE voici une dizaine d'années, un docu
de la ZDF, commercialisé en VHS par Time-Life
Video, réf. 794 02 17, dans la collection «Civilisations
perdues», Néron, l'histoire d'un monstre
(1997). Mais arriver à se la procurer est une
autre paire de manche.
J'ai néanmoins noté quelques docus sur
Néron grâce à la collaboration d'un
de mes bons correspondants, à l'écoute
des chaînes thématiques, soit, outre le
précité Mystères
de l'Histoire : Néron, l'histoire d'un monstre
(«Arte») : Qui brûla
Rome ? («Planète Premium»)
et Toute l'Histoire : Néron
Tyran Sanguinaire («Channel 5»).
Mais cette énumération ne vous avancera
pas (voir ci-dessous)...
Donc, je ne vois guère que Brûlez
Rome ! dont j'ai déjà rendu compte
sur mon site, plus axé sur une peinture sociologique
de Rome au moment de l'incendie de 64; mais où
l'on voit Néron, pour une fois réhabilité,
organisant la lutte contre ledit incendie. Ca a été
édité en DVD par la Télévision
française (FR5) et devrait pouvoir sans problème
se commander dans le commerce.
Dans mon dossier «Néron»,
vous trouverez une filmo assez complète des films
de fiction sur Néron. Je déplore qu'il
n'existe à ce jour aucune VF de n'importe quelle
version de Quo Vadis. Les Week-end de Néron
(comédie) existent en DVD chez LCJ, et Les
Aventures sexuelles de Néron chez René
Château. Ce dernier titre ne vous apportera pas
grand-chose, mais la comédie de Steno est intéressante
dans ses outrances (Néron est un doux rêveur,
artiste incompris, que sa mère Agrippine veut
remettre dans le «droit chemin» et en faire
un conquérant. Avec Brigitte Bardot dans le rôle
de Poppée).... Barabbas, également
sur l'incendie de Rome, existe aussi en DVD (avec Anthony
Quinn et Jack Palance).
En avril de cette année sortira en VF chez Antartic
Video Moi, Claude,
Empereur (série BBC, 1976), qui s'arrête
à la mort de Claude, mais où l'on voit
la jeunesse de Néron.
Aux Pays-Bas, on trouve en DVD la série TV
de Rossi Quo Vadis, ainsi que le second épisode
d'Imperium : Nero, mais c'est en anglais s/t
néerlandais.
(...)
Dans mon précédent courriel, je vous
ai répondu en établissant d'une part une
distinction entre DVD et VHS, et d'autre part entre
documentaires et fictions. Je suis bien entendu très
heureux pour vous si vous avez pu localiser une copie
de Quo Vadis 1951 en VHS, mais je songeais surtout
au medium dominant, le DVD.
Ignorant quel but vous poursuiviez - plaisir personnel
ou pédagogie ? - en me demandant des informations
sur les documentaires, je ne voyais pas trop dans quelle
direction vous orienter.
Documentaire ou fiction ? Les fictions ont bien évidemment
toujours tendance à en remettre une couche quant
à la perversité, la cruauté des
Romains - en particulier Caligula, Néron et Domitien.
Les Romains étaient capables de sentiments humanistes
très proches des nôtres, mais qui ne s'appliquaient
qu'aux seuls autres (citoyens) Romains. Les misères
des esclaves et des non-citoyens (étrangers)
n'étaient pas pris en compte. Je suis très
amateur de viande rouge, et je n'ignore pas les dérapages
qui ne passent parfois dans nos abattoirs - la TV nous
en rebat les oreilles régulièrement. Mais
vais-je pour autant renoncer à mon beefsteak
? Non, bien sûr. Pourtant, je ne suis pas cruel
par nature, et j'apprécierais que tout se passât
dans les - bonnes - règles. Un rêve, évidemment.
Un rêve de Romain.
Néron était un artiste, qui lui ne rêvait
que de spectacles pacifiques (théâtre,
chants). Il détestait les combats de gladiateurs...
Mais la société en dispose autrement...
et aussi le grand public qui réclame des fictions,
et préfère un empereur romain bien cruel,
bien crade plutôt qu'un film sur le règne
sage et avisé d'un Nerva, Trajan ou Hadrien !
De fait, le seul des Antonins qui ait fait recette,
c'est le sulfureux Commode. Pensez-vous qu'un film sur
l'Abbé Pierre (il y en a eu un, je crois) ferait
exploser le box office ? Tout le monde s'en fout...
Addenda
A propos de Néron, outre le dossier
à lui consacré, je renvoie également
les visiteurs à un précédent
courrier de ce site. Quant aux docus cités
plus haut, voici quelques renseignements à leur
sujet :
1) |
Qui brûla Rome ? («Planète
Premium») (47'45")
Prod. & réal. : Mark HALLILEY; Caméra
: Mike FOX, Roberto MEDDI; Son : Michael LAX;
Dir. art. : Mark PRITCHARD; Effets pyrotechniques
: ELEMENTS SPECIAL EFFECTS; Narr. : Mark HALLILEY;
Mus. : Dave HENSON.
Remerciements : Britannia - The Arthurian Society;
Colchester Roman Society; London Fire Brigade;
American Academy in Rome; The British Museum.
Voix françaises : Gérard Dessalles
- Alain Choquet - Denis Cherer - Danielle Hazan.
Adaptation : Sandrine Durandière. Version
française : Télé Europe pour
les chaînes Planète.
Avec : Prof. Albert AMMERMAN, archéologue;
Andrea CARANDINI, archéologue italien,
fouilles sur le Forum à Rome; Henri HURST,
archéologue, Université de Cambridge;
Prof. Clementina PANELLA, archéologue;
Dave TOWSEND, enquêteur, brigade des pompiers
de Londres; Alessandra CELANT, paléobotaniste;
Prof. Erice VARNER, historien d'art; Nicholas
PURCELL, historien, Université d'Oxford;
Gerhard BAUDY, historien, Université de
Constance.
On trouve des traces du grand incendie sous
le Forum romain, à six mètres sous
terre. La température de l'incendie atteignit
1.000 C, faisant fondre clous et grilles de fer.
Une reconstitution d'un intérieur romain
réalisée à Watford, montre
qu'à 600 C les objets de bois éloignés
des flammes s'embrasent simplement par la radiation
de la chaleur. La quête de l'oxygène
dont se nourrit le feu créa un important
appel d'air. Selon la paléobotaniste Alessandra
Celant, on a aussi retrouvé 3.000 fragments
de bois fossilisé par la chaleur (notamment
du sapin). L'incendie partit du Cirque, se dirigea
vers le Forum en trois colonnes, puis de là
gagna l'Aventin, puis Suburre. 10 des 14 quartiers
de Rome furent complètement détruits
ou tout au moins endommagés. Curieusement,
les flammes se répandirent aussi bien dans
le sens du vent (vers le nord) que contre lui
(vers le sud).
Dans la lutte pour le pouvoir, Néron complotait
contre les consuls - qui résidaient dans
le centre de la ville - et vice-versa, ceux-ci
contre lui. L'incendie de la l'Urbs lui
permit de chasser cette aristocratie qu'il ne
pouvait exproprier; à la place de leurs
résidences anéanties, Néron
érigea un centre commercial et des entrepôts
- et surtout un palais, la Domus Aurea,
car Néron ne se contentait plus de sa Domus
Transitoria sur le Palatin et l'Esquilin.
La tortueuse Voie Sacrée fut désormais
rectiligne et aboutit au «Colosse de Néron»
qui se dressait devant la porte de ladite Domus
Aurea. Tous ces travaux étaient dignes
d'un Albert Speer.
L'incendie fut-il accidentel ? Ce genre de drame
était fréquent à Rome. Mais
peut-être aussi fut-il redevable à
la malveillance de la plèbe misérable.
En particulier les judéo-chrétiens,
qui ne nourrissaient de visions apocalyptique,
voir de révolte armée... Il faut
aussi considérer qu'un instant maîtrisé,
l'incendie avait repris de plus belle... à
partir de la villa de Tigellin, le chef de la
police de Néron. |
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2) |
Les Mystères de l'Histoire :
Néron (Geheimnisse der Geschichte)
(«Arte [Time-Life]») (53')
Réal. : Martin PAPIROWSKI & Nina KOSHOFER;
Scénario : Martin PAPIROWSKI; Caméra
: Florin PARASCHIV & Torbjörn KARVANG;
Montage : Jonas SICHERT; Son : Silvio d'ALESSANDRO;
Narrateur : Gert HEIDENREICH; Effets spéciaux
: FILM VIDEO ZENDAGUI. - Production : Teamwork
Filmproduktion & Parafilm (Bukarest), im auftrag
des ZDF, in Zusammenarbeit mit ARTE & ZDF
Enterprises.
Version française : CARMIN FILM.
Avec Massimo FINI, biographe de Néron;
Werner ECK, Institut d'Archéologie, Cologne;
Emilian POPESCU, Université de Bucarest;
Nicolae BUGA, Institut de Théologie, Bucarest;
Hans SCHADEWALDT, Institut d'Histoire, Düsseldorf;
Klaus SCHAEFFER, expert en incendie.
Néron fut poussé sur le trône
impérial par son ambitieuse mère
Agrippine. Une pièce de monnaie à
l'effigie de la mère et du fils (le nom
d'Agrippine au nominatif, celui de Néron
au datif) semble attester la prédominance
politique de celle-ci. Laquelle, du reste, n'hésita
point à engager avec sa progéniture
une liaison incestueuse afin de mieux la tenir.
Werner Eck glose sur le patrimoine génétique
des Ahenobarbi, violents et versatiles.
Sous l'influence de sa mère, Néron,
en 55, se serait vu contraint de faire empoisonner
son rival et demi-frère Britannicus. Encore
que... Nicolae Buga rappelle le protocole du goûtage
des aliments, ainsi que le fait que les Romains
ne connaissaient aucun poison aussi foudroyant
que les effets décrits (en dehors du venin
de l'aspic !).
Néron n'avait aucune ambition politique,
mais son confident Othon et son épouse
Poppée Sabine en avaient pour lui. Le mari
se fit l'entremetteur pour son épouse qui
devint la maîtresse du jeune empereur. En
mars 59, Néron fit éliminer sa mère
Agrippine, achevant de se libérer. Il lui
fallut alors envisager de se débarrasser
de son épouse Octavie,
fille de Claude (CLICK
& CLICK),
dont le mariage lui avait été imposé,
alors qu'il ne l'aimait pas. Celle-ci fut exécutée
dans des circonstances tragiques (ses servantes
soumises à la torture), qui mécontentèrent
la plèbe romaine.
Poppée donna une fille à Néron,
mais celle-ci décéda à l'âge
de quatre mois. En 65, elle était une seconde
fois enceinte de son empereur de mari, lorsque
Néron la tua d'un coup de pied au ventre.
Massimo Fini parle d'un simple malentendu, car
Néron désirait ardemment avoir un
fils.
Mais Rome était en conflit avec les Parthes
pour le contrôle de l'Arménie. Chacun
des deux empires avait «son» candidat
au trône. Diplomate, Néron évita
une nouvelle guerre en sacrant lui-même
roi Vologèse, l'homme des Parthes (au détriment
de Tiridate, le candidat des Romains). Il interdit
également les combats de gladiateurs sine
missio (à mort). Mais aux jeux brutaux
de l'arène, il préférait
le théâtre et le chant, aimant à
se produire lui-même sur la scène,
ce que d'aucun trouvèrent scandaleux. En
fait, Néron avait mis en branle une véritable
«révolution culturelle» à
Rome...
En 67, il entreprit une tournée de chant
en Grèce, où il triompha aux Jeux
olympiques, pythiques et néméens
- ses courtisans ne lui ayant opposé que
des concurrents passés de mode ! Ravi de
ses triomphes, il proclame alors l'indépendance
de la province de Grèce !
Quand il rentre à Rome, c'est pour la découvrir
en flammes. L'incendie se déclare alors
qu'il est à Antium, à 50 km de sa
capitale. L'expert Klaus Schaeffer expose que
l'ampleur de l'incendie atteignit peut-être
un gigawatt. On ne pouvait approcher des flammes
à moins de trente mètres. Mais l'assertion
de Dion Cassius selon laquelle Néron aurait
chanté d'incendie de Troie (images du Quo
Vadis ? de Mervyn LeRoy) du haut de la Tour
Mécénate ne tient pas la route :
elle était rendue inaccessible par les
flammes. La cause de l'incendie fut purement accidentelle,
assure Massimo Fini, qui rappelle que dans l'affaire
le Palais de Néron brûla également,
avec ses précieuses collections d'art.
L'argument du biographe n'est pas sans pertinence.
De fait, il est plus probable que dans ces baraquements
précaires où vivait la plèbe,
l'incendie fut - comme toujours - le fait de l'imprudence
de quelqu'ivrogne.
On aurait vu les prétoriens se répandre
dans la ville empêchant les gens de lutter
comme le feu, voire le boutant eux-mêmes.
Mais c'étaient les prétoriens qui
étaient les pompiers de Rome [N.d.M.E.
: en fait, c'étaient les vigiles, rattachés
aux prétoriens]; et sans doute tentaient-ils
d'établir des coupe-feu.
Comme il fallait bien donner un bouc émissaire
à la vindicte de la plèbe, on désigna
les chrétiens, détestés de
tous, qui dans leur délire de martyre avouèrent
sans difficultés tout ce que l'on voulait.
La mort n'était-elle pas, pour eux, une
délivrance. L'occasion de s'extraire de
leur méprisable enveloppe charnelle ? Sur
les quelques 3.000 chrétiens que devait
contenir la ville, 300 environs seront envoyés
au supplice, notamment cousus dans des peaux de
mouton pour être livrés aux chiens
ou aux fauves. Sadiques, les bourreaux avec leur
grosse alène ne se gênent pas pour
coudre la chair aux peaux de bêtes. Mais
les chrétiens ne furent que les victimes
d'une «mesure de circonstance»; non
d'une persécution planifiée. Lorsque
l'incendie s'arrêta enfin, Rome devait ressembler
à Dresde au lendemain des bombardements
Alliés... Les décombres servirent
à assécher les marais d'Ostie.
Néron se fit alors bâtir un nouveau
Palais, la Maison Dorée, dont l'étage
inférieur fut retrouvé sous les
Thermes de Trajan, à la Renaissance...
Trop pacifiste, Néron avait suscité
contre lui la haine de l'armée. Une première
conspiration fut menée contre-lui par Calpurnius
Pison et Sénèque. Son assassinat
avait été programmé pour
le 19 avril 65, mais un esclave révéla
tout. Néron la réprima avec indulgence
(pour Pison), mais fut contraint d'obliger à
s'ouvrir les veines son vieux maître hypocrite,
Sénèque. Toutefois, il empêcha
son épouse, Pauline, de se donner la mort
elle-aussi - lui faisant bander les poignets.
A la mi-mars 67, Vindex déclencha la révolte
en Gaule, et fut écrasé. Puis ce
fut Galba - l'ex-mari de Poppée, son ami
- dans le nord de l'Espagne. Nymphidius Sabinus,
son préfet du prétoire, ayant rallié
les conjurés - il ne resta plus à
Néron qu'à se suicider. Il fut inhumé
dans le mausolée des Domitii, sur
le mont Pincio, à l'emplacement de l'actuelle
église de Santa Maria del Popolo. Il avait
régné 14 ans. |
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3) |
Les tyrans les plus sanguinaires de
l'histoire - Néron (37-68 après
JC) (Toute l'Histoire - «Channel 5»)
(23')
Prod. & réal. : Ian RUSSELL; Camera
: Lee PULBROOK, Bruce LASSAUX, Mike PARKER &
Jerome MIGNARD; On-Line Editor : Jason MORTON;
Prod. Mgr : Louisa ALLENDER; Prod. secrét.
: Anna HALLMARK; Archives reseracher : Richard
HIGSON; Assist. prod. : Jim NARRON; Montage :
Andrea SIBERS; Prod. exéc. : Delissa NEEDHAM;
Graphics : John GOODINSON; Narr. : Ben ANDO; Archives
: AKG London & THE GREEK AND ROMAN SOCIETY
QUESTER, Inc.; Remerciements : LEGIO SECUNDA AUGUSTA.
A Uden Associates Production for Channel 5. (c)
Channel 5 Broadcastig, 2001.
Avec : Dr. Miriam GRIFFIN, historienne; Dr.
Jas ELSNER, historien; Eddie ADAMS, maître
de conférence, études du Nouveau
Testament.
Toutes les horreurs, tous les excès ordinairement
attribués à Néron sont ici
passés en revue et, bien sûr, confirmés,
citations de Suétone et de Tacite à
l'appui (!). L'incendie de Rome, la persécution
des chrétiens. C'est lui l'Antéchrist
dont parle l'Apocalypse - la somme des
lettres de son nom, en hébreu, nous donne
le chiffre de la Bête : 666. Une première
tentative de le renverser échoua (Pison,
en 65). Finalement, en 67 - l'année des
quatre empereurs : Galba, Othon, Vitellius, Vespasien
-, il lui fallut abandonner le trône. Un
moment, il envisagea de se faire musicien itinérant.
Finalement, réfugié dans la villa
de son affranchi Phaon, il devança les
soldats venus l'arrêter en s'enfonçant
un poignard dans la gorge avec l'aide se son secrétaire
Epaphrodite. Un soldat empêcha que l'on
décapite son cadavre. Plus tard l'on affirma
l'avoir vu - toujours vivant - en tel ou tel endroit.
Et longtemps après sa mort, on craignit
[ou espéra - N.d.M.E.] son retour.
Docu sulpicien réalisé avec quelque
désinvolture, ainsi le père de Néron,
Domitius, devient dans la VF «Ignatius»
et Otho(n) «Moto». |
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