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SEPTEMBRE 2007

 

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COURRIER DE SEPTEMBRE

COURRIER DE SEPTEMBRE 2007

 
4 septembre 2007
TOUS LES CHEMINS MÈNENT À ROME : HANNIBAL DANS LES ALPES
Geoffroy de Galbert a écrit :

J'ai publié en 2005 un ouvrage intitulé Hannibal en Gaule, qui situe les sites des attaques des Allobroges et des Medulles sur le convoi d'Hannibal grâce à des découvertes géographiques et archéologiques.
Ce livre a reçu d'excellentes critiques de Jean Prieur, historien de Savoie, qui a visité les lieux, ainsi que de P. Hunt, professeur d'archéologie à Stanford. Bonne critique aussi sous Internet de la bibliohèque municipale de Lyon.

hannibal en gaule - geoffroy de galbert
 
  • Geoffroy de GALBERT, Hannibal en Gaule, Éditions de Beledonne, 2005 (broché), 194 p. (préface : Raymond Joffre)
    Présentation de l'éditeur : Jean Prieur, historien de Savoie, auteur de nombreux articles sur le passage d'Hannibal dans les Alpes, écrit à l'auteur : «Nul doute que le chemin indiqué par vous correspond parfaitement au texte de Polybe, (...) Je ne peux que vous féliciter et vous admirer pour ce travail approfondi et bien documenté; il amène un élément important et nouveau au long dossier de la chronique hannibalienne». «Le chemin étroit, bardé de précipices», lieu de l'attaque des Allobroges sur le convoi d'Hannibal, les deux tombes de chefs gaulois et les quatre grandes fosses d'incinération datant de la Tène II (époque d'Hannibal)...

Hannibal en Gaule : une énigme de 2000 ans
(résumé du livre par son auteur, G. de Galbert)

La controverse sur l'itinéraire d'Hannibal en Gaule existait déjà du temps de Tite-Live. Depuis, plusieurs centaines d'ouvrages ou d'articles importants, ont proposé de multiples hypothèses basées sur les textes de l'historien grec Polybe et de Tite-Live.

Cependant, depuis le début du XXe s., la plupart des auteurs s'accordent sur le col par lequel Hannibal a franchi les Alpes. Mais, le site de la traversée du Rhône, ceux des attaques du convoi d'Hannibal par les Gaulois, restent l'objet de controverses infinies.

hannibal - mont charvin

Restes du «grand chemin» sur les flancs du Mt Charvin entre St Jean d'Arves et St Jean de Maurienne (on aperçoit le tracé de la route D929 qui a détruit une partie du vieux chemin) (photo G. de Galbert)

En 2003, Geoffroy de Galbert découvre qu'un ancien chemin gaulois sur les derniers contreforts de la Chartreuse, à l'entrée de la cluse de Voreppe, correspond parfaitement au site de l'attaque du convoi d'Hannibal par les Allobroges. Cette découverte fut confirmée par la découverte d'un oppidum gaulois à proximité. Poursuivant ses recherches, il a découvert le site de la deuxième attaque des Gaulois à l'aide d'une association culturelle de Maurienne.

hannibal en gaule

Le chemin gaulois sur les derniers contreforts de la Chartreuse pour éviter les marécages à la sortie de la cluse de Voreppe

Dans ces recherches, Geoffroy de Galbert a été confronté à des traductions de Polybe parfois imprécises, ambiguës et mêmes fausses. Une section du CNRS a pu préciser la traduction de certaines phrases essentielles.

Le livre décrit le parcours d'Hannibal en Gaule et cette thèse est la seule à respecter parfaitement le texte de Polybe et en particulier les distances et les jours de marche entre les sites.

Le col par lequel Hannibal a traversé les Alpes - une énigme résolue depuis 1883 : la découverte du col du Clapier au fond de la Maurienne

L'une des caractéristiques majeures du col par lequel Hannibal a franchi les Alpes est la vue du sommet du col sur la plaine du Pô. Hannibal a pu montrer la plaine du Pô à ses soldats affamés et découragés. Dans les Alpes du Nord, du Mt Genèvre au Grand St Bernard, seul le col du Clapier et sa dépression voisine, le col de Savine-Coche ont la vue sur la plaine du Pô.

Polybe (III, II, 60) nous donne une autre caractéristique majeure; il écrit : «Il commença par établir son camp au pied des Alpes pour laisser à ses troupes le temps de se refaire... Puis, ses troupes étant rétablies, il eut d'abord affaire aux Taurini, peuple habitant au pied même des Alpes.» Dans les Alpes du Nord, un seul col satisfait à ces deux conditions, vue sur la plaine du Pô et arrivée chez les Taurins. : le col du Clapier.

col di clapier

La plaine de Turin, vue du Clapier (photo G. de Galbert)

Ainsi, depuis le Colonel Perrin, la très grande majorité des auteurs se rallient à cette thèse. Ce sont le colonel Azan (1902), le capitaine Colin (1904), Wilkinson (1911), H. Ferrand (1908), J. Prieur, historien de Savoie, S. Lancel (1996), E. Meyer, G. Barruol (1996), Denis Proctor (1971), Wallbank (1977), Lazenby (1998) et d'autres. La seule exception notable est la thèse de Sir Gavin de Beer (1955) qui propose le col de la Traversette dans les Alpes du Sud, près du Mt Viso. Le tracé de son hypothèse ne traverse pas le pays des Allobroges et son hypothèse a été violemment contestée même en Angleterre.
Depuis plusieurs années, P. Hunt, professeur d'archéologie à Stanford, a fait des recherches sur les cols possibles et lui aussi considère le col du Clapier comme le seul col qui réponde parfaitement aux textes antiques.

Divergences profondes sur le reste de l'itinéraire d'Hannibal

Le site de la traversée du Rhône donne lieu à de multiples hypothèses concentrées sur deux pôles, l'un autour de Roquemaure à la hauteur d'Orange, l'autre entre Arles et Beaucaire.
Le site de l'attaque du convoi par une tribu allobroge donne lieu à au moins une douzaine de propositions que l'on voit sur la carte ci-dessous. Geoffroy de Galbert a visité tous ces sites et a été étonné du peu de correspondance entre ces sites et le texte de Polybe. Encore récemment, de nouvelles propositions ont été faites; leurs auteurs avaient donc peu de confiance dans les précédentes propositions.

hannibal en gaule

Les sites proposés de l'attaque du convoi d'Hannibal par une tribu allobroge

Une découverte géographique majeure et une découverte archéologique majeure : le « chemin étroit, raboteux, bordé de précipices « et un oppidum à l'entrée de la cluse de Voreppe

En 2003, Geoffroy de Galbert parcourt un ancien chemin gaulois sur les contreforts de la Chartreuse, au dessus de Voreppe. Tout de suite, il est frappé de la correspondance du site avec le texte de Polybe.
Les caractéristiques principales du site de l'attaque des Allobroges sont : un «chemin étroit, raboteux, bordé de précipices», un oppidum à proximité, un passage obligé et difficile, à environ 240 km du point de traversée du Rhône, à environ 220 km du début de la plaine du Pô, à «l'entrée des Alpes». Et, pour atteindre ce site, Hannibal a du marcher dix jours le long de l'Isère ou du Rhône.
Peu de temps après, le président d'une association culturelle de Voreppe l'emmène voir des «rochers énigmatiques» et tout de suite ils se rendent compte que ce site est un oppidum gardé par deux remparts constitués de falaises prolongées par des murs en pierre sèche.
Cet oppidum et le chemin bordé de précipices ont été visités par de nombreux archéologues ou historiens dont Mr Guillaumet, directeur du CNRS au Mt Beuvray, Patrick Hunt, professeur d'archéologie à Stanford en Californie et Jean Prieur, historien réputé de Savoie. P. Hunt a monté un dossier à la direction de l'architecture pour entreprendre des fouilles en 2008. Jean Prieur, auteur de nombreux articles sur le passage d'Hannibal dans les Alpes, écrit à l'auteur : «Nul doute que le chemin indiqué par vous correspond parfaitement au texte de Polybe.»

oppidum de voreppe

Le site de l'oppidum à proximité de Voreppe, à l'entrée des Alpes

Le site de l'attaque d'une tribu de Maurienne

Poursuivant ces recherches pour consolider sa thèse de l'attaque des Allobroges, l'auteur s'est aperçu que les sites proposés pour l'attaque d'une tribu de Maurienne étaient en contradiction totale avec le texte de Polybe et que les auteurs les plus sérieux n'avaient pas proposé de sites dans la vallée de la Maurienne. Manifestement, ce site exceptionnel où une poignée de Gaulois avaient réussi à couper le convoi d'Hannibal en deux, ne pouvait se trouver dans la vallée de la Maurienne. L'auteur a alors recherché un col reliant directement Grenoble à St Jean de Maurienne à travers le massif de Belledonne et a trouvé un col «le Pas de la Coche» qui, encore récemment, était fréquenté par des convois de mulets.
Progressivement, l'auteur a appris que ce col était certainement très fréquenté dans l'antiquité, qu'un professeur à Cambridge pensait que César était passé par ce col dans l'antiquité et que le officiers des XVIIe et XVIIIe s. attachaient à ce col une certaine valeur militaire.
Après de longues recherches avec une association culturelle de Maurienne, il a trouvé un site qui correspond parfaitement au texte de Polybe traduit avec précision par le CNRS.
Les traductions actuelles indiquent que le site de l'attaque est un défilé ou une gorge alors que le CNRS a écrit à l'auteur que le site est un ravin de montagne.

cabiria - elephants d'hannibal

Un des clous de Cabiria (Giovanni Pastrone, 1913) : Hannibal dans les Alpes, avec ses éléphants

Dernières remarques

Le dernier des grands livres sur le passage d'Hannibal en Gaule est celui du Général Guillaume en 1967. Comparant toutes les hypothèses, il n'en retient trois qu'il critique toutes assez fortement. Celle de Gavin de Beer par le col de la Traversette, celles du capitaine Colin et Colonel Azan par le col du Clapier. Le général Guillaume critique la thèse du capitaine Colin, très proche de la nôtre. Il reproche à sa thèse l'emplacement de l'attaque des Allobroges sur la rive gauche de l'Isère. Il propose comme nous un emplacement sur la rive droite sur les flancs de la Chartreuse. Le capitaine Colin de son côté pense que sa proposition de l'attaque d'une tribu de Maurienne a peu de correspondance avec le texte de Polybe.

 
 
 
23 septembre 2007
LA LOUVE DE SUBURE
Laurent Guillaume a écrit :

Juste un petit message afin de vous aviser de la parution de mon livre La Louve de Subure chez lulu.com. Il me semble que le thème de ce roman historique pourrait vous intéresser ainsi que les Internautes qui fréquentent votre site. Il s'agit d'un roman dont l'intrigue se déroule au début du IIe s. après J.-C., sous l'empereur Trajan. Ce livre, sans prétention, est un roman d'aventure populaire. Voici le lien qui vous permettra de vous faire une idée.

Dans la Rome du deuxième siècle après Jésus-Christ, un jeune officier de l'armée récemment démobilisé se trouve mêlé malgré lui à une conspiration politique. Dans le même temps, une créature démoniaque hante les bas-fonds de la capitale de l'univers. Lucius Terentius Fidelis, devra affronter de multiples dangers et sera emporté dans un tourbillon d'aventures qui le mènera jusque dans les Carpates. Sur les rives du Danube des guerriers goths sont à la recherche d'un objet sacré...

louve de subure
 
 
 
27 septembre 2007
LES MIROIRS CAUSTIQUES D'ARCHIMÈDE
Hélène a écrit :
Je suis à la recherche d'un péplum où la bataille de Syracuse en 212 AJC serait présente. Pouvez-vous m'aider dans cette recherche et me proposer la vente du DVD du film correspondant ?
 
 
RÉPONSE :

Sur le siège de Syracuse et la défense de cette ville par Archimède et ses miroirs caustiques, il y a deux films : Cabiria de Giovanni Pastrone (sous le pseudonyme de Piero Fosco), Italie, 1913, et La charge de Syracuse (L'assedio di Siracusa) de Pietro Francisci, Italie, 1959.

cabiria

Giovanni Pastrone : Cabiria. Visione Storica del III secolo a.C., Didascalie di Gabriele D'Annunzio. Introduzione di Maria Adriana PROLO - Sceneggiatura desunta dalla copia originale virata a cura di Roberto RADICATI e Ruggero ROSSI, Museo Nazionale del Cinema - Torino, 1977, 224 p.

Je ne sais pas si Cabiria est disponible en DVD. Vous devriez vous renseigner auprès du Museo Nazionale del Cinema à Turin (Museo Nazionale del Cinema - Via Montebello, 20 - I TORINO). Ils sont détenteurs des archives de Pastrone, qui était originaire de cette ville, ont restauré une copie de ce film et édité en 1977 un superbe bouquin le retraçant en 519 photogrammes (a cura di Maria Adriana Prolo). Le siège de Syracuse est l'un des quatre «clous» de Cabiria, mais n'en constitue pas l'essentiel.

archimede miroirs d'archimede

(A gauche :) Parmi tous les essais de reconstitution des miroirs catoptriques d'Archimède, Cabiria, en 1913, a recueilli ce modèle inspiré (à droite :) du Byzantin JEAN TZÉTZÈS (XIIe s.), restitué par M. FOREST (1647) (Extr. J. BALTRUSAITIS, Le miroir (op. cit.), p. 121, fig. 25)

---oOo---

charge de syracuse

Dans L'assedio di Siracusa (1959), Pietro Francisci a tenté de reconstituer la scène fameuse de Cabiria montrant l'assaut des murs de l'Akradinè, le quartier front-de-mer de Syracuse, face au Petit Port. Pour défendre sa patrie, Archimède avait imaginé toutes sortes d'engins - catapultes, grues munies de mains de fer - dont les fameux miroirs incendiaires (frontispice du ciné-photoroman Star Ciné Roman, n­ 128, 7e an., 1er avril 1962)

La charge de Syracuse a récemment été rééditée en DVD en Italie dans la collection : «KOLOSSAL - I GRANDI FILM STORICI E MITOLOGICI» :

Le film de Francisci prend quelques libertés avec l'histoire (Archimède vit un happy end, aussi n'est-ce pas lui mais son rival en amour, le consul Marcellus, qui est tué à la fin du film); toutefois les scènes avec les bateaux et les miroirs sont assez spectaculaires. Dans cette version de 1959, une série de miroirs concentriques se focalisent à travers un morceau de cristal placé devant. Dans la version 1913, on était plus près du modèle imaginé par Buffon.

assedio di siracusa charge de siracuse

Le DVD V.It. de La charge de Syracuse et le ciné-photoroman d'époque, Star Ciné Roman, op. cit.

On trouve des miroirs ardents aussi dans différentes BD. Un «Archimède» dans les «Histoires vraies de l'Oncle Paul» a été dessiné par Dino Attanasio (1) dans Spirou, dans les années '50 (les miroirs sont des demi-sphères, c'est-à-dire des miroirs paraboliques). Un disque plus une lentille dans Jacques Martin, «Alix», L'île maudite. J'ai aussi fait reconstituer par Marc Henniquiau l'assaut des sambuques de Marcellus sur une double page de ma Marine Antique, tome 2 («Les Voyages d'Alix», Casterman).
Enfin, notons qu'au Pirée, en 1973, l'ingénieur grec Ioannis Sakkas réussit à incendier une maquette de galère, à une distance d'environ 40 m, au moyen de 200 boucliers quadrangulaires de bronze poli (150 X 90 cm) (un peu comme l'épisode fameux des boucliers dans Salomon et la Reine de Saba (1959), où les effets incendiaire étaient cependant exclus).

Ceci dit, j'ai le regret de vous confirmer que je ne vends rien, ne copie rien, ne me mêle d'aucune transaction commerciale. Néanmoins, pour toutes recherche de péplums en DVD, cliquez ici.

alix - ile maudite

Jacques Martin prend ici en compte une autre hypothétique reconstitution des miroirs d'Archimède : un miroir parabolique concentrant son rayon lumineux au travers d'une loupe géante (J. MARTIN, «Alix», L'île maudite, Casterman, 1969)

Bibliographie

  • Jurgis BALTRUSAITIS, Le miroir. Révélations, science-fiction et fallacies (Essai sur une légende scientifique), Elmayan-Le Seuil, 1978, 311 p.;
  • Pierre THUILLIER, «Une énigme : Archimède et les miroirs ardents», La Recherche, n­ 100, mai 1979, pp. 444-453;
  • «Archimède», Les cahiers de Science & Vie, HS «Les pères fondateurs de la science», n­ 18, décembre 1993.


NOTE :

(1) O. JOLY (sc.) & Dino ATTANASIO (d.), «Tue-moi, mais ne brouille pas cela», repris dans Les Histoires vraies de l'Oncle Paul : Combattant de la vie... Dunant, Dupuis, s.d. (années 1950 ?). - Retour texte