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6 décembre 2007 |
ROMANS : Quelques
polars «à l'antique» dans la hotte
de l'évêque de Myre |
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Danila
COMASTRI MONTANARI, In corpore sano (2000)
(trad. Nathalie Bauer), Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands
détectives», n° 4050, 2007, 288 p. |
La vie pourrait être
douce pour Publius Aurélius Statius, éminent
sénateur de l'Empire romain, séducteur invétéré
et épicurien convaincu. Mais ce bon vivant possède
aussi un sens aigu de la justice et un sérieux
penchant pour les mystères criminels. Aussi, lorsque
la fille de son vieil ami juif Mordechaï meurt dans
d'étranges circonstances, apparemment victime d'un
avortement raté, Aurélius soupçonne
une réalité plus complexe qu'il n'y paraît.
Avec l'aide du roublard Castor, son indispensable affranchi
et de Pomponia, une pétulante matrone toujours
partante pour se lancer sur la piste du crime, il enquête
au cur du quartier juif du Transtévère.
Mais dans les sombres ruelles de la cité la plus
puissante du monde antique, le mal peut prendre bien des
visages. Entre un insaisissable fiancé, une vieille
nourrice moins folle qu'elle n'en a l'air et un voyou
assoiffé de vengeance, les suspects ne manquent
pas pour l'infatigable Aurélius. |
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[avril 2007] |
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Christian GOUDINEAU, L'Enquête
de Lucius Valérius Priscus (2004), Actes-Sud
éd., coll. «Babel», n° 788, 2007, 336
p. |
En 21 après J.-C.,
sous le règne de l'Empereur Tibère, une
révolte secoua plusieurs cités de Gaule.
De grands peuples comme les Éduens, les plus
anciens alliés de Rome, prirent les armes à
l'instigation d'un chef énigmatique, Sacrovir.
Les légions romaines réprimèrent
la rébellion. Peu après, sur instruction
de l'Empereur, le Chevalier Lucius Valérius Priscus
fut chargé d'une enquête. Un manuscrit
retrouvé à Alexandrie vient de nous transmettre
le récit de ses investigations. Trois générations
après la conquête de Jules César,
voici le tableau d'une Gaule en pleine mutation, où
le monde celte se romanise. Quelles raisons ont suscité
la révolte ? La nostalgie du passé, le
poids du nouvel ordre ou un complot organisé
dans les plus hautes sphères de l'Empire ?
Précisons pour les cinéphiles que Christian
Goudineau, professeur au Collège de France titulaire
de la chaire des Antiquités nationales a largement
documenté le film de Jacques Dorfmann, Vercingétorix
[non crédité].
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John
Maddox ROBERTS, Saturnalia (Saturnalia), Ed.
U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives»,
n° 4067 (trad. am. Bernard Cucchi), 285 p. |
Décius Cécilius
Métellus le Jeune, en exil à Rhodes depuis
sa dernière enquête, est sommé par
sa puissante famille, la gens Metelli, de revenir à
Rome de toute urgence. Métellus Céler,
un de ses éminents parents, est mort empoisonné.
À l'unisson de la rumeur publique, les proches
du défunt ont d'ores et déjà désigné
la coupable : son épouse, l'immorale et manipulatrice
Clodia. Chargé de prouver sa culpabilité,
Décius découvrira que cette dernière
n'est autre que la sur de son ennemi le plus acharné.
La mission s'annonce des plus délicates. Tandis
que dans les coulisses du pouvoir grandit l'ombre de
Jules César, Décius devra manuvrer
prudemment pour sortir vivant de cette nouvelle enquête.
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NEWS - COMING
SOON : 10,000 B.C. (Roland EMMERICH, EU-NZ - 2007)
Prod. : Centropolis Entertainment - Legendary Pictures - Mark
Gordon Productions - The Mark Gordon Company - Warner Bros.
(distribution : Warner Bros. Pictures) / Coul. / Son : Dolby
SRD, SDDS & DTS / 35 mm
Réal. : Roland EMMERICH;
Scén. : Roland EMMERICH & Matthew SAND; Images
: Ueli STEIGER; Costumes : Renée APRIL; Effets
spéciaux : Tatopoulos Studios, Inc.; Effets visuels
: Senate VFX - Double negative; Musique : Harald KLOSER,
Thomas WANKER.
Avec Camilla BELLE (Evolet) - Cliff CURTIS - Steven
STRAIT (D'Leh) - Omar SHARIF - Suri van SORNSEN (Mammoth-Hunting
Girl) - Tim BARLOW (The Pyramid God) - Reece RITCHIE
(Moha) - Marco KHAN (One Eye) - Mo ZINAL - Joel VIRGEL
[Joel VIRGIL VIERSET] (Nakudu) - Mona HAMMOND (Old Mother)
- Nathanael BARING (Baku) - Joel FRY (Lu'kibu) - Joe
VAZ (chef des gardes).
10.000 ans av. n.E. D'leh, un jeune chasseur de
mammouths, et sa tribu luttent pour survivre sur une
terre hostile. Quand les chasseurs de son clan et la
princesse Evolet dont il est tombé amoureux sont
faits prisonniers, il se lance à leur secours,
traverse le désert, affronte des tigres à
dents de sabre et autres prédateurs... Mais le
pire danger viendra d'un humain, un maléfique
seigneur de la guerre règnant sur une cité
perdue, qui convoite celle qu'il aime.
Film d'aventures préhistoriques autant que d'Heroic
Fantasy tourné en Nouvelle-Zélande et
en Namibie, 10,000 B.C. est annoncé en
France et en Belgique pour le 12 mars 2008, et aux Etats-Unis
seulement pour le 3 juillet 2008 (MPAA : Rated PG-13
for sequences of intense action and violence). Budget
: 75 millions dollars US.
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[16 avril 2008]
NEWS - COMING SOON : Meet the Spartans
(Jason FRIEDBERG, Aaron SELTZER, EU - 2007)
Prod. : New Regency Pictures
/ Coul. / 35 mm
Hunting and Fishing [t/trav.] / 301 : The Legend
of Awesomest Maximus Wallace Leonidas [t/trav.]
Réal. : Jason FRIEDBERG, Aaron SELTZER; Scén.
: Jason FRIEDBERG & Aaron SELTZER.
Avec Carmen ELECTRA - Greg ELLIS (Shrek) - Diedrich
BADER (Traitoro) - Kevin SORBO (Captain) - Robin Atkin
DOWNES (Narrator [voice]) - Sean MAGUIRE (Leonidas)
- Martin KLEBBA (Mumbles) - Method MAN (Persian Emissary)
- Crista FLANAGAN (Ugly Betty/Spartan Girl) - Travis
Van WINKLE (Sonio) - Jim PIDDOCK (Loyalist) - Nicole
PARKER (Britney Spears) - Tim CONNOLLY (Spartan Soldier)
- Zachary Dylan SMITH (Leonidas, age 10) - Ike BARINHOLTZ
(Prophet 1) - Jessica HEAP (Spartan Woman's Friend)
- Jareb DAUPLAISE (Actor) - Jenny ROBINSON (Britney
Spears Dancer) - Emily WILSON (Lindsay Lohan) - Tony
YALDA (Sanjaya) - Vilayna LaSALLE (Pretty Girl 7) -
Hunter CLARY (Leo Jr.) - Kim KINDRICK (Harem) - Dominique
DuVERNAY (Harem) - Nick STEELE (K-Fed) - Chris GANN
(Spartan soldier) - Nate HADEN (Ryan Seacrest) - Theo
KYPRI (Ghost Rider) - Willie MACC (Urban Kid 1) - Kenny
YATES (Glen/Urban Kid/Persian Soldier) - Eddie PEREZ
(Tattooed gang member) - Jim NIEB (President George
W. Bush) - Dean COCHRAN - Courtney Shay YOUNG (Hooters
girl/Pretty girl 12) - Jenny COSTA (Tyra Banks) - Tiffany
HADDISH (Bagger) - Ryan WATSON (Spartan Soldier) - Micaela
SANTOS (Hooter's girl/Pretty girl) - Chaz SMITH (Spartan
Citizen/Persian Soldier) - Leon C. CARSWELL (Dancing
Soldier) - Briana BARRAN (Hooters Girl 1/Pretty Girl
1) - Justin SMITH (Jeremy) - Danny COSMO HIGGINBOTTOM
(Persian Soldier 2) - Belinda WAYMOUTH (Twiggy) - John
Di DOMENICO (Donald Trump) - Jearl VINOT (Persian Soldier)
- Michael ARNONA (Spartan Gladiator) - Natasha BLASICK
(Pretty Girl 8) - Lauren WALSH (Beautiful girl) - Sami
NAVEED (Carl/Urban Kid/Persian Soldier) - Rene' J.F.
PIAZZA (paparazzi 2) - Stephen SPELL (Core Spartan Warrior). |
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Prenant 300 pour point de départ, cette comédie
parodie les grosses productions de l'année 2007 et
quelques autres. Sortie annoncée aux Etats-Unis pour
le 1er février 2008; en France le 16 avril 2008 (Twentieth
Century Fox France).
Le Lampoon dévaste le cinéma épique
!
Si vous aimez Scary Movie, Britney Spears, Mon beau-père
et moi, Steppin' et, bien sûr, 300,
le nouveau film de Jason Friedberg et Aaron Seltzer Meet
the Spartans vous plaira ! Après Sexy movie
et Big Movie, les scénaristes de Scary Movie
remettent le couvert dans l'humour au premier degré
et la parodie bien grasse, avec craquements d'os et vidéos
pseudo-musicales. Voici le 35e long-métrage du National
Lampoon. Dans ce film primitivement intitulé 301
: The legend of Awesomest Maximus Wallace Leonidas, Friedberg
et Seltzer parodieront 300, bien évdemment,
mais aussi Gladiator, Shrek, Braveheart et Troie,
en suivant les aventures d'un général spartiate
pas très en forme et qui ne fera vraiment pas ce qu'il
faut pour se retrouver sur les sentiers de la gloire.
Une chose semble certaine : au vu de la bande-annonce, on
serre les mâchoires, on rentre la tête entre les
épaules. Qu'est-ce qui nous arrive-là ? Pour
l'instant, on ne sait pas grand-chose. Côté casting
on retrouvera Diedrich Bader, Method Man, Jim Piddock et une
«Britney Spears» plus vraie que nature ! A noter,
dans le rôle du capitaine des Spartiates : Kevin Sorbo,
ex Hercules the Legendary Journeys et Kull the Conqueror.
Pointez-le dans vos agendas car ce long métrage semble
promettre pas mal de fous rires... ou de grincements de dents.
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COURRIER DE DÉCEMBRE 2007 |
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2 décembre 2007 |
SITE
ROME-PASSION |
Albert
L'Huillier a écrit : |
J'ai
découvert avec intérêt votre site.
Je suis le créateur du site Rome
Passion qui a pour but de faire découvrir
la ville de Rome et ses monuments en photos. |
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RÉPONSE
: |
Un site bien intéressant
et utile pour qui s'intéresse à l'Histoire
romaine. Je le recommande. |
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7 décembre 2007 |
THE
DESPERATE ROMANWIVES : GAI ! MARIONS-LES, ILS SERONT
TRÈS HEUREUX ENSEMBLE !
(LA LEX PAPIA DE MARITANDIUS ORDINIBUS) |
Friedrich
a écrit : |
Je
trouve chez Montesquieu, à propos de lois sur
le mariage, la mention d'un Marc-Antonin empereur. J'ai
dit à mes élèves - qui s'en foutent
comme de l'An Quarante, mais là n'est pas la
question - que ce ne pouvait être que Marc Aurèle,
empereur de la lignée des Antonins(1),
mais j'aimerais que tu me confirmes la chose. Et qu'a-t-il
pondu au juste sur les mariages ?
Car tu ne t'imagines pas que
nos doctes éditions se fendent d'éclaircissements
sur des choses aussi évidentes, voyons ! Mon
cher Tesquieu - toujours le même - évoque
une loi Popéa sous Auguste condamnant
(sans les interdire) certains mariages. peux-tu m'en
dire plus ? Etant donné le mouvement général
du texte, ce seraient des mariages a priori peu
fertiles (impliquant des vieilles dames, donc), mais
là encore, tu vas parfaire mon éducation. |
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RÉPONSE
: |
Cette lex papia de maritandius
ordinibus, fut décrétée en
762 AUC, c'est-à-dire en 9 de n.E., sous
les auspices des consuls suffects M. Papius Mutilus
et A. (ou Q.) Poppæus Secundus [ou C. Poppæus
Sabinus ?], d'où qu'elle soit nommée tantôt
Papia, tantôt Poppæa. Elle ne faisait que
confirmer la lex Julia de maritis promulguée
par Octavien-Auguste en 17 av. n.E., en ajoutant toutefois
des facilités pour les mariages.
En ces temps d'individualisme et de relâchement
des murs conséquences de trois guerres
civiles et des incertitudes de vie y liées, cette
précédente lex Julia de maritandius
ordinibus visait à reconstituer le «parc
humain» de la république romaine, sérieusement
écorné par fratricides batailles et proscriptions,
en prescrivant le mariage et en récompensant
ceux qui le contractaient. Cette loi punissait le célibat;
c'est ainsi qu'Ovide, le poète des amours, et
Julia la
propre fille d'Auguste furent exilés pour leurs
dissipations.
La loi permettait aux patriciens - sauf les sénateurs
et les fils de sénateurs - d'épouser les
filles d'affranchis. Le but poursuivi était donc
de reconstituer l'aristocratie romaine décimée,
donc de favoriser les mariages fertiles.
Cependant, dans une note,
relative à l'extrait de L'Esprit des Lois
évoqué par le visiteur, Montesquieu se
réfère à un passage du Digeste,
intitulé «De donationibus inter virum
et uxorem». Or, le sénatus-consulte
à l'origine de cette législation sur les
donations entre époux semble bien dater du règne
de Caracalla, dit «Marc Antonin» (CLICK).
Mais ceci ne semble rien à voir avec la lex
Papia-Poppæa.
Liens Internet
- Wikipedia,
s.v. «Lex Papia Poppæa»
- Université
de Grenoble, (texte de GAIUS, Institutes,
III (REINACH, 1965) : Loi Papia Poppæa réprimant
le célibat et les couples sans enfants (9 apr.
J.-C.) [2])
- Méditerranées.net
(l'article «Caducariæ leges»
du DAREMBERG & SAGLIO (1877))
- DAREMBERG & SAGLIO, Dictionnaire des Antiquités
grecques et romaines, s.v. «Lex» :
p. 1157, «Lex
Papia Poppæa» (site Université
de Toulouse-Le Mirail)
Les lois romaines :
- Wikipedia
s.v. «Liste des lois romaines»
(chronologie)
- DAREMBERG & SAGLIO, Dictionnaire
des Antiquités grecques et romaines s.v.
«Lex» (site Université de Toulouse-Le
Mirail)
NOTES :
(1)
Bien qu'appartenant à la dynastie dite «des
Antonins», Marc Aurèle n'en porta jamais
le nom : de naissance, il se nommait Catilius Severus;
à la mort de son père en 130 il devint
M. Annius Verus, puis à son adoption par Antonin
le Pieux (T. Aurelius Fulvius Boionus Arrius Antoninus)
en 138, il prit celui de... M. Ælius Aurelius
Verus.
Ce Marc-Antonin qu'évoque Montesquieu était
lui probablement Caracalla, ainsi surnommé
après sa mort d'après le manteau gaulois
qu'il affectionnait, mais de son vrai nom Septimius
Bassianus puis, devenu César à l'âge
de huit ans (en avril 196) : M. Aurelius Antoninus,
(CLICK)
son père Septime Sévère s'étant
autoproclamé fils adoptif de Marc Aurèle.
Héliogabale/Élagabal, présumé
fils naturel de Caracalla adopta également
le nom de M. Aurelius Antonius en montant sur le trône
(CLICK)
de même que les trois Gordiens qui se transmirent
le nom de «M. Antonius Gordianus»... (remerciements
à notre complice Lucien J. Heldé, pour
Caracalla).- Retour texte
(2)
«Un grand nombre de jurisconsultes écrivirent
des commentaires ad legem Papiam et Poppæam,
entre autres Terentius Clemens en vingt livres, Junius
Mauricianus en six livres, Ulpius Marcellus en six
livres, Gaius en quinze livres, Ulpien en vingt
livres, Paul en dix livres, dont de nombreux fragments
ont été conservés au Digeste;
mais nous n'avons que des débris du texte original
des lois caducaires» (G. HUMBERT). - Retour
texte
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13 décembre 2007 |
TUEZ-LES
TOUS, DIEU RECONNAÎTRA LES SIENS |
Hervé
a écrit : |
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...
qu'est-ce qui coince chez les chrétiens ? |
Qu'est-ce que les Romains vers
l'an 60 pouvaient bien reprocher à la secte des
Chrétiens, eux qui toléraient presque
tous les cultes possibles ou impossibles sur les rives
du Tibre ? Fallait-il qu'ils soient particulièrement
antipathiques, qu'ils se dressent contre l'Etat ou veuillent
abolir l'esclavage (ce qu'ils se sont bien gardé
de faire dans les mille ans qui ont suivi). |
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RÉPONSE
: |
Mais c'est très
simple : les Romains aimaient additionner les dieux,
les Judéo-Chrétiens les soustraire
(jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le leur,
tout seul, tout con). Les Romains considéraient
que les monothéistes chrétiens étaient
des athées, puisqu'ils ne reconnaissaient aucun
des nombreux dieux existant dans l'Empire, et notamment
les plus importants : Jupiter, Mars, Junon, Roma.
Après avoir crucifié les milliers de
juifs rebelles qui refusaient l'affichage de
certains symboles païens - dont l'effigie de l'empereur
qui ornait les enseignes des légions - les Romains
avaient, de guerre lasse, fini par accepter que ceux-ci
suivent les lois particulières de leur peuple
et se contentent de sacrifier et de prier leur «dieu
tribal» pour le salut de l'Empereur. A défaut
de lui rendre culte.
Mais le cas des chrétiens est bien différent.
Dans la mesure où il s'agissait de païens
convertis, il pose problème car eux ne pouvaient
prétexter adorer la divinité de leurs
aïeux. Avec le foyer domestique, le culte des ancêtres
constitue l'essentiel du culte privé des Lares
et des Pénates. Or du culte d'Etat comme du culte
privé, les chrétiens se souciaient bien
évidemment comme d'une guigne. Devenir chrétien
était de fait une véritable apostasie.
Et cette impiété affichée n'était
pas bonne pour la mécanique de l'univers - les
dieux sont très susceptibles.
Bref et pour me résumer : tu peux ajouter tous
les dieux que tu veux à ton carnet de prières,
mais tu n'as pas le droit de mépriser les divinités
essentielles qui gouvernent tout le monde romain.
Difficile d'apprécier le sentiment religieux
des Romains; le christianisme, dont nous subissons tous
peu ou prou l'influence, nous le présente comme
un mélange de superficialité décadente
et d'épaisse superstition. Sans doute le Romain
était-il formaliste : du moment que toutes les
prescriptions étaient strictement observées,
tout allait bien; mais malheur si elles ne l'étaient
pas. Sans doute l'influence de la philosophie a-t-elle
instillé une pointe de scepticisme dans l'esprit
des classes cultivées, mais qui oserait faire
fi des traditions ? Le Spartacus de Stanley Kubrick
résume à peu près bien la situation,
lorsque sortant de la Curie, le sénateur Gracchus
achète deux colombes pour les sacrifier, déclarant
en substance à Jules César : «En
privé, toi et moi n'y croyons pas; mais en public,
nous sacrifions aux rites.» C'est ainsi que
le consul de -249, Claudius Pulcher noya dans la mer
les poulets sacrés qui manquaient d'appétit,
ce qui ne présageait rien de bon : «Qu'ils
boivent, s'ils n'ont pas faim.» Le lendemain,
la flotte romaine qu'il commandait se faisait écraser
à Drépane par celle des Carthaginois.
L'anecdote illustre parfaitement la conception romaine
du sacré : un mélange de scepticisme et
de crainte de l'irrationnel. De la superstition, diront
les mauvais esprits. Au long de l'histoire de la république,
les Claudii se sont toujours distingués
par leurs... fortes personnalités. Mais en attendant,
l'impiété du consul généra
une catastrophe majeure pour Rome. Que n'avait-il fait
confiance aux poulets sacrés !
En résumé, les Chrétiens n'ont
jamais combattu l'Etat romain; ils ont simplement fait
le mauvais choix «individualiste» de se
retrancher de la religion d'Etat, donc du corps social.
Les prêtres romains n'étaient pas des théologiens
professionnels, mais des magistrats. Et le pater
familias était lui-même, au sein de
sa famille, le prêtre de son culte privé,
celui des dieux domestiques (1).
Ajoutons qu'adeptes d'un culte d'Etat formaliste, les
Romains se défiaient tout de même un peu
de ces cultes à mystères venus d'Orient
et qui se pratiquaient la nuit, dans des endroits cachés.
Si ceux-ci avaient la faveur de la populace, c'est qu'ils
avaient souvent tendance à la débauche.
C'est ainsi que deux siècles avant qu'on ne parle
du christianisme, le Sénat légiféra
contre les Bacchanales et leurs excès, qui voyaient
des citoyennes boire du vin et se donner à des
esclaves (en 186 av. n.E.). Cette défiance naturelle
s'ancrait dans une série de quiproquos, érigeant
en suspicion les chrétiens : s'appelant entre
eux «frères» et «surs»,
leurs secrètes réunions passaient pour
incestueuses; et leurs rites prêtaient flanc à
l'accusation d'anthropophagie et de meurtre rituel vu
qu'il était question d'y consommer le corps du
Christ (l'eucharistie).
Les Chrétiens n'ont pas davantage cherché
à supprimer l'esclavage. Même que pour
eux la chose était impensable. Dans les épîtres
de Paul et de Pierre, tu trouveras des passages
exhortant les esclaves à accepter leur condition
servile.
NOTE :
(1)
Ainsi qu'on le voit faire dans Rome (HBO) :
Vorenus distribue aux membres de sa famille des raisins
qu'il a consacrés à Janus, sa divinité
tutélaire. Ce rite, qui ressemble beaucoup
à l'eucharistie chrétienne afin de faciliter
la compréhension du téléspectateur,
était dans l'esprit - sinon dans la forme -
de ce que pouvait représenter le culte privé
romain des ancêtres. - Retour
texte
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Tu
te prends donc pour un Dieu ? |
Quel pouvait bien être
le sens que donnaient les Romains à la soi-disante
«divinité» de l'empereur, quand tout
le monde savait (d'expérience...) qu'un bon coup
de dague pouvait la rendre caduque et régler
le problème ? Le concept était-il plutôt
politique ou une manière symbolique de signifier
la filiation remontant à Romulus ? Dans ce cas,
je ne vois pas pourquoi les premiers Chrétiens
en ont fait un pareil plat et préféraient
nourrir les lions... |
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RÉPONSE
: |
C'est difficile à
comprendre, d'autant qu'au départ - sous la République
- le fait qu'un individu cherchât à se
mettre au-dessus de ses pairs était inacceptable.
C'est pour ça que les républicains ont
tué Jules César, qu'ils soupçonnaient
d'aspirer à la monarchie. En contrecoup, les
populistes ont érigé un culte au Dieu
Jules César, à l'endroit où - sur
le forum - ils avaient brûlé son corps
(apothéose). Je ne pense pas qu'ils croyaient
sérieusement que le Grand Jules les regardait
du haut de son petit nuage. C'est juste un honneur qu'ils
rendaient à un héros mort.
Son successeur Auguste, qui n'était pas officiellement
«empereur» mais cumulait toutes sortes de
magistratures (ea. Prince du Sénat, Tribun de
la plèbe, prêtre d'Apollon etc), a lui
aussi été divinisé... après
sa mort. Puis il y a eu Tibère, qui rigolait
bien de tout ça (je en sais plus si c'est lui
ou Vespasien qui sur son lit de mort dit ironiquement
«Je sens que je deviens un dieu». Plus probablement
Vespasien, car Tibère fut étranglé).
Tibère, donc, refusa qu'on lui rende des honneurs
divins, après sa mort. Ensuite Caligula; on nous
le présente comme un pervers psychopathe. En
fait il était prêtre d'Isis, tout comme
sa sur Drusilla; et il se souvenait que son grand-père
Marc Antoine avait été pharaon aux côtés
de Cléopâtre. Le principe de la monarchie
théocratique hellénistique le titillait
comme modèle politique. Mais c'était encore
un peu trop tôt pour que les Romains acceptent
cela, ce en dépit du fait qu'il ne restait plus
grand chose les anciennes grandes familles aristocratique
de la république : l'érosion populiste
des Julio-Claudiens ! Il a été assassiné,
mais n'est pas devenu Dieu (la scène de La
Tunique où il croit pouvoir ressusciter les
morts est une caricature digne de Coluche ou d'Hara-Kiri
!). Ensuite Claude consomma la déchéance
des emmerdeurs républicains en confiant les leviers
du pouvoir à des affranchis. Ceux qui croient
que Claude voulait restaurer la république (Moi
Claude, empereur) sont à côté
de la plaque. Passons sur Néron, un artiste égaré,
et ses successeurs Othon, Galba, Vitellius, Vespasien,
Titus... et arrivons à Domitien. Avec Domitien
s'achève le Principat augustéen et commence
le Dominat : Domitien, en effet, prend les titres de
dominus et deus, «maître et dieu»
et ouvre la porte à la théocratie impériale
où ses successeurs, les Antonins, feront leur
lit peu ou prou.
Ce qui à l'origine est un honneur réservé
à un homme considéré comme surhumain
de par son pouvoir politique appuyé sur son clan
tribal (un peu comme les dictateurs nègres, Bokasa,
Mobutu) va prendre une tournure plus religieuse pour
arriver à s'identifier à Dieu lui-même
avec le christianisme et Byzance (1)
NOTE :
(1)
Je ne puis mieux faire que de renvoyer à «Qu'est-ce
qu'un empereur romain» - Chap. 1er de Paul VEYNE,
L'Empire gréco-romain, Seuil, coll.
«Des Travaux», 2005, pp. 17-78 - qui explique
tout cela mieux que moi, et plus en profondeur. -
Retour texte
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César
pète un câble |
As-tu souvenir d'un épisode
où Jules César faisait trancher les mains
d'une centaine de captifs (gaulois) ? J'ai lu cela dans
le passé, mais ne m'en souviens plus exactement,
quand était-ce ?
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RÉPONSE
: |
C'était en 51 à
Uxellodunum, en pays Cadurque, l'actuelle Dordogne (G.G.,
VIII, 44). Probablement le Puy d'Issolu, près
de Vayrac dans le Lot. L'année précédente
à Alésia, César croyait en avoir
fini définitivement avec les Gaulois (automne
52). Et pan, ça recommence. Là César
- dont la clémence était pourtant bien
connue (1)
-, César donc, pète un câble et
se décide à faire un exemple en les renvoyant
chez eux, libres, après leur avoir coupé
«les mains» texto - ou seulement
la droite, voire uniquement le pouce ? c'est selon les
exégètes, plus ou moins césarophiles.
Terrible sanction qui place les vaincus épargnés
au ban de la société, n'étant plus
bons à rien. Quand bien même ne leur aurait-on
coupé que le pouce droit, comment désormais
tenir un outil ou une épée ?
Remarque qu'il y va encore mollo, car en 57 il avait
carrément rayé de la carte les Eburons,
et anéanti les Nerviens. Il extermina également
toute la population d'Avaricum, mais à Gergovie
et à Cenabum le massacre ne fut pas systématique
(pour le malheur des Romains, que les femmes gergoviennes
attirèrent dans un traquenard en feignant de
se livrer à eux). Pour des raisons stratégiques,
à Alésia il laissa mourir de faim entre
les lignes les femmes, enfants et vieillards mandubiens
que Vercingétorix avait expulsés ne pouvant
les nourrir. Mais au terme du siège de cette
ville, il donna ses prisonniers à ses soldats
(chaque légionnaire reçut un esclave)
à l'exclusion de 20.000 Arvernes et Eduens -
deux puissantes nations, anciennes alliées de
Rome, avec lesquelles il voulait composer (2)
- qu'il libéra.
La clémence de César était connue.
Nombre de Pompéiens en bénéficièrent,
parmi lesquels ses futurs assassins ! En Gaule, l'attitude
de César en la matière était dictée
par les circonstances. En raison de leur félonie,
il vendit comme esclaves toute la population aduatuque,
en bloc (50.000 âmes). Ces Aduatuques avaient
feint de se rendre à lui pour, aussitôt
le dos tourné, reprendre les armes. Il vendit
également les Vénètes, qui avaient
assassiné ses ambassadeurs - sauf leurs sénateurs,
qu'il fit mettre à mort.
Simple logique politico-économique : à
côté des indispensables alliés
qui fournissent des troupes auxiliaires, il vaut mieux
laisser les tributaires travailler leurs terres
et produire des approvisionnements. Quant aux insoumis,
il est plus rentable de les vendre comme esclaves et
d'installer les alliés sur leurs terres; les
massacrer constitue un manque à gagner que seules
des considérations stratégiques sérieuses
peuvent justifier (politique de terreur, exemplarité).
NOTE :
(1)
Comme insiste bien lourdement le secrétaire
de César, Aulus Hirtius, auteur du VIIIe et
dernier livre de la Guerre des Gaules, lequel
n'est pas du calame du proconsul. - Retour
texte
(1)
Il faut bien se représenter que la guerre des
Gaules fut avant tout une guerre civile entre Gaulois.
Chaque peuple comptait en son sein une faction aristocratique
républicaine, pro-romaine, et une faction monarchique
populiste, qui pour régler ses comptes avec
les tribus voisines n'hésitait pas à
engager des mercenaires germains comme les Suèves
d'Arioviste. - Retour texte
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13 décembre 2007 |
TROIE
: HOMÈRE-GIRAUDOUX-PETERSEN : LE TIERCÉ
GAGNANT ? |
Maxime
a écrit : |
Je vous
remercie d'abord pour vos explications.
Nous avons précisé notre sujet : nous allons
comparer l'Iliade d'Homère, La guerre
de Troie n'aura pas lieu de Giraudoux et le film Troie
de Petersen.
Avez vous des informations à ce sujet ? Désolé
d'être aussi vague dans mes questions, mais tous
les axes de notre travail ne sont pas encore fixés. |
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RÉPONSE
: |
Des informations ? Non.
Mais un commentaire, oui, sûrement. C'est un choix
intéressant, que le vôtre : Homère-Giraudoux-Petersen.
Bien sûr, moi qui suis très people,
très anecdotique - dans telle version, untel
fait ceci/ne fait pas cela... - je n'y trouve pas ma
provende.
Donc je m'adapte à votre démarche.
Je vois qu'il s'agit, ici, de traiter d'un conflit d'idées.
Je me rappelle comme si c'était hier, de l'intro
de mes extraits d'Homère, dans la collection
rouge des «classiques Hatier», avec la Victoire
de Samothrace en cover, que je m'offrais quand
j'étais en VIe Latine. On y affirmait, et je
m'y rallie, que le poème d'Homère s'adressait
à ces seigneurs grecs établis sur les
côtes de l'Ionie, les descendants en quelque sorte
des Achéens conquérants de Troie, dont
les aïeux étaient du reste longuement énumérés
au Chant II.
Mythe fondateur de l'établissement colonial,
l'Iliade est donc bien un poème belliqueux,
exaltant la gloire des héros qu'ils fussent Achéens
ou Troyens. Et où Hélène regrette
son incartade qui a jeté sur le flot plus de
mille navires et tant de guerriers...
En 1935 (il ne s'est donc rien passé
en 2.500 ans, depuis le brave Aveugle ?), Giraudoux,
lui, compose une tragédie pacifiste. C'est l'histoire
d'une ambassade venue négocier une paix impossible.
Personne, sauf quelques fauteurs de troubles, ne souhaite
la guerre de Troie qui se profile. Mais les fauteurs
de troubles parviendront à leurs fins.
Et la guerre arrivera quand même en 1940, avec
l'agression nazie, même si ce seront les franco-britanniques
qui, suite à l'invasion de la Pologne et après
bien des atermoiements la déclareront - enfin
! - au IIIe Reich. Giraudoux était un peu prophète
!
Troy de Petersen est
un curieux film, peut-être bushien ou, à
tout le moins reflet de l'ère bushienne. Curieux,
ambigu, équivoque parce que Petersen «Das
Boot» est un Européen passé
à Hollywood. Le film est à la dévotion
d'Achille, le guerrier qui ne songe qu'à la gloire
mais se moque éperduement de savoir quelle cause
il sert, raidi dans son mépris pour le Roi des
Rois Agamemnon, sensible seulement à ses rancurs
personnelles - les larmes de son esclave Briséis,
la mort de son cousin Patrocle. Quelque part, il y a
là une réflexion sinon une apologie honteuse
de la guerre en Afghanistan, en Irak !
Voilà ce que me suggèrent ces trois
uvres qui, si elle considèrent le même
sujet, ne traitent pas vraiment des mêmes anecdotes.
L'Iliade n'est qu'un épisode de la guerre
de Troie. Et Giraudoux s'en tient aux préliminaires
de celle-ci. Quand à Petersen, il traite de la
guerre dans son entièreté mais en allant
à l'essentiel, en élagant l'anecdotique,
en épurant les personnages - notamment Achille-Pitt...
Addendum : Hélène
de Troie... dans l'Espace («Elaan of Troyius»
: Star Trek - 3e Saison, épisode 13)
Il ne s'est pas passé deux jours après
l'échange ci-dessus que, déambulant dans
ma grande surface préférée, j'eus
la bonne fortune de trouver le DVD n° 23 de la collection
Star Trek. La série classique, contenant
les épisodes 67. L'impasse, 68. Hélène
de Troie et 69. La colère des dieux.
J'ignore si cette collection est diffusée simultanément
en France et en Belgique, ou s'il y a un décalage
dans la diffusion comme c'est probable, mais vous trouverez
plus bas toutes les coordonnées utiles pour passer
commande.
Donc, en 2268 de n.E., l'U.S.S. Enterprise NCC-1701
s'est vu confier la mission d'escorter jusqu'à
la planète Troyius la reine d'Elas, la Dohlman
Elaan, qui doit y épouser le premier magistrat.
Ennemies héréditaires, la belliqueuse
Elas et la pacifique Troyius ont développé
de très puissants moyens de destruction et pourraient
s'anéantir mutuellement. Ce qui a conduit leurs
dirigeants à envisager de conclure une paix d'autant
plus urgente que le système Tellun, dont font
partie Elas et Troyius, est l'objet des convoitises
des Klingons. Les Elasiens affichent une arrogance sans
pareil et ne se gênent pas pour humilier l'ambassadeur
de Troyius, Petri, humain à la peau bleue. Elaan
finit même par le poignarder. En fait, l'un des
nobles élasiens, Kryton, qui espérait
la main d'Elaan, est prêt à déclencher
une guerre inexpiable entre les deux planètes...
Nullement indifférent au charme de la Dohlman,
le Capitaine Kirk devra lui aussi faire abstraction
de ses sentiments...
Cet épisode de la fameuse série créée
par Gene Roddenberry, produite par Fred Freiberger (Prod.
exéc. : Gene Roddenberry), fut tourné
en 1968-1969 par John Meredyth Lucas qui en signe également
le scénario. Il se ressent un peu de la modestie
de moyens mis à la disposition du réalisateur.
Pas de grande scène épique dans ce huis-clos
à l'intérieur de l'Enterprise,
et les panoplies guerrières des belliqueux élasiens
sont réduites au minimum (quelques feuilles de
plastique rouge habilement découpées);
n'insistons pas sur les bikinis en lamé d'Elaan.
On retrouve, méconnaissable sous son maquillage
bleu-vert et sa perruque blanche le Caligula de La
Tunique, Jay Robinson dans le rôle de l'ambassadeur
Petri.
Curieuse inversion dans le scénario : Hélène
d'Hellade doit épouser un Troyen, mais
c'est un soupirant grec, membre de sa garde rapprochée,
qui est prêt à relancer les hostilités
pour assouvir sa passion.
Avec William SHATNER (Cpt. Kirk), Leonard NIMOY (Mr.
Spock), DeForest KELLEY (Dr. McCoy) et France NUYEN
(Elaan), Jay ROBINSON (Petri), Tony YOUNG (Kryton)
La collection Star
Trek est éditée par CBS Paramount. |
|
France : Editions
Cobra S.A.S. - 18-22, rue des Poissonniers
- F 92200 Neuilly-sur-Seine
Abonnements : Data Base Factory
- 90, bd National - F 92258 La Garenne-Colombes
Cedex - Tél. : 08.92.23.15.97 www.startrekclassique.com
Belgique : A.M.P. - 1, rue de la
Petite-Ile - 1070 Bruxelles - Tél. : (02)
525.14.11
Suisse : Naville - 38-42, av. Vibert
- CH 1227 Carouge - GE - Tél. : (022) 308.04.44 |
Addendum 2 : Ilium
(Dan Simmons)
Pocket
SF, n° 5858, septembre 2007
L'idée n'est pas vraiment neuve. P.J. Farmer,
dans une nouvelle intitulée «Des Dieux
et des Hommes», imaginait l'Iliade
comme un vaste péplum mis en scène par
des «dieux», cinéastes extra-terrestres,
qui modifient le scénario au gré de leur
préférence pour tel ou tel «acteur»
- un terrien primitif ! Sous une superbe couverture
de Jean-Sébastien Rossbach évoquant le
duel d'Achille-Brad Pitt et Hector-Eric Bana, Dan Simmons
développe l'idée dans un épais
pavé de 880 pages : Ilium.
«Imaginez que les dieux de l'Olympe vivent
sur Mars. Ils se déplacent librement dans le
temps et l'espace grâce à leurs pouvoirs
quantiques. Leur plus grand plaisir, c'est la guerre
de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre
un peu plus de piment, ils envoient des érudits
terriens modifier les événements à
leur gré, en gardant toutefois le récit
d'Homère comme référence. Mais
en orbite autour de Mars, de petits observateurs surveillent
les jeux divins...
Batailles grandioses, intrigues politiques et amoureuses,
dialogues savoureux, une fresque passionnante qui mêle
space opera et mythologie avec grand brio !»
Et une suite est annoncée pour septembre 2008
: Olympos.
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