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FIRST INTERNATIONAL
PRODUCTION
L'Age d'Or du Péplum - Edition de Luxe
«Collection péplum»
La Révolte des Prétoriens (Alfonso
Brescia)
Constantin le Grand (Lionello De Felice)
Le Voleur de Damas (Mario Amendola)
Persée l'Invincible (Alberto De Martino)
First International Production
37, avenue Franklin D. Roosevelt
F 75008 Paris
Tél. : 01.56.59.91.11
Fax : 01.53.76.20.56
e-mail : fip@fipfilms.com
Les pages FIP déjà sur notre site
:
http://www.peplums.info/pep00front95.htm
http://www.peplums.info/pep00front95z.htm
http://www.peplums.info/pepcour35.htm#03 |
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A. La
«Collection Péplum»
9. La Révolte des Prétoriens
(A. Brescia, 1964) - Fiche technique
8. Constantin le Grand (L. De
Felice, 1960) - Fiche technique
7. Le Voleur de Damas
(M. Amendola, 1963) - Fiche technique
6. Persée l'Invincible
(A. De Martino, 1962) - Fiche technique
5. Spartacus
(R. Freda, 1952)
4. Ulysse contre Hercule
(M. Caiano, 1961)
3. L'esclave de Rome
(S. Grieco, 1960)
2. Seul contre Rome
(H. Wise, 1962)
1. Les derniers jours
d'un Empire (M. Margheriti, 1963)
B. Dessin
animé
Ben Hur
(B. Kowalchuk, 2003)
C. Une
brève histoire du péplum (F.I.P.)
D. Les
uns dans les autres (la trilogie de Marco Vicario)
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FIP a sorti quatre
nouveaux titres dans sa «Collection Péplum»
à la célèbre livrée bleue, dans
une nouvelle série sous cartonnage rouge : «L'AGE
D'OR DU PÉPLUM - EDITION DE LUXE». Annoncés
pour septembre 2005, ils étaient depuis deux ans très
attendus des afficionados !
Au menu, nous avons droit cette fois aux turpitudes
les plus choisies de l'Empire romain, avec les derniers jours
du paranoïaque Domitien - le «Néron chauve»
- (La révolte des prétoriens) et le très
controversé Constantin Ier qui mit fin aux persécutions
des chrétiens (Constantin le Grand).
Ensuite Mario Amendola nous emmène en Syrie romaine,
assister aux exploits d'un Robin des Bois local (Le voleur
de Damas), dans ce qu'il faut bien considérer comme
un pur film d'aventures. Le dernier titre est l'excellent Persée
l'Invincible, un film mythologique avec Richard Harrison
qui certes met l'accent sur une intrigue de palais - la rivalité
entre Argos et Sériphos - sans pour autant bouder le
fantastique avec sa lovecraftienne Méduse !
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La Révolte
des Prétoriens (Alfonso Brescia, 1965)
Le règne de Domitien, le dernier des Douze Césars,
atteint son paroxysme dans la violence et l'injustice. Tribun
dans sa garde prétorienne, Valerius Rufus ne supporte plus
les excès de cet empereur sanguinaire, oppresseur du peuple.
Sous le masque du «Loup Rouge», il combat le tyran
qui, convaincu d'un complot, arrête deux importants sénateurs
promis à une exécution en place publique. Si le
Loup Rouge et ses partisans parviennent à les délivrer,
la perfide Artamné, prêtresse de la déesse
Isis, révèle à Domitien le repaire des conjurés...
On conte que ce cruel empereur s'amusait à arracher leurs
ailes aux mouches. Mais on s'amuse comme on peut ! Dans ce film,
c'est plutôt déflorer les vierges consacrées
à Isis, qui le branche ! De la méfiance paranoïaque
de Domitien, Suétone rappelait également que celui-ci
avait fait polir comme des miroirs les colonnes de marbre de la
galerie où il avait coutume de se promener quotidiennement.
Afin de voir venir le conspirateur qui se serait glissé
derrière lui... Mauvais fils, Domitien avait dans sa jeunesse
trempé dans un complot visant à renverser à
son profit son père Vespasien.
Alfonso Brescia n'a pas spécialement la réputation
d'être un foudre de metteur en scène. Il signe néanmoins
ici un honnête péplum. Explication. Reprenant le
thème de «Zorro le Renard»(1),
La révolte des prétoriens est probablement,
de toute l'histoire du cinéma, l'unique péplum montrant
les prétoriens sous un angle sympathique. Il est vrai que
le tyrannique Domitien (emp. 81-96) s'est trouvé dans la
fange des bouchers de l'amphithéâtre - les gladiateurs
- des gardes du corps dévoués, les pires hommes
de main qui soient (2).
Toutefois, ne perdons pas de vue que le farouche Domitien avait
également su s'attacher l'inconditionnelle fidélité
des prétoriens, au point que ceux-ci s'étaient adressés
à son successeur pour qu'il leur livrât la tête
de son assassin (3).
Ce qu'en leur tendant la gorge, Nerva noblement refusa.
Domitien fut l'inventeur d'un nouveau concept politique, appelé
à un bel avenir dans l'Empire romain - un concept sur lequel
Caligula, en avance sur son temps, achoppa -, le Dominat.
Domitien, en effet, se fit appeler dominus et deus,
«maître» et «dieu». C'est un élément
historique pertinent que le film de Brescia a su mettre en valeur
(cf. Extraits du dialogue).
Le supplice du plomb fondu, dans lequel Domitien veut immerger
le prétorien rebelle Valerius Rufus et sa friend girl
Lucilla, est décalqué d'un autre épisode
de son règne : après avoir envoyé au supplice
son chrétien cousin, le consul Flavius Clemens (qui aurait
été le cinquième ou troisième pape
?), Domitien fit plonger saint Jean dans un chaudron d'huile bouillante.
Bien sûr, l'auteur de l'Apocalypse - qui avait le
respect du grade : pape, c'est bien; saint, c'est mieux - en sortit
indemne et en rigolant. «Tiens, j'ai même pas eu
mal ! Gna-gna-gna !» Rien de tel qu'un bon petit miracle
pour frapper l'imagination de ces païens ! Mais Richard Harrison,
qui n'est pas né de la dernière pluie pas plus qu'il
n'a l'habitude d'aller à la messe tous les dimanches, s'arrange
pour renverser le caquelon de la «fondue bourguignonne».
On n'est jamais trop prudent, avec ces réalisateurs ritals
!
Un bémol. Lorsqu'il succéda à
Domitien, le vieux général M. Cocceius Nerva - celui-là
même qu'on voit se suicider prématurément
pour ne pas connaître le règne de Caligula (Caligula,
T. Brass & B. Guccione) - avait en 96 soixante-six ans et
ne risquait donc pas d'arriver à la cheville du beau Giuliano
Gemma dans ses exploits de gymnaste !
(A propos de Domitien à l'écran : CLICK)
FICHE TECHNIQUE
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Domitien - le «Néron
chauve»... mais pas si chauve que ça - ne
se contente plus d'arracher les ailes aux mouches. Ici,
le méchant Piero Lulli-Domitien tient la gentille
Paola Pitti-Lucilla en bien fâcheuse situation
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Constantin le Grand
(In hoc signo vinces) (Lionello De Felice, 1960)
Afin de devenir le nouvel empereur de Rome, Constantin lève
des armées contre ceux qui lui disputent le pouvoir suprême.
Noble, courageux au point de se jeter dans l'arène pour
protéger un enfant des griffes de fauves affamés,
Constantin connaît la révélation de son destin
hors du commun lorsqu'un crucifix lui apparaît dans une
féroce bataille livrée à un rival. Désormais
soldat de Dieu, il se convertit au christianisme, religion qu'il
impose à tout un empire dont les Césars en persécutaient
hier les disciples...
Nous sommes donc en 303 : l'empereur Dioclétien, à
l'instigation du César Galère, a déclenché
la dixième et dernière persécution contre
les chrétiens. Probablement la pire, ou la seule un peu
systématique ? Il est vrai que, contrairement au cliché
du film, les chrétiens sont connus, ne se cachent plus,
ayant pignon sur rue depuis près de quarante ans - depuis
l'édit de tolérance de Gallien en 260 ! D'habitude,
au cinéma, cette sombre période est vue à
travers les adaptations plus ou moins directement inspirées
du roman sulpicien du Cardinal Wiseman, Fabiola
: les martyres des saintes Cécile et Agnès, des
saints Sébastien, Tarcissius et compagnie...
Ah ! ce n'est pas triste salade que le «scénar»
de ce film qui, de raccourci en épurement, nous montre
à la mort de son père Constance Chlore, le jeune
Constantin acclamé en Gaule comme César d'Occident
après une victoire sur les Francs. Certes les Francs, Constantin
les a combattus aussi, mais en vérité c'est à
York (Eburacum), en Grande-Bretagne, que Constantin fut sacré
par ses légionnaires.
Constantin est l'empereur romain le plus controversé
du Bas-Empire. Les chrétiens veulent le saluer comme leur
libérateur. Mais les historiens sérieux ne voient
en lui qu'un habile opportuniste. Passé à la moulinette
du péplum, le résultat est assez consternant et
rappelle ces édifiants bouquins à couverture rouge,
dorés sur tranche, que recevaient enfant nos studieux grand-parents.
Constantin n'hésite pas à descendre dans l'arène
pour, glaive au poing, défendre la veuve et l'orphelin
chrétiens sur le point de se faire hacher menu comme chair
à pâté sous les crocs des fauves : plus mélodramatique
que ça, tu meurs !
Il y a aussi ce quadrumvirat qui règne à Rome :
Maximien et Maxence, les deux traîtres de service et leur
affidé Licinius, préfet du prétoire, et le
débonnaire Dioclétien qui semble avoir loupé
un épisode. Que voulez-vous que fit Constantin contre les
trois complices ? Qu'il mourût ou qu'un beau désespoir
alors le... «soutenût» ? En somme, c'est cela
: il ne lui restait vraiment plus qu'à se convertir au
christianisme, comme le veut la pieuse légende hagiographique.
Rien ne prouve que Constantin soit né d'une concubine
chrétienne, sainte Hélène - laquelle, selon
La Légende dorée, en Jérusalem retrouva
les clous et la croix du Christ. Il est plus probable que ce ne
fut que sur le tard qu'elle se convertit, peut-être à
l'exemple de son fils. Constantin lui-même, dévot
d'Apollon et de Sol Invictus, ne confessa le Christ que sur son
lit de mort. En fait, devenu le maître du monde romain païen,
où les chrétiens étaient de plus en plus
nombreux, il ne promulgua qu'un édit de tolérance,
et s'intéressa - sans rien y connaître - aux débats
théologiques. Constantin exclut et persécuta les
donatistes par-ci, mit au pas cataphrygiens, marcionistes, novatiens,
pauliniens et autres valentiniens par là. Il opposa catholiques
et ariens hérétiques, et convoqua même un
concile cuménique (Nicée, 325). Il penchait
plutôt vers l'arianisme (les spéculations sur la
consubstantialité du corps du Christ, c'est trop grave
!).
Quant à son épouse Fausta (que, dans le film, on
le voit - payant de sa personne -, arracher aux fauves), elle
finit par le trahir avec son fils aîné, Crispus,
qu'il avait eu de sa concubine Minervina. Aussi fit mettre à
mort l'épouse adultère, ainsi que le fils incestueux
(326). En fait, il faut bien reconnaître qu'il y a davantage
de vérité historique dans le roman édifiant
de F.G. Slaughter, Le Glaive et la Croix que dans le western
sulpicien de Lionello de Felice (question de superficie, bien
entendu : on en dit plus en 350 pages qu'en 93 minutes de peloche).
Mais soit ! Ne boudons pas notre plaisir !
Voici donc le DVD d'un des deux péplums italiens qui bénéficièrent
du plus de moyens en 1959-1960 (l'autre étant Hannibal).
Aussi, même si l'on peut déplorer que civils et légionnaires
soient encore attifés comme au temps de Tibère,
Cornel Wilde nous campe un héros tarzannesque (4)
bien dans la lignée des péplums de nos ineffables
Golden Sixties.
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Constantin n'hésite pas à tirer
son glaive pour, dans l'arène, s'interposer entre
le fauve et l'enfant chrétien innocent...
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Rappel historique
Faire un film sur Constantin le Grand n'a rien d'évident,
d'autant que les spécialistes eux-mêmes sont très
divisés sur les tenants et aboutissants de ses actions.
Faut-il donc s'étonner si les scénaristes ont préféré
raconter la version hagiographique, soigneusement épurée
et raccourcie ? En temps réel, les événements
du film coulent de 303 à 313 et, nous l'avons dit, narrent
un épisode de la dixième et dernière persécution
des chrétiens, celle de Dioclétien, riche en péripéties
(les martyres de saint Vincent en Espagne, de saint Maurice et
de la Légion thébaine quelque part en Gaule, de
saint Sébastien, sainte Agnès et alii à
Rome...).
La Tétrarchie
Rappel chronologique
293 : Homme intègre, l'empereur Dioclétien
instaure la Tétrarchie : un «Auguste»
assisté d'un «César» gouverne
l'Occident; pareil pour l'Orient. C'est ainsi que Dioclétien
(Caius Valerius Aurelius Diocletianus [emp. 284-305]) régne
sur l'Orient depuis sa capitale, Nicomédie (Izmit,
en Turquie) avec le concours du «César»
Galère
(Caius Galerius Valerius Maximianus [emp. 305-311]) installé
sur la frontière du Danube, à Sirmium. Et
Dioclétien nomme «Auguste» en Occident
celui qui, en Gaule, a vaincu les Bagaudes, Maximien
Hercule (5)
(Marcus Aurelius Valerius Maximianus [emp. 286-305 et 306-310])
lequel établit sa cour à Milan. Son «César»
Constance
Chlore (Marcus Flavius Valerius Constantius [emp.
293-306]), fixé à Trèves, doit contenir
les Francs en Gaule et, en Bretagne, les Pictes sauvages.
305 : Le 1er mai, Dioclétien fatigué
et malade abdique en tant qu'«Auguste»; il se
retire à Salone (Split, dans l'actuelle Croatie),
et contraint à en faire autant son collègue
Maximien Hercule. Son «César» Galère
- qui entre-temps a rétabli la paix non seulement
sur le Danube, mais aussi en Arménie en installant
sur le trône un roitelet chrétien à
la solde de Rome, Tiridate -, Galère, donc,
devient «Auguste» d'Orient, avec pour «César»
Maximin
II Daïa (Galerius Valerius Maximinus [emp.
309-313]). En Occident, Constance Chlore prend un
galon supplémentaire et devient «Auguste».
Mais il lui est imposé pour «César»
un certain Sévère
(Flavius Valerius Severus [emp. 306-307]), joyeux compagnon
de beuverie de Galère.
Le visiteur le moins perspicace aura noté que ces
empereurs, tous d'humble origine - des bergers qui ont embrassé
la carrière des armes -, ont en commun dans leur
titulature officielle le nom de «Valerius»,
ce qui implique leur mutuelle adoption dans la gens Valeria
fondée par Dioclétien (lequel, dans sa jeunesse,
se nommait simplement «Dioclès», et était
le fils de pauvres affranchis dalmates).
306 : L'année suivante, à la mort
de Constance Chlore (25 août), son fils Constantin
(Caius Flavius Valerius Aurelius Constantinus [emp. 306-337])
est, à Eburacum (York), proclamé «Auguste
d'Occident» par ses troupes - mais ce titre n'est
pas avalisé par Galère qui reconnaît
Constantin seulement comme «César» (septembre-octobre)
et, à Rome, Maxence
(Marcus Aurelius Valerius Maxentius [emp. 306-312]), le
fils du «retraité» Maximien Hercule,
se fait illégalement proclamer par les prétoriens
«Princeps» (28 octobre 306). Sévère
entre en conflit armé avec Maxence; vaincu par ce
dernier, Sévère est mis à mort.
308 : Incapable d'oublier la pourpre qu'il a été
contraint d'abandonner quelques mois plus tôt, Maximien
Hercule, de son côté, s'autoproclame empereur
dans le sud de l'Italie.
Les deux branches rivales finissent néanmoins par
se réconcilier; réconciliation qu'ils confortent
par le mariage : en décembre 308, Constantin épouse
Fausta, fille de Maximien Hercule (brouillé avec
son fils Maxence), et est proclamé «Auguste».
A ce moment, il y a quatre «Auguste» (Galère,
Maximien Hercule, Constantin et Maxence) et un «César»
(Maximin Daïa). Le 11 novembre de la même
année, un autre officier, Licinius
(Caius Flavius Licinius Licinianus [emp. 307-323]), remplace
comme «Auguste d'Occident» Sévère,
étranglé entre-temps comme on l'a dit. |
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Joël SCHMIDT, Mémoires
de Constantin le Grand, Desclée de Brouwer,
1998 (cv. : portrait de Constantin; Rome, Palais des conservateurs)
& Frank G. SLAUGHTER, Le glaive et la Croix (Constantine),
Presses de la Cité, 1965 (1968).
Un profil de «videur de discothèque»
(L. Jerphagnon) derrière la légende hagiographique.
Dur défi à relever pour le sympathique Cornel
Wilde
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Voilà les grandes lignes de
cette période foisonnante en trahisons, exécutions
et coups d'Etat. Pour plus de détails, on se reportera
aux notices biographique du site associé des Empereurs
romains, et notamment à sa «Chronologie
simplifiée de la Tétrarchie». Retenons
seulement qu'en 306, comme le note Lucien J. Heldé, «la
belle Tétrarchie voulue et réalisée par Dioclétien,
ce système qui était censé apporter paix
et stabilité éternelles à l'Empire, s'effondre
en un système anarchique, avec trois empereurs officiels
(Galère,
Sévère
et Maximin
Daïa), un putschiste reconnu (Constantin),
un putschiste non reconnu (Maxence)
et un usurpateur parjure (Maximien
Hercule)». Dès lors, s'étonnera-t-on
du raccourci des scénaristes qui nous présentent
Maxence, Maximien et Dioclétien faisant à Rome ménage
à quatre (avec Licinius, préfet du prétoire)
aux fonctions assez floues ? Maximien empereur, Maxence intrigant,
et Dioclétien dans le rôle de l'impériale
belle-mère ! (N'était-il pas plutôt censé
être en train de planter ses poireaux à Salone, sur
l'autre rive de la mer Adriatique ?)
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Constantin le Grand
(1960), pour ramasser son intrigue, nous présente
la Tétrarchie comme une sorte de «ménage
à quatre» siégeant à Rome.. |
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La persécution
A peine moins embrouillée que la situation politique :
la persécution
des chrétiens par Dioclétien (303-310) ! Depuis
un édit de Gallien, quarante ans plus tôt, ceux-ci
jouissaient de la plus totale liberté de culte dans l'Empire
romain. Ils avaient bâti une superbe église juste
en face du palais de Dioclétien à Nicomédie,
laquelle paraît-il éclipsait en luxe la résidence
impériale. Dioclétien était un homme tolérant,
et son épouse Prisca, sa fille Valeria (femme de Galère)
étaient chrétiennes ou à tout le moins christianophiles.
Et les Romains, nous l'avons dit, avaient imposé aux Parthes/Sassanides
un roi chrétien en Arménie ! Il semble toutefois
que le parti chrétien trouvait sa provende dans le limon
des prolétaires et paysans réfractaires à
la conscription. L'armée était pleine de parasites
qui se découvraient objecteurs de conscience dès
qu'il fallait «y aller», dès qu'il fallait
en découdre avec les Barbares. On a vu ça dans les
années '60 aux States, quand sous l'influence du mouvement
«Peace and Love» les jeunes américains
manifestaient pour que cesse la guerre au Viêt-nam où
ils n'avaient pas envie d'aller se faire trouer la peau. La répression
fut instiguée par Galère, brillant général,
qui sans doute s'inquiétait de la démotivation de
ses troupes... «En 303 et 304, rappelle Lucien J.
Heldé, Dioclétien publia consécutivement
quatre édits contre les Chrétiens, chaque nouvelle
loi aggravant la précédente. L'empereur ordonna
d'abord la destruction des églises et des Écritures
sacrées; puis les prêtres et les évêques
furent emprisonnés; ensuite ces prisonniers furent contraints,
sous peine de mort, à sacrifier aux dieux; et enfin, en
304, Dioclétien étendit l'obligation du sacrifice
à tous les habitants de l'Empire.»
Constantin le Grand retrace la légende pieuse
en raccourci, et le sympathique Cornel «The Naked Pride»
Wilde prête ses traits (6)
au grand dévot de Sol Invictus au physique brutal
de «videur de discothèque» (le mot est de Jerphagnon
[7],
je crois), qui se piquait de théologie chrétienne,
réunit des conciles, finit par pencher pour les ariens
avant de se convertir (dit-on, mais c'est controversé !)
in articulo mortis. Il n'est pas exact de prétendre
que son adversaire du Pont Milvius, Maxence, était un persécuteur
de chrétiens acharné. Comme Constantin, Maxence
ménageait la susceptibilité de ses sujets les plus
influents et, donc, flattait ses chrétiens; mais
comme l'hagiographie devait donner raison à Constantin,
la raison du plus fort n'est-elle pas la meilleure ?
Le 30 avril 311, l'édit de Sardique cosigné par
Galère promulgua la tolérance, la liberté
des cultes (le pauvre Galère, l'ayant signé, en
mourut cinq jours après !). Oubliant l'édit de tolérance
de Gallien (260), «la petite paix de l'Eglise», la
dynastie constantinienne allait faire ses choux gras du christianisme.
Et c'est ainsi que son neveu Julien l'Apostat (emp. 360-363) allait,
en tentant de restaurer le paganisme, faire figure d'hurluberlu
dans cette famille de bigots...
Coquetterie italienne ? Le film se gardera bien de rappeler
que, désormais maître de l'Empire romain, Constantin
va en transférer la capitale en Orient, à Byzance,
rebaptisée «Constantinople», amorçant
le déclin de la Ville Éternelle. Sic transit
gloria mundi...
FICHE TECHNIQUE
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Constantin est salué comme «Auguste
d'Occident» par ses légionnaires
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Le Voleur de Damas
(Mario Amendola, 1964)
Dans le Damas sous occupation romaine, les orphelins Jezel
et Tisba sont des voleurs à la tire dont les exploits ne
se comptent plus. Voleurs mais pas seulement car, complices de
maquisards syriens cachés dans les grottes voisines, ils
affrontent Mannaen, un ambitieux qui, profitant de ses liens avec
les Romains, élimine un à un ses ennemis. Capturé
au terme d'une bataille contre les légions, Jezel est condamné
à mort.
Mais au moment où le consul Tibulle va ordonner sa décapitation,
le plus improbable des événements se produit...
«Il volera même vos rires», affirmait
le slogan publicitaire. Est-ce-à-dire que les rires des
spectateurs étaient immérités ? Le voleur
de Damas est un honnête petit film d'aventures qui joue
sur l'assonance avec le célèbre Voleur de Bagdad,
mais la comparaison s'arrête là. Point de Mille-et-Une
Nuits, de tapis volants ou de lampes magiques, mais un péplum
rondement mené, qui se passe à une époque
indéterminée : certains documents d'exploitation
citent une date, 35 de n.E. - sous le règne de Tibère,
donc ? - mais toute ressemblance avec des événements
historiques précis est à écarter. Au cours
des siècles, la riche province de Syrie a été
pillée par les Romains et ne connut que trop d'ambitieux
décidés à y prendre le pouvoir. A noter l'astucieuse
fin qui lorgne vers un des poncifs traditionnels des comédies
des Plaute.
FICHE TECHNIQUE
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Le voleur de Damas : une bande d'aventures
à l'antique,
tout à la fois Zorro et Robin-des-Bois
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Persée l'Invincible
(Alberto De Martino, 1963)
Avide puissance et de conquête, le cruel Galénor
lance ses troupes à l'assaut de la paisible ville de Sériphos.
Amoureux de la belle Andromède, fille du roi de Sériphos,
l'humble Persée est désigné par le destin
pour repousser l'envahisseur hors des murs de la cité.
Une mission à la mesure des plus grands héros de
l'Olympe, d'Hercule à Ulysse. Tour à tour vainqueur
d'un titanesque monstre aquatique et de la Méduse, qui
transforment ceux qui la regardent en statue de pierre, Persée
affronte Galénor et sa garde rapprochée dans une
ultime épreuve...
Cette adaptation du célèbre mythe de Persée
et la Gorgone Méduse, qui nous vaudra plus tard un des
chefs d'uvre de Ray Harryhausen, Le Choc des Titans
(et quelques autres films fantastiques comme la hammerienne Gorgone
déesse de la Terreur ou Malpertuis, d'après
Jean Ray) ne manque pas de saveur même si le scénario
insiste peut-être un peu trop sur le drame dynastique et
la révolution de palais. Les effets spéciaux sont
très réussis, et très belle aussi est la
vision de la vallée des Hommes pétrifiés.
La Méduse et le Monstre du Marais furent créés
par un jeune débutant, Carlo Rambaldi (Le Chevalier
Blanc, Maciste contre les Monstres, E.T., King Kong 2) qui
bidouillait ses maquettes dans un vieux garage de la banlieue
de Rome et avait fait ses débuts avec Riccardo Freda sur
Le Géant de Thessalie. Engagé par le coproducteur
espagnol Copercines pour assister l'Italien Rambaldi dans ses
effets spéciaux, Amando De Ossorio - qui plus tard s'illustrera
par ses films de terreur consacrés au retour de Templiers
morts-vivants (8)
- fut chargé d'animer le Monstre du Marais. La scène
fut tournée à Almeria (9),
près d'un plan d'eau où l'on tourn(er)a de nombreux
autres péplums. A la différence d'Harryhausen et
de ses maquettes animées image par image, Rambaldi travaillait
à l'échelle réelle. C'est De Ossorio qui
eut l'idée «d'habiller» une grue avec la dépouille
du monstre. Celui-ci jetait à terre les cavaliers sans
pouvoir réellement les attaquer, le grutier ne pouvant
donner à son monstre la rapidité de réflexes
nécessaires. Heureusement, quelques fumigènes aidant,
De Ossorio réussira une véritable performance dans
le genre (10).
(A propos de Carlo Rambaldi, on se reportera aussi à l'un
des Bonus accompagnant le DVD du Chevalier
Blanc, édité par Artus Films.)
FICHE TECHNIQUE
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Dans Persée l'Invincible,
le fils de Zeus et de Danaé affronte dans un marais
le monstre aquatique conçu par Carlo Rambaldi et
Amando De Ossorio (celui-là même qui inspirera
son Kraken à Ray Harryhausen dans Le Choc des
Titans)
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Fiches techniques et résumés |
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Persée l'Invincible |
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Perseo l'Invincibile / Valle degli
uomini di piedra (La) / Valle de los hombres de piedra (El) /
Perseo y Medusa
Perseo l'Invincible [IT]
Perseus the Invincible / Medusa against the Son of Hercules
[EU] / Medusa vs. the Son of Hercules [EU]
Perseus against the Monsters [GB]
Perseus, der Unbesiegbare [AL]
Valle de los Hombres de piedra (El) (Perseo y Medusa) [SP]
Prod. : Cine Produzione Emo Bistolfi (Rome) - Copercines (Madrid)
/ Eastmancolor / Totalscope / 95' [EU] [FR]
Fiche technique
Réal. : Alberto DE MARTINO; Scén. : Mario GUERRA,
Alberto De MARTINO(*) (11),
Ernesto GASTALDI(*), Luciano MARTINO(*), José MALLORQUÍ(**)
[José MALLORQUÍ FIGUEROA], Mario CAIANO, Tonino
GUERRA(*); Hist. : Mario GUERRA & Alberto De MARTINO (d'après
une idée d'Edoardo Giorgio CONTI); Images : Dario DI PALMA(*)
& Eloy MELLA; Prod. : Emo BISTOLFI & José Antonio
MELLA; Prod. Design : Franco LOLLI; Décors : Enzo CONSTANTINI,
José Luis GALICIA & Jaime PÉREZ CUBERO; Cost.
Design : Angiolina MENICHELLI. - Makeup Department : Romolo
de MARTINO (makeup artist), Italia MARINI (hair stylist). - Production
Management : Gervasio BANCIELLA (production manager), José
Luis JEREZ ALOZA (production manager); Assist. réal. :
Luciano PALMERA, Vittorio VIGHI; Son : Luigi PURI; Eff. spéc.
: Carlo RAMBALDI (special effects) (collab. Amando DE OSSORIO
(visual effects), non crédité); Mont. : Mercedes
ALONSO & Otello COLANGELI; Cascades : Valentino PELIZZI. -
Camera and Electrical Department : Riccardo POBLETE (second
assistant camera); Fencing master : Giorgio UBALDI; Musique :
Carlo FRANCI (& Manuel PARADA).
Fiche artistique
Richard HARRISON (Persée) - Anna RANALLI (Andromède
[12])
- Arturo DOMINICI (Acrisios) - Elisa CEGANI (Danaé) - Leo
ANCHORIZ (Galénor) - Antonio MOLINO ROJO (Tarpete [13])
- Roberto CAMARDIEL (Céphée) - Ángel JORDÁN
[Armand JORDAN] (Méduse) - Fernando LIGER - Bruno SCIPIONI
- Frank BRAÑA - Miguel de la RIVA (prince) - José
Luis FERREIRO - Miguel GONZÁLEZ - Rufino INGLÉS
- Enrique NAVARRO (Sthéno) - Ángela PLA (Euryale)
- Lorenzo ROBLEDO (prince Alcée, pétrifié
par la Méduse) - José SEPÚLVEDA.
Remarque :
Quoique Armand Jordan, Enrique Navarro et Angela Pla figurassent
bien au générique VF, la précision du nom
de leurs personnages - Armand Jordan (Méduse), Enrique
Navarro (Sthéno) et Angela Pla (Euryale)
- vient, lui, d'IMDb (il est absent de nos sources italiennes
comme le Gremese). Qu'un acteur ait incarné la Méduse
du film serait déjà assez surprenant. Plutôt
un machino, non ? Méduse, Sthéno et Euryale étaient
les noms des trois surs Gorgones. Dans la VF éditée
par FIP, humain ou monstrueux le trio n'apparaît pas, et
aucun autre personnage n'est nommé Sthéno ou Euryale
(la seule Gorgone du film est Méduse, manifestement une
maquette animée).
Se pourrait-il qu'il existât une séquence additionnelle
dans la version espagnole ou américaine mettant en scène
les trois surs, une séquence qui expliquerait leur
monstrueuse métamorphose... ?
DISTRIBUTION
IT/ Warner Bros. - Reg. Cin.co n° 2.781 - 95'
SP/ Interpeninsular Films S.A.
GB/ Miracle Films (Cert. «A» - 8.420 ft - 94')
FR/ S.N. des Acacias. Sortie en France : 18 novembre 1963
BE/ The Rank Organisation
NOTES
Tournage à Cinecittà (Rome) et Studios Ballesteros
(Madrid).
Recette certifiée en Italie, au 31 mars 1964, L. 203.883.648
(Bolaffi 1956-1965, p. 239).
Version anglaise : John HART (scénariste English script)
& Richard McNAMARA (directeur doublage anglais).
VIDÉOGRAPHIE
DVD : Persée l'Invincible, F.I.P. éd., Langue
: français - Sous-titres : néant / Son : mono /
Format vidéo : 16/9 / Format image : scope / Durée
: 85'
BIBLIOGRAPHIE
Gremese 3, p. 395; Bolaffi; W. Lee; Saison 1964,
p. 211; Unitalia 1962, p. 44; Fiction, n° 120, novembre
1963, pp. 157-158.
SCÉNARIO
Le royaume de Sériphos, gouverné par un roi vieux
et sage, Céphée, est au bord de la famine, car l'accès
à la mer lui est fermé par un marécage dans
lequel vit un monstre horrible, d'une part, et, de l'autre, par
la Méduse, qui transforme en statue tous ceux qui la regardent.
Le fils du roi, le prince Alcée, est sa dernière
victime en date.
Le peuple voisin d'Argos est dominé par le roi Acrisios,
qui est monté sur le trône après avoir tué
le roi légitime et épousé sa veuve, Danaé.
Il croit que Persée, fils de la reine, est mort, tandis
que ce dernier - humble berger - vit a Sériphos, et est
aimé par la fille du roi, Andromède. Pour sauver
son royaume, cependant, le vieux roi a offert la princesse comme
épouse à Galénor, fils d'Acrisios. Un combat
aura lieu, dont le vainqueur pourra épouser Andromède.
Persée vainc Galénor. Mais celui-ci avec la complicité
du traître Tarpete, le ministre de Céphée,
enlève la princesse. Persée la libère et
se rend à Argos, où il se fait reconnaître
par sa mère. Devant l'inutilité des tentatives faites
pour éliminer Persée, Acrisios et Galénor,
le premier par désir de puissance, le second par désir
de vengeance, décident d'attaquer le royaume voisin. Leurs
forces, plus nombreuses, auraient facilement le dessus si Persée,
qui pour sauver Andromède avait vaincu le monstre du marais,
n'avait pas ensuite tué la Gorgone. La mort de cette dernière
rend la vie aux milliers d'hommes jadis pétrifiés
par son regard.
A la tête de cette armée de ressuscités,
le fils de Danaé affronte les forces d'Acrisios et les
anéantit après une lutte acharnée. L'usurpateur
et son complice périssent de sa main et le héros
peut enfin retrouver Andromède. Les deux princes règneront
ensemble sur les deux peuples de Sériphos et d'Argos finalement
réunis.
CRITIQUES
«La plus grande audace du film est dans sa bande-annonce,
qui confronte les plates images de M. De Martino avec les uvres
de Bosch, Goya, Dali et quelques autres peintres du fantastique;
restons-en là.»
Cahiers du cinéma, n° 149, novembre
1963, p. 72
«Persée l'Invincible est un film qui n'a
guère de points communs avec le précédent
(14),
sinon l'appartenance à un même genre (le moins
homogène de tous les genres). Il s'agit cette fois de l'adaptation
d'une légende grecque bien connue - adaptation très
infidèle, et c'est bien dommage : comment un cinéaste
peut-il renoncer de gaieté de cur à montrer
Andromède ligotée sur un rocher, le monstre marin
abattu à coups d'armes magiques, la délivrance de
la belle captive par le héros consumé d'amour ?
Une des plus regrettables tares de certains péplums est
sans doute l'encombrement des scénarios par des intrigues
politiques toutes faites : cette tare est généralement
plus sensible dans les péplums historiques, mais ici on
a trop renoncé à la donnée mythologique initiale.
Pourtant ce film peu sapide vaut d'être vu pour l'imagination
plastique qui s'y déploie dans certaines scènes.
Le décorateur est un homme de goût, et il n'est pas
jusqu'à son Monstre du Marais qui n'échappe, au
moins en partie, à l'habituel registre du Guignol. Mais
le clou du film, c'est la vallée des pétrifiés,
où tout un peuple de statues mélancoliques émerge,
non pas de l'ombre, mais d'une lumière de plein midi, à
peine troublée par une brume invisible où se meut
subrepticement Méduse : c'est très précisément
à certains tableaux de Salvador Dali que nous fait penser
non seulement le paysage, mais le montage lui-même, qui
triomphe très habilement de l'inévitable contradiction
entre les plans généraux et les plans rapprochés.
Quant à Méduse, loin d'être un monstre de
convention, c'est une authentique créature de cauchemar,
une des plus élégamment spectaculaires que nous
ayons vues depuis la première croisade : rien que pour
cette horreur, due sans doute à l'étroite collaboration
de quinze psychanalystes ressemblant à Vincent Price, le
film vaut le pèlerinage.
Est-il bien utile de parler du reste ? du thème dilapidé
de la déesse pétrifieuse (sic), une bien
belle idée surnage : celle des statues réveillées
par la mort de Méduse et qui, paralysées par la
peur de vivre, restent dans leur gangue de pierre, très
longtemps, avant de se décider. Le reste est souvent faible,
encore qu'on puisse par moments soupçonner chez l'auteur
un petit talent de paysagiste, peut-être démarqué
des Titans dont nous reconnaissons au passage les panoramiques
sur une chasse à courre et les statues baroques dans des
parcs (et dont nous reconnaîtrions la mort de Méduse
si elle n'avait été empruntée par Tessari
à l'authentique légende de Persée).»
Jacques GOIMARD, Fiction, n° 120, novembre
1963, pp. 157-158
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Voleur de Damas (Le)
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Ladro di Damasco (Il)
Sword of Damascus [EU-tv]
Sieger von Samarkand (Der) [AL]
Prod. : Rodes Cinematografica (Rome) / Eastmancolor / Ecran panoramique
Fiche technique
Réal. : Mario AMENDOLA [Irving JACOBS]; Scén. &
Hist. : Mario AMENDOLA; Images : Luciano TRASATTI; Prod. : Tullio
BRUSCHI (Rodes Cin.ca); Mont. : Nella NANNUZZI; Déc. :
Alfredo MONTORI; Dir. prod. : Carlo VASSALLE; Assist. réal.
: Alfonso BRESCIA; Op. cam. : Ernesto ANZELLOTTI; Musique : Giorgio
FABOR.
Fiche artistique
Tony RUSSELL (Jézel [Jesen]) - Luciana GILLI [GILLY] (Myriam)
- Giuseppe FORTIS (Vitellius) - Gianni SOLARO (Tibulle) - Ferrucio
AMENDOLA (Tisba) - Peter WHITE (Malnai) - Renato BALDINI (Uria)
- Enrico SALVATORE - Bruno UKMAR - Adriana LIMITI - Maks (Make)
FURIAN - Irene PROSEN.
DISTRIBUTION
IT/ Florida Cin.ca - Reg. cin.co n° 3.102 - 105'
FR/ Les Films Jacques Leitienne. Sortie en France : 16 septembre
1964
VIDÉOGRAPHIE
DVD : Le voleur de Damas, F.I.P. éd., Langue : français
- Sous-titres : néant / Son : mono / Format vidéo
: 16/9 / Format image : scope / Durée : 90'
BIBLIOGRAPHIE
Unitalia 1963, II, p. 38; Gremese 3, p. 288.
SCÉNARIO
(Damas contre les légions de Vitellius, an 35 - règne
de Tibère.)
Rome a étendu sa domination jusqu'à la Syrie. A
Damas, le peuple est obligé de se rendre «volontairement»
aux réunions organisées par le consul Tibulle. A
ces réunions ne sont jamais absents Jézel et Tisba,
deux voleurs très habiles qui, profitant de la cohue qui
règne dans le forum envahi, font allégrement leur
métier. Jézel et Tisba passent leurs journées
à cambrioler les riches marchands étrangers. Le
soir, ils se retrouvent dans une taverne pour partager leur butin,
mais les gardes syriennes venues les arrêter déclenchent
une bagarre au terme de laquelle les deux filous réussissent
à s'enfuir.
Jézel se réfugie sur le toit de la maison où
habite le potier Amon. Pour le sauver, Myriam, la fille du potier,
le cache dans sa chambre. Jézel est ébloui par la
fraîcheur et la beauté de la jeune fille et en tombe
amoureux; le lendemain, il annonce à Tisba incrédule
que désormais il ne dévaliserait plus personne.
Sur ces entrefaites, Mannaen, riche aristocrate romanophile
mais aspirant au titre de roi de Syrie, convoite Myriam et veut
la faire venir dans son palais. Si la jeune fille refuse son invitation,
Amon sera jeté en prison pour dettes. Jézel et Tisba
se mettent à l'ouvrage et rapidement trouvent l'argent
nécessaire pour apurer les dettes d'Amon - escroquant comme
de juste Mannaen lui-même.
Toutefois, ils seraient emprisonnés eux mêmes s'ils
ne recevaient l'aide d'Uria - chef des rebelles syriens - qui
après une violente bagarre réussit à les
arracher aux griffes des soldats. Uria souhaiterait voir Jézel
embrasser sa cause, mais le voleur ne veut pas entendre parler
politique. Penaud mais non vaincu, Mannaen opte pour la manière
forte et fait enlever Myriam. Au terme de péripéties
rocambolesques, Jézel et Tisba parviennent à reprendre
Myriam à Mannaen dans le propre palais de Tibulle.
Jézel, Tisba et Myriam se réfugient dans une taverne
de Damas qui sert de quartier général à Uria.
A son insistance, ils vont tenter pour lui un coup fumant : voler
l'aigle de la légion romaine commandée par le consul
Vitellius envoyé en renfort par Rome. Privés de
leur symbole, les légionnaires démoralisés
combattront les rebelles syriens à contre-cur.
Le consul Vitellius proteste auprès du consul Tibulle
pour le vol subi («Ici, on ne peut tourner la tête
qu'on te vole les aigles !»); mais le rusé Mannaen
réussit à localiser le quartier général
des rebelles. En échange du renseignement, il exige des
Romains le sceptre de la Syrie. La légion encercle de campement
d'Uria et entame une sanglante bataille. La surprise et le nombre
jouent en faveur des Romains qui font prisonnier Uria et nombre
de ses compagnons. Jézel et Tisba ont feint d'être
morts, mais lorsqu'ils tentent de s'éclipser, Jézel
est découvert et emprisonné. Déguisé
en Romain, Tisba réussit à leur échapper
et à mettre Myriam en sécurité. Tibulle promet
la vie sauve à Jézel s'il consent à lui révéler
l'endroit où il a caché les aigles, mais le voleur
refuse de parler. Vitellius est mortifié à l'idée
de devoir rendre compte à Rome de la perte de ses aigles,
aussi décide-t-il que les rebelles seront décapités
le lendemain.
La foule, parmi laquelle se trouve Myriam, se réunit
à l'endroit du supplice. Tisba réussit un nouvel
exploit en dérobant la hache du bourreau. Profitant de
la confusion qui s'ensuit, le peuple syrien se soulève
contre les Romains. Ceux-ci toutefois réussissent à
rétablir l'ordre, après avoir tué Uria; mais
le traître Mannaen a lui aussi périt dans la bataille.
Jézel est de nouveau sur l'échafaud, et déjà
la hache du bourreau se lève sur lui... quand un cri de
Tibulle suspend l'exécution. Il a en effet reconnu sur
l'épaule de Jézel une cicatrice familière
: c'est son fils, enlevé par les pirates encore enfant.
Jézel, le voleur de Damas, est gracié et pourra
couler des jours tranquilles auprès de Myriam.
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Constantin le Grand
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Italie - Yougoslavie, 1960 |
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Costantino il Grande / In hoc
signo vinces
Costantino il Grande [IT] / In hoc signo vinces [IT]
Constantine and the Cross [EU]
Konstantin der Grosse [AL]
Prod. : Jonia Film - Jadran Film (Zagreb) / Eastmancolor / Totalscope
/ 93'
Fiche technique
Réal. : Lionello DE FELICE; Scén. : Guglielmo SANTANGELO,
Ennio De CONCINI, Lionello De FELICE, Franco ROSSETTI, Ernesto
GUIDA; Hist. : Fulvio PALMIERI; Dial. : Diego FABBRI; (Dial. USA
: Michael AUDLEY); Images : Massimo DALLAMANO; Prod. : Felice
FELICIONI; Dir. prod. : Ferdinand FELICIONI; Mont. : Mario SERANDREI,
Gabriele VARRIALE; Dir. art. : Franco LOLLI; Cost. : Giancarlo
BARTOLINI SALIMBENI; Maître d'armes : Franco FANTASIA; Organisation
générale : Jacopo COMIN; Assist. réal. :
Paolo BIANCHIN, Umberto LENZI, Maurizio LUCCI; Insp. prod. : Marino
VACCÀ; Secrét. prod. : Giulio PAPPAGALLO; Op. cam.
: Cesare ALLIONE; Assist. op. cam. : Giovanni BONIVENTO; Son :
Raffaele Del MONTE; Maq. : Duilio SCARPZZA; Coiff. : Lina CASSINI;
Musique : Mario NASCIMBENE.
Fiche artistique
Cornel WILDE (Constantin) - Belinda LEE (Fausta) - Massimo SERATO
(Maxence) - Christine KAUFMANN (Livia) - Fausto TOZZI (Hadrien)
- Tino CARRARO (Empereur Maximien Hercule) - Carlo NINCHI (Constance
Chlore) - Vittorio SANIPOLI (Apuleius) - Elisa CEGANI (Hélène)
- Lia ANGELERI (Clelia, chrétienne) - Franco FANTASIA (soldat
romain) - Lauro GAZZOLO (Amodius) - Nando GAZZOLO (Licinius, préfet
du prétoire) - Veriano GENESI (bourreau) - Loris GIZZI
(juge romain) - Enrico GLORI (père de Livia/père
conscrit) - Jole MAURO (sainte Cecilia, suivante de Fausta) -
Annibale NINCHI (Galère) - Carlo TAMBERLANI (Dioclétien)
- Nando TAMBERLANI (Statilius) - Renato TERRA CAIZZI (Amodius/geôlier)
- Raimundo VAN RIEL (vieux chrétien) - Gino SCOTTI (prêtre
mariage) - Fedele GENTILE (prisonnier) - Piero GIAGNONI (Demetrius)
- Giuseppe ADDOBBATI - Spartaco NALE - Ugo SASSO - Franco FANTASIA
- Mario MENICONI - Gino MARTURANO.
Contestations : Nos sources italiennes (notamment
le Gremese) indiquent Annibale Ninchi dans le rôle
de Dioclétien; mais IMDb lui attribue celui de Galère,
Carlo Tamberlani incarnant Dioclétien. Enrico Glori est,
selon IMDb le père de Livia, ou, selon le Gremese
un père conscrit.
DISTRIBUTION
IT/ Jonia Film / Reg. Cin.co n° 2.325 / 93'
EU/ Joseph E. Levine présente
FR/ 2 juin 1961
NOTES
Recette certifiée en Italie, au 30 juin 1965, L. 781.415.468
(Bolaffi 1956-1965, p. 182). Tournage aux Studios Incir-De Paolis.
Extérieurs près de Zagreb, avec la collaboration
de Dubrava Film.
VIDÉOGRAPHIE
DVD : Constantin le Grand, F.I.P. éd., Langue :
français - Sous-titres : néant / Son : mono / Format
vidéo : 19/9 / Format image : scope / Durée : 115'
DVD : Constantino
el Grande, Impulso Records éd., coll. «Héroes
Mitológicos» (Espagne). Réf. 8431588096956
/ Format image : 16:9 - 2.35:1 / Audo : Dolby Digital / Zone 2
/ Langues : espagnol, italien / Durée : 129' (Bonus : fiche
et filmographie, chapitrage)
DVD : Constantine
the Great, Video Film Express éd., coll. «Cinema
Classics» (Pays-Bas). Réf. 500851 / Format image
: 1.66:1 / Audio : Dolby Digital 2.0 / Coul. / Pal / Zone 2 /
DVD 9 / Langue : italien - sous-titres : néerlandais /
Durée : 109'
BIBLIOGRAPHIE
Gremese 3, pp. 136-137.
SCÉNARIO
En l'an 303 de n.E., les légions romaines, sous les ordres
de Constance Chlore, héros de l'Empire et familier de l'empereur
Dioclétien, livrent en Gaule un combat acharné contre
les Barbares Francs. Constance a un fils, Constantin, qui se distingue
par son courage et son autorité. Ses brillantes victoires
et sa réputation d'intégrité le désignent
pour être élevé au rang de César d'Occident,
c'est-à-dire pour représenter l'autorité
impériale en Gaule et en Germanie.
Constantin répugne à la pensée d'abandonner
ses soldats pour les intrigues de la Cour, aussi est-ce à
contre-cur qu'il se dirige vers Rome, accompagné
de son fidèle lieutenant Hadrien. Une lumière éclaire
cet horizon qu'il contemple avec méfiance : il va revoir
Fausta, une merveilleuse créature qui s'est promise à
lui. Mais si la jeune femme l'admire passionnément, le
père de Fausta, Maximien Hercule, et le frère de
celle-ci, Maxence, détestent Constantin. Tous deux ambitionnent
le pouvoir et voient en lui un obstacle à leurs projets.
Aussi organisent-ils un guet-apens au cours duquel, après
un combat acharné, Constantin et Hadrien mettent leurs
agresseurs en déroute.
Mais Hadrien est sérieusement blessé. Transporté
chez des paysans, il y sera soigné avec dévouement.
Il y fait la connaissance de Livia, une pure et belle jeune fille.
Les deux jeunes gens tombent immédiatement amoureux l'un
de l'autre. Mais ces paysans sont chrétiens et c'est en
secret qu'ils se livrent aux pratiques de leur religion. Ils sont
traqués et arrêtés par les troupes de Dioclétien,
homme intègre, mais qui fait à son insu le jeu de
Maxence et de Maximien. Hadrien ne peut supporter l'idée
de voir celle qu'il aime livrée aux lions. Alors que l'odieux
carnage commence, il réussit à convaincre Constantin
de la faire évader. Ce qui est fait.
Maxence profite de cet événement pour jeter le
discrédit sur Constantin qui est obligé de s'enfuir
pour éviter l'arrestation. Cependant, Dioclétien,
qui commence à s'apercevoir des intrigues tramées
autour de lui, abdique et désigne Constance pour lui succéder
au grand désappointement de Maximien et de son fils. Constantin
rejoint son père en Gaule, alors que la bataille fait rage.
Constance est blessé. Il meurt dans les bras de son fils
en lui révélant que sa mère, Hélène,
est chrétienne et qu'il a dû, contre son gré,
la répudier pour raison d'Etat. Les légionnaires
incinèrent le corps du vieil Empereur, César d'Occident,
et proclament Constantin nouvel Empereur à sa place. A
peine la nouvelle de l'élection parvient-elle à
Rome que Maxence, tout en feignant une grande joie, conçoit
l'idée de renverser Constantin avec l'aide de son père.
A l'occasion du mariage de Constantin avec sa fille Fausta,
Maximien tente d'assassiner Constantin. Mais une lettre mystérieuse
met en garde le jeune Empereur. Démasqué, Maximien
se suicide. Au Sénat, Maxence accuse Constantin du meurtre
de son père et, soutenu par les Prétoriens, se fait
nommer Empereur et met Hadrien en état d'arrestation. Son
premier soin est de rétablir les persécutions contre
les chrétiens que Constantin avait abrogées. A l'annonce
de la nouvelle, Constantin décide de marcher sur Rome.
Fausta tente de s'opposer à cette lutte fratricide. Elle
est emprisonnée, ainsi qu'Hélène. Maxence
pense utiliser ces deux otages pour faire plier Constantin, mais,
au cours de la veillée d'armes, celui-ci a la vision de
la Croix du Christ. Elle lui indique la marche à suivre.
Malgré son infériorité numérique,
Constantin écrasera les légions de ses adversaires
au cours d'une lutte à mort. Il tuera Maxence de sa main
et c'est en libérateur qu'il entrera dans Rome qui l'acclame.
Au milieu de la foule, Fausta et Hélène l'attendent.
Il proclame la liberté du culte et consacre le triomphe
définitif du christianisme.
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Révolte des
prétoriens (La)
Guerriers invincibles (Les) [rééd.] |
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Rivolta dei pretoriani (La) /
Invincibili guerrieri (Gli) [rééd. 1971-72]
Revolt of the Prætorians [EU] [EU-tv]
Aufstand der Prätorianer (Der) [AL]
Prod. : F.I.A. (Film Internationali Artistici) - Une sélection
Lyre / Eastmancolor / Techniscope
Fiche technique
Réal. : Alfronso BRESCIA; Scén. et Hist. : Giampaolo
CALLEGARI; Images : Pierludovico PAVONI; Prod. : Giorgio (Geo)
AGLIANI; Mont. : Nella NANNUZZI; Déc. : Pier Vittorio MARCHI;
Cost. : Mario GIORSI; Assist. cost. : Tony RANDACCIO; Access.
: Tonino FRATALOCCHI; Dir. prod. : Carlo VASSALLE; Assist. réal.
: Filiberto FIASCHI; Insp. prod. : Albino MORANDIN; Mont. son
: Filippo PERRONE; Op. cam. : Fausto ROSSI, Luigi Filippo CARTA;
Assist. op. cam. : Salvatore CARUSO; Maître d'arme : Bruno
UKMAR; Maq. : Andrea RIVA; Coiff. : Renata MAGNANTI; Phot. plat.
: Umberto SPAGNA; Musique : Carlo FRANCI.
Fiche artistique
Richard HARRISON (Valerius Rufus) - Moira ORFEI (Artamné)
- Giuliano GEMMA (Cocceius Nerva [15])
- Piero LULLI (Domitien) - Renato MONTALBAN (?) - Paola PITTI
[Paola PIRETTI (Lucilla) - Aldo CECCONI - Ivy HOLZER (Zusa, suivante
de Lucilla) - Salvatore FURNARI (Elpidion) - Massimo CAROCCI -
Fedele GENTILE (Fabius Lucilius) - Amedeo TRILLI (gardien de la
grotte) - Mirko ELLIS (Séjan, officier des prétoriens)
- Aldo CECCONI (Soterus) - Andrea FANTASIA (usurpateur [non-crédité])
- Osiride PEVARELLO (Fireflasher [non-crédité])
- Bruno UKMAR (soldat romain [non-crédité]).
DISTRIBUTION
BE/ The Rank Organisation
FR/ The Rank Organisation (sortie en France, 16 juillet 1966 -
Visa ministériel n° 1876)
NOTES
Incasso L 207.000.000.
VIDÉOGRAPHIE
DVD : La révolte des prétoriens, F.I.P. éd.,
Langue : français - Sous-titres : néant / Son :
mono / Format vidéo : 16/9 / Format image : scope / Durée
: 95'
BIBLIOGRAPHIE
Unitalia 1964, p. 50; Saison cin. 1967, p. 169;
Bolaffi 1965, p. 280; Gremese 3, p. 452.
SCÉNARIO
L'empereur Domitien fait subir à Rome le plus cruel despotisme.
Le peuple est las d'être opprimé par son empereur
et sa maîtresse, la devineresse égyptienne, Artamné,
et par le chef des gladiateurs impériaux, Sotero. Mais,
parmi les hommes qui entourent Domitien, il y en a d'autres, comme
Valerius Rufus, qui, en secret, sympathisent avec le peuple.
Valerius aime et est aimé de la jeune Lucilla, fille du
sénateur Lucius Fabius, qui doit sacrifier sa virginité
à la déesse Isis... et lui offrir ses bijoux. La
cupide Artamné est surtout intéressée par
les joyaux; mais c'est la plus bestiale lubricité qui anime
Domitien et ses amis ! Les cérémonies viennent de
commencer lorsqu'un mystérieux jeune homme, couvert d'une
peau de loup rouge saute sur les gardes, les tue, et sauve du
viol la jeune fille.
Domitien est fou de rage, car ce n'est pas la première
fois que le «Loup Rouge» croise son chemin. Il ordonne
de faire exécuter dix patriciens, soupçonnés
de comploter pour renverser le régime.
Le «Loup» parvient à sauver tous les patriciens,
sauf deux : Flavius et Rutilius. Il kidnappe ensuite Artamné
et, après l'avoir conduite dans la cachette des conspirateurs,
il propose d'échanger ses deux amis contre la maîtresse
du tyran.
Malheureusement, Artamné parvient à s'échapper
et conduit les gardes de Domitien dans la retraite des rebelles.
Le «Loup» est incapable d'empêcher le massacre
et est lui-même blessé au bras pendant la bataille.
Pendant ce temps, Lucilla est emmenée au palais où
Domitien la garde comme otage. Quand le jeune prétorien
prend son service au palais, il dissimule sous son manteau le
pansement, mais Sotero devine son stratagème et comprend
que Valerius Rufus est lui le «Loup Rouge».
Valerius parvient à s'échapper et envoie la fidèle
servante Zusa au palais pour aider sa maîtresse Lucilla
à se sauver par un souterrain connu du bouffon Elpidion,
qui a pris le parti des conjurés. Après avoir vu
Lucilla, Zusa est capturée et Domitien se sert d'elle pour
tendre un piège aux derniers conspirateurs.
Exaspéré par le refus de Lucilla de se donner
à lui, Domitien la condamne à mort ainsi que Valerius
Rufus. Les jeunes gens seront immergés dans un chaudron
empli de plomb en fusion.
Valerius s'enfuit juste à temps pour délivrer Lucilla.
Il s'empare d'une épée et attaque les gladiateurs;
mais au moment où il est prêt à succomber
sous le nombre de ses ennemis, des prétoriens qui lui sont
restés fidèles interviennent conduits par Séjan.
Pendant la bataille, Domitien et Artamné sont tués.
Nerva est élu empereur. Valerius et Lucilla pourront vivre
heureux ensemble dans une Rome qui a retrouvé la paix.
ANALYSE
Extraits des dialogues de La révolte des prétoriens
Ouverture du film
Voix off : Obsédé par la crainte d'une conjuration,
il [Domitien] s'était entouré d'une garde
personnelle constituée par les plus vaillants et les plus
fidèles de tous les gladiateurs de l'Empire.
Une effigie de Domitien (sous laquelle il
est écrit : DIVUS CÆSAR DOMITIANUS) a été
dressée à un carrefour de Rome
Sous l'il scrutateur de quelques gladiateurs postés
là, des citoyens la saluent en passant : «Ave
César», «Ave César», «Ave
divin César !» Arrive un sénateur accompagné
de sa fille, qui refuse de saluer le buste impérial malgré
les injonctions de celle-ci («Ils nous regardent, Père
! Salue César !»). Il est sur le champ proprement
occis par Sotero, la brute qui commande la garde des gladiateurs.
«L'Empereur est notre Dieu ! Voilà ce qui attend
ceux qui refusent de l'adorer !», proclame Sotero en
rengainant son arme.
Commentaires de la foule : «Domitien est un despote
tyrannique...», «Oui, nous ne sommes pas des esclaves
!», «Mais qui nous rendra la liberté ?»,
«Nous en avons assez de la tyrannie !», «Qui
nous débarrassera de ce monstre ?», «C'est
le règne de l'iniquité !»
Domitien, devant ses courtisans et officiers,
dont Sotero le chef des gladiateurs, et Valerius Rufus, tribun
des prétoriens
DOMITIEN (à des sénateurs qu'il vient de condamner)
: Lèse-majesté ! Conspiration ! Trahison ! Révolte...
SÉNATEURS (se récriant) : Tu nous accuses injustement,
César, et nous pouvons te prouver notre innocence...
DOMITIEN (haussant le ton) : ... offenses à la divinité
de César ! Complicité avec les ennemis de César
!
SÉNATEURS : Non, c'est faux. Accorde-nous la parole.
Est-ce que nous n'avons plus le droit de nous défendre
? Nous sommes des Patriciens romains...
DOMITIEN (balayant les objections) : Vous n'êtes tous
que des traîtres ! J'ai eu connaissance de la conjuration
qui vise à me déposséder du trône impérial.
Mais tout Patriciens que vous êtes, j'entends vous exterminer
tous, les uns après les autres, même sans avoir la
preuve de votre responsabilité. Je vous condamne à
mort, traîtres ! (Il se tourne vers Sotero :) Sotero
! Ce sont tes gladiateurs qui exécuteront la sentence.
Je te donnerai la liste des complices que tu devras arrêter
ensuite... Qu'on emmène les condamnés. (On les
emmène. Domitien se tourne vers le tribun des prétoriens,
dubitatif :) Valerio Rufo, il ne te semble pas juste le verdict
que j'ai rendu ?
VALERIUS RUFUS (diplomate) : Tu es un Dieu, César. Et
les Dieux ne sont-ils pas toujours justes ?
Domitien et son bouffon Elpidion
ELPIDION (en confidence) : Maintenant que tu viens de retirer
leurs ongles à ces chiens, pourquoi ne leur fais-tu pas
grâce ? Quand les chiens aboient ils ne sont pas dangereux.
DOMITIEN (menaçant) : Attention, il pourrait t'en coûter
de prendre leur parti. Quand les chiens mordent, Elpidion, on
les étrangle.
ELPIDION (courtisan) : Alors confie-les moi, mes mains sont
très puissantes ! Je les étranglerai tous...
(Domitien considère le nain. Ils rient.)
ARTAMNÉ (prêtresse d'Isis et maîtresse de Domitien)
: La villa que possédait Lépide à Antium
va être confisquée. Pourquoi ne me la donnes-tu pas
?
DOMITIEN (avec ferveur) : Elle t'appartient dès ce moment,
ma chère et tendre Artamné.
ARTAMNÉ (enjôleuse) : La déesse Isis m'est
apparue en songe, la nuit dernière. Elle m'a ordonné
de convertir les Romains à son culte pour ton bonheur personnel
et ta félicité.
DOMITIEN : Mmouias... Il ne sera pas nécessaire de m'allier
les divinités de l'Egypte pour connaître le bonheur.
ARTAMNÉ : Isis est la déesse de la Terre et de
l'Amour. Et les jeunes filles les plus belles qui soient lui sacrifient
leur virginité au cours de fêtes données en
son honneur.
DOMITIEN (lourd de sous-entendus) : La déesse Isis sera
vénérée à la Cour. Je choisirai personnellement
celles qui seront «sacrifiées» au culte d'Isis.
ARTAMNÉ (posément) : Lorsque j'étais en
Egypte, j'étais sa prêtresse. Or la coutume voulait
que les jeunes filles qui étaient choisies pour être
«sacrifiées» fissent don à la prêtresse
de leurs joyaux à cette occasion.
DOMITIEN (rire discret) : Artamné... tu ne changeras
donc jamais. Tout ceci au fond n'était que prétexte
afin de t'approprier les joyaux des autres. Qu'importe, ta déesse
me plaît. Je te le promets, tu auras leurs joyaux.
Domitien se prend pour Jupiter
DOMITIEN (à son bouffon, le nain Elpidion) : Quant à
toi, petit coquin, tu restes avec moi...
ELPIDION (qui aurait préféré filer informer
les conspirateurs) : Oui...
DOMITIEN (gaîment) : Tu ne veux pas me tenir compagnie
?
ELPIDION (flagorneur) : Lorsque Jupiter est irrité et
donne de la voix, tous les lapins fuient... (rires de Domitien)
DOMITIEN (rassurant) : Jupiter n'est plus irrité, n'aie
crainte. Parce que bientôt ses ennemis enchaînés
seront tous enfin à ses pieds. Et que demain à l'aurore
leurs têtes seront données en pâture aux corbeaux.
Bon, aide-moi à m'habiller à présent. Tu
m'accompagneras aux thermes...
Des raisons pour le peuple de se révolter
On annonce l'exécution pour le lendemain du chef des conspirateur.
CITOYEN 1 (irrité) : Si on me laissait faire, j'en mettrais
quelques-uns en bouillie ! A commencer par Domitien !
CITOYEN 2 (prudent) : Chut Massimo ! Veux-tu bien te taire
? Tu ne vois pas plus loin que tes poings, idiot !
CITOYEN 1 (décidé) : Si on n'a même plus
le droit de parler, alors il faut agir. Nous sommes écrasés
d'impôts. On ne trouve plus de farine. Le pain est rare
et cher. Bientôt nous mourrons de faim. (Cris approbateurs)
CITOYEN 2 (sceptique) : Alors qu'est-ce que tu veux faire ?
CITOYEN 1 (assenant une évidence) : Mais nous révolter
tous...
CITOYEN 2 (désillusionné) : Ah tu me fais bien
rire, tais-toi ! Pour organiser une révolte il faudrait
avoir un chef courageux, rusé, intrépide et fort.
Il y a un homme à Rome, qui est tout ça : celui
qu'on va décapiter demain ! Que voulez-vous, si les dieux
ne le sauvent pas on ne peut rien y faire ! Allons les amis, il
est temps d'y aller si on veut dîner ce soir...
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Suite… |
NOTES :
(1) La VF parle du «Loup Rouge»,
mais il nous souveint que la matériel publicitaire belge
de l'époque évoquait un «Renard Rouge».
Reconnaissons néanmoins que, dans le film, la peau de
bête revêtue par le justicier évoque davantage
le loup que le renard. - Retour texte
(2) Outre les gladiateurs, aux tenues
aisément reconnaissables, et les prétoriens, légionnaires
en manteau rouge, il y a une troisième catégorie
de gardes du corps indéfectiblement loyaux à Domitien
- des légionnaires en manteau noir - que le film ne définit
pas clairement, mais dont l'action prête à équivoque
: il doit s'agir des gardes germains... - Retour
texte
(3) Domitien fut assassiné
par un de ses affranchis. - Retour texte
(4) Cf. le brave Nerva-Giuliano
Gemma, qui ne paraît pas ses soixante-seize ans dans La
révolte des Prétoriens). - Retour
texte
(5) Vers la même époque,
les Francs et les Alamans apparaissent sur le Rhin. - Retour
texte
(6) Dans ses Divins Césars,
L. Jerphagnon - qui a quelque peu Constantin dans le nez - le
compare encore à «un adjudant-chef, quelque
feldwebel monté dans la transcendance». Il
réutilisera la même métaphore dans son Histoire
de la Rome antique. Citation : «Le physique de
l'Illyrien [= Constantin], un solide gaillard de vingt-deux
ans, avait sûrement de quoi impressionner, mais le plus
intéressant est que pour en rendre compte, le panégyriste
va chercher les théories philosophiques les plus éculées
: «Ce n'est pas sans fondement, poursuit-il,
que d'éminents philosophes enseignent que la nature elle-même
fixe le domicile des grandes âmes dans des corps dignes
d'elles et que le visage d'un homme, la grâce de sa personne,
permettent de conclure à la noblesse de l'esprit céleste
venu habiter là. Ainsi, en voyant ta démarche,
les soldats t'admirent, te chérissent, te suivent du
regard, fixent ton image dans leurs âmes et croient obéir
à un dieu dont la prestance est aussi belle qu'est certaine
ta divinité...» Et allez donc ! En fait, ce
que nous restituent de Constantin les médailles, les
monnaies, les statues ne correspond pas à l'idée
qu'on se fait d'un dieu. Ce corps râblé, massif,
ces traits taillés à coups de serpe font plutôt
penser à un adjudant-chef monté dans la transcendance.
Mais idéologie oblige; chacun sait que le visage idéal
prime le visage réel. Constantin est divin; il doit donc
être beau. Soulignons en passant que ce culte du monarque
ne doit rien au christianisme : divin, Constantin l'eût
été de toute façon, et le style du panégyriste
eût été le même» (Lucien
JERPHAGNON, Histoire de la Rome antique, Tallandier,
2002). - Retour texte
(7) «Baptisé de frais,
Constantin s'était donc endormi dans la paix du Seigneur,
et reposait maintenant dans l'église des Saints-Apôtres,
la plus belle de Constantinople, où il s'était
fait aménager un mausolée. Dans la Ville éternelle,
une statue colossale perpétuait le souvenir du basileus,
nimbé des sept rayons du soleil. Belle pièce,
dont la seule tête faisait déjà 2,60 m.
Les traits massifs, le front bas, le regard faussement indifférent
: plutôt que le héraut de la divinité, l'ensemble
évoquerait plutôt aujourd'hui le videur de boîte
de nuit. Vous pouvez la voir à Rome, au palais des
Conservateurs, ainsi du reste qu'un pied monumental. À
ne pas manquer» (Lucien JERPHAGNON, Les Divins
Césars, Tallandier, 2004). - Retour
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(8) La révolte des Morts-Vivants/La
chevauchée des fantômes (La Noche del Terror
Ciego, 1971), Le retour des Morts-Vivants (El
Ataque de los Muertos sin Ojos, 1973), etc. - Retour
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(9) Là, j'ai des doutes. Il
doit s'agir plutôt de la «Vallée des Hommes
pétrifiés» ! Toutefois, le fameux lac du
Monstre du Marais, où furent tournés des séquences
de plusieurs péplums dont La révolte des gladiateurs,
Maciste contre les Monstres etc. pourrait bien se trouver
lui aussi en Espagne, pays coproducteur. - Retour
texte
(10) Cf. Ciné Zine Zone,
n° 99, pp. 90-91. - Retour texte
(11) Les noms marqués d'une
astérisque (*) ne sont pas crédités dans
le générique espagnol. Le(s) nom(s) marqués
de deux astérisques (**) figurent uniquement au
générique espagnol. - Retour
texte
(12) Andromède dans la VF,
ce qui est confirmé par toutes nos sources, sauf Unitalia
1962 qui indique Andromaque (coquille ?). - Retour
texte
(13) Certaines de nos sources créditent
à Molino Rojo du rôle de Céphée,
mais le Gremese et IMDb lui attribuent «Tarpete»,
le rôle de Céphée étant assuré
par Roberto Camardiel.
Tarpete est - dans le film - le conseiller de Céphée,
mais en réalité à la solde d'Acrisios.
- Retour texte
(14) Maciste contre les Géants,
analysé par Goimard dans le même numéro
de Fiction (N.d.M.E.). - Retour
texte
(15) Certaines sources créditent
à tort Giuliano GEMMA du rôle de Sotero (!) et
Renato MONTALBANO de celui de Nerva. C'est de toute évidence
faux. IMDb crédite le rôle de Sotero, chef des
gladiateurs, à la fois à Renato Montalban (sic)
et à Aldo Cecconi. Nous n'avons pas identifié
quel personnage incarnait Montalban, sans doute un sénateur...
- Retour texte
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