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(14 février 2013)

Eric TEYSSIER,
Pompée. L'anti-César,

Perrin éd.
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Appendice : Pompée dans les films, BD et romans historiques

 
   
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(14 février 2013)
Eric TEYSSIER,
Pompée. L'anti-César,

Perrin éd., 432 p.

ISBN 978-2-262-04014-7

«Ô cœurs durs, cruels enfants de Rome, n'avez-vous point connu Pompée ? Bien des fois, bien souvent, n'êtes-vous pas montés sur les murailles et les créneaux, sur les fenêtres et les tours, jusque sur le haut des cheminées, vos enfants dans vos bras; et là, patiemment assis, n'attendiez-vous pas tout le long du jour pour voir le grand Pompée traverser les rues de Rome; et de si loin que vous voyiez paraître son char, le cri universel de vos acclamations ne faisait-il pas trembler le Tibre au plus profond de son lit, de l'écho de vos voix répété sous ses rivages caverneux ?»
SHAKESPEARE, Jules César, Acte 1, scène 1

«... Pour voir le grand Pompée traverser les rues de Rome (...), le cri universel de vos acclamations ne faisait-il pas trembler le Tibre au plus profond de son lit ?», interroge Marullus, cependant que la foule des Romains célèbre son vainqueur, Jules César. «J'ai rêvé toute ma vie - écrit Henry de Montherlant (1) - sur la parole que dit Pompée, en 57, s'embarquant pour la Sardaigne, malgré la tempête : «Navigare necesse est; vivere non necesse», «Il est nécessaire de naviguer; il n'est pas nécessaire de vivre».» Ce que l'on peut résumer par «Fais ce que tu dois, advienne que pourra».

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Fils du consul de 89 Pompeius Strabo, de petite noblesse provinciale mais puissant propriétaire terrien dans le Picenum, Cn. Pompée eut toute sa vie à se défendre de la méfiance méprisante du Sénat, aux yeux de qui il n'était qu'un «homme nouveau», un parvenu (2). Logé à la même enseigne, l'opportuniste Cicéron aura lui aussi à louvoyer entre oligarques et populistes. Très jeune, Pompée avait suivi son père au long de la Guerre des Alliés, dans l'état-major duquel il côtoya le précité Cicéron. Mais au contraire de Cicéron qui alla ensuite parfaire son éducation à Athènes, le jeune Pompée resta sous les enseignes des vétérans de son père, rejoignant ensuite Sylla retour d'Orient pour contrer les Marianistes.
C'est au cours de cette guerre qu'il eut à faire exécuter, en Sicile, le consul populiste Papirius Carbo mis par Sylla sur sa liste de proscriptions (82), ce qui ne l'empêcha pas de fermer les yeux sur nombre de «petits poissons». Au cours de sa campagne contre les pirates, il amnistia tous ceux qui se rendaient (20.000 d'entre eux tombèrent entre ses mains) et, au lieu de les crucifier, préféra les installer sur divers territoires vidés de leur population par la guerre. (Dans des circonstances légèrement différentes, car il s'agissait d'une vengeance personnelle, César captura les pirates de Pharmacuse et les fit illégalement crucifier - la sentence relevant du préteur, pas du simple privatus qu'il était - s'appropriant au passage les 50 talents de sa rançon payés par les cités côtières !)

Sans avoir eu le temps de suivre le cursus honorum normal d'un jeune aristocrate romain (édilité, questure, préture) il devint proconsul faisant fonction pour appuyer le vieux Metellus impuissant à venir à bout de Sertorius, en Espagne. Puis il écrasa les dernières bandes de Spartacus (que Crassus venait de vaincre sur les bords du Liris, près de Pæstum). Ensuite, on l'envoya éradiquer la piraterie endémique de la Méditerranée, ce qu'il réalisa en trois mois grâce aux considérables moyens mis à sa disposition (67). Enfin, il repartit en Orient relever Lucullus, l'ancien lieutenant de Sylla, contre Mithridate (66-63). Contrairement à Sylla, Pompée ne se crut pas obligé de piller Athènes qui lui fit un excellent accueil. Il est vrai que peu sensible à l'hellénisme, les trésors artistiques de l'Orient grec n'interpellaient pas ce baroudeur.

On a reproché à Pompée de n'avoir été qu'un vautour finissant des guerres gagnées par d'autres - contre Lépide (Catulus), contre Sertorius (Metellus), contre Spartacus (Crassus) ou contre Mithridate (Lucullus) -, qu'avant tout avide de gloire plutôt que soucieux des intérêts de la République, d'avoir voulu être le primus inter pares. En 70, comparaissant devant les censeurs Cn. Cornelius Lentulus Clodianus et L. Gellius Poplicola - les consuls de 72 qui s'étaient lamentablement laissés rosser par Spartacus -, à la question «Avez-vous fait toutes les campagnes ordonnées par la loi ?», Pompée pouvait fièrement répondre : «Oui, je les ai toutes faites, et je n'ai jamais eu que moi pour général.»

En bon biographe, Éric Teyssier supplée aux lacunes de notre documentation (3) et lit entre les lignes les motivations de Pompée, cet extraterrestre de la vie politique romaine, ses calculs mais aussi sa générosité, sa simplicité, son absence de goût du lucre. Son livre vient combler un vide historiographique, car on n'avait plus rien publié en français sur le grand homme depuis l'excellente monographie - peu connue du public - de J. Van Ooteghem, s.j., Pompée le Grand, bâtisseur d'Empire (Académie royale de Belgique, 1954). C'était il y a soixante ans.

NOTE DE L'ÉDITEUR
Pompée est sans conteste l'un des hommes les plus célébrés par les historiens antiques, aussi réputé que César, son plus puissant rival, et souvent plus apprécié que lui. Sa vie est une épopée suffisamment épique pour que les Romains lui attribuent le titre de Pompée le Grand alors qu'il n'a pas 25 ans. Trois fois triomphateur pour des victoires remportées sur trois continents, trois fois consul, fondateur de villes, bâtisseur à Rome, faiseur de rois, séducteur et diplomate, Pompée a un parcours effectivement digne de celui d'Alexandre. Son existence est emblématique d'une époque riche en grands hommes dont les affrontements titanesques ont pour enjeu le sort de la République romaine. Pompée sera finalement battu par César, mais son ascension fulgurante et sa chute vertigineuse révèlent les derniers soubresauts d'un régime républicain qui meurt pratiquement avec lui. Si le vainqueur des Gaules est le premier des Césars de l'Empire, Pompée demeure le dernier imperator de la République.

L'AUTEUR
Spécialiste de la Rome républicaine, Éric Teyssier est maître de conférences à l'université de Nîmes, où il dirige le département d'histoire. Il a publié le livre de référence sur les gladiateurs, La Mort en face, Le dossier gladiateurs (Actes Sud, 2009) et précédemment, avec Brice Lopez, Gladiateurs, Des sources à l'expérimentation (Errance, 2005), ainsi qu'une biographie de Spartacus, Entre le mythe et l'histoire (Perrin, 2012), particulièrement remarquée.

Appendice : Pompée dans les films, BD et romans historiques

Pompée, l'antagoniste par excellence

Face au prestige de César, Pompée a trop souvent été, aux yeux du grand public, une sorte de mal aimé ou de croquemitaine. Si le gentilice «César» a pu devenir synonyme d'empereur («Kaiser», «Tsar», «Shah»), Pompée a plutôt prêté aux calembours graveleux comme celui attribué à Clémenceau, en manière d'épitaphe à Félix Faure - décédé en plein orgasme buccal la main crispée dans la chevelure de sa maîtresse, Marguerite Steinheil (4) - : «Il voulait être César, il ne fut que Pompé(e).»

Cinéma

À l'écran, il est souvent question de Pompée, mais il n'y apparaît que fort peu et le plus souvent de manière tout à fait incidente : quelques répliques au Sénat dans tel ou tel film consacré à César. Ainsi Pompée, sous les traits de Carlo Tamberlani, intervient pour soutenir les projets de son beau-père dans Jules César conquérant de la Gaule (Amerigo Anton, 1963), puis - devenu veuf entre-temps ? - sous ceux de Piero Lulli, il persuade au contraire le même Sénat de rappeler César dans Les Géants de Rome (Fort Alésia) (Antonio Margheriti, 1964).

Ne l'ayant pas vu, il nous serait difficile d'évaluer sa présence dans La conspiration de Jules César (E. Guazzoni, 1914) où il apparaît sous les traits d'Ignazio Lupi. Dans le prologue du Roi des Rois (King of Kings, Nicholas Ray, 1961), on voit l'«impie» Pompée (Conrado San Martin), le glaive au poing, pénétrer dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem, et s'étonner de ne point y découvrir l'idole à tête d'âne dont l'imagination des Grecs avait décrété l'existence.

Mais le plus souvent, on est dans l'allusion. On évoque son souvenir dans les différentes adaptations cinématographiques du Jules César de Shakespeare. Il est ainsi fait une discrète allusion à Pompée dans le roumain Burebista (Gheorge Vitanidis, 1980), où le roi géto-dace est présenté comme l'allié de Pompée contre César après Dyrrachium (ainsi que, du reste, nous l'apprend une inscription). Sans jamais y apparaître, Pompée s'inscrit également en filigrane d'une comédie d'Alberto Pozzetti, Tizio, Caio e Sempronio (1952) où, après la mort de Pompée, le pompéien Titus et le césarien Sempronius se disputent la main de Livia, la fille de Caius, lequel redoute les représailles de l'une ou l'autre faction. Mais quand César est assassiné, c'est la fille de Pompée qui, en les faisant sortir de prison, viendra en aide aux deux rivaux.

Victime des proscriptions, Livia - l'héroïne de La révolte des gladiatrices (The Arena) (Steve Carver, 1973) -, est la fille d'un certain Scipion et a été vendue comme gladiatrice parce que son père a soutenu Pompée. En fait Metellus Scipion, s'il s'agit bien de lui, était le beau-père de Pompée et un ardent opposant à César (5), mais le film - avec une discrétion qui l'honore - n'entre pas dans ce genre de considérations historiques (6).

Spartacus
Avec deux exceptions notoires, Pompée n'apparaît a priori dans aucune version de «Spartacus», dont pourtant il anéantit les dernières bandes (sans doute parce que, une fois Spartacus mort, ce qu'il advint de ses derniers camarades n'intéresse pas les film-makers).
Dans le remake du Kubrick, sous les traits de George Calil, Pompée vient rafler les lauriers de Crassus (Spartacus, Robert Dornhelm, TV 2004). Dans la quatrième saison de la série TV Starz, Spartacus - War of the Damned (2013), relatant les mêmes circonstances, l'arrogant Pompée, brièvement incarné par Joel Tobeck, se voit baptiser par Crassus du peu flatteur épithète de «boy assassin». Peut-être le scénariste avait-il tout simplement lu les Maîtres de Rome de Colleen McCullough, laquelle embrassant le point de vue de César, aimait à le surnommer «Le Petit Boucher» (click). Étrange pour un homme qui, au contraire de ses collègues, était peu porté sur la cruauté et l'avidité (click).

Cléopâtre
Il est rare de voir Pompée figurer physiquement dans un «Cléopâtre»; au mieux exhibe-t-on sa tête tranchée, notamment dans la version de Mankiewicz. Quand en 1962, celui-ci vient à Cinecittà tourner Cléopâtre, les producteurs Italiens profitent du battage médiatique autour du couple Taylor-Burton afin de pousser leurs pions en en déclinant toutes les variantes possibles et imaginables. Ce seront notamment Les Légions de Cléopâtre (V. Cottafavi, 1959 [7]) et Cléopâtre une reine pour César (Piero Pierotti, 1962). Le scénario de ce dernier ne choquera pas outre mesure le bon public qui a de vagues notions d'histoire romaine; quand au spectateur plus averti, il y verra plutôt une espèce d'uchronie où les faits sont tronqués, le temps raccourci et les rôles interchangés.

Le film commence à la lecture du testament de Ptolémée XI Aulète (survenue en 51, soit dit en passant) garanti par Pompée. Cléopâtre (17 ans) et son jeune frère Ptolémée (8) se disputent le trône qu'ils sont censés se partager. Ptolémée est un enfant gâté, qui s'en remet à son précepteur et ministre Théodote [un eunuque, ce que gomme le film].

Ne pouvant pas trop compter sur son futile poète d'ami Apollodore, un Romain, Cléopâtre, fine mouche, use de ses charmes aussi juvéniles qu'innocents pour tenter de circonvenir d'abord le tribun Lucius Septimius - qui commande la «XXIIIe légion Thrace et Macédoine», laissée en Alexandrie par Pompée, afin d'y soutenir son défunt ami Ptolémée XI (9) -, entreprenant ensuite Théodote, puis Achillas son geôlier (10). À Théodote : «Je ne suis qu'une enfant Théodote, je ne sais rien de l'amour. Seras-tu capable de me l'enseigner ?» Cléopâtre a le chic pour faire du charme à des... eunuques... fous de désir pour elle ! «Simple propos d'enfant, minaude-t-elle. Jeune, seule et sans défense, j'ai besoin d'un homme fidèle, solide comme un roc, qui soit prêt à tout...», propos soulignés par les romantiques violons de Michel Michelet ! Les uns comme les autres se défilent, Cléopâtre n'étant manifestement pas prête à partager avec eux l'intimité qu'ils espèrent d'elle. Sauf ce benêt d'Achillas qui, après avoir tué Théodote, organise la fuite en Syrie de cette reine dont il est - lui - sincèrement épris.
En Syrie, elle retrouve son ami poète Apollodore qui lui conseille de feindre avoir fait naufrage pour se ménager une entrevue avec Pompée lequel campe non loin de là, en train de rassembler des troupes (11). Elle obtient du «débonnaire et malicieux» (12) général romain qu'il lui restitue la XXIIIe de Septimius, rappelée par l'ancien triumvir qui en a le plus grand besoin pour aller affronter César en Grèce (13). Flirt poussé avec le libidineux Pompée, qui tient sous son oreiller les ordres à Septimius; l'un et l'autre veulent d'abord obtenir de leur interlocuteur ce dont ils ont besoin. Finalement, le vieux général s'endort, terrassé par le vin, et Cléopâtre s'empare du précieux document. «Pompée s'intéressait trop au vin et aux femmes», conclura plus loin César, en manière d'épitaphe (il faut reconnaître que le film le présente comme un général avachi, vivant sur sa réputation de génial stratège). Et d'ajouter, outré par sa mort misérable : «Pompée était un ennemi de la république. Mais c'était un homme vaillant et noble, qui aurait mérité de mourir au combat.»

De retour à Péluse où la XXIIIe attendait pour embarquer, Cléopâtre et Achillas remettent ses ordres à Septimius; ensemble ils marchent sur Alexandrie et emportent la capitale. Cléopâtre assigne son jeune frère à résidence dans une forteresse. C'est alors que l'on annonce l'arrivée de Pompée - entre-temps vaincu à Pharsale (9 août 48) - et de sa flotte. Cléopâtre est fort ennuyée d'avoir à accueillir un perdant que pourchasse César, et s'en ouvre à Lucius Septimius. Sous prétexte de servir sa patrie Rome, l'opportuniste tribun assassine Pompée qu'il était censé accueillir. Partisan de la résistance à outrance, Achillas - désobéissant (14) - s'oppose aux troupes de César et se fait tuer pour sa belle reine. Il ne reste plus à celle-ci qu'à se faire livrer dans un tapis par son ami Apollodore, revenu avec César dans l'armée de qui ce dilettante s'est finalement engagé...

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Dans Cléopâtre une Reine pour César, Pascale Petit incarne Cléopâtre et Akim Tamiroff est Pompée. Surtout «pompé» de toute son énergie, il se fera berner par la malicieuse ingénue...

Pascale Petit, qui dans le film de Pierotti incarnait Cléopâtre, devait confier à Jacques Zimmer et Bertrand Duffort (15) : «On m'a envoyé le scénario, je l'ai trouvé excellent. Il était traité de façon peu prétentieuse. C'était dangereux car les Américains étaient en train de tourner le leur qui, évidemment, avait une toute autre envergure (...). Notre film s'arrêtait là où l'autre commençait et puis ce qui m'a plu c'est qu'ils le traitaient d'une façon un peu humoristique. Je dois dire que le scénario était meilleur que le film [qui m'a déçue].»
Cléopâtre, une reine pour César est un film assez surprenant par ses choix scénaristiques de contraction du temps et de l'espace (bien sûr) et de télescopage des personnages. Ainsi l'action se passe - on l'a dit - entre la lecture du testament de Ptolémée XI (mort en 51), garanti par Pompée, et la mort de celui-ci survenue le 16 août 48; final du reste contracté avec la guerre Alexandrine de César qui ne s'achèvera que le 27 mars 47. Cependant, comme au théâtre, tout semble se passer en quelques jours. Du reste, au début comme à la fin du film, il est précisé que Cléopâtre n'a que «presque» dix-sept ans. En fait, Cléopâtre (68-30) a bien 17 ans à la mort de son père, et vingt ans accomplis quand elle entre dans la couche de César, fin 48.
Pour les besoins du scénario, Pompée se trouve en train de rassembler ses troupes en Syrie, au lieu d'attendre César en Grèce, mais - ô merveille -, de si loin, il peut suivre l'avance de César au jour le jour ! De même, Théodote meurt plusieurs mois avant Pompée dont, dans l'Histoire, il avait cependant ordonné l'assassinat (16). Quant à l'autre eunuque, Achillas, il se trompait de camp en se métamorphosant en amoureux transi de Cléopâtre. Celle-ci, enfin, reprennait Alexandrie avant même que Pompée y soit assassiné, et que César y débarque...

De fait, il s'agit d'une quasi-comédie, tournée «avec très peu de moyens. Les Italiens s'étaient débrouillés pour tourner d'une façon assez économique, mais sans que ça fasse pauvre» (17). Tout le pitch reposant sur les promesses de l'allumeuse Cléopâtre à Théodote, à L. Septimius, à Achillas, à Pompée et puis sans doute à César, de se donner à eux en échange de conserver son trône. Tout aussi roublards, ceux-ci (sauf Achillas) ne pensent qu'à satisfaire leurs sens, le destin de Cléopâtre leur étant complètement indifférent.

Pour l'amateur de péplum qui se constituerait une culture historique sans trop songer à se référer aux sources ni à la littérature historique, Pompée serait - dixit César - quelqu'un qui «s'intéressait trop au vin et aux femmes (...), un ennemi de la république. Mais c'était un homme vaillant et noble, qui aurait mérité de mourir au combat.» Cependant qu'aux dires de ses derniers fidèles, qui désapprouvent la traîtrise de L. Septimius, «Pompée était le symbole de la liberté, à tort ou à raison». Ce «à tort ou à raison» est spécialement savoureux, de la part de soldats qui s'apprêtent à peut-être mourir pour leur général. Toute l'ambiguïté d'une guerre civile qui s'achève ?
Nous pensons bien que l'on n'a jamais autant accumulé de contre-vérités sur Pompée, sans doute parce qu'il a eu le tort de s'opposer au grand Jules César. Ce sont les vainqueurs qui écrivent l'Histoire, bien entendu. On verra plus loin qu'au niveau de la BD, Jacques «Alix» Martin ne cultivait guère une plus critique vision du vainqueur de Sertorius et de Mithridate...

Résurgence ?
Dans Fellini-Roma (1971), un Pompée amant de l'impératrice Poppée (!) lui préfère la chrétienne Priscilla... ils seront tous deux envoyés aux lions. Cette scène retournée par Fellini, n'est pas sans faire songer au final des Gladiateurs, quand Caligula condamne à mort le tribun chrétien Marcellus Gallio (Richard Burton) et Jean Simmons (Diane).

Sextus Pompée
Sextus Pompée (bizarrement rebaptisé Cneius dans la VF [18]) apparaît brièvement sous les traits de Nando Angelini dans Cléopâtre une reine pour César (Piero Pierroti, 1962). Sextus figure dans l'Antoine et Cléopâtre d'après Shakespeare, de Charlton Heston (1970), sous les traits de Freddie Jones, et aussi, bien entendu, dans les captures télévisuelles de la tragédie, notamment Achille Millo (Antonio e Cleopatra, V. Cottafavi - TV RAI 1965) et Donald Sumpter (Antony and Cleopatra, Jonathan Miller - TV BBC 1981).

 

TÉLÉVISION

Xena la Guerrière (1997-1999)
Au départ, il s'agissait d'une série d'heroic fantasy centrée sur le personnage de «Conan le Barbare». Rafaella de Laurentiis, détentrice des droits sur l'œuvre de R.E. Howard, ayant refusé de les céder, Sam Raïmi et Rob Tapert se tournèrent vers la mythologie grecque et le personnage d'Hercule. Le champion de base-ball Kevin Sorbo incarnera le fils de Zeus relooké façon Conan. Et ce sera donc Hercules : The Legendary Journeys of Hercules (5 téléfilms et 116 ép., 1994-1998), bientôt suivi du spin off : Xena, Warrior Princess (134 ép., 1995-2001). Deux séries conçues comme un aimable divertissement pour ados, passant de la tragédie au burlesque, voire à la comédie musicale. Au long de leur saga les deux personnages vont donc, dans leur univers décalé, explorer les mythologies grecque, celtique, germanique, chinoise, et même quelques épisodes védiques qui susciteront les protestations de la communauté hindouiste (comme quoi on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde). Dans le rôle de Jules César, Karl Urban apparaît dans un épisode d'Hercule et huit de Xena comme ennemi générique de la Princesse Guerrière, dans un univers romain de fantasy exploitant les clichés les plus éculés.
Il ne faut donc pas voir ici des épisodes à vocation de «reconstitution» historique - les costumes et panoplies romains achetés dans un magasin de carnaval sont là pour constamment nous le rappeler.

Si César est l'antagoniste attitré de Xena, Pompée - sous les traits de Jeremy Callaghan - apparaît à trois reprises dans la saga comme, belle ambition... antagoniste de l'antagoniste. La première fois dans un épisode réalisé par John Laing sur scénario de Steven L. Sears, qui signe également les deux autres respectivement mis en scène par Rick Jacobson et Garth Maxwell.

Le premier, donc, est l'épisode 62, Vacances romaines (When in Rome), saison 3, 1997-1998. Tenez-vous bien : pour arracher aux griffes de César son ami gaulois Vercin[gétor]ix - Vercinix, donc, car les kiddies américains semblent avoir du mal avec les noms de plus de trois syllabes - Xena se rend en Syrie et enlève Crassus à la vindicte des Parthes qui s'apprêtaient à le décapiter. En fait, César se moque éperdument de la vie de son «bras droit» Crassus, mais il a quand-même besoin de lui pour contrebalancer le pouvoir du troisième larron, Pompée Magnus.
Comme dans cette série César a systématiquement le mauvais rôle, il refuse bien entendu de respecter ses engagements car il tient plus que tout à exhiber Vercinix lors de son triomphe à Rome. Xena aide Vercinix à s'évader et le remplace par Crassus qui a perdu son «sceau impérial». Sans celui-ci, le pauvre Crassus ne peut se faire reconnaître et est exécuté à la place de Vercinix sous l'œil indifférent de César (19). Salade romaine !

Pompée revient dans deux autres épisodes appartenant à la saison 4 (1998-1999), soit : l'épisode 73, Un jour bien rempli (A Good Day) et l'épisode 88, Assez joué ! (Endgame (ex Amazon Reunion, ex Death of Pompey)).

Dans Un jour bien rempli, les armées de César et Pompée ravagent la Grèce à la recherche d'approvisionnements. Xena décide de les contraindre à un affrontement final où elles pourront définitivement s'entre-détruire et ensuite quitter le pays. Par ruse - en fichant à son sommet une aigle conquérante dont le vexillum factice est rouge d'un côté (la couleur de Pompée) et bleu de l'autre (celle de César) - elle incite les deux ennemis à s'emparer d'une colline sans intérêt stratégique. En effet, chacun des deux généraux se demande pourquoi l'autre s'y est installé et quel tour pendable il manigance. «César n'agit jamais sans raison», s'inquiète Pompée.

Dans le troisième opus Assez joué !, les légions de Pompée et celles de César (20) commandées par Brutus n'arrêtent pas de se faire la guerre. Au passage, elles dévastent le territoire des Amazones : Brutus tue leur reine Ephiny tandis que Pompée en capture une quinzaine qu'il compte vendre aux pirates afin de renflouer ses caisses vides !
Pompée est obsédé par l'idée de faire de l'argent en vendant ses prisonnières amazones - mais cet argent ne doit servir qu'à renforcer son armée par l'achat d'armes et de mercenaires (le vrai Pompée dut souvent pressurer ses ennemis pour financer ses troupes, quand il n'y allait pas de ses propres deniers [21]).

Le scénariste s'engouffre ici dans les cavernes béantes de l'ignorance de son public, pour ne retenir que quelques points saillants d'Histoire : Pompée est mort décapité et sa tête fut portée à César; Brutus, un jour ou l'autre, devra s'opposer à son mentor. Qu'importe s'il n'a jamais commandé une légion césarienne (le Brutus qui fut légat de César n'était pas lui, mais un sien cousin).
Soyons indulgents d'avoir montré Pompée chez les Amazones : de fait, après sa victoire sur Mithridate, ne conduisit-il pas ses légions en des lieux où nulle armée romaine n'avait jusqu'alors poussé ? Chez les Albains et les Ibères du Caucase, au bord de la Caspienne, en ces lieux mêmes où Alexandre le Grand connut et aima une reine Amazone nommée Thalestris, selon une tradition fabuleuse rapportée par Clitarque et Onésicrite. Bien sûr, César lui-même n'eut jamais l'occasion de l'y poursuivre, mais une expédition en Orient aux confins de l'Arménie et de la Parthie était son projet immédiat lorsqu'il fut assassiné.

Jules César. Veni, vidi, vici (2002)
Sur le petit écran, le personnage de Pompée apparaît rarement sous les traits physiques d'un acteur aussi excellent que Chris Noth, comme dans Jules César - Veni, vidi, vici (Uli Edel, TV 2002). Cette fois, il lui est réservé un traitement plus intéressant qu'à l'accoutumée.

Quand en 82, Sylla vainqueur entre dans Rome, il dresse des listes de proscriptions. Ayant aidé son beau-père Cinna à fuir Rome, le jeune César est arrêté. Le dictateur est toutefois prêt à lui pardonner à condition qu'il répudie la fille de Cinna, son épouse Cornelia. Fièrement César refuse de répudier celle qu'il aime. Devinant qu'il y a dix Marius en César, Sylla ordonne à Pompée - son implacable âme damnée - d'exécuter le jeune homme et de lui en ramener le cœur encore saignant. Ayant eu lui-même la faiblesse d'un jour céder à pareille pression de son maître (?), Pompée prend César en sympathie. Il lui recommande de se réfugier à la cours de son ami Nicomède, roi de Bithynie. Et il rapporte au vieux dictateur le cœur d'un porc acheté à l'étal d'un boucher du Forum... Cette anecdote, qui semble sortie de «Blanche-Neige», est toute entière imputable à l'imagination du scénariste. Toutefois, on peut considérer qu'elle illustre bien l'indépendance d'esprit de Pompée vis-à-vis de Sylla (Crassus et, surtout, Lucullus lui étaient beaucoup plus soumis) et, surtout, le fait que, traquant les dernières armées marianistes, il ne fut pas un proscripteur des plus zélés comme le rappelle très bien Éric Teyssier. Un peu plus loin, le téléfilm montre Sylla terrassé dans son bain par une crise cardiaque et mourant sous le regard indifférent de Pompée qui interdit qu'on lui porte secours.

Se souvenant de la dictature de Sylla, Caton s'oppose à ce que des moyens trop considérables soient confiés à Pompée pour détruire les pirates qui affament Rome. César - qui en a fait l'amère expérience à Pharmacuse - appuie politiquement ce dernier afin que le commandement de l'expédition lui soit confié avec des moyens suffisants. Le téléfilm ne montre pas l'expédition de 67 contre les pirates, qui est télescopée avec sa victoire contre les dernières bandes de Spartacus en 71 (en fait, le nom de Spartacus n'est même pas cité). Parmi les esclaves repris se trouve le rhéteur Apollonius que César avait donné pour précepteur à sa fille Julia. Celle-ci obtient de Pompée la grâce pour le vieil homme, mais l'intéressé la refuse et exige de partager le destin de ses camarades. Il est donc crucifié sur le bord de la voie Appienne.

Renvoyant l'ascenseur et malgré l'hostilité de Caton, Pompée fait nommer consul Jules César et lui prête ses légions pour conquérir la Gaule. En retour, Pompée épouse Julia.
Celle-ci meurt en couches tandis que son père assiège Alésia. Les intrigues de Caton et Cicéron à Rome sont telles que César se voit contraint de franchir le Rubicon. Pompée et ses partisans fuient en Grèce tandis que César triomphe à Rome en exhibant Vercingétorix, qu'il fait ensuite décapiter dans son cachot.
Puis c'est Pharsale, enfin l'assassinat de Pompée en Égypte etc.

Curieux téléfilm à la gloire de César, bien entendu, mais qui aussi donne une image positive de Pompée. Le scénario - il le fallait bien - synthétise et omet des personnages de première grandeur comme Crassus, de même qu'il ne souffle mot des campagnes de Pompée contre Sertorius en Espagne et contre Mithridate en Asie. Ou encore se livre à d'ahurissants raccourcis, sans doute nécessaires au scénario (César était allé à Rhodes pour suivre les cours du célèbre rhéteur Apollonius Molôn [22], qui n'était donc pas un esclave acheté en Bithynie pour sa fille !).
Mais on comprend bien qu'étant axé sur César, le téléfilm ne pouvait enisager de traiter in extenso de la vie parallèle de Pompée. Retenons seulement le fait assez exceptionnel d'y avoir mis en valeur le personnage qui nous préoccupe ici.

Rome (HBO, 2005)
C'est ensuite la série TV Rome (HBO), où Pompée (Kenneth Cranham) est présenté d'abord comme le fidèle allié de son beau-père César. Devenu veuf, il repousse d'abord avec horreur les approches de Metellus, lorsqu'il lui propose la main de sa fille Cornelia. Mais finalement il succombe à un accès de jalousie quand Atia lui souffle sous le nez, et pour son oncle César, un étalon blanc que lui-même convoitait. Comprenant que c'est désormais à César que tout réussi, il finit par accepter l'alliance avec Metellus Scipion et rallie le parti sénatorial. La série - désormais - le suivra dans son déclin, victime d'un destin qui a mal tourné et sans cesse obligé d'arbitrer les chamailleries des républicains dont il commande les légions.
L'épisode où Pompée fait voler l'aigle de la XIIIe légion de César, afin de démoraliser ses légionnaires, a peut-être été suggéré aux scénaristes par celui de l'Atuatuca chez Colleen McCullough (click).

Épinglons encore le curieux passage où Pompée «essaye maritalement» sa nouvelle promise, Octavie. Et essayez d'imaginer la même scène en hardcore, dans la version d'Antonio Adamo, Roma (DVD, Daring !, 2007), avec l'adipeux Roberto Malone dans le rôle de Pompée. Qui s'y fait magnifiquement pomper.

 

Bandes dessinées

Dans une courte BD de quatre planches «Spartacus» (Spirou, n° 815, 26.11.1953), Fred & Liliane Funcken, montrent Spartacus sacrifiant son cheval blanc avant de livrer sa dernière bataille contre les légions de... Crassus, Pompée et Lucullus réunis. On supposera que les Funcken ont ainsi synthétisé par manque de place, mais la présence de Lucullus y était superfétatoire attendu que, de 74 à 66, il était en Asie Mineure occupé à combattre Mithridate (23) !

Alix
Dans la saga d'Alix, figée en 50 av. n.E. par Jacques Martin, Pompée tourne en rond dans sa bulle spatio-temporelle à Rome, et n'a d'autre fonction que de nuire à son ennemi en échafaudant les tours les plus pendables (24). Le seul album où Pompée apparaissait vaguement sympathique est Vercingétorix (1985), quand avec la complicité d'Alix le triumvir organise l'évasion du chef arverne détenu dans la Tullianum, à Rome, afin de priver de ce trophée le triomphe de César. «À l'époque, on savait peu de choses sur Pompée», plaidera pour son père Bruno Martin (dans Casemate, n° 50).

Incontestablement, dans les premiers épisodes de la série, Pompée avait encore quelque maturité à acquérir. De simple faire-valoir dans Alix l'Intrépide (1948), il devient dans le second album - mais en filigrane - un conquérant paranoïaque voulant soumettre le monde entier à sa loi, grâce à un projet dément dont le maître d'œuvre était Arbacès : mettre au point l'arme absolue, la poudre à canon chinoise fabriquée en Égypte dans le Temple d'Efaoud (Le Sphinx d'Or, 1949-1951). Dans la BD des '50, le vent de l'aventure n'avait pas encore dispersé les miasmes des V2 allemands ou de la bombe A américaine.

Il est amusant de remarquer que dans la série Rome (HBO), le complot imaginé par Pompée pour démoraliser l'armée de César en Gaule consiste à faire voler l'aigle de la XIIIe légion par ses hommes de main espagnols. Ce qui déstabilise les légionnaires qui lui vouaient un culte superstitieux.
On peut douter que le scénariste américain ait lu les «Alix» de Jacques Martin mais il nous faut signaler que celui-ci avait, à peu de choses près, imaginé la même chose à savoir le vol d'un objet fétiche, emblématique, en l'occurrence l'«épée de Brennus» - qui aurait appartenu à Vercingétorix -, envoyée par Pompée au roi germain Kilpéric comme symbole fédérateur capable d'unifier Gaulois et Germains contre César (Les Légions perdues, 1962).

Vae Victis
Dans les premières pages de Væ Victis, une «orgie» réunit les membres du triumvirat. Crassus, César et Pompée s'offrent du bon temps, tout en discutant de politique. Le riche Crassus, présenté comme un vieillard libidineux, façon Charles «Gracchus» Laughton dans le Spartacus de Kubrick, se fait - pardonnez ce pitoyable calembour - «pomper» par des petits garçons. Et tandis que Pompée, amateur de fruits verts déflore l'héroïne, Ambre, l'imperturbable César n'arrête de gloser sur son projet d'envahir la Gaule, échangeant même ses impressions géopolitiques sur les relations Romains-Gaulois avec ladite Ambre que sans désemparer mais consciencieusement laboure Pompée.

Il est clair que dans l'esprit de cette BD, la «tête» est César, ses deux acolytes se laissant guider par leurs sens, même s'ils sont aussi capables des arrière-pensées politiques les plus retorses. Conjuguant l'exposé historico-politique du scénariste Simon Rocca [Georges Ramaïoli] avec le goût pour l'érotisme du dessinateur Jean-Yves Mitton, ce premier chapitre est bien évidemment une mise en bouche pour le lecteur, à qui il est laissé entrevoir ce que sera la suite.
Et il ne sera pas déçu : Crassus a conçu un plan pour court-circuiter le casus belli dont César a besoin pour entrer en guerre, tandis que tergiverse Pompée, qui ne veut pas que trop de troupes passent sous le contrôle de son «associé» (25). Pompée a plus ou moins la même stature que César, mais est sans doute un peu plus jeune avec son épaisse chevelure noire toute en accroche-cœur. Bien sûr, il lui manque son fameux épi pour être tout-à-fait Pompée, lequel du reste était en réalité de six ans l'aîné de son beau-père César à la calvitie précoce. Là-dessus, il va disparaître de Væ Victis et on n'entendra plus jamais parler de lui dans les quatorze autres albums à venir.

vae victis, simon rocca, jean-yves mitton

Cette photo de famille prise en 60 réunit les triumvirs, soit de gauche à droite Pompée (106-48), Crassus (112-53) et César (100-44) censés avoir ici respectivement 46, 52, 40 et ans

De toute évidence Simon Rocca a jugé hors sujet d'entrer dans le détail des calculs de realpolitik qui ont rassemblé ces trois ambitieux - si différents mais complémentaires - dont l'association ne peut que s'effriter aussitôt que l'un d'eux aura réussi à prendre l'ascendant sur les autres. Ce n'est pas Pompée mais César qui est au centre de l'histoire comme un opposant du sujet (l'héroïne Ambre [26]). Retenons comme positive la belle prestance prêtée à Pompée par le dessinateur, même si, de toute évidence, seul César - dont le portrait est largement diffusé dans les livres d'histoire - s'appuie sur la documentation. Dommage que Mitton - qui aime les références cinématographiques - n'ait pas songé à sir Laurence Olivier-Crassus dans le Spartacus de Kubrick, qui campa le personnage historique de manière très satisfaisante.

 

Romans historiques

Colleen McCullough, Les Maîtres de Rome
Dans sa saga Les Maîtres de Rome couvrant l'ensemble de la Guerre civile et ses luttes pour le pouvoir de Marius à Marc Antoine (onze volumes de 1990 à 2007), Colleen McCullough revient à maintes reprises sur Pompée. Dans l'opus 2. La Couronne d'herbe (27), l'auteure couvre les années 98-87 av. n.E. et la rivalité de Marius et Sylla. Aux côtés de son père Pompeius Strabo, le jeune Pompée (17 ans) participe au siège de la ville d'Asculum Picenum (en 89), complice des premières atrocités de la guerre «des alliés». À ses côtés se trouve un adolescent du même âge, Marcus Tullius Cicéron, piètre combattant que Pompée soustrait à la colère et au mépris de son père. Cicéron ne devait jamais oublier la bienveillance de Pompée. Sa reconnaissance orientera d'ailleurs toute sa vie politique future.
Dans ce volume, la romancière associe à Pompeius Strabo une solide réputation de brutalité - notamment le massacre de la population d'Asculum Picenum - qui lui valent le surnom de Carnifex, le «Boucher» (?). Après quoi son fils Pompeius Magnus, à qui elle prête d'être «aussi cruel et dix fois plus intelligent que son père», devient «le fils du 'Boucher'» puis «le Petit Boucher» (click). Un parti-pris que l'on n'est peut-être pas obligé de partager...

Courant d'avril 83 à mai 79, le tome 3, Le favori des dieux (28), montre Sylla et son lieutenant Pompée se retrouvant face à face, tandis que le jeune César débute dans l'arène politique. Devant l'omnipuissance de son chef, Pompée - qui se désigne lui-même comme «le Grand» - est bien déterminé à prendre le pouvoir à Rome par n'importe quel moyen, et en se refusant à servilement obéir à Sylla (au contraire de Lucullus). Mais l'heure est à purger la république des factieux partisans de Marius, qui font l'objet de massives proscriptions. Appuyé par Pompée et Crassus, le dictateur se renforce.
Toutefois, en 79 av. n.E., son programme de réformes institutionnelles achevé, Sylla abdique et se retire de la vie politique - pour mourir l'année suivante.
[ Vérification faite, le surnom d’adulescentulus carnifex, « le jeune boucher », provient de VALERE MAXIME (VI, 2.8) lequel - citant les accusations portée par un certain Helvius Mancia, fils d’un affranchi - écrit, à propos de marianistes proscrits exécutés par Pompée : quod indemnati sub te adulescentulo carnifice occidissent. Ce que L.-A. Constant, en 1935, traduisait par : «… d'avoir trouvé en toi, si jeune encore, leur bourreau.» ]

Vient ensuite le quatrième volume, La colère de Spartacus (29) (août 80-mars 69 av. n.E.). À la mort de Sylla (-78), Rome est l'enjeu d'une lutte sans merci entre trois hommes qui tous méditent l'action d'éclat qui fera d'eux le «Maître de l'Urbs» : Crassus, le patricien richissime; Jules César, de l'illustrissime famille des Julii, un jeune sénateur prêt à tout; et Pompée, revenu couvert de lauriers de sa campagne militaire en Espagne où il a mâté la rébellion du général Sertorius, l'ancien lieutenant de Marius, ensuite de quoi il a écrasé les dernières bandes de Spartacus fuyant les légions de Crassus. Coupant sans vergogne l'herbe sous le pied de Crassus (-71). Forçant quelque peu la main du Sénat en ne licenciant pas immédiatement leurs légions stationnées sur le Champ de Mars, en 70 av. n.E. Pompée et Crassus accèdent au consulat.
Avec l'aide de Cicéron et de César, Pompée et Crassus annulent toutes les mesures prises par Sylla. Pompée accroît encore son prestige en décimant les pirates qui sévissent en Méditerranée (-67) et en triomphant définitivement de Mithridate (-66). Il ouvre ainsi la voie à la conquête romaine de l'Orient : le Pont-Bithynie (-66) et la Syrie (-64) deviennent tour à tour provinces romaines.

5. Jules César, la violence et la passion (30) (années 68-63 av. n.E.), retrace la rivalité de César avec Caton, puis la conjuration de Catilina. Si le peuple a pris fait et cause pour le patricien populiste César, la classe dirigeante, pour sa part, ne voit pas d'un très bon œil sa marche vers le pouvoir. Nommé édile, ce trublion qui ne respecte pas les règles du jeu politique n'a-t-il pas dédié à la mémoire de feue sa tante Julia - la veuve de Marius (!) - de somptueux jeux qui lui assurent une large popularité (-65) ?
Au Sénat, Caton, Catulus, Bibulus et quelques autres, mais aussi Pompée, Cicéron et Marc Antoine ont juré la perte de l'ambitieux. Malgré le soutien financier du ploutocrate Crassus, César se trouve désormais confronté au plus périlleux des défis. Manipulateur, il favorise l'accession de Pompée au commandement de la guerre contre les pirates, puis à celle contre Mithridate où depuis cinq ans stagne Lucullus. Pompée le conquérant ne peut que témoigner sa reconnaissance à cet allié providentiel qu'est César.

6. Jules César, le glaive et la soie (31) (décembre 63-mars 58). Élu Pontifex Maximus, la plus haute fonction dans la hiérarchie religieuse, César est promis à la préture et, de là, à la fonction de consul. Plus personne ne semble en mesure de s'opposer à l'homme le plus puissant - et le plus redouté - de Rome.
Mais le vent tourne. En décembre 63, la conjuration de l'ancien consul Catilina est réprimée dans le sang. Présumé sympathisant de Catilina, César est désigné à la vindicte publique. Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il se voit en outre éclaboussé par le sacrilège de Publius Clodius, qui a profané les fêtes de la Bona Dea, réservées aux femmes, ce qui le contraint à divorcer de son épouse, Pompeia Sylla. En outre, traqué par ses créanciers, il ne se tire d'affaire que grâce à un prêt de Crassus. Libéré de ce côté, le questeur peut enfin partir gouverner l'Ibérie.
De retour à Rome en mai 60 av. n.E., César obtient le consulat (59), mais son collègue n'est autre que Bibulus, qui passe toute l'année à saboter son action. Face à des adversaires qui veulent l'abattre, il lui faut s'attacher plus étroitement Pompée, seul capable de les tenir à distance. César y parvient en lui offrant la main de sa fille Julia, ce qui le contraint à rompre les fiançailles de la jeune femme avec Brutus, fils de Servilia, sa maîtresse (32).

7. La conquête gauloise (33) (novembre 54-décembre 52 av. n.E.). César part conquérir les Gaules. Mais à Rome ses adversaires n'ont pas désarmé et, pour compliquer la situation, son alliance avec Marcus Crassus et Pompée se désagrège : le premier ne songe qu'à l'Orient où glaner la gloire militaire qui lui fait cruellement défaut; le second se rapproche des aristocrates...
Lorsque dans l'Atuatuca sont exterminées les quinze cohortes de Sabinus et Cotta, les derniers survivants se suicident pour ne pas tomber vivants entre les mains des Éburons. Plus tard, les secours retrouvent l'aigle d'argent de la XIIIe lég. sous un monceau de leurs cadavres. Ce détail romanesque a peut être inspiré aux scénaristes de la série Rome (HBO) l'épisode où c'est Pompée qui fait voler une aigle de César, celui de la XIIIe précisément, pour démoraliser ses troupes.

8. César Imperator (34) (an 51-29 septembre 48) : la guerre civile, jusqu'à Pharsale. En Gaule, les nations insurgées ont toutes, l'une après l'autre, plié devant César. Le Sénat et le consul Pompée s'inquiètent. Le prestige de César, son ambition sans limites, n'en font-il pas le plus dangereux des rivaux ? Au terme d'âpres tractations, Pompée croit obtenir la garantie que l'ancien gouverneur de la Gaule ne s'opposera pas à lui. Mais c'est pour apprendre bientôt que César, à la tête d'une armée dévouée à sa cause, est en passe de franchir le Rubicon et de marcher sur Rome...

9. César et Cléopâtre (35) (octobre 48-décembre 42). César et Cléopâtre; les Ides de mars; puis Antoine et Octave jusqu'à Philippes (23 octobre 42).

Steven Saylor, Roma sub Rosa (les enquêtes de Gordien)
Chroniquant Rome de 80 à 48, soit le temps de la vie active de son personnage, l'enquêteur Gordien - ou Gordianus -, Steven Saylor nous fait à plusieurs reprises croiser ou rencontrer Pompée.

5. Meurtre sur la voie Appia (36). En 52, Pompée est à Rome, consul pour la troisième fois. Le chef de bande populiste Clodius Pulcher est assassiné sur la voie Appienne par des gladiateurs à la solde de la faction adverse. Ce polar est tiré du Pro Milone de Cicéron.

6. Rubicon (37). En 49, César prend le pouvoir à Rome. Sur les traces des légions républicaines descendant vers Brindisium, Gordien enquête sur l'assassinat d'un agent et neveu de Pompée.

7. Le Rocher du Sacrifice (38). Toujours en 49, César assiège Marseille, tandis que Gordien tente de retrouver son fils adoptif Meto, officier dans l'état-major de César et impliqué dans une conspiration contre ce dernier. Dans ce roman, Pompée n'apparaît qu'en filigrane.

8. La dernière prophétie (39). En -48, tandis que César guerroie en Grèce, une mystérieuse prophétesse nommée Cassandre meurt empoisonnée à Rome.

9. Le jugement de César (40). Toujours en -48, Gordien accompagne sa femme Béthesda en Egypte, où elle espère guérir d'une mystérieuse maladie en se baignant dans le Nil. Devant le phare d'Alexandrie, Gordien, enlevé par Pompée qui veut sa mort depuis La dernière prophétie, en réchappe grâce à Ptolémée, qui fait assassiner le rival de César.

John Maddox Roberts, Les enquêtes de D. Cecilius Metellus
La série S.P.Q.R. retrace les enquêtes de Decius Cecilius Metellus, membre de la commission des 26, puis questeur.

1. Echec au sénat (41). À Rome, 70 av. n.E., sous le premier consulat de Pompée et Crassus, qui viennent d'écraser Spartacus l'année précédente... Membre d'une des plus puissantes familles plébéiennes de la ville, Decius Cecilius Metellus le Jeune a choisi, à son retour de la légion, de s'installer dans le quartier sordide de Subure pour y mener sa propre vie, loin de l'opulente domus familiale.
La victime, un homme d'affaires originaire d'Antioche, était liée à des personnages très influents de la cité...

2. La république en péril (42). En -63, la conspiration de Catilina.

3. Sacrilège à Rome (43). Comme précédemment Collen Mc Cullough (6. Jules César, le glaive et la soie), John Maddox revient sur le scandale des Mystères de la Bonne Déesse, en -62. Il devra compter sur l'aide précieuse de Julia, la nièce de César, car, bientôt, des meurtres d'une rare violence s'abattent sur la ville...

4. Le Temple des Muses (44). Alors que Rome, minée par les querelles intestines, est tombée sous la coupe du triumvirat formé par César, Pompée et Crassus, le jeune Decius Cecilius Metellus, sénateur patricien, à l'occasion d'une mission diplomatique, découvre les charmes d'Alexandrie.

 

NOTES :

(1) H. de MONTHERLANT, La Mort de Pompée (1965), suite à la trilogie La Guerre Civile, NRF, Gallimard, p. 225 (note de 1964). - Retour texte

(2) Il faut reconnaître que son père, Pompeius Strabo, qui avait gardé pour lui le butin d'Asculum, menait parfois double-jeu avec les Marianistes quand il périt frappé par la foudre (ou plus probablement la peste) en 87, au point que la foule romaine dépeça son cadavre avant de le jeter au Tibre. - Retour texte

(3) L'historien de la gladiature qu'est Éric Teyssier ne manque pas de rappeler le rôle des instructeurs du ludus dans la formation au maniement des armes des jeunes aristocrates romains. - Retour texte

(4) Depuis lors surnommée «la pompe funèbre». - Retour texte

(5) Ce Q. Cæcilius Metellus Scipio, consul en 52, se suicida après sa défaite par César à Thapsus, en 46. - Retour texte

(6) Ce qui, fort de notre présupposé, nous ammène à nous interroger sur le travail du scénariste, massacré par des producteurs, des dialoguistes ou des attachés de presse analphabètes.
Retraçant l'affaire des six membres de l'ambassade américaine de Téhéran en 1979, qui sous couvert du tournage d'un film hollywoodien-bidon furent exfiltrés par la CIA, le récent et réjouissant Argo (Ben Affleck, 2012) croque un saisissant portrait des film-makers. - Retour texte

(7) N'oublions pas que John De Cuir en avait commencé la construction des décors, à Hollywood, en 1958. Et qu'après un faux démarrage à Londres sous la direction de Rouben Mamoulian (28 septembre 1960), Mankiewicz vint un an plus tard planter ses caméras à Cinecittà (Pascal MÉRIGEAU, «Le Cléopâtre inachevé», Studio, n° 1, mars 1987, pp. 80-81).
Les Légions de Cléopâtre nous propose une lecture bien romaine, gravitant autour d'une reine intrigante dont l'unique préoccupation semble être de dresser les Romains les uns contre les autres et de tromper le pauvre Marc Antoine en dansant la nuit, dans des bouges, pour les matelots et les portefaix. Un beau centurion octavien, qui se fait passer pour gladiateur, tente de joindre Antoine, qui est aussi son ami, pour le ramener dans le giron de Rome. Écho peut-être de l'expulsion des Européens d'Égypte par Nasser, dont une importante communauté italienne, les prêtres égyptiens veulent faire un pogrom de tous les Romains d'Alexandrie. («... Français et Anglais attaquaient l'Égypte pour reprendre le canal de Suez [octobre 1956]. Et, du jour au lendemain, tous les biens des étrangers furent confisqués. Français, Anglais, Italiens et Levantins sans discernement Juifs, Grecs ou Syriens»..., Claudine LE TOURNEUR d'ISON, Une passion égyptienne. Jean-Philippe et Marguerite Lauer, Plon, 1996, pp. 213-214.) - Retour texte

(8) Ptolémée XII (ou XIV, selon la manière de comptabiliser). Surnommé Denys [Dionysos] en raison de son addiction aux boissons réconfortantes (détail omis par le film), il avait dix ans au moment de l'ouverture du testament, et treize lorsque Pompée espère pouvoir compter sur son hospitalité. - Retour texte

(9) Ptolémée Aulète était détesté de la population alexandrine.
En fait, c'était l'ancien légat de Pompée et gouverneur de la Syrie, Aulus Gabinius, qui avait laissé en Égypte quelque légion dont parmi les officiers se trouvait un certain Lucius Septimius, qui avait servi sous Pompée dans sa guerre contre les pirates (CÉS., G. civ., III, 104). - Retour texte

(10) Il était en fait lui aussi eunuque, tout comme son collègue Théodote, et commandait l'armée égyptienne (comme on le verra du reste faire, mais seulement à la fin du film). - Retour texte

(11) En mars 49, c'est le beau-père de Pompée, Metellus Scipion, désigné proconsul, qui se rend en Syrie pour en ramener les légions qui combattront à Pharsale, tandis que Cn. Pompeius-le-Jeune est envoyé en Égypte pour réunir une escadre. - Retour texte

(12) R.L., Saison cin. 1964, p. 63. - Retour texte

(13) Pompée compte sur «dix légions d'Espagne et d'Asie, et 500 navires» rassemblés par son fils Sextus [en réalité Cneius]. Labienus est également à ses côtés.
Mais c'est oublier que quand Pompée s'apprête à affronter César en Grèce (depuis la Grèce elle-même, non la Syrie où l'a envoyé le scénariste du film), l'année précédente à Ilerida (2 août 49), César a déjà liquidé ses légions d'Espagne, incorporant ou licenciant - selon leur désir - ses légionnaires qui ont déposé les armes. - Retour texte

(14) Désavouant leur tribun qu'ils considèrent comme traître, les légionnaires de Septimius, fidèles à la mémoire de Pompée, se joignent à Achillas contre César. - Retour texte

(15) Jacques ZIMMER, «Le Péplum», Image et Son, n° 196, juillet 1966, p. 71. - Retour texte

(16) Il s'agissait de se débarrasser d'un ami importun dont la présence aurait politiquement gêné le jeune Ptolémée dont l'armée s'apprêtait à affronter les troupes levées en Syrie par Cléopâtre. - Retour texte

(17) Pascale Petit semble faire ici allusion aux scènes de bataille, dont quelques plans impliquent une grande figuration. Le montage inclut des stock-shots tirés de Hannibal (1960). - Retour texte

(18) C'est Sextus Pompée qui constitue une flotte pour son père, afin de premttre la traversée aux troupes de Syrie. - Retour texte

(19) Donc le public romain était incapable d'identifier d'un regard l'homme le plus riche de l'Urbs ? Doivent confondre avec Howard Hughes, le milliardaire-mystère... - Retour texte

(20) Qui tranquillement règne à Rome (!). - Retour texte

(21) Notamment en Espagne, contre Sertorius, quand le Sénat «oubliait» de payer la solde de ses troupes. - Retour texte

(22) D'Apollonius il ne subsiste plus dans la VF amputée d'une bonne demi-heure, outre sa mention dans le générique de fin, que son nom dans la bouche du jeune Brutus, commentant pour César la République de Platon. - Retour texte

(23) Gageons que, outre Plutarque dans la traduction de Jacques Amyot, les Funcken avaient dû voir le film de Riccardo Freda (1952) où - pris comme symbole de l'esthète romain raffiné - Lucullus donne un banquet gastronomique dans une de ses villas campanienne pendant que les gladiateurs ravageaient la contrée. À décharge des scénaristes, le Sénat avait envisagé de rappeler Lucullus pour épauler Crassus, mais son choix se porta finalement sur Pompée.
À noter aussi qu'en Sicile, mais en 103, le père de Lucullus avait combattu une précédente révolte servile, au cours de laquelle il se signala surtout comme concussionnaire ce qui lui valut une condamnation à son retour (FLORUS, III, 19). - Retour texte

(24) Cf. Louis DEMOULIN, «Les personnages de César, Pompée et Crassus dans les Aventures d'Alix de Jacques Martin», Cahiers de Clio, n° 90-91, été-automne 1987, pp. 5-20. - Retour texte

(25) Pourtant, en 56, il prêtera à César sa Ière Légion. - Retour texte

(26) À noter un second opposant, l'infâme Didius-Critovax, prolongation de Crassus dont il est l'homme de main. Dur et sans pitié, le premier opposant César est un conquérant inacessible à la bassesse, capable même de bienveillance pour l'héroïne. - Retour texte

(27) The Grass Crown, William Morrow, 1991; Belfond, 1992, 658 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(28) Fortunes Favorites (1), 1993; L'Archipel, 1996, 461 p. (trad. angl. François Thibaux et Marie-Lise Hieaux-Heitzmann). - Retour texte

(29) Fortunes Favorites (2)), L'Archipel, 1997, 415 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(30) Cæsar's Women, 1996; L'Archipel, 1998, 407 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(31) Cæsar : Let the Dice Fly, 199?; L'Archipel, 1999, 413 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(32) Ces fiançailles rompues de Julia avec Brutus sont un détail purement romanesque dû à l'imagination de l'écrivaine, qui doit bien suppléer à certaines lacunes de notre documentation. - Retour texte

(33) Cæsar : A Novel, 1998; L'Archipel, 2000, 411 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(34) Cæsar : A Novel [deuxième partie], 1998; L'Archipel, 2001, 416 p. (trad. angl. : Jean-Paul Mourlon). - Retour texte

(35) The October Horse : A Novel of Cæsar and Cleopatra, Presses de la Cité, 2004, 749 p. (trad. angl. : Martine C. Desoille). - Retour texte

(36) A Murder on the Appian Way, 1996; Ramsay, 2001 - rééd. Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3413, 05/2002 (trad. am. Arnaud d'Apremont). - Retour texte

(37) Rubicon, 1999; Hachette, 11/2001 - Le Masque, mars 2002; rééd. Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3547, 07/2003 (trad. am. André Dommergues). - Retour texte

(38) Last Seen in Massilia, 2000), Masque-Hachette, 10/2002; rééd. Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», 03/2004. - Retour texte

(39) A Mist of Prophecies, 2002; Masque-Hachette, 2003; rééd. Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», 09/2005 (trad. am. André Dommergues). - Retour texte

(40) The Judgment of Caesar : A Novel of Ancient Rome, 2004; Le Masque (Jean-Claude Lattès), 2006 (trad. am. Georges Brasel). - Retour texte

(41) The King's Gambit, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3782 (trad. am. Alexis Champon). - Retour texte

(42) The Catiline Conspiracy, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3783 (trad. am. Alexis Champon). - Retour texte

(43) The Sacrilege, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3809 (trad. am. Alexis Champon). - Retour texte

(44) The Temple of the Muses, Ed. U.G.E., coll. 10/18 «Grands détectives», n° 3967, 11/2006 (trad. am. Alexis Champon). - Retour texte