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[ Les Héros du samedi soir ]

3. Maciste,
Celui-qui-est-Né-de-la-Pierre

 

maciste vs fantome

"Maciste contre le Fantôme"
("Maciste contro il Vampiro", G. Gentilomo, 1961)

 

Il y avait eu Hercule (23 films entre 1957 et 1965), le classique, l'inusable Hercule qui avec Lou Ferrigno fit encore l'objet d'un (modeste) come back au début des '80, ... avant de casser la baraque à la télévision, le samedi en fin d'après-midi sous les traits de Kevin Sorbo ! C'était pendant la seconde moitié des '90, qui verront également sortir sur le grand écran le dessin animé des Studios Disney, et ses séquelles vidéos.

Mais avec 27 films entre 1960 et 1965, Maciste lui avait peut-être ravi la vedette dans les Golden Sixties - d'autant qu'il avait été précédé entre 1913 et 1926 d'une première série muette comptabilisant une bonne vingtaine de titres avec Bartolomeo Pagano, pas totalement effacés dans la mémoire des vieux cinéphiles d'alors. Il n'y a pas si longtemps encore, le "Père" de Bob Morane - "le vrai héros de tous les temps" (comme l'a proclamé Indochine) -, se souvenant de Maciste aux Enfers (1926), adressait un clin d'œil à ce héros de sa jeunesse.

- Le film à la télévision va commencer. C'est un vieux film avec Maciste, et j'aimais beaucoup Maciste, quand j'étais jeune...
- Allez-y, Giuseppe, dit Bob Morane, et passez une bonne soirée...
Il se demandait s'il ne ferait pas mieux de regagner le bel étage pour aller voir, lui aussi, ce film avec Maciste, mais sa curiosité l'emporta.
Henri VERNES, Le Pharaon de Venise (1)

bob morane

Henri Vernes (sc.) & Coria (d.),
"Le Pharaon de Venise", Lombard

La popularité de Maciste est liée au contexte de la Première Guerre mondiale, l'Italie entrant en guerre contre les Puissances Centrales le 23 mai 1915. Passé au cirage, grimé en nègre le docker génois Bartolomeo Pagano avait incarné l'esclave Maciste, protecteur de l'héroïne dans Cabiria (1913), une épopée kolossale retraçant la Seconde Guerre punique. Bon an mal an - les spécialistes contestent le nationalisme du réalisateur Giovanni Pastrone alias Piero Fosco -, Cabiria célébrait la mainmise de l'Italie sur l'Afrique du Nord, elle(2) qui venait d'annexer la Libye suite à la Guerre italo-turque(3) de 1912 (traité d'Ouchy, 18 octobre 1912). Une première aventure de "Maciste", devenu un personnage indépendant, fut tournée en 1915, avant l'entrée en guerre de l'Italie (Variety en annonçait la sortie aux Etats-Unis le 20 mai 1915). Le héros noir y retrouvait sa blancheur de peau par un procédé astucieux : une jeune fille entrait dans un cinéma où l'on projetait Cabiria. Au vu des exploits de Maciste à l'écran, elle décidait que seul ce héros pouvait l'aider contre les gangsters qui la persécutaient. Elle se rendait alors aux Studios de l'Itala où elle demandait à rencontrer l'acteur... dégrimé. Tel était le sujet de Maciste (qui sortit aux Etats-Unis sous le titre Marvelous Maciste ou Maciste magnificent (4).
L'Italie étant entrée dans le conflit, nous l'avons dit, le 23 mai, Maciste alpin, troisième volet de la série démarre le jour même de la déclaration de guerre. Maciste et une équipe de l'Itala en train de tourner un film en Autriche, y sont surpris par les hostilités. Les autorités arrêtent tous les ressortissants italiens, mais le héros fausse compagnie à ses geôliers et court s'engager dans les chasseurs alpins avec lesquels il participe aux combats du Carso. "Maciste alpino est l'un des plus célèbres films muets italiens et l'un des plus grands succès commerciaux de l'époque; il sera projeté pendant des années et circulera jusque la fin du muet. Avant d'accorder l'autorisation de sortie, la censure réclama de nombreuses coupures, dont l'énumération s'achevait ainsi : « Supprimer la scène où le chasseur alpin italien, assis sur le corps d'un soldat ennemi allongé dans la neige, se fait traîner comme sur une luge par deux autres prisonniers. » Les coupes ayant été effectuées, le film sera pourtant retiré de l'affiche après quelques projections, pour être soumis à une nouvelle révision; mais à la suite des protestations de la presse, qui dans son ensemble l'avait apprécié, il réapparut dans les salles une vingtaine de jours plus tard, sans autres coupures.(5)" (En tout cas, la scène où Maciste, après les combats de la cote 243 utilise comme une luge son ennemi Pluffer (Pido Schirron) figurait toujours dans la copie anglo-saxonne projetée au Musée du Cinéma de Bruxelles, le 4 août 2001 !). Maciste alpino sortit à Rome en décembre 1916. Aux Etats-Unis, il fut diffusé sous le titre The Warrior (Variety, 20 juillet 1917).

Ensuite Maciste s'embarqua pour une longue série d'aventures qui ne s'achèveront qu'en 1926 (Pagano tournera encore quelques films jusqu'en 1928, puis arrêtera de tourner pour des raisons de santé - ou à cause de l'avènement du parlant (?)). Rien qu'en 1918, on le vit successivement médium ou somnambule (Maciste medium), athlète affrontant des statues animées et autres vampires (Maciste atleta) ou détective (Maciste polizioto). En janvier 1919, ces trois épisodes ajoutés au Maciste de 1915 furent diffusés aux Etats-Unis par Harry Raver comme un serial en 12 épisodes intitulé The Liberator (ou Maciste in The Liberator), Bartolomeo étant rebaptisé Ernest Pagano et le scénario attribué à une certaine Agnes Fletcher Bain (!) (Variety, 29 novembre 1918).

grav

Débarqué sur une plage de la Tripolitaine, un moderne fusilier-marin italien exhume les restes d'un légionnaire romain tombé là. Tirant le glaive de son fourreau antique, il s'apprête à en continuer l'œuvre civilisatrice.
(Document extrait de Pierre Milza & Marianne Benteli, "Le fascisme au XXe s.", Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, éditions Richelieu, 1973.)

 

Le mythe de l'Empire romain dans le cinéma italien d'avant 1940

Quoique sortie militairement victorieuse de la Grande Guerre, l'Italie n'avait trouvé dans la paix revenue que l'effondrement économique. Ce fut alors la montée du fascisme. Tout naturellement, celui-ci trouva dans l'Antiquité romaine des exemples à proposer à l'exaltation du sentiment national... et impérial. Après l'annexion de la Libye et des îles grecques du Dodécannèse (1912), les campagnes en Abyssinie (1937) et l'invasion de l'Albanie (1939), les prétentions de Mussolini à la veille de la Seconde Guerre mondiale ne consistaient rien moins qu'en la revendication de tous les grands ports et îles de la Mare Nostrum : la Corse, Nice, la Tunisie, Chypre, la Croatie, la Grèce tout entière - et au-delà de ce que furent les limites de l'Empire de Rome : Djibouti, Aden, le Soudan, la Somalie.

Mussolini avait accédé au pouvoir en 1922. Très vite, il comprit l'impact du cinéma sur les foules. Le cinéma italien des années '10 s'était illustré par l'évocation des gloires de la République (Jules César et Brutus, tous deux de Guazzoni, et bien sûr Cabiria) ou du christianisme (Quo Vadis, 1912), tandis que celui des années '20 s'était efforcé de faire oublier l'hécatombe de la Grande Guerre par des sujets plus légers ou exotiques comme l'évocation des impériales turpitudes (Messaline, 1923; Les derniers jours de Pompéi, 1926). Comprenant, donc, les possibilités de propagande du cinéma, Mussolini créa en 1935 le Centro Sperimentale di Cinematografia qui deviendra plus tard Cinecittà. En 1937, on postsynchronisera dans cette dernière Scipion l'Africain (6) (Carmine Gallone, 1937), film programmé pour soutenir l'action militaire de l'Italie en Afrique et qui sortira sur les écrans pour le premier anniversaire de la prise d'Addis-Abeba. Mais, outre ce film et La Couronne de Fer (7) (Alessandro Blasetti, 1941) - soit deux films épiques(8) en quelque vingt ans de régime -, le cinéma fasciste ne produisit guère que des "bluettes", des histoires sentimentales, quelques films patriotiques ou anticommunistes sur les guerres d'Espagne ou d'Afrique aussi, et... des bandes d'actualités. Mais, contrairement à ce que l'on a souvent affirmé, le cinéma fasciste italien ne cultiva nullement le genre "romano-mammouth" puisqu'il bénéficiait des productions réalisées avant l'instauration du régime et de "l'ordre nouveau"(9), ou durant les premières années de son avènement - ce même si elles n'allaient pas toujours dans le sens désiré, au moins entretenaient-elles l'imaginaire de la romanité

cabiria

"Cabiria" (Pietro Fosco, alias Giovanni Pastrone, 1913).
La première apparition de Maciste à l'écran


3.1. Cabiria, 1913

C'est à la veille de la Grande Guerre qu'était sorti en Italie Cabiria de Giovanni Pastrone, qui l'avait réalisé sous le pseudonyme de Piero Fosco. Engagé par la Société turinoise "Carlo Rossi" - qui devait devenir "L'Itala" aux environs de 1907 -, devenu son président en 1908, l'ingénieur G. Pastrone n'était qu'occasionnellement metteur en scène. C'est au début de 1913 qu'il avait pensé à un film intitulé Le roman des flammes, qui se situerait au temps des Guerres puniques. Quelques 20.000 m de pellicule furent impressionnés, et seulement 4.500 m conservés lors du montage. D'une durée originale de 4 heures (10), le film avait coûté 1.250.000 lires. Cette vaste fresque - nous l'avons dit - retraçait la Deuxième Guerre punique, montrait Hannibal franchissant les Alpes avec ses éléphants (-218), Archimède défendant Syracuse avec ses miroirs ardents (-212), l'épisode dramatique de Masinissa et Sophonisbé, le siège de Cirta (-203) et s'achevait avec la victoire de Scipion l'Africain à Zama (automne -202). Seize années de guerre condensées en une narration serrée. Sur cette vaste toile de fond se surimpressionnait une histoire d'amour qui n'était pas sans faire songer au roman d'Emilio Salgari (11), Carthage en Flammes (1908). Cabiria, jeune grecque de Catane en Sicile rescapée d'une éruption de l'Etna, était enlevée par des pirates cathaginois et, grâce à l'intervention de Fulvius Axilla (un jeune patricien romain espion de Rome à Carthage), échappait de fort peu d'être sacrifiée à Moloch. Au cours de ces aventures mouvementées, le rôle de Maciste, l'esclave noir d'Axilla, était déterminant. Après bien des péripéties qui les séparaient momentanément (Maciste restait captif à Carthage plusieurs années, condamné à tourner une meule), les trois héros pouvaient enfin se réunir : Cabiria épousait Fulvius et retrouvait ses parents, qui n'étaient pas morts dans la destruction de Catane. A certains égards, ce film n'était qu'une démarque de Quo Vadis ? (Enrico Guazzoni, 1912), Maciste tenant un rôle de géant protecteur de l'héroïne promise au sacrifice suprême, ce qui le rendait assez semblable à Ursus (12).

Son scénario terminé, Pastrone s'était mis en rapport avec Gabrielle d'Annunzio, alors réfugié à Paris, afin de le lui soumettre, de lui demander de le parfaire et de le signer. Poète et dramaturge, mais aussi nationaliste fervent et héros d'aviation à 53 ans, G. d'Annunzio (l'homme qui en 1919 à la tête des Arditi - ses partisans qu'il avait organisés en corps franc - reconquerra Fiume pour la rendre à la couronne italienne) était harcelé par ses créanciers.
Dans des déclarations faites en octobre 1949, Pastrone raconte que d'Annunzio se contenta de signer chacune des 30 pages du scénario, sans les relire, ce qui ne devait pas l'empêcher d'en revendiquer la paternité. "D'Annunzio m'accueillit - raconte Pastrone - et daigna m'écouter. Il me dit : « Il est écrit dans le Livre de Job : Le nombre des imbéciles est incommensurable. Mais de toute évidence nous n'appartenons pas à cette catégorie, ni vous, ni moi. Combien me donnez-vous pour signer votre film ? » Nous avons discuté. Je lui ai donné 50.000 francs. Je devais lui en donner autant par la suite pour qu'il me laisse tranquille."
Moyennant une copieuse rétribution, donc, Gabriele d'Annunzio, avait accepté de signer de son nom le scénario de Pastrone. "De quoi acheter de la viande rouge pour mes chiens", susurrera-t-il après coup, ce qui ne l'avait point empêché de déclarer à l'époque au Corriere della Serra : "Une firme turinoise, dirigée par un homme cultivé et énergique, doué d'un extraordinaire instinct plastique, prépare un essai d'art populaire d'après un sujet inédit que je lui ai fourni."

Quoi qu'il en fut, il semble que les noms des héros furent inventés par d'Annunzio : Cabiria, qui voulait dire "Celle-qui-est-née-du-feu" (13), Maciste, etc. et que le poète rédigea des intertitres du film (14).

Film capital de l'histoire du cinéma, Cabiria fut un authentique chef d'œuvre et son succès partout considérable. Pastrone innova constamment durant le tournage de cette superproduction qui, pour reprendre l'expression des historiens du cinéma, "consacra la conquête de l'espace par le cinéma", en imposant définitivement le décor construit et en bannissant les trompe-l'œil, afin que la profondeur - la troisième dimension - fut perceptible par le spectateur. Et il fit breveter un nouveau dispositif dont il a été l'inventeur : le carello, mieux connu aujourd'hui sous le nom de travelling ! Il usa systématiquement de la lumière artificielle des réflecteurs pour créer des effets et non pas tant pour suppléer à la lumière solaire.

"Cabiria fut l'apogée du cinéma italien à grand spectacle et son influence sur D.W. Griffith évidente. Il semble établi que le metteur en scène américain (Intolérance, 1916-1919) fit l'acquisition d'une copie du film de Pastrone pour en étudier la technique". (15)


3.2. L'esclave nègre

"A l'origine, donc, Maciste n'était que l'un des personnages secondaires de cette histoire mélodramatique, grandiloquente et "antique" : celui de l'esclave noir du patricien Fulvio Axilla, un esclave d'une force herculéenne et d'un dévouement absolu à la famille de son maître", écrit Roger Boussinot. L'interprète de Maciste, un débardeur génois passé au cirage pour la circonstance, répondait au nom de Bartolomeo Pagano. Il avait été choisi par Pastrone parmi quarante candidats. On attribue à Vincenzo Leone (père de Sergio Leone) d'avoir été le "talent-scout" qui le remarqua.

"Il se trouve que le succès mondial de Cabiria fut aussi celui de Maciste : le personnage avait frappé l'imagination populaire (à tel point qu'une certaine jalousie envers l'ancien docker anima les autres vedettes du film). C'est que Maciste incarnait à la fois la force brute et le courage, la rébellion généreuse et le dévouement, protecteur des faibles et des opprimés, tout en étant un esclave. Maciste ne pouvait que plaire à un peuple auquel était ainsi offert une sorte de symbole hugolien de lui-même. Evidemment toutes ces vertus étaient celles d'un esclave auquel ses inventeurs ne refusaient qu'une certaine intelligence, et qu'une possibilité : celle de remettre en cause sa condition d'esclave. Maciste n'est pas Spartacus". (16)

maciste roi dolomites

"Le Géant des Dolomites" / "Maciste der Held der Berge"
("Il Gigante delle Dolomiti", Guido Brignone, 1926)

 

3.3. Bartolomeo Pagano - Maciste

Né à San Ilario Ligure, près de Nervi (Gênes), le 27 septembre 1878 et y décédé le 24 juin 1947 - marié à Camilla Balduzzi, pourrait-on lire sur sa fiche d'état civil. Bartolomeo Pagano travaillait comme débardeur ("camallo") au port de Gênes pour le compte de la fameuse "Compagnia dei Caravana" quand, à l'instigation de l'organisateur du mouvement portuaire, Gino Murialdi, il se présenta au concours lancé en 1913 par le réalisateur Giovanni Pastrone de l'Itala Film de Turin qui, depuis un certain temps recherchait un homme capable d'incarner l'impressionnant Maciste, l'esclave de couleur du patricien romain Fulvius Axilla dans une superproduction en cours de réalisation : Cabiria. Bartolomeo Pagano, qui avait déjà servi comme modèle à des sculpteurs génois, l'emporta sur quarante autres concurrents à la stature herculéenne. Avec une paie journalière de 20 lires, il commença les premières prises de vue du film. Le succès fut considérable : le film s'imposa par sa grandeur, d'insolites effets artistiques et, comme dit plus haut, certaines trouvailles techniques. La figure de l'esclave de couleur Maciste, attirant la sympathie du public, l'emporta sur celles des autres personnages historiques ou imaginaires du film; sa prestation fut un véritable événement. Cette si fulgurante popularité amena l'Itala à étudier une série de films basés sur le personnage de Maciste, mais moderne.

Un premier Maciste sortit en 1915, puis on retrouva notre héros musclé dans un film patriotique, Maciste Alpino (1916). Maciste y était enrôlé dans la "Guerre du droit", sous l'uniforme gris-vert des chasseurs alpins. L'intrigue était infantile, et les effets exagérés et fanfarons, mais le gigantesque ligure consolida son "mythe" d'idole. "D'esclave noir [Maciste était devenu] un soldat italien blanc. Cette mutation fut, elle aussi, symbolique, mais le symbole (d'ailleurs involontaire ou parfaitement cynique) passa inaperçu dans le délire chauvin et belliciste de l'époque. Le Maciste « alpin », fut d'ailleurs suivi d'un Maciste « bersaglier » la même année...", écrira encore R. Boussinot (17).

Ensuite, l'Itala Film, passée sous l'autorité de nouveaux propriétaires, mit en chantier un Maciste médium et un Maciste athlète. La guerre terminée, la société s'incorpora à l'UCI, et Pagano interpréta successivement Maciste amoureux, Maciste sauvé des eaux et, enfin, un Maciste en vacances. Maciste amoureux (1919) reprenait l'argument du premier Maciste : une admiratrice, fille de l'industriel dans la villa duquel Maciste tournait un film, priait le bon géant de démasquer les saboteurs qui cherchaient à ruiner son père. L'affaire terminée, Maciste s'apercevait que la jeune fille avait un autre homme dans sa vie et se retirait sur la pointe des pieds. Dans la Trilogie de Maciste (Maciste contre la Mort - Le voyage de Maciste - Le Testament de Maciste) (1920) Maciste démasquait la félonie du Premier Ministre de la Livonie, qui voulait en détrôner le roi et contraindre à l'épouser sa fille, la princesse Luisa : ce scénario est typique des péplums des '60, sauf le contexte qui n'est pas une civilisation antique révolue. Dans Maciste sauvé des eaux (1920) Maciste réchappait au naufrage d'un paquebot au large de la Sardaigne et, sur un îlot perdu, organisait la survie de ses compagnons. (Difficile de ne pas rapprocher ce sujet de celui de L'Admirable Crichton (Male and Female, C.B. DeMille, 1919), tiré de la comédie de sir James Barrie, porté à l'écran l'année précédente.) Dans Maciste en vacances (1921), enfin, il s'initiait aux joies de l'automobile et rencontrait une jeune américaine... tout un programme !

Fin 1920, la crise qui avait frappé l'industrie cinématographique italienne se dirigeait vers sa phase critique. Pagano quitta Turin et se retira dans sa petite ville où il s'était acheté une résidence sur la colline de S. Ilario - baptisée, naturellement, "Villa Maciste". Mais tout de suite contacté par la "Jacob Karol" de Berlin, qui lui proposait un contrat avantageux, il reprit ses activités cinématographiques pour sortir, pour la première fois, du territoire italien. Son nom et sa puissante image envahirent les murs des villes allemandes et ses films - notamment Maciste und die chinesische Truhe, de Carl Boese (1923) - furent reconnus par la publicité et la critique comme des œuvres monumentales. Bartolomeo Pagano tourna en Allemagne quatre "Maciste" : Maciste et la Javanaise, Maciste Prince d'un Jour / Maciste et la fille du Roi de l'Argent, Maciste et le prisonnier 51 et le précité Maciste et le coffre chinois (pour plus de précisions : voir filmo). Dans Maciste et la Javanaise (1922) notre héros intervenait en faveur de Frédéric de Vry, persécuté par une secte javanaise qui avait enlevé son fils. En fait, la dirigeante de cette "secte", Amitabha, était la mère répudiée du petit Jean dont le père avait définitivement quitté l'Indonésie pour réintégrer les Pays-Bas. Le bon géant réconciliait le couple. Maciste et le prisonnier 51 (1922) voyait notre héros justicier innocenter son ami Guy Russel, le malheureux fiancé de Lilian, injustement condamné au bagne par le faux témoignage de son cousin Darius. Une scène spectaculaire montrait Maciste repoussant les deux wagons qui allaient le broyer ! Happy end : Guy retrouvait Lilian et Maciste Fanny !

Cette "période allemande" dura à peu près trois ans (1922-1924), puis Stefano Pittaluga, reprenant les studios de la Fert, récupéra Maciste pour une nouvelle série de films. Pagano, d'une certaine manière, se renouvela, non pas fondamentalement en sa qualité d'acteur, mais par des scénarios d'un nouveau genre, dans des mises en scène plus soignées.
Il conserva néanmoins son profil caractéristique de héros populaire, fort et généreux, mais ramena ses exploits musculaires dans des limites plus raisonnables. Quelquefois encore, il se laissa déborder par son image de marque - ses exploits dans Maciste aux Enfers, par exemple ! -, dans cette nouvelle série de films produite par Pittaluga-Fert de 1924 à 1928 (date à laquelle il termina sa brillante carrière avec Judith et Holopherne) et qui comportait six "Maciste" : Maciste et le neveu d'Amérique, Maciste Empereur, Maciste contre le Cheik, Maciste aux Enfers, Le Géant des Dolomites, Maciste dans la cage aux lions, et trois "non-Maciste" : Le postillon du Mont Cenis, Les derniers Tsars et Judith et Holopherne.
Avec Maciste et le neveu d'Amérique (1924), dont les extérieurs sont tournés aux Etats-Unis, nous retrouvons Maciste en un homme d'affaire, magnat de l'import-export. Celui-ci désire arranger un mariage entre sa fille Liliana et son neveu de New-York - mais l'amour en disposera autrement. Dans Maciste Empereur (1924), le bon géant est chargé par Otis, prince héritier de la Sirdanie élevé à l'étranger, de monter sur le trône à sa place afin de démasquer le cruel régent Stanos qui veut sa mort. Finalement Otis consent à monter sur le trône à condition de pouvoir épouser la roturière qu'il aime... Avec Maciste contre le Cheik (1926), nous retrouvons notre héros marin, tentant de protéger une orpheline qui finalement est vendue au harem du cruel cheik Abd-el-Kar. C'est ensuite Maciste aux Enfers (1926), où l'on voit le bon géant descendre aux Enfers pour défendre l'honneur d'une fille-mère Graziella, enceinte des œuvres d'un jeune noble, mais dont Maciste est secrètement épris. Il y demeurera de longues années prisonnier de Luciférine d'abord, de sa mère Proserpine ensuite mais aura la joie de voir s'épouser le couple illégitime. Maciste dans la cage aux lions (1926) se déroule dans le milieu forain. Enfin Le Géant des Dolomites (1927) voit, dans un décor hivernal, le guide de montagne Maciste intervenir dans les intrigues d'espions dont l'un, Müller, avait sept ans auparavant séduit et abandonné sa sœur. On ne plaisante pas avec ces choses-là !

Dans ses trois derniers films, Bartolomeo Pagano abandonna le personnage de Maciste, ce qui ne voulait pas dire grand chose tant le personnage lui collait à la peau. Adaptation du roman de Jean Bouchardy Jean le Cocher paru en 1852, Le postillon du Mont Cenis (1927) se passe au début du XIXe s. Jean-Claude Thibaut vit dans les Alpes avec son épouse Genoveffa. Dénoncé par un rival pour avoir fait passer un courrier destiné à Napoléon, il est jeté en prison. Sa femme se retire chez les nonnes puis, le croyant mort, épouse le traître. Un beau jour, le postillon qui s'est couvert de gloire aux côtés de l'Empereur, revient chez lui et se venge. Dans Les derniers Tsars / Les Exilés / Les Briseurs de Chaînes, B. Pagano incarne le cosaque Vassili Lobov, qui jusque dans l'exil en Sibérie, protège le fils naturel du Tsar Alexandre, Serge Pavlov. La plupart des annonces de ces films font état du nom de Maciste, qui a définitivement gommé celui de l'acteur Pagano. Judith et Holopherne / La Bataille des Géants (1928) sort en Belgique sous le titre Les Amours de Judith (Le Triomphe de Maciste). Le sous-titre est éloquent; en France, le roman-ciné qui en est tiré s'intitule tout simplement Maciste l'Indomptable. B. Pagano y tient le double rôle du général assyrien Holopherne, dans les scènes antiques, et de l'ingénieur Jean Moreno chargé de la construction d'un barrage qui contrarie les intérêts d'un puissant syndicat. Son prédécesseur ayant perdu la vie au cours d'un sabotage, le financier Peters fait croire à sa veuve, Judith Howers, que Jean Moreno est responsable de l'assassinat de l'homme qu'elle aimait. Telle son homonyme Judith de Béthulie, la jeune femme va séduire Moreno dans le but de l'exécuter une fois à sa merci. Mais, plus heureux que le général assyrien dont la Bible a conté la fatale mésaventure, Moreno réussira à se libérer de ses liens, à organiser l'évacuation du village inondé et à démasquer le traître.

Avec l'avènement du cinéma parlant, "Maciste" Pagano abandonna le cinéma après Les Derniers Tsars (B. Negroni, 1927) (dans ses trois derniers films, également signés "Maciste", Pagano, le "Guitry du muscle", comme l'avait surnommé Delluc, n'incarnait plus le héros d'annunzien). Les mauvaises langues attribueront cette désertion à son absence de talent; d'autres à des problèmes de santé. Il était en effet affligé d'une forme assez grave de diabète. Quoiqu'il en soit, on le retrouvera une ultime fois dans un film américain d'Howard Hawks, Seuls les anges ont des ailes (Only Angels Have Wings, 1939), vieilli, métamorphosé. Il n'y apparaît guère que dans deux séquences, grattant de la guitare en poussant la chansonnette. On nous assure que, lorsque le film sortit en France (mi-mai 1939, juste avant la guerre), "Maciste" fut hué à cause de sa ressemblance avec le Duce.

maciste indomptable

"Maciste l'Indomptable"
("Giuditta e Oloferne, Baldassare Negroni, 1928)

"Maciste ne fut jamais un acteur dans le sens commun du terme, écrira Camillo Bruto Bonzi, il fut plutôt la personnification vivante d'un héros de roman. Mais quelle vigueur, quel sens artistique en lui faits de simplicité humaine; il était instinctivement, et jusqu'au bout, primitif; mais pour donner sa popularité et la conserver, concourut surtout la beauté plastique de sa figure, et le sourire sympathique qui illuminait son visage et brillait dans son regard. Il était un athlète de lignes harmonieuses et sculpturales, qui lui conféraient un aspect de noblesse, d'élégance et de pondération. Il n'y avait en lui rien de disgracieux ou de vulgaire, comme cela se rencontrait souvent chez les acteurs « colossaux », où prédominent la masse de chair et la force brutale. Tous ceux qui imitèrent ses gestes ne réussirent jamais à le surpasser. De fait, sur l'écran, il sera le seul à durer. Il est important de le reconnaître : Maciste fut unique en son genre, et on ne saurait lui substituer autre chose.
Il fut le prototype, le chef de file de toute une série d'acteurs et de films : tous les autres - y compris les meilleurs - trouvèrent en lui l'occasion de l'imiter.
(18)

"Dans le cinéma mondial - constatera Roberto Chiti -, il n'y a qu'un seul type d'aventurier qui ait su l'égaler : c'est Douglas Fairbanks sr. La prestation de Pagano sera exemplaire pour l'épique et le climat. Son personnage, non pas emphatique mais essentiel, se distingue nettement de la voie suivie par certains acteurs de notre cinéma muet. Et même dans la vie privée, il sut rester un homme simple que ne rendait pas orgueilleux le succès et la popularité."

maciste, schrik bandieten

Une collection de "dime-novels" fut consacrée à "Maciste la Terreur des Bandits" dans les années '20, âge d'or du roman populaire : qui ne se souvient d'Harry Dickson "Le Sherlock Holmes américain" ?
("Maciste de Schrik der Bandieten" - qui fut le titre de diffusion aux Pays-Bas du premier "Maciste" (Pastrone et Denizot, 1915) tourné dans la foulée de "Cabiria". Fascicule 1er : "De Wraak der Zwarte Hand" ["La Vengeance de la Main Noire"], Amsterdam, De Amstel éd., s.d.)

 


3.4. Mussolini

Benito Mussolini, le "Dux", l'homme qui rêvait de reconstituer l'Empire romain, aimait cultiver sa ressemblance physique avec l'acteur le plus populaire d'Italie. Si bien que "Maciste" devint, aux yeux du public français, en quelque sorte son "double", le symbole du régime fasciste.

"Lorsque fin octobre 1922 Mussolini était arrivé en wagon-lit pour répondre à l'appel du roi Victor-Emmanuel et se voir nommer président du Conseil - écrit Georges Sadoul -, la marche sur Rome, cette révolution en sleeping-car, était accomplie. Un petit homme gras, la mâchoire en avant, apparut aux actualités comme le successeur de Maciste tandis que le fascisme se referma sur le cinéma italien comme le couvercle d'une tombe. (19)"

L'habileté suprême du fascisme avait été de ne pas tomber dans le piège du cinéma de propagande (à une ou deux exceptions près, comme Scipion l'Africain) mais de privilégier des films délassants, sans contenu philosophico-social. La propagande étant assénée, elle, dans les bandes d'actualités projetées conjointement (20). Déçu par son Scipion cinématographique - sur lequel avait planché son propre fils, Vittorio, qui pour sa réalisation avait fait un voyage d'étude à Hollywood -, le conquérant de l'Ethiopie décidera d'être son propre interprète... dans les bandes d'actualités. Torse nu et moissonnant armé d'une faux, ainsi apparut le Duce dans les actualités Movietone (ce qui n'est pas sans faire songer à Maciste tournant la meule dans les minoterie de Carthage).

"Ayant pris le pouvoir, Mussolini - remarque Carlo Piazza - va tenter d'imposer aux Italiens une nouvelle philosophie de la vie aux antipodes de celles prônée par la vieille et paresseuse démocratie fin de siècle qu'il a supplanté. C'est-à-dire, entre autres choses, le culte de la jeunesse et de la beauté physique. Tous les Italiens sont obligés de fréquenter la palestre au moins une fois par semaine. Son objectif est d'effacer l'image de l'Italien maccheroni e mandolino, pour restaurer le Romain viril de l'époque des Scipion et des César. L'Italien ne peut plus se permettre de manger des spaghetti ou d'être las. "Giovinezza, giovinezza primavera di bellezza", dit la chanson. Il faut être musclé, jeune et volontaire. Et le Duce doit donner l'exemple : voilà pourquoi de temps en temps il se promène torse nu. Mussolini, homme d'extraction prolétaire, connaissait très bien ses compatriotes. Toujours prêt à critiquer, l'Italien est méfiant mais passionnel, donc il faut toujours le rassurer et l'enflammer pour obtenir sa confiance. Le Duce, conscient du matériel humain à sa disposition, réalisa cette politique en harcelant ses compatriotes par une infinité d'exemples qu'il leur proposait d'imiter. (21)"
Ce culte de la forme physique exalté par le fascisme allait, par amalgame, connoter Maciste au cinéma jusque dans les années '60. Ainsi, 35 ans après, Gian Piero Brunetta jugera Maciste en Enfer (1926) : "Le héros est un homme d'ordre et sa plus grande préoccupation est d'éliminer tout motif de tension sociale : il est donc tout à fait naturel qu'il décide d'emprisonner pour l'éternité le provocateur Barbariccia et de soutenir le statu quo et le pouvoir absolu de Pluton sur les forces infernales comme sur son harem privé, pulluant de mauvaises Proserpine qui se consacrent précisément à la répression des besoins de la chair. (22)"

cinema muscle

Monica DALL'ASTA, "Un cinéma musclé. Le surhomme dans le cinéma muet italien (1913-1926)", Crisnée [Liège], Editions Yellow Now, coll. "Banlieues", 1992.
Traduction par Franco Arnò & Charles Tatum jr. du condensé d'une thèse d'Etat (Univ. Bologne) consacrée au cinéma des "forzuto" ou "cinema acrobatico" - l'aïeul du "muscle opera". En couverture : le lutteur Giovanni Raicevich qui fut, pour la Lombardo (Naples), le héros musclé d'une série de films concurrente des "Maciste" de l'Itala Film (Turin).

 

Suite…

 


 

NOTES :

(1) Ed. Ananké/Claude Lefrancq, 1999. - Retour texte

(2) Belle revanche à son éviction de Tunisie par la France. En 1868, une commission mixte franco-italienne s'était emparée de la gestion financière de la Tunisie, mais en 1878 la France s'en était également arrogé la politique étrangère (traité du Bardo, 12 mai 1881) avant qu'elle ne devienne purement et simplement un protectorat français (1883). - Retour texte

(3) Née d'un litige commercial, cette Guerre italo-turque qui donna en outre à l'Italie les îles du Dodécannèse, avait également inspiré à Mario Caserini un diptyque sur le siège de Rhodes, héroïquement défendue en 1480 par les chevaliers italiens de Saint-Jean : Les Chevaliers de Rhodes et Infamie arabe (1912). - Retour texte

(4) Variety, 20 août 1915, l'intitule tout simplement Maciste. - Retour texte

(5) V. MARTINELLI, in M. Dall'ASTA, Un cinéma musclé, Yellow Now, 1992, pp. 220-221. - Retour texte

(6) Contrairement à la légende - raccourci facile - Scipion l'Africain ne fut pas réalisé à Cinecittà, inaugurée le 28 avril 1937. Le tournage eut lieu du 10 août 1936 au 29 mars 1937 dans les studios de la Cines [Rome] et de la Titanus [la Farnesina] et les extérieurs à Saubaudia, dans les Marais Pontins asséchés [bataille de Zama]. (Première projection [privée] devant le Duce au ministère de la Culture populaire : 4 août 1937). - Retour texte

(7) En laquelle on a voulu voir une réplique italienne aux Niebelungen de Fritz Lang et une sorte de commémoration du pacte germano-italien. - Retour texte

(8) Le cinéma fasciste a bien sûr produit d'autres films épiques comme Les Condottieres et Jean de Bandes Noires, qui tous concernent le Moyen Age ou la Renaissance - de même que La Couronne de Fer d'ailleurs, mais cette dernière fut souvent citée comme l'archétype des péplums par les critiques parisiens des années '60.
Ce que nous voulons dire, c'est que Scipion l'Africain fut l'unique exploitation cinématographique de la romanité par un régime qui, du reste, n'hésita pas à sacrifier à ses projets urbanistiques la vieille Rome médiévale justement pour en mettre en valeur le patrimoine antique - ce, au demeurant, d'une manière archéologiquement fort discutable. - Retour texte

(9) Revoir à ce sujet la mémorable séquence du bourgeois, bouche-bée, contemplant dans une salle des '30 - quelque part dans l'Italie profonde -, le triomphe des martyrs dans une arène impériale (Fellini Roma). - Retour texte

(10) De tout cela ne subsiste aujourd'hui qu'une sorte de "condensé" sonorisé et présenté dans les premières années du cinéma parlant.
Cf. Maria Adriana PROLO, Giovanni Pastrone - Cabiria. Visione storica del III secolo a. C. - Didascalie di Gabriele D'Annunzio, Turin, Museo Nazionale del Cinema, 1977; le film y est reconstitué en 519 photogrammes. - Retour texte

(11) Adapté au cinéma en 1959, par Carmine Gallone. Avec cette nuance de taille que Salgari avait adopté un point de vue pro-carthaginois et situait son action pendant la Troisième Guerre punique. - Retour texte

(12) L'archétype de "Maciste", Bruto Castellani - l'athlétique "Ursus" du Quo Vadis ? (1912) d'Enrico Guazzoni -, n'avait-il pas été vivement complimenté pour sa prestation cinématographique par le roi d'Angleterre lui-même ? - Retour texte

(13) Ayant échappé d'abord à l'Etna, puis à la fureur dévorante de Moloch. En fait - belle infidèle - le sens exact de "Cabiria" n'est pas "Née du feu" comme l'affirme le matériel publicitaire; ce nom fait allusion aux Cabeiroi, ces forgerons et génies du feu de la mythologie grecque, dont l'origine est incertaine (probablement pélasgique).
La comédie de Fellini, Les Nuits de Cabiria, rend hommage au nom de l'héroïne de Pastrone. - Retour texte

(14) Voir les fac-similés de sept feuillets de la didascalie de d'Annunzio, in A. PROLO, Pastrone - Cabiria, op. cit., pp. 21-28. Dans la première version du scénario, celle de Pastrone, Fulvius Axilla se nommait "Plinio", et Maciste "Ercole" (Hercule). - Retour texte

(15) Extrait de la notice de presse du film d'Antonio Petrucci, Anthologie du cinéma muet italien (1896-1926). - Retour texte

(16) R. BOUSSINOT, L'encyclopédie du cinéma, t. 2 (I-Z), Bordas, 1980, 2 vols, s.v. Maciste. - Retour texte

(17) Inexact : "Maciste bersagliere" semble n'avoir été qu'un titre alternatif pour "Maciste alpino" (N.d.M.E.). - Retour texte

(18) C.B. BONZI, "Maciste il gigante buono", Cine-Teatro, n° 17-18 & 19-20, oct. et nov. 1947 - cité par Roberto CHITI, s.v. "Pagano, B.", in Filmlexicon degli autori e delle opere, Rome, ed. di Bianco e Nero, 1958-59. Article auquel les paragraphes qui précèdent doivent beaucoup. - Retour texte

(19) Georges Sadoul, cité par Freddy BUACHE, Le cinéma italien - 1945-1979, Lausanne, L'Age d'Homme, 1979, p. 10. - Retour texte

(20) D'une manière générale, on se reportera à Jean A. GILI, L'Italie de Mussolini et son cinéma, Henri Veyrier, 1985.
Sur l'exploitation du mythe de l'Empire romain par le fascisme, cf. (Collectif) Rome 1920-1945 - Le modèle fasciste, son Duce, sa mythologie, Editions Autrement, Série Mémoires, n° 7, avril 1991. - Retour texte

(21) Carlo PIAZZA, in "Maciste", Monster-bis, n° 28, s.d. (septembre 1983), p. 4. - Retour texte

(22) G.P. BRUNETTA, Cinema perduto, appunti di viaggo tra film e storia, Milan, Feltrinelli, 1981 - cité par J.A. GILI, L'Italie de Mussolini..., op. cit., p. 26. - Retour texte