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Die Hermannsschlacht
(La bataille d'Arminius)
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Arminius en BD. Gagnez un album
des Aigles de
Rome (Enrico Marini) en participant au concours. |
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ENCYCLOPÉDIE
1. Les Romains en Germanie
Jules César avait établi sur le Rhin la frontière
de l'Empire. Le Rhin, qu'au nord des Balkans prolongeait le cours
du Danube, constituait un rempart naturel contre le barbaricum.
Entre les sources des deux fleuves, un large triangle de territoires
- les Champs Décumates - s'enfonçait comme un coin
dans l'Empire romain, mobilisant de part et d'autre de nombreuses
légions pour en garder les frontières. Pour réduire
cette poche, la seule solution était de l'occuper et de
reporter la frontière plus loin, sur un autre fleuve. Au-delà
du Rhin, trois grands fleuves parallèles traversaient ce
qu'on n'appelait pas encore l'Allemagne, pour se déverser
dans la mer du Nord, entre la Hollande et la péninsule
danoise : l'abord l'Ems (Amafuis), ensuite la Weser (Visurgis),
enfin l'Elbe (Suebi ou Albis). La frontière
idéale aurait été l'Elbe, le plus long de
trois fleuves, celui qui - traversant les territoires des Suèves,
lesquels à l'époque n'habitaient pas encore la Souabe
(1)
- s'approchait le plus du Danube.
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Les axes de pénétration des
Romains en Germanie (Source : Antikefan.de) |
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En 16 av. n.E., l'empereur Auguste
confia à Agrippa d'abord, puis à son fils adoptif
Drusus I le
soin de pacifier la Germania Magna ou Germania Libera
et d'ainsi réduire la longueur du limes. Ce Drusus
Claudius Nero (38-9 av. n.E.) était le frère cadet
de Tiberius Claudius Nero (le futur Tibère). Leur mère,
Livia, était enceinte du second lorsqu'elle épousa
Auguste, qui l'adopta - ce qu'il refusa à l'aîné,
dont il détestait le caractère fermé. Drusus
était un brillant général, qui volait de
victoires en victoires. Ses légions envahirent la vaste
plaine marécageuse du nord de l'Allemagne par la vallée
de la Lippe, affluent du Rhin, ainsi que - grâce à
la flotte - par l'estuaire des fleuves de la mer du Nord.
Entre -12 et -9, les légions de Drusus atteignirent l'Ems
(Münster), puis la Weser (Minden) soumettant les tribus les
unes après les autres - Sicambres, Bructères, Marses
- et allèrent jusqu'à l'Elbe. Là, sur son
flanc, retranchée derrière une boucle de la Weser,
se tenait la puissante nation des Chérusques, dont le roi
Ségeste néanmoins se soumit et devint le loyal allié
de Rome. Drusus conquit ainsi la quasi totalité de la plaine
du Nord, limitée par la Lippe au S. et la Weser à
l'E.
Pourtant, la brillante
conquête de Drusus ne put être parachevée,
le grand général étant décédé
d'une chute de cheval alors qu'il regagnait sa base (-9). Rappelé
d'urgence de Pannonie où il était en train de subjuguer
des hordes hostiles qui menaçaient directement l'Italie,
son frère Tibère (2)
établit un statu quo précaire.
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2. Arminius (18 av. n.E. - 19 de n.E.)
2.1. Le personnage historique
Trente années passèrent. La Germanie était
pacifiée, mais la guerre faisait toujours rage en Pannonie,
où était retourné Tibère. Parmi les
auxiliaires combattant sous ses ordres, il y avait un contingent
chérusque (3),
au sein duquel se distinguait un jeune prince nommé Arminius
qui, vraisemblablement, le commandait. Pour ses éminents
services, il reçut la citoyenneté romaine et fut
admis dans l'ordre des chevaliers. Enfant, il avait probablement
été otage à Rome, où il avait reçu
une éducation romaine; Pierre Cosme (4)
suppute que son nom romain complet avait dû être C.
Julius Arminius, puisqu'il devait le droit de cité au Prince,
C. Julius Cæsar Octavianus - dont il hérita automatiquement
du nom gentilice -, et qu'il aurait combattu en Orient, d'où
son cognomen, avant d'aller en Pannonie. Point trop n'en
faut, le cognomen «Arminius» ne provient certainement
pas d'une hypothétique campagne en Arménie, mais
est tout simplement la forme latinisée de son nom germanique,
*Erminameraz (Hermann [5])
- lequel devient, comme toujours, un cognomen dans le cas
des barbares ayant obtenu la citoyenneté. Son nom fait
évidemment référence à l'Irminsûl
ou Irmenessûl, l'arbre
sacré d'Irmin ou Ermnaz (6)
sous lequel Kleist aimait à le montrer rendre la justice
(Hermann., Acte III), et que la soldatesque romaine jeta
bas, ce dont il exigera et obtiendra réparation (Acte III,
sc. 5). Le culte de l'Irmenessûl - axis mundi analogue
au frêne Yggdrasill de la tradition scandinave - s'était
perpétué chez les Saxons païens du Moyen Age,
descendants des Chérusques, dont Charlemagne fit abattre
l'un d'eux, en 772. Selon Velleius Paterculus, Arminius avait
intégré l'état-major de Tibère, et
peut-être se trouvait-il encore avec lui lorsque le 3 août
+8 tomba la forteresse illyrienne d'Audetrium (Much, au-dessus
de Salone) et que fut capturé leur chef, Baton. Mais plus
probablement avait-il réintégré ses pénates
dès +7. En Illyrie-Pannonie, la guerre que l'on avait cru
finie continua néanmoins, les partisans de Baton ne déposant
pas tous les armes. Arminius devait semble-t-il avoir été
démobilisé sur ces entre-faites et, avec ses troupes,
être rentré chez lui pour, à l'automne de
l'an 9 de n.E., avoir rendez-vous avec l'Histoire. En tout cas,
il semblait entretenir les meilleurs rapports du monde avec le
propréteur Varus, récemment arrivé lui aussi...
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Arminius-Hermann tel
que l'a fixé la peinture du XIXe s. : 1) gravure
de Carl Mayer, Die Hermannschlacht, in BÖTTINGER,
Geschichte des deutschen Volkes und des deutschen Landes,
1836; 2) peinture anonyme Hermanngemalt, 1909;
3) Hermann der Cherusker, affiche originale allemande
du film de 1965, dont l'esthétique doit tout à
l'imagerie romantique... et rien du tout aux images mises
en boîte par le réalisateur F. Baldwyn
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Arminius, Hermann en allemand, Armand
en français, est le fils de Ségimer, frère
de Ségeste, le roi du peuple Chérusque. On peut
supposer que pendant ces six années passées au service
de Rome, tout en s'initiant aux tactiques du vainqueur, le fils
de Ségimer ruminait déjà quelque sombre projet
de vengeance. Et le fait que son oncle et roi Ségeste,
ami des Romains, lui ait refusé la main de sa fille Thusnelda
- qu'il aimait et dont il était aimé en retour -
n'arrangea certes pas les choses.
Entouré d'un escadron d'avocats, le nouveau gouverneur
romain, P. Quintilius Varus, prétendait régenter
le pays selon le droit romain, sans considération aucune
pour le droit coutumier des pauvres barbares germaniques. Constatant
que Varus écrasait ses compatriotes sous les taxes, Arminius
recruta secrètement une armée qu'il instruisit à
la romaine. De nombreux chefs voisins se rallièrent à
ses plans. Ayant persuadé à Varus de l'existence
d'un groupe de rebelles qu'il se faisait fort de lui livrer, il
attira le Romain et ses trois légions dans la forêt
de Teutoburgium, entourée de marécages, où
ils furent exterminés.
Pendant quelques années Arminius tint les Romains en échec.
Mais, entre 14 et 16, le vieux baroudeur d'empereur Tibère,
envoya contre lui son fils adoptif C.
Julius Cæsar Germanicus(7).
Germanicus commença par rallier à sa cause le beau-père
d'Arminius, Ségeste (8),
s'assurant ainsi de l'épouse enceinte du rebelle, qu'il
fit mettre sous bonne garde. Sur le terrain, les Romains remportèrent
plusieurs victoires. L'épisode de la bataille des «Longs-Ponts»
où, ayant bâti un camp de fortune pour ses quatre
légions, le légat Cæcina par une sortie soudaine
prit à revers ses assiégeants qu'il avait laissés
s'approcher de ses palissades, est un moment fort d'Il Massacro
della Foresta Nera (9)
inspiré de Tacite (TAC., An., I, 68). Finalement,
à Idistaviso (10),
les Romains infligèrent une semi-défaite à
Arminius en personne, anéantissant sa réputation
d'invincibilité (TAC., An., II, 16-17). En 17, Tibère
rappela Germanicus.
Arminius ne devait pas tarder à entrer en conflit avec
certains de ses alliés. Le roi des Chattes, Adgandestrius
offrit même aux Romains de l'empoisonner. Après avoir
lu sa lettre au Sénat, Tibère déclarera formellement
que Rome domptait ses ennemis avec le fer, non avec le poison.
Arminius était entré en compétition avec
Marbod, chef d'une puissante confédération de tribus
(Marcomans, Lugiers, Lombards, Semnones, Quades, Celtes boïens).
En 17, les Lombards et les Semnones rallièrent la fédération
chérusque. Mais celle-ci ne devait pas longtemps survivre
à la dislocation de celle des Marcomans. Inquiète
de la tyrannie d'Arminius, la noblesse se retourna contre son
prince. Arminius périt, poignardé ou empoisonné,
en 19 ou en 21. Il était âgé de trente-sept
ou trente-neuf ans.
2.2. Le Vercingétorix allemand
«... Nous ne trouvons pas de termes plus injurieux pour
insulter nos ennemis que celui de Romains (Welches); ce
seul mot désigne pour nous tout ce qui est ignoble, lâche,
sordide, obscène...», cite Léon Poliakov,
qui précise : «On peut ainsi observer qu'au début
du XXe s. encore, certains manuels scolaires allemands opposaient
Welschland à Deutschland, dans le sens de pays
étrangers (11).»
En Allemagne, traditionnellement, le personnage d'Arminius a servi
de support à la «Welchophobie» germanique,
notamment pendant les guerres napoléoniennes (Kleist, etc.)
- quand les Français étant assimilés aux
«immondes Romains» du «Welchland», concept
qui s'oppose à l'héroïque et noble peuple du
«Deutschland».
Au cur du territoire chérusque, à Detmold
où l'historiographie du XIXe s. situait la forêt
de Teutberg, les Allemands érigeront un monument à
la mémoire de Hermann barrant la route de l'Elbe. Composé
d'une colonne et d'une statue, l'Hermannsdenkmal
bâti sur les hauteurs de Grotenbirg est l'uvre de
J.E.
von Bandel. Avec sa base, il mesure vingt-six mètres
de haut et sa construction dura 37 ans. En effet, le projet de
monument était bien antérieur à la guerre
franco-prussienne, mais son inauguration, qui eu lieu en 1875,
arrivait à point nommé pour symboliser la victoire
du Kaiser germanique sur Napoléon III à Sedan.
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La peinture romantique
idéalise Arminius, avec son casque ailé
qui fait de lui un émule de Donner, le dieu de
la guerre. A gauche, Friedrich Tüshaus, Schlacht
zwischen Germanen und Römern am Rhein, 1876 (Westfälisches
Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte Münster).
A droite, anonyme, le retour d'Arminius victorieux, détail
- The Bettemann Archive, extrait de Terence PRITTIE, L'Allemagne.
Life autour du Monde, Time-Life (1961), éd.
fr. 1967. On trouvera d'autres représentations
d'Arminius sur le site de l'Université
d'Osnabrück
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De même qu'en France pour Alésia,
ou en Belgique pour la bataille de la Sabis ou l'identification
de l'Atuatuca, les spécialistes ne sont pas d'accord entre
eux quant à la localisation de la défaite de Varus.
Ce que l'on nomme actuellement le Teutoburger
Wald (entre la Weser et le Rhin) est en tout cas en opposition
formelle avec la solution retenue par le film de F. Baldi, qu'évoque
à la fois une carte où Arminius pointe son glaive
(une vallée entre le Rhin et le Danube) et le titre «...
la Foresta Nera». La Forêt-Noire, en effet, se
trouve en Bade-Wurtemberg.
On sait aujourd'hui que Varus fut vaincu en Basse-Saxe, à
Kalkriese (CLICK
et CLICK)
près d'Osnabrück (12),
c'est-à-dire entre le Teutoburgerwald et les Wiehengebirge,
où d'importants gisements d'armes et de monnaies romaines
de l'époque augustéenne ont été découverts
(CLICK
et CLICK).
(On visitera également, à propos de la localisation
de la bataille le site de Ralf-Rainer
Sass et celui de Wolfgang et Sina Schulenberg (Musée
et parc archéologique de Kalkriese), très beau
site sur les Germains et la vie des légionnaires.) |
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3. Marbod, roi des Marcomans
Marbod ou Marobaud (Maroboduus) était un prince
marcoman qui, dans sa jeunesse, fut otage à Rome comme
l'avait probablement été Arminius, lui aussi. Rentré
dans son pays, il fonda autour des Marcomans («Gens de la
frontière») une puissante fédération
de tribus comprenant les Lugiers et les Lombards de la basse vallée
de l'Elbe, les Semnones du Havel, les Quades du Danube, et les
Celtes boïens (Bohême).
En 6 de n.E., redoutant l'extension de sa puissance, Auguste
envoya contre eux Tibère. Mais sur ces entrefaites, une
révolte ayant éclaté en Pannonie et en Illyrie,
l'empereur romain se vit contraint à signer une trêve
avec Marbod pour pouvoir pallier au plus pressé.
La puissance de Marbod grandissant sans cesse, ce fut alors à
ses voisins occidentaux - la confédération chérusque
dirigée par Arminius - de prendre ombrage de son extension.
En 17, la guerre éclata. Après une première
bataille indécise, les Lombards et les Semnones passèrent
dans le camp d'Arminius. Refusant prudemment de nouvelles hostilités,
Marbod se retira en Bohême, chez ses alliés Boïens.
Il sollicita, d'abord vainement, puis avec succès, l'aide
de Tibère, lequel n'y consentit que par crainte d'Arminius.
Cependant ses sujets, excédés par sa dureté,
finirent par le chasser et Marbod dut chercher refuge chez les
Romains qui lui octroyèrent une pension et lui assignèrent
une résidence à Ravenne (en 19), où il mourra
en 41.
La pièce de Kleist suggère que c'est contre le
rebelle Marbod qu'Arminius orienta les Romains - lui-même
tombant sur leur arrière-garde avec les Chérusques.
L'examen du terrain montre qu'en fait de rebelles, c'est vers
le territoire des Bructères que marchaient les légions
de Varus lorsqu'elles tombèrent dans le traquenard. Selon
les historiens romains, Marbod n'a aucunement aidé Arminius
contre les légions de Varus; Tacite ne mentionne que trois
tribus coalisées, les Chérusques, les Bructères
et les Marses. Bien au contraire, Marbod combattra contre Arminius,
mais après la bataille de Teutberg. Chez Kleist au contraire,
Marbod est de connivence avec Arminius. Le film de 1995 suit ici
la version de Kleist. «Pour Kleist, Marbod représente
la maison de Habsbourg. Son idée est que l'Autriche (Marbod)
et la Prusse (Arminius) doivent se réunir pour vaincre
Napoléon, commente Stefan Mischer. Ce qui nous a
fasciné, c'est la discussion entre Grabbe et Kleist, qui
disputent leurs idées le long d'une promenade imaginaire
sur le champ de la bataille.
Un point concerne le rôle de Marbod. A la fin il apparaît
en chair et en os. Kleist triomphe. Grabbe perd sa peine à
vouloir chasser Marbod. Afin de calmer son collègue Kleist
invite Grabbe à boire un petit verre d'eau-de-vie !» |
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4. P. Quintilius Varus (46 av. n.E. (?) - 9
de n.E.)
(Velleius Paterculus
et Dion Cassius
nomment sa gens «Quintilius», les autres auteurs
écrivent «Quinctilius».)
«Quintilius Varus (CLICK,
CLICK
et CLICK)
descendait d'une famille plutôt illustre que noble,
note Velleius
Paterculus. C'était un homme naturellement doux,
de murs tranquilles, un peu lourd d'esprit comme de corps,
et plus accoutumé à la calme vie des camps qu'aux
fatigues de la guerre. Il était loin de mépriser
l'argent, comme peut en témoigner la Syrie qu'il eut sous
son autorité : elle était riche et lui pauvre quand
il arriva; à son départ elle était pauvre
et il était riche. Placé à la tête
des troupes qui se trouvaient en Germanie, il s'imagina que ces
barbares qui n'avaient d'humain que la voix et les membres, étaient
véritablement des hommes et que les lois pourraient adoucir
ceux que l'épée n'avait pu dompter. C'est avec de
tels desseins qu'il pénétra au cur de la Germanie.
Il s'y comporta comme s'il était parmi des gens qui goûtent
la douceur de la paix et passa le temps de la campagne d'été
à rendre la justice et à prononcer des arrêts
du haut de son tribunal.»
Varus avait épousé une nièce d'Auguste,
Claudia Pulchra, fille de Marcella II, elle-même fille de
C. Claudius Marcellus et d'Octavie, la sur d'Auguste. Autrement
dit, comme époux d'une petite-nièce d'Auguste, il
en était son petit-neveu par alliance.
Par alliance également, il était l'oncle de la fameuse
Messaline (Valeria Messalina); toutefois Messaline naquit quinze
ans après sa mort et ils ne se rencontrèrent jamais.
Quant au fils de Varus, il épousa une fille de Germanicus
qui était, lui, tout à la fois le neveu et le fils
adoptif de Tibère, ainsi que le petit-fils d'Auguste.
Consul en -13, Varus avait eu pour collègue Tib. Claudius
Nero, le futur empereur Tibère. On le retrouve ensuite
proconsul en Afrique en 7 et 6 av. n.E., comme en témoigne
une monnaie de la ville d'Achula à son effigie. Il fut
ensuite nommé gouverneur de Syrie. Les Juifs exigeaient
la destitution de leur roitelet, le tétrarque Archélaos.
Varus permit à cinquante d'entre-eux d'aller à Rome,
exposer leurs desiderata à Auguste. Il n'en dut
pas moins rétablir l'ordre manu militari, crucifiant
2.000 Juifs rebelles.
Rappelé à Rome en +7, il fut l'année suivante
nommé legatus Augusti pro prætor (propréteur)
de la province de Germanie. Moins de deux ans plus tard, ne sachant
- dans son arrogance naïve - distinguer ses amis de ses ennemis,
il tombait dans une embuscade et, suivant l'exemple de ses ancêtres,
se donnait la mort. Il devait avoir 55 ans. Trois légions,
six cohortes d'auxiliaires et trois ailes de cavalerie partagèrent
son tragique destin.
Le 17 octobre 1868, des soldats prussiens exhumèrent
à Hildesheim
un important mobilier ménager romain (vaisselle, vases,
calices, trépieds) d'or et, surtout, d'argent. Il se pourrait
que ce soit-là la vaisselle du fastueux propréteur,
prise de guerre d'Arminius, butin enterré là au
terme d'on ne sait quelles vicissitudes. Ceci n'étant toutefois
qu'une pure hypothèse de travail.
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Suite… |
NOTES :
(1) La Rétie (Rætia)
des Romains. - Retour texte
(2) Tibère guerroya au Tyrol
et dans les Grisons en -14, puis en Dalmatie et en Pannonie
de -11 à -9; en -8, Drusus décédé,
il finalisa la conquête de la Germanie. Nouvelle campagne
en Germanie en +4 et +5, puis retour en Pannonie et Dalmatie
de +6 à +9. Suite au désastre de Varus, Tibère
revient alors en Germanie de 9 à 12 pour contenir Arminius;
Germanicus l'y rejoint en 11. Monté sur le trône
d'Auguste pendant l'automne 14, il laisse les opérations
en Germanie entre les mains de Germanicus, qui doit d'abord
réprimer la mutinerie des légions. Traquant Arminius,
Germanicus va «casser» du Teuton jusqu'en 16, quand
Tibère le rappelle à Rome. - Retour
texte
(3) Probablement fourni à titre
de dommage de guerre après le soubresaut de la révolte
chérusque de +2. - Retour texte
(4) P. COSME, Auguste, Perrin,
2005, p. 252. - Retour texte
(5) Il nous faut mentionner ici une
autre hypothèse : ayant remarqué qu'autour du
vainqueur de Varus, tous les membres de son clan portaient des
noms commençant par la lettre «S» (Segimerus,
Segimundus, Segestes, Sesithacus), Otto Höfler a supputé
que son nom germanique aurait été «Siegfried».
Arminius aurait ainsi été l'archétype historique
païen du héros des Nibelungen, dont la saga christianisée
ne fut fixée par écrit qu'au XIIIe s. Siegfried,
le fils de Siegmund et de Sieglinde qui règnent sur Xanten,
est lié au site qui était le principal axe de
pénétration romain en Germanie; son combat victorieux
contre le dragon Fafner symboliserait sa retentissante victoire
sur les trois légions; et Arminius comme Siegfried finirent
assassinés par un de leurs proches (O. HÖFLER, «Siegfried,
Arminius und die Symbolik», in Festschift für
F.R. Schröder, Heidelberg, 1959 - cité par Helmut
BERNDT, Le message des Nibelungen, Robert Laffont, 1970,
p. 118).
Thèse aussi séduisante qu'aventureuse. Nous ne
croyons pas utile de vouloir identifier avec un personnage historique
de l'Antiquité celui qui, de toute évidence, est
une pure figure mythologique, issue du fond des âges.
- Retour texte
(6) Inhwa, Ermnaz et Istwaz sont des
hypostases du dieu du ciel et du soleil Tiwaz, le dieu terrible
à qui l'on offre des sacrifices humains. Tiwaz ou Tius
est adoré comme Ingwa «le Venu» (le
dieu du ciel Tius Ingwa visible et sa parèdre et épouse
invisible, la déesse Nerthus) par les Ingævones
(Ingwäonen), comme Irmin, «le Grand»,
«le Puissant» chez les Herminones (Erminonen),
et chez les Istævones (Istwäonen) est connu
comme Istwaz «le Flamboyant». - Retour
texte
(7) C. Julius Cæsar Germanicus,
frère de Claude [futur empereur] et père de Caligula.
Son cognomen Germanicus («Vainqueur des Germains»)
est un surnom qu'il tenait de son père Drusus I. - Retour
texte
(8) Arminius lui avait enlevé
sa fille de force. - Retour texte
(9) Dans le film, Cæcina a caché
dans les bois le gros de ses forces. Les Romains feignent de
défendre leur camp, puis finalement laissent entrer les
Germains et y mettent le feu. - Retour texte
(10) BOUILLET, Dict., identifie
Idistaviso (CLICK
et CLICK)
sur la Weser avec un lieu qu'il nomme tantôt Vegesak,
tantôt Hasbach (s.v. Idistaviso). SCHMIDT (Westfäl.
Zeitschrift, XX, p. 301), cité par MOMMSEN (Hist.
rom.), situe les champs d'Idistavisus près de Bückeburg.
- Retour texte
(11) L. POLIAKOV, Le mythe aryen.
Essai sur les sources du racisme et des nationalismes (1971),
Bruxelles, éd. Complexe, 1987, p. 87. - Retour
texte
(12) Sur la Hase, affluent de l'Ems.
- Retour texte
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