FILMOGRAPHIE

8. Documentaires

A notre connaissance, trois documentaires évoquent la bataille de Varus et le site de Kalkriese (CLICK et CLICK), deux sont anglais et signés par Tony Bulley («Empires et armées», second épisode de la série War and Civilization (1997-1998) et The Lost Legion of Varus (2001)), l'autre allemand (Sturm über Europa (2002)).

• GUERRE ET CIVILISATION (GB, 1997/1998) [docu-fiction]
  War and Civilization

Prod. : Discovery Communications - Worldwide Pictures / Coul. / Docu-fiction TV, 8 x 52'

Fiche technique
Réal. & Prod. : Tony BULLEY & Stephen TROMBLEY; Auteur : John KEEGAN; Scén. : Tomasz MAGIERSKI; Prod. : John FORD (Executive in charge of production), Sandra GREGORY (Executive producer), Stephen TROMBLEY (Executive producer), Bruce EADIE (Producer); Son : Martin WILSON. Avec : Walter CRONKITE (narrateur VO).

Distribution : France 5 (FTD - France Télévision Distribution International)
FR/ TV : Planète Premium, du 13 octobre eu 28 novembre 2005, chacun des huit épisodes rediffusé huit fois

Note : New York Festivals Gold Award, 2000.

Scénario
Depuis les tous premiers conflits réglés à coups de pierres, les hommes ont toujours utilisé les techniques les plus modernes pour éliminer leurs opposants. L'alliance de la technologie et de la guerre est en effet des plus anciennes. La science n'a pas toujours été mise au service du bien-être des populations. Gros plan sur quelques-unes des avancées technologiques les plus mémorables en matière d'armement.

1. Premier sang (First Blood) - Les premières guerres de l'histoire de l'humanité n'étaient pas meurtrières, et s'arrêtaient le plus souvent au premier sang. Avec la phalange, les Grecs posent le premier jalon vers la guerre totale : le rouleau compresseur des lourds hoplites visant à l'anéantissement de l'ennemi.

2. Empires et armées - Une comparaison des empires romain et chinois, chacun faisant reposer sa puissance sur des choix tactiques et techniques totalement différents. Plus souple, la légion supplante la phalange macédonienne à Cynocéphale (197 av. n.E.). L'armée aristocratique des propriétaires se professionnalise en acceptant dans ses rangs les prolétaires. Mais en Germanie et ailleurs, les puissants corps cuirassés sont confrontés à une technique différente : la guérilla (Varus, 9 de n.E.).

3. Les guerriers à cheval - Les peuples de pasteurs nomades de l'Est, qui cherchaient des pâturages jusqu'en Asie, comprennent rapidement l'intérêt de faire du cheval leur auxiliaire. Au Moyen Age, il est le fer de lance de toute formation militaire, et le demeurera des siècles durant.

4. La poudre à canon - A Crécy, les archers anglais démontrent la supériorité du tir rapide de l'arc et la longueur de sa portée sur la puissance - mais aussi la lenteur - des arbalétriers génois du roi de France. Leurs salves nourries brisent les charges furieuses de la chevalerie cuirassée (26 août 1346). L'apparition du canon consommera le déclin de la chevalerie : désormais, la bravoure et la témérité ne paient plus. Bientôt, le canon livrera Constantinople aux Ottomans (1453).

5. L'ère des révolutions - Entre la seconde moitié du XVIIIe s. et la première moitié du XIXe s., les affrontements se font nationaux. Pendant la guerre de sept ans, la discipline et la manœuvrabilité des grenadiers prussiens viennent aisément à bout des Autrichiens supérieurs en nombre (Leuthen, 1757). De même, sur mer, la navy britannique surclasse la «Royale» française. Particulièrement âpre en Amérique du Nord, cette guerre y établit la supériorité britannique. C'est compter sans la volonté des peuples : les colons américains qui ont combattu pour sa Gracieuse Majesté ne tardent pas à réclamer leur indépendance.

6. La guerre industrielle - Le XIXe s. voit l'éclosion de nouvelles technologies qui accélèrent l'ampleur des massacres, dont témoigneront la photographie et le télégraphe. Les trains et les bateaux à vapeur acheminent les soldats sur les champs de bataille, par exemple lors de la guerre de Crimée (1854). Des opérations de grande envergure peuvent ainsi être planifiées selon un calendrier précis. A l'Alma, les mousquets russes obsolètes se font laminer par les fusils à canon rayé des franco-britanniques, qui tirent de redoutables balles miniers.

7. La guerre technologique - La suprématie technologique des Européens leur a permis de s'imposer au monde, au prix de nombreuses vies humaines. Le massacre des Indiens d'Amérique, la guerre des Boers, la Première Guerre Mondiale et ses 11 millions de victimes permettent la mise au point de nouvelles stratégies. Le cheval est peu à peu abandonné au profit du char d'assaut, de l'avion de chasse et de la mitrailleuse. En 1940, la guerre de mouvement balaie les stratèges sclérosés adeptes de la guerre de position.

8. Le prix de la guerre - C'est la guerre des Blocs : fascisme contre démocratie, nazisme contre communisme qui trouve son épilogue à Stalingrad en 1943. Ensuite, c'est la guerre froide entre les anciens alliés capitalistes-communistes. Les superpuissances se font la guerre par alliés interposés (Viêt-nam, Corée...) jusqu'à l'effondrement du communisme en 1991. Puis apparaissent de nouveaux enjeux à l'orée du nouveau millénaire. Au long du siècle, les méthodes industrielles de génocide, toujours affinées, laissent pantois les humbles artisans des siècles précédents. La barbarie ne semble pas reculer au fur et à mesure de l'évolution de l'humanité. S'agit-il d'un impondérable de la condition humaine ?

Rob FERRIER

• THE LOST LEGION OF VARUS (GB, 2001 TV) [documentaire]

Coul. / Langue anglaise / © Channel 4 Television Corporation MMI / Coll. «Secret History»

Fiche technique
Réal. : Tony BULLEY; Prod. : Tony BULLEY (producer), Birgitte JOHNSON (assistant producer), Bill LYONS (executive producer); Mont. : Mark ELLIOT. - Production Management : Karen STOCKTON (production manager). - Art Department : Phil BUCKLEY (graphic design). - Sound Department : Roger LUCAS (sound), Dion STUART (dubbing mixer). - Divers : Ian CARTWRIGHT (still photographer); Alex DAVIES (production coordinator), Hamish MACLEOD (location manager), Graham VEEVERS (lighting cameraman); Mus. : David A. HUGHES.

Fiche artistique
Dr. Frank Berger (numismate, lui-même) - Jim CARTER (narrateur V.O.) - Major Tony CLUNN (lui-même) - Birgit GROSSKOPF (anthropologue légiste, elle-même) - Prof. Malcolm TODD (archéologue, lui-même) - Prof. Siegmar von SCHNURBEIN (archéologue, lui-même) - Dr. David WIGG (numismate, lui-même) - Dr. Susanne WILBERS-ROST (chef archéologue Kalkriese, elle-même) - Derek WILLIAMS (écrivain & historien, lui-même).
Est spécifiquement consacré à notre sujet. On y voit évoqué les fouilles au pied du mont Kalkriese, en bordure du Grand Marais, et différents spécialistes interviennent dont le Dr David Wigg, numismate, et Susanne Wilbers-Rost (Osnabrück), qui dirige les fouilles. Et bien sûr le major-numismate britannique Tony Clunn (auteur du livre In Quest of the Lost Legion (The Varusschlacht), Arminius Press, 1999)
N.B. : Un intervenant renseigne Quinctilius Varus comme époux d'une Claudia Procula (nom que la tradition chrétienne attribue à l'épouse de Ponce Pilate, laquelle appartiendrait à la famille impériale) : il faut entendre Claudia Pulchra (lapsus linguæ), fille de Marcella 2, qui était fille de C. Claudius Marcellus et d'Octavie, la sœur d'Auguste.

• TEMPÊTE SUR L'EUROPE : LES GRANDES INVASIONS
  (STURM ÜBER EUROPA : DIE VÖLKERWANDERUNG)

Série de quatre documentaires ARTE :
1. Cimbres et Teutons (Kimbern und Teutonen)
2. La bataille de Varus et la saga des Goths (Varusschlacht & Goten Saga)
3. Alaric (Der Kampf um Rom)
4. Les héritiers de l'Empire (Die Erben des Imperium)

LA BATAILLE DE VARUS ET LA SAGA DES GOTHS © ZDF 2002
Prod. : Gruppe 5 Filmproduktion Köln, im Auftrag des ZDF, in Zusammenarbeit mit ARTE, ZDF-Enterprises, ORF, RTE und SBS / Coul. / 42'

Réal. & Scén. : Christian FEYERABEND; Conception et idée : Uwe KERSKEN & Christian FEYERABEND; Mise en scène : Christian TWENTO; Régie générale : Nina KOSHOFER; Conseiller hist. : Prof. Dr Herwig WOLFRAM; Musique : Thomas WOLTER; Dir. prod. ZDF : Donald JONICHEN; Dir. prod. Gruppe 5 : Miriam BRÜHL; Proposé par : Peter ARENS & Olaf GRUNERT - Diffusé sur ARTE le 24 février 2002, reprise mercredi 21 avril 2004

Remerciements : Naturhistorisches Museum (Vienne, Autriche) - Mairie de Dierrey-Saint-Julien (France) - Landesmuseum Mainz (Allemagne) - Hungarian Natural History Museum (Budapest, Hongrie) - Xantus Janós Múzeum (Gyor, Hongrie) - Musée de la Civilisation Romaine (Rome) - Soprintendenza archeologica di Ostia - Soprintendenza per i Beni Architettonici e por il Paesaggio di Roma - Dreamaker Productions (Maroc) - Muzeul Arheologic (Adamclisi, Roumanie) - Muzeul National de Istoric a Românici (Bucarest, Roumanie) - Fremdenverkehrsamt Tunesien (Franckfort s/Main) - Musée National du Bardo (Tunis) - Institut National du Patrimoine (Tunis).

Tourné dans le sillage de Gladiator et de sa superbe bataille initiale contre les Germains, le documentaire commence par une évocation succincte - avec l'aide d'un groupe de reconstitution comme il y en a plusieurs en Allemagne, peut-être celui du Prof. Marcus Junkelmann (?) - du désastre de Varus. On y voit, bien entendu, le fameux masque d'argent qui se détache du casque fracassé d'un légionnaire. Puis des détails sur le limes entre Rhin et Danube, dans les «Champs Décumates» - avec la participation de M. SCHALLMEYER, historien (durée : 10'). Enfin, et c'est l'essentiel de son propos, le film décrit au long des 32' suivantes la civilisation des Goths (IIIe-VIe s.), ses origines, son parcours - avec la participation d'Alexander GERTZEN, historien; Alexander AIBABIN, archéologue; Lars MUNKHAMMAR, historien; et Guenther DEMBSKI, numismate.