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Hannibal, l'ennemi de Rome
(Richard Bedser, 2005)

Hannibal, le cauchemar de Rome
(Edward Bazalgette, 2005)

(Page 2/3)
 

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I. Hannibal, le Cannibale des Légions

1. Hannibal, l'ennemi de Rome

2. Hannibal, le cauchemar de Rome

II. Encyclopédie

Sur cette page :

III. Fiches techniques

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IV. Chronologie des trois Guerres Puniques (et des périodes intermédiaires)

III. Fiches techniques

(Des années 1990' à aujourd'hui. Mais nous espérons bien revenir un jour sur les versions antérieures, de Cabiria (1913) à Hannibal (1959).)
I. Hannibal, l'ennemi de Rome
Grande-Bretagne - Etats-Unis, 2005
t.o.

Hannibal vs. Rome / Hannibal of the Alps
Hannibal v Rome

Prod. : BBC (Channel 5) - Atlantic Productions (pour National Geographic Channel) / Coul. / 95' (1) (VF : 92')

Fiche technique
Réal. : Richard BEDSER; Images : Mike COLES; Prod. : Charlotte WHEATON; Prod. Exec. : Anthony GEFFEN; Montage : Peter MILLER; Assistant Producer : Nicola GIBBS; Research : Jennifer FORDE; Assistant Camera : Robin HORN; Sound Recordist : Keith RODGERSON, Aj BUTTERWORTH; Art Department : Jamie ANDREWS, Jason COLE; Costume : Jane WRIGELY BIBO; Visual Effects Supervisor : James JORDAN; Visual Effects : ATLANTIC DIGITAL; Special Thanks : Professor Adrian GOLDSWORTHY - SINDBAD PRODUCTIONS (Tunisie) - A ATALANTA PRODUCTIONS (Slovénie). - For National Geographic Channel : Executive Producer : Martha CONBOY; Senior Vice President, Production : Michael CASCIO; Executive in Charge of Production : John B. FORD; Musique : Glenn KEILES.

Fiche artistique
Tamer HASSAN (Hannibal) - Dali BENJEMAA - Lofti DZIRI - Hichem ROSTOM - Mohamed LAS.

DISTRIBUTION
GB/ TV : NGC (National Geographic Channel), 30 octobre 2005
TV : Channel Five, 8 novembre 2005
BE/ TV : RTL-TVI, dimanche 16 avril 2006
FR/ TV : FR2, fin avril 2006

NOTES
Docu-fiction avec des acteurs muets, tous Nord-Africains. Studios Sindbad en Tunisie. Extérieurs en Slovénie.

SCÉNARIO
(IIIe s. av. n.E.)
Le Carthaginois Hannibal va tenter l'impossible : traverser les Alpes avec une armée de mercenaires, des éléphants et tout son matériel militaire. Rome est son objectif; Rome dont il veut se venger.
Poussé par les honneurs et la gloire, obsédé par son sens du devoir vis-à-vis de sa patrie et de son père, le combat très personnel d'Hannibal va complètement transformer l'Occident.
Ce chef à la fois génial et exemplaire au niveau de la stratégie, compte bien mettre un terme à la mainmise de Rome sur la Méditerranée.
   
 
hannibal
   
  Les armées d'Hannibal mirent quatre mois pour passer d'Espagne en Italie, et grimpèrent neuf jours pour atteindre le col le plus haut (2.400 m). Le docu-fiction met aussi en évidence - le thème est classique - l'incapacité des Romains à reconnaître leur défaite et leur acharnement jusqu'au-boutiste à continuer la guerre. Et aussi le fait que leurs alliés italiques préférèrent la stabilité de Rome aux promesses d'Hannibal (2).
 
II. Hannibal, le cauchemar de Rome
Grande-Bretagne, 2006
t.o.

Hannibal - Rome's Worst Nightmare

Prod. : BBC, Discovery Channel, Pro-Sieben, France 2, Mediaset / Coul. / 90'

Fiche technique
Réal. : Edward BAZALGETTE; Prod. : Ailsa ORR (producer); Cascades : Radoslav IGNATOV (stunt rider).

Fiche artistique
Ben CROSS (Fabius Maximus Cunctator) - Shaun DINGWALL (Scipion) - Rob DIXON (Publius Scipio) - Emilio DOORGASINGH (Maharbal) - Valentin GANEV (Paulius) - Tristan GEMMILL (Varron) - Nickolay HADJIMINEV (Barca) - Mido HAMADA (Magon) - Teodora IVANOVA (Imilcé) - Hristo MITZKOV (Gisko) - Hristo MUTAFCHIEV (Vandicar) - Ivan PETRUSHINOV (chef Boien) - Bashar RAHAL (Hasdrubal) - Vincent RIOTTA (Hannon) - Alexander SIDDIG (Hannibal).

DISTRIBUTION
DVD (date de parution : 26 avril 2006) : Editeur : France Télévisions / Détails de l'édition : Zone 2 (Europe, Moyen-Orient & Japon) / Origine : France / ASIN : B000EBG0E0 / Format son : Stéréo PCM 2.0 / Format écran : 1.77 (version 16/9 compatible 4/3) / VF
Bonus : Making Of : Hannibal. The Man, the Myth, the Mystery, or How to Create a Super Power in Seven Easy Lesons (écrit et produit par Nigel Paterson; réal. : Edward Bazalgette; consultant hist. : Dr. Adrian Goldsworthy; narrateur : Alisdair Simpson) / VO s/t FR / 48' (52' sur la jaquette)
Il s'agit toutefois d'un faux Making Of et d'un vrai complément au documentaire principal. Edward Bazalgette mêle à des images de son docu-fiction des documents comme des interventions d'un historien (Dr. Adrian Goldsworthy ?) et celles du général Schwazkopf - comparant sa stratégie pendant la Guerre de Golfe avec celle d'Hannibal à Cannes - et des vues du site actuel, près de Barletta. (CLICK et CLICK) Des images de la trière athénienne Olympia reconstituée par J. Morrison (1985) sont, de même, associées avec des images d'animation illustrant une interview de l'archéologue Seb Tusa fouillant un gisement sous-marin d'ancres romaines, près de Levanzo (Sicile). Les Romains se dotèrent d'une flotte après avoir capturé une galère carthaginoise qu'ils démontèrent pièce par pièce, lesquelles ils reproduisirent chacune à autant d'exemplaires. Ainsi avec ces éléments standardisés, préfabriqués, ils produisirent en deux mois 120 copies du navire original.
Un certain John Prevas, qui depuis quinze ans étudie Hannibal, nous emmène en randonnée dans les Alpes avec ses étudiants, où Hannibal dut faire face à deux embuscades. Le dresseur bulgare d'éléphants expose les difficultés qu'il y eut à conduire dans les Alpes une colonne de 37 pachydermes pesant chacun cinq tonnes, qui dévorent entre 150 et 180 kg de nourriture par jour et boivent entre 150 et 200 l d'eau.
Au temps de la gloire de Carthage, Rome n'était qu'un endroit modeste, avec des monuments en bois, et ne courait pas dans la même course que la puissante métropole punique ! Le documentaire conclut qu'au lieu de détruire Rome pour sauver Carthage, en acculant Rome à se doter de moyens militaires démesurés, Hannibal fut - en définitive - l'instrument de la perte de sa patrie.

SCÉNARIO
Depuis l'Espagne où s'est exilée sa famille, Hannibal Barca est à 26 ans le cerveau de la campagne militaire certainement la plus audacieuse de l'Histoire. Avec 50.000 soldats et 37 éléphants, il parcourt plus de 2.000 km et franchit les Alpes pour défier ses ennemis sur leur propre terrain...
   
 
elephants - hannibal hannibal et elephant

Les éléphants du Cirque Frankello (Edward Bazalgette, Hannibal, le cauchemar de Rome, 2006)
 
III.

Hannibal (annoncé)
Etats-Unis, 2005 (?)

Prod. : Revolution Studios (Sony) - One Race Prods. (Vin Diesel et George Zakk)

Fiche technique
Scén. : David FRANZONI (d'après le roman de Ross LECKIE, Hannibal); Prod. : Vin DIESEL (producer), George ZAKK (producer). - Art Department : Sylvain DESPRETZ (storyboard artist), Mike KALUTA (pre-production design). - Divers : Virginia TRINKLE (executive assistant : Vin Diesel).

Fiche artistique
Vin DIESEL (Hannibal Barca) - F. VALENTINO MORALES (Hasdrubal) - Yorick van WAGENINGEN.

NOTES
Tournage en République dominicaine, ainsi qu'en Californie et dans les studios de Ciudad de la Luz (Alicante, en Espagne).

Sur Vin Diesel et son implication : Cinemovies.fr, Moviesonline.ca et Allociné.fr (CLICK et CLICK).

Le roman de Ross Leckie est très controversé car peu fidèle à la réalité historique. Pressenti pour réaliser son adaptation cinématographique, Ridley Scott avait en son temps déclaré qu'il pourrait reprendre pour certaines scènes du film des passages du livre qui n'ont pas été corroborés par les historiens, notamment les passages incluant la femme du général, dont l'existence n'a jamais été certifiée. Qu'en sera-t-il, en définitive ?

(C'est Silius Italicus qui parle de l'épouse d'Hannibal, Imilcé. Selon ce dernier, Hannon, ennemi personnel d'Hannibal, voulut en faire sacrifier le fils à Carthage, sous prétexte d'assurer par avance la victoire des Puniques. Un discours d'Imilcé, mère de l'enfant, émut les Carthaginois qui laissèrent au père le soin de décider lui-même. Hannibal refusa le sacrifice de sa progéniture et annonça qu'il ne combattrait Rome que plus rudement encore (SILIUS ITALICUS, Guerre punique, IV). Ecrit par un courtisan de Néron près de 250 ans après les faits, La Guerre punique, poème en dix-sept livres de Silius Italicus (ca 25-101 de n.E.), est une épopée, non un ouvrage historique. Du reste, aucun sacrifice d'enfant n'a été mentionné par les historiens de la Seconde guerre punique - ce qu'ils ne se seraient pas privés de faire s'ils en avaient entendu parler.)
 
IV.

True Story of Hannibal (The) [documentaire]
Etats-Unis, 2005
Prod. : Adam Hyman-Kelly McPherson : MPH Entertainment Prod. / Coul. / 120'

Fiche technique
Réal. : Mark HUFNAIL; Scén. : Adam HYMAN, Kelly McPHERSON; Images : Hank GEVING; Prod. : David N. BANKS (senior producer), John GENGL (coordinating producer), Mark HUFNAIL (executive producer), Adam HYMAN (producer), Kelly McPHERSON (producer), Jim MILIO (executive producer), Melissa Jo PELTIER (executive producer), Bonnie PETERSON (supervising producer); Montage : Nena OLWAGE. - Makeup Department : Autumn HAND (assistant makeup artist). - Visual Effects : Nathan EFFRON (visual effects producer), Hitoshi INOUE (visual effects supervisor). - Cascades : Daniel FORCEY (utility stunts), David C. HERNANDEZ (sword stunts). - Divers : Orion BARNES (second assistant sword master), Nicholas BUNKER (production coordinator), Karen BYRNE (assistant to executive producer), Megan CARSON (assistant editor), John CASON (assistant editor), Brian DANNER (assistant sword master), Brian DANNER (sword choreographer), Bryan DUGGAN (camera operator), Casey DUGGAN (assistant editor), Vicki HAMMEL (assistant editor), David C. HERNANDEZ (sword fighter), Christopher KOMIVES (camera operator), Eric MARQUIS (camera operator), Michael St. JOHN (assistant editor), Tim WESKE (sword choreographer), Tim WESKE (sword master).; Musique : Kevin KINER.

Fiche artistique
Benjamin MACCABEE [= Benjamin KOBBY] (Hannibal) - Richard THORNE [= Richard WILKINSON] (Scipion l'Africain) - Steve CHRISSANTHOS (lui-même) - Greg DALY (lui-même) - Dr. Alison FUTRELL (Herself) - Dr. Adrian GOLDSWORTHY (lui-même) - Dr. Dexter HOTOS (lui-même) - David POTTER (lui-même) - Jeffrey WRIGHT (narrateur).

DISTRIBUTION
GB/ TV : History Channel, 2 janvier 2005
 
V. Fall Karthagos (Der) [Imperium/3] [tv]
Allemagne, 2004
t.o.

Fall Karthagos (Der) [Imperium/3]

Prod. : Stefan Koester / Série : «ZDF Expedition» / 43'

Fiche technique
Réal. : Georg GRAFFE.

Fiche artistique
Maximilian SCHELL (narrateur).

DISTRIBUTION
AL/ TV : ZDF, 16 mai 2004

NOTES
Docu-fiction avec reconstitutions numériques (la traversée des Alpes avec éléphants) et acteurs anonymes (rôles muets pour Hannibal et Scipion), qui cherche à expliquer pourquoi Hannibal, vainqueur à Cannes, n'a pas directement marché sur Rome.
 
VI. 

Hannibal [non abouti]
Etats-Unis, 2001

Prod. : 20th Century Fox

Fiche artistique
Denzel WASHINGTON (Hannibal).

NOTES
L'acteur noir-américain Denzel Washington avait accepté la proposition de la 20th Century-Fox d'incarner au grand écran le général carthaginois Hannibal. Le projet semble fort heureusement avoir été abandonné depuis.
 
VII.

Annibale [tv] [non abouti ?]
Italie, 2001
Prod. : Horizon Entertainement / TV : 2 épisodes

Fiche technique
Réal. : Alberto NEGRIN;
 
VIII.  Hannibal : The Man Who Hated Rome [tv] [documentaire]
Grande-Bretagne, 2001
t.o.

Hannibal : The Man Who Hated Rome

Prod. : Mentorn Pictures - Channel 4 - Discovery Channel - History Channel / Coul. / 75'

Fiche technique
Réal. : Patrick FLEMING; Images : Scott CARRITHERS; Prod. : George CAREY (executive producer), Andrea EISENHART (assistant producer), Patrick FLEMING (producer); Montage : Justin AMSDEN; Dir. art. : Tiziana CASSONI. - Makeup Department : Gloria FAVA (makeup artist). - Production Management : Helena BULLIVANT (production manager), Fiona MCGUISH (production manager). - Sound Department : Mike AITON (dubbing mixer), Massimo CASSERIANI (sound), Robin GREEN (dubbing editor), Kevin MEREDITH (sound). - Cascades : Massimo RACCA (stunt arranger), Angelo RAGUSA (stunts), Gabriele RAGUSA (stunts), Tito TOMASSINI (stunt arranger). - Divers : Verena BALDEO (location manager), Jo BARKER (production team), Pienke DEKKERS (production team), Orielle Del RE (wardrobe), David HOWARD (camera operator : «B» camera), David HOWARD (first assistant camera : «A» camera), David HOWARD (assistant camera), Elly JAMES (production team), Amy LEWIN (production team), Clive NICHOLSON (on-line editor), Tim O'BRIEN (colorist), John WATERS (additional photographer), Aiden WOODWARD (assistant camera); Musique : Roger BOLTON.

Fiche artistique
Kenneth CRANHAM [CANHAM ?] (narrateur, V.O.).

NOTES
Docu-fiction avec des comédiens anonymes et muets. Tournage en Italie, Tunis et Grande-Bretagne.

Awards - WorldFest Houston : Special Jury Award - Television and Cable Production - Information, Cultural or Historical Programming - Program : Patrick Fleming (2003).
 
IX.  Hannibal [non abouti]
1996
t.o.

Hannibal

Prod. : Tarak Ben Ammar

Fiche technique
Réal. : Moustapha AKKAD.

Fiche artistique
Robert DE NIRO (Hannibal).
 
X.  Hannibal : La terreur de Rome (3) [documentaire]
Etats-Unis, 1995
t.o.

Hannibal : La terreur de Rome

Prod. : Caligari Film GmbH (Munich) - particip. : Zweite Deutschen Fernsehens (ZDF) - coprod. : The Learning Channel; The Discovery Channel Europe; ORF; S Plus. Diffusion : Time-Life Video and Television / Coul. / 48'

Fiche technique
Réal. : Heiner STADLER; Scén. : Heiner STADLER; Images : Heiner STADLER & Gyula FARKAS; Prod. : Joël WESTBROOK, Jason WILLIAMS, Robert GARDNER, William MORGAN; Prod. exéc. : Wolfgang FÄHNDRICH; Montage : Micki JOANNI; Son : Frank HEIDBRINK, Martin MÜLLER; Remerciements : Prof. Hermann GLASER, Prof. Herman KLEINSEELBECK; Musique : Roman BUNKA.

NOTES
Adaptation française : Studios Rémy Desmarquest.

VIDÉOGRAPHIE
VHS : Time-Life (4) Video and Television (département de Time-Life Books B.V.), réf. 794 02 12.

SCÉNARIO
«Avec 80.000 guerriers, 12.000 cavaliers et 37 éléphants de combat, Hannibal se mit en route pour réaliser le plan de campagne le plus audacieux et le plus fantastique de toute l'Antiquité : le passage des Alpes vers l'Italie. Rien ne semblait plus l'arrêter. Ses brillantes victoires de Trasimène (217 av. J.-C.) et de Cannes (216) nourrissaient le traumatisme subi par Rome «Hannibal ante portas». Quinze années durant, Hannibal triompha en pays ennemi, jusqu'au moment où il finit par renoncer à Carthage, sa ville natale.

Son génie en tant que général et homme d'Etat, ses nombreuses ruses et sa fin tragique lui conférèrent une renommée immortelle et ce, malgré la chute de Carthage.
hannibal - terreur de rome
 

Ce film documentaire étudie le personnage mystérieux et aux multiples facettes d'Hannibal, qui échappa continuellement aux conspirations militaires des romains et qui, pour cette raison, fut idéalisé comme nul autre pareil par ses ennemis et maudit à la fois. A l'aide de prises de vues aériennes, d'images de synthèse, d'entretiens avec des experts militaires et des historiens et grâce à la reconstitution d'une expédition en éléphants, vous comprendrez comment Hannibal réussit à franchir le mur de défense naturel de Rome et à vaincre la neige et les Alpes recouvertes de glace» (jaquette VHS).

ANALYSE
Ce documentaire plaque un discours historique sur des images contemporaines (95 %) - scènes de la Tunis et de la Rome actuelles, fouilles archéologiques à Byrsa (Prof. Friedrich Rakob, directeur des fouilles à Carthage) et, bien sûr, le sanctuaire du Tophet Salammbô, occasion de replacer l'anecdote racoleuse et croustillante des sacrifices d'enfants au grand dieu de Carthage. Scepticisme de l'historien Prof. Christian Meier, de l'Université de Munich, qui déclare «on ne sait même pas comment se passait une charge de cavalerie pendant la Première Guerre mondiale... alors les batailles de l'Antiquité !». Les seuls plans de «reconstitution» sont, en fait, des extraits des péplums de Gallone (1937) et Bragaglia (1959).

Très complet, le film «investigue» sur l'enfance d'Hannibal, l'empire espagnol de son père, la traversée du Rhône par les éléphants africains et asiatiques (à l'appui : des extraits d'un reportage sur les mahouts indiens conduisant leurs pachydermes à la rivière, des plans d'un fleuve qui semble bien être le Rhône, combinés avec des détails d'une gravure hongroise du XIXe s. montrant les éléphants embarqués sur des radeaux).
A propos du franchissement des Alpes, Francis De Konninck - un passionné - expose que les narrations de Tite-Live (LIV., III, 2. 47-56) (CLICK et CLICK) et de Polybe (POL., III, 2. 47-56; ou, selon l'édition, III, 9-11) (CLICK) sont contradictoires et s'appliquent en fait à deux itinéraires différents (le mont Genèvre pour Tite-Live, le Petit-Saint-Bernard (2.188 m) pour Polybe). Le documentaire, lui, semble plutôt inspiré par l'itinéraire du col du Clapier et l'expédition d'étudiants britanniques, en 1959, qui firent franchir par des éléphants ledit col (Mont-Cenis)... On voit des images d'époque en noir et blanc, des vues du col Clapier et de la vallée de la Savine, et l'interview de guides de montagne qui signalent qu'ici, à l'automne, la neige fraîche est facile à parcourir. «Il y aurait même eu une voie romaine bien entretenue ?», hasarde l'un d'eux. Un éléphant peut parcourir 20 km par jour sur un terrain plat et praticable, mais ses pieds sensibles peinent sur un terrain pierreux et accidenté. Selon Polybe donc, c'est au terme de quinze jours de marche dans les Alpes que les Carthaginois furent enfin confrontés à une chute de neige (documentaire : images d'avalanche).

Quoiqu'il en soit, arrivé en Italie Hannibal perdit rapidement ses derniers éléphants de sorte qu'il ne lui en restait plus qu'un seul, Syrus, «le Syrien». Après ses premières victoires au Tessin et à la Trébie, il traverse les marais de l'Arno en Etrurie, contracte une ophtalmie de bon augure (les Anciens verraient un signe favorable du Destin dans le fait d'être borgne) et, fatigué, malade, arrive à Trasimène où il remporte une victoire éclatante. Pourquoi ne marcha-t-il pas immédiatement sur Rome ? Le narrateur fait une allusion malicieuse au film de Bragaglia (Hannibal, 1959) et au conquérant amoureux d'une belle romaine, puis emmène le spectateur à Cinecittà, pour une visite des réserves d'armes... de cinéma ! Un costumier exhibe glaive, plastron de cuirasse et casque à cimier. On voit alors des plans de la bataille de Cannes, extraites du film précité. Mario Girotti, puis Victor Mature apparaissent quelques secondes à l'écran.

Après Cannes, les Romains terrorisés allèrent jusqu'à offrir des sacrifices humains (5). Cannes, Sedan et Tannenberg sont restées les batailles d'encerclement les plus fameuses de toute l'histoire militaire (et deux sont des victoires allemandes, ajoute - patriote - le narrateur), qui enchaîne avec des images d'actualités de la Seconde Guerre mondiale, puis du général américain Schwarzkopf - un fan d'Hannibal - prises pendant la (1ère) Guerre du Golfe. Et le documentaire continue avec des plans de la charge d'éléphants de Scipon l'Africain (C. Gallone, 1937) évoquant la bataille de Zama. Enfin le film épilogue sur le destin d'Hannibal, ses derniers combats en Asie, puis son suicide et sa tombe à Libyssa, face à la mer.

De tout ce que nous avons pu voir sur Hannibal, ceci est sans doute le film le plus désopillant. Imaginez un film sur la bataille d'Angleterre qui montrerait les Horses Guards et les Grenadiers de Buckingham Palace, pleins de morgue, se préparant à résister à l'assaut des pilotes de la Luftwaffe, pleins de vie. La métaphore était belle ! Mais où était l'information ?
Suivant donc la trame d'un scénario douteux - après quinze ans d'occupation de l'Italie, Hannibal, finalement «se serait senti Italien» -, la caméra erre sur des uniformes de parade de gardes pontificaux ou de carabinieri, flirte avec les costumiers de Cinecittà (pour les fans de péplums, c'est assurément le meilleur moment que cette visite des réserves de Cinecittà, avec ses rangées d'armures de laiton, carton-pate ou polyester, qui prétentent nous expliquer l'armement des légionnaires romains du IIIe s. av. n.E. Attendrissant !). Pour le reste, le docu flashe sur les grands absents de la conquête d'Hannibal, ses éléphants qui ne servirent à rien, la plupart ayant péri pendant la traversée des Alpes. Cette partie du documentaire est cependant envahissante : le réalisateur a phagocyté un reportage sur le dressage des éléphants d'Inde et leur mahouts qui (il n'y a pas de petites économies) a également largement été étalé - comme la culture et la confiture - dans un autre docu de la même collection : Alexandre le Grand. Complété par une interview d'un dompteur d'éléphant du Cirque Knie. De la culture-divertissemnt donc, calibrée, planifiée, pesée au gramme près... Plaudite, Gentes...
 
XI. Hannibal
Allemagne, 1994
t.o.

Hannibal

Prod. : ?

Fiche technique
Réal. : Heiner STADLER.
Suite…

NOTES :

(1) Il existe semble-t-il deux versions,~ respectivement de 96 & 49 minutes. - Retour texte

(2) Bien sûr, ce sont les Romains qui écrivent l'histoire - et notamment Q. Fabius Pictor, (fils du censeur C. Fabius Pictor et proche parent du dictateur Q. Fabius Maximus «le Temporisateur»), qui combattit à Trasimène et dont on ne peut attendre aucune bienveillance. Mais si, dans le centre de la péninsule, les alliés italiques en général restèrent loyaux à Rome, quelques villes grecques du sud - et non des moindres - passèrent dans son alliance. Sans doute parce que le Carthaginois, pénétré d'idées grecques, leur proposait des conditions acceptables (cf. S. CROUSET, in L'Histoire, op. cit.).
(Il faut bien avouer, les guerres sociales l'ont montré, que même avec leurs alliés (socii) italiques, les Romains n'étaient pas tendres et se comportaient comme maîtres vis-à-vis d'esclaves.) - Retour texte

(3) Titre figurant sur la jaquette VHS. Au générique : Hannibal et la grande peur de Rome. - Retour texte

(4) «Time-Life» est une marque déposée appartenant à Time-Warner Inc. - Retour texte

(5) Le documentaire ne précise pas en quoi cela consista. Rappelons qu'un couple des Grecs et un couple de Gaulois furent enterrés vifs sous le Forum aux Bœufs. - Retour texte