|
|
|
Agora
(Alejandro Amenábar, SP-EU
— 2009)
Page 2/4
|
|
|
|
|
3.2. Un peu d'empathie pour Hypathie
On a voulu voir en la femme-philosophe Hypatie (Hypathie, Hypacie,
Hypatia, Ipazia...) d'Alexandrie et sa tragique destinée
un symbole de la libre pensée, voire du féminisme,
victime de l'intolérance religieuse et du fanatisme obscurantiste
de quelques moines fous furieux (Agora identifie clairement
les parabalanai aux Talibans [1])
et de fait, dès le XVIIIe s., opposant d'abord un thuriféraire
protestant (John Toland) à un dénigreur
catholique (Thomas Lewis), tout un débat
s'engagea à son sujet que relaieront Voltaire et Diderot.
Ainsi a-t-on dit d'Hypatie qu'elle était
«belle et chaste», ce qui n'a pas empêché
certaine militante féministe comme Ursule Molinaro (2)
de l'identifier comme une icône de la libération
sexuelle de la femme. Se basant sur une assertion de Damascios,
Hypatie aurait - selon la romancière - été
l'épouse du philosophe Isidore; et Molinaro de rajouter
son petit wagon à un train déjà long : Isidore
aurait été un mari partageur qui fermait les yeux
sur les multiples aventures érotiques de son épouse.
Mais Isidore de Gaza, qui fut le maître de Damascios, est
postérieur de près d'une centaine d'années.
Comme le fait remarquer John Thorn, «si on fait le calcul,
en utilisant des dates qui sont connues et des hypothèses
plausibles quant à l'âge des gens, il en résulte
qu'Isidore aurait dû épouser Hypatie soit avant qu'il
naquit, soit après qu'elle mourut. L'hypothèse du
mariage est hors question.» Du reste, Damascios lui-même
se contredit, car dans un autre passage à lui attribué,
il déclare : «Juste et chaste, [Hypatie] demeura
toujours vierge. Elle était si belle et bien formée
que l'un de ses étudiants tomba amoureux d'elle»
(3).
«Hypatie est l'héroïne idéale,
dira encore à son endroit John Thorp. Elle était
charismatique; elle mourut horriblement; elle fut au centre d'un
jeu compliqué de tensions politiques et religieuses; et
- la qualification la plus importante pour le statut de héros
- en fin de compte nous savons très peu sur elle de façon
claire et certaine. Une étoile qui brille, certes, mais
vue à travers les brumes du temps et de l'oubli. Nos incertitudes
invitent la construction d'une héroïne. L'un des principaux
thèmes des études récentes sur Hypatie est
précisément la diversité des interprétations
de son histoire. Un livre italien, d'Elena Gajeri, portant le
titre Ipazia, un mito letterario («Hypatie, un mythe
littéraire») suggère qu'Hypatie, telle
que nous la connaissons, est une construction de l'imaginaire
plutôt qu'une réalité de l'histoire.
Déjà dans l'antiquité tardive elle était
une héroïne païenne pour avoir été
massacrée par les chrétiens, ou encore une héroïne
des ariens pour avoir été massacrée par les
orthodoxes, ou encore une héroïne des chrétiens
de Constantinople pour avoir été massacrée
par les chrétiens intempérants d'Alexandrie. Plus
récemment elle s'est vu traiter d'héroïne anticléricale,
victime de la hiérarchie; héroïne protestante,
victime de l'église catholique; héroïne du
romantisme hellénisant, victime de l'abandon par l'Occident
de sa culture hellénique; héroïne du positivisme,
victime de la conquête de la science par la religion; et,
tout dernièrement, héroïne du féminisme,
victime de la misogynie chrétienne. Femme polyvalente !
Vous avez donc, chez Hypatie, tous les éléments
idéaux pour une histoire captivante : il y a le fait exotique,
dans l'antiquité, d'une femme mathématicienne et
philosophe; il y a son charisme indéniable; il y a l'élément
érotique fourni par sa beauté et par sa virginité;
il y a le jeu imprévisible des forces politiques et religieuses
dans une ville qui a toujours connu la violence; il y a la cruauté
extraordinaire de son assassinat; et, en arrière-plan,
le sentiment profond d'un changement inexorable d'ère historique.
De plus il y a notre manque d'informations claires et précises
sur elle, ce qui permet aux fabricants de légendes de remplir
les lacunes comme ils veulent» (4).
|
|
|
3.3.
Une mort hideuse : les textes
3.3.1. Socrate le Scolastique
Voici ce qu'en dit Socrate
le Scolastique, écrivant vers 440 (soit vingt-cinq
ans après l'assassinat d'Hypatie), qui nous a laissé
le plus ancien récit de sa mort : «Contre elle
alors s'arma la jalousie; comme en effet elle commençait
à rencontrer assez souvent Oreste, cela déclencha
contre elle une calomnie chez le peuple des chrétiens,
selon laquelle elle était bien celle qui empêchait
des relations amicales entre Oreste et l'évêque.
Et donc des hommes excités, à la tête desquels
se trouvait un certain Pierre le lecteur, montent un complot contre
elle et guettent Hypatie qui rentrait chez elle : la jetant hors
de son siège, ils la traînent à l'église
qu'on appelait le Caesareum, et l'ayant dépouillée
de son vêtement, ils la frappèrent à coups
de tessons; l'ayant systématiquement mise en pièces,
ils chargèrent ses membres jusqu'en haut du Cinarôn
et les anéantirent par le feu. Ce qui ne fut pas sans
porter atteinte à l'image de Cyrille et de l'Eglise d'Alexandrie;
car c'était tout à fait gênant, de la part
de ceux qui se réclamaient du Christ que des meurtres,
des bagarres et autres actes semblables soient cautionnés
par le patriarche. Et cela eut lieu la quatrième année
de l'épiscopat de Cyrille, la dixième année
du règne d'Honorius, la sixième du règne
de Théodose, au mois de mars, pendant le Carême»
(5).
A noter que Socrate était Novatien, c'est-à-dire
d'une secte opposée à Cyrille. Aussi lui a-t-on
reproché - notamment Baronius (6)
- d'être de parti-pris.
3.3.2. Damascios le Diadoque
Nous sommes redevables à la Vie d'Isidore de Gaza,
composée par son disciple Damascius
le Diadoque - le dernier recteur de l'Ecole néoplatonicienne
d'Athènes, fermée en 529 -, d'une seconde relation,
écrite vers 480/495, qui nous a été conservée
par Photius. Photius qualifie le païen Damascius d'«homme
athée et impie (...) qui, alors que la lumière
de la vraie religion se répandait partout dans le monde,
restait imprégné dans l'épaisse noirceur
de l'idolâtrie» (7)
et «J'ai lu l'ouvrage de Damascios le Damascène
Sur la vie d'Isidore le Philosophe. C'est un gros livre divisé
en près de soixante chapitres. (...) Son opinion
des choses divines est d'une extrême impiété;
d'étranges histoires de vieilles femmes remplissent son
cur et ses écrits; notre sainte religion est visiblement
l'objet de fréquentes attaques de sa part, mais pas d'attaques
franches, et sous une forme déguisée de malveillance»
(8).
En fait de fragments, il y en a trois, qui d'ailleurs se contredisent
(A et/ou B contre C), mais rappelons-nous qu'il s'agit d'une source
de seconde main :
A. Isidore était très
différent d'Hypatie, non seulement comme un homme est différent
d'une femme, mais aussi comme un vrai philosophe est différent
d'un géomètre (cité d'après John
THORP [9]).
B. Hypatie, fille de Théon
le géomètre et philosophe d'Alexandrie, fut elle-même
une philosophe renommée. Elle était la femme du
philosophe Isidore. [...] Elle fut écartelée
par les Alexandrins et on se moqua de son corps qui fut éparpillé
par toute la ville. Cela s'est produit par jalousie de son savoir
extraordinaire surtout en astronomie (cité d'après
John THORP [10]).
C. Hypatie naquit et fut élevée
et formée à Alexandrie. Puisqu'elle était
plus douée que son père, elle n'était pas
satisfaite de ses leçons de mathématiques; elle
se dévoua également, grâce à son esprit
ouvert, à la philosophie toute entière. Cette femme
revêtait la toge philosophique pour se promener au milieu
de la ville en interprétant publiquement Platon, Aristote
ou l'uvre de tout autre philosophe à ceux qui voulaient
l'entendre. En plus de son excellence en enseignement, elle parvint
au sommet de la vertu civique, étant juste et chaste, elle
demeura toujours vierge. Elle était si belle et bien formée
que l'un de ses étudiants tomba amoureux d'elle (cité
d'après John THORP [11])
(12).
Damascius y révoque en doute non seulement
les compétences philosophiques d'Hypatie, mais aussi sa
réputation de virginité (puisqu'il affirme qu'elle
aurait été mariée à son maître
en philosophie, Isidore de Gaza), alors que plus loin le même
Damascius dira qu'Hypatie portait sur elle «l'anneau de
continence (sophrosunè)» (13).
3.3.3. Jean de Nikiu
Une troisième version nous est donnée par Jean,
évêque de Nikiou (Nicée, en Egypte), qui écrivait
au VIIe s. : «En ces temps apparut une femme philosophe,
une païenne nommée Hypatie, et elle se consacrait
à plein temps à la magie, aux astrolabes et aux
instruments de musique, et elle ensorcela beaucoup de gens par
ses dons sataniques. Et le gouverneur de la cité l'honorait
excessivement; en effet, elle l'avait ensorcelé par sa
magie. Et il cessa d'aller à l'église comme c'était
son habitude... Une multitude de croyants s'assembla guidée
par Pierre le magistrat - lequel était sous tous aspects
un parfait croyant en Jésus-Christ - et ils entreprirent
de trouver cette femme païenne qui avait ensorcelé
le peuple de la cité et le préfet par ses sortilèges.
Et quand ils apprirent où elle était, ils la trouvèrent
assise et l'ayant arrachée à son siège, ils
la traînèrent jusqu'à la grande église
appelée Césarion. On était dans les
jours de jeûne. Et ils déchirèrent ses vêtements
et la firent traîner (derrière un char) dans les
rues de la ville jusqu'à ce qu'elle meure. Et ils la transportèrent
à un endroit nommé Cinarôn où
ils brûlèrent son corps. Et tous les gens autour
du patriarche Cyrille l'appelèrent «le nouveau Théophile»,
car il avait détruit les derniers restes d'idolâtrie
dans la cité» (14).
Qu'un évêque du VIIe s.
pusse considérer astrolabes et instruments de musique comme
d'infâmes outils de sorcellerie donne rétrospectivement
froid dans le dos et à réfléchir... Il y
a les évêques bigots et les évêques
éclairés. Il faut, certes, se garder de verser dans
l'image d'Epinal : la jeune vierge massacrée par les brutes
! Jeune, jolie et vierge, Hypatie l'avait sûrement été
en son temps... quand elle étudiait à Athènes.
Mais en 415, même s'il restait, comme on dit, «de
beaux restes» à ce bas bleu, elle n'en comptait pas
moins soixante coups à l'horloge. Ce qui, bien sûr,
pour autant ne mérite pas le lynchage, mais nous éloigne
de la belle formule de Ménandre, qu'on aurait été
tenté de ressortir : «ceux qu'aiment les dieux
meurent jeunes».
Assurément, les témoignages montrent du doigt le
lecteur Pierre dans le rôle de l'exécuteur des basses
uvres; mais le rôle de son patron l'évêque
Cyrille - l'adepte des solutions musclées - reste ambigu.
«Tous les gens de bien, saint Cyrille surtout, furent
affligés de cette scène d'horreur», assurera
quinze cents ans plus tard le bien-pensant F.-X. De Feller dans
sa Biographie universelle (15).
Voyons donc ! Sans doute à la manière de Théodose
Ier qui ayant, dans un mouvement de colère, fait exterminer
les habitants de Thessalonique,
le regretta par la suite (en 390). Il est vrai qu'il avait entre-temps
été «persuadé» de son erreur
par l'excommunication dont le frappa l'évêque de
Milan, saint Ambroise, qui le contraignit à pénitence.
Quand une expérience de physique -
ici une simulation du système solaire - devient «magie
noire» pour les chrétiens |
3.3.4. La Suda
L'encyclopédie byzantine compilée aux alentours
de 950, connue sous le nom de Suda ou Souda (ou
Suidas), «sans doute dérivée d'un
passage de la Vie d'Isidore de Damascios» note
Maurice Sartre, accuse Cyrille d'avoir lui-même armé
le bras des assassins d'Hypatie : elle est l'unique source à
charge de Cyrille. A noter la bizarre idée contenue dans
cette notice de la Suda de prétendre qu'elle était
restée vierge et, en même temps, de faire d'elle
l'épouse du philosophe Isidore d'Alexandrie, qui vécut
beaucoup plus tard, comme on l'a dit plus haut. On a essayé
d'expliquer cela par des contingences philosophiques basées
sur le mépris les plaisirs charnels. Isidore lui aurait
remis un «anneau de continence» dans le genre de celui
auquel fait allusion Photius - bref, ils auraient conclu une sorte
de mariage blanc.
«Hypatie. - Fille de Théon le géomètre,
le philosophe alexandrin. Elle était elle-même une
philosophe réputée. [Elle était] l'épouse
d'Isidore le philosophe. Elle a grandi sous le règne d'Arcadius.
Elle a écrit un commentaire sur le Canon astronomique,
sur Diophantos et un commentaire sur les Coniques d'Apollonios.
Elle fut mise en pièces par les Alexandrins, et son corps
fut violé et dispersé dans toute la ville. Elle
endura ceci en raison de la jalousie et de sa sagesse exceptionnelle,
particulièrement en matière d'astronomie. Selon
certains, [le responsable fut] Cyrille, mais selon d'autres,
[la faute incombe à] l'insolence invétérée
et au caractère rebelle des alexandrins. Car ceux-ci firent
subir le même sort à plusieurs de leurs propres évêques
- ainsi Georges et Proterios.
Le réalisateur enseigne à
Aspasius, le secrétaire d'Hypatie, le maniement du
compas |
Pour ce qui concerne Hypatie la philosophe, voici la preuve
que les Alexandrins [étaient] rebelles. Elle était
née, avait grandi et étudié en Alexandrie.
D'une nature plus noble que son père, elle ne s'était
pas satisfaite de son instruction en matière de mathématique,
mais s'était également attaquée avec ardeur
à l'étude de la philosophie. Quoique femme, elle
portait le manteau du philosophe; se produisant dans la ville,
elle expliquait publiquement à ceux qui le désiraient
Platon ou Aristote ou tout autre philosophe.
A côté de son enseignement, elle
observait les règles d'une attitude vertueuse et prudente;
elle était restée vierge. Elle était si belle
et attirante qu'un de ceux qui avaient assisté à
ses conférences en tomba amoureux. Ne pouvant contenir
son désir, il l'informa de son état d'esprit. Hypatie
l'en aurait soi-disant dissuadé par la musique; mais en
vérité, la musique ne réussit en rien à
tempérer ses ardeurs. Elle lui présenta certains
linges intimes souillés (gunaikeiôn rhakôn,
«chiffons femelles» [16]),
lui démontrant la malpropreté de sa nature, et lui
dit : «Voici sur quoi porte votre amour, jeune homme, et
ça n'a rien d'affriolant.» Voyant ainsi exhibés
ces témoignages honteux et sordides, le soupirant se le
tint pour dit. Telle était Hypatie, habile et éloquente
dans les mots, prudente et directe dans ses actes.
|
Toute la ville l'aimait et lui vouait des honneurs exceptionnels,
et elle faisait des conférences jusqu'à Athènes.
Sa réputation la portait vers les plus hautes sphères
de sa communauté. Au point que Cyrille, évêque
de la faction de l'opposition, passant devant la maison de Hypatie,
vit un attroupement devant ses portes, «des hommes et des
chevaux ensemble»; arrivant ou repartant. Quand il demanda
quelle foule était-ce et ce qui suscitait ce tumulte, il
apprit que la philosophe Hypatie, qui habitait-là, était
en train de parler. Ayant appris ceci, son âme conçut
une envieuse jalousie, de sorte qu'il souhaita sa mort, une mort
ignominieuse. Un jour qu'elle sortait de chez elle à son
habitude, des hommes de main ne craignant ni l'il des dieux
ni la vengeance des hommes, tuèrent la philosophe, infligeant
une infamante souillure à leur patrie.
A cette nouvelle, l'empereur (17)
en conçut de l'irritation; mais, suborné, Aidesios
étouffa l'affaire. Il allégea la peine frappant
les meurtriers mais, ce faisant, fit rejaillir l'opprobre sur
lui-même, sur sa famille et sa descendance qui en payèrent
le prix. Le souvenir de ces événements causa un
considérable préjudice à l'admiration que
les Alexandrins vouaient à Isidore : néanmoins,
en dépit des risques toujours bien réels, chacun
s'efforça malgré tout de le rencontrer fréquemment
et d'écouter ses sages paroles. Tous ceux qui excellaient
dans les travaux de rhétorique ou de poésie recevaient
également régulièrement le philosophe. Et
même s'il était moins formé qu'eux dans certaines
matières, il contribuait, grâce à sa perspicacité
de philosophe, à améliorer encore ces hommes dans
leurs sujets de prédilection. Car il discutait de chaque
chose avec précision et il critiquait plus judicieusement
que tout autre les discours et les poèmes qui lui étaient
présentés. C'est pourquoi, lors de certaines représentations
littéraires, il louait modérément ce qui
était présenté. Son hommage était
très modéré, néanmoins opportun et
justifié. C'est pourquoi tout l'auditoire, pour ainsi dire,
se référait à son jugement pour décider
qui avait le mieux ou le moins bien parlé. Je connais trois
critiques de mon temps qui sont capables de juger ce qui est dit,
avec ou sans mesure. Le jugement d'un même homme est reconnu
tant en matière de poésie qu'en matière de
prose. Mais j'estime qu'un même homme n'est créateur
des deux que s'il consacre une pratique égale et une ardeur
égale aux deux. Je ne dis pas qu'Isidore était l'un
de ceux-ci; il était même, de loin, inférieur
aux trois autres. Ces juges étaient Agapios, Severianus,
Nomos. Nomos est un de nos contemporains (La
Suda, Y 166).
3.3.5. Photius et... l'«anneau de continence»
A propos de l'anneau de continence, il ne s'agit nullement d'un
instrument de torture empêchant les relations sexuelles,
comme l'infibulation pour les hommes, mais d'une bague de mariage
- ou plutôt de non-mariage - dans le genre de celle que
portent au doigt nos religieuses «épouses du Christ».
Rien à voir avec le célèbre roman de Pauline
Réage ! A noter que ces dernières années,
elle est revenue à la mode dans certains milieux protestants
anglo-saxons : elle indique simplement que la personne qui la
porte a fait vu de chasteté d'ici au mariage.
La Bibliothèque de Photius consacre
pas moins de trois entrées à Damascius : 130, s.v.
«Damascius»; 181, s.v. «Damascius de
Damas, Vie du Philosophe Isidore»; 242, s.v.
«Damascius, Vie du Philosophe Isidore» (et
une à Synesius [26, s.v. «Synesius de Cyrène,
De la Providence, De la Royauté»]). L'ouvrage
est un peu décousu et consiste en une collection de notes
où l'on passe du coq à l'âne, sans que le
sujet soit toujours clairement indiqué. Voici le passage
qui nous intéresse (on notera que ni ici, ni ailleurs dans
ce chapitre 242, Photius ne mentionne le nom d'Hypatie, l'épouse
- ou la soi-disant épouse - d'Isidore, si ce n'est en §
164 : «Isidore différait beaucoup d'Hypatie,
non seulement comme un homme diffère d'une femme, mais
comme un vrai philosophe diffère d'une femme versée
en géométrie.»
Voici le passage qui semble en relation avec
Hypatie et son étrange mariage continent :
§ 52. Et les Alexandrins avaient l'habitude d'appeler
phulakia les linges souillés des femmes.
§ 53. Et le mariage n'était pas légitime
si le prêtre du dieu n'avait pas, de sa propre main, signé
le contrat.
§ 54. Hiéroclès, qui dirigea l'école
d'Alexandrie avec élévation de pensée et
magnificence, par son esprit élevé, son abondance
de beaux mots, sa facilité de parler et son abondance ravissait
sur lui l'admiration de ses auditeurs en rivalisant toujours avec
la beauté du style de Platon et la richesse de sa pensée.
Celui-ci avait composé pour ses amis un commentaire sur
le Gorgias; un de ses auditeurs, Théosébius
prit note du commentaire. Une autre fois, comme cela arrive, Hiéroclès
donna une seconde explication du Gorgias après un certain
temps et le même auditeur prit encore note de son commentaire
et, rassemblant les premières notes et les dernières,
il n'y retrouva pour ainsi dire rien de semblable; cependant,
les unes et les autres (ce qui est vraiment étonnant) contenaient
d'aussi près que possible la pensée de Platon. Voilà
qui démontre quel était la magnifique étendue
des avis d'Hiéroclès.
§ 55. Il ne se maria que pour faire des enfants.
§ 56. Sa femme devint possédée. Comme
le démon ne se laissait pas persuader de s'écarter
par de bonnes paroles, son disciple Théosébius l'y
obligea par un serment, mais il ne comprenait ni la magie, ni
la théurgie : mais il l'adjura par les rayons du soleil,
et par le Dieu des Hébreux. Sur quoi le démon partit,
en criant qu'il révérait les dieux et lui en particulier.
§ 57. Il mettait donc toutes les voiles, faisait et
disait tout par persuasion et exhortation; telle était
l'ardeur de son tempérament qui ne désirait rien
laisser inachevé, quand il l'avait entrepris.
§ 58. Le philosophe Théosébius tirait
la plus grande partie des sujets de ses discours des Entretiens
d'Epictète mais il en élabora d'autres soi-même,
comme les inventions d'une Muse.
§ 59. Et Théosébius,
le plus chaste des hommes, l'avait l'épousée uniquement
pour avoir des enfants. Ce Théosébius, ayant vu
que son épouse était stérile, fit une bague
de chasteté : «Femme, dit-il, je vous
fis présent autrefois d'un anneau pour nous procurer de
nombreux enfants; mais je vous donne aujourd'hui un anneau de
continence qui vous aidera toujours à vous comporter chastement
: demeurez avec moi, si vous voulez, ou si vous pouvez vous contenir;
que si cette condition ne vous accommode pas, je consens de tout
cur que vous épousiez un autre homme comme le fait
un ami envers son amie.» Elle accepta volontiers la condition.
§ 60. Ammonianos se consacra à l'art qui se
fonde sur l'exégèse des poètes et la correction
de la diction grecque. C'est cet Ammonianos qui acquit un âne
dont on (dit) qu'il négligeait souvent son alimentation
pour écouter des leçons de poésie, même
quand il avait délibérément faim; telle était
le souhait de l'âne, le désir de connaissance de
la poésie.
§ 61. L'auteur dit qu'Isidore ne pratiqua guère
la poésie; il s'y était peu intéressé
parce qu'elle... etc.
(...)
§ 311. Et Théosébius prépara
l'anneau de chasteté que le Chaldéen lui avait donné
en entrant : «Autrefois je t'ai donné un anneau
destiné à sceller une union féconde en enfants.
A présent, je t'offre celui-ci en gage de chasteté
pour qu'il sauvegarde notre vie de chasteté.» Et
la femme l'accepta avec joie et elle vécut le reste de
sa vie avec son mari sans commerce charnel. Et c'était
pour lui une vieille habitude d'attester l'efficacité de
ce talisman non seulement sur sa femme mais aussi sur lui-même;
il reconnaissait, en effet, que, quand il était plus jeune,
il menait lui-même le combat pour son éducation contre
les ennemis qui poussent aux uvres de la chair, tant ceux
qui attaquent du dehors que ceux qui trahissent du dedans.
On le voit immédiatement, l'affaire n'est
pas claire. Le § 52 parle de ces linges intimes que
semble recouper l'anecdote de la Suda (s.v. «Hypatie»),
mais seul le § 164 mentionne le nom d'Hypatie, sans
du reste nous préciser si Isidore et Hypatie étaient
mari et femme ou simplement confrères philosophes. Là-dessus
Photius enchaîne sur Hiéroclès [le successeur
d'Hypatie, à la tête de l'Ecole d'Alexandrie], §
54, pour nous laisser entendre qu'il avait eu avec son épouse
- une «machine à perpétuer l'espèce»
(§ 55), ce qui est bien dans la logique grecque, et
pas seulement grecque - le même problème que celui
qui advint à son disciple Théosébius. Et
ici, Photius en bafouille tellement d'indignation qu'il se répète
: § 56 et § 311. Nos deux ou trois - s'il
faut y inclure Isidore, dont le rôle n'est pas clair - philosophes
sur leur nuage éthéré... ont des épouses
tout à fait charnelles, prises de fureurs génésiques
etc., bref possédées par le Démon, et avec
lesquelles il faut mettre les choses au point : on ne baise pas
plus qu'il n'est nécessaire pour procréer, «Nom
de Zeus !». Pardon : «Nom de Dieu !»
Bref, ces pères Lapudeur offrent à leurs épouses
respectives une bague de chasteté, un «anneau de
continence». «Le plein est fait, merci Mesdames
! Allez mettre bas ailleurs que dans notre bibliothèque
!» Après son exorcisme, l'épouse de Théosébius
- matée - préfère se ranger. On n'ose imaginer
ce qu'elle a dû endurer. Aussi ne s'étonnera-t-on
pas si, contre touteattente, une romancière féministe
comme Ursule Molinaro (18)
a pu ici trouver le point d'ancrage de son idée d'une Hypatie
symbole de l'émancipation féminine, une Hypatie
aux innombrables amants - brandissant telle une bannière
sa serviette hygiénique souillée.
|
|
4. L'Ecole d'Athènes : la damnatio
memoriæ ?
On connaît l'histoire selon laquelle Raphaël aurait
fait figurer Hypatie au premier plan de son tableau L'Ecole
d'Athènes (1511). A l'intérieur d'un temple
idéal, inspiré du projet de Bramante pour la réalisation
de Saint-Pierre à Rome, Raphaël rassemble les grandes
figures de la philosophie. A nombre d'entre eux il attribue les
traits des plus illustres artistes de son temps, dont lui-même,
mettant ainsi en parallèle la Grèce antique et la
Rome du Quattrocènto. Cinquante-huit personnages
remplissent cette fresque, que l'on eut diviser en cinq grandes
parties : trois niveaux horizontaux et deux verticaux.
Nous n'en avons retiendrons qu'une vingtaine. Au centre, dans
l'axe de la porte, voici Platon et Aristote. Incarné sous
les traits de Léonard de Vinci, Platon tient
le Timée et montre le ciel, tandis qu'Aristote
brandit L'Ethique en pointant du doigt la terre. Autour
d'eux, nous remarquerons - de gauche à droite - le fondateur
du stoïcisme, Zénon de Citium (335-264) (ou
Zénon d'Elée (ca -450) ?) en compagnie
d'un nouveau-né, le couple symbolisant, l'enfant, la naissance
de la vérité et, le vieil homme, la sagesse et l'expérience
- couronné de pampres Epicure (341-270), pour qui
«Le plaisir est le souverain bien» (selon certains,
ce personnage serait Bacchus enlacé par Morphée,
endormi derrière lui) - Frédéric II de
Mantoue (l'enfant aux cheveux bouclés derrière
Epicure, alors en otage à la cour de Jules II) - Boèce
(480-524) (ou Anaximandre (641-540), ou Empédocle
(490±-430)) - reconnaissable à son turban blanc
Averroès (1126-1198), fameux pour avoir ouvert le
monde chrétien aux connaissances orientales et musulmanes
- le mathématicien Pythagore (ca 600) - Alcibiade
(450-404) (ou Alexandre le Grand (356-323)) - Antisthène
(444-366) (ou Xénophon (430-354±), auteur
d'une biographie de Socrate) - Hypatie ou Francesco
Maria della Rovere, futur duc d'Urbin - Eschine (390±-314)
(ou Xénophon) - Parménide (515-450)
- Socrate (470-399), qui semble compter sur ses doigts
des arguments de sa dialectique - Héraclite (540-480)
(sous les traits de Michel-Ange), le philosophe du devenir
qui s'opposa aux philosophies de Platon, Zénon et Parménide
- Diogène (431-323) de Sinope, le Cynique dont l'écuelle
rappelle que la faim physique est plus importante que la faim
intellectuelle - Plotin (205-270) - Euclide le Socratique
(450-380) (ou Archimède (287-212)) (sous les traits
de Bramante), entouré d'étudiants - Strabon
(64 av.-20 de n.E.) (ou Zoroastre (ca 700)) - Claude
Ptolémée (+200), l'astronome qui plaçait
la terre au centre d'un univers fixe - et, à l'extrême
droite, se mettant lui-même en scène en Apelle
(IVe s. av. n.E.), l'artiste Raphaël (1483-1520) en
compagnie de son maître Pérugin [ou de son
ami Le Sodoma (1477-1549)].
Lorsqu'il en présenta l'ébauche
à ses commanditaires, apprenant que la femme représentée
en bas, au centre était «Hypatie, la plus fameuse
des membres de l'Ecole d'Athènes», un des cardinaux
aurait exigé qu'elle en soit retirée. «Enlève-la.
La foi ne permet de rien savoir sur elle. A part cela, l'uvre
est acceptable.» Raphaël peignit à sa place
la figure efféminée de Francesco Maria della Rovere,
un neveu du pape Jules II.
Si cela ne s'appelle pas une damnatio memoriæ,
qu'est-ce alors ? A noter que l'anecdote, si elle est souvent
racontée, n'est pas prouvée - comme beaucoup d'autres
choses concernant Hypatie.
Ammonios, le parabalanai fanatique |
|
|
5. Bibliographie
Bibliographie d'Hypatie
- LANDMAN, Howard A., Books on Hypatia of Alexandria. A Bibliography.
Les sources |
- SOCRATE
LE SCHOLASTIQUE, (ca 440), L'Histoire ecclésiastique
de Socrate, VII, 15. Traduction Louis Cousin, 1686. (Voir
aussi : CLICK)
- PALLADAS, Anthologie
Palatine, Epigramme IX, 400.
- DAMASCIOS LE DIADOQUE, in PHOTIUS, Bibliothèque,
Chap. 26
(s.v. «Synésius de Cyrène, De
la Providence, De la Royauté»), 130
(s.v. «Damascius»), 181
et 242
(s.v. «Damascius de Damas, Vie du Philosophe
Isidore»).
- SYNÉSIOS
DE CYRÈNE, uvres complètes, traduction
Druon, 1878. Voir aussi éditions
anglaises.
- JEAN
DE NIKIU (VIIe s.), Chroniques, 84, 87-103.
- SUDA [The Life
of Hypatia from], Pi 204 : Panolbios; Sigma 1511 : Synésios;
Theta 205 : Théôn; Upsilon 166 : Hypatia.
Analyses historiques
- CHUVIN, Pierre, Chronique des derniers païens. La
disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne
de Constantin à celui de Justinien (1990), Les Belles
Lettres/Fayard, rééd. 2004; broché 2009,
pp. 90-94, 289-290, 361-367.
- SARTRE, Maurice, «Hypatie
: enquête sur une philosophe assassinée»,
L'Histoire, nç 306, février 2006, pp. 72-76.
- THORP, John, A la recherche d'Hypathie (allocution),
Association canadienne de philosophie, Congrès de la
Fédération des sciences humaines et sociales,
University of Manitoba, Winnipeg, 30 mai 2004.
La polémique
- TOLAND, John, Hypatia, or the History of a Most Beautiful,
Most Virtuous, Most Learned, and in Every Way Accomplished Lady,
Londres, 1720. Protestant convaincu, l'auteur fait de l'héroïne,
jeune et savante, la victime de l'intolérance chrétienne
incarnée par le patriarche Cyrille, tout juste élu
à cette fonction.
- LEWIS, Thomas, The History Of Hypatia, A most Impudent
School-Mistress of Alexandria : Murder'd and torn to Pieces
by the Populace, In Defence of Saint Cyril and the Alexandrian
Clergy. From the Aspersions of Mr. Toland, Londres, T. Bickerton,
1721. Cinglante réponse catholique au livre de Toland,
qui se présente dès le titre comme une défense
de Cyrille et du clergé d'Alexandrie.
XVIIIe et XIXe s.
Le livre de Toland inaugurait un courant qui vit en le tragique
destin d'Hypatie un manifeste d'une certaine fin de l'Antiquité
: celle de la culture et de la liberté de pensée,
de la tradition philosophique et du goût du beau affronté
à l'obscurantisme et à la bigoterie. Un trouvera
sur le site Olympos
un remarquable dossier consacré à Hypatie dans la
littérature, avec de nombreuses citations. |
- VOLTAIRE, Examen important de milord Bolingbroke, ou le
tombeau du fanatisme, 1736. Et aussi son Dictionnaire
philosophique, article «Hypatie» : la Raison
et de la Liberté assassinées par «les
dogues tonsurés de Cyrille», suivis d'une bande
de fanatiques qui «l'allèrent saisir dans la
chaire où elle dictait ses leçons, la traînèrent
par les cheveux, la lapidèrent et la brûlèrent,
sans que Cyrille le Saint leur fit la plus légère
réprimande», l'accusant ailleurs d'avoir déchaîné
«contre elle la populace chrétienne».
- DIDEROT, Denis, Encyclopédie, art. «Hypatie».
- GIBBON, Edward, Histoire du déclin et de la chute
de l'Empire romain, Robert Laffont, coll. «Bouquins»,
1983, 2 vols, II, chap. XLVII, p. 325. Tout comme Voltaire,
Gibbon instrumentalise Hypatie pour promouvoir l'anticléricalisme
de son siècle. Aussi l'historien anglais de conclure
: «Le meurtre d'Hypatie a souillé d'une tache
ineffaçable le caractère et la religion de saint
Cyrille d'Alexandrie».
- LECONTE DE LISLE, in Poèmes antiques (Son poème
Hypatie connut deux versions : en 1847, puis en 1874,
mais seule la seconde reprend l'argumentation antichrétienne
:
|
Le vil Galiléen t'a frappée et maudite,
Mais tu tombas plus grande ! Et maintenant, hélas !
Le souffle de Platon et le corps d'Aphrodite
Sont partis à jamais pour les beaux cieux d'Hellas
!
Dors, ô blanche victime, en notre âme profonde,
Dans ton linceul de vierge et ceinte de lotos;
Dors ! L'impure laideur est la reine du monde,
Et nous avons perdu le chemin de Paros.
Les dieux sont en poussière et la terre est muette;
Rien ne parlera plus dans ton ciel déserté.
[1847])
|
- de NERVAL, Gérard, Nouvelles I (Les Filles du feu.
Angélique), 1854.
- BARRÈS, Maurice, Sous l'il des barbares,
1888.
- KINGSLEY, Charles, Hypatia, or, New Foes
with an Old Face, 1853. Dans ce roman, Kingsley entraîne
Hypatie dans une bataille entre le rationalisme protestant et
la superstition catholique. Il introduit dans l'histoire une
intrigue secondaire et érotique selon laquelle Hypatie
tombe amoureuse d'Oreste, le préfet romain d'Egypte,
et il enlève l'embarras que constituerait une héroïne
païenne en la convertissant au christianisme - mais non
au catholicisme - quelques jours avant sa mort.
XXe s.
- AGABITI, Augusto, Ipazia : la prima martire della liberta
di pensiero, Ipazia, Ragusa, 1979.
- BARRIOLE, Alexandra, Hypatie, la lionne de l'apocalypse,
La pensée universelle, 1987.
- BERETTA, Gemma, Ipazia d'Alessandria, Rome, Editori
Riunti, 1993.
- BOUYOUCAS, Pan, Hypatie ou la mémoire des hommes
(1999). Théâtre. Création à Marseille,
19 janvier-6 février 2010, mise en scène Andonis
Vouyoucas.
- CHICAGO, Judy, Dinner Party, 1979 [féminisme].
- DZIELSKA, Maria, Hypatia of Alexandria (trad. angl.
par F. Lyra), Revealing Antiquity, nç 8, Cambridge, MA,
Harvard University Press, 1995 (livre de poche en 1996).
- FERRETTI, Andrée, «Renaissance en Paganie»,
L'Hexagone, 1987.
- HUBBARD, Elbert, Hypatia (essai ca 1908), édition
posthume 1928.
- LUZI, Mario, Livre d'Hypatie (Libro di Ipazia), théâtre,
1978.
- MAGRE, Maurice, Priscilla d'Alexandrie, 1925.
- MARCEL, Jean, Hypatie ou la fin des dieux, Leméac,
Montréal, 1989.
- MOLINARO, Ursule, «A Christian Martyr in Reverse : Hypatia
370-415» (poème), Hypatia (19),
1989. Biographie fantaisiste d'Hypatie. Ursule Molinaro fait
de celle-ci une icône non seulement du féminisme
mais aussi de la libération sexuelle. Elle lui attribue
une série d'amants depuis sa jeunesse. Elle la fait épouser
Isidore le philosophe qui, lui, tolère stoïquement
la suite de ses amants illicites, parmi lesquels on retrouve
le préfet Oreste.
- MUGURDITCH MANGASARIAN, Mangasar, The martyrdom of Hypatia,
or, The death of the classical world, ca 1915.
- PRATT, Hugo, «Corto Maltese/25», Fable de Venise,
Casterman, 1981 (bande dessinée où apparaît
le personnage d'Hypatie).
- RONCHEY, Silvia, «Ipazia, l'intellettuale», in
Augusto FRASCHETTI (a cura di), Roma al femminile, Roma,
Laterza, 1994, pp. 213-258.
- RONCHEY, Silvia, «Filosofa e martire: Ipazia tra storia
della chiesa e femminismo», in R. RAFFAELLI (a cura di)
Vicende e figure femminili in Grecia e a Roma (Atti del
Convegno di Pesaro, 28-30 aprile 1994), Ancona, Commissione
per le Pari Opportunità della Regione Marche, 1995, pp.
449-465.
- ROUGÉ, J., «La politique de Cyrille d'Alexandrie
et le meurtre d'Hypatie», in Cristianesimo nella Storia,
11/3, 1990, pp. 485-504.
- ZITELMANN, Arnulf, Hypatia, Ecole des Loisirs, Coll.
Médium, 1989.
XXIe s.
- BOUVET, Rachel (Université du Québec à
Montréal), Femmes d'Orient, entre paganisme et christianisme
: Hypatie
selon Jean Marcel, in «Figures et contre-figures
de l'orientalisme», Voix et Images, Vol. 31, nç
1 (91), automne 2005, pp. 33-45.
- COLAVITO, Antonio & PETTA, Adriano, Ipazia, scienziata
alessandrina. 8 marzo 415 d.c., Lampi di Stampa, Milano
2004. Rééd. : Ipazia, vita e sogni d'una scienziata
del IV secolo, La Lepre Edizioni, octobre 2009.
- d'OSORIO, Loup, Hypathia, arpenteur d'absolu, L'Harmattan,
2005.
- ECO, Umberto, Baudolino, 2000.
- EHRET, Marie-Florence, Hypatie, fille de Théon,
Atelier Des Brisants, 2001.
- GAUDEFROY, Olivier, Poison au gymnase, Editions Déméter,
2006; Meurtre d'une vestale, Editions Déméter,
2007; Les cendres d'Arsinoé, Editions du Lamantin,
2010. Hypatie enquète dans une série policière
se déroulant au IVe siècle.
- MARCIANO-JACOB, Christiane, Hypatia - Un phare dans la
nuit, Editions du Lys, 2008.
- MURPHY, Susan M. (Queen's University), Hypatie
ou la fin de l'Histoire, in «Féminin/Masculin.
Jeux et transformations», Voix et Images, Vol.
32, nç 2 (95), hiver 2007, pp. 93-108.
- STOPPA, Aida, «Ipazia e la rete d'oro», in Aida
STOPPA, Sette universi di passione, Colledara, Te, Andromeda
éditrice, 2004, pp. 20-34.
- ZAYDAN, Yusuf, 'Azazil, Le Caire, Dar al-Shuruq, 2008.
Les mémoires fictives d'un moine de Haute-Egypte nommé
Hépa. Celui-ci a connu Hypatie durant son séjour
à Alexandrie, lorqu'il étudiait la théologie
et la médecine, et a assisté à son exécution.
Ce roman en langue anglaise a obtenu l'International Prize for
Arabic Fiction 2009 (mars 2009).
|
|
|
Fiche technique
Agora |
Espagne - Etats-Unis - Malte, 2008
|
Agora
Mists of Time [EU t/trav.]
Prod. : Canal+ España / Particip. : Cinebiss - Himenóptero
(= Alejandro Amenábar) - Mod Producciones - Telecinco Cinema
/ Coul. / Aspect Ratio : 2.35 : 1 / Sound Mix : SDDS - Dolby Digital
- DTS / 141' (Cannes Film Festival : 128')
Fiche technique
Réal. : Alejandro AMENÁBAR; Scén. : Alejandro
AMENÁBAR & Mateo GIL; Images : Xavi GIMÉNEZ;
Producteurs : Fernando BOVAIRA, Álvaro AUGUSTIN; Producteurs
exécutifs : Simón de SANTIAGO, Jaime ORTIZ DE ARTIÑANO;
Directeur de production : José Luis ESCOLAR; Décors
: Guy HENDRIX DYAS; Costumes : Gabriella PESCUCCI; Casting : Jina
JAY; Montage : Nacho RUÍZ CAPILLAS; Superviseur Effets
visuels : Felix BERGÉS; Superviseur Effets spéciaux
: Chris REYNOLDS; Son : Glenn FREEMANTLE; Mixage son : Peter GLOSSOP;
Maquillage : Jan SEWELL; Coiffure : Suzanne STOKES-MUNTON; Maquillage
et coiffure Rachel Weisz : Graham JOHNSTON; Musique : Dario MARIANELLI.
Fiche artistique
Rachel WEISZ (Hypatie) - Max MINGHELLA (Davus) - Oscar ISAAC (Orestes)
- Ashraf BARHOM (Ammonios, un parabalanai) - Michael
LONSDALE (Théon) - Rupert EVANS (Synésios) - Richard
DURDEN (Olympius) - Sami SAMIR (Cyrille) - Manuel CAUCHI (Theophilus)
- Homayoun ERSHADI (Aspasius, secrétaire d'Hypatie) - Oshri
COHEN (Medorus) - Harry BORG (préfet Evagrius) - Charles
THAKE (Hésychius) - Yousef «Joe» SWEID (Pierre)
- Andre AGIUS (garçon) - Paul BARNES (dignitaire 2) - Christopher
DINGLI (étudiant 2) - Clint DYER (Hierax) - Wesley ELLUL
(garde 1) - Angele GALEA (Charition) - Jordan KIZIUK (disciple
d'Hypatie) - Samuel MONTAGUE (crieur théâtre) - Alan
PARIS (garde du corps 1) - Christopher RAIKES (homme hellénistique)
- Amber Rose REVAH (Sidonia) - Charles SAMMUT (philosophe 1) -
Juan SERRANO (juif mort).
SP/ |
Sortie : 9 octobre 2009 |
EU/ |
Sortie annoncée : 18 décembre 2009 (finalement
non distribué ?) |
FR/ |
Festival de Cannes 2009 : Sélection officielle Hors
compétition (17 mai 2009)
Sarlat Film Festival (11 novembre 2009)
Mars Distribution - sortie : 6 janvier 2010 |
CDN/ |
Sortie : 12 septembre 2009 (Toronto International Film
Festival) |
AL/ |
Sortie : 11 mars 2010 |
Portugal/ |
Sortie : 10 décembre 2009 |
Egypte/ |
Sortie : 22 décembre 2009 (Panorama of European Film) |
Liban/ |
Sortie : 24 décembre 2009 |
Grèce/ |
Sortie : 28 janvier 2010 |
Slovénie/ |
Sortie : 4 février 2010 |
Russie/ |
Sortie : 11 février 2010 |
Suède/ |
Sortie : 26 février 2010 |
Israël/ |
Sortie : 18 mars 2010 |
Argentine/ |
Sortie : 15 avril 2010 |
NOTES
Tournage à Delimara (Malte), Fort Ricasoli, Kalkara (Malte),
Marsaxlokk (Malte), Mdina (Malte), Valletta (Malte). Budget :
73 millions EUR.
Agora, a été nomminé 13 fois aux
Goyas (les Césars espagnols), dans les catégories
suivantes :
1) Meilleur film
2) Meilleur réalisateur (Alejandro Amenábar)
3) Meilleur scénario original (Mateo Gil et Alejandro Amenábar)
4) Meilleure actrice (Rachel Weisz)
5) Meilleure musique (Dario Marianelli)
6) Meilleur décor (Guy Hendrix Dyas)
7) Meilleur costume (Gabriella Pescucci)
8) Meilleure photographie (Xavi Gimenez)
9) Meilleur maquillage et coiffure (Jan Sewell et Suzanne Stokes-Munton)
10) Meilleur montage (Nacho Ruiz Capillas)
11) Meilleur son (Peter Glossop)
12) Meilleurs effets spéciaux (Félix Bergés
et Chris Reynolds)
13) Meilleure direction de production
|
SCÉNARIO
391 de n.E. Conquise par les Grecs voici sept cents ans, l'Egypte
fait partie de l'Empire romain depuis quatre siècles déjà.
Mais sa capitale, Alexandrie, est un vrai chaudron de sorcière,
où bouillonnent tous les mysticismes. Le prosélytisme
chrétien, notamment, y fait la guerre aux païens ainsi
qu'aux juifs. Cependant une femme-philosophe, mathématicienne
et astronome, Hypatie - fille du grand bibliothécaire Théon
-, s'obstine à vouloir percer les mystères de la
gravité et du fonctionnement du cosmos...
Mais la révolte des chrétiens gronde, qui veulent
faire table rase du passé païen. Réfugiée
dans la grande Bibliothèque, Hypatie tente de préserver
la sagesse de l'Ancien Monde, ces connaissances accumulées
depuis des siècles, dissertant sur Aristote et préconisant
l'héliocentrisme. Avec l'aide de ses disciples, elle cherche
dans le ciel un ordre et une perfection à opposer au chaos
où mènent les fanatiques religieux.
Ammonios (Ashraf Barhom), le parabalanai
fanatique… |
Athée, Hypatie est belle et... vierge. Deux hommes, néanmoins,
se disputent son amour : le préfet romain Oreste, gouverneur
de l'Egypte, et le jeune esclave Davus. Ce dernier est déchiré
entre ses sentiments et la perspective de liberté que lui
promettent les chrétiens, s'il les rejoint. De plus en
plus nombreux et puissants, les chrétiens saccagent la
Bibliothèque et - pendant que partent en fumée tout
le savoir consigné dans ses rouleaux païens - lapident
Hypatie d'Alexandrie...
Biographie : Alejandro Amenábar
Réalisateur, acteur, producteur, scénariste, compositeur
et monteur espagnol, né en 1972 à Santiago du Chili
(Chili).
D'origine chilienne, Alejandro Amenábar arrive très
jeune en Espagne où il s'installe à Madrid. Adolescent,
il intègre la Faculté des Sciences et de l'Information
à l'Université Complutense de Madrid dans laquelle
il ne brille pas. Après quelques échecs scolaires,
le jeune homme décide de se lancer dans le cinéma.
Après avoir réalisé deux courts métrages
remarqués intitulés Himenoptero (1992) et
La Luna (1994), il remporte son premier succès commercial
en 1996 avec le thriller Tesis, un premier long métrage
sur l'univers trouble des snuff movies, qui fait l'ouverture
du Festival de Berlin dans la section Panorama et remporte cinq
Goya, les récompenses cinématographiques majeures
en Espagne.
Auréolé de prix, Alejandro Amenábar enfonce
le clou en 1998 avec Ouvre les yeux. Ce Thriller fantastique
onirique marqué par l'univers paranoïaque de Philip
K. Dick navigue entre rêve et réalité, et
devient rapidement l'un des plus gros succès du cinéma
espagnol de tous les temps, révélant l'acteur Eduardo
Noriega, déjà à l'affiche de Tesis.
Le film va même jusqu'à séduire Hollywood,
qui en fait un remake en 2001, Vanilla sky, avec
Tom Cruise en vedette.
Hollywood ne pouvait rester indifférent devant le talent
du cinéaste. En 2001, âgé d'à peine
28 ans, Alejandro Amenábar se lance dans la réalisation
de son premier film en langue anglaise, la fable fantastique Les
Autres, produit par Tom Cruise et dans lequel il dirige Nicole
Kidman. Deux ans plus tard, il change radicalement de registre
avec Mar Adentro, où il raconte le combat de Ramon
Sampedro, incarné par Javier Bardem, tétraplégique
ayant combattu vingt-neuf ans pour le droit à l'euthanasie.
Contrairement à ses précédents longs métrages,
Amenábar n'a pas signé la musique d'Agora.
Filmographie
2009 - Agora
2004 - Mar Adentro (Goya du meilleur film - Oscar du meilleur
film étranger)
2000 - Les Autres (Huit Goya)
1997 - Ouvre les Yeux (Abre los Ojos)
1996 - TesiS
|
|
Critiques
Cette uvre démontre
une nouvelle fois le talent de conteur d'Amenábar,
et ce quel que soit le genre abordé. Son seul crédo
: le cur. Ici, il choisit ainsi de traiter un sujet
complexe comme la science avec un point de vue spirituel et
émotionnel. Et c'est un choix gagnant. La guerre entre
religions est elle évoquée de manière
aussi puissante que claire. Pas de bavardages explicatifs
plombants : Agora veut avant toute chose divertir de
manière intelligente. Le propre du cinéma. |
CLEM, AlloCiné
|
|
Une thématique reposant
sur un système d'oppositions entre science et déraison,
intellect et sentiment, savoir et intolérance, religion
et pyrrhonisme, pouvoir et doute, haine et amour. Au détour
d'une scène, les humains sont filmés de haut
comme des fourmis et disséqués comme des bêtes
sauvages. Pour Amenábar, il faut voir dans ces métaphores
des résonances contemporaines et comprendre que ce
qui préoccupait à l'époque préoccupe
toujours. Dans le rôle de la philosophe et mathématicienne
Hypatie d'Alexandrie, Rachel Weisz s'exprime dans un langage
érudit vaguement abscons. Et une histoire d'amour romanesque
sert de fil conducteur au récit en même temps
qu'elle a pour fonction de rendre le pensum plus digeste. |
Romain LE VERN
|
|
|
Pour son second film hollywoodien,
Alejandro Amenábar déçoit. Agora
est une ambitieuse fresque mais ne tient pas ses promesses.
(...) La mise en scène est très impersonnelle
mais les images sont magnifiques, le scénario est riche
mais ne passionne pas, la durée est honnête pour
une telle fresque (2h20) et pourtant on a l'impression de
40 minutes de trop... Agora, malgré son ambition,
manque d'ampleur, de personnages forts, de spectaculaire,
d'une musique qui transcende le tout. On a vraiment l'impression
de tourner en rond deux heures durant.
Ce film additionne donc les paradoxes. Agora paraît
simplement trop lisse, bien trop lisse. La démonstration
scientifique concernant les rotations de la Terre et du Soleil
ne captivent pas, d'autant que le spectateur du XXIe siècle
a quelques longueurs d'avance sur le personnage dans son raisonnement
logique. |
|
|
Si le film est loin d'être
sans défaut, on se laisse gagner par la détermination
d'Hypatie d'Alexandrie (Rachel Weisz) à défendre
la science face aux dogmes d'un Christianisme en pleine
lutte pour le pouvoir dans un Empire romain déclinant.
Femme et athée (autant dire que ce n'était
pas gagné pour elle à l'époque !),
il faudra attendre près de 1.200 ans pour que sa
théorie soit enfin reconnue.
De belles lumières, une belle photographie (sans
toutefois atteindre le summum que constitue la série
Rome de HBO dans ces deux domaines), une bande originale
efficace à défaut d'être novatrice (à
mi chemin entre les sonorités de Gladiator et
La dernière tentation du Christ), et des effets
numériques au service de l'histoire ne suffisent
pas, malheureusement, à faire oublier le peu de profondeur
de certains personnages ou le manque de crédibilité
de certaines scènes. Un demi succès ou un
demi échec, au choix. |
|
|
Agora, lui, a tout du blockbuster
hollywoodien : les décors sont majestueux, Rachel
Weisz est tête d'affiche et les scènes de combats
sont de la partie. Mais, plus que cette logistique inhérente
au genre, c'est la réflexion théologique et
philosophique qui prime ici.
Centré sur une période de l'histoire des religions
jamais traitée à l'écran (la guerre
civile entre croyances à Alexandrie), Agora condamne
l'extrémisme, voire la religion elle-même,
et prêche pour une approche plus pragmatique du monde.
D'ailleurs, la philosophe et scientifique Hypathie, seul
personnage athée et cartésien du film, en
est aussi la plus irréprochable.
Dommage en revanche qu'Amenábar force parfois
le trait en répétant, sans doute par soucie
d'équité, les mêmes discours d'endoctrinement
chez les paiens, les juifs et les chrétiens. A l'instar
des séquences de «recherche» scientifique,
trop nombreuses et répétitives, ce procédé
alourdit le propos et le rythme du film. A l'issue de la
projection, la reflexion du spectateur sur les sujets en
question n'aura d'ailleurs pas beaucoup avancé. |
|
|
Amenábar a travaillé
son sujet et ça se voit sur l'écran. Peu d'esbrouffe
dans la mise en scène, le réalisateur espagnol
privilégie son histoire, la direction de ses comédiens
et la dimension humaine dans ce drame historique mêlant
amour et guerres de religion. Agora évite l'écueil
du film religieux fondamentaliste. Il ne juge pas le comportement
des chrétiens ou des païens, il l'expose simplement.
Le film ne souffre que de sa longueur. (...)
Agora est ambitieux, car il nous expose à une réflexion
sur la religion, la piété et la compassion.
Il nous plonge dans le monde mystérieux de l'astronomie
et oblige donc son spectateur à ne pas perdre le fil
complexe de son histoire. Sans être le chef d'uvre
qu'il laissait augurer, le nouveau Amenábar est un
drame historique où l'émotion nous saisit jusqu'au
dénouement tragique. Une émotion que la musique
de Dario Marianelli délivre lui-aussi dans sa partition. |
|
|
Le spectateur pourrait trouver
longues et faussement intellectuelles les nombreuses discussions
«scientifiques» du film, mais on ne saurait manquer
de remarquer que le choix de porter sur le grand écran
une martyre du paganisme a tout de l'attaque frontale contre
le Christianisme, et pas seulement contre le fanatisme religieux
en général. A la sortie du film, le Vatican
aura du mal à apprécier les scènes où
les Chrétiens tabassent les gens en hurlant comme des
dératés ou celle où ils apparaissent
comme des fourmis noires en train de se jeter sur leur proie
par le biais d'un plan plongeant accéléré
très efficace. |
|
|
|
Internet |
|
NOTES :
(1) Ainsi, la costumière Gabriella
Pescucci «travaille largement à partir de références
contemporaines, ce que je trouve très intéressant.
Pour reconstituer ce monde qui existait il y a seize siècles,
elle préfère s'inspirer d'éléments
toujours présents dans différentes cultures. Nous
avons dans le film des références aux mondes romain
et égyptien, ainsi qu'à l'univers chrétien
qui annonce le Moyen-Age. Par exemple, je trouve que sa manière
de glisser des clins d'il aux Talibans dans sa représentation
des parabolani [id. est parabalanai] est impressionnante»
(A. Amenábar, pressbook). - Retour
texte
(2) U. MOLINARO, «A Christian
Martyr in Reverse : Hypatia 370-415», 1989. - Retour
texte
(3) DAMASCIUS, Vie d'Isidore [de
Gaza] (495), fragments in Photius, Bibliothèque,
Cod. 242. Trad. : La vie d'Isidore ou Histoire de la philosophie,
traduit par Anthelme-Édouard Chaignet, t. 1-3, Paris,
1900-1903, fragments 102-105. - Retour texte
(4) John THORP, A la recherche
d'Hypathie, Association canadienne de philosophie, discours
au congrès de la Fédération des sciences
humaines et sociales, University of Manitoba, Winnipeg, 30 mai
2004. - Retour texte
(5) SOCRATE LE SCOLASTIQUE, Histoire
Ecclésiastique, VII, 14.- Retour
texte
(6) Cardinal et historien italien
(Sora, 1538-Rome, 1607). Disciple de Philippe Neri, il lui succéda
comme supérieur de l'Oratoire, devint confesseur du Pape
Clément VIII, cardinal (1596) et bibliothécaire
de la Vaticane (1597). Il est l'auteur d'Annales ecclésiastiques
(jusqu'en 1198). - Retour texte
(7) PHOT., Bibl., 130,
s.v. «Damascius». - Retour
texte
(8) PHOT., Bibl., 181,
s.v. «Damascius de Damas, Vie du Philosophe
Isidore». - Retour texte
(9) J. THORP, A
la recherche d'Hypathie, Association canadienne de philosophie,
discours au Congrès de la Fédération des
sciences humaines et sociales, University of Manitoba, Winnipeg,
30 mai 2004. PHOT., Bibl., 242,
s.v. «Damascius, Vie du Philosophe Isidore»,
§ 164.- Retour texte
(10) J. THORP, A la recherche
d'Hypathie, op. cit. Cf. infra : La
Suda, Y 166. - Retour texte
(11) J. THORP, A la recherche
d'Hypathie, op. cit. Cf. infra : La
Suda,Y 166. - Retour texte
(12) A noter que - selon DAMASCIUS
LE DIADOQUE, Vie d'Isidore [de Gaza] (495), fragments
in Photius, Bibliothèque, Cod. 242. Trad. : La
vie d'Isidore ou Histoire de la philosophie, traduit par
Anthelme-Édouard Chaignet, t. 1-3, Paris, 1900-1903,
fragments 102-105 - il y aurait eu un quatrième fragment,
mais nous n'avons pas eu l'occasion de consulter cette édition,
et donc ce quatrième fragment. Il s'agit probablement
de cet autre passage de la Suda : s.v. «Panolbios»,
Pi 204 - «An epic poet. He wrote various things,
including To Aitherios after his illness, in epic meter; and
To Erythrios and To Dorotheos, leader and companion; and To
Aphthonios, companion; and a funeral speech for Hypatia, daughter
of Erythrios.»
Hypatie fille d'Erythrios et non plus de Théon ? - Retour
texte
(13) DAMASCIUS, Vita Isidori,
LVI, 2. - Retour texte
(14) JEAN DE NIKIOU, Chronique,
84, 87-103. - Retour texte
(15) F.-X. DE FELLER, Dictionnaire
historique ou Biographie universelle, revu, complété
et continué jusqu'en 1837 par M. Henrion, 9e éd.,
Paris-Lyon, Librairie catholique de Périsse frères,
4 vols, 1838 - s.v. «Hypacie», t. 3, p. 244. - Retour
texte
(16) Dans un passage similaire,
Photius rappelle que les Alexandrins les nommaient phulakia
(PHOT., Bibl., 242 : DAMASCIUS, Vie du philosophe
Isidore, 52). Reprenant l'anecdote de la Suda, Lucien
Jerphagnon préférera user d'une métaphore
élégante, «un accessoire de dames, aujourd'hui
jetable». «Ainsi serait-il à même,
lui aurait-elle expliqué, de saisir la nature exacte
de ce qu'il convoitait avec tant d'insistance. Quoiqu'un moderne
puisse penser du procédé, il était dans
la ligne de la technique éprouvée du mérismos,
de la méthode de division chère aux stoïciens,
et qui consiste à réduire à leurs éléments
les choses dont on a trop bonne opinion. Voyez ce qu'un Marc
Aurèle dit de l'amour physique ou de la table; songez
à Plotin, dont Porphyre disait qu'il avait honte d'être
dans un corps. En dépit de la crudité du fait,
nous ne sortons pas de la tradition» (L. JERPHAGNON,
Les Divins Césars, Tallandier). Ah ! les secrets
de Mélusine. - Retour texte
(17) Théodose
II, fils d'Arcadius, empereur d'Orient. Il doit avoir quatorze
ans lorsque Hypatie est assassinée, et est totalement
sous la coupe de sa sur Pulchérie et de sa mère.
- Retour texte
(18) U. MOLINARO, «A Christian
Martyr in Reverse : Hypatia 370-415»,
1989 (poème). - Retour texte
(19) Revue savante portant sur la
pensée féministe, créée en 1986.
- Retour texte
|
|
|
|