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ALIX SENATOR
1. Les Aigles de Sang
2. Le Dernier Pharaon

Valérie Mangin (sc.) & Thierry Démarez (d.)

[Page 3/3]

 

Pages précédentes :

De l'injure du temps l'irréparable outrage...

Introduction
Genèse d'une BD
Deux meurtres suspects
Biographies
Critiques

Appendice A : Flamen Dialis - Une sinécure

Appendice B : Laticlaves et angusticlaves

Appendice C : Le comité et la charte «Martin»

Sur cette page

Appendice D : Les Chroniques de l'Antiquité galactique

Le Fléau des Dieux

1. Morituri te salutant, novembre 2000
2. Dies iræ, octobre 2001
3. Urbi et orbi, octobre 2002
4. Væ Victis, janvier 2004
5. Dei ex machina, février 2005
6. Exit, juin 2006

Le Dernier Troyen

1. Le cheval de Troie, janvier 2004
2. La reine des Amazones, novembre 2004
3. Les Lotophages, septembre 2005
4. Carthago, août 2006
5. Au-delà du Styx, septembre 2007
6. Rome,
novembre 2008

La Guerre des Dieux

1. De bruit et de fureur, février 2010
2. De sang et d'or (à paraître)

Imperator

1. Les fascistes sont éternels,

Jeanne d'Arc

 

APPENDICE D
Les Chroniques de l'Antiquité galactique

Les Grecs ont probablement inventé la science-fiction en même temps que la littérature épique. Homère déjà, dans l'Iliade, montre dans l'atelier d'Héphaïstos des servantes forgées dans de l'or par le dieu, mais aussi des trépieds sur roulettes, qui se déplacent tout seuls (HOM., Il., XVIII, 369-477) ou, dans l'Odyssée, les navires des Phéaciens, qui naviguent sans pilote (HOM., Od., VII, 318; XIII, 80). Des robots ? Quelques siècles plus tard, se moquant des fabuleux récits de voyages lointains, Lucien de Samosate dans Histoire vraie, imaginait le premier voyage dans la lune, la première guerre interstellaire et des extraterrestres mi-insectoïdes mi-végétaux. Le cinéma SF américain des '50 n'inventera pas mieux. J'ai découvert Lucien à douze ans - en même temps que le Guy L'Éclair de Dan Barry - d'abord dans un entrefilet de journal, puis dans sa traduction chez Garnier (click).

C'est dans Grandeur et décadence de l'Empire de Trigan de Don Lawrence et Mike Butterworth que Valérie Mangin a puisé l'idée de ses Chroniques de l'Antiquité galactique. Rebondissant sur la nouvelle de Philip Jose Farmer «Des Dieux et des Hommes» (1954), d'ailleurs souvent reprise (Ulysse de Lob & Pichard; Ilium de Dan Simmons), Valérie Mangin a mis en chantier plusieurs séries mélangeant Antiquité gréco-romaine et space opera, organisées en quatre cycles : dans le premier, Le Fléau des Dieux (6 albums, 2000-2006) dessiné par Aleksa Gajic, elle nous narre la fin de Rome. Le second cycle en retrace les lointaines origines : Le Dernier Troyen (6 albums, 2004-2008), dessiné par Thierry Démarez avec qui elle renouera pour Alix Senator. Le Dernier Troyen nous conte une Énéide mêlée d'Odyssée, car Énée et Ulysse - les deux parias de l'Espace - finissent par se retrouver et même s'allier.
Le monde homérique devait beaucoup lui manquer car, en février 2010, elle revint sur les personnages de l'Iliade en ouvrant un troisième cycle des Chroniques de l'Antiquité Galactique - La Guerre des Dieux, dessiné par Dean Yazghi. Pour l'instant, il n'y a encore qu'un seul tome paru, De Bruit et de Fureur; on attend avec intérêt le second opus, De Sang et d'Or. Enfin, un quatrième cycle s'est amorcé en avril 2012 avec Imperator/1 : Les fascistes sont éternels, dessiné par Fafner : une satire du Duce. Qui fera renaître l'Empire romain... Mussolini ou... Gus ?

Valérie MANGIN (sc.), Aleksa GAJIC (d.),
Le Fléau des Dieux
(d'après une idée originale de Denis BAJRAM)

1. Morituri te salutant (novembre 2000)
Depuis 1.000 ans, l'Orbis - l'Empire Romain galactique - est en paix. Soudain une terrible nouvelle éclate : conduits par leur roi Rua, les Huns ont pillé Aquincum, une planète provinciale. L'empereur réunit aussitôt ses légions, mais le destin est contre lui. Il meurt avant même le début de la guerre et l'Orbis doit céder aux barbares. Assurant la régence pour son fils Valentinien, l'impératrice Galla Placida, sa veuve, abandonne Aquincum et accepte de livrer douze jeunes patriciens pour qu'ils soient sacrifiés à Kerka, la déesse du Chaos adorée par les Huns. Au milieu des cris de joie des barbares, les jeunes gens sont égorgés sur l'autel du grand temple. Mais un miracle se produit : Kerka est de retour.

La jeune Romaine Flavia Ætia se découvre être l'incarnation d'une déesse hunnique avide sang et tombe amoureuse du prince Attila. Flavia peut compter sur la fidélité d'Ébarse, son capitaine des gardes, mais est en butte à l'hostilité de son propre grand-prêtre Oktar, qui dans l'ombre tire les ficelles (il est le seul à pouvoir diriger la flotte spatiale des Huns, barbares primitifs et sanguinaires). Quant à Attila, il n'est pas une seule personne qui ne devrait se méfier de l'ambition de ce cruel jeune homme. à commencer par son propre père Rua.

valerie mangin, aleksa gajic , fleau des dieux

2. Dies Iræ (octobre 2001)
Le roi Attila a déjà pillé et brûlé plusieurs dizaines de planètes sans que personne ne puisse l'arrêter ni même le ralentir. Bientôt, avec l'aide de Kerka, la déesse du Chaos qui vient de se réincarner dans le corps d'une jeune romaine, il sera le nouveau maître de la galaxie, il en est sûr.
Mais pourquoi la divinité qui était devenue son amante reste-t-elle obstinément prostrée dans son temple ? Combien de sacrifices encore faudra-t-il pour qu'elle se joigne de nouveau aux puissances qui ravagent le Cosmos ?
Fille du général Flavius Ætius, Flavia Ætia choisit son camp entre les Romains et les barbares.

3. Urbi et Orbi (octobre 2002)
Attila n'a plus qu'un seul but : trouver et piller Rome, la légendaire capitale de l'Orbis, afin de devenir le maître de l'univers et reconquérir Kerka, la déesse du Chaos qui l'a abandonné. Hélas pour lui, Flavia Ætia, la jeune Romaine en qui semble s'être incarnée la déesse, n'a pas supporté le massacre de sa famille sur la planète Sirmium - où l'empereur l'avait exilée - ainsi que la destruction de son monde natal. Elle a décidé de mettre sa mystérieuse puissance au service de l'Orbis et convainc l'impératrice Galla Placidia de lui donner le commandement des légions romaines.
Mais Flavia Ætia pourra-t-elle triompher des complots politiques qui minent la cour impériale ? Seule contre tous, saura-t-elle relever la Rome galactique de sa longue décadence ?

4. Væ victis (janvier 2004)
Le roi des Huns a enfin obtenu les coordonnées stellaires secrètes de Rome. Enfin il va pouvoir la ravager ! Enfin il va devenir le maître de l'univers, l'égal des dieux ! Il n'y a plus qu'un obstacle devant lui : le patrice Flavius Ætius, sous le casque duquel se cache son amante disparue, l'immortelle incarnation de la déesse du Chaos. Alors, face à face, dans une bataille spatiale qui dépasse tout ce que l'homme a déjà connu, la flotte impériale et la horde des Huns vont devoir se combattre jusqu'au triomphe ou au massacre final.
Mais les dieux eux-mêmes peuvent-ils maîtriser leur destin quand tout semble prouver que c'est bien une tragédie écrite depuis des millénaires qui se rejoue à l'échelle cosmique ?

5. Dei ex machina (février 2005)
Rome a emporté la bataille, l'Orbis romain galactique est sain et sauf ! Les Huns, les sauvages barbares, ont été massacrés ! Flavia a vaincu le roi Attila ! Mais l'empereur à peine victorieux, a peur de devoir affronter deux divinités. Sans aucune hésitation il fait jeter Flavia et Attila au cœur même du Soleil. Mais peut-on tuer des dieux ?

C'est la trahison de trop. Déjà le préfet Avitus et le barbare Ébarse, les compagnons de Flavia, se soulèvent contre cette injustice au risque de détruire Rome à jamais.
Et si tout cela avait été en fait prévu de longue date par des êtres encore plus cruels et cyniques que les empereurs ? Pour Flavia et Attila, l'heure est venue de tout découvrir de leur passé et de ceux qui les ont créés et manipulés.

6. Exit (juin 2006)
La paix est revenue dans l'Orbis romain galactique. Les Huns et les Romains se sont réconciliés sur les cendres de la dynastie impériale. Mais déjà un nouveau péril menace la galaxie, un péril bien plus terrible que les féroces guerriers barbares. Les Olympiens, les tout-puissants savants fous à l'origine de la guerre d'Attila contre Rome, sont bien décidés à détruire l'empire galactique !

Seuls Attila et Flavia Ætia, après avoir découvert qu'ils sont eux aussi des dieux, peuvent résister aux autres divinités. Mais seront-ils assez forts pour arrêter le plus puissant d'entre eux, le grand Saturne ? Seront-ils assez forts pour empêcher le Titan destructeur de planètes de plonger l'humanité tout entière dans le Chaos ?

 

Valérie MANGIN (sc.) & Thierry DÉMAREZ (d.),
Le Dernier Troyen

1. Le Cheval de Troie (janvier 2004)
Depuis 10 ans, Troie-la-Troglodyte - la planète Troie du stratège Énée, la plus riche de leur quadrant galactique - est assiégée par les rois achéens. Pourtant, un jour ils s'en vont laissant un mystérieux cheval de pierre derrière eux, un mystérieux astéroïde sculpté à l'effigie d'un étalon géant. Est-ce le symbole de leur défaite ou encore un de leurs pièges machiavéliques ?

La chute de Troie racontée à Auguste par un Virgile galactique, d'après son Énéide, ou comment fut fondé l'Empire romain (l'Orbis romain galactique; la Rome stellaire). Le valeureux Énée, son père handicapé Anchise qui se déplace sur un siège antigravitationnel, l'épouse d'Énée Créuuse (Créuse) qui disparaît dans la bataille finale, le cruel Pyrrhos fils d'Achille meurtrier du roi Priam, Ulysse enfin (qui possède des ailes individuelles qui lui permettent de voler)... et son amant Sinon. L'Espace est divisé en quadrans, où règnent tel ou tel dieu ou déesse.
Dans sa première édition, Le Cheval de Troie est paru avec La Louve romaine, une histoire en 8 planches couleurs.

valerie mangin, thierry demarez, dernier troyen

2. La Reine des Amazones (novembre 2004)
Victime de la cruauté des dieux, Troie a disparu dans un torrent de fer et feu. Seul le stratège Énée a réussi à échapper à l'esclavage et à la mort. Une première esclave le conduit dans Thrace, la planète des Amazones, ces célèbres femmes guerrières à qui il va venir en aide ainsi qu'à leur planète menacée de destruction par la malédiction de Minerve.

Les Troyens débarquent sur la planète Thrace, où ils rencontrent Myrina princesse des Amazones. Autrefois paradisiaque, la planète est en train de se transformer en désert de sel, qui se développe tel un cancer autour de Thymbra, leur capitale. Même l'eau se dessèche en sel poudreux.
En fait c'est la Méduse Euryale qui transforme tout ce qui vit en statues de sel, qui ensuite se désagrègent. Euryale était la reine des Amazones (et la sœur de Myrina). Quoique les Amazones aient été les alliées des Troyens avec Penthésilée, elles ont accueilli les Achéens Ulysse et Pyrrhus, fort mal en point car les deux chefs rivaux ont mutuellement tenté de s'anéantir. Au cour d'un banquet, Pyrrhos a tué Euryale d'une flèche en plein crâne. La vengeance du dieu Mars est instantanée : Euryale s'est transformée en Gorgone et anéanti toutes les créature mâles - humaines ou animales - qui la regardent (sauf Ulysse et les siens, protégés par Minerve).
En fait, ce n'est pas le sexe apparent qui détermine qui succombera, transformé en statue de sel : les viriles amazones périssent aussi, mais pas les femmes troyennes captives des Achéens (dont Andromaque enceinte, violée par Pyrrhos). C'est ainsi qu'Ulysse et son amant Sinon ont survécu en raison de leur part de féminité (en revanche le Troyen travesti Alphée ne réussit pas à tromper la monstrueuse créature).

(Curiosa : la mamelle unique des Amazones est le fait de leur «génie génétique». Pour l'équilibre, elles compensent avec une prothèse de métal l'absence de sein droit. Curieuse revisitation du mythe de la Gorgone télescopé avec les statues de sel de Sodome et Gomorrhe. Annulation aussi de la technique du miroir qui avait permis à Persée d'approcher la Gorgone sans la regarder directement : au passage d'Euryale, les miroirs se ternissent; et les Troyens qui l'observent au moyen de caméras de surveillance subissent le même sort que s'ils l'avaient directement vue.)
Dans sa première édition, La Reine des Amazones a été publiée avec un commentaire illustré des auteurs, titré Aux Sources des Amazones.

3. Les Lotophages (septembre 2005)
À peine sauvé de la Méduse, Énée est obligé par Minerve d'aller sauver le basileus Ulysse qui a mystérieusement disparu. Il atterrit bientôt sur une étrange planète recouverte par une végétation luxuriante, d'où seules émergent de colossales tours de pierre. Il y rencontre les «si accueillants» adeptes du dieu Lotus.

Sa mère la déesse Vénus étant impuissante dans le quadrant de la guerre (Minerve et Mars), Énée reçoit l'ordre de retrouver - pour le compte de Minerve, elle-même sans pouvoirs dans le quadrant de Cérès - son vieil ennemi Ulysse, disparu. Pour l'aider, Minerve lui confie sa chouette, mais celle-ci n'interviendra que si Ulysse est retrouvé.
Les Troyens arrivent ainsi sur la planète végétale Iris qui, comme son nom l'indique, est un véritable œil suspendu dans l'espace. Ils atterrissent au centre de la pupille, la plaine centrale où vivent les Lotophages, entourés de la cornée d'une jungle impénétrable où ne pousse que l'arbre Lotos dont le fruit apaisant et les pétales excitantes constituent l'unique nourriture disponible. Les Troyens succombent au charme hypnotique de cet aliment et se mêlent aux accueillants Lotophages, partageant leurs banquets et leur unique préoccupation : dégager leurs tours de pierre que la végétation sans cesse envahit. En fait, même les vaisseaux troyens finissent par être engloutis par l'océan végétal. Ayant découvert que les Lotophages les plus âgés (qui sont en fait eux-même des végétaux à l'apparence humaine) finissent par disparaître absorbés par la jungle, Énée craint pour son père Anchise. Avec quelques compagnons restés lucides, il réussira à arracher Ulysse (mais non Sinon) à la prison végétale qui a enserré son vaisseau spatial.

(Ingénieux mariage du mythe homérique des Lotophages avec la puissante réalité du cycle écologique par le biais du pourrissement de l'humus d'où - sous l'égide de Cérès, la déesse du règne végétal - renaît et se nourrit la vie. Le thème classique de l'arbre anthropophage n'a pas été oublié, dans le décor évocateur de la jungle khmère et du site d'Angkor-Vat (les «tours» des Lotophages). Belle trouvaille aussi que la planète-œil, Iris, consolidant le thème d'un «univers hypnotique».)

4. Carthago (août 2006)
Ou comment Énée et ses derniers Troyens (et quelques Amazones survivantes) risquent, malgré eux, d'être à l'origine du conflit éternel de Rome et de Carthago. Au su des révélations de son miroir prophétique, la reine Didon n'a-t-elle pas l'obligation d'empêcher la fondation de Rome, la future rivale de Carthage ?

Camouflée derrière un miroir, Carthage est une ville double. À la Carthago de Didon, habitée par des humains, répond l'Ogahtrac des robots, où règne sa sœur jumelle Nodid; mais aussi, Ulysse est le double d'Énée (l'Énéide de Virgile n'est-elle pas décalquée sur l'Odyssée d'Homère ?). Enfin, si c'est la Rome de Scipion qui a rasé Carthage, ne sera-t-ce pas celle d'Auguste qui la rebâtira ? Sur fond de mythe de l'altérité et des effets de miroirs Carthage questionne l'amitié/l'inimitié des peuples. Un oracle a prédit que les descendants des Troyens, les Romains, détruiront un jour Carthage, sa civilisation et son peuple; mais un autre oracle en miroir affirme le contraire. Pourtant, si les Carthaginois acceptaient d'accueillir les Troyens parmi eux, rebaptisant même leur ville «Rome» pour déjouer la prophétie, ne se détruirait-elle pas de l'intérieur à travers une guerre civile opposant fondateurs et immigrés, par trop différents ? Carthage trouverait alors sa fin par une de cette guerre civile qu'en abandonnant Tyr pour suivre Didon elle avait fui ?

(Deux peuples fuyant la guerre, et que pourtant tout oppose...
Valérie Mangin condamne explicitement les arrêts irrévocables du Destin, et les spéculations que l'on brode autour des projections du Futur afin de justifier - aujourd'hui - la haine de l'autre.)

Le tome 4 est le premier à paraître dans la nouvelle collection «Quadrant solaire» de l'éditeur Soleil.

5. Au-delà du Styx (septembre 2007)
Énée est mort ! Incapable de supporter le suicide de la reine Didon, il a préféré la suivre dans le noir royaume du dieu Pluton. Mais sa mère, la déesse Vénus, envoie le rusé Ulysse le délivrer. Commence alors pour le roi d'Ithaque - accompagné d'Andromaque et d'Anchise - un hallucinant voyage aux Enfers, sur le fleuve Styx. Là, une surprise l'attend : les Trois Juges des Enfers acceptent immédiatement de ressusciter Énée... Mais cette bienveillance laisse sceptique Ulysse, qui demeure sur ses gardes.

Hallucinante descente du Styx, fleuve cosmique déroulant parmi les sphères célestes son cours charriant vaisseaux fantômes et monstres défunts comme Scylla. Là officie Charon, qui conduit les trois non-morts - Ulysse, Andromaque et Anchise - aux portes du Royaume des Morts où veille Cerbère qui de ses naseaux incendiaires carbonise un Minotaure qui passait par-là.
Pluton, le Noir Dieu de la Mort
(sic), «donne le bonheur à tous», leur apprend Minos, le premier des Trois Juges. Dans le Tartare, les méchants que les remords de leurs crimes passés obsèdent, se vouent à un châtiment mérité et... désiré. Ainsi les Titans sont écartelés entre les étoiles; la Chimère et la Méduse agonisent; Tantale ne peut apaiser sa soif; les Danaïdes puisent et s'épuisent éternellement; Laocoon - qui se reproche de n'avoir pas réussi à convaincre les Troyens de la menace du Cheval - se débat dans l'étreinte des serpents, mais refuse l'allégement de sa peine. Tous sont satisfaits de leur punition méritée. Sceptiques, nos trois héros croient à un nouveau mensonge des Dieux...
Le second juge, Rhadamante les conduits dans le séjour des asphodèles, le purgatoire gris où les défunts ont bu l'eau du Léthé, qui donne l'oubli. Oublieux de sa défaite, Hector y vit éternellement les débuts de la Guerre de Troie et ses premiers succès contre les Achéens. Quand il rencontre son épouse Andromaque... en compagnie de son ennemi Ulysse, il la prend pour un leurre. Se croyant toujours vivant, il croit que son épouse, la véritable Andromaque, l'attend dans Troie où il va aller la rejoindre.
Enfin Éaque, le troisième juge, les mène aux Champs-Élysées, où Énée vit béatement entre les fantômes de Créeuse et de Didon. On l'a installé dans un somptueux palais, d'où il croit diriger un empire romain qu'il a fondé, et qui prospère à l'abri de la violence, de la pauvreté et de la maladie. Mais un peu plus loin, son ennemi Pyrrhos règne lui aussi dans une demeure plus somptueuse encore que la sienne, convaincu d'avoir, après les Troyens, écrasé les Romains. Au pied de son trône gît enchaîné le fantôme d'Andromaque, l'épouse d'Hector qu'il a capturée et violée lors du sac de Troie.
Au contraire des autres Dieux - qu'il déteste - qui trop aiment à torturer les mortels, Pluton préfère les apaiser dans la mort et leur apporter la sérénité et la satisfaction. Tel est le monde Pluton, délicieusement amoral - puisqu'exempt de remord le brutal Pyrrhos y est récompensé, alors que les regrets de l'honnête Laocoon le vouent à l'éternelle expiation. Soit l'exact contraire de celui décrit par Dante dans sa
Divine Comédie.

(Adaptation SF du chant VI de l'Énéide : Énée a conjuré la Sibylle de Cumes de lui permettre de visiter son père Anchise, qui est dans le royaume des Morts; là il aperçoit aussi Didon, qui ne répond à ses larmes et supplications que par un silence méprisant. Combiné avec le passage de l'Odyssée, dont Virgile s'est lui-même inspiré. C'est une curieuse construction que ces Enfers selon V. Mangin. Chez les Grecs, ils se divisaient en deux secteurs seulement : le Tartare pour les Méchants et les Champs-Élyséens où poussent les asphodèles, pour les Justes (bien sûr, il y avait aussi les rives du Styx où erraient ceux qui n'ont pas eu de sépulture). Attribuant un secteur à chacun des trois juges - Minos, Rhadamante et Éaque - rajoute un Purgatoire au binôme Enfers-Paradis. Concession au lectorat qui n'est pas nécessairement au fait de toute les subtilités de la mythologie grecque ? En tout cas, leur transposition dans l'Espace intergalactique donne lieu à un somptueuse imagerie signée par Thierry Démarez.)
Le tome 5 est paru avec huit pages de «Chroniques de l'Antiquité galactique» dans la collection «Quadrants», et non plus «Quadrant solaire», toujours chez Soleil.

6. Rome (novembre 2008)
Énée et les siens découvrent enfin Rome, la nouvelle planète que les dieux leur ont promis après la chute de Troie. Aidés par le dieu des Enfers, Énée et les Troyens sont arrivés au havre qui leur avait été promis. Les Olympiens doivent bien jurer de les laisser en paix pour toujours. Ils n'ont toutefois pas dit leur dernier mot. Diane, la chasseresse, ne vient-elle pas de frapper d'une flèche Andromaque, pourtant sa protégée ?
Ainsi, tandis que les Troyens chassent le dinosaure dans les plaines de leur nouveau monde, la jeune femme se met à ressentir les effets d'un mal étrange, un mal qui l'empêche d'aller explorer la mystérieuse cité engloutie dans les marais tout proches et surtout d'en découvrir le terrifiant secret avant qu'il ne soit trop tard !

Auguste est en train de faire raser la vieille Rome pour pouvoir la reconstruire, tout comme Virgile qui - à sa demande - est en train de la réécrire dans une merveilleuse Énéide qui fera oublier jusqu'au souvenir historique d'un Passé peu reluisant...
Comment les choses s'étaient-elles en réalité passées, autrefois ?
Lorsque les Troyens et leur flotte débarquèrent au centre du Latium (Italie), sur la planète Terre, les Dieux - toujours menteurs - leur avaient assuré qu'ils en étaient les premiers occupants. Au cours d'une cérémonie, les Dieux apparurent aux Troyens et firent avec eux la paix; ils jurèrent de désormais ne plus jamais intervenir - ni en bien, ni en mal - dans les affaires des mortels. Mais cachée derrière eux, la déesse tutélaire du Latium, Diane, a prestement eu le temps de décocher une flèche dans le front de son adoratrice Andromaque (on verra qu'en fait, c'est un divin don qu'elle lui a accordé).

Les Troyens ne tardèrent pas à s'apercevoir que la région avait précédemment été occupée par des habitants mystérieusement disparus, dont il ne subsiste plus qu'une cité ravagée - qu'un déluge suscité par Neptune a maladroitement essayé d'en faire disparaître les traces. Si telle a été la volonté des Dieux, Énée ne se préoccupe pas trop du malheureux destin des Latins; mais le subtil Ulysse s'inquiète de savoir si les précédents habitants ont bien quitté cette terre de leur plein gré, ou s'ils y ont été contraints par la force.
Le Latium est peuplé de toutes sortes d'espèces de dinosaures - diplodocus, ptérosaures, tyrannosaures - qu'une poignée de Latins survivants considèrent comme leurs frères... Les Troyens en ayant mangé la chair, les Latins leur déclarent la guerre à outrance...

(Toute la mythologie romaine fait les premiers habitants du Latium une population liée aux faunes et aux dryades (1). En combinant cette thématique avec celle des races antédiluviennes - chères, notamment, à Hésiode - cet ultime opus du Dernier Troyen interprète à sa manière l'épisode du faon sacré de Diane, tué par Iule et mangé par les Troyens (Én., VII, 475-539), pour nous proposer d'époustouflantes pages de navigateurs intersidéraux confrontés à des dinosaures déchaînés.
Rome pose la question morale du droit d'occuper un sol au prix du génocide des populations autochtones... Au désormais moraliste Ulysse, naguère responsable du sac de Troie, s'oppose désormais Énée, responsable de son peuple et prêt à se soumettre à l'injuste volonté des Dieux si cela peut lui permettre d'accomplir son destin historique. Difficile de ne pas y voir une allusion à certaine situation contemporaine.)

 

Valérie MANGIN (sc.) & Dean YAZGHI (d.), Dina KATHELYN (coul.)
La Guerre des Dieux

1. De Bruit et de Fureur (février 2010)
Dix ans ! Dix ans déjà que les Grecs assiègent en vain l'arrogante ville de Troie. Pour apaiser leur colère, ces sauvages guerriers de l'Antiquité pillent les cités des alentours. Mais cela ne suffit plus à Ulysse. Le roi d'Ithaque veut en finir avec la guerre.
Sans compter que d'étranges phénomènes ont commencé à se produire. Magie et malédictions se déchaînent sur le champ de bataille. Certains murmurent que les dieux sont derrière tout cela, qu'ils marchent parmi les hommes et prennent part à leur combat.

Mais Ulysse, le sceptique, refuse cette explication. Il veut comprendre ce qu'il se passe et qui s'amuse ainsi avec ses compagnons. Hélas pour lui, il va le découvrir.

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2. De Sang et d'Or (à paraître)
Le roi Ulysse a découvert le terrible secret qui se cachait derrière les batailles de Troie. Plus jamais il ne sera le même homme. Mais saura-t-il mettre fin à la Guerre des Dieux et sauver l'humanité du cauchemar qui la menace ?

Librement inspirée de l'Iliade d'Homère, La Guerre des Dieux fait suite au Fléau des Dieux en se projetant de la Rome galactique à la Grèce archaïque.

Valérie MANGIN (sc.) & FAFNER (d.),
Imperator

1. Les Fascistes sont Éternels, avril 2012
Sept ans avant la fondation de l'Empire romain galactique, l'humanité a depuis longtemps conquis les étoiles. La Terre est devenue Earth Park, un musée privé où l'on vient se ressourcer. Mais Benito, le très puissant Premier Licteur du P.A.F. (Parti de la Renaissance Fasciste), a de grandes ambitions pour la planète mère de l'humanité : il veut en faire la capitale de son empire, un empire qui englobera bientôt l'ensemble de l'Univers connu et dont tous les extraterrestres auront été éradiqués.

Personne ne semble pouvoir s'opposer à lui. Gus et sa sœur Julia, deux jeunes voleurs des bidonvilles romains, encore moins que les autres. Pourtant, la jeune fille en est sûre : le prochain maître du Cosmos, ce sera son frère et non pas un gros dictateur mégalomane !

Imperator raconte la naissance mouvementée de la Rome stellaire du Fléau des Dieux et du Dernier Troyen...

valerie mangin et fafner, valerie mangin imperator

Jeanne d'Arc

Valérie MANGIN (sc.), Jeanne PUCHOL (d.) & Elvire de COCK (coul.), Jeanne d'Arc, Dupuis, t. 1. L'Épée, 6 mai 2011, 48 p., coul. - t. 2. Le bûcher (abandonné).

Rééd. complète :
Valérie MANGIN (sc.) & Jeanne PUCHOL (d.), Denis BAJRAM (rough & coul. cv.), Moi, Jeanne d'Arc appelée la Pucelle, misérable pécheresse, sorcière, devineresse, fausse prophétesse, invocatrice et conjuratrice des esprits mauvais, superstitieuse, adonnée aux arts magiques, hérétique, obstinée et rechue, Des ronds dans l'O éd., 16 mai 2012, broché, 96 p., N&B

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Jeanne d'Arc, la Pucelle d'Orléans, fait partie de la mythologie de la France. Maintes fois instrumentalisée par tous les bords politiques, elle reste encore aujourd'hui un objet de fascination comme de controverse.
Une petite bergère devenue capitaine d'armée pour bouter les Anglais hors de France jusqu'à mourir sur le bûcher ?

C'est ce destin incroyable et pourtant historique qui est ici revisité à travers le prisme de la sorcellerie et du féminisme. Initiée à des rites bien antérieurs au catholicisme par des femmes détentrices d'un savoir récusé par l'Église, Jeanne va offrir sa vie en sacrifice aux anciens dieux en échange d'une année de gloire.
Amoureuse de son amie Marie puis du sulfureux Gilles de Rais, elle choisit de s'émanciper, quel qu'en soit le prix, plutôt que d'accepter le rôle d'épouse et de mère imposé par la société médiévale. Oui, Jeanne d'Arc était une sorcière, et le bûcher est venu couronner son choix de vivre libre.


NOTES :

(1) Ce qui a inspiré une très belle trilogie de fantasy à Thomas B. SWANN, Le Cycle du Latium : I. Le Phénix Vert, II. Le Peuple de la Mer, III. La Dame des Abeilles, Les Moutons Électriques éd., 2004-2006; rééd. Points, P1670-P1729-P1767, 2004-2007. - Retour texte