courrier peplums

MARS 2005

 

 

 
2 Mars 2005
ÔTE-MOI LA TOGE ESCLAVE : LE RETOUR !
Danaé Malengreau nous écrit :
 
Tout d'abord, votre site est vraiment génial, en un clin d'œil, des questions qui trainaillaient dans ma tête ont trouvé des réponses !
Je vous expose mon problème : je dois faire un exposé sur les esclaves romains pour mon cours de latin et j'ai la documentation écrite, mais aucune photo, alors qu'il m'en faudrait un petit nombre pour illustrer mon propos.
Pourriez-vous me donner l'adresse d'un site spécialisé ? Ou même les photo telles quelles... ce serait même trop !
Enfin, merci d'avance !
 
 
RÉPONSE :
 

Bien d'accord avec vous. Moi aussi, je le trouve génial, ce site... Des photos d'esclaves ? Je suppose que vous voulez dire : des photos de péplums.
Les cinéastes - et pas seulement les cinéastes - n'ont, bien évidemment, qu'une idée très approximative de ce que fut l'esclavage. Dans La Case de l'Oncle Tom, Harriet Beecher-Stowe composa une description de la condition servile dans les Etats esclavagistes américains au XIXe s., qui choqua profondément les Sudistes, lesquels - hypocrites ou de bonne foi - ne se reconnurent point dans la description de ce maître sadique... leur contemporain.
Comment voulez-vous qu'après deux millénaires - qui ont vu s'imposer le judéo-christianisme, s'effondrer l'Ancien Régime et triompher la révolution industrielle, s'éveiller les Droits de l'Homme, le syndicalisme etc. (par charité, je ne m'étendrai pas sur les dérives du communisme) - nous en eussions une vision très claire ? D'autant que les conditions d'esclavage pouvaient sensiblement varier d'un cas à l'autre, et qu'au fil des siècles le temps écoulé a pu décanter bien des choses...
C'est ainsi que dans La Tunique (1953), Marcipor l'esclave-portier du sénateur Gallio porte un nom qui est la contraction de Marcus puer «le garçon [de] Marcus», qui renvoie à la fin du IIe s. av. n.E., époque où les esclaves étaient relativement rares à Rome et où florissaient les Cassipor, Flavipor... soit le boy de Cassius, de Flavius, etc. A noter qu'un Gallipor - le boy de Gallio - est aussi attesté. Mais au temps de Caligula - où ils étaient pléthore - ce genre de sobriquet était passé de mode. Mais Lloyd C. Douglas, du roman duquel le film fut tiré, n'en était pas à une approximation près, savez-vous ! Il ne connaissait même pas la proche famille ni l'entourage de l'empereur Tibère qu'il mettait pourtant largement à contribution dans son intrigue.

Les travaux lourds

ponce pilate - esclaves

Des esclaves construisant un aqueduc dans Ponce Pilate (plans repris dans d'autre films comme L'or des Césars et Les esclaves les plus forts du monde)

Ben hur - galeriens

Des rameurs sur une trirème (comme je l'ai exposé dans un précédent COURRIER ("Ote moi la toge, esclave"), les rameurs n'étaient pas de condition servile contrairement à ce qui est raconté dans Ben Hur, ici la version 1925.

barabbas - mine de soufre

Les mines de soufre en Sicile (Barabbas).

Un archétype de la comédie latine

forum en folie

Pseudolus (Zero Mostel), l'esclave larron, et Hysterium, l'esclave giton, dans Le Forum en Folie de Richard Lester (1967), d'après la comédie de Plaute

 

la tunique - esclaves

«Combien pour ces jumelles ?» Au marché aux esclaves, l'on disposait de la «marchandise» sans se soucier de savoir si l'on séparait le mari de sa femme, la mère de son fils, la sœur de son frère... (La Tunique).

L'esclave parvenu

fellini - satyricon

L'affranchi et nouveau-riche Trimalchion, dans le Fellini-Satyricon, singe l'aristocratie romaine..

Les esclaves-gladiateurs... et la révolte de Spartacus

gladiator - esclaves

spartacus - ludus

spartacus 1952

Qu'il fût de condition libre ou servile, un gladiateur - par contrat - abdiquait toute dignité le temps de son engagement : il acceptait d'être puni par le fer ou par le feu, d'être fouetté et enchaîné :

spartacus - kubrick


Dans l'intimité des hommes libres
Maître et serviteur, le tribun Marcellus Gallio (Richard Burton) et l'esclave grec Démétrios (Victor Mature) dans La Tunique (1953) :

la tunique

Mâle ou femelle, un esclave domestique devait veiller au bien-être de son maître ou de sa maîtresse :

theodora

L'Impératrice Théodora (Sylva Koscina) dans son gynécée (Le dernier des Romains).

spartacus

L'esclave Antoninus (Tony Curtis) donne le bain au triumvir Crassus (sir Laurence Olivier). La soumission sexuelle, métaphore du pouvoir politique : «Il faut aimer Rome. Un jeune garçon doit se soumettre.»

Les danseuses étaient souvent de condition servile :

esclaves - danseuses

Scenarii sadomasochistes...
Juridiquement, un esclave ne pouvait témoigner dans un procès que sous la torture (Ursus, gladiateur rebelle, Domenico Paolella, 1964).

ursus

La peine de mort, pour les esclaves, était particulièrement dégradante : la crucifixion (La vie de Brian et Le dernier des Romains).

crucifixion

crucifixion

Christianisme
Nombre d'esclaves se rallièrent au christianisme (La révolte des esclaves, Nunzio Malassomma, 1960), même si le christianisme se garda bien de l'abolir. Le moins qu'on puisse en dire, c'est qu'en prônant la soumission du serviteur à son maître, Jésus-Christ n'annonçait point la «théologie de la révolution».

catacombes

Pour en revenir à la Guerre de sécession, je ne saurais trop recommander à ceux que cela intéresse, de comparer le Spartacus de Kubrick (par exemple) avec La Piste de Santa-Fé (Santa-Fé Trail, Michael Curtiz, 1940. Avec Errol Flynn dans le rôle de J.E.B. Stuart et Ronald Reagan [feu président US] dans celui de George A. Custer).
C'est l'histoire, romancée bien entendu, du «vieux guerrier» John Brown, abolitionniste bigot et fanatique. En 1856, secrètement soutenu par d'éminentes personnalités du Nord et aidé de ses partisans, il mit à feu et à sang le Territoire du Kansas. Se posait à l'époque la question de savoir si, en entrant dans l'Union, le futur Etat opterait pour une constitution libre ou esclavagiste, enjeu politique de taille qui risquait de compromettre le délicat équilibre interne américain. Le 16 octobre 1859, avec 18 camarades, John Brown attaqua l'arsenal d'Harper's Ferry sous prétexte d'armer les esclaves noirs qui - espérait-il - se joindraient à lui en masse. En fait, aucun Noir ne le rejoignit : les abolitionnistes étaient tous des Blancs. En vérité, il semble qu'au bout du rouleau, John Brown visait au martyre, car il n'avait même pas prévu un plan de retraite pour lui et ses hommes. Trente-six heures plus tard, le colonel Robert Lee et le lieutenant J.E.B. Stuart, accourus avec une compagnie de «Marines» lui passaient les menottes.
Mais l'alerte avait été chaude dans le Sud où circulait la rumeur d'une révolte générale des esclaves. Il faut noter qu'aucun leader politique noir - il y en avait, comme Frederick Douglass - n'avait consenti à suivre John Brown dans ses projets téméraires; et les abolitionnistes les plus convaincus, comme Abraham Lincoln, le désavouèrent. Inculpé de haute trahison, meurtre et incitation à l'insurrection, John Brown fut pendu le 2 décembre 1859. Henry David Thoreau le célébra comme un «héros crucifié» mais - à vrai dire - John Brown lui-même, que la modestie n'étouffait pas, aimait à se comparer au Christ en croix.

Plus tard les armées de l'Union marcheront au combat en chantant l'Hymne de la République, le John Brown's Body que ponctue l'antienne «Glory, Glory Alleluia !», refrain bien connu de tous les amateurs de westerns. Le film de Curtiz brosse un portrait saisissant du personnage interprété par Raymond Massey, quoiqu'il faille bien dire ici que Brown ne disposait pas des 300 hommes que généreusement lui prête le film ni n'en attendait 1.200 autres en renfort pour attaquer Harper's Ferry. Au mieux, dans ma mythomanie, il espérait que brisant leurs chaînes les Noirs sortiraient de leurs plantations pour se rallier à lui - mais il fallait bien faire passer dans le scénario (et sans s'égarer en de vaines digressions) le vent de stupeur et de terreur que son action suicidaire fit souffler sur le Sud. John Brown fut un Spartacus à contre-emploi. Il était Blanc, matériellement à l'aise, et n'agit que par idéalisme buté : personne ne le suivit et il fut pendu. Toutefois son action acheva de distendre les liens entre le Sud et le Nord, deux modèles économiques antagonistes. L'esclavage n'était qu'un symbole, brandi par une minorité bruyante d'abolitionnistes, mais les vraies causes de la Guerre civile étaient plus profondes.

En 1940, le film de Curtiz posait aux Américains isolationnistes la question de l'entrée en guerre contre l'Allemagne nazie. Mais il faudra encore attendre jusqu'au 8 décembre 1941 et l'attaque d'un autre «arsenal», celui de Pearl Harbor, pour voir triompher les thèses de Roosevelt et du «parti de la guerre».
Après avoir vu La Piste de Santa-Fé (DVD dans la collection «L'Odyssée du Ciné», P. 2004 Bach Films), ceux qui voudraient en savoir plus se reporteront aux bonnes pages de James M. McPHERSON, La guerre de sécession (1861-1865) (1988), R. Laffont, coll. «Bouquins», 1991.

 
 
 
3 Mars 2005
LES YEUX DE CHIMÈNE ÉTAIENT FERMÉS ?
Gilles Nadin nous écrit :
 
[A propos de notre CATALOGUE DES PÉPLUMS en DVD] La seule mention que j'ai pu trouver sur l'édition DVD de Anthony Mann, c'est «DVDY éditeur».
 
 
RÉPONSE :
 
Exact. Je m'en suis rendu compte... après avoir établi cette liste ! Car sur mon exemplaire la mention DVDY ne figure que sur le disque, pas sur son boîtier ! C'est pour ça que je ne l'avais pas vu.
 
 
 
4 Mars 2005
ANNO DOMINI : PAS DANS LE COMMERCE !
Sekvan nous écrit :
 
Je vous écris d'abord pour vous féliciter pour votre site consacré au Péplum : franchement c'est super comme idée d'avoir fait ce site. Bravo !
Je voulais aussi vous demander où est-ce que je pourrais trouver le film Anno Domini en K7 ou DVD ? J'ai vu la page que vous avez consacré à ce film, et ça m'a fait super plaisir de voir autant d'infos concernant cette série très peu connue des gens. J'espère avoir une réponse de votre part. Merci d'avance. Et encore bravo pour le site qui est remarquable ! (Un fan du péplum.)
 
 
RÉPONSE :
 

«Super comme idée» d'avoir fait ce site ? Franchement non. Enfin : oui ! Mais pour Internet c'est arrivé comme ça... merci FDP ! (J'espère que cet e-mail te parviendra aux Champs Elyséens, où tu t'alanguis parmi les asphodèles.) Quand à l'Antiquité... je suis «tombé dedans» étant petit, comme Obélix. Mais rassurez-vous, ça m'a fait moins mal que de «tomber par terre» - la faute à Voltaire ! C'était quand encore ? Il y a deux mille ans ? Au moins ! Il y a mes expérimentations apiciennes, mon goût pour les thermes, mes déambulations bédéiques, mes potes re-enactors.
Disons que c'est ma manière de vivre, entre les grimoires et la touche play du lecteur DVD, le regard errant sur l'écran du PC. Mais merci quand même de trouver mon site super...

A ma connaissance, Anno Domini n'a jamais été commercialisé en DVD ni en VHS. Désolé de ne pouvoir vous aider davantage.

 
 
 
8 Mars
AIMEZ-VOUS BRAHMS ? ET LES CHAÎNES SATELLITES DÉVOUÉES AU «PÉPLUM» ?
José Checa nous écrit :
 

Saludos. Felicito a su representada a su vez comunico a Ud. que soy un asiduo admirador de las peliculas del genero peplum antiguo y actual por lo cual suplicoa Uds. se sirvan informarme en que señal de cable o Tv se transmite peliculas de este genero de menra permanente.
Gracias espero su pronta respuesta.

[Logiciel de traduction : «Je félicite à à sa représentée à son tour je vous communique que je suis un admirateur assidu des films du type peplum ancien et actuel ce pourquoi suplicoa Vous se servent à informer je dans lesquel signal câble ou TV on transmet des films de ce type de menra permanent. Merci j'attends sa réponse rapide.»]

 
 
RÉPONSE :
 

Désolé, je ne connais pas de chaîne thématique consacrée au péplum.
Il faut dire que je ne regarde pas beaucoup la télévision, à part les polars ! Salutations à un fils de l'antique Ibérie ! Amicalement.

 
 
 
8 Mars 205
ANNO DOMINI : PAS PLUS MAINTENANT QU'AVANT
Bingaba nous écrit :
 
Recherche Anno Domini de Stuart Cooper en français.
 
 
RÉPONSE :
 

Peux pas vous aider.

RÉPONSE GLOBALE
La politique de ce site est de parler de films historico-mythologiques en privilégiant l'actualité (sorties en salle, à la TV ou en DVD). Ce qui ne nous empêche pas, à l'occasion, de sortir des archives sur des films actuellement introuvables dans le commerce.

Je constate avec une certaine jubilation que bon nombre de visiteurs marquent leur intérêt pour nos dossiers mis en ligne (Masada, Anno Domini, p. ex.). Et encore ne vois-je que la partie émergée de l'iceberg : la plupart de nos visiteurs auront sans doute capté que - comme indiqué sur la page d'accueil et sur celle du courrier - je ne fais de copies ni de business d'aucune sorte. Seuls des distraits ont pu passer outre...

De minimis non curat prætor
Comprenez-bien, chez amis visiteurs, que la rédaction des dossiers et la collecte d'iconographie accaparent toute mon énergie. Que je ne suis pas non plus outillé pour faire des copies pour qui m'en réclame.

Et que, par surcroît, graver un DVD sur tel matériel n'autorisera pas nécessairement la lecture sur tel autre appareil (comme l'explique cyniquement le manuel de mon graveur - ce que j'ai pu vérifier, d'ailleurs !). Alors tout ce dérangement... pour finalement recevoir un e-mail disant : «Je n'arrive pas à lire le DVD que vous m'avez gravé...», très peu pour moi !

A bon entendeur...

 
 
 
14 Mars 2005 :
AUGUSTE
Hélène nous écrit :
 
Sauriez-vous me dire où trouver une vidéo sur Auguste (totalement ou en partie) ? Peut-on se procurer la version française du téléfilm diffusé à la télévision ? Merci.
 
 
RÉPONSE :
 
Dans le commerce ? Non, il n'y a rien à ma connaissance. Que je sache, en DVD le téléfilm Auguste, le Premier Empereur n'existe qu'en version allemande.
A part ça, pour le personnage d'Auguste, on peut se référer aux premiers épisodes de Moi Claude, empereur (1976) dans lesquels Brian Blessed incarne le personnage, mais il n'y a de DVD qu'en VO anglaise, s/t néerlandais (chez DFW - Dutch FilmWork). Désolé de ne pouvoir vous aider davantage.
Notez bien qu'Octave, qui à ce moment-là n'est pas encore l'«empereur» Auguste, apparaît dans la plupart des films consacrés à Cléopâtre.
 
 
 
19 Mars 2005
FERMÉ POUR CAUSE DE TRAVAUX... D'HERCULE !
Célia écrit :
 
Je suis en classe de seconde dans un lycée de campagne et fait du latin. Nous sommes actuellement en train de faire un site Internet sur Hercule. Mon groupe et moi devons étudier le péplum Les travaux d'Hercule de Pietro Francisci et établir une liste des ressemblances, des différences, et des ajouts faits dans ce film par rapport au mythe. Grâce à votre site nous avons pu trouver quelques éléments mais nous souhaiterions, s'il vous plaît, que vous nous aidiez en nous listant toute les ressemblances, différences et ajouts du film.
 
 
RÉPONSE :
 

J'ai déjà évoqué ce film en divers endroits de ce site : sous l'étude du personnage d'HERCULE, dans le CATALOGUE DE LA COLLECTION FABBRI (DVD), ainsi que dans le COURRIER, à propos des poisons.

Voici donc les points de comparaisons, concordances et discordances entre le film et le mythe qui vous intéressent (CLICK). Mais c'est aussi l'occasion pour moi en mettre en ligne un nouveau dossier : LES TRAVAUX D'HERCULE.

travaux !


(Extrait de Albert AYCARD & Jacqueline FRANK, La réalité dépasse la fiction, Gallimard, coll. «L'Air du Temps», 1963)

 
 
 
27 mars 2005
LA GUERRE BACTÉRIOLOGIQUE À L'ANCIENNE : SALAMMBÔ
Pierre Petitjeannin écrit :
 
J'ai vu un péplum au début des années '60 dont je recherche le titre depuis longtemps; le seul détail dont je me souvienne est le passage où un groupe d'hommes marchent dans le désert, assoiffés, quand ils aperçoivent un lac... ils se mettent à boire, mais l'eau est empoisonnée, des cadavres flottent sur l'eau. Ceux qui n'ont pas encore bu s'en aperçoivent et sont sauvés. Je vous remercie d'avance et encore bravo pour votre site très complet.
 
 
RÉPONSE :
 

Ben non, cette fois-ci ce n'est plus le Voleur de Bagdad ! Ah, vous avez failli me coller ! J'étais sur le point de lancer une recherche sur le mot «poison» dans ma banque de données électronique perso, le CORPVS PEPLORVM (qui doit bien faire entre 5 et 10.000 pages imprimées papier). Comme on s'empoisonne pas mal dans les films (pseudo-)historiques, je n'étais pas sorti de l'auberge à vérifier tout ça !

Heureusement pour moi, rien ne remplacera le cerveau humain. Car la scène que vous décrivez me disait bien quelque chose, quelque part... Salammbô de Sergio Grieco (1959), avec Jacques Sernas et Jeanne Valérie !
Dans ce film, le félon Narr Havas (Edmund Purdom) a négocié la retraite - à cinquante kilomètres de Carthage - de l'armée des mercenaires révoltés. Mais les coffres qu'il leur a fait envoyer, au lieu de la solde due - ils n'ont plus été payés depuis cinq ans -, ne contiennent que des cailloux. Les mercenaires rebelles décident de marcher contre la république des marchands et des avares. Mais, prévoyant leur réaction, Narr Havas a fait couper tous les ponts et empoisonner tous les points d'eau. Les premiers arrivés devant un lac se précipitent pour étancher leur soif, et meurent dans d'atroces convulsions. Les autres se le tiennent pour dit.
J'avoue m'être demandé quel toxique connu de la pharmacopée antique pouvait avoir des résultats aussi foudroyants... (Sur les poisons : CLICK.)

Que de films d'aventures ou historiques, de westerns etc. n'ont mis en scène l'arme bactériologique «à l'ancienne» qui consiste à empoisonner les points d'eau en y jetant des cadavres en putréfaction ? La plus belle démonstration est sans doute La chair et le sang de Paul Verhoeven, avec l'excellent Rutger Hauer, où l'on voit jusqu'aux catapultes bombarder les assiégés avec des débris de corps en décomposition. Les batailles d'autrefois, avec l'accumulation de cadavres abandonnés, foyers de pestilence contaminant jusqu'à la nappe phréatique, ont suscité de terribles épidémies. Sauf erreur de ma part, c'est ainsi que victime d'une semblable épidémie de peste périt l'empereur romain Claude II «le Gothique», quelques jours après sa victoire sur les Goths qui avaient envahi la Grèce. Et il me revient d'avoir lu un article sur le problème sanitaire qu'aux fortes chaleurs de juin générèrent, par exemple, les lendemains de la bataille de Waterloo : imaginez 11.000 morts, les deux camps confondus, sans compter les chevaux, et 35.000 blessés, entassés sur moins de 450 hectares. Le père Hugo parle, dans Les Misérables, d'un puits où, en manière de sépulture, furent jetés 300 cadavres (1)...

Vous avez de la chance. Salammbô, naguère édité en VHS par Colombus sous le titre Guerre à Carthage (avec une photo des Conquérants héroïques en jaquette (!)), vient d'être réédité en DVD dans la collection Fabbri, voici quelques semaines, et sous une jaquette ad hoc.

Voici deux photogrammes de la scène qui vous intéresse, que j'emprunte au ciné-photoroman «Salammbô», Roman-Film Vedette (Nous Deux présente), n­ 19 (2e an.), décembre 1960 :

salammbo

 


NOTE :

(1) D'après mes lectures, cette anecdote n'est pas fondée... - Retour texte