courrier peplums

JUILLET - AOÛT
SEPTEMBRE - OCTOBRE 2005

 

 
5 juillet 2005
DVD DU FILM LA COLÈRE D'ACHILLE
Cheikh Touré a écrit :
 
Je suis intéréssé par l'achat de cette cassette, La Colère d'Achille. Pourriez-vous me dire comment je fais pour me la procurer ? Merci.
 
 
RÉPONSE :
 

Je ne fais pas de commerce, comme indiqué en page d'accueil de mon site.

Voici toutefois les coordonnées d'un éditeur DVD des Pays-Bas, Video Film Express qui a Achilles à son catalogue.
Cet éditeur a aussi The Revenge of Hercules (La Vengeance d'Hercule, disponible en VF chez Fabbri) et Maciste et les Cent Gladiateurs (mais sous le titre anglais, Maciste the Spartan Gladiator, sauf erreur) : je l'ai vu à la FNAC, rayon flamand, il y a une quinzaine de jours. Le prix varie entre 10 et 17 EUR selon le magasin où vous les trouvez.

 
colere achille
 
 
24 juillet 2005
LE ROI DES CELTES : MISSION IMPOSSIBLE
Stephanefree a écrit :
 

Je suis à la recherche depuis longtemps, du film tiré du feuilleton Le Roi des Celtes, savez-vous où je pourrais me le procurer ?
Je sais qu'une version VHS française est sortie mais je n'ai jamais réussi à la trouver ni sur le Net ni dans les magasins spécialisés.

Autre question : savez-vous si les feuilletons sortiront un jour en DVD ? Merci pour votre réponse.

 
 
RÉPONSE :
 

Aucune idée - ni d'un éventuel projet DVD, ni de l'endroit où se procurer la VHS. Cette édition n'est pas récente, et j'ai trouvé mon exemplaire voici une quinzaine d'années dans les cartons d'un vidéoclub qui avait fermé boutique.
Bonne chance quand même.

UNE REMARQUE EN PASSANT. Je m'étonnerai toujours de la persévérance des visiteurs de ce site à me demander où ils peuvent trouver tel ou tel film. Certaines pièces, je les possède depuis plus de vingt ans. Si ça se trouve, le commerce ou la personne chez qui je me les suis procurées a fermé ses portes depuis longtemps.
Mais même les acquisitions récentes, achetées neuves ou d'occasion, n'ont souvent été qu'un heureux coup de chance. Vraiment, les amis, je ne puis rien faire de plus que disserter sur le contenu des films, trop heureux d'avoir réussi à mettre la main d'une manière ou d'une autre sur tel ou tel titre. N'étant pas courtier en DVD, je ne vais pas m'amuser à repérer les pièces qui vous intéressent ni démarcher, et encore moins me désaisir de celles qui sont en ma possession.

 
roi arthur
 
 
9 août 2005
L'HISTOIRE RUTH : BEAUCOUP DE PÉPLUMS RESTENT À ÉDITER EN DVD !
Celia Linguet a écrit :
 
En visitant votre site, je me suis aperçue que vous aviez la cassette vidéo de L'Histoire de Ruth d'Henry Koster (1960). Je cherche ce film désespérément et ne peux trouver sur Internet que des VHS codées pour les USA et le Canada. Pourriez-vous me dire où je pourrais acheter cette cassette, ou mieux encore auriez-vous comme projet de vendre cette cassette ? Je vous remercie d'avance pour votre réponse.
 
 
RÉPONSE :
 
J'ai trouvé cette K7 à l'occasion d'une brocante de cinéma et ne puis vous dire où en trouver d'autres exemplaires. Je n'en ai vraiment aucune idée, et je n'ai vu ce document qu'une seule fois ! Il s'agit d'une édition néerlandaise (VO anglaise, s/t néerlandais). Toutefois, je n'envisage pas de m'en désaisir, sauf si la Fox avait la bonne idée de l'éditer en DVD; mais dans ce cas la VHS ne vous intéresserait plus, je suppose ! Désolé de ne pouvoir davantage vous aider.
 
 
 
16 août 2005
ON VA LEUR MONTRER DE QUELLE HUILE BOUILLANTE ON SE CHAUFFE !
(HERMANN DER CHERUSKER / ARMINIUS THE TERRIBLE)
Alexandre Sœur a écrit :
 

Un grand bravo pour votre site. Le premier film dont j'ai gardé le souvenir est un péplum dans lequel un camp ou un château romain est assiégé par des Barbares ou des Gaulois et où de l'huile bouillante est déversée sur les hordes d'assaillants. J'avais à l'époque 6 ans et j'ai un souvenir assez vif de cette scène. Je me rappelle encore d'une cavalcade de soldats romains à travers la forêt mais je suppose que 50 % des péplums doivent contenir de pareilles scènes. Je ne me souviens bien entendu pas du titre ou des acteurs. Cela devait être en 1977, dans une petite ville d'Allemagne où les films n'étaient pas toujours récents. Ma mère me parle également d'une affiche avec des gladiateurs mais elles changent tellement d'un pays à l'autre...

J'ai longtemps cru qu'il s'agissait de La Chute de l'Empire romain mais je constate, après l'avoir revu, qu'il n'en est rien. Pouvez-vous me mettre sur de nouvelles pistes ? Les éléments clefs sont les gaulois ou les barbares et le siège du camp. Un grand merci d'avance pour vos bons conseils.

 
 
RÉPONSE :
 

Au cinéma, les palissades de bois connotent plutôt les barbares (La terreur des Barbares; Toryok la Furie des barbares, etc.)
A priori, je dirais que les péplums où l'on voit un camp romain fait de rondins assiégé n'est pas une scène si courante que ça, hormis deux films récents relatifs au siège d'Alésia, que vous ne sauriez donc avoir vu en 1977. Dans La chute de l'Empire romain, il y a en effet une superbe forteresse, partie en pierre, partie en bois, mais elle n'est pas attaquée par les barbares - comme vous avez fini par vous en rendre compte.

Un instant, j'ai songé à Jules César, conquérant de la Gaule, où l'on voit Sabinus et Cotta se faire piéger dans l'Atuatuca. Mais c'est traité de manière très elliptique.

Tout compte fait, je pense que votre film serait plutôt Hermann der Cherusker / Il Massacro della Foresta Nera, un coproduction germano-italienne de Ferdy Baldwyn, alias Ferdinando Baldi, avec Cameron Mitchell (le tribun Colonna) et Hans von Borsody (Arminius). Réalisé en 1967, il sortit très brièvement en Italie au début des années '70, puis en Allemagne et en Italie vers 1977. Inédit en France et en Belgique, du moins à ma connaissance - quoique j'aie lu dans un fanzine (Pierre Charles, Ciné Zine Zone) que le film aurait été diffusé sur R.T.L. (?).
Au début des années '80, j'avais loué une VHS britannique de ce film, Arminius the Terrible, et depuis j'ai acquis une médiocre copie de copie de la version espagnole, Matanza en el Bosque Negro.

Je me rappelle très bien le tribun Colonna qui - son camp encerclé par les Chérusques d'Arminius - laissait les barbares pénétrer à l'intérieur, où il les piégeait et les massacrait après avoir mis le feu à son propre fort empli de fagots, qui devenait un véritable bûcher. Du dehors, les Germains lançaient leurs javelots sur les défenseurs, sautaient à la perche par-dessus le fossé d'eau ou s'efforçaient d'arracher des pans de palissade au moyen de cordes. Les défenseurs romains maniaient d'énormes louches contenant de l'huile bouillante enflammée, qu'ils déversaient sur les attaquants. Finalement les Germains amenaient un bélier monté sur roues, assez impressionnant.

Le fort romain d'Hermann der Cherusker

Le fort romain en question se trouve en Yougoslavie, où l'on tournait beaucoup de films d'aventure européens, sans doute près de Belgrade puisque les Studios «Avala Film» étaient impliqués dans la production. Un haute palissade de bois, et à ses pieds un fossé empli d'eau. Il manquait toutefois la levée de terre caractéristique du castrum romain, ce qui me fait penser que ce fortin avait préalablement dû servir à des westerns allemands genre Winnetou.
Assez bizarre ce personnage de Colonna, décalqué sur Aulus Cæcina dont parle Tacite, au livre I des Annales. En gros, ce film retrace le désastre du propréteur Quintillius Varus et de ses trois légions exterminés dans le Teutoburger Wald, que le film situe erronément dans l'actuelle Forêt Noire, en 9 de n.E. Et des représailles romaines qui s'ensuivirent.

J'aurai l'occasion d'y revenir car je prépare un gros dossier sur Arminius le Chérusque, premier symbole historique de l'unité et de la liberté allemands. L'équivalent de Vercingétorix en France ou, à un degré moindre, de Boudicca en Grande-Bretagne.

 
 
 
29 août 2005
FILLES DE MARS, CACHEZ CE SEIN NU QUE JE NE SAURAIS VOIR !
Pnedjar a écrit :
 
Est-ce que les Amazones font partie des péplums ou c'est de la science-fiction ?
 
 
RÉPONSE :
 

Les Amazones proviennent de la mythologie grecque, donc les films d'Amazones font en principe partie du cinéma sur l'Antiquité, du péplum. Bien sûr, il y a aussi des Amazones dans les films SF ou d'aventure de jungle : ce ne sont pas des péplums à proprement parler, mais des films border-line, qui concernent le thème à défaut du genre.
Du temps où je «fanzinais-papier» le numéro 2 de Peplum fut un dossier consacré aux «Amazones».

L'émancipation féminine veut que les héroïnes qui s'évanouissent au premier coup de vapeur soient aujourd'hui passées de mode. Les filles guerrières, les baroudeuses genre Lara Croft ou Red Sonja ont envahi l'écran. Ce sont, quelque part, elles-aussi des Amazones - même si leur relation avec les mâles a sensiblement évolué. Les Amazones de l'Espace de Star Crash, le délicieux petit space opera nanar de Luigi Cozzi laissaient encore planer une certaine ambiguïté à ce sujet, mais dans Starship Troopers de Paul Verhoeven, par contre, elles ne sont plus que de simples femmes qui ont choisi la carrière militaire pour sauver l'espèce humaine menacée par des insectoïdes extraterrestres. Lorsqu'on les voit partager sans complexe les douches avec leurs collègues masculins on se sent loin, bien évidemment, des féroces guerrières allergiques aux mâles, des «tueuses d'hommes» de la légende grecque.

Sans oublier, avant-guerre, L'Amazone et son mari (The Warrior's Husband, Walter Lang, 1933), les deux péplums classiques sur la question - d'ailleurs tous deux filmés sur un ton de parodie et de dérision - sont La reine des Amazones (1960) de Vittorio Sala, avec Ed Fury, Gianna Maria Canale et Dorian Gray, et Les Amazones (1974) de Terence «007» Young, filmé en Sardaigne avec le concours de pulpeuses cascadeuses helvétiques. Notre Sélim Sasson national n'en est toujours pas remis d'avoir été invité sur le tournage (c'est l'unique péplum qu'il cite dans ses mémoires de journaliste de cinéma, talent qu'il exerça sur notre télévision publique belge). Délicieusement érotique le film maniait aussi beaucoup d'humour et il paraît que Robert Graves (1895-1985), poète et érudit britannique auteur du mémorable I Claudius, aurait collaboré au scénario. Graves avait exploré les résurgences du matriarcat dans les mythologies grecque (Les Mythes Grecs (1958), Fayard, 1967) et celtique (La Déesse Blanche (1948), Le Rocher, 1979), mais le bouquin le plus exhaustif est, à notre connaissance, celui de Pierre SAMUEL, Amazones, guerrières et gaillardes (Bruxelles, Complexe éd. - Presses Universitaires de Grenoble, 1975) qui examine la question depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Richard Hennig leur a également consacré un chapitre intéressant dans Les grandes énigmes de l'Univers (1957) (Robert Laffont, 1966).

amazones

Qui de la brune Orithyie ou de la blonde Antiope sera reine à la place de la reine ? Délicieusement coquin (Les Amazones, T. Young, 1973).

Les Amazones ont-elles réellement existé ? En tant que peuple, j'en doute très fort. Un peuple de femmes qui haïrait les mâles au point de ne les fréquenter que pour en avoir des filles (et assassinerait systématiquement les garçons) ne pourrait survivre et serait voué à la disparition à plus ou moins long terme. Il paraît que des ethnologues auraient observé des tribus primitives où les femmes vivaient à l'écart des hommes, et même parlaient une autre langue qu'eux. Possible, mais j'aimerais tout de même en savoir plus.
J'opinerais plutôt pour l'opinion grecque qui les relie aux Sarmates, ce peuple de cavaliers scythes. Chez les Sarmates, les femmes vont à la guerre avec leurs maris et combattent à leurs côtés. On a dit aussi que les Amazones seraient un souvenir abâtardi de la civilisation des Hittites, avec lesquels les Grecs mycéniens auraient naguère eu des contacts. Dans le film de Young, leur décorum est un mélange de minoen, hittite et sarmatique.
Il existe un intéressant bouquin qui étudie l'altérité dans la représentation des guerriers et de la guerre dans la céramique grecque; l'auteur y montre que les Amazones, les Perses et les Scythes appartiennent à une catégorie bien codifiée, celle des Barbares, c'est-à-dire des non-Grecs, avec lesquels ils sont toujours en opposition comme un motif récurrent. Selon lui, les Amazones ne seraient qu'une figure symbolique, représentant le «monde à l'envers», la négation de l'hellénisme (François LISSARRAGUE, L'autre guerrier. Archers, peltastes, cavaliers dans l'imagerie attique, Paris-Rome, Editions la Découverte - Ecole française de Rome, coll. «Images à l'appui», n­ 3, 1990).

Les Amazones apparaissent dans de nombreux films, du très sage Queen of Outer Space (1957), avec Zsa Zsa Gabor, à Xena la Princesse Guerrière, en passant par Les Travaux d'Hercule de P. Francisci. Dans la mythologie germanique, nous avons Brunhilde, la Walkyrie, la reine guerrière d'Islande : au gré de la perception du cinéaste, les nombreuses versions cinématographiques des Niebelungen la représentent tantôt comme une guerrière régnant sur des hommes, mais parfois aussi sur d'autres guerrières. Dans des films de jungle aussi, comme Tarzan et les Amazones (Kurt Neumann, 1945), La Reine des Amazones (Edward Finney, 1945), Esclave des Amazones (Curt Siodmak, 1957) et Lana déesse de la Jungle (Lana, Königin der Amazon, Geza von Cziffra, 1964). Elles ont fait les délices des auteurs de BD bondage comme Eneg ou Willie (cf. Gwendoline de Just Jaeckin). Mais j'arrête, je serais intarissable... Je signale pour le mot de la fin qu'un de mes amis a un projet de film d'animation sur des Amazones futuristes : allez voir son site.

amazones

Dans La reine des Amazones de Vittorio Sala, les farouches guerrières portent un semblant de panoplie de cataphractaire sarmate (cavaliers lourds, entièrement cuirassés). A noter que pour le confort de ces demoiselles, les couturiers de Cinecittà ont remplacé les lourdes écailles de fer par de délicattes broderies en festons... por favor...

 
 
 
16 septembre 2005
L'ESCLAVE DE ROME & SEUL CONTRE ROME... SONT RECADRÉS !
Francis Moury a écrit :
 

Je viens de vérifier les DVD zone 2 PAL édités par F.I.P. de deux péplums admirablement chroniqués par tes soins, L'Esclave de Rome Seul contre Rome. Je te signale d'une part qu'aucun des deux n'est compatible 16/9 : ils sont tous les deux compatibles 4/3 uniquement.
Je te signale d'autre part que seuls leurs deux génériques sont au format respecté 2.35 Scope : dès que les génériques se terminent, les deux films sont alors recadrés en format 1.85.
Dommage...

Par ailleurs, les génériques eux-mêmes sont des génériques aux lettrines vidéo refaites en laboratoire vidéo mais ne sont de toute évidence pas les génériques avec lettrines d'origine : raison pour laquelle la mention de la nature du type de CinémaScope utilisé est absente dans les deux cas...

En revanche, peut-être le Spartacus de Freda et peut-être l'Ulysse contre Hercule me réserveront-ils de bonnes suprises (je ne les ai pas encore récupérés) si ce sont les masters déjà télédiffusés par FR3 d'une part, par Cinécinéma d'autre part. Ils étaient au format respecté sans problème. Le Freda en 1.33 standard N&B, le Caiano en 2.35 Scope-couleurs.

 
 
 
24 octobre 2005
BRÛLEZ ROME EN DVD
Catherine Lagoutte a écrit :
 
Peut-on se procurer ce docu-fiction, Brûlez Rome ? Merci d'avance. Une enseignante de langues anciennes.
 
 
RÉPONSE :
 
Brûlez Rome est annoncé pour le 14 décembre 2005 chez Francetélévisions Distribution (distribution Warner Home Video). Cliquez ICI.
 
 
 
27 octobre 2005
VERCINGÉTORIX : LE ROI DOIT MOURIR...
Jean-Pierre Brèthes a écrit : 
 
J'ai découvert avec plaisir et parfois surprise (par exemple la «chanson du para») votre riche réflexion autour du film. Vous remettez en place bien des vérités souvent perdues de vue et votre analyse ne manque pas de saveur. Je trouve votre travail remarquable.
 
 
RÉPONSE :
 

J'espère que la surprise de découvrir quelques vers de la Prière du para, vous a été agréable. Le poème de l'aspirant Zirnheld fut trouvé dans ses affaires après qu'il ait été tué à l'ennemi, en 1942. C'est donc bien un poème de la Résistance. Et son message me paraît assez bien concorder avec celui de sacrifice et de don de soi que J. Dorfmann prête à Vercingétorix. Quel dommage que ce cinéaste se soit laissé dépasser par son sujet au point de verser dans un verbiage parfois incompréhensible (par exemple les échanges verbaux entre César et Vercingétorix, lorsque celui-ci rend ses armes, que j'ai scrupuleusement retranscrits dans mon synopsis).

Personnellement, je ne pense pas que Vercingétorix ait eut l'intention de se sacrifier par amour zen de l'Humanité, comme le susurre Dorfmann dans son commentaire audio. Une humanité qui confondrait les Arvernes et les Romains ? Fichtre. Il faut remettre les choses en perspective. Il s'est «sacrifié» parce que c'est le lot des vaincus de mourir, de payer leur échec de leur vie. La chose va de soi, en particulier pour les rois.

J'aurai prochainement encore l'occasion gloser sur la défaite dans mon travail sur Arminius (Die Hermannsschlacht), à propos de ceux des légionnaires de Varus qui déposèrent les armes. De nos jours, on ne voit plus les choses de la même façon, bien sûr : les prisonniers de guerre ont droit à être traités avec respect. Mais c'est une conception très récente.
Si vous vous intéressez à l'armée romaine [J.-P. Brèthes a consacré sa thèse à la Guerre des Gaules - N.d.l.R.], vous comprendrez les relations que j'établis avec d'autres batailles d'autres époques, et vous ne serez point surpris de la citation de Pierre Schoendoerffer - visitant le champ de bataille de Dien Bien Phu 37 ans après - que je place à la suite de Tacite, décrivant le champ de bataille de la forêt de Teutberg parcouru par Germanicus six ans plus tard.

 
 
 
JEAN-PIERRE BRÈTHES RENCHÉRIT
 
Oui, j'ai toujours plaisir à voir rétablis les liens entre les époques parce qu'ils tiennent à l'unicité de l'homme qui, lui, à la différence de l'Histoire, ne cesse de se répéter. En outre, j'aime beaucoup Schoendoerffer et j'apprécie vos références à son œuvre.
Il est certain que, pour un Romain ou un Gaulois, une vie humaine n'a pas en soi la valeur qu'elle a de nos jours. Par exemple, quand César fait massacrer toute la population d'une ville gauloise, un lecteur romain n'y voit pas un acte de génocide ou de barbarie, mais un sacrifice financier colossal (le sacrifice d'un «troupeau» de 40.000 esclaves), au nom de la grandeur de Rome, un acte de pur désintéressement patriotique en somme.
C'est bien sûr cette dimension qui manque au film; mais les spectateurs, qu'il s'agit de conquérir, ne sont pas Romains...
 
 
 
27 octobre 2005
LE PORTRAIT À CRASSUS !
Catherine Bietrix a écrit :
 
Bonjour je suis en 4e et je recherche des images de Marcus Licinius Crassus. Pouvez vous m'aider s'il vous plaît ?
 
 
RÉPONSE :
 

Des photos de film, ou un buste antique ? Cette vieille fripouille de M. Licinius Crassus Dives anticipa Fahrenheit 451 - ses pompiers étaient plus souvent des incendiaires qu'autre chose, ce qui lui permit de faire son trou dans l'immobilier.
On le présente toujours comme un personnage cupide, mais il sut mourir en vrai Romain. Les Romains sont des fantassins, pas des cavaliers; certes les officiers montent à cheval quand c'est utile, mais pour un Romain la dignité d'un magistrat ne se conçoit qu'à pied, drapé dans la toge. Défait à Carrhæ, il s'apprêtait à négocier avec les Parthes la retraite de son armée. Par respect pour son adversaire malheureux, Suréna lui fit envoyer un cheval. Mais le digne Romain refusait d'enfourcher la monture qu'on lui présentait, préférant aller à pied à l'ennemi comme l'exige l'étiquette romaine. L'officier parthe chargé de le faire monter à cheval s'énerva, le bouscula, en vint aux mains, et finalement le perça de son épée. Le malentendu dans toute son absurdité.

Plus tard, Suréna lui fit couper les mains et la tête, qu'il envoya à son roi, lequel lui aurait alors fait couler de l'or dans la bouche («Rassasie-toi de ce métal dont tu es si avide.»)

crassus crassus

Crassus : l'original (site Livius.org), et son interprétation par Laurence Olivier, fort galant homme avec Madame Spartacus (Jean Simmons/Varinia)

Le cinéma n'a guère retenu de lui que son rôle dans la répression de la révolte des gladiateurs. Sir Laurence Olivier a été le plus brillant interprète du personnage de Crassus (Spartacus, 1960); sa voix française était celle de Jean Davy. Le rôle a été également tenu à l'écran par Enrico Bracci (Spartaco, 1913), Carlo Ninchi (Spartaco, 1952), Claudio Gora (Le fils de Spartacus, 1962), Maris Liepa (Spartak, URSS, 1976) et tout récemment par Angus Macfayden (Spartacus, 2004).
Une mention spéciale pour Alain Chennevière qui incarne Crassus dans le spectacle musical d'Elie Chouraqui (Spartacus, 2004), exhortant le Sénat à s'opposer à Spartacus par tous les moyens [paroles de Maxime Le Forestier] :

Vous n'allez pas laisser debout
Ceux qui bafouent
L'ordre et la loi
La loi c'est vous,
L'ordre c'est moi
Donnez moi l'ordre, je fais la loi

Assez bizarrement le Jules César d'Uli Edel, qui retrace les relations de César et Pompée, oublie Crassus, le troisième homme de leur triumvirat.