courrier peplums

OCTOBRE 2006

 
9 octobre 2006
LE SCHOLIASTE DE JUVÉNAL
Nico a écrit :
Le site peplums.info m'intéresse beaucoup (le rapport films, BD, et histoire) et c'est très bien présenté. J'ai même été bien surpris en voyant qu'il y avait des références bibliographiques. Le seul problème, c'est que je n'ai pas compris cette abréviation : «Schol. Juv.» à propos de Spartacus. Est-ce que par hasard il s'agit de Juvénal ?
Je vais encore chercher, mais bien entendu, cela me ferait bien plaisir d'en avoir la réponse, d'autant que j'ai un travail à faire sur le sujet.
 
 
RÉPONSE :

J'ai trouvé cette référence tout simplement dans mon Gaffiot, s.v. «mirmillonium», et si je me reporte à la liste des références à la fin de ce dictionnaire, je trouve en effet un renvoi à Juvénal dans l'édition d'O. Jahn (SCHOL. ad JUVENALEM), consultable en toute bonne bibliothèque universitaire, mais malheureusement pas dans la modeste mienne - où s'entassent néanmoins un certain nombre de classiques grecs et latins...

Hélas, la typologie gladiatorienne est très complexe, variable certainement fonction des époques. On peut aussi considérer que parfois elle relève de l'invective et donc pas nécessairement en rapport avec l'armatura de référence.
A propos des mirmillons, j'ai tout lu et son contraire, qu'il s'agisse de l'arme blanche (lance ou glaive), de la longueur de cette arme (gladius ou spatha), la forme du bouclier, l'absence éventuelle des ocrea, et bien sûr le casque (celui à crête de poisson ou simple casque gaulois). On a même parlé d'une armure d'écailles... Y aurait-il une relation entre les écailles du poisson figuré sur le casque et un gladiateur revêtu d'une lorica squamata (ou tout simplement d'une manica faite d'écailles métalliques ?).

 
 
 
10 octobre 2006
LES DOSSIERS D'ARCHÉOLOGIE
Rebecca a écrit :
Vous serait-il possible de me faire parvenir votre revue Dossiers d'Archéologie, n­ 305, juillet-août 2005 (Dijon, Editions Faton) avec le titre «Alésia comment un oppidum gaulois est entré dans l'histoire» ?
Je dois effectivement présenter la bataille d'Alésia et ce dossier me serait d'une grande aide.
Si c'est possible, je vous en serai très reconnaissante.
 
 
RÉPONSE :

Mais je ne suis pas les Editions Faton, moi ! Pas plus que je ne suis l'éditeur des DVD Fabbri (j'en reçois toutes les semaines, de ce genre de demandes) !
C'est fou les pouvoirs qu'on prête aux gens ! Je ne suis qu'un exégète du cinéma historique... qui sur ce site www.peplums.info traite du cinéma qui l'intéresse, rien de plus... pas un éditeur, ni un commerçant d'aucune sorte !
Voici les coordonnées des éditeurs du dossier en question, relatif à ALÉSIA :

EDITIONS FATON
25 rue Berbisey - BP 669
F 21017 DIJON CEDEX
Tél. 03 80 40 41 04
Fax 03 80 30 15 37
site : www.faton.fr
e-mail : abonnements@dossiers-archéologie.com

Passez-leur commande.

 
 
 
10 octobre 2006
DIALOGUES LATINS DU DOCU-FICTION BRÛLEZ ROME
Jean a écrit :
Savez-vous où et comment je pourrais me procurer les dialogues en latin du docu-fiction Brûlez Rome ? Merci.
 
 
RÉPONSE :

Aucune idée. Je sais, pour en avoir vu il y a des années chez l'un ou l'autre distributeur de cinéma, qu'il existe des dialogues de film. Sans doute sont-ils destinés aux maisons de sous-titrage ou à l'adaptation dans une autre langue...

Mais ces syllabi à usage professionnel ne sont pas commercialisés. Moi-même, en tant que collectionneur, n'ai jamais réussi à m'en procurer un seul.
Je me rappelle cependant un ami journaliste et critique spécialisé dans le fantastique qui possédait dans sa bibliothèque des dialogues de films «Hammer» : peut-être les avait-il tout simplement obtenus des réalisateurs ou scénaristes de ces films, avec lesquels il était alors en correspondance suivie. Maintenant que j'y songe - mais rien à voir avec le péplum - je possède bien moi-même quelques dialogues d'une vieille série-TV de l'O.R.T.F. que j'avais obtenus par une filière de ce genre. Un romancier de mes amis avait reçu du producteur les dialogues des adaptations de ses romans et m'en avait fait profiter ! Mais vous voyez, il faut montrer patte blanche !
Je n'ai jamais rien obtenu de ce genre en matière de péplums; je n'ai pas beaucoup essayé non plus !

Cela dit, il arrive que ce genre de texte soit publié par certaines collections spécialisées. Ainsi, en français, L'Avant-Scène Cinéma a édité les dialogues d'Eric Rhomer pour Perceval le Gallois et les cartons du muet Salammbô de Marodon. Cette collection a publié des dizaines et des dizaines de dialogues de films.
Le Musée du Cinéma de Turin a édité les cartons de Cabiria (1913). En Italie, Cappelli a également publié les dialogues et le découpage du Fellini-Satyricon (a cura di Dario Zanelli, 1969) (les dialogues anglais du même film chez Ballantine) et du Barabbas de Richard Fleischer en italien (a cura di Robert Hawkins) ainsi qu'en anglais (edited by Lon Jones). De même Garzanti a publié la Médée de Pasolini (Medea, a cura di Giacomo Gambetti, 1970) et, à Londres, Lorrimer l'Œdipe-Roi du même Pasolini (Œdipus Rex, translated from the italian by John Mathews, 1971). Un éditeur britannique a publié les dialogues anglais de La vie de Brian (Life of Brian) des Monty Pythons en livre de poche chez Ace Book (1979), les dialogues et scrapbook chez Eyre Methuen (Londres, 1979); de même Folio, avec les dialogues du Roi danse (scénario, adaptation et dialogues d'Andrée Corbiau, Gérard Corbiau et Eve de Castro), le prodigieux film consacré à «l'Olympe du Roi-Soleil» - pour reprendre la formule de J.-P. Néraudau.

oedipus rex - oedipe roi - pasolini

Les dialogues du film : P.P. PASOLINI, Œdipus Rex (translated from the italian by John Mathews), Lorrimer éd., 1971

Mais, vous le voyez, il s'agit de films réputés pour leurs qualités cinéphiliques ou pour un certain impact commercial (voyez aussi les story-boards [partiels] et les novelisations de nombreux films, le marché semble juteux mais surtout anglo-saxon), aussi ne devons-nous pas espérer trouver dans le commerce les dialogues - latins de surcroît - d'un modeste docu-fiction.

(Les dialogues latins du docu-fiction Brûlez Rome ont été composés par Florence Dupont (Paris VII), si j'en crois la fiche technique. Essayez donc de la contacter.)

 
 
 
15 octobre 2006
A PROPOS DE CHARMED, WONDER WOMAN, STARGATE... ET DE SOLDATS DE PLOMB
XX a écrit :
Claude Aubert a écrit :

Ces sont des broutilles, mais je vous transmets des informations sur deux curiosa.

  • Soldats de plomb

Je viens d'acheter hier à Rome le premier fascicule d'une nouvelle collection des Editions Fabbri, qui a commencé cette semaine (en italien bien sûr !) : «Soldatini dell'antica Roma». Il s'agit de soldats de plomb peints à la main et accompagnés d'un fascicule. Le carton accompagnant le premier «volume» annonce notamment : «Chaque petit soldat est une reproduction réalisée sur la base de reconstructions historiques approfondies et documentées. La fidélité des détails permet d'individualiser, pour chaque pièce, le rôle hiérarchique à l'intérieur de l'armée et le contexte historique dans lequel se trouvait le soldat [?]. Reproductions très fidèles historiquement documentées [?]. Précision absolue dans la reconstitution des détails : uniforme, équipement, armes et enseignes [?]. Casques, armes, boucliers réalisés selon les toutes dernières reconstructions historiques [?]. Couleurs fidèles aux connaissances historiques [?]. Attitudes réalistes représentant l'action sur le champ de bataille ou la position au repos ?» (traduction personnelle).

Le fascicule d'accompagnement (pas très long) donne les informations pour la compréhension de la figurine en plomb, ainsi que d'autres renseignements sur l'armée romaine, avec dessins, photos, chronologies. La première figurine (hauteur 54 mm avec le cheval) représente un cavalier de l'époque de Marc Aurèle en train de charger en pleine bataille. Avec le deuxième fascicule, il y aura un porte-étendard de la période d'Auguste et un centurion de première cohorte de la même époque. Le prix du premier fascicule est de 3,90 euros, et sera de 6,90 euros pour les suivants. Dans le fascicule, il n'y a pas d'indication permettant de savoir si une telle collection sera diffusée sur France. Bien entendu, à vous qui êtes un spécialiste de l'équipement militaire romain, cela n'apprendra rien, mais il me semble que cette collection permettra de sensibiliser le public italien au fait que Mucius Scévola et Horatius Coclès n'étaient pas équipés comme les officiers ou les soldats de la colonne trajane.

On trouve quelques renseignements sur Google, par exemple sur le site www.rtwitalia.com/armiromane.htm - mais, bien sûr, pas la teneur complète du premier fascicule.

 
RÉPONSE :
Il me semble que, voici au moins un an, on m'avait déjà parlé d'une diffusion en France de ces légionnaires romains dans une collection du style Fabbri. A l'époque j'avais fait une recherche sur Internet, sur le site du diffuseur, mais j'avais seulement trouvé une collection de soldats médiévaux. Puis je me suis désintéressé de la question. Les éditeurs de ces collections sont souvent à côté de la plaque, question Internet, qui - comme souvent l'intendance - ne suit pas...
  • Charmed et les Amazones

D'autre part, par hasard, je suis tombé sur un épisode d'une série télévisée qu'il n'est pas dans mes habitudes de regarder : Charmed. Cet épisode (ou plutôt ces deux épisodes couplés) montre de jeunes «sorcières» et des «fondateurs» du XXIe s. se transmatérialiser dans une île où vivent des Amazones vêtues à la manière des amazones de Péplum et qu'elles/ils auront à combattre par des luttes style gladiateurs. Cet avatar ne va pas très loin, mais, si vous voulez en trouver la trace, on peut l'acheter dans le commerce dans le coffret Charmed, saison 6, épisodes 1 et 2, «L'île des Guerrières» de James L. Conway, 2003.

 
RÉPONSE :
  • Charmed, Wonder Woman
Intéressante l'info à propos des Amazones et gladiateurs de Charmed; c'est l'occasion de rappeler ici qu'il doit y avoir dans l'un ou l'autre coffret de Wonder Woman des épisodes relatifs à une île d'Amazones dans le Triangle des Bermudes, où l'héroïne passa son enfance, jusqu'à ce qu'y atterrisse un bel aviateur américain.
  • Charmed

Pour nos visiteurs, voici le résumés des deux épisodes de Charmed, sixième saison, dont il est question.

Valhalley of the Dolls (Part 1) [L'Âme des Guerrières (Partie 1)]
Diffusion EU : 28 Septembre 2003
FR : 29 Novembre 2003
Scénario : Brad KERN - Réalisation : James L. CONWAY
Chris a envoyé Leo sur l'île de Valhalley où règnent les Walkyries, elles récupèrent l'âme des guerriers morts afin de mettre sur pied une armée pour lutter contre le mal. Piper est étrangement joyeuse, ce qui intrigue ses deux sœurs. Paige lui jette alors un sort afin qu'elle retrouve la mémoire, mais elle devient amnésique !
Ayant localisé Leo, les trois sœurs se rendent sur l'île avec l'aide de Chris et de Darryl...

Valhalley of the Dolls (Part 2) [L'Âme des Guerrières (Partie 2)]
Diffusion EU : 28 Septembre 2003
FR : 29 Novembre 2003
Scénario : Brad KERN - Réalisation : James L. CONWAY
Lorsqu'elle revoit Leo, Piper recouvre la mémoire. Phœbé qui s'est découvert un don d'empathie, ressent toute la peine et la colère de Piper. Cette dernière refuse de quitter l'île et souhaite devenir une Walkyrie. Paige, quant à elle, a un nouveau job : promeneuse de chiens. Il s'avère que l'un d'entre eux est en réalité un être humain...

  • Wonder Woman

La première apparition de cette héroïne de BD fut dans All-Star Comics, n­ 8, pendant l'hiver 1941, où elle fut créée par William Marston. Wonder Woman est probablement la doyenne des super-héroïnes américaines. Fille de feue la reine Hippolyte/Wonder Woman III, reine des Amazones, l'héroïne incarnée à l'écran par Linda Carter vit à Thémiscyre, une ville isolée dans le Triangle des Bermudes, où elles ont été établies vers 1200 av. n.E. par les cinq déesses Olympiennes (Héra, déesse du mariage; Athéna, déesse de la guerre et de la sagesse; Artémis, déesse de la chasse; Thémis, déesse de la justice divine et Démeter, déesse de l'agriculture) qui créèrent les Amazones au nombre de 3.000, en vue d'enseigner aux hommes les valeurs de paix, de justice et d'égalité.
Elevée au sein d'un environnement exclusivement féminin, la princesse rencontrera un jour sur un colonel-aviateur américain, Steve Trevor, qui lui fera découvrir le monde des Hommes. Forte comme Superman, armée d'un lasso magique et de bracelets pouvant repousser les balles de revolver, Wonder Woman (à la ville, «Diana Prince») accompagnera le beau militaire jusqu'en Amérique où elle va faire régner le Bien dans son curieux accoutrement découpé dans la Star Spangled Banner ! Mais un certain nombre d'épisodes la montre vivant au milieu de ses sœurs, les Amazones, dans le décor antique de Thémiscyre... J'avoue ne pas encore avoir trouvé le courage d'acheter les trois coffrets DVD existants sur le marché en vue d'inventorier les épisodes relevant du péplum !

A la télévison, la série démarra en 1975, sur la chaîne américaine ABC - avec Linda Carter dans le rôle titulaire - où elle vécut des aventures épisodiques pendant deux ans. Ensuite elle passa sur CBS, en 1977, où elle était programmée le vendredi soir juste avant Logan's Run (puis Hulk, qui la remplaça).

(Pour en savoir plus : CLICK, CLICK et CLICK.)

wonder woman wonder woman
  • Stargate - La Porte des Etoiles

Il y a aussi pas mal d'épisodes mythologiques gréco-mycéniens dans la prolifique série Stargate que j'ai cessé de suivre voici pas mal de temps.

Première saison (1997-1998) :
4e épisode, La Théorie de Broca (The Broca Divide) où il est question d'une civilisation de l'Age du Bronze, de type minoen;
8e, Les Désignés (Brief Candle) où il est question d'une planète nommée Argos, où prospère un peuple mycénien [en fait il tient plutôt de la Grèce classique] adonné au culte du héros Pélops : peuple de cobayes sur lequel des Goa'ulds expérimentent une technique d'accélération du vieillissement humain;
9e, Le Marteau de Thor (Thor's Hammer), se situe sur une planète Cimmeria et fait référence aux anciens scandinaves, dont le dieu du tonnerre et de la foudre, Thor, est la terreur des Goa'ulds;
13e, Hathor (Hathor) réfère à une pyramide maya et à la déesse égyptienne de la sexualité (d'une manière générale, toute la(les) série(s) Stargate réfèrent peu ou prou à une super-civilisation égyptienne);
14e, Cassandra (Singularity), réfère au thème de la prophétesse troyenne Cassandre sans pour autant recréer le contexte historique;
15e, Le Procès (Cor-Ai), place sur la planète Byrsa un monde pseudo-carthaginois;
16e, Les Réfugiés (Enigma) voit revenir le consul Tulpo (déjà rencontré dans l'épisode 4) et la civilisation minoenne cette fois confrontée aux Tollans, détenteurs d'une science supersophistiquée dont ils ont commis l'erreur, une fois déjà, de partager les privilèges et bienfaits avec de misérables «barbares» (novelisation de cet épisode : Pascale & Gilles LEGARDINIER (adaptation du scén. de Katharyn POWERS), Les Réfugiés - Stargate SG.1, J'ai Lu, avril 1999).
   
stargate
 
Deuxième saison (1998-1999) :
27e ép., L'Œil de pierre (Thors' Chariot), retour sur Cimmeria;
38e ép. La Colère des dieux (Serpent's Song), où il est question du dieu égyptien des Enfers, Sokar.
   
Troisième saison (1999-2000) :
44e, Dans l'antre des Goa'uld (Into the fire), encore la déesse Hathor... et,
45e ép., le dieu Seth (Seth (Seth)), deux Goa'ulds ennemis d'Apophis; et
46e ép., Thor et son vaisseau-mère Asgard : l'on y compte au nombre des Goa'ulds le dieu grec Cronos, le dieu chinois Yu, ainsi qu'une déesse hindoue (Diplomatie (Fair game));
47e ép., Héritage (Legacy), intrigués par une tablette identique à celles d'Argos, nos héros de SG-1 sont la proie d'hallucinations paranoïaques;
51e ép. Les Démons (Demons), se déroule dans le moyen âge français;
53e ép., Le Jour sans fin (Forever in a day), sur la planète «égyptienne» Abydos, la Goa'uld Amon'et occupe le corps de Sha're, la femme de Daniel;
65e ép. Némésis (Nemesis), le vaisseau-mère de Thor, mourant, est envahit par des Replicants qui veulent détruire la Terre.
   
Quatrième saison (2000-2001) :
66e ép. Small victories, Thor est toujours vivant et lutte contre les Réplicateurs qui ont envahi un sous-marin russe.

Voilà une première évaluation des 87 premiers épisodes de Stargate, au long des saisons 1 à 4; la série va se prolonger et même inférer avec l'Atlantide. Je n'ai suivi que la première, et sans doute vu - par hasard - quelques autres épisodes des suivantes. Difficile d'évaluer sur base de la documentation recueillie quelles civilisations antiques auraient été reconstituées par la suite hors le contexte égyptomaniaque où l'élément SF devient sans doute de plus en plus prépondérant. L'avis d'une personne plus compétente dans cette série m'intéresserait.

Si quelque visiteur du site avait des indications plus précises sur les saisons et épisodes, et éventuellement l'édition DVD de ces différentes séries, il ferait de moi un péplologue heureux (en particulier, la liste des épisodes intéressants - au niveau du péplum, s'entend - dans Wonder Woman, et dans les séries postérieures de Stargate et Stargate-Atlantis)...

  • Coming soon
Concernant votre précédente liste de films à venir - que je publierai bientôt dans la rubrique Coming Soon - j'ai le plaisir de vous signaler que Beowulf & Grendel est sorti. J'ai trouvé le DVD dans une édition néerlandaise (VO + s/t NL), et c'est pas mal du tout (filmé en extérieurs au Canada et en Islande). Probablement plus fidèle au poème saxon que le Treizième Guerrier (qui était déjà très bien, à côté du Beowulf techno-médiéval avec Christophe Lambert !). Quoique je m'interroge sur la validité de l'argument sur la différence qui en constitue l'épine dorsale : l'ogre Grendel - qui semble avoir fréquenté assidûment le fitness du coin - et son ogresse de mère - sont de malheureux rejetés par la société. D'où leur méchanceté, leur cruauté.
  • Docufictions

Pas mal de docu-fictions BBC sont passés sur la chaîne Planète, notamment un Jason et les Argonautes et une Odyssée, le retour de Troie.

Egalement une série qui égrène actuellement ses épisodes sur la BBC1 et en VF sur Planète (si j'ai bien compris mon informateur) qui s'appelle Imperium - The Ancient Rome. The Rise and Fall of an Empire (coproduction BBC-Discovery Channel-ZDF), en six épisodes. Je ferai une notice quand j'aurai trouvé plus d'informations, mais je sais déjà que les épisodes suivants sont déjà passés sur la BBC1, sans souci de respect pour la chronologie historique : Nero [Néron], Cæsar [Jules César] (28.09.2006), Revolution [Tiberius Gracchus] (05.10.2006), Rebellion [Titus] (12.10.2006), Constantine [Constantin le Grand] (19.10.2006) et The Fall of Rome [Alaric et les Goths]. (La sortie du DVD était annoncée pour le 23 octobre 2006, en Grande-Bretagne.)

 
 
 
16 octobre 2006
COMBAT CONTRE DES MURÈNES
Jean-Francois a écrit :
Je vois dans votre texte intéressant qu'éventuellement aux jeux du Cirque on pouvait voir des «pêcheurs combattre des murènes».
Sur la Côte d'Azur, entre Sainte-Maxime et Saint-Raphaël existe un «vivier romain» réputé avoir servi de réserve à murènes en vue d'alimenter les jeux ayant lieu à Fréjus, situé à environ 10 km de là. Quel crédit accorder à cette hypothèse ?
 
 
RÉPONSE :

Quelle n'a pas été ma perplexité en vous lisant... Des combats de pêcheurs affrontant des murènes dans les jeux du cirque ? Certes, le rétiaire essaie de pêcher le mirmillon en chantant, paraît-il, une petite chanson à propos du poisson qui orne son casque... «Ce n'est pas toi que je poursuis, c'est le poisson, pourquoi me fuis-tu gaulois ?» («Quid me fugis galle, non te peto, piscem peto», FESTUS, 285). Et puis je me suis rappelé le dossier que j'ai consacré à Néron : j'ai relu le passage, mais il y a un petit malentendu. C'est à propos de la cruauté supposée de Néron (et non à propos des jeux du cirque en eux-mêmes) que je passe du Quo Vadis 1924 à celui de 2001, et de la servante maladroite précipitée dans un vivier à murènes, à l'harnachement de Lygie juchée sur l'échine d'un aurochs dans le Cirque Maxime...

Mais je ne voulais nullement insinuer qu'on livrait des esclaves aux murènes lors des «jeux», bien que les Romains savaient organiser des exécutions de condamnés fort croquignoles... on peut faire confiance à leur imagination.

C'est le fameux avocat romain Hortensius Hortalus, rival de Cicéron, qui, s'étant retiré de la vie publique pour se consacrer à la gastronomie, mit la pisciculture à la mode - et les viviers, notamment à murènes.
L'épisode prêté à Néron - on ne prête qu'aux riches - remonte à une anecdote rapportée par Pline dans son Histoire Naturelle, où il est question d'un riche Vedius Pollion (1) qui possédait des vases myrrhins de grand prix... et un vivier à lamproies. Un jour qu'il recevait l'empereur Auguste, un esclave maladroit brisa un de ces vases, et de rage Vedius voulut le faire jeter (ou le jeta, je ne sais plus) aux lamproies. Indigné par sa cruauté, Auguste fit briser tous les vases de son hôte, et combler ses viviers.

L'histoire des murènes ou des lamproies, c'est une tarte à la crème de l'antiquité romaine. Hubert Monteilhet s'en moquait dans son roman Neropolis (un riche amateur a fait immerger dans son bassin des squelettes humains... en argent, pour faire croire à ses amis décadents que les murènes qu'on leur sert à table ont été nourries avec de la chair humaine). Ca me fait songer au brave Carcopino qui dans sa Vie quotidienne à Rome raconte que les riches romains s'essuyaient les doigts maculés de graisse dans la tignasse de leurs esclaves. L'anecdote est tirée du Satiricon de Pétrone, qui prend bien soin de préciser qu'il s'agit d'une fantaisie du riche parvenu Trimalcion, qui ne fait rien comme tout le monde. Carcopino faisait une généralité à partir de l'extravagance d'un snob. Hélas, depuis lors, tout le monde croit que les Romains agissaient systématiquement ainsi.

Organiser des combats de bestiaires affrontant des poissons voraces me semble difficile. En tout cas je ne sache pas qu'un auteur ancien en ait jamais parlé, mais je me trompe peut-être. Difficile dis-je, voire même contre-productif : on ne voit pas bien ce qui se passe dans l'eau; et puis il faudrait inonder l'amphithéâtre, puis le vider. Or il ne semble pas que les naumachies avaient lieu dans l'amphithéâtre, ni dans le cirque, mais de manière très occasionnelle sur des plans d'eau aménagés comme le Tibre ou le lac Fucin. Est-ce amusant de voir un type se faire bouffer entre deux eaux ? Je ne crois pas. Rendez-nous les lions !


NOTE :

(1) Jacques Martin le met en scène sous les traits de l'odieux préfet de Tarquini, Vesius (sic) Pollion dans sa BD Le tombeau étrusque. - Retour texte

 
 
 
28 octobre 2006
HÉLIOGABALE, DE LOUIS FEUILLADE
Alexis D'Hautcourt a écrit :
J'ai écrit un petit article dans la revue de mon université sur le film de Feuillade, Heliogabale (1911). Je souhaiterais vous en envoyer un tiré-à-part.
 
 
RÉPONSE :

J'ai lu votre article avec le plus vif intérêt. Quel dommage que les occasions de découvrir ces anté-péplums soient si rares; il y a longtemps que je n'ai plus mis les pieds à la Cinémathèque. A quand un DVD «Feuillade» ? J'ai lu le bouquin que Lacassin lui a consacré. Il y a quelques années, j'avais eu l'occasion de récupérer quelques résumés de ses anté-péplums aux archives de chez Gaumont...

Alexis D'HAUTCOURT, «Peinture ou théâtre ? Louis Feuillade, Héliogabale et le cinéma français en 1911», Hirakata (Japon), Kansai Gaidai University, Journal of Inquiry and Research, n­ 84, septembre 2006, pp. 107-123.
 
 
 
ALEXIS D'HAUTCOURT RÉPOND :
Les serials de Feuillade sont tous sortis en DVD, mais en édition limitée et il est parfois difficile de se les procurer.
Je vais essayer de travailler sur tous les films de la série «Le film esthétique», et mon rêve serait de sortir un DVD avec tous les films antiques de Feuillade.
En attendant, on peut voir depuis peu beaucoup d'images de ces films sur le site Internet de Gaumont.
 
 
 
29 octobre 2006
LA BATAILLE DES THERMOPYLES DANS MÉTAL HURLANT !
Philippe a écrit :

Je venais juste de revoir avec délectation le film de Rudolf Maté. Ah la joie des DVD ! J'ai ensuite voulu approfondir le sujet et suit tombé sur votre site magnifique ! Quel travail de documentation ! Impressionnant !

Dans le «rayon» BD, j'ai été attiré par l'œuvre de Frank Miller. Le même soir (croyez-moi ou pas !) installé devant la TV (moi qui ne la regarde pratiquement jamais hors DVD) je suis stupéfait de voir la bande annonce du film inspiré de la BD (et pas vraiment de l'Histoire avec un grand H) ! Le film devant sortir en salles en 2007.
Incroyable coïncidence !

A part çà il existe une autre BD, dont vous ne faites pas état sur votre site, et retraçant la Bataille des Thermopyles - fort inspirée du film de Maté. Cette BD était incluse dans un vieux numéro spécial guerre de la revue de SF Métal Hurlant (fin années '70).

 
 
RÉPONSE :

Merci pour les compliments et pour l'info. J'ai également consacré une page au film 300, tiré de la BD de Frank Miller. Cette BD ne manque pas de caractère, mais sur le plan historique...

Non, je ne connais-pas l'épisode dessiné dans Métal Hurlant. Si jamais vous retrouviez la référence vous seriez très aimable de me la communiquer.

 
 
 
29 octobre 2006
LE TOP-TEN DE LA ROME ANTIQUE À L'ÉCRAN
Luc a écrit :
J'aimerai constituer une petite vidéothèque (surtout pour mes enfants) sur la Rome antique et ayant lu votre critique sur le film Gladiator [sites des Empereurs-Romains & de Dominique Charlier, GladiatorStories], je me suis dit que vous auriez certainement l'amabilité de nous indiquer les films sur cette époque qui représentent un must pour tout les amateurs de cette période historique. Quels seraient donc pour vous disons les dix films qui se rapprochent le plus de la véracité historique et qui devraient se retrouver dans nos étagères.
 
 
RÉPONSE :

Question pertinente que la vôtre. Pertinente et embêtante, d'abord parce que je ne raffole pas de ce genre de classification; ensuite parce que j'ai un faible pour Cinecittà, mais qu'à la hauteur où vous placez la barre, je ne vais pouvoir citer que des productions hollywoodiennes - que j'apprécie aussi, moi le fan de Charlton Heston (le tonton flingueur) et de John Wayne (y a pas que les péplums, dans la vie !). Mais bon, malgré ma prédilection pour le cinéma italien et sa manière mythologique d'envisager l'Antiquité (qu'il s'agisse de mythologie grecque ou d'histoire romaine), je vais devoir être pédagogique et me tourner vers le cinéma-qui-avait-les-moyens...
Ensuite, s'agissant de la DVDthèque de vos chères petites blondes, il me faut parler de films disponibles sur le marché...

Soit, dans le désordre et outre le méga-entertainement Gladiator, merveilleuse mise en image de Pollice Verso, la toile fameuse de Gérôme :
La Chute de l'Empire romain (Anthony Mann, 1964), surtout à cause de la superbe reconstitution du Forum romain d'après la maquette d'Italo Gismondi (Musée de la civilisation romaine, Rome), mais c'est la Rome du IVe s. réinjectée dans celle du IIe;
Ben Hur (William Wyler, 1959), superbes bataille navale et course de chars.
Bon, la bataille navale : les Romains n'avaient pas de galériens-esclaves; et ils abattaient mâts et voiles au moment du combat.
La course de chars : superbe ! Filmée quasiment en temps réel : mais le «char grec», avec ses lames acérées, c'est de la foutaise. Et par ailleurs, les chevaux n'étaient pas attelés de la même manière dans l'Antiquité.
Attelage antique : avec un joug et des colliers.
Attelage moderne, celui du film de Wyler : palonnier, traits, et licou.
Quand à l'aspect religieux, c'est selon votre conscience;
Cléopâtre (Joseph Mankiewicz, 1962), pas trop mal. Mais la bataille navale, impressionnante, n'est pas fiable (les «navires géants hellénistiques» : bof, rien que la suggestion !).
Les enjeux politiques sont gommés; subsiste seulement une histoire d'amours princières... ou seraient-ce seulement celles de deux méga-stars ?
Spartacus (Stanley Kubrick, 1960), du marxisme baba-cool. En 71 av. n.E., les gladiateurs n'étaient sans doute pas encore tous des professionnels, mais des prisonniers de guerre. Mais je déplore le fait que - hors Crassus (pointure majeure) et César (dont le rôle lors de ces événements, est inconnu, on sait seulement qu'il était alors tribun militaire) et, bien sûr, Glabrius - aucun des protagonistes politiques romains connus de l'époque n'est mis en scène. C'est une sorte d'uchronie, quelque part;
Masada (Boris Sagal, 1981 - TV). Superbe péplum poliorcétique. Irréprochable ! Bien sûr, l'épisode tient en deux pages chez Flavius Josèphe, ce qui a laissé beaucoup de latitude aux scénaristes... L'ennui, c'est qu'il vous faudra attendre une prochaine réédition à la TV, car il n'y a pas de DVD;
Fellini-Satyricon (F. Fellini, 1968). Cet anti-péplum est tellement cohérent qu'il passe pour une vraie reconstitution du monde antique. Intéressante relecture du roman de Pétrone;
Caligula (B. Guccione & T. Brass, 1981). Historiquement nul, mais superbe adaptation des délires de cette vielle concierge de Suétone (Vie des Douze Césars) par un pornocrate bien connu (Guccione est le patron de Penthouse) ! Pour vos enfants, quand ils seront grands, bien sûr !;
Rome (HBO, 2005 TV). Génial, et l'adjectif est faible ! Quelques libertés avec l'histoire, car un scénario exige une restructuration. Mais un incroyable respect des mentalités et des realia; existe en DVD; à ne louper sous aucun prétexte !;
Le Dernier jour de Pompéi (BBC, docu-fiction). S'impose, puisque c'est l'aspect documentaire historique qui vous branche. De ce point de vue : impeccable. Existe en DVD FR5.

Tous existent en DVD, sauf Masada.
Bon, restons-en là : il y a des dizaines de péplums romains passionnants, mais qui ne sont probablement pas de grands films. Parcourez mon site www.peplums.info notamment, à gauche sur ma page d'accueil, les différents dossiers DVD (en particulier Fabbri).

 
 
 
LUC RÉPOND :
Je vous remercie de m'avoir envoyé votre hit-parade romain et comme vous dites ce n'est pas évident de faire un tel classement. Bien évidement, je connais tous les films que vous m'avez cité et ma liste personnelle est pratiquement identique. J'y ajouterai la série Moi Claude empereur qui à mon avis doit être difficile à trouver [plus maintenant ! - N.d.M.E.], La Passion du Christ, rien que pour les dialogues en latin et probablement le film sur Attila, fléau de Dieu... avec Antony Quinn. Ce dernier film, je ne l'ai plus vu depuis au moins vingt ans et je ne me souviens plus du titre exact. Merci pour la précision quant au démâtage des galères, vous m'avez appris quelque chose.
 
 
RÉPONSE :

Je n'ai pas cité Moi Claude Empereur parce que [au moment de ce courrier] il n'existait pas en DVD VF (il est maintenant disponible chez Antartic Video, depuis avril 2007), pas mal en effet, quoique le réalisateur Herbert Wise en ait ajouté une couche de sensationalisme gratuit, par exemple quand Caligula éventre sa sœur Drusilla pour voir l'enfant divin qu'elle porte de lui. Ce n'était déjà pas dans le roman de Robert Graves, et dans l'Histoire moins encore. La thèse de Graves - à savoir, que c'est Livia qui est la responsable de tous les décès autour d'Auguste - est à manier avec d'infinies précautions.

La Passion de Mel Gibson est surtout intéressante pour ses scènes de torture, doublement pédagogiques : on voit de manière précise en quoi consistait une crucifixion (et on en rajoute aussi : brutalement retourné avec sa croix, Jésus aurait dû se décrocher), et le film rappelle aux bons chrétiens sur quoi se fonde leur trip sanguinaire, qu'ils ont sublimé en gloire.

Chaque péplum a ainsi ses petits mérites, Les Légions de Cléopâtre (Cottafavi) pour sa relecture originale, Spartacus (Freda) pour avoir laissé Lucullus pérorer vingt secondes sur les bienfaits de la cuisine etc. Mais alors, je devais vous composer tout un roman...
L'Attila avec Anthony Quinn se nomme en France Attila Fléau de Dieu et en Belgique Invasion Barbare. A ne pas confondre avec l'Attila de la même année avec Jack Palance, Le Signe du Païen (en Belgique Attila, Roi des Huns). Bon film, mais là vous êtes en train de me faire regretter de ne pas avoir davantage parlé du cinéma italien.
Si les dialogues latins vous branchent, ajoutez Sebastiane de Derek Jarman, version homosexuelle du martyre de saint Sébastien. Hé Hé ! Non, je plaisante. Au niveau reconstitution visuelle, le film n'est pas terrible, en dépit du relativement dithyrambique avis d'un professeur de latin de Paris III.

 
 
 
31 octobre 2006
HERCULES RECYCLED, TORYOK ET QUELQUES AUTRES
Larbi a écrit :
Savez-vous si le film Toryok (avec Edmund Purdom) a été édité en DVD ?
Je ne le trouve en vente nulle part.
En outre, je ne l'ai jamais vu sur un programme de TV, du genre «La dernière séance» sur France 3 ou «Le cinéma de quartier» sur Canal+.
 
 
RÉPONSE :

A ma connaissance, Toryok - La Furie des Barbares n'est pas sorti en DVD VF, ni dans une autre langue que je sache, mais là je fais moins attention. Je ne prétends pas connaître les marchés allemand ou italien, par exemple !

Aucune chance qu'un pareil film (italien) soit passé à feue la Dernière Séance d'Eddy Mitchell, entièrement dévouée au cinéma américain. Pour Canal+, je ne sais pas : je ne suis pas abonné. Mais, in illo tempore, il y a eu une VHS de Toryok. Et aussi un photoroman.

 
 
 
LARBI RÉPOND :

Merci pour cette réponse très rapide.
Nous avons déjà, à plusieurs reprises, échangé quelques courriels à propos de Steve Reeves entre autres.
Un autre film introuvable en France, ou rarissime : Salomé, de William Dieterle, pourtant interprété par Rita Hayworth, Stewart Granger et Charles Laughton (excusez du peu !).

david et bethsabee

Un peu comme David et Bethsabée [existe DVD VO + VF, David and Bathsheba, 20th Century-Fox, réf. F1-SDU DY 01380, P. 2007 - N.d.M.E.], que j'ai vu en 82 ou 83 dans la salle «Action Lafayette» à Paris, avant leur éclipse totale (la salle comme le film).
Sans parler de films comme Le signe du Païen avec Jack Palance ou Hercules Recycled (remix parodique des deux «Hercules» avec Steve Reeves).

Les éditeurs et autres programmateurs télé seraient-ils tous péplophobes ?
Encore merci pour ce que vous faites, nous sommes nombreux à l'apprécier à sa juste valeur, en tout cas.

PS : La programmation du festival Péplum d'Arles est un peu pauvre, en quantité (trop peu de films) et en qualité (films déjà vus à la télé).
On devrait - à mon sens - y promouvoir des films grandioses mais devenus introuvables, afin de redonner envie de ressusciter quelques cadavres exquis.
Un point de vue qui en vaut un autre.

 
 
RÉPONSE :

Je lis avec plaisir que vous êtes plusieurs à apprécier mon site. Je ne me rends pas toujours bien compte de l'impact de mes textes, que j'écris avant tout pour me faire plaisir (y pas de raison !), avec mon goût maniaque pour la précision et les références. Je place haut la barre, mais quand je vois l'orthographe de bien des visiteurs (je les corrige toujours avant de les publier) je frémis. Je me demande si mes analyses sont lues, comprises et appréciées ? Il y a une trentaine d'années, quand j'ai commencé à fanziner péplum, j'avais appris qu'un gars à Marseille, Thierry Le Styx Ollive (oui, avec deux «l») avait eu le projet de consacrer un zine au péplum; il y avait finalement renoncé parce que, m'écrivit-il «le péplum avait surtout des spectateurs, pas des lecteurs». Cette réflexion me hante.
Mais qu'importe, le péplum m'a apporté le goût de l'Histoire, et sur mon site je rends ce qu'il m'a donné. Je sais que beaucoup d'amateurs se moquent éperdument du respect de l'Histoire et autres scrupules archéologiques : tant pis pour eux, tant pis pour moi.
Je suis intrigué par le titre Hercules Recycled que vous évoquez. Un remontage parodique des deux films avec Steve Reeves ? Pouvez-vous m'en dire plus ? Je sais que dans les années quatre-vingt-dix des Australiens avaient concocté un Hercules Return, à partir du Grand défi : Hercules, Maciste, Samson et Ursus. Une bande de jeunes en conflit avec le patron d'un circuit de distribution organisent une projection du précité film de Capitani; mais comme suite à un sabotage ils n'ont plus le son, ils improvisent eux-mêmes des dialogues iconoclastes.

La péplophobie des éditeurs est en fonction de leur perception du marché. Ils sont-là pour faire de l'argent, et s'il leur semble que tel genre d'édition est rentable ils éditeront ce que le public attend, fussent des péplums ! Quand je vois certaines collections de DVD de westerns-paëlla - les pires, je le crains... ! Je fus jadis un grand amateur de westerns italiens. Un temps, il me sembla que par leur cynisme et leur cruauté, ils étaient bien supérieurs aux péplums, en tout cas plus réalistes. Mais le genre a décliné rapidement, produisant d'incroyables merdes. Et je me suis alors rendu compte que le pire péplum d'Alfonso Brescia ou d'Amerigo Anton était un chef d'œuvre à côté de certains westerns transalpins.

hercules recycled
 

Les producteurs en tout cas ne sont - eux - nullement péplophobes, ... depuis Gladiator ! Il y a quelques projets intéressants in alto mare, comme on dit si joliment en Italie, et cette année encore devraient sortir La dernière légion et Apocalypto (et en mars 2007, Trois Cents). Mais c'est surtout les docu-fictions qui ont le vent en poupe. La BBC les produit en série, et ça passe sur les chaînes câblées à péage (Jason et les Argonautes, L'Odyssée : Le retour d'Ulysse, et la série Imperium - The Ancient Rome). Hallmark fait également des choses très intéressantes (Hercules). Mais le chef-d'œuvre absolu est la série HBO-BBC : Rome. Un vrai bonheur que cette série-là !

ancient rome rise and fall of rome

La décennie du docu-fiction : les télévisions britannique et allemande sont, sur ce sujet, intarissables. Ci-dessus la jaquette britannique et la néerlandaise de Ancient Rome. The Rise and Fall of an Empire, en six épisodes (BBC, 2006)

Arles fait ce qu'elle peut. Pas évident de trouver des copies de films «introuvables» et en bon état, avec les droits de projection. Je n'ai rien à voir avec leur programmation; je suis du reste totalement incompétent en la matière. Moi je suis exégète. «Cordonnier, pas plus haut que la chaussure.»

 
 
 
LARBI RÉPOND :
Je vous signale l'existence d'un très bon site de Quiz en ligne (culture générale, dont le cinéma, bien sûr) : Monlégionnaire.com.
Son créateur, Pierre Germain, s'est inspiré des légions romaines pour habiller son site.
A voir et à essayer d'urgence !