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JANVIER 2007

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18 janvier 2007
L'ÉVADÉ DE FORT YUMA EST AUTREFOIS SORTI EN VHS - STEVE REEVES & SERGE NUBRET
Dominik Vaugin a écrit :

Je tiens à remercier Larbi pour avoir honoré la mémoire de ce que fut Steve Reeves. Je tiens à l'informer que L'évadé de Fort Yuma est paru en VHS, à l'époque.
Par contre au sujet de la mémoire de Steve Reeves, Mylène Demongeot dans ses mémoires cinématographiques
(1) s'est permise de faire des réflexions désobligeantes, par exemple que Steve Reeves ne tenait pas sur un cheval, qu'il n'avait pas de force etc. Pour quelles raisons écrire cela ?

PS : Serge Nubret, qui a tourné dans quelques péplums, n'a pas eu la chance de jouer avec Steve Reeves, mais a eu le second rôle dans Goliath et l'hercule noir, avec Gordon Scott. Au cours d'une conversation, il m'a appris que Gordon Scott avait une taille de 1,87 cm pour un poids de forme de 105 kg. Voici l'adresse du site que vient de réaliser Serge Nubret : SergeNubret.com.

evade de fort yuma

La dernière apparition de Steve Reeves à l'écran fut dans un western-spaghetti qu'il co-scénarisa avec Roberto Natale : L'évadé de Yuma (vidéo : L'évadé de Fort Yuma) / Je vis pour ta mort / Vivo per la tua morte / A long ride from Hell (Alex Burks [= Camillo Bazzoni], IT - 1968 (?)) (ciné-photoroman : «Vivre pour ta mort», Star-Ciné Bravoure, n­ 145, 11e an., novembre 1968)

 
 
RÉPONSE :

Mylène Demongeot n'est pas la seule à s'être moquée de la force de Steve Reeves : Sylva Koscina aussi, et également le réalisateur Riccardo Freda (qui du reste se moquait de tout le monde), ainsi que Yves Boisset, qui fut son assistant.
En fait Steve Reeves et Gordon Mitchell s'en sont expliqués à l'occasion d'un Festival Péplum organisé à Turin, dans les années 80', par Stefano Della Casa et Carlo Piazza. Il s'agissait pour lui de tenir sa partenaire à bout de bras, en ayant l'air de ne faire aucun effort, et recommencer, et recommencer sans cesse la prise de vue. Or cette attitude n'est pas tenable, même pour un culturiste habitué à manier des haltères. D'où la légende des «muscles de beurre» de Steve Reeves.

J'ignorais par contre qu'il fut aussi mauvais cavalier. Faut voir dans quel contexte il a donné cette impression. Au cinéma, pour réaliser certaines cascades, il faut être meilleur qu'un cavalier moyen. Quand on songe qu'il consacra ses premiers gains cinématographiques à s'acheter un cheval - le cheval blanc qu'il monte dans Le voleur de Bagdad - et qu'il possède un ranch dans le Montana, il est difficile de croire qu'il ne tenait pas en selle !


NOTE :

(1) Mylène DEMONGEOT, Tiroirs secrets, Le Pré aux Clercs, 2001; rééd. Pocket, n­ 12053 (N.d.M.E.). - Retour texte

 
 
 
22 janvier 2007
SUR LES FAMILLES PATRICIENNES, À ROME
Gricca a écrit :

Pour compléter les informations sur les grandes familles patriciennes et plébéiennes romaines, publiées en marge de notre dossier consacré à la série-TV Rome (HBO), Gricca nous fait encore part des précisions suivantes.

A propos des noms gentilices
Le nomen gentilicium : C'est la dénomination commune par laquelle on désigne tous les membres de la gens, tous ceux qui en font partie : hommes et femmes, affranchis et clients. Le gentilicium romain, celui des vieilles familles patriciennes, se termine en -ius : Claudius, Fabius, Julius. Celui des familles venues d'Ombrie ou du Picenum se termine en -anus ou -enus : Norbanus, Labienus. Les familles venues d'Etrurie se reconnaissent aux terminaisons -as : Mæcenas, Mænas, ou à la désinence -arna (Mastarna), -erna (Perperna), -inna (Spurinna). Les gentilices se terminant en -avus ou -acus sont pour la plupart d'origine gauloise. Ceux en -innes et en -icus viennent de l'Illyricum et de la Lusitanie, car toutes les familles ne venaient pas de Rome.

Nouvelles familles sénatoriales d'origines italiennes
Je donne ici le nombre de sénateurs originaires de villes italiennes au IIe s. avant J.-C. :

Le Latium fournit 16 familles de nouveaux sénateurs, l'Etrurie 5, la Sabine 3, la Campanie 2, le Picenum, l'Ombrie et la Vénétie 1 chacune.

Au cours du Ier s. avant J.-C. toutes les cités de la péninsule reçurent la citoyenneté et s'intégrèrent dans une Italie unifiée. Les pertes des guerres civiles imposèrent aussi un renouvellement de la classe politique et favorisèrent l'émergence de nouveaux venus. Les chiffres augmentèrent, le Latium fournit 89 familles, le Picenum 24, la Campanie et le Samnium 22 chacune, la Sabine et l'Etrurie 20 chacune, la Vénétie et l'Istrie réunies 15, l'Ombrie 13, l'Apulie et la Calabre réunies 12, l'Emilie 8, la Lucanie et le Bruttium ensemble 8, la Ligurie et la Sicile encore aucune.

A la mort de Trajan en 117, il ne restait que deux membres des familles patriciennes authentiques. Le dernier descendant des familles patriciennes de la République, un membre de la gens Cornelia, mourut sous Hadrien, et les empereurs durent pratiquer l'adlectio inter patricia : 6 familles sous Hadrien, 6 sous Antonin (138-161), 9 sous Marc Aurèle (161-180); le choix s'effectua parmi d'anciennes familles sénatoriales plébéiennes et italiennes. De nombreuses familles sénatoriales ne purent se perpétuer au sénat. Sous Trajan, il y avait encore 82 familles dont l'entrée à l'assemblée remontait au IIe et au Ier s. avant J.-C.; mais à l'époque de Septime Sévère (193-211) un très petit nombre seulement remontait à plus d'une ou deux générations. Il fallut créer de nouveaux sénateurs et il y eut une baisse de pourcentage des sénateurs italiens : de 66 % sous Trajan (98-117), ils ne représentaient plus que 56 % sous Hadrien et 50 % environ sous Septime Sévère. La montée des provinciaux se traduisit par une baisse des Occident (76 % des provinciaux sous Domitien (81-96), 56 % sous Trajan, 46 % sous Hadrien et entre 10 à 15 % sous les Sévères) et une augmentation des Orientaux (16 % des provinciaux sous Domitien, 35 % sous Trajan, 60 % sous Commode et les Sévères). A part le fils de Pompeius Theophanes de Mytilène qui entra au Sénat sous Augsute (mort en 14), les premiers sénateurs des provinces orientales, particulièrement d'Asie et de Lycie-Pamphylie, étaient apparus sous Claude et Néron (41 à 68). C'est Vespasien (69-79) qui activa le processus, Hadrien (117-138) en fit, tout au plus, que de l'accélérer, si bien qu'à la fin du IIe s. après J.-C., un tiers du Sénat était des orientaux. Les Africains représentaient 6 % sous Trajan, 16 % sous Hadrien, entre 26 et 32 % sous Commode et les Sévères (180 à 235). Pour suivre l'évolution d'ensemble indiquons que les provinciaux qui représentaient sous Caracalla (211-217), 57,4 % du Sénat, en compteront à la fin du siècle 65 %. A cette date, il y avait bien longtemps que l'empire était gouverné par ces provinciaux, lesquels finirent même par ne plus résider à Rome.

Courtes notices sur les familles concernant César et Auguste
La gens Attia : famille plébéienne, peu connue sous la République, qui allait devenir illustre dès le début de l'empire grâce à la nièce de César, Attia (fille de sa sœur Julia qui avait épousé M. Attius Balbus), qui devait donner le jour à Auguste. C'est alors qu'on découvrit à la gens Attia un ancêtre dans la mythologie romaine.

La gens Claudia : Une des plus anciennes familles romaines. Elle se divise en deux branches : patricienne et plébéienne. Originaire de Régille en Sabine, elle émigra vers Rome avec une foule de clients peu après la fondation de la Ville, à l'instigation de Titus Latius [Titus Tatius - N.d.M.E.], le collègue de Romulus, ou mieux, environ 5 ans après l'expulsion des rois. La branche des Pulchri exerça les charges consulaires pendant deux siècles de suite jusqu'à la fin de la République. La branche des Nero donna trois empereurs. Ils furent des aristocrates orgueilleux, défenseurs implacables du prestige et de la puissance de l'ordre des patriciens. La branche plébéienne des Claudii fut celle des Marcelli (ce cognomen vient de Marcus signifiant marteau). On ne sait à quelle époque et dans quelles circonstances se forma cette branche. On suppose qu'à l'origine il s'agissait de certains clients de la gens Claudia qui, après l'entrée en vigueur de la loi autorisant les mariages mixtes, auraient épousé des filles de leurs patrons. C'est à partir de M. Claudius Marcellus, héros de la guerre hannibalique, que cette famille prit de l'importance et bénéficia d'une grande considération. Son dernier représentant fut le neveu d'Auguste mort à l'âge de 18 ans en -23.

La gens Julia : famille patricienne, originaire d'Albe, venue s'établir à Rome avec d'autres familles de leur cité, sous le règne de Tullus Hostilius. Ils prirent pour cognomen le nom de leur fondateur légendaire Jules, fils d'Enée et par lui, petit-fils de la déesse Vénus. La branche des Julii Cæsares ne fit son apparition que dans la première moitié du IIIe s. avant J.-C. à la suite de l'exploit accompli par un Lucius Julius lors de la première guerre punique. Il aurait vaincu un éléphant (Cæsar en punique c'est l'éléphant). A la suite des affranchissements et de l'octroi du droit de cité prodigués avec une généreuse désinvolture par César, la gens Julia se trouva littéralement envahie par des provinciaux et des anciens esclaves.

La gens Livia : Une famille plébéienne, d'origine latine, qui venue s'établir à Rome et admise au droit de cité en - 338 seulement, parvint à se faire passer pour patricienne. Suétone lui donne 8 consulats (ou 6), 2 censures, 3 triomphes, 1 dictature et 1 maîtrise de la cavalerie. Une Livie épouse Auguste. Auparavant rares furent les Livii dont les exploits eurent revêtus un éclat particulier. On y distinguait deux branches principales : les Drusi (d'après Suétone un Livius reçut ce surnom pour avoir tué dans un combat au corps à corps un chef gaulois nommé Drausus) et les Salinatores (sauniers peut être à cause de l'exploitation de salines).

Et la plèbe ?
Enfin un mot sur la plèbe pour dire qu'on considère celle-ci comme un dérivation de la clientèle, c'est la rupture du lien de dépendance personnelle qui aurait fait passer les clients au rang des plébéiens.

 
 
 
31 janvier 2007
MEURTRE À ROME
Amélie a écrit :
J'ai lu sur votre site ce qui concerne le docu-fiction Meurtre à Rome, réalisé par David Stewart en 2005. Savez-vous si ce film est sorti en DVD, et si oui, où on peut le trouver ?
 
 
RÉPONSE :

À ma connaissance il n'existe pas de DVD commercialisé, du moins en VF. Mais il est vrai que je n'ai pas spécialement cherché... Je vous signale néanmoins l'existence d'un DVD néerlandais, Murder in Rome (VO anglaise s/t nl) chez Just Entertainement (2006).

murder in rome
 
 
 
31 janvier 2007
JASON ET LES ARGONAUTES
Gérard a écrit :
Je voudrais savoir s'il y a des études consacrées à ce film de Don Chaffey, Jason et les Argonautes.
 
 
RÉPONSE :

J'ai pas mal de notes consacrées à ce film, et j'en tirerai certainement un très gros dossier un de ces jours (mais sans doute pas cette année). Autrement, je ne vois guère que la petite plaquette publiée chez Dreamland : Laure GONTIER (préface de Joe Dante), Jason et les Argonautes, Dreamland éd., coll. «Ciné Légendes», n­ 6, novembre 2000, 88 p.

jason et les argonautes

En revanche, des ouvrages ou articles, ou romans sur l'expédition de Jason, je pourrais vous en citer des pages, depuis Le voyage de Jason de Tim SEVERIN (Albin Michel, 1987), un navigateur irlandais qui a tenté de refaire le voyage Volos-Géorgie, jusqu'au splendide ouvrage La Toison d'or. Un mythe européen (catalogue d'exposition), Editions Serpenoise - Somogy Editions d'Art, 1998.

Sur la légende proprement dite, retenons seulement :
R. ROUX, Le problème des Argonautes. Recherches sur les aspects religieux de la légende, Thèse, Paris, 1946; Paris, de Boccard, 1949.
Alain MOREAU, Le mythe de Jason et Médée. Le va-nu-pied et la sorcière, Les Belles Lettres, coll. «Vérité des mythes», 1994. (Très pointu).