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JUIN 2007

NEWS DE JUIN

 

COURRIER DE JUIN

NEWS DE JUIN :

7 juin 2007

NEWS - BD : Murena/6 : Le sang des bêtes (Delaby & Dufaux)
Jean DUFAUX (sc.), Philippe DELABY (d.), Le sang des bêtes, Dargaud Benelux, 2007 - ISBN : 2505000727.

Massam, l'esclave chargé des basses œuvres de l'impératrice Poppée, a reçu l'ordre d'exterminer le gladiateur Balba, l'ami de Lucius Murena, et sa compagne Evix qui osa vaincre Néron à la course de chars. Déterminés à venger l'assassinat de Britannicus, ils sont considérés comme de dangereux ennemis de l'empereur. Les deux colosses finissent par s'affronter ...
Au palais impérial, tandis que Néron projette de construire une Rome nouvelle, Poppée se prélasse en compagnie de ses suivantes. L'une de ses plus intimes, Arsilia, est invitée à rejoindre secrètement le poète Pétrone dans un quartier populaire de la ville. Elle s'y retrouve en présence de Murena dont elle s'était éprise au temps où celui-ci était l'un des proches de l'empereur.
Murena est persuadé qu'Arsilia est complice de l'enlèvement de la seule femme qu'il aime et qu'elle sait où elle a été emmenée. Toujours aussi éperdument épris et résolu à retrouver son aimée, Murena décide ainsi de partir en Gaule à sa recherche...

Avec Le sang des bêtes, Lucius Murena nous revient dans le second opus du nouveau cycle, celui «de l'Épouse», qui fait suite à 5. La déesse noire, 2006.

Fort de quatre albums, «Le Cycle de la Mère» (1. La pourpre et l'or, 1997 (couleurs refaites : 2001); 2. De sable et de sang, 1999; 3. La meilleure des mères, 2001; 4. Ceux qui vont mourir, 2002), contait les démêlés du jeune empereur L. Domitius Ahenobarbus «Nero» avec sa mère possessive et assoiffée de pouvoir, Agrippine. L'ayant fait mourir, le jeune matricide jeta son dévolu sur une jeune femme non moins dangereuse, Poppée. Commence alors «Le Cycle de l'Épouse». Entre la mère et la nouvelle conquête, la ressemblance morale est étonnante...

Une superbe saga au graphisme à la fois académique et pleine de vie, qui passe avec aisance des palais aristocratiques du Palatin aux bouges les plus infâmes de Subure. Une BD culte de par la qualité de sa reconstitution archéologique et historique, mais qui n'en est pas moins redevable au péplum-fétiche du troisième millénaire : Gladiator, dont on retrouve les «gueules». (Signalons pour les collectionneurs un poster Gladiator dessiné par Delaby à l'occasion de la sortie du film de Ridley Scott en Belgique.) Le DVD nous introduit dans l'univers de Murena et de ses géniteurs, dont l'humilité (1) vis-à-vis de leur reconstitution de l'Antiquité est assez rafraîchissante dans le milieu de la BD.
(Murena : Le sang des bêtes - La sueur des auteurs, un film de Chantal Notté & Nicolas Lourosa - coprod. Notélé et Dargaud Benelux, 52' - 65' en incluant les divers reportages Notélé offerts en bonus et rappelant la sortie des précédents albums.)

A propos de Murena, cliquez : ICI, ICI, ICI, ICI, et .
Et, sur le présent site : Dossier Murena : CLICK et CLICK. Courrier : CLICK.

A droite l'édition normale; à gauche l'édition avec DVD



NOTE :

(1) Voyez les remerciements, notes et commentaires à la fin de chaque album. - Retour texte

 
 

COURRIER DE JUIN :

 
10 juin 2007
LETTRE DE FLORENCE : HANNIBAL, THE WICKER MAN, TOM TRYON,
L'HISTOIRE DE RUTH, NEFERTITI, L.C.J. PÊLE-MÊLE !
Georges a écrit :

J'ai pris une semaine de vacances à Florence. Indigestion de trop belles choses et de bondieuseries artistiques... Par contre, très déçu par les rayons DVD... Les Italiens ne savent plus ce qu'était le péplum. On n'aperçoit que quelques Steve Reeves qui traînent et Gladiator...
J'ai quand même trouvé Annibale avec Victor Mature, attribué à Gian Carlo Bragaglia avec Terence Hill qui passe devant Gabriele Ferzetti et E.G. Ulmer qui a totalement disparu du générique et de la pochette. Pas de VF bien sûr, comme presque toute la production italienne, ni même de st/fr, mais en mettant les sous-titres italiens je le comprends quand même... J'ai cherché en vain David et Bethsabée qui n'est pas plus annoncé qu'en France... Vous avez plus de chance en Belgique...
Par contre, en brocante j'ai mis la main sur la série dont tu m'avais parlé au sujet de Samson, du moins le premier coffret de 5 DVD. «La Bible» produite par les Italiens et Turner (La Genèse, Abraham, Jacob, Joseph, Moïse). Je n'ai pas encore eu le temps de la visionner... Je pense que ça se poursuit toujours en kiosque en Italie, ils vendent «La Bibbia, deux cassettes par pochette, mais uniquement avec des Italiens et sur le Nouveau Testament et les Actes des Apôtres.

J'ai trouvé aussi un curieux Hercule certainement un téléfilm, vu la durée et les 2 parties, de Roger Young, avec Paul Telfer, Elizabeth Perkins, Sean Astin, Timothy Dalton, Leelee Sobiesky. Le connais-tu ?

Agréablement surpris par L'Histoire de Ruth que je n'avais jamais vue. A part le délectable «Quemosh» et quelques aberrations de l'époque, c'est bien filmé, bien restauré, de beaux décors, des costumes pas très crédibles mais rutilants de Nino Novarese, quelques comédiens que l'on appréciait.
La surprise de voir le jeune premier Tom Tryon mourir à la moitié du film et être remplacé par Stuart Whitman... Un ton de tolérance, c'est rafraîchissant... J'espère que le David et Bethsabée que tu as vu ne va pas tarder chez nous...
Nous sommes un peu mieux lotis en westerns en ce moment en France...

 
 
RÉPONSE :

Je connais le Hercule de Roger Young. C'est une production Hallmark (Robert Halmi). En général, j'apprécie beaucoup ce qu'ils font, mais cet Hercule-ci est en dessous de tout. Incontestablement, ils ont fait des recherches sur la mythologie grecque, mais après ils ont mélangé leurs fiches et les ont appariées en les tirant au hasard. C'est une idée tout-à-fait valable de jouer l'opposition Héra-Zeus, matriarcat-patriarcat. Néanmoins, je n'ai pas apprécié du tout, par exemple, que la mère d'Hercule, Alcmène, et Iphiclès, son frère jumeau, deviennent les ennemis du héros. L'allusion homosexuelle - Iphiclès et Eurysthée - m'a fait sourire : c'est un signe des temps, mais ça m'a tout de même étonné dans une collection qui vise surtout un public ado - américain de surcroît.
Un de ces quatre, je me le repasserai et établirai alors une analyse pointue, mais là, il va y avoir du boulot !

Je possède une version US d'Hannibal, mais il m'avait semblé qu'il avait été question d'un DVD français, voici quelques années. Toutefois je n'en ai jamais eu la confirmation.

La Bible, produite par la Lube et la RAI a été éditée en VF par Alpa-Media en films séparés, puis quand ils ont perdu les droits, en deux coffrets par TF1. Quelle édition as-tu trouvé ?

Tom Tryon, après avoir été acteur, s'est reconverti romancier. Il a publié notamment un curieux petit roman [Thomas TRYON, La fête du maïs, Albin Michel, coll. Terreur, n­ 9062, 1974] où il est question d'une secte de l'Amérique profonde qui fait des sacrifices humains pour obtenir de bonnes récoltes. Il s'agit d'une résurgence d'un culte grec de Déméter, non pas un substrat celtique. C'est en somme le sujet de The Wicker Man, dont un remake avec Nicolas Cage a été récemment tourné, transposé d'Ecosse dans une petite île au large du Maine, aux States. On trouve ici le DVD du remake en édition néerlandaise, c'est-à-dire en VO s/t nl, mais pas en français; existe-t-il en France ?

 
 
 
GEORGES RÉPOND :

Comme je ne connais qu'en gros la légende d'Hercule, j'ai pris pour argent comptant ce que racontait le téléfilm, mais je le trouvais bien réalisé pour un téléfilm.
Hallmark, n'ont-ils pas produit aussi un Jason et les Argonautes avec Denis Hopper et Frank Langella ? Il était passé chez nous sur M6, une chaîne que je capte très mal, ce qui fait que j'en ai une copie inexploitable.

A ma connaissance, il n'y a pas d'Hannibal VF en DVD... En dehors des deux collections que tu cites sur le site [Fabbri et FIP - N.d.M.E.], je ne vois que René Chateau qui a sorti deux péplums, uniquement avec la VF : Romulus et Remus qui est à la solde, et Les Titans qui reste encore hors de prix pour la VF seule et sans bonus.
Une autre collection avortée a été chez Canal+ «Cinéma de quartier» de J.P. Dionnet où il n'est sorti que des «Hercule».

J'ai aussi vu un Nefertiti de Guy Gilles avec Ben Gazzara (!). Je ne l'ai pas pris parce que le pauvre Guy Gilles était considéré comme presque aussi hermétique que J.M. Straub. Et les Derniers Jours de Pompéi de L'Herbier et Les Week-ends de Néron de LCJ éditions.

Tom Tryon. Je sais qu'il s'est tourné vers la littérature... Je ne lui connaissait qu'un roman The Other dont on a tiré un film (Mulligan peut-être) sur des jumeaux maléfiques dans une campagne à blé... L'enfance et les moissons, ça semble l'avoir marqué...

The Wicker Man. Je crois que j'avais plus ou moins vu (c'est passé au Cinéma de Minuit et j'ai dû dormir un peu) la version de 1972, avec Ed Woodward en sergent de police et Christopher Lee. Si vous avez déjà le DVD du remake de Neil LaBute (2006) vous avez de la chance outre-Quiévrain : le film avec Nicolas Cage n'est annoncé sortir qu'en août-septembre 2007 chez nous. Le scénario d'origine (1972) était d'Anthony Shaffer, qui avait écrit Sleuth pour Mankiewicz et Frenzy pour Hitchcock.

 
 
RÉPONSE :

Hallmark
Hallmark a produit, outre le Jason et les Argonautes, que tu cites, une estimable série de téléfilms dont un certain nombre sont des péplums (CLICK).

Nefertiti
La Nefertiti avec Gazzara n'est certes pas palpitante, mais il est mathématiquement impossible d'être plus ennuyeux que Straub. Là, tu fais erreur.

Hannibal
Je clôture en rebondissant sur Hannibal : comme beaucoup de cinéastes américains en fin de course, Ulmer est venu à Cinecittà pour tourner un péplum, Hannibal. Gageons que, paumé comme l'étaient la plupart du temps les Américains dans la bordélique ambiance italienne, il n'a été qu'un simple prête-nom pour Carlo-Ludovico Bragalia (Les Amours d'Hercule). A noter que le DVD américain est - pour une fois, s'agissant d'un péplum italien, dont les copies sont souvent pourries, outre-Atlantique - supérieur aux copies qui ont autrefois circulé en France/Belgique... Le franchissement des Alpes par les éléphants y est mieux étoffé. De même la bataille de Cannes, dont la stratégie est explicitement exposée, au moyen d'inserts de plans et cartes. La VF, comme la VIt est totalement confuse - plans de cavalerie, des fantassins en mêlée qui font clic-clic avec leurs glaives, sans que le cinéaste ait le moins du monde songé à mettre en valeur la stratégie du Carthaginois, demeurée «la» référence classique de la bataille d'encerclement et de la destruction totale de l'ennemi. Les Romains et leurs alliés, en l'occurrence, lesquels laissèrent tout de même 50.000 hommes sur le carreau... «Cum Hannibal pervenisset.» «Au point du jour, Hannibal fit prendre les devants à ses frondeurs baléares...»

L.C.J. (DVD)
En ce qui concerne la collection péplum de LCJ, elle est plus riche que tu ne le crois. Onze titres. Soit :

L.C.J. (Distribution : Sony Music Video France)
Brigand de la Steppe (Le) (Amerigo Anton, 1963. Avec Kirk Morris, Moira Orfei).
Derniers jours de Pompéi (Les) (Marcel L'Herbier, 1948. Avec Georges Marchal, Micheline Presle).
Deux nuits avec Cléopâtre (Mario Mattoli, 1953. Avec Sophia Loren, Ettore Manni, Alberto Sordi).
Géant de Thessalie (Le) (Riccardo Freda, 1960. Avec Roland Carey, Ziva Rodann).
Jules César conquérant de la Gaule (Amerigo Anton, 1963. Avec Cameron Mitchell, Rik Battaglia).
Maciste et les Filles de la Vallée (Amerigo Anton, 1964. Avec Kirk Morris, Hélène Chanel).
Maciste et le Trésor des Tsars (Amerigo Anton [Tanio Boccia], 1963. Avec Kirk Morris, Massimo Serato).
Samson contre Hercule (G.F. Parolini, 1961. Avec Brad Harris, Alan Steel, Brigitte Corey).
Terreur des Barbares (La) (Carlo Campogalliani, 1959. Avec Steve Reeves, Chelo Alonso).
Thor le Guerrier (Anthony Richmond [Teodoro Ricci], 1982. Avec Conrad Nichols, Malisa Lang).
Les Week-ends de Néron (Steno, 1956. Avec Alberto Sordi (Néron), Brigitte Bardot (Poppée), Vittorio de Sica (Sénèque) & Gloria Swanson (Agrippine).
 
 
 
10 juin 2007
GRANDS RÉSISTANTS : AMBIORIX L'EBURON ET VIRIATHE LE LUSITANIEN
Manuel Neves a écrit :
Je voulais vous demander si vous aviez des infos sur ce qui fut fait à propos de Viriathe, chef guerrier lusitanien, ou encore sur Ambiorix.
Je sais qu'il y a des statues au Portugal et en Espagne et beaucoup de livres, voire une BD, mais plus je ne sais pas...
Manuel Neves
 
 
RÉPONSE :

Ambiorix
Ambiorix apparaît dans quelques albums de la série Væ Victis de Simon Rocca [= Georges Ramaioli] et Jean-Yves Mitton (15 albums en tout), publiée chez Soleil. Si je me souviens bien, il n'y a pas un rôle des plus sympathiques.

Le cinéma [italien] a toujours fort mal traité les Gaulois. Ainsi Jules César, conquérant des Gaules (avec Cameron Mitchell dans le rôle de J.C.) évoque le siège des légats Sabinus et Cotta dans l'Atuatuca, mais attribue la victoire gauloise à Vercingétorix, histoire de simplifier un peu. Pas question de s'encombrer d'un Ambiorix. (Le DVD est disponible chez L.C.J. et chez Fabbri; en version espagnole chez Impulso.)

ambiorix

Ambiorix, roi des Eburons (d'après sa statue à Tongres), chromo de Jean-Léon Huens, collection «Nos Gloires»-Historia, rééd. : J.-L. Huens - Histoire illustrée de Belgique (texte de Jean Schoonjans), Bruxelles, Editions Racine, 2002, 3 vols

En Belgique, en revanche, notre compatriote Ambiorix est très honoré. Il a sa statue à Tongres, l'ancienne capitale de l'Eburonie. Le massacre des quinze cohortes romaines fut sévèrement vengé. Les Eburons furent exterminés, rayés de la carte par César qui livra leur territoire désert aux Tungri, les Tongres... A Bruxelles, un square porte son nom etc.

La célèbre BD des Studios Vandersteen, «Bob et Bobette» lui rend hommage dans Lambiorix roi des Eburons, où Monsieur Lambique incarne un Ambiorix parodique. Mais ce Lambiorix humoristique n'a finalement que peu de rapport, sinon pas du tout, avec la figure tragique du véritable Ambiorix (le nom de Lambique est un jeu de mot belge sur une certaine boisson fermentée, la gueuze lambic).

Aviorix le Gaulois
A noter que vers la même époque - au milieu des années 1950' - le dessinateur Marcel Moniquet avait créé un autre héros gaulois, Aviorix, dans le magazine belge Heroic Albums (Bruxelles, Editions Esséo). Mais celui-ci était un Eduen, et ne combattait guère les Romains. Avec sa copine, la druidesse Velléda, il formait un couple réaliste au milieu d'un entourage caricatural de Gaulois et de Méchants, se mouvant dans une Gaule semi-médiévale (châteaux avec donjons etc.) et semi-préhistorique, souvent mise en relation avec des monuments mégalithiques existant, tel le «Dolmen Nord» de Wéris dans l'épisode «Aviorix contre les trois géants» ou les dolmens et menhirs de Barvaux et de Durbuy (ép. «Aviorix rencontre le roi Ergon»). Ou encore le «Rocher Bayard» à Dinant, la falaise de Freyr..., et jusque dans une Egypte soumise aux Perses et menacée d'être envahie par l'armée des Amazones (!). Délicieusement anachronique, le cycle démarre au temps de Néron, c'est-à-dire dans les années 60 après J.-C. (Héroïc-albums, n­ 25 (11e an.), 1955) et s'achève sur l'épisode égyptien vers 525 avant (Héroïc-albums, n­ 51 (12e an.), 1956). Apparemment, Aviorix n'avait pas besoin d'un chronoscaphe pour remonter le Temps !

aviorix le gaulois aviorix - reine des amazones

D'Aviorix le Gaulois à Aviorix chez la reine des Amazones,
le héros créé par Moniquet figura dix-huit fois en couverture des Heroic-Albums

Je ne vois vraiment aucun rapport entre Aviorix, la chevelure bouclée au vent et toujours affublé d'un slip de natation noir à bande blanche sur la couture latérale, et... le personnage à gros nez, casqué, créé par Goscinny et Uderzo. Le premier à avoir envisagé le nom d'Astérix, bien avant Pilote, est J. Martin, qui dès le départ avait indiqué que le père d'Alix se nommait Astorix (avec un «o»). Bel exemple de rencontre formelle, comme on dit en Histoire de l'Art. Ceci n'empêchera pas Moniquet de fulminer le reste de son âge : à l'entendre, Uderzo et Goscinny avaient plagié sa création !

Viriathe
Quant à Viriathe, il avait été question de lui consacrer une série TV au début des années '80. Mais il semble qu'elle n'ait jamais abouti. Le réalisateur José Antonio de la Loma avait peaufiné quatorze années durant ce projet qui devait faire l'objet d'une coproduction des TV espagnole et portugaise. Mais, au vu des deux premiers épisodes de 54' de la série TV, Juan Manuel Martin de Blas, directeur des programmes spéciaux de TVE, refusera de continuer à investir de l'argent dans cette entreprise. La raison invoquée était la médiocre qualité artistique du matériel tourné, ses anachronismes, etc.

Une scène de la série TV hispano-lusitanienne inachevée Viriato, de José Antonio de la Loma (1981).
Deux épisodes seulement furent tournés

 
 
 
MANUEL RÉPOND :
Merci beaucoup de votre réponse rapide et riche en découvertes.
J'espère un jour pouvoir vous faire part de l'apparition d'un film sur Viriathe...
 
 
 
15 juin 2007
ENFIN UN FILM SUR VIRIATHE ?
Duarte Neves a écrit :
Je suis agréablement surpris par le contenu de votre site.
Site qui d'ailleurs m'a été renvoyé par mon frère Manuel, qui semblerait vous avoir déjà interpellé au sujet de Viriato.
Actuellement je suis entrain de préparer un projet de production au Portugal concernant Viriato. Cela fait deux ans que je fais une recherche historiographique, et cette année on a abouti à l'écriture d'un scénario pour une série, et un long métrage.
Entre-temps mon frère m'a dit qu'apparemment un projet de série avait été fait en Espagne en 1981 par José Antonio de la Loma. Pourriez vous me dire où je puis obtenir plus d'informations concernant ce projet de production ?
 
 
RÉPONSE :

Je suppose que votre frère vous a transmis la fiche que j'avais établie à l'époque. Elle contient tous les renseignements que j'ai pu glaner sur le Viriato que devait produire la TV espagnole (qui y a renoncé). Je m'étais basé sur quelques coupures de presse que m'avait envoyées un correspondant espagnol, dans les années '80 (notamment El Noticiero Universal (jeudi 14 mai 1981, p. 34)). Je ne sais rien de plus. Si vous épluchez les magazines espagnols ou portugais de l'époque, à la cinémathèque, vous devriez pouvoir en retrouver des traces... Ca ne doit pas être très évident de monter une production de ce genre. Il me souvient d'un autre projet de série-TV espagnole, Los Cantabros (1979) que devait tourner - pour Prolus Film - Amando de Ossorio qui voulait en faire une sorte d'épopée fantastique, avec des monstres etc., et qui finalement aboutit à un long-métrage de cinéma de Monge Film, réalisé et interprété par Jacinto Molina (Paul Naschy) avec... trente figurants et seulement trois casques pour les officiers romains. Ce film traitait de la résistance des Cantabres en 29 de n.E. face aux légions d'Auguste, commandées par Marcus Vipsanius Agrippa. Jamais diffusé chez nous. Je me demande s'il existe un DVD ?

Vous devriez voir du côté des organismes professionnels espagnol et portugais si le réalisateur en question (José Antonio de la Loma) est encore en vie, et essayer de le contacter. En fait, j'ignore si vous êtes un professionnel confirmé connaissant les filières ou si vous agissez de votre propre initiative.

mort de virathe - jpse de madrazo

La mort de Viriathe, vue par le peintre néo-classique José de Madrazo (ca 1806-1808). (Extrait de Enrique ARIAS ANGLÉS, «La «dissidence» des disciples espagnols de David», dans Le néoclassicisme en Espagne. Journées d'étude (Musée Goya - Castres, juillet 1989), Thonon-les-Bains, éd. Albatros, 1991)

 
 
 
DUARTE RÉPOND :

Merci de votre réponse, j'essayerai d'en savoir plus auprès de votre contact espagnol. Le réalisateur José Antonio de la Loma est mort il y a à peu près 2 ou 3 ans, si je ne me trompe pas en 2004. Je sais qu'il y eu une création de BD espagnole dédiée à ce héros par le grand dessinateur Manuel Gago Garcia (Viriato, o pastor dos Montes Herminios - aujourd'hui introuvable, du moins au Portugal). Du côté de la presse portugaise, je n'ai rien trouvé en épluchant les archives de l'hemerotèque locale. Certainement, par le canal espagnol, il y aura moyen d'en savoir un peu plus, vu qu'il y a un intérêt plus grand pour cet héros ibérique.

(...)

Nous avons soumis au canal public trois épisodes d'une série TV Viriato e a lenda de Ophiussa qui devrait en compter treize. Nous attendons une réponse pour la fin de l'année. Nous avons également le projet d'un long métrage, coécrit avec João Aguiar, Viriato Guerras de fogo, qui a été déposé à l'ICAM (l'équivalent portugais du CNC français).
Tiens, à propos... il existe un jeu vidéo espagnol intitulé Imperium III dont l'un des protagonistes est Viriato !

 
 
 
12 juin 2007
TOUJOURS EN FARFOUILLANT DANS LES BOXES DVD...
Georges a écrit :
(...) En fouillant mes cassettes, j'ai trouvé un autre Roger Young, production RAI, Le Premier Empereur, sur Auguste avec P. O'Toole et Charlotte Rampling malheureusement le reste de la distribution est plus aléatoire et cosmopolite, avec Gérard Klein en César absolument pas crédible pour un français...
Je me demande comment tu peux trouver des circonstances atténuantes à Vercingétorix, avec Lambert. Les Romains tout droits sortis d'Astérix... à cause des belles gauloises ?) et une version française de Arena de Timur Beka-je-ne-sais-quoi... Production et remake d'un Roger Corman dont tu parles sur le site (avec Pam Grier), qui m'est totalement inconnu...
 
 
RÉPONSE :

Il existe un DVD VF (ou s/t FR ?) du remake de The Arena par Timour Beta-kalachnikov [Bekmambetov ! - N.d.M.E.].
Je n'ai pas le DVD de la première version de The Arena; c'est Ciske Moury qui a fait l'article, sans doute sur la base d'un DVD américain importé.

Vercingétorix : la production a fait un réel effort pour montrer la civilisation celtique sous son meilleur jour, habitant des maisons assez convenables etc. Bien sûr, je nourris quelques doutes sur les motifs-tartan des étoffes gauloises, je ris des casques à cornes, du pavois mérovingien, du nœud suève qui coiffe Vercingétorix et celui-ci même, qui n'est pas terriblement bien incarné par Lambert. En fait, mon principal reproche serait l'exposé brouillon de sa stratégie, qui aboutit à une déclaration baba-cool «peu importe de gagner ou de perdre, à la guerre». Voilà un discours qui ne ressemble guère au chef déterminé et capable de cruauté pour parvenir à ses objectifs, que décrit le grand Jules. Or je me suis aperçu, plus tard, que Krishna et Arjunta tenaient exactement le même discours dans le Mahabharata. Voilà une référence devant laquelle je m'incline.

Je lui reproche aussi d'avoir édulcoré le peu glorieux, mais nécessaire, épisode des femmes et enfants chassé de l'oppidum, et mourant de faim sur le glacis entre Alésia et les lignes césariennes (le Jules César allemand d'Uli Edel en a, lui, fait ses choux gras - aussi bien Vercingétorix n'étant pas héros national outre-Rhin, on pouvait donc en parler de manière plus dégagée).

Oui les Romains semblent tout droit sortir d'Astérix, je crois d'ailleurs qu'ils ont le même costumier (Maratier). Mais dis-moi quel film a montré les légionnaires de la république avec la tenue adéquate, à part Rome (HBO) - encore n'ont-ils pas le clipeus, mais le scutum quadrangulaire - et aussi, un docu-fiction récent sur Hannibal, dont j'ai parlé sur mon site ? Même Mitton s'est planté, en dépit des conseils éclairés - et indignés - de son scénariste, Georges Ramaioli, alias Simon Rocca ! Heureusement, pour sauver l'honneur, qu'il y a eu le grand Jacques, le César de la BD historique...

 
 
 
22 juin 2007
IPHIGÉNIE EN AULIDE : QUID DES TRAGÉDIES ADAPTÉES AU CINÉMA OU À LA TV ?
Myriam a écrit :

J'aimerais me procurer le film de Cacoyannis Iphigenia (Grèce, 1977), produit par Greek Film Centre S.A., Eastmancolor. Pour le visionner avec mes élèves de grec.

Comment faire ? Où le trouver ?

 
 
RÉPONSE :

A ma connaissance, ce film n'a pas encore été édité en DVD VF. Il me semble avoir vu des Cacoyannis sur des sites allemands, genre Amazon.de, mais je ne pense pas que vos élèves entendent l'allemand, ou lisent couramment des sous-titres dans la langue de Goethe.

Désolé de ne pouvoir vous en dire davantage. En revanche, j'ai fait récemment l'acquisition du DVD du film de Pierre Jourdan, Phèdre (1968), la tragédie de Racine filmée, avec Marie Bell. C'est édité chez KVP. Il existe également, du même Racine, Bérénice, avec Gérard Depardieu, mais là nous nous éloignons du monde grec.

Vos chères petites têtes blondes en ont certainement vu d'autres, mais je n'ose tout de même vous suggérer - dans un cadre scolaire - les deux tragédies grecques filmées par Pasolini, Médée et Œdipe Roi..., également en DVD VF.

 
 
 
23 juin 2007
A PROPOS DES ACTEURS-CULTURISTES : DEUX NOUVEAUX BLOGS
Dominik Vaugin a écrit :
Je viens de réaliser un nouveau blog où je me suis permis de mettre un lien pour votre site.
 
 
RÉPONSE :

La pub est toujours bienvenue.

Et pour nos visiteurs sportifs ou tout simplement curieux, rendez-vous sur les sites de Dominik : Domvog51.sportblog - bodybuilding, haltérophilie, vidéos & photos et vedettes de péplums et autres culturistes moins chanceux - et Milonko.skyrock - haltérophilie, bodybuilding toujours, péplums, Tarzan, et plein de petits films sur les performances des acteurs-culturistes et de leurs disciples.

 
 
 
23 juin 2007
LA DER DES DER (LA DERNIÈRE LÉGION)
Georges a écrit :

Du même tonneau et un peu inférieur à King Arthur : La dernière légion. Mais pas mal réalisé, assez plaisant bien que souvent tiré par les cheveux. Un bon casting. Colin Firth n'a pas le charisme de Clive Owen, mais est sympathique. Casting black, blanc, beur, dû sans doute à la coproduction Laurentis, Tarak Ben Amar.

Peter Mulan impressionant en Odoacre et la surprise de Kevin McKidd, le Vorenus de Rome (HBO), en vilain goth assassin sadique ! Une improbable hindoue, un légionnaire noir ! et la trouvaille qu'on capte tout de suite... l'épée de Jules César, forgée en Lybie dans le métal d'une météorite, trempée dans le sang d'un lion, sur laquelle est gravée Caius Julius Cæsar Ensis Caliburnus (1) qui avec le temps et les lettres effacées devient E...S CALIBUR... Le druide Ben Kingsley, on devine tout de suite que c'est Myrddin, Merlin et le dernier empereur Romulus Augustule César sera rebaptisé en celte Uter-le-fils-du-Dragon, «Pendragon», car les enseignes de sa dernière légion sont des dragons...

Reconstitution en numérique de la Rome détruite par les Goths, de la baie de Naples et de Capri, du Mur d'Hadrien... Un passage des Alpes un peu ridicule, mais bof !
Au final, pas un chef d'œuvre mais beaucoup plus plaisant que la «daube» annoncée...

 
 
RÉPONSE :

Eh bien, tant mieux ! Il était temps qu'on restitue le Cycle arthurien à ses bases du Bas-Empire.

Addendum
Ces dernières années on a rarement vu péplum nié à ce point. Quasiment aucun magazine intello ou people n'en a parlé. La Dernière Légion est unanimement considérée comme un film pour enfants de douze ans, soit l'âge de l'empereur Romulus Augustule auquel les kiddies sont invités à s'identifier. J'ai dit ailleurs, sur base du roman de Manfredi, ce que je pensais a priori de ce film qui avait été annoncé pour décembre 2006 et qui finalement n'est sorti aux EU que le 29 août; en France et en Belgique le 19 septembre 2007. Avec sa colossale et fantasmatique statue d'un empereur dominant Rome, sur l'épaule de laquelle se juche le jeune Romulus Augustule, clin d'œil au Colosse de Rhodes de Leone, à moins que ce ne soit à un certain «nous ne sommes que des nains juchés sur l'épaule de titans» (?), La Dernière Légion pénètre dans le domaine scabreux du film mythologique.

Il circule actuellement en France, dans le circuit commercial officiel, la version européenne (V.O. s/t FR etc.) d'un pressage indien du DVD (à cause de la vedette féminine Aishwara Rai) : le sous-titrage FR est catastrophique, exécuté par un logiciel de traduction automatique sans avoir été révisé par une personne parlant français. Ainsi Let us devient «Il partir vous...». Attendez donc encore six mois, la sortie d'un DVD plus soigné ! (Du moins, on peut l'espérer.)

derniere legion


NOTE :

(1) Forgée en Bretagne, selon de film. Chez les Chalybes - c'est-à-dire en Asie Mineure, dans la région de Sinope sur la mer Noire - selon le roman de Manfredi. Faire d'un glaive ayant appartenu à Jules César, le conquérant des Gaules, arme courte, l'épée longue ou spatha Excalibur du haut-médiéval roi Arthur est une gymnastique incroyable pour le spectateur féru d'archéologie militaire, mais n'aurait sans doute aucunement choqué un auteur du Moyen Age (N.d.M.E.). - Retour texte

 
 
 
23 juin 2007
LE CLIP «PÉPLUM»
Stéphane Chekib a écrit :
Voilà, j'ai réalisé ce petit clip
Bonne vidéo !
 
 
RÉPONSE :

Voici un petit clip bien sympa, et qui a dû vous coûter pas mal de boulot (sérier les séquences judicieuses dans la douzaine de films utilisés). Les deux répliques introductives et la conclusion sont bien choisies («Vous allez voir quelque chose que vous n'avez jamais vu» puis «Les dieux nous envient... parce que nous sommes mortels» appréhende parfaitement le sens de la tragédie grecque. Les dieux, en effet, sont jaloux de nous les mortels parce que nous possédons quelque chose qu'ils n'ont pas, ou qu'ils n'ont plus : l'adrénaline. C'est ainsi que Jacques Van Herp reliait les dieux et démons malveillants de l'heroic fantasy à ceux de la mythologie grecque.

Encore bravo. Je ne manquerai pas de vous mettre en lien dans le courrier du site que j'espère mettre à jour pendant les vacances.

 
 
 
25 juin 2007
IL N'EST PAS DONNÉ À TOUT LE MONDE DE CUEILLIR LA ROSE... BLEUE
Isa a écrit :
Je vous avais demandé, il y a quelques temps, le nom d'un film où il y avait une rose bleue et vous m'aviez répondu Le voleur de Bagdad.
Je voulais juste vous dire que j'ai regardé ce film avec le rôle du prince Taj et Roddy McDowall dans celui d'Hassan le voleur, mais il n'y avait pas de rose bleue.
Donc je vais essayer Les Milles et Une Nuits.
Je tenais à vous le dire, au cas ou d'autres comme moi le rechercheraient.
 
 
RÉPONSE :

Vous n'avez pas regardé la bonne version du Voleur de Bagdad (il y en a plusieurs). Vous avez regardé la version des années '80 (Clive Donner, 1978). Mais la rose bleue se trouve dans la version 1960, avec Steve Reeves (Arthur Lubin, 1960). Si vous cliquez sur ce lien, vous trouverez une reproduction de l'affiche française où Steve tient en main ladite rose. A ma connaissance, ce film n'existe pas (encore) en DVD VF.

Notez bien qu'il est également question d'un rosier dans la version muette de Raoul Walsh (1924), avec Douglas Fairbanks. Mais ses roses ne sont pas bleues, le film étant du reste en noir et blanc ! Cette version muette a été rééditée en DVD chez Bach Films.

La rose bleue ne figure pas non plus dans la version britannique de 1940 coréalisée par Michael Powell, Tim Wheelan, Ludwig Berger et Alexander Korda.

voleur de bagdad - steve reeves

 
 
 
29 juin 2007
LE RETOUR... DU JOUR LE PLUS COURT !
Drissi a écrit :
Je crois, mais je ne suis pas toujours sûr de ce que j'avance, que Mr Reeves dans Le Jour le plus court c'est celui qui se donne la mort en se suicidant par balle dans le cadre de la fenêtre au dernier quart du film.
Mais ce que je sais, en revanche, c'est que l'acteur égyptien Ahmed Ramzy tenait un rôle dans le film Le fils de Spartacus : c'est celui qui délivre Steve Reeves de ses liens (lorsqu'il est attaché au palmier) en se servant de ses dents.
 
 
RÉPONSE :

Pour Le Jour le plus court, je n'ai pas d'opinion quant au rôle exact de Steve Reeves, n'ayant pas vu le film. Je vous fais donc confiance en cette matière.

Pour l'acteur égyptien, c'est possible, le film ayant été coproduit avec l'Egypte : de nombreux extérieurs y ont été tournés, notamment un plan où l'on reconnaît les pyramides de Guizeh à l'arrière. A l'occasion, je vérifierai dans ma documentation, sur l'autre ordinateur [J'ai vérifié depuis : négatif]. Mais le Dizionnario del cinema italiano (Gremese éd.) que j'ai sous la main ne mentionne pas l'acteur égyptien que vous citez. Vous savez, les fiches artistiques, en général, ne mentionnent que les rôles importants. Je vois très bien la scène à laquelle vous faites allusion. Elle fait l'objet du lobby card US n­ 1 de la série M.G.M. 63/139 The Slave. Peut-être sur IMDb ?

fils de spartacus - steve reeves

Steve Reeves et (?) Ahmed Ramzy dans Le Fils de Spartacus