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NOVEMBRE 2007

 

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NEWS DE NOVEMBRE 2007

[6 septembre 2007]

NEWS - ROMANS : Le Cycle du Latium (Thomas Burnett Swann)

  Il est morne, il est taciturne
Il préside aux choses du temps
Il porte un joli nom, Saturne,
Mais c'est un dieu fort inquiétant

Dans le sillage de Sa Majesté Minor, il nous faut rappeler l'étonnant roman de fantasy mythologique, Le Cycle du Latium de Thomas Burnett Swann ou l'occasion de redécouvrir des divinités primitives de l'Italie, au temps de Ruminus et de Rumina (1), des Faunes et des Dryades - au temps de l'Age d'Argent qui, nostalgique, a succédé à l'Age d'Or de Saturne, le vieux dieu auquel le Grand Georges consacra une chanson. La trilogie vient d'être rééditée cette année en format poche au Seuil, dans la collection «Points Fantasy», le tome 3 en septembre dernier.

C'est un peu Enée et Ascagne chez Peter Pan au «Pays Imaginaire», version Disney, mais c'est plein de saveur (j'allais écrire «plein des sève», normal avec des Dryades Querciennes !). Dans le même registre faunes, centaures, petit peuple des esprits de la forêt on relira aussi les deux albums de Crisse, Atalante, outre l'Epoxy de Cuvelier.

Thomas Burnett SWANN, Le cycle du Latium, Tome 1 : Le phénix vert, (postface André-François RUAUD), Le Seuil, coll. «Points Fantasy», 21 février 2007, 222 p. - Trad. angl. : Patrick Marcel
Brûlée, pillée par les Achéens, Troie n'est plus qu'un souvenir. Enée le parjure, qui a réussi à fuir, accoste avec ses pirates sur les rives d'un monde inviolé. La souveraine des lieux est formelle : l'envahisseur doit mourir. Mais la jeune Mellone, dryade chargée d'appliquer la sentence, s'interroge : Enée est-il vraiment le monstre que l'on décrit ? Pour les derniers êtres magiques de l'Âge d'Or, un terrible combat s'engage - peut-être le dernier. En lettres de feu, Thomas Burnett Swann réécrit rien moins que l'histoire de Rome et de sa fondation.

Thomas Burnett SWANN, Le cycle du Latium, Tome 2 : Le peuple de la mer, Le Seuil, coll. «Points Fantasy», 21 juin 2007, 189 p. - Trad. angl. : Patrick Marcel
Les échos de la guerre de Troie finissent de s'estomper; une nouvelle aventure commence... Fuyant le sac de la ville avec son fils Ascagne, Énée voit sa flotte s'échouer sur les rivages du royaume de Didon, reine fondatrice de Carthage, dont il deviendra bientôt l'amant. Ascagne, lui, se lie d'amitié avec le roi-éléphant Larbas et Électra la néréide. Un nouvel Éden est-il possible ? Voyage initiatique, conte aux multiples facettes, ce deuxième tome du Cycle du Latium distille, au gré d'une extraordinaire galerie de personnages, une poésie enchanteresse.

Thomas Burnett SWANN, Le cycle du Latium, Tome 3 : La dame des abeilles, coll. «Points Fantasy», 6 septembre 2007, 215 p. - Trad. angl. : Patrick Marcel
Connaissez-vous vraiment l'histoire de Rome ? Rémus le sage, Romulus le conquérant : enfants, ils ont failli mourir, condamnés par le vieux roi d'Albe La Longue. Le temps a passé, et les deux jeunes gens entendent mettre à bas la tyrannie régnante. Alliés aux dryades et aux faunes, ils marchent donc sur la cité... Batailles sanglantes et passions sensuelles, rien ne manquera à la tragique épopée de ce troisième et dernier volet du Cycle du Latium.

L'auteur
Conteur hors pair, digne héritier de Virgile, Thomas Burnett Swann (1928-1976) a été critique littéraire, professeur et poète. Écrivain majeur d'une fantasy à base de mythologie antique, plusieurs de ses nouvelles et romans furent sélectionnés pour le prestigieux prix Hugo. On lui doit en particulier La Trilogie du Minotaure et Le Cycle du Latium.

Critiques


NOTE :

(1) Mâle et femelle, Ruminus et Rumina sont deux hypostases de «Jupiter allaitant». Saint Augustin se fait une joie maligne de railler toutes ces hypostases un peu triviales ou insignifiantes et ne peut comprendre que les innombrables divinités mineures des Romains soient également le grand Jupiter (que ne s'interroge-t-il sur la multiple personnalité de son propre Dieu chrétien !) (AUG., Cité de Dieu, VII, 11). Sur le Forum romain, on voyait le Ficus ruminalis - le Figuier ruminal - à l'ombre duquel la Louve aurait allaité Romulus et Rémus, et sous lequel - plus tard - les Romains érigeront la fameuse statue d'airain de la Louve et des Jumeaux. - Retour texte

 
 

[18 septembre 2007]

NEWS - DVD : Troie - Director's Cut (Wolfgang Petersen, EU - 2003)
(Version allongée de 30 minutes)

Avec Brad PITT, Eric BANA, Orlando BLOOM, Diane KRUGER

Format image : 2.35 - 16/9 - compatible 4/3 / Langues : anglais DD 5.1, français DD 5.1, anglais TrueHD, espagnol Dolby Digital 5.1 Plus (édition France) - français (Dolby Digital 5.1), anglais (Dolby Digital 5.1) (édition Benelux) / Sous-titres : anglais, français, espagnol (édition France) - français, anglais & néerlandais / Zone : 2 / Double couche / 2 disques / Interactivité : avance / Menu Pop-up : oui / Menu de navigation : oui / Vitesse film : 23.98p / Editeur & distributeur : Warner Home Video / Durée : 195' (la version précédemment exploitée : 156')

Bonus : Disque 1 : le film (2h 52' 36"), avec une présentation s/t fr (2' 29") - Disque 2 : les bonus (1h 15' 34") : *Zoom sur Troie (Troy in focus) - *L'attaque de Troie (Attacking Troy) - Au cœur de la bataille (In the Thick of the Battle) - Des ruines à la réalité (From Ruins to Reality) - Les effets spéciaux (Troy : an effetcs Odyssey) - Le Panthéon grec (Greek Ship Towing) - Bande annonce
Date de sortie annoncée : 5 décembre 2007 (mais avancée : 18 septembre 2007)

Les deux bonus précédés de l'astérisque ne figuraient pas dans la précédente «Edition collector double DVD»; les autres sont identiques. A part cela, cette édition director's cut, plus longue de 30 minutes env. du film de Wolfgang Petersen n'apporte aucun changement au scénario original, mais rajoute de l'hémogobine aux batailles - qui en étaient bien dépourvues dans la version diffusée en salles en 2004 : la censure US ! - la présence de certains passages plus sexués, mais n'allez pas tout de suite imaginer que...
«Il en ressort une merveilleuse fresque épique, retrouvant un souffle digne des grands péplums et d'une toute nouvelle envergure, note le critique de DVDrama. Certains personnages trouvent une place plus importante dans le déroulement de l'histoire, les scènes intimistes gagnent considérablement en émotion (très beau traitement des scènes entre Paris et Hélène). Mais là où Petersen mettra tout le monde d'accord, c'est sur les merveilleuses scènes de combats qui retrouvent une nouvelle violence, plongeant souvent littéralement dans le bain de sang.»

Lien Internet
 
 

[17 octobre 2007]

NEWS - DVD : Le seigneur de la guerre (The War Lord) (Franklin J. Schaffner, 1965)
Charlton HESTON, Richard BOONE, Rosemary FORSYTH

Scén. : John COLLIER & Millard KAUFMAN (d'après la pièce de théâtre de Leslie STEVENS, The Lovers); Images : Russell METTY A.S.C.; Prod. : Walter SELTZER; Musique : Jerome MOROSS (Cond. par : Joseph GERSHENSON).

Avec Charlton HESTON (Chrysagon de la Cruz) - Guy STOCKWELL (Draco) - Richard BOONE (Bors) - Rosemary FORSYTH (Bronwyn) - Niall MacGINNIS (Odins, le druide) - James FARENTINO (Marc) - Henry WILCOXON (roi de Frise) - Johnny JENSEN (fils du roi des Frisons) - Maurice EVANS (prêtre) - Sammy ROSS (Volc) - Woodrow PARFREY (Piet) - John ALDERSON (Holbracht) - Allen JAFFE (Tybald) - Michael CONRAD - Dal JENKINS - Forrest WOOD - Belle MITCHELL.

Le Seigneur de la Guerre, éd. Universal Studios (S.G.G.C. [Société Générale de Gestion Cinématographique]/Sidonis Calysta). Réf. : 749 736. Distribution : Gaumont-Columbia-Tristar (G.C.T.H.V.) / Date de sortie du DVD : 17 octobre 2007.
Format écran : 2.35:1 / Format vidéo : 16/9 / Coul. / Pal / Région : Zone 2 / Nombre de disques : 1 / Langues : V.O. anglaise restaurée - VF restaurée - s/t fr / Multi-angles : Non / Type de boitier : Amaray / Pays d'origine de l'édition : France : 119' (au lieu des 123' d'origine).

Au XIe s., sur la côte normande, à quelques kilomètres de la Mer du Nord. En signe de reconnaissance, le Duc de Normandie a offert à Chrysagon, l'un de ses plus vaillants chevaliers, un vaste domaine constitué de terre, d'un village et d'un château. Vainqueur d'une attaque pirate du Prince de Frise, le nouveau maître de la région tombe amoureux d'une jeune paysanne sur laquelle, à l'occasion de son mariage, il fait valoir son droit de cuissage. Tandis que gronde la colère des villageois conduits par le fiancé de la belle désormais gagnée à son cœur, Chrysagon doit faire face à une contre-attaque des Frisons...

Un très beau «péplum médiéval», réflexion sur le pouvoir du seigneur féodal vis-à-vis d'une populace encore plus ignorante que lui; si arriérée-même qu'elle vénère encore les anciennes divinités celtiques des pierres et des arbres - et que l'on estime trop maladroite pour initier elle même l'épousée aux jeux de l'amour : d'où ce jus primæ noctis («droit de la première nuit»).
L'assaut du donjon normand par les Frisons, qui avancent une tour roulante, est un grand moment du film.

Critiques
 
 

[17 octobre 2007]

NEWS - DVD : Le conquérant (Dick Powell, 1956)
John WAYNE, Susan HAYWARD, Pedro ARMENDARIZ

Scén. : Oscar MILLARD; Images : Joseph LASHELLE, Leo TOVER, Harry J. WILD, William SNYDER; Réal. 2e éq. : Cliff LYONS; Musique : Victor YOUNG.

Avec John WAYNE (Temoudjine/Genghis Khan]) - Susan HAYWARD (Bortaï) - Pedro ARMENDÁRIZ (Jamuga) - Agnes MOOREHEAD (Hunlun) - Thomas GOMEZ (Wang Khan, empereur de Chine) - John HOYT (Shaman) - William CONRAD (Kasar) - Ted de CORSIA (Koumlek) - Leslie BRADLEY (Targutaï) - Lee VAN CLEEF (Chepeï) - Peter MAMAKOS (Borguchi) - Leo GORDON (le capitaine des Tartares) - Richard LOO (le capitaine des gardes de Wang) - Ray SPIKER (un garde) - Sylvia LEWIS (la danseuse solo) - Jarma LEWIS (fille au bain 1) - Pat McMAHON (fille au bain 2) - George E. STONE (Sibilant Sam) - Phil ARNOLDS (Honest John) - Torben MEYER (scribe) - Pat LAWLER (femme de Wang Khan 1) - Pat TIERNAN (femme de Wang Khan 2) - John GEORGE (le tambour) - Weaver LEVY (un Mongol) - Michael GRANGER (le premier chef de clan) - Fred ALDRICH (le second chef de clan) - Paul HOFFMAN (le troisième chef de clan) - Lane BRADFORD (le quatrième chef de clan) - Carl VERNELL (capitaine merkit) - Fred GRAHAM (Subuya) - Greg BARTON (Jalair) - Ken TERRELL (Sorgan) - Jeanne GERSON (Hochin) - Michael WAYNE (garde mongol 1) - Norman POWELL (garde mongol 2) - Patrick WAYNE. Et les membres de la tribu indienne Chivwit, figurant les guerriers mongols.

Le Conquérant, éd. Universal Studios (S.G.G.C. [Société Générale de Gestion Cinématographique]/Sidonis Calysta). Réf. : 749 735. Distribution : Gaumont-Columbia-Tristar (G.C.T.H.V.) / Date de sortie du DVD : 17 octobre 2007.
Format écran : 2:35 / Format vidéo : 16/9 / Coul. / Pal / Région : Zone 2 / Nombre de disques : 1 / DVD 9 / Langues : V.O. anglaise restaurée - VF restaurée - s/t fr / Multi-angles : Non / Type de boitier : Amaray / Pays d'origine de l'édition : France : 106' (au lieu des 111' d'origine).
Bonus : présentation par Patrick Brion.

Au début du XIIe s., les vastes plaines d'Asie Centrale brûlent des guerres que se livrent, depuis des siècles, des tribus rivales. C'est là que vient au monde Temüjin, fils aîné de l'une des familles de guerriers de l'un des quarante clans que compte le peuple mongol. Brave parmi les braves, il se doit de venger la mort de son père, tué par un chef tatare dont il tombe amoureux de la fille, la farouche Bortaï. La bataille s'engage, la première avant que Temüjin n'entre dans l'Histoire sous le nom de Gengis Khan...

Howard Hughes, le milliardaire maniaque, tint longtemps sous séquestre le film de Dick Powell, qu'il avait produit. L'occasion d'une regrettée «Dernière Séance» d'Eddy Mitchell nous avait mis l'eau à la bouche en nous donnant l'occasion de revoir ou de découvrir ce film devenu invisible depuis longtemps. Universal, par l'entremise de SGGC/Sidonis Calysta, vient de le rendre disponible en DVD. Ce film mythique marqua d'autant plus l'histoire d'Hollywood que pour la réalisation de certaines scènes, on fit venir douze tonnes de sable radioactif - reliquat des premiers essais atomiques américains - qui passent pour être responsables du cancer qui finit par avoir raison du «Duke».

Cycle cinématographique des «Barbares»
D'aucuns s'étonneront de voir Gengis Khan, conquérant mongol du XIIe s. de n.E., apparaître dans un site voué au Péplum, c'est-à-dire voué à l'Antiquité classique gréco-romaine, biblique etc. Il eut sans doute mieux valu de directement demander aux scénaristes italiens qui non seulement firent se rencontrer Ursus et les Tartares en Pologne (Ursus et la fille des Tartares) mais envoyèrent à la rencontre du conquérant Maciste (Dans l'Enfer de Gengis Khan), lequel Maciste combattit également ses fils (Maciste contre les Mongols) et même, en Chine, visita son petit-fils Kublaï Khan (Le Géant à la Cour de Kublaï-Khan) - ce qui, à tout le moins, trahit un bel acharnement à le fréquenter. Tantôt affrontant le cyclope, tantôt des gladiateurs, mais aussi le Tzar, Zorro, Pharaon ou l'Inquisition, Maciste était d'un peu toutes les époques, l'original Bartolomeo Pagano étant d'ailleurs notre contemporain plutôt qu'un héros antique (à l'exception de l'original, dans Cabiria). Du reste les mêmes acteurs et réalisateurs passaient allégrement du péplum au film médiéval ou de cape et d'épée, recyclant ad libitum des costumes bordés de fourrure, hérissés de pointes ou de cornes, qui servirent aussi bien aux Gaulois qu'aux Vikings, aux Huns qu'aux Tartares. De sorte qu'il ne serait point faux de dire - d'un point de vue cinématographique - qu'il existe un «Cycle Barbare» dont les pieds s'enracinent de part et d'autre de la frontière du Temps séparant d'Antiquité du Moyen Age, un cycle auquel, ces deux dernières décennies, l'Heroic Fantasy insufflera un second souffle.

 
 

5 novembre 2007

NEWS - BD : Les Aigles de Rome (tome 1)
(Enrico MARINI (sc. & d.), Dargaud Benelux, 56 p.)
ISBN-10: 2505001375 - ISBN-13: 978-2505001379

743 ab Urbe condita (11 av. n.E.). - «De tous les peuples de l'Empire, les Germains sont les plus braves», aurait pu déclarer Drusus, à qui a été confiée la délicate mission de soumettre les irréductibles barbares de Germania. Le combat terminé, le Prince Sigmar «offre» son fils Ermanamer en otage aux Romains. L'empereur Auguste confie l'éducation de ce jeune barbare chevelu au fidèle Titus Valerius Falco, qui a justement un fils du même âge, Marcus, qui lui aussi aurait bien besoin d'une éducation digne de ce nom. Entraînement complet et discipline de fer : les deux jeunes garçons affrontent ensemble les terribles épreuves auxquelles les soumet leur entraîneur, ancien légionnaire.
Au fil de ces expériences éprouvantes, le jeune Romain insolent et le Germain au sang chaud transforment leur haine réciproque en profonde amitié. Surtout quand ils découvrent ensemble les charmes irrésistibles de la gent féminine...

Graphiquement réussi, cet album imagine ce qu'a pu être l'adolescence d'une vieille connaissance à nous, Arminius, (CLICK & CLICK) emmené comme otage à Rome par Drusus (CLICK & CLICK) pour garantir la soumission des Chérusques. Les relations fraternelles entre le jeune Germain et le fils de T. Valerius Falco, que son père mène à la dure, évoluent peut-être un peu rapidement, mais permet une réflexion intéressante sur les relations des maîtres avec leurs esclaves femelles. Le dessin est somptueux et les décors sont soignés.

aigles de rome

Arminius en BD. Gagnez un album des Aigles de Rome (Enrico Marini) en participant au concours.

Faut-il rappeler que dans presque chaque album du «Scorpion» (série qui se passe au XVIIe-XVIIIe s.), Enrico Marini a - avec la complicité de son scénariste Desberg, bien sûr - réussi à placer une ou deux planches se rapportant à un épisode de l'Antiquité ? Amice, salutamus !
 
aigles de rome - enrico marini

Bibliographie d'Enrico Marini

  • Olivier Varese. Premiers dossiers (Marini), 01/04/2003, Humanoïdes Associes (Les) - ISBN : 2-7316-6205-0
  • Gipsy/1 : L'étoile du gitan (Smolderen, Marini), 02/09/1999, Dargaud - ISBN : 2-88257-033-3
  • Gipsy/2 : Les feux de Sibérie (Smolderen, Marini), 02/09/1999, Dargaud - ISBN : 2-88257-034-1
  • Gipsy/3 : Le jour du tsar (Smolderen, Marini), 01/02/2002, Dargaud - ISBN : 2-88257-046-5
  • Gipsy/4 : Les yeux noirs (Smolderen, Marini), 10/09/1997, Dargaud - ISBN : 2-88257-038-4
  • Gipsy/5 : L'aile blanche (Smolderen, Marini), 02/09/1999, Dargaud - ISBN : 2-88257-043-0
  • Gipsy/6 : Le rire aztèque (Smolderen, Marini), 02/05/2002, Dargaud - ISBN : 2-88257-067-8
  • Gipsy Coffret 3 volumes : 1. L'étoile du gitan / 2. Les feux de Sibérie / 3. Le jour du tsar (Smolderen, Marini), 02/05/2002, Dargaud - ISBN : 2-88257-069-4
  • Gipsy : Intégrale 1 (Marini, Thierry Smolderen), 24/08/2007, Dargaud - ISBN : 978-2-505-00061-7
  • L'étoile du désert/1 (Desberg, Marini), 18/11/1998, Dargaud - ISBN : 2-88257-032-5
  • L'étoile du désert/2 (Desberg, Marini), 18/11/1998, Dargaud - ISBN : 2-88257-036-8
  • L'étoile du désert. L'intégrale (Desberg, Marini), 08/11/2001, Dargaud - ISBN : 2-88257-066-X
  • Le Scorpion/1 : La Marque du Diable (Desberg, Marini), 05/10/2000, Dargaud - ISBN : 2-87129-301-5
  • Le Scorpion/1 : La Marque du Diable (Desberg, Marini), 16/10/2001, Dargaud - ISBN : 2-87129-372-4
  • Le Scorpion/1 : La Marque du Diable (Marini, Stephen Desberg), 09/03/2007, Dargaud - ISBN : 978-2-505-00121-8
  • Le Scorpion/2 : Le secret du pape (Desberg, Marini), 04/10/2001, Dargaud - ISBN : 2-87129-352-X
  • Le Scorpion/3 : La Croix de Pierre (Desberg, Marini), 14/11/2002, Dargaud - ISBN : 2-87129-463-1
  • Le Scorpion/4 : Le démon au Vatican (Marini, Desberg), 03/04/2004, Dargaud - ISBN : 2-87129-570-0
  • Le Scorpion/5 : La Vallée sacrée (Desberg, Marini), 13/11/2004, Dargaud - ISBN : 2-87129-677-4
  • Le Scorpion/6 : Le Trésor du Temple (Marini, Desberg), 19/10/2005, Dargaud - ISBN : 2-87129-760-6
  • Le Scorpion/7 : Au nom du père (Stephen Desberg, Marini), 03/11/2006, Dargaud - ISBN : 2-505-00018-2
  • Le Scorpion : Le Procès Scorpion (Stephen Desberg, Marini), 19/10/2007, Dargaud - ISBN : 978-2-505-00239-0
  • Rapaces/1 (Marini, Dufaux), 26/04/2000, Dargaud - ISBN : 2-88257-041-4
  • Rapaces/1 (Marini, Dufaux), 10/05/2001, Dargaud - ISBN : 2-87129-316-3
  • Rapaces/2 (Marini, Dufaux), 19/05/2000, Dargaud - ISBN : 2-87129-295-7
  • Rapaces/3 (Marini, Dufaux), 10/05/2001, Dargaud - ISBN : 2-87129-348-1
  • Rapaces/4 (Dufaux, Marini), 13/08/2003, Dargaud - ISBN : 2-87129-455-0
  • Rapaces Coffret 4 volumes (Dufaux, Marini), 13/08/2003, Dargaud - ISBN : 2-87129-577-8
  • Rapaces : Intégrale Coffret 5 volumes. Tomes 1 à 4 + hors-série (Jean Dufaux, Enrico Marini), 17/10/2006, Dargaud
  • Rapaces : Je Reviendrai (Jean Dufaux, Alberto Marini), 20/10/2006, Dargaud - ISBN : 2-87129-851-3
 
 

9 novembre 2007

NEWS - BD : L'Ibère «Les Aventures d'Alix»/26 (Jacques MARTIN; Christophe SIMON (d.), François MAINGOVAL & Patrick WEBER (sc.))
Casterman, 2007, 48 p., ISBN : 9782203312265

A la tête de ses légions, César se prépare à affronter les derniers fidèles de Pompée qui se sont rassemblés sous les ordres de ses fils en terre d'Hispanie. Au même moment, Alix est en position délicate... César vient de lui offrir une ferme dans la région, mais celui-ce ne souhaite pas s'y établir.
C'est alors qu'Alix, dans des circonstances mouvementées, fait la rencontre du chef ibère Tarago. Au terme d'une poursuite, Alix laisse la vie sauve à son adversaire. Entre les deux hommes qui se combattent naît un sentiment de respect. C'est le début d'une grande aventure sur fond de guerre romaine, de querelles d'honneur, de jalousie fraternelle et de résistance ibère face à l'envahisseur. Entre Alix et Tarago, un terrible duel s'engage avec, pour seule issue possible, la victoire ou la mort.

Jacques Martin ayant, pour dix ans, cédé à son éditeur Casterman ses droits sur ses personnages, voici donc venu le «Temps des Épigones».
Il fait suite à ce que nous aimons nommer son «Cycle épique» [1948-1969] (incluant son «Age d'Or» [1962-1969]) et à l'«Ere du soupçon» [1971-1987]. Une des principales caractéristiques de ce «Temps des Epigones» est d'avoir eu un «Prologue Moralès» [1996-2005] lorsque le Père d'Alix, affligé d'un problème de vue, passa la main à son collaborateur Rafaël Moralès. Conjointement avec la disparition de Moralès apparaissent des scénaristes travaillant sur les synopsis de Martin : et Alix entre enfin dans l'Histoire chronologique. Lui qui au cours des vingt-quatre premiers albums avait tourné en rond dans une bulle spatio-temporelle martinienne, située entre 52 et 50 av. n.E. (quoique perméable à toutes les intrusions diachroniques-exotiques comme l'Egypte pharaonique ou la Grèce classique).
Dans le précédent album, C'était à Khorsabad, nous avons vu César et sa flotte à Herculanum, rassemblant ses troupes pour aller lutter contre qui... mais contre Pompée, bien sûr. Nous étions donc en 49, le Rubicon avait été franchi en janvier, quelques mois auparavant.
L'Ibère, quant à lui, se déroule clairement en 46 pour s'achever avec la bataille de Munda (1) et la défaite des fils de Pompée, Cneius le Jeune et Sextus (17 mars 45). Dommage que les scénaristes se soient privés de montrer César rencontrant Cléopâtre en Alexandrie, fin 48; ainsi que la mort de Pompée à laquelle il est brièvement fait allusion. Mais je fais confiance à P. Weber (CLICK, CLICK & CLICK) - fan absolu de Cléopâtre - pour qu'un de ces jours il engouffre ses personnages dans un chronoscaphe de la Patrouille du Temps et leur fasse effectuer un petit saut de puce en arrière.

Reste une aventure encore mal équilibrée - le remplacement d'un scénariste par un autre en cours de route ? - qui fait résonner jusqu'à notre agacement la corde de la fierté ibérique, de l'hidalgo non capitular ! Tarago, puisque c'est son nom (2), est décidément bien borné pour croire - alors que les deux adversaires se sont déjà mutuellement épargnés la vie - qu'Alix lui reste redevable de la sienne tandis que lui en est quitte. A lire avec un CD de flamenco en fond sonore.

l'ibere - aventures d'alix


NOTES :

(1) Et non pas Ilerida (8 août 49), au cours de laquelle César défit les légats de Pompée, Afranius et Petreius. Lapsus calami ? - Retour texte

(2) Dans le premier jet de la BD (cf. la plaquette Les expéditions d'Alix éditée par La Poste/CBBD), il se nommait Elric. Le nouveau scénariste aura-t-il jugé ce nom trop «nordique» ? Il eut mieux fait de changer celui de Jorge, parfaitement anachronique - lui - même si d'origine grecque. - Retour texte

 
 

21 novembre

NEWS - CINÉMA : La légende de Beowulf (Robert ZEMECKIS)

Un de ces jours, je consacrerai un dossier à Beowulf, le plus vieux poème saxon connu qui, l'Heroic Fantasy étant à la mode, connaît un regain d'intérêt dans la cinématographie anglo-saxonne. Rappelons brièvement sa filmographie :

  • Le 13e Guerrier (The 13th Warrior) de John McTIERMAN (EU, 1997). Avec Antonio BANDERAS (Ahmed Ibn Fahdlan), Vladimir KULICH (Buliwyf [Beowulf]), Sven WOLLTER (Rothgar).
  • Beowulf, de Yuri KULAKOV (court métrage d'animation TV, 27') (EU, 1998). Avec Derek JACOBI (narrateur [voix, V.O.]), Joseph FIENNES (Beowulf [voix]), Timothy WEST (Hrothgar [voix]).
  • Beowulf, de Graham BAKER (FR - EU, 1999). Avec Christopher LAMBERT (Beowulf), Rhona MITRA (Kyra), Oliver COTTON (Hrothgar), Götz OTTO (Roland), Vincent HAMMOND (Grendel).
  • Beowulf & Grendel, de Sturla GUNNARSSON (Canada - Islande - Grande-Bretagne, 2005). Avec Gerard BUTLER (Beowulf), Ingvar Eggert SIGURDSSON (Grendel) et Stellan SKARSGÅRD (roi Hrothgar).
  • Beowulf : Prince of the Geats, de Scott WEGENER (EU, 2007). Avec Jayshan JACKSON (Beowulf, jeune) et Damon LYNCH (Beowulf, vieux), Christian BOEVING (Grendel), Paul EISENMAN (Hrothgar).
  • La légende de Beowulf (Beowulf), de Robert ZEMECKIS (EU, 2007). Avec Ray WINSTONE (Beowulf), Anthony HOPKINS (roi Hrothgar), et Angelina JOLIE (mère de Grendel).

N'insistons pas sur la version avec Christophe Lambert, nanar techno-SF-médiéval avec des remugles de western spaghetti. La version de McTiernan était basée sur un roman de Michael Crichton, Les mangeurs de cadavres (1), qui combinait le récit d'un voyageur arabe dans les régions septentrionales en 921, avec la trame du poème saxon. L'ogre Grendel y devenait une tribu néanderthalienne cannibale et troglodyte, les Wendols ou «monstres du brouillard» - empruntés à la narration d'Ibn Fahdlan -, et sa «mère» une idole magdalénienne ! Ces néanderthaliens, théoriquement disparus depuis 35.000 ans, pratiquaient l'équitation mais ignoraient la roue, ce qui est assez croquignole, l'évolution humaine situant normalement l'invention des chariots avant que l'homme se risquât à chevaucher - mais soit !
Le film, cependant, donnait à voir une reconstitution assez réaliste de l'univers des guerriers danois du Ve s. de n.E., sous le regard candide de l'étranger arabe.

Filmé dans de splendides paysages du Canada et de l'Islande, Beowulf et Grendel de Sturla Gunnarsson proposait quant à lui une réflexion sociologique sur l'exclusion : Grendel et sa mère avaient été rejetés par le clan à cause de la difformité de celui-ci, d'où sa méchanceté. Ce qui ne l'empêchait point de fréquenter la salle de body building du patelin car il était baraqué comme Ephialte dans 300 ! Cette fausse note mise à part, cette version a notre faveur. Toutefois elle se limite à la première partie du poème, «La Victoire de Beowulf», à l'exclusion de la seconde partie, «La Mort de Beowulf», qui se passe de nombreuses années plus tard. Fidèle à l'esprit du poème, Beowulf et Grendel mêlait thèmes chrétiens et éléments païens à travers la lutte du Bien contre le Mal, allant jusqu'à montrer chez les Danois un missionnaire celte, Brendan - que spontanément on associera, bien entendu, au fameux Saint Brendan et ses navigations extraordinaires !
Hélas, ce film n'est pas sorti en salle en France, ni en Belgique du moins à notre connaissance, et nous avons dû nous contenter du DVD VO s/t nl, édité aux Pays-Bas.

L'ère du soupçon
La légende de Beowulf de Robert Zemeckis combine pour sa part «La Victoire de Beowulf», qui se passe chez les Danois, avec «La mort de Beowulf», qui survient cinquante ans plus tard chez les Geats (Goths), dans une île de la Suède méridionale. Fidèle aux éléments du texte, le scénario relie ces deux histoires pour n'en faire qu'une seule, en retravaillant le personnage du héros invincible dans sa relation avec le monstre qu'il a soi-disant vaincu. Avant lui, le roi Hrothgar prétendait lui aussi avoir vaincu la maléfique Entité du Marais. En réalité, nous apprend le film, il lui avait cédé, s'était uni à elle; et de leur étreinte était né Grendel, l'ogre jaloux des fêtes dans la grande salle du palais où il n'est jamais convié ! Des années durant, Hrothgar triompha de ses ennemis et régna sur les Danois avec l'accord de l'Entité du Marais - incarnée par la pulpeuse Angelina Jolie - jusqu'à ce qu'elle lui renvoie la coupe en or qui symbolisait leur alliance. Le Geat Beowulf prendra la défense des Danois, mais sans plus de succès que son ami Hrothgar. Lui aussi, après avoir tranché le bras gauche de Grendel, qui en meurt, succombe à la tentation de l'Ogresse et s'unit à elle. Il ne reste plus à Hrothgar qu'a se donner la mort en se précipitant du haut de la falaise au sommet de laquelle il a bâti son château. Beowulf devient roi à sa place et, grâce à l'occulte protection de l'Ogresse, triomphe de ses ennemis et soumet les Frisons.

Or un jour, un esclave lui ramène la coupe en or qu'a régurgité le marais. Beowulf comprend que sa fin est proche. Un dragon, qui n'est autre que le fils né de son accouplement avec l'Ogresse, dévaste le pays, attaque son château qu'il ravage de son souffle de feu. Beowulf affronte le Mal suspendu à une chaîne qu'au moyen du ancre marine il a coincé dans la gueule du monstre volant. Un combat aérien hallucinant, au cours duquel Beowulf se verra obligé de trancher son propre bras gauche pour arriver à planter son épée dans le cœur du monstre qui s'abîme dans la mer.
Proclamé roi à son tour, son compagnon Wyclaf recueille le corps disloqué de Beowulf pour lui donner une sépulture. Mais voilà que de l'onde marine surgit l'Ogresse, fascinante, qui l'appelle. Wyclaf hésite, puis la rejoint...

Intéressante interprétation du poème, en accord avec le pessimisme nordique. Le héros n'est jamais totalement pur; il recèle une part d'ombre, de non-dit, de duplicité...
Tourné en images de synthèse, les personnages sont le plus souvent assez raides - la palme revenant à l'inexpressive Robin Wright Penn, dans le rôle de la reine Wealhtheow -, figés et lisses. Surtout au début du film. Mais le combat aérien contre le dragon volant est assez époustouflant ! Le film a été annoncé comme une œuvre repoussant les limites de l'animation via des techniques de performance capture très sophistiquées. Un jeu vidéo en a été tiré, qui est présenté comme une révolution dans le domaine du hack and slash.

beowulf - robert zemeckis


NOTE :

(1) Eaters of the Dead (1976). Traduction française : Les mangeurs de morts, Mazarine, 1982; rééd. Le Treizième guerrier, Robert Laffont, 1999. - Retour texte

 
 

21 novembre 2007

NEWS - CINÉMA : Les deux Mondes (Daniel COHEN, FR - 2007)
Prod. : MNP Entreprise - Gaumont - Film Afrika Worldwide / Coul.

Réal. : Daniel COHEN; Images : Laurent DAILLAND; Prod. : Mathieu KASSOVITZ & Benoit JAUBERT; Coprod. : David WICHT; Prod. assoc. : Jeremy BURDEK, Nadia KHAMLICHI & Adrian POLITOWSKI; Monteuse : Catherine KELBER-MICHEL; Chef décorateur : Dan WEIL; Costumières : CHATTOUNE et FAB; Maquilleuse : Nathalie TISSIER; Superviseur des effets visuels : Olivier CAUWET; 1er assist. réal. : Dominique DELANY; Ingénieurs du son : Brigitte TAILLANDIER, Jean GARGONNE et Franco PISCOPO; Directeur de production : Marc OLLA; Photographe de plateau : Laurence TRÉMOLET; Réalisateur du making of : Julien LECAT; Musique : Richard HARVEY.

Avec Benoît POELVOORDE (Rémy Bassano) - Zofia BORUCKA - Michel DUCHAUSSOY - Francois GROBBELAAR (Valli) - Arly JOVER (Delphine) - Augustin LEGRAND - Florence LOIRET [Florence LOIRET-CAILLE] - Mathias MLEKUZ - Matthew ROBERTS (garde du palais).

Petit artisan parisien, réservé et insignifiant, Rémy Bassano devient malgré lui le libérateur d'une tribu opprimée dans un autre monde. La vénération totale et aveugle de tout ce peuple à son égard va lui permettre de découvrir en lui des ressources insoupçonnées.
De retour à Paris, Rémy prend sa nouvelle mission très au sérieux. Il met au point un plan d'attaque pour sauver le peuple qui lui fait confiance.

Tournage à Paris (France) et en Afrique du Sud (début décembre 2006), Les Deux Mondes est sorti en salle le 21 novembre 2007. «C'est l'histoire d'un petit homme obscur qui devient un dieu vivant dans un monde parallèle. J'ai ri à la lecture du scénario. On est entre Claude Sautet et Le Seigneur des Anneaux, commentera Benoît Poelvoorde. Il s'agit d'une comédie : comment rester banal quand on est Dieu et comment être Dieu quand on est banal.»

Bon gré, mal gré ce conte fantastique est aussi un film d'Heroic Fantasy, comme implicitement le rappelle le réalisateur, Daniel Cohen : Les Deux Mondes, c'est l'histoire de «la fuite de Rémy dans un univers intérieur face à l'agression permanente dont il est victime au quotidien dans une société anxiogène.»

 
 
25 novembre 2007
NEWS - Le retour des Nibelungen
DOCU : Le Trésor des Nibelungen (Jürgen Stumpfhaus & André Meier, AL - 2007)

A l'occasion d'une soirée Thema, Arte a proposé une rediffusion du film d'Harald Reinl, La vengeance de Siegfried (1966) (VF de 192', certains plans restaurés étant en allemand s/t fr), précédé d'un documentaire en deux parties de 52' chacun, signé par Jürgen STUMPFHAUS & André MEIER.
Fondée sur une tradition orale commune à plusieurs pays d'Europe, la Chanson des Nibelungen a été rédigée au début du XIIIe s. Un parcours de l'Islande à l'Allemagne, à la recherche de l'or du Rhin et des faits qui ont inspiré sa légende.

1. Sur les traces de Siegfried - Dans la légende, Hagen tue Siegfried, enfouit le trésor des Nibelungen au fond du Rhin et bannit de la cour de Worms la veuve du héros, Kriemhild, dans la crainte qu'elle ne tente de le venger. Quel est le fondement historique de cette saga où se mêlent fidélité, trahison, pouvoir et vengeance ? Qui étaient les Burgondes qui ont servi de modèle aux Nibelungen ? Que sait-on sur Siegfried, celui que la légende fait triompher du dragon ?

2. A la recherche de l'or du Rhin - La seconde partie du documentaire s'ouvre au moment où Kriemhild a dû quitter la cour des Burgondes et où Hagen fait jeter dans le Rhin le trésor des Nibelungen - cent quarante-quatre chars à bœufs remplis d'or et de pierres précieuses. Dans la réalité historique, il s'agit de l'époque agitée des grandes invasions, durant lesquelles l'Empire romain est en pleine décadence et où les peuples germaniques s'enfoncent toujours plus vers le sud. Parmi eux, les Burgondes sont la tribu sur laquelle les historiens possèdent le moins de documents mais dont on sait qu'elle a en effet été anéantie. Mais où a bien pu disparaître le trésor des Burgondes ?

Ce documentaire illustré par des extraits des Nibelungen de Fritz Lang et des images de groupes de reconstitution explore la thèse selon laquelle Siegfried serait un greffon mythologique sur l'historique Arminius (CLICK & CLICK). Le prince chérusque Arminius, qui possédait la citoyenneté romaine, avait combattu dans les rangs romains et connaissait les qualités et défauts de leurs légions. Il défit celles de Varus dans un défilé de la forêt de Teutberg (1), alors qu'elles étaient contraintes de marcher sur des chemins étroits, tel un long serpent réputé invulnérable du fait de ses cuirasses : le dragon du mythe ? Une version affirme que Siegfried bébé fut allaité par une biche, or les Cherusci - la tribu d'Arminius - serait «le peuple du cerf» (all. Hirsch, «cerf»).

Arminius est un nom romain, et nous en sommes réduits à faire des conjectures quant au véritable nom du prince chérusque [Hermann, *Ermanamer, *Erminameraz]. Cependant nombre de personnages chérusques cités par Tacite portent un nom commençant par «Sig», ainsi son père Sigimer et son oncle Ségeste... Sigfrîd comme Arminius périrent assassinés, tous deux trahis par leurs proches. Quant au «trésor des Nibelungen», ce serait la vaisselle d'or ou d'argent qu'emmenaient partout avec eux Varus et les officiers supérieurs romains. Et les épées merveilleuses («Nothung», «Balmung») que possédait le héros pourraient - selon Marcus Junkelmann - trouver leur origine dans les excellents glaives romains que les forgerons germaniques étaient incapables d'égaler. Selon la légende, le forgeron Wieland mêlait de la limaille de fer à la nourriture de ses oies, puis refondait le minerai rendu avec leurs excréments, ce qui donnait un acier supérieur par l'apport d'azote consécutif à ce traitement.
D'après la responsable des fouilles de Kalkriese, Susanne Wilbers-Rost, 1.500 pièces de monnaie et 4.000 pièces d'armures ou fragments d'armes ont été retrouvés sur le site de la défaite de Varus; son collaborateur Axel Thiele y signale l'apparition du casque d'infanterie romaine du type «Weisenau».

Quid des Burgondes et de leur trésor ? Selon Mathilde Grünewald, les Burgondes n'ont laissé aucune trace de leur passage à Worms; leur capitale était plus probablement Trêves. Ils furent massacrés par leurs ennemis (d'où la chanson qui attribue ce haut fait d'armes à Attila), et les survivants s'établirent plus au sud, à Lyon.
Où donc Hagen jeta-t-il le trésor dans le Rhin ? L'orpailleur Werner Störk, rappelle que si le Rhin contient effectivement des gisements aurifères, ceux-ci sont bien pauvres. Hans Jörg Jacobi nous emmène à Lorch - que le manuscrit de Saint-Gall semble désigner -, à l'endroit où le Rhin a une profondeur exceptionnelle de 25 m et où vivent les silures de 2,30 m de long ! C'est traditionnellement le lieu supposé de l'engloutissement du trésor des Nibelungen. Les Nazis l'on dragué en vain.

Mais, selon Clemens Kieser le cours du Rhin paresseux s'écoulait jadis en méandres, jusqu'à ce qu'au XIXe s. il soit recreusé selon un nouveau lit, droit et navigable.
Heinrich Konen, spécialiste de la flotte romaine du Rhin, rappelle que plusieurs exemplaires de ces petits navires rapides qui surveillaient la traversée du fleuve par des pillards barbares ont été retrouvés. Il en a d'ailleurs reconstitué un. Il semble que les Romains aient coulé une de ces expéditions dans ce qui est maintenant le lac de Neupotz. Wilhelm Kuhn est propriétaire d'une gravière dans ce lac où l'on a retrouvé plus de mille chaudrons, pièces de vaisselle et autres objets métalliques, probablement pillés en Gaule par les Saxons au IIIe s., lesquels les avaient débités en morceaux pour s'en partager le métal (conservés au Musée de Spire). La légende de l'or du Rhin serait le souvenir d'une de ces expéditions ratées.

Intervenants : Joachim HEINZLE, philologue et spécialiste des Nibelungen; Edward R. HAYME, spécialiste de littérature et légendes du Moyen Age (USA); Hermann REICHERT, linguiste (Vienne); Richard HOECKER, forgeron d'épées historiques; Marcus JUNKELMANN, historien militaire (Ratzenburg, Bavière); Michael SCHMAUDER, archéologue (Bonn); Alfred EBENBAUER, germaniste; major Tony CLUNN, officier britannique et archéologue amateur; Susanne WILBERS-ROST, archéologue, responsable des fouilles à Kalkriese; Axel THIELE, technicien des fouilles à Kalkriese; Mathilde GRÜNEWALD, archéologue, directrice du Musée de Worms; Reinhold KAISER, historien, spécialiste des Burgondes; Werner STÖRK, orpailleur, spécialiste de l'or du Rhin; Clemens KIESER, conservateur du patrimoine; Hans Jörg JACOBI, chercheur de trésors; Heinrich KONEN, historien, spécialiste de la flotte romaine du Rhin; Wilhelm KUHN, propriétaire d'une gravière dans le lac de Neupotz; Richard PETROVSZKY, historien spécialiste de trésors.

Bandes dessinées
Par un curieux concours de circonstances, deux BD récentes sont parues, consacrées à Siegfried et aux Nibelungen, et une troisième sur Arminius.

malediction des nibelungen siegfried
 
Nicolas JARRY (sc.), DJIEF [Jean-François BERGERON] (d. & coul.), Le Crépuscule des Dieux 
  • Tome 1 : La Malédiction des Nibelungen, Soleil Production, coll. «Celtic», avril 2007 (ISBN-13: 978-2-849-4679-1)
    «... Alors les Nibelungen fondirent l'or céleste pour façonner un anneau maudit, un anneau dont le pouvoir était si grand, qu'il était capable de plier toute chose à sa volonté. Un anneau qui devait mener le monde à Ragnarök.»
    Albéric, le roi des Nibelungen, a forgé un anneau en or céleste. Un anneau au pouvoir si grand, qu'il est capable de plier toute chose à sa volonté. Wotan, le Père des Dieux, s'en empare afin de libérer la déesse Idunn, gardienne des pommes d'immortalité. Mais gare à la malédiction... Pour apaiser ses effets, Wotan partage la couche d'innombrables femmes mortelles.
    De ces unions naissent Siegmund et sa sœur, Siegliende, eux aussi porteurs du feu noir de l'anneau...
    La malédiction des Nibelungen quitte alors la terre des Dieux pour gagner Mannheim, la terre des Hommes. Le destin des Dieux et des Mortels se retrouve irrémédiablement lié...
  • Tome 2 : Siegfried, Soleil Production, coll. «Celtic», 14 novembre 2007 (ISBN-10: 2302000544 / ISBN-13: 978-2-302-00054-4)
 
Site Internet
siegfried - alex alice siegfried - alex alice
 
BD : Alex ALICE (sc. & d.), Siegfried
  • Tome 1 : Siegfried (édition collector, en collab. avec Laurent KLOETZER pour l'interview), Dargaud, couverture cartonnée avec jaquette, 152 p. (BD 72 p. + artbook 80 p.) plus un DVD, 4 octobre 2007 (ISBN-10 : 2205060872 - ISBN-13 : 978-2205060874)
    Pour rendre hommage à l'incroyable travail d'Alex Alice, Siegfried est publié en avant-première et en tirage limité dans une superbe édition collector qui reprend bien sûr l'intégralité de la bande dessinée, enrichie de plus de 70 pages de bonus, peintures, illustrations inédites, croquis préparatoires et une longue interview de l'auteur. Pour tout connaître sur la genèse d'un des albums de l'année. Absolument indispensable. (Présentation de l'éditeur)
  • Tome 1 : Siegfried (édition standard), Dargaud, 72 p., quadrichromie, 19 octobre 2007 (ISBN-10: 2205058967 - ISBN-13: 978-2205058963)
    Librement adapté de la légende des Nibelungen qui a inspiré à Wagner l'un de ses plus beaux opéras, Siegfried est un sommet de l'heroic-fantasy, une bande dessinée fascinante qui renoue avec les mythes fondateurs des plus belles légendes. L'enfance de Siegfried, fils des hommes et des dieux, élevé parmi les loups par Mime, le Nibelung. Cet album est le premier tome d'une extraordinaire trilogie signée par Alex Alice, le génial créateur du Troisième Testament. Une série événement qui prend place, dès aujourd'hui, parmi les chefs-d'œuvre du Neuvième (d'après la Présentation de l'éditeur).
  • Tome 2 : La Walkyrie (prochainement)
  • Tome 3 : Le Crépuscule des Dieux (prochainement)
 
Liens

Addendum : à propos des Chevaliers du Zodiaque
Je fouille rarement les bacs de DVD-mangas, mais j'ai eu la main assez heureuse pour trouver dans une boutique d'occases Saint-Seiya (Les Chevaliers du Zodiaque) n­ 13, contenant les six premiers épisodes (74 à 79) du cycle consacré aux dieux d'Asgard et aux Nibelungen (lequel s'achève avec l'épisode 99). Il me paraissait intéressant de le signaler ici, à l'attention de ceux qui comme moi sont profanes dans le domaine des mangas : il est possible de retrouver les épisodes évoqués dans notre dossier consacré aux Nibelungen. Pour les inconditionnels de ces dessins animés où il n'y a rien d'autre à voir que des ados en armures chromées, blindés comme des PZKpfw VI «Königs Tiger», qui se foutent sur la gueule en gémissant comme des pucelles !
Ce DVD a été pressé en 2004 par Mangas ( www.mangas.fr ) en partenariat avec AB Group et TF1 Video.


NOTE :

(1) On situait traditionnellement le combat de Siegfried avec le Dragon au pied du Drachenfels, au bord du Rhin, une des six montagnes (Siebengebirge) qui dominent Linz (rive droite), à la hauteur de Remagen (rive gauche), que depuis la Première Guerre mondiale les Allemands avaient transformé en axe de communication avec la France en y jettant un pont sur le fleuve afin d'y permettre le passage d'une ligne de chemin de fer stratégique; pont que les Américains conquirent de haute lutte le 7 mars 1945 (cf. le superbe film de John Guillermin, Le pont de Remagen, 1969, et le bouquin de Paul BERBEN & Bernard ISELIN, Remagen. Le pont de la chance, Robert Laffont, coll. «Ce jour-là», 1970) [N.d.M.E.]. - Retour texte