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NOVEMBRE 2007

 

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NEWS DE NOVEMBRE 2007

 

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NEWS DE NOVEMBRE 2007 (suite)

NEWS DE NOVEMBRE 2007 (suite)

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INFO - CD : Digitmovies, B.O. de musique de films
Giovanni Fusco - Gast Waltzing - Angelo F. Lavagnino - Roberto Nicolosi - Gino Marinuzzi jr - Piero Piccioni - Miklós Rozsa - Armando Trovajoli - Carlo Rustichelli - Enzo Masetti

Revenons sur une précédente NEWS pour signaler que l'éditeur italien Digitmovies compte également à son catalogue de nombreuses autres B.O. de péplums :

  • Giovanni FUSCO : La Guerra di Troia / La Legenda di Enea (CLICK) & CLICK
  • Gast WALTZING : George and the Dragon (CLICK)
  • Roberto NICOLOSI : Agi Murad, Il Diavolo Bianco / Angelo F. LAVAGNINO & Roberto NICOLOSI : Ester e il Re / Roberto NICOLOSI : Gli Invasori (CLICK)
  • Gino MARINUZZI jr : Ercole alla Conquista di Atlantide (CLICK)
  • Piero PICCIONI : Il Figlio di Spartacus (CLICK)
  • Miklos ROZSA : Sodoma e Gomorra (CLICK)
  • Roberto NICOLOSI : Roma contro Roma (War of the Zombies) (CLICK)
  • Armando TROVAJOLI : Ercole all Centro della Terra (CLICK)
  • Carlo RUSTICHELLI : I Titani (CLICK)
  • Enzo MASETTI : Le Fatiche di Ercole / Ercole e la Regina di Lidia (CLICK)
 
 
[...]
INFO - Si t'as le bec fin, goûte à ce velours..
DVD : nous avons testé le «WarriorS» - 50 MOVIE PACK

Plus «trash» que ça, tu meurs...
«A cheval donné, on ne regarde pas les dents», dit le proverbe. A moins de EUR 0,50 le film, on aurait tort de faire la fine bouche d'autant que le PACK contient quelques raretés, la principale étant Hercules and the Princess of Troy, pilote d'une série TV ABC inédit chez nous. Rien que pour découvrir ce TV-film d'Albert Band - qui au demeurant ne casse pas trois pattes à un canard et malgré ses couleurs virées (prédominance du vert) - l'investissement se justifiait. Autre bonne surprise : point n'est besoin d'avoir un lecteur sophistiqué multistandard, les copies en Zone 0 se lisent en couleur même sur des lecteurs Zone 2 bas de gamme (à une exception près : Maciste dans la Vallée des Lions).
Hélas, les copies DVD américaines de péplums italiens ont mauvaise réputation. C'est bien connu. Et cette mauvaise réputation, le 50 PACK «WARRIORS» la justifie amplement : couleurs virées - surexposées-ici, dégoulinantes-là - qui nous valent des images approximatives. Ces DVD sont tirés de copies de film usées, voire de VHS pourries, griffées, striées, floues souvent, mutilées peut-être, et proposent des couleurs instables. Les scènes nocturnes sont graillonneuses, floues comme les photogrammes des vieux Star-Ciné Cosmos, tandis que les scènes lumineuses cultivent une nette prédilection pour la surexposition. Sans oublier les méfaits de l'inévitable et odieux pan and scan (certains génériques sont coupés sur les côtés, d'autres compressés (anamorphosés)).
Chaque film est chapitré en quatre parties.

De l'injure du Temps, l'irréparable outrage
Nous n'avons pas tout examiné, mais avons procédé à des sondages dans chacun des cinquante films. Si vous êtes un authentique archéologue heureux de recueillir le modeste tesson qui permettra de compléter le puzzle, ce coffret vous satisfera. Mais si vous êtes plutôt amateur de caviar et de champagne dans de la vaisselle en or, façon Indiana Jones, vous serez clairement déçu. Les copies soignées, remastérisées etc., ce n'est pas le souci majeur de Mill Creek Entertainement. «Si t'as le bec fin / S'il te faut du vin / D'première classe / Va boire à Passy / Le nectar d'ici / Te dépasse», chantait le Grand Georges, qui ajoutait toutefois : «Mais si t'as l'gosier / Qu'une armure d'acier / Matelasse / Goûte à ce velour / Ce petit bleu lourd / De menaces.» En effet, on a parfois l'impression de compulser de vieilles photos noir et blanc coloriées au pochoir. A l'époque de 300, de La légende de Beowulf et autres sophistiquées manip's d'art et essai - disons ainsi -, considérons avec philosophie cet état de fait comme le parti-pris esthétique des choses fanées...

Seuls les vrais fanatiques, donc, seront heureux de retrouver ici, même en version américaine, des bandes autrement inaccessibles - du moins pour l'instant. Il est clair que, même si vous n'êtes pas doué pour les films en langue étrangère non sous-titrés, vous préférerez - à tout prendre - regarder une copie espagnole de bonne qualité (Impulso Records) que vous y user les yeux.

Inventaire
Tous les amateurs n'étant pas nécessairement au fait des bizarres titres américains (1), nous avons reclassé sous le titre français les titres contenus dans le 50 PACK «WARRIORS» par ordre de répartition sur les treize disques-DVD, en les faisant d'ailleurs précéder d'un numéro d'ordre de un à cinquante. Entre crochets, la localisation des films dans le coffret : [10A.b] signifie que ce film vient en second (b) sur le disque 10, face A; [1B.a] est le premier (a) sur la face B du disque 1.

1. [1A.a] - Goliath et le Cavalier Masqué (Piero Pierotti, 1963 / 84')
Hercules and the Masked Rider. Avec Alan Steel - couleur, qualité de l'image : très moyenne

2. [1A.b] - Spartacus et les dix gladiateurs (Nick Nostro, 1964 / 99')
Spartacus and the Ten Gladiators. Avec Dan Vadis - couleur, qualité de l'image : moyenne

3. [1B.a] - Les conquérants de l'Orient (Amerigo Anton [= Tanio Boccia], 1962 [1961] / 74')
The Conqueror of the Orient. Avec Rik Battaglia - couleur, qualité de l'image : graillonneuse, mais regardable

4. [1B.b] - Le dernier des Vikings (Giacomo Gentilomo, 1961 / 102')
The Last of the Vikings. Avec Cameron Mitchell - couleur, qualité de l'image : graillonneuse

5. [2A.a] - La fureur des gladiateurs (Mario Caiano, 1964 / 97')
Two Gladiators. Avec Richard Harrison - couleur, qualité de l'image : souvent surexposée

6. [2A.b] - Ursus dans la Terre de Feu (Giorgio Simonelli, 1963 / 87')
Ursus in the Land of Fire. Avec Ed Fury - couleur, qualité de l'image : graillonneuse

7. [2B.a] - La Vallée des Pharaons (Fernando Cerchio, 1960 / 89')
Cleopatra's Daughter. Avec Debra Paget - couleur, qualité de l'image : graillonneuse, surexposée

8. [2B.b] - Hélène, reine de Troie (Giorgio Ferroni, 1965 / 88')
The Lion of Thebes. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : parfois de beaux moments...

9. [3A.a] - Maciste contre les hommes de pierre (Giacomo Gentilomo, 1964 / 87')
Hercules against the Moon Men. Avec Alan Steel - couleur, qualité de l'image : graillonneuse (générique douteux, puis d'assez bonnes surprises)

10. [3A.b] - Le Géant de Thessalie (Riccardo Freda, 1960 / 88')
The Giants of Thessaly. Avec Roland Carey - couleur, qualité de l'image : moyenne

11. [3B.a] - Simbad contre les Sept Sarrazins (Emimmo Salvi, 1964 / 80')
Ali Baba and the Seven Saracens. Avec Gordon Mitchell - couleur, qualité de l'image : moyenne

12. [3B.b] - La bataille de Marathon (Jacques Tourneur, Mario Bava & Bruno Vailati, 1959 / 84')
The Giant of Marathon. Avec Steve Reeves - couleur, qualité de l'image : copie assez belle

13. [4A.a] - La reine des Amazones (Vittorio Sala, 1960 / 84')
Colossus and the Amazon Queen. Avec Rod Taylor - couleur, qualité de l'image : couleurs fluctuantes

14. [4A.b] - Les Horaces et les Curiaces (Terence Young & Ferdinando Baldi, 1961 / 89')
Duel of Champions. Avec Alan Ladd - couleur, qualité de l'image : floues ou sombres; son du générique !

15. [4B.a] - Le Colosse de Rome (Mucius Scævola) (Giorgio Ferroni, 1964 / 87')
Hero of Rome. Avec Gordon Scott - couleur, qualité de l'image : peu nettes, couleurs stables mais froides

16. [4B.b] - Les gladiatrices (Antonio Leonviolà, 1960 / 85')
Thor and the Amazon Women. Avec Joe Robinson - couleur, qualité de l'image : bonne, nette

17. [5A.a] - Le tyran de Syracuse (Damon et Pythias) (Curtis Bernhard & Alberto Cardone, 1962 / 99')
Damon and Pythias. Avec Guy Williams - couleur, qualité de l'image : rouillées, tire sur le rouge et vert

18. [5A.b] - Hercule se déchaîne (Gianfranco Parolini, 1962 / 97')
Fury of Hercules. Avec Brad Harris - couleur, qualité de l'image : graillonneuse

19. [5B.a] - Jules César conquérant de la Gaule (Amerigo Anton [Tanio Boccia], 1961 [1963] / 103')
Caesar the Conqueror. Avec Cameron Mitchell - couleur, qualité de l'image : RG*, dominantes rouge et bleu

20. [5B.b] - Le Géant de la Vallée des Rois (Carlo Campogalliani, 1960 / 89')
Son of Samson. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : bonnes

21. [6A.a] - Les Sept Gladiateurs (Pedro Lazaga, 1962 [1964] / 92')
Gladiators Seven. Avec Richard Harrison - couleur, qualité de l'image : très moyenne

22. [6An b] - Le gladiateur de Rome (Mario Costa, 1962 / 88')
Gladiators of Rome. Avec Gordon Scott - couleur, qualité de l'image : moyennes, surexposées

23. [6B.a] - La vengeance d'Hercule (Vittorio Cottafavi, 1960 / 87')
Goliath and the Dragon. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : graillonneuse (la copie US éditée par Something Weird Video (réf. IDO8025WDVD) était, quant à elle, superbe)

24. [6B.b] - Maciste dans les Mines du roi Salomon (Martin Andrews, 1964 / 92')
Maciste in King Solomon's Mines. Avec Reg Park - couleur, qualité de l'image : moyennes

25. [7A.a] - La colère d'Achille (Marino Girolami, 1962 / 116')
Fury of Achilles. Avec Gordon Mitchell - couleur, qualité de l'image : moyenne (son du générique geignard !)

26. [7A.b] - Le Géant à la cour de Kublaï Khan (Kublaï Khan et le Géant de Mongolie) (Riccardo Freda, 1961 / 80')
Samson and the Seven Miracles of the World. Avec Gordon Scott - couleur, qualité de l'image : surexposée

27. [7B.a] - Ulysse contre Hercule (Mario Caiano, 1961 / 99')
Ulysses against the Son of Hercules. Avec Georges Marchal
Et non avec Kirk Morris, comme annoncé sur Internet (confusion avec Hercule, Ulysse et Samson) - couleur, qualité de l'image : moyenne (le générique est accompagné d'une ballade style western, à la gloire de «the Son of Hercules» !)

28. [7B.b] - Maciste dans la Vallée des Lions (Carloludovico Bragaglia, 1961 / 85')
Ursus in the Valley of the Lions. Avec Ed Fury - N&B (Zone 1 !), qualité de l'image : moyenne

29. [8A.a] - Dans l'enfer de Genghis Khan [Maciste nell inferno di Gengis Khan] (Domenico Paolella, 1964 / 87')
Hercules against the Barbarians. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : moyennes, ternes parfois

30. [8A.b] - Maciste l'Homme le plus fort du Monde (Antonio Leonviolà, 1961 / 99')
Mole Men Against the Son of Hercules. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : moyennes, pâles (le générique est accompagné d'une ballade style western, à la gloire de «the Son of Hercules» !)

31. [8B.a] - Les dix gladiateurs (Gianfranco Parolini, 1960 / 104')
The Ten Gladiators. Avec Dan Vadis - couleur, qualité de l'image : moyennes, un peu plus riches que d'habitude

32. [8B.b] - L'enlèvement des Sabines (Richard Pottier, 1961 / 101')
Romulus and the Sabines. Avec Roger Moore - couleur, qualité de l'image : moyennes, ternes parfois

33. [9A.a] - Les pirates de la Malaisie (Umberto Lenzi, 1964 / 107')
Sandokan Pirate of Malaysia. Avec Steve Reeves - couleur, qualité de l'image : moyennes, sans éclat

34. [9A.b] - La vengeance d'Ursus (Luigi Capuano, 1961 / 98')
Vengeance of Ursus. Avec Samson Burke - couleur, qualité de l'image : floues en général

35. [9B.a] - Maciste contre le Cyclope (Antonio Leonviolà, 1961 / 100')
Atlas in the Land of the Cyclops. Avec Gordon Mitchell - couleur, qualité de l'image : systématiquement délavées et dénuées du moindre soupçon de relief

36. [9B.b] - Maciste contre les Monstres (Guido Malatesta, 1962 / 82')
Fire Monster Against the Son of Hercules. Avec Reg Lewis - couleur, qualité de l'image : graillonneuse (le générique est accompagné d'une ballade style western, à la gloire de «the Son of Hercules» !)

37. [10A.a] - Le retour des Titans (Michele Lupo, 1963 / 80')
Goliath and the Sins of Babylon. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : pâles, tirant souvent vers le sépia !

38. [10A.b] - Hercule contre les Vampires (Mario Bava, 1961 / 91')
Hercules in the Haunted World. Avec Reg Park - couleur, qualité de l'image : pâles, virage bleuté, mais les séquences aux Enfers auraient pu être pires ! (contient le fameux prégénérique absent des copies françaises) (la copie US éditée par Fantoma était, quant à elle, superbe)

39. [10B.a] - Maciste contre les Mongols (Domenico Paolella, 1963 [1964] / 91')
Hercules against the Mongols. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : moyennes, pâles

40. [10B.b] - Kindar l'Invincible (Osvaldo Civirani, 1964 [1965] / 98')
Kindar the Invulnerable. Avec Mark Forest - couleur, qualité de l'image : moyennes, pâles

41. [11A.a] - La charge des Cosaques (Riccardo Freda, 1959 / 86')
The White Warrior. Avec Steeve Reeves - couleur, qualité de l'image : assez bonnes

42. [11A.b] - Le triomphe de Maciste (Amerigo Anton [Tanio Boccia], 1961 / 87')
Triumph of the Son of Hercules. Avec Kirk Morris - couleur, qualité de l'image : virage au sépia (le générique est accompagné d'une ballade style western, à la gloire de «the Son of Hercules» !)

43. [11B.a] - Maciste contre les coupeurs de têtes (Guido Malatesta, 1960 / 79')
Colossus and the Headhunters. Avec Kirk Morris - couleur, qualité de l'image : couleurs virées sépia

44. [11B.b] - Vulcain, fils de Jupiter (Emmimo Salvi, 1961 / 76')
Vulcan, Son of Jupiter. Avec Richard Lloyd - couleur, qualité de l'image : pâles

45. [12A.a] - Hercule à la conquête de l'Atlantide (Vittorio Cottafavi, 1961 / 94')
Hercules and the Captive Women. Avec Reg Park - couleur, qualité de l'image : pâles et floues (dire que Carlo Carlini avait obtenu un prix pour sa photographie du film !)

46. [12A.b] - Hercule et les Tyrans de Babylone (Domenico Paolella, 1964 / 86')
Hercules and the Tyrants of Babylon. Avec Peter Lupus [Rock Stevens] - couleur, qualité de l'image : moyennes

47. [12B.a] - Marchands d'esclaves (Anthony Dawson [Antonio Margheriti] 1964 [1965] / 93')
Devil of the Desert Against the Son of Hercules. Avec Kirk Morris - couleur, qualité de l'image : virées sépia (le générique est accompagné d'une ballade style western, à la gloire de «the Son of Hercules» ! [2])

48. [12B.b] - Le roi cruel (Hérode le Grand) (Arnaldo Genoino, 1960 [1959] / 93')
Herod the Great. Avec Edmund Purdom - couleur, qualité de l'image : froides et pâles, prédominance du rouge et du bleu

49. [13A.a] - Hercule et la Reine de Lydie (Pietro Francisci, 1959 / 97')
Hercules Unchained. Avec Steve Reeves - couleur, qualité de l'image : bonnes

50. [13A.b] - [Hercule et la Princesse de Troie - Inédit] (Albert Band [= Alfredo Antonini], 1965 / 47')
Hercules and the Princess of Troy. Avec Gordon Scott - couleur, qualité de l'image : bonnes, sauf le problème du virage du bleu au vert


NOTES :

(1) Ceux-ci pèchent notamment par leur méconnaissance des mythologies européennes - qu'il s'agisse tout simplement de la mythologie grecque, ou de la mythologie syncrétique spécifique du cinéma italien. Ainsi dans [8A.b] Maciste l'Homme le plus fort du Monde, [9B.b] Maciste contre les Monstres et [11A.b] Le triomphe de Maciste, Maciste se présente avec une certaine désinvolture comme étant «le fils d'Hercule», quand il n'est pas, tranquillement, le «fils de Samson» [5B.b] ! Mais il devient aussi, ici «Atlas» ([9A.b] Atlas in the Land of the Cyclops et là «Colossus» [11B.a] Colossus and the Headhunters.
Il faut dire que la France ne leur a pas non plus donné le bon exemple en rebaptisant de ce côté-ci des Alpes Tarzan et les coupeurs de têtes Maciste contro i tagliatori di Testa ou Maciste dans la Vallée des Lions Ursus nella Valle dei Leoni ! Etc. - Retour texte

(2) A noter que dans les dialogues de ce film comme dans celui de la plupart des autres, le héros est bien appelé «Maciste, fils d'Hercule». Suit la chanson - et ne figurant pas non-plus dans les versions européennes - l'image d'un pic montagneux entouré de nuages et quelques plans anticipant l'action du film, permettant à une voix off de présenter le personnage du fils d'Hercule. Il n'est donc pas exact d'affirmer - comme on l'a souvent fait - que les spectateurs US ignoraient totalement le nom de «Maciste», demeuré de ce côté-ci de l'Atlantique. (Remarquons toutefois que, dans le présent film d'aventures bédouines Devil of the Desert Against the Son of Hercules, Kirk Morris a conservé le nom d'Anthar qu'il portait dans la VO italienne.) - Retour texte

 
 

COURRIER DE NOVEMBRE 2007

 
17 novembre 2007
LE TRIOMPHE ROMAIN, À L'ÉCRAN
Pino a écrit :
On vient de me demander de contribuer au catalogue d'une exposition qui va être montée en 2008 à Rome sur le thème du triomphe.
Plus exactement, on voudrait de moi un chapitre illustrant le triomphe romain dans les péplums. Or, je me souviens bien des triomphes de La Chute de l'Empire romain, de Quo Vadis ?, de la série HBO Rome (triomphe de César) mais c'est tout (je ne considère pas un triomphe le fastueux cortège de Cléopâtre dans le film homonyme).
Est-ce que vous vous souvenez de quelques autres titres ?
 
 
RÉPONSE :

De fait, vous avez raison, l'incroyable parade de Cléopâtre-Liz Taylor dans le film de Mankiewicz n'en était pas un. Pour avoir droit au Triomphe, il fallait être un général de la république, dument mandaté, et avoir vaincu un ennemi étranger. Tel n'était certainement pas de cas de la belle Cléo, en visite de courtoisie. D'ailleurs, en tant que reine d'Egypte elle n'aurait même pas eu le droit de franchir l'enceinte sacrée du pomœrium, de déambuler sur le Forum. Et Jules César était trop fin politique pour ainsi heurter de front une opinion publique viscéralement hostile aux monarques. Toutefois, vous pouvez ajouter à votre répertoire le Triomphe de Quintus Arrius dans Ben Hur, au terme duquel le «consul» (duumvir, dans le roman, sauf erreur) vainqueur des pirates présente à Tibère son protégé Judas Ben Hur. Et dans le Jules César d'Uli Edel, par un curieux raccourci, Pompée part lutter contre les pirates... et revient à Rome traînant les esclaves vaincus de Spartacus pour les crucifier. De mémoire, il me semble bien qu'on est censé assister là à un triomphe. Je vais réfléchir s'il n'y en a pas d'autres.

Sur mon site, il y a une notice sur le triomphe à propos de la série Rome (HBO) et aussi un dossier sur le Jules César d'Uli Edel.

Addendum
Dans la Cléopâtre de Cecil B. DeMille, on voit très brièvement Jules César triompher dans les rues de Rome. Vern Swanson, dans la plaquette qu'il a consacrée à Alma-Tadema, fait remarquer que DeMille pour composer la scène s'était inspiré d'une de ses toiles, intitulée Le Printemps, représentant un cortège non-guerrier évoluant dans un ensemble architectural panoramique (cf. Vern G. SWANSON, Alma-Tadema. Un peintre victorien, une évocation de l'Antiquité, Chêne éd., 1977, p.43 (photo du film) et pl. 18 (peinture)).

J'avais aussi songé à quelque défilé de troupes dans Constantin le Grand (Lionello De Felice, 1960) qui fut avec Hannibal une des deux plus grosses productions italiennes de 1959-1960. Nombre de péplums ultérieurs en récupérerent, de l'un comme de l'autre, des stock shots. Mais peine perdue : à la vérification, ces images n'étaient que de simples défilés militaires aux portes de la ville, du reste restituées de manière assez crédible avec leurs tours semi-circulaires.

 
 
 
29 novembre 2007
LES PERSONNAGES DE TROIE : DE L'ÉPOPÉE AU SCÉNARIO
Maxime a écrit :
Je suis actuellement en 1ère L. Je forme un groupe avec des amis de ma classe et nous travaillons actuellement sur un dossier sur «La guerre de Troie». Personnellement, je travaille sur le film Troie de W. Petersen et je souhaiterais avoir des informations complémentaires en ce qui concerne le film et en particulier sur la vision et l'évolution des personnages principaux (Achille, Pâris, Hector et Agammemnon).
 
 
RÉPONSE :

Il me semble avoir dit l'essentiel de ce qu'il y avait à ventiler dans les personnages de Wolfgang Petersen dans le dossier qui est sur mon site et que vous avez déjà dû consulter. Achille = Achille + Néoptolème. Ajoutons-y Protésilas qui, dans la tradition grecque fut le premier des héros à poser le pied sur le sol troyen, et à y périr (dans le film, c'est Achille le premier). Briséis = Chryséis + Briséis + Polyxène. Agamemnon et Pâris sont corrects, sauf qu'Agamemnon survit à la prise de Troie et rentre tranquillement chez lui, à Mycènes, où il est assassiné par sa femme Clytemnestre et l'amant de celle-ci, Egisthe; tandis que Pâris, lui, ne survit pas à la guerre, il est même tué bien avant la prise de la ville par une flèche de Philoctète (oublié par le film), une de ces fameuses flèches trempées dans le venin de l'Hydre de Lerne.
Ménélas n'est pas tué par Pâris mais survit à la guerre et rentre chez lui avec Hélène, mais en faisant un crochet par l'Egypte (Odyssée).
Nestor n'est pas un ministre d'Agamemnon mais un souverain allié indépendant.
Hélène est une princesse spartiate de naissance, fille du roi Tyndare et de Léda; et elle est la sœur de Castor et Pollux. C'est donc à tort qu'elle dit être venue à Sparte à l'âge de 16 ans pour être mariée à Ménélas.
Ajax se suicide beaucoup plus tard, et ne meurt pas sur le champ de bataille, contrairement au film.
Parmi les héros majeurs, on a oublié Diomède.
Patrocle était l'ami d'Achille, pas son cousin... Ais-je répondu à votre question ? N'hésitez pas à demander, mais formulez des questions précises...

(...)

Je viens de finir de regarder le «Director's cut» de Troie. Il n'y a pas de grand changements scénaristiques. Un peu plus d'hémoglobine, c'est tout. Ce que j'ai à rajouter à mon courriel d'hier se trouve en principe déjà dans mon dossier, mais pour la complétude de ma réponse, voici encore : je déplore l'insignifiance du personnage d'Enée, qui n'apparaît que quelques secondes. Homère lui donnait un rôle plus important, et aussi Giorgio Ferroni qui avait centré sa Guerre de Troie sur Enée-Steve Reeves.
Apparemment Andromaque et Astyanax survivent et réussissent à sortir de la ville, alors que la veuve d'Hector aurait dû devenir l'esclave de Néoptolème; et son bébé être précipité du haut des murs de la ville. Bien sûr, son évasion n'est pas explicitement montrée, mais sous-entendue.
Hélène et Pâris s'en tirent aussi, tout comme Briséis/Polyxène. Or selon les Grecs, Pâris a été tué bien avant la chute de la ville, et Hélène donnée en mariage ou en concubinage à un de ses frères, Déiphobos (je ne vois qu'un épisode de Xena la Guerrière, où cette anecdote du remariage d'Hélène avec Déiphobos ait été montrée). Hélène revient à Sparte avec son mari Ménélas, où tous deux reçurent dix ans plus tard la visite de Télémaque parti à la recherche de son père Ulysse (L'Odyssée).
Et Polyxène est égorgée sur le tombeau d'Achille; mais comme le scénario synthétise les personnages...

Sarpédon, l'officier troyen âgé, est dans l'Iliade un prince lycien qui est sur le point de se battre en duel avec le Grec Diomède. Mais les deux héros renoncent à s'étriper une fois qu'ils se sont mutuellement identifiés : un pacte d'hospitalité liait les familles du héros d'Argos et celle du héros de la Lycie. Et ils échangent leurs armes en signe d'amitié : le prix d'une hécatombe [cent bœufs] contre celui de neuf bœufs, précise Homère. En effet, les armes de Sarpédon étaient en or, celles de Diomède en bronze.

A la fin du film, de tous les chefs Grecs, il ne reste plus vivant qu'Ulysse (et Nestor puisque l'on ne l'a pas vu mourir). C'est vraiment Shakespearien !
La mort de Priam est à peu près conforme : tué lors de la prise de la ville (en fait, égorgé sur l'autel où il s'était réfugié). Le film omet le personnage d'Hécube, son épouse, alors qu'Euripide lui a consacré la tragédie qui porte son nom.

Autre liberté : la peste, qui décime l'armée grecque au Chant I de l'Iliade, a été reportée beaucoup plus tard, au moment de sa fausse retraite, lorsqu'elle abandonne sur la plage le cheval de bois. Les scénaristes ont sans doute cru qu'une épidémie de peste était une bonne raison pour les Grecs se retirer. En fait, ils étaient censés se retirer par découragement, après dix ans de siège infructueux. Mais W. Petersen élude d'autorité une durée si invraisemblable (?). Dans le dialogue un personnage grec dit «Même si le siège devait durer dix ans», mais il est clair que le film ne suggère nullement qu'il dura plus de quinze-jours/un mois (en incluant la trève de 12 jours accordées pour les funérailles d'Hector). A notre époque de fast-food, plus rien ne dure aussi longtemps !

 
 
 
30 novembre 2007
QUANDOQUE BONUS DORMITAT HOMERUS («LE BON HOMÈRE SOMMEILLE QUELQUEFOIS»)
Aurélio a écrit :

Cher monsieur Eloy, j'ai reçu votre réponse et j'ai été assez surpris du temps que vous avez pu y passer pour un élève qui «cherche à se faire aider en complément de son travail personnel», et je dois vous dire que je suis très heureux de ce que vous avez pu faire (aucun des messages que j'ai reçus m'a autant éclairé que le vôtre).
Encore un grand merci, vraiment.

Petit changement dans ma problématique : je vous avais signalé que je n'étais qu'au début de mon TPE, c'est pourquoi à présent je cherche la manière dont est représenté Homère à travers l'art et la littérature, l'influence qu'il a pu porter... Mais cela n'exclut pas les péplums, puisqu'ils vont toujours me servir comme illustration devant les examinateurs; et vos recherches peuvent ouvrir une autre perspective à l'intérieur de mon étude. Pour les films, les bandes dessinées, etc. je vais regarder cela.

 
 
RÉPONSE :

Y a pas de quoi... c'est aussi pour mon site que je le fais, et pour les autres visiteurs qui pourraient y trouver leur provende. Tiens, pas plus tard qu'hier, un autre «TPE» est venu me demander des précisions sur les personnages du film de W. Petersen.

Donc, vous avez réorienté vos investigations sur Homère ? Un buste très connu du poète aveugle apparaît dans le générique de La colère d'Achille de Marino Girolami. Et il se ballade un magnétophone sous le bras dans la BD-culte de Lob et Pichard, Ulysse. Une BD qui allie érotisme et SF ! Je dois vous signaler une autre curiosité : le petit essai de Raymond Ruyer (Univ. Nancy) Homère au féminin, qui reprend la thèse du britannique Samuel Butler selon qui ce ne serait pas la même personne qui écrivit l'Iliade et l'Odyssée, cette dernière étant l'œuvre d'une femme... (R. RUYER, Homère au féminin. La jeune femme auteur de l'Odyssée, Copernic éd., coll. «Réalisme Fantastique», 1977, 166 p.).