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La bataille des Thermopyles
(Three Hundred Spartans,
Rudolf Maté, 1961)
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IV. Codicile de Francis Moury
Lors de la première diffusion de cette étude
- sur www.cinerivage.com - Francis Moury, critique sur DVDrama.com,
Ecranlarge.com
et collaborateur occasionnel de PEPLVM-IMAGES
(CLICK / CLICK
/ CLICK), posta sur
le Forum le courrier qui suit (samedi 5 octobre 2002) :
Très beau travail de mise en relation de la vérité
historique et mythique (et de la difficulté de son établissement)
à la vérité esthétique.
Le résumé du scénario et la fiche technique
sont très soignés et on souhaite avoir un tel travail
pour chaque péplum.
L'analyse critique du film lui-même est un peu succincte
et vampirisée par l'histoire (1)
mais elle s'attache au sens politique du film en se basant sur
des éléments précis (Skouras, l'érection
du Monument de 1955, le rapprochement de date avec The Alamo,
etc.).
Cela dit, encore en 1962, il est
évident que le film est : |
- humaniste et, de ce fait, intemporel dans sa beauté
(il illustre un haut fait de l'histoire grecque, le sauvetage
d'une de ses clefs géographiques au prix d'un sacrifice
héroïque, pour le faire connaître aux
spectateurs, héritiers de la culture grecque ou
étrangers à elle, par l'image et le son.
Son pouvoir éducatif est, certes, moindre en exactitude
que celui des textes édités par l'Association
Guillaume Budé, les éditions Loeb ou Teubner,
mais il est synthétiquement plus efficace);
- anti-communiste (contre une invasion menaçant
la Grèce, c'est l'un des modèles occidentaux
classiques - Sparte n'étant ici pas autre chose
qu'un équivalent dramatique d'Athènes dans
La Bataille de Marathon et le souci historique
dépassé par le souci symbolique - de l'héroïsme
militaire viril qui doit se sacrifier) : le bloc communiste
n'est pas en 1962 très éloigné de
la Grèce et la guerre civile postérieure
à 1945 a permis à celle-ci d'échapper
à un coup d'Etat communiste. C'est pour cette raison
que Léonidas, chez Maté, se considère
comme Grec davantage que Spartiate;
- nationaliste (intéressante mention de la participation
de Remiggio Del Grosso qui participa avec Ferroni à
l'exaltation des vertus/virtu romaines, et ici
avec Maté des vertus grecques).
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Le fait qu'un film soit à la fois beau, bon, humaniste,
anti-communiste, nationaliste ne pouvait, en 1963, que lui attirer
le mépris politique des critiques français «de
gauche» et le mépris esthétique des critiques
«de droite». Cf. la difficile reconnaissance
du «péplum» dans l'histoire de la critique
cinématographique française, grâce à
Michel Mourlet, Midi-Minuit Fantastique, et quelques autres
dont j'ai rappelé quelques éléments dans
ma note à un autre texte d'Eloy publié sur ce site
[Cinérivage.com].
A présent que le communisme est un régime politique
appartenant au passé sur la scène mondiale, il est
temps de considérer un tel film avec sérénité
tout en considérant que les adjectifs utilisés pour
le qualifier sont tous vrais et non-contradictoires. Ce qui n'aurait
choqué personne avant-guerre mais a besoin d'être
justifié encore aujourd'hui...
Le film de Maté est très beau dans mon souvenir
et a la même pureté plastique, dramatique, la même
primordialité que When World Collides [Le choc
des mondes, 1951] ou The Violent Men [Le souffle
de la violence, 1955], par exemple. Il a su retrouver le sens
du récit antique dont la finalité est davantage
esthétique et éthique qu'historique.
Il faut donc remercier Michel Eloy d'avoir remis en notre mémoire
Maté d'une part et ce beau péplum de l'autre, qui
est un de ses plus beaux films.
Passant, va dire aux Spartiates que nous gisons ici...
Ajoutons une référence, chronologiquement postérieure
au film de Maté, à la filmographie de la bataille
des Thermopyles : Go Tell the Spartans [Le merdier], de
Ted Post, U.S.A., distribué par les Artistes Associés
en 1977 [sortie à Paris en 1978] avec Burt Lancaster et
Craig T. Nelson.
Ce fut un des premiers films entièrement consacrés
à la guerre du Viêt-Nam dans l'histoire du cinéma
américain. Son scénario est adapté d'un livre
de Daniel Ford, Incident at Muc Wa dont l'action se déroule
en 1964. Son titre fait référence au distique commémoratif
de la bataille des Thermopyles : «Toi qui passe ici,
va dire à Sparte que nous y sommes morts pour obéir
à ses lois...»
Car c'est précisément dans un avant-poste occupé
par les Français pendant la guerre d'Indochine, que 10
ans plus tard, le major Barker reçoit l'ordre d'installer
à son tour une base «Sud-Viêt-Nam libre».
Au fronton du cimetière, hérissé des 300
croix (à peu près) signalant les dépouilles
des soldats français qui jouxte le camp réoccupé,
a été recopiée cette formule. Elle est lue
et méditée avec inquiétude et respect par
le jeune GI's qui est le héros du film, et son supérieur,
qui tous deux y voient non seulement un témoignage mais
encore un mauvais présage.
De fait, tout comme l'avait écrit Hérodote au sujet
des soldats du roi Léonidas, les Sud-vietnamiens et les
soldats américains composant le détachement combattront
«avec l'épée, avec les mains, avec les
dents» contre les Viêt-Congs, avant de périr
mis à part le jeune héros, unique survivant, moralement
dégoûté en dépit de son action positive
et effectivement héroïque au cours de la nuit de l'assaut.
Ce que le titre français s'est attaché à
traduire (!).
Le plan final du film cadre une ultime fois, tandis que le héros
s'éloigne blessé et titubant, la funèbre
inscription.
Francis MOURY

Envoyé espionner l'armée
du Grand Roi occupée à franchir l'Hellespont,
frontière naturelle entre l'Asie et l'Europe, Agathon
a compté des myriades d'hommes : métaphore
d'un danger à l'Est ? En 1961, pendant le tournage
du film, couvent des tensions qui vont déboucher
sur la crise des missiles de Cuba.
Découvert, l'espion spartiate est traîné
devant Xerxès. Un soldat perse : «Les plus
subtiles tortures de nos bourreaux n'ont pas pu lui délier
la langue...» Xerxès : «Pourquoi
refuses-tu de parler ?» Agathon, d'un ton rogue
: «Parce que je n'ai rien à dire !» |
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Réponse de Michel Éloy
Merci, Francis Moury (2),
pour vos appréciations flatteuses. Il suffit de relire
mon «questionnaire» sur ce site (3)
pour comprendre que le drame de «ceux qui doivent mourir»
me touche au plus haut point. Je suis très content que
vous commentiez Go Tell the Spartans, que j'avais apprécié
au moment de sa sortie, mais dont je ne pouvais traiter dans mon
article faute d'avoir conservé quelque documentation à
son sujet. Aujourd'hui, le communisme vaincu peut sembler n'avoir
été qu'un «Tigre en Papier», mais pour
autant il ne conviendrait pas de gommer de nos mémoires
ce que fut la Guerre Froide à l'ombre du bouclier nucléaire,
et du prix que nous en payons aujourd'hui, et que nous n'avons
pas fini de payer écologiquement parlant. Assurément,
Rudolf Maté - qui était d'origine hongroise - devait
avoir sa petite idée au sujet de la métaphore du
rouleau compresseur de l'armée du Grand Roi. Serait-ce
Budapest, novembre 1953 ?
Voila qui nous change du larmoyant Z de Costa-Gavras,
que par ailleurs j'aime beaucoup comme tout ce qui touche à
la Grèce et me parle d'elle...
Tiens, une bonne nouvelle pour conclure : Variety du
2 septembre [2002] annonce le tournage d'un remake par
la 20th Century-Fox du film de Maté, The 300 Spartans
- sur un scénario d'Erik Jendresen. Le même numéro
confirme par ailleurs le projet Gates of Fire, prod. Universal,
avec Michael Mann pour réalisateur et David Self comme
scénariste. De l'émotion en perspective (4).
Passant, souviens toi... |
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V. Fiche technique
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La Bataille
des Thermopyles
Bataille des Thermopyles (La) [FR]
Trois cents Spartiates (Les) [BE] / 300 Spartanen (De)
[VL]
Etats-Unis, 1961-1962
t.o. Three Hundred Spartans (The) / Battle of
the Thermopylae (The) / Lion of Sparta (The)
Eroe di Sparta (L') [IT]
Three Hundred Spartans (The) [EU] / Lion of Sparta [t/trav.]
Löwe von Sparta (Der) [AL]
Leon de Esparta (El) [SP]
Prod. : Twentieth Century-Fox Film Corp. / DeLuxe / Cinemascope
35 mm (son Westrex) / 114' [EU] - 98' [FR]
Fiche technique
Réal. : Rudolph (Rudy) MATÉ; Scén.
: George ST. GEORGE (Sujet orig. : Ugo LIBERATORE, Remiggio
DEL GROSSO, Giovanni D'ERAMO, Gian Paolo CALLEGARI); Images
: Geoffrey UNSWORTH (Images 2e éq. : Cyril KNOWLES
& Jerry KALOGERADOS); Prod. : Rudolph MATÉ &
George ST. GEORGE; Réal. 2e éq. : Richard
TALMADGE; Dir. art. : Arrigo EQUINI; Set Dresser : Carlo
GENTILI, Enzo CONSTANTINI; Montage : Jerome WEBB; Assist.
réal. : Fred R. SIMPSON & Eric ANDREOU; Dir.
prod. : William ECKHARDT; Assist. prod : Ted ZARPAS; Scripte
: Maggie SHIPWAY & Helen WHITSON; Création des
costumes : Ginette DEVAUD; Costumière : Anna Maria
FEA; Costumes : PERUZZI'S CASA D'ARTE (Florence); Maq. :
George FROST & Amato GARBINI; Coiffures : Vasco REGGIANI;
Eff. spéc. : Fred ETCHEBERRY; Conseiller historique
: Paul NORD; Conseiller militaire : major Cleanthis DAMIANOS;
Son : David HILDYARD; Mont. son : Winston RYDER & Rusty
COPPLEMAN; Musique comp & dir. par : Manos HADJIDAKIS.
Fiche artistique
Richard EGAN (Léonidas) - Ralph RICHARDSON (Thémistocle)
- Diane BAKER (Ellas) - Barry COE (Phylon) - David FARRAR
(Xerxès) - Donald HOUSTON (Hydarnes) - Anna SYNODINOU
(Gorgo) - Kieron MOORE (Ephialte) - John CRAWFORD (Agathon)
- Robert BROWN (Pentheus) - Laurence NAISMITH (premier délégué)
- Anne WAKEFIELD (Artémise) - Ivan TRIESAULT (Démarate)
- Charles FAWCETT (Megistias) - Michael NIKOLINAKOS (Myron)
- Sandro GIGLIO (Xénathon) - Anna RAFTOPOULOU (Toris)
- Dimos STARENIOS (Samos) - George MOUTSIOS - Nicholas PAPAKONSTANTINOU
- John G. CONTES - Marietta FLEMATOMAS.
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DISTRIBUTION
EU/ 20th Century-Fox (sortie à Philadelphie, 29 août
1962) (visa 31 décembre 1961 - LP22806)
GB/ 20th Century-Fox (Certif. U, Regist. n F.27822 / 10.092 feet,
112')
FR/ 20th Century-Fox (sortie en France, 14 août 1963)
BE/ 20th Century-Fox
AL/ 20th Century-Fox
SP/ Hispano Foxfilm
IT/ 20th Century-Fox

Pour le plan où l'on
voit le tir des archers perses obscurcir le ciel, l'on a
utilisé 20 énormes bazookas à air comprimé.
Mais lorsque, contre-champ, les flèches s'abattent
sur les Lacédémoniens, le trucage utilisé
sera des plus grossiers : pellicule griffée !
«Lorsque les Perses lancent leurs flèches,
la nuée obscurcit le soleil. - Ainsi, on combattra
à l'ombre !», rétorqua le Spartiate
Diénékès (HDT., VII, 226).
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NOTES
Des stock-shots du film seront utilisés, conjointement
à d'autres, extraits d'Hélène de Troie
de R. Wise, dans l'épisode troyen de la série FR
The Time Tunnel/Au cur du Temps (1966).
Version allemande : ELITE-FILM FRANZ SCHRÖDER; Dial. : Georg
R. LAUB; Dial. régie : Heinz GIESE.
Vidéographie
DVD : La Bataille des Thermopyles, Fox Pathé Europa,
DVD Zone 2. Audio : allemand Dolby Surround Stéréo;
anglais Dolby Surround Stéréo; espagnol Dolby Surround
Stéréo; italien Dolby Surround Stéréo
[il n'existe pas de VF !] - s/t : allemand, anglais, espagnol,
français, néerlandais, italien. Format image : 16/9
Compatible 4/3 (format ciné respecté scope 2.35).
Durée : 110' (sortie 6 avril 2005).
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Bibliographie du film
Novelization : John BURKE, The Lion of Sparta, Londres,
Pan Books, coll. Great Pan, n G 433, 1961, 157 p.
Illustrierte Film-Bühne, n 6257.
Articles : Roland FOUGÈRES, «Les 300 Spartiates»,
CinéRevue, 1962, n 42, pp. 16-18-19; «La
bataille des Thermopyles», Tintin BE, n 23 (16e
an.), 6 juin 1961, pp. 2-3; «La phalange grecque. La première
formation militaire de l'Antiquité», Tintin
BE, n 45 (17e an.), 6 novembre 1962, pp. 10-11; «Tintin
au cinéma : Les 300 Spartiates», Tintin BE,
n 5 (18e an.), 29 janvier 1963, pp. 10-11.
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Synopsis
Sparte, 480 av. n.E. Dans toute la Grèce antique, nul
n'est plus fier que la Reine Gorgo de ses terrains de sport où
la fine fleur de la jeunesse vient s'entraîner au maniement
des armes. Elle y passe de nombreuses heures, quasiment tous les
jours, seule ou en compagnie de son époux, le roi Léonidas.
Elle est une femme au cur ferme, digne de son titre de Reine.
Et ce matin-là, c'est sans le moindre signe d'émotion
qu'elle accueille un messager hors d'haleine qui arrive d'Athènes,
porteur d'un message réclamant la présence, à
Corinthe, de tous les chefs d'Etat grecs - donc aussi Léonidas.
Un très sérieux problème doit y être
examiné : étudier les moyens propres à empêcher
l'invasion de la Grèce par la plus grande armée
jamais mise sur pied.
C'est que la menace est d'envergure : Xerxès, Empereur
de Perse, dans son incommensurable vanité, a décidé
de soumettre le monde entier à sa loi. Pour ce faire, il
dispose d'une armée de cinq millions de soldats allant
de sa garde personnelle, extrêmement disciplinée,
à de véritables hordes sauvages. Son premier objectif
est la Grèce.
Moralement écrasés par la puissance inouïe
dont dispose l'adversaire qu'ils auront à affronter, la
plupart des dirigeants grecs envisagent une capitulation immédiate
et sans histoires. Léonidas est seul à repousser
cette perspective avec violence. Il déclare vouloir être,
avec ses hommes, le fer de lance d'une armée grecque décidée
à défendre la péninsule et bloquer Xerxès
- le temps qu'il faudra aux autres nations grecques pour mobiliser
leurs troupes - dans le défilé des Thermopyles.
Malheureusement, Léonidas n'est pas suivi et se voit contraint,
par fidélité à la parole donnée, de
remplir ses obligations avec sa seule garde personnelle forte
de trois cents hommes.
Juste avant le départ de cette troupe, Phylon, un des
plus jeunes soldats de la garde, demande au Roi la permission
d'épouser Ellas, nièce de la Reine Gorgo. Léonidas
est prêt à accéder à cette demande
quand Agathon, son lieutenant, fait valoir que le jeune homme
est fils de Gryllus, dont les rapports avec Xerxès sont
plus que douteux. Il ne peut donc être question de mariage;
de plus, l'honneur réclame que le fils d'un «traître»
soit éjecté d'une vaillante troupe de soldats. Fidèle
aux impératifs moraux de son époque et quoiqu'il
éprouve une réelle amitié pour le jeune hoplite,
Léonidas ne peut que le condamner. Phylon, de désespoir,
veut se suicider, mais en est empêché par Ellas qui
le persuade de suivre, malgré tout, la troupe des Spartiates
jusqu'au théâtre des combats.

«Reviens avec lui,
ou sur lui.» La reine Gorgo (Anna Synodinou),
qui considère Phylon (Barry Coe) comme son fils,
prononce les paroles que lui auraient dites sa mère.
Pour un Spartiate il n'y a d'autre alternative que vaincre
ou mourir. Les lâches jettent leur bouclier pour fuir;
mais ceux-ci servent le brancard pour ramener les morts. |
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La route a été dure
pour Phylon et Ellas qui ont suivi Léonidas et ses 300
Spartiates. Complètement épuisée, la jeune
fille doit être transportée par son fiancé
dans une ferme de montagne où un vieux pâtre, incidemment,
apprend à Phylon que le défilé des Thermopyles
peut être pris à revers par un sentier de montagne
que seule sa femme, son domestique Ephialtès et lui-même
connaissent.
Entre-temps, arrivés dans leur position fortifiée,
Léonidas et ses Spartiates préparent un coup de
main nocturne destiné à s'emparer de Xerxès
et de le tuer. Phylon réussit à se joindre clandestinement
à l'opération qui manque de bien peu de réussir.
Léonidas le réintègre dans sa garde. Les
batailles succèdent aux batailles : le premier jour, les
mercenaires barbares de l'empereur perse se font exterminer; le
second voit se faire hacher sur place sa garde d'élite
des Immortels. Un de ses frères se fait tuer par les Spartiates.
Autant de cruelles défaites pour Xerxès, qui finit
par prêter attention aux conseils de son alliée Artémise,
reine grecque d'Halicarnasse, secrètement favorable à
la cause de ses libres compatriotes : Xerxès proclame que
son ancêtre lui est apparu en songe et lui a enjoint de
renter en Perse. L'armée va battre en retraite. C'est alors
qu'Hydarnès, commandant des Immortels disgracié
quelques heures plus tôt, lui amène Ephialtès.
Le berger, mû par la soif de l'or, se met au service des
Perses et leur indique le sentier permettant de tourner le défilé
tenu par Léonidas.

La reine d'Halicarnasse -
patrie du Père de l'Histoire, Hérodote - Artémise
(Anne Wakefield), sujette et confidente du Grand Roi Xerxès
(David Farrar), reste grecque et patriote au fond de son
âme. C'est la libération des cités grecques
d'Asie Mineure, soumises à la Perse, qui avait suscité
les Guerres Médiques. C'est aussi la tentative de
récupérer Smyrne, en 1921, qui débouchant
sur la «Grande Catastrophe» mit fin à
la Grande Idée de restauration de l'Empire byzantin...
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Les Immortels d'Hydarnès contournent
la montagne; Léonidas et ses 300 Spartiates, apprenant
qu'ils ne devaient attendre aucun secours de leurs compatriotes,
livreront un combat sans espoir et mourront jusqu'au dernier homme.
Leur exemple inspira les peuples de la Grèce qui comprirent,
enfin, qu'il fallait s'unir pour ne pas périr. Quelques
mois plus tard, Thémistocle défera la flotte perse
à Salamine et l'année suivante, l'armée de
Xerxès toute entière sera annihilée à
la bataille de Platée.

Tyran impitoyable, Xerxès
a donné l'ordre à sa garde d'élite
d'égorger toutes les femmes qui accompagnent ses
troupes - afin d'aiguillonner le désir de ses soldats
de réduire les Grecques en esclavage...
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Critiques
«D'Alexandre Korda à Dreyer, Rudolph Maté
fut durant sa jeunesse en contact avec des metteurs en scène
discutables sur le fond de leurs films mais absolument pas critiquables
sur leurs conceptions esthétiques. Maté, alors opérateur,
était quelqu'un. Devenu réalisateur, Rudolph Maté
est tout simplement passé maître dans l'art du commerce.
Ses uvres se voient et s'oublient, ne laissant qu'un soupçon
de souvenir. Son film La bataille des Thermopyles est loin
d'être ennuyeux et son niveau égale celui d'un péplum
de série B.»
R. TS., Saison cinématographique 1964,
p. 30
«La beauté des extérieurs a été
mise en valeur par la photographie nuancée de Geoffrey
Unsworth.»
CinéRevue, 1963, n 8, pp. 14-15
«Son uvre de réalisateur [R. Maté]
n'est pas à la mesure de son importance comme directeur
de la photographie des grands chefs-d'uvre de Dreyer
(...) Mais ses films d'action, sur un mode mineur, ne sont
pas dépourvus de charme, qu'il s'agisse d'habiles thrillers
ou de plaisants westerns (...). Après ces petits
chefs-d'uvre, il sombra en fin de carrière dans les
péplums les plus fauchés (5)
de l'histoire du cinéma où rien ne peut être
sauvé, ni un plan ni même une intention.»
Jean TULARD, Dictionnaire du cinéma. Les
réalisateurs, Robert Laffont, 1982
«Avant d'être réalisateur, il [R. Maté]
a été un opérateur de grand prestige,
responsable de chef-d'uvre aussi disparates que La Passion
de Jeanne d'Arc de Carl Th. Dreyer, Liliom de Fritz
Lang ou Gilda de Charles Vidor. Il s'est naturellement
trouvé des petits malins pour dire qu'il n'aurait jamais
dû quitter son premier métier. Pourtant, si la photographie
a perdu l'un de ses grands maîtres, la réalisation
a gagné un petit maître attachant dont l'uvre,
pourtant dense, reste tout à fait méconnue. Son
opus westernien est violemment coloré de germanisme : mélodrames
tendus, violence sèche, passions excessives, sentiment
du destin, obsession de la vengeance. (...) Malgré
une certaine placidité de la mise en scène, les
films de Mathé intriguent et surprennent. Nul doute qu'on
aurait intérêt à les revoir plus souvent.»
Christian VIVIANI, Le Western, Artefact, 1982
«Afin de retracer ce haut fait d'armes, cet «Alamo»
de l'Antiquité (une évocation qui n'est pas tout
à fait innocente en pleine «guerre froide»),
le réalisateur américano-hongrois Rudy Maté
(jadis chef-opérateur de Dreyer pour La passion de
Jeanne d'Arc) n'a pu tourner sur les lieux mêmes, une
éruption volcanique (6)
au début de notre ère ayant transformé l'étroite
vallée des Thermopyles en une plaine cultivée. Maté
a trouvé un cadre montagneux à 70 km d'Athènes
où il a pu faire évoluer les 3.000 hommes mis à
disposition par l'armée grecque pour illustrer l'ingénieuse
tactique des phalanges face au corps d'élite persan des
«Immortels». Des paysages authentiques qui sont un
plus dans cette reconstitution soignée mais très
sage, une des rares que le cinéma ait consacré aux
guerres médiques. A noter la musique intéressante
d'Hadjidakis (qui travailla avec Kazan, Dassin, Cacoyannis), empreinte
d'une instrumentation à caractère folklorique.»
Bull. Cinémathèque suisse (Lausanne),
n 171, février-mars 1999
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300
(Zack Snyder, EU - 2006 - d'après la BD de Frank Miller)
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NOTES :
(1) La version publiée sur
Cinérivage a été revue, et nous nous somme
efforcés de tenir comte de cette remarque. - Retour
texte
(2) L'essentiel de cette notule a
été repris par l'auteur en test DVD sur Ecranlarge.com
à l'occasion de la sortie de celui-ci. - Retour
texte
(3) Sur Cinérivage était
mis en ligne, chaque semaine, les réponses tantôt
d'un spécialiste, tantôt d'un illustre inconnu
à un questionnaire cinéphilique de 30 questions.
- Retour texte
(4) Ces deux projets semblent avoir
capoté depuis. - Retour texte
(5) Tulard veut sans doute parler
de Revak le Rebelle ! - Retour texte
(6) Ne serait-ce pas plutôt
des alluvions du Sperchios ? (N.d.M.E.) - Retour
texte
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