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MAI
- JUIN 2005
- 13 mai 2005 :
- 20 mai 2005 :
- 12 juin 2005
- 24 juin 2005
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13 Mai 2005 |
LE
TRIÉRARQUE AIMAIT FAIRE DU SKI NAUTIQUE (LES
TROIS STOOGES CONTRE HERCULE) |
Klaus
Schäfer nous écrit : |
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Je viens de découvrir par hasard votre site que
je trouve très intéressant, instructif
et très bien réalisé; il m'a permis
de me replonger dans mon enfance.
J'espère
que vous pourrez m'aider a retrouver un film que j'ai
vu il y a bien longtemps, mais dont j'ai presque tout
oublié : le titre, les noms des acteurs et du
réalisateur, je me souviens tout juste de quelques
éléments de l'intrigue.
Il s'agit évidemment
d'un péplum, vraisemblablement d'une production
italienne; le film a été réalisé
probablement dans les années cinquante (en tout
cas avant 1965), il a été tourné
en noir et blanc. Je l'ai vu en Allemagne, je ne suis
même pas sûr qu'il soit sorti en salle en
France. Voici quelques détails de son contenu
: Un gringalet est fait prisonnier et devient galérien.
Grâce à cet «entraînement intensif»,
ses muscles se développent de façon impressionnante
(un des protagonoistes dit à peu près
: «S'il continue comme ça, il deviendra
un nouvel Hercule»). Vers la fin du film,
il rame tout seul d'un coté de la galère,
mais il est plus fort que tous ses compagnons de misère
réunis sur l'autre coté ! Et à
la fin, il vainc le «grand méchant»
lors d'un combat individuel.
Je serais ravi
si ce petit résumé vous permettait de
trouver le titre du film; cela fait environ 35 ans que
je cherche vainement à trouver des informations.
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RÉPONSE
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Vous me posez
une colle, j'en ai bien peur. Dans Maciste contre
le Cyclope, Gordon Mitchell (qui n'a rien d'un gringalet)
meut à lui tout seul une galère en attachant
les rames ensemble... Dans Ben Hur (1959), Charlton
Heston galérien (il y a plus minable, comme «gringalet»,
non ?) demande à alterner tribord et babord pour
équilibrer sa musculation. Mais les deux films
sont en couleur... Et les répliques que vous
évoquez n'y figurent point, ni peu ni prou.
Manifestement, la séquence que vous décrivez
se rapporte à un autre film. Peut-être
bien à un que je n'ai pas vu (ben oui, il y en
a !). Il y a un ton humoristique dans ce ce que vous
rapportez, mais tout péplum qui se respecte se
doit, quelque part, de faire un clin d'oeil au spectateur...
surtout s'il est italien (encore que dans le registre
de l'humour, le Père DeMille savait y faire,
lui aussi). Néanmoins... la piste est intéressante.
Je soupçonne - mais ce n'est qu'une hypothèse
de ma part - que la scène décrite pourrait
provenir d'un film d'Edward Bernds que je n'ai pas vu,
Les Trois Stooges contre Hercule (1961). A un
certain moment Larry, Moe et Curly Joe... les trois
gringalets comiques américains se voient obligés
de ramer sur une galère... Jetez un coup d'oeil
sur cette vignette la BD tirée du film, publiée
par Dell, ma seule référence un peu détalllée
sans pour autant être absolument fiable !

Une vignette extraite de la BD
The Three Stooges meet Hercules (New York,
Dell Publishing, 1962) fait expressément
référence à la musculation
que le jeune premier, Schuyler, est en train d'acquérir
en ramant. |
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Embarqués par
mégarde à bord d'une machine
à voyager dans le Temps, Larry,
Moe et Curly Joe débarquent dans
la Grèce antique : Hercule (Samson
Burke) saura les convaincre de l'aider
à retrouver Ulysse - qui a aveuglé
un cyclope - pour le punir.
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KLAUS
SCHÄFER RÉÉCRIT : |
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Grâce
à votre aide, je crois avoir retrouvé le
film que je cherche depuis longtemps; il s'agit probablement
de The
Three Stooges meet Hercules (1962) d'Edward Bernds.
Même si j'ai oublié beaucoup de détails,
les quelques scènes dont je me souviens sont mentionnées
dans les différents synopsis que j'ai lus en surfant
à partir de ce titre.
Je vous remercie de votre soutien efficace et vous félicite
encore une fois de votre site intéressant et original. |
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RÉPONSE
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Voici quelques photos supplémentaires
qui, peut être vous aideront à vous remémorer
ce film...
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20 mai 2005 |
LA
GUERRE DE TROIE N'AURA PAS LIEU |
Stefano
Zelmo nous écrit : |
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Pourriez-vous
m'informer s'il est possible de commander l'un ou l'autre
numéro de la collection
DVD Peplums, non disponible en Belgique. Grand merci
de votre réponse.
J'aurais tant voulu me procurer le film La
guerre de Troie, disponible aux USA (Zone 1 et
donc non visionable en Europe). |
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RÉPONSE
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Hélas... non ! L'offre
est réservée à la France métropolitaine,
ne me demandez pas pourquoi. Question de droits, je suppose.
Et il n'y a pas plus d'une semaine, j'ai reposé
la question à Fabbri : il n'y a encore rien de
décidé pour la Belgique.
L'idéal pour vous serait d'avoir un correspondant
en France, qui veuille bien vous les acheter, ou de traverser
la frontière régulièrement.
Si vous habitez Bruxelles, j'ai entendu dire que près
des abattoirs d'Anderlecht, il y avait un petit libraire/marchands
de journaux qui allait régulièrement France
acheter de ces DVD introuvables en Belgique. Notamment
la collection qui vous intéresse. Mais je ne sais
rien de plus. |
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12 juin 2005 |
FILMS
ÉPIQUES À HOLLYWOOD, «PÉPLUMS»
À CINECITTÀ ? NOUS N'AVONS PAS LES MÊMES
VALEURS... |
Mélissa
Quérouil a écrit : |
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Je suis
professeur de lettres classiques en collège et
souhaite étudier l'an prochain dans le cadre des
IDD Julius Cæsar et Cléopâtre
de Mankiewicz. Définieriez-vous ces films comme
des peplums (pepla ?) ? |
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RÉPONSE
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Excellente question. Selon
ma définition perso : oui, ce sont des péplums,
puisque ces films tentent de reconstituer (ou d'évoquer)
un épisode de l'Antiquité. Un jour ou
l'autre, je mettrai sans doute sur mon site des dossiers
consacrés à ces deux titres, que j'apprécie
énormément du reste (en dépit de...
mais, soit, passons !).
Considérez néanmoins que le sousigné
est un hérétique - qui privilégie
l'historique sur le cinéphilique - et se revendique
comme tel !
Selon la définition classique, cinéphilique,
le péplum est un genre cinématographique
typiquement italien en opposition avec les superproductions
(tout autant pseudo-)historiques américaines
qui relèveraient d'un autre genre : le
film épique. Donc La Chute de l'Empire
romain, Cléopâtre et Ben Hur
ne seraient pas des péplums, mais des films épiques
au même titre que... Battle of the Bulge (La
bataille des Ardennes), Major Dundee (j'adore, mais
pour moi c'est un western) ou ces 55 Days to Peking
(Les Cinquante-cinq Jours de Pékin) qui me
caramélisent de bonheur !
Le terme «péplum» fut forgé
au début des années '60 dans la mouvance
du Nickel-Odéon (le ciné-club de
Bertrand Tavernier) et des «mac-mahoniens»
qui privilégiaient la mise en scène, plutôt
que le contenu. Fans de divers réalisateurs de
séries B américains jusqu'alors méconnus,
ils jettèrent également leur dévolu
sur les italiens Riccardo Freda et Vittorio Cottafavi
et encensèrent leurs «péplums»
tout en ce moquant bien de ce que leurs films fussent
ou non dévoués à la représentation
d'un épisode de l'Antiquité.
C'est amusant, cette définition «cinéphilique»
qui relie des films sur l'Antiquité à
des films... de cape et d'épée, des films
fantastiques, des thrillers (giallos), des films
d'espionnage ou des westerns-spaghettis. La raison -
cinéphiliquement logique - étant que,
quel que soit le genre, les films sortent du même
moule industriel; ce sont les mêmes réalisateurs,
techniciens et acteurs qui, au fil des années,
se soumirent à l'une et l'autre mode... tout
en conservant leur personnalité artistique. Mais
pour ma part je préfère m'en tenir au
contenu : comment, avec une budget plus ou moins conséquent,
la sensibilité latine, anglo-saxonneou autre,
en telle année, a vu tel ou tel moment d'Histoire. |
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24 juin 2005 |
KAMPF
UM ROM À LA CONQUÊTE DU CÉLESTE
EMPIRE |
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Entre août
2004 et juin 2005 nous avons échangé
une série de courriels avec Aurore
Lee, un professeur de français... chinois
et cinéphile, relatif au doublage en
chinois du péplum de Robert Siodmak
Le
dernier des Romains / Pour la conquête
de Rome (1968). |
Il est
bien connu que si les péplums
italiens connurent un grand succès
aux Etats-Unis, ils ne pénétrèrent
guère les marchés des
Blocs de l'Est ou de Scandinavie.
«L'Europe du Nord continue
à être rétive
et les pays socialistes entretiennent
des rapports fort rares avec notre
cinéma», écrivait
en 1963 le critique italien Vittorio
Spinazzola («Le carnaval des
demi-dieux», in Cinéma
64, n 85).
Quand sort en Europe Le dernier
des Romains, la Révolution
Culturelle (août 1966-automne
1968) est achevée. Confrontée
à l'Union soviétique
sur leurs frontières communes
de Mandchourie-Mongolie-Sibérie
- incidents sur l'Oussouri et dans
le Sinkiang, 1969 - la Chine cherche
à assurer ses arrières
à l'Ouest. Le Président
Nixon visite Pékin en février
1972. Le film de Siodmak vient d'être
doublé en chinois, mais sa
diffusion restera confidentielle et
limitée à un public
de professionnels. La cinématographie
chinoise s'interroge sur la cinématographie
occidentale.
Au Viêt-nam, les Américains
commencent à retirer leurs
troupes dès 1973, pour définitivement
se retirer en avril 1975. Le dégel.
En principe ça n'a rien à
voir, mais la chose est fort curieuse
et mérite d'être signalée
: les années qui vont suivre
(1973/1974) verront déferler
sur les écrans européens
les films de sabre chinois «Made
in Hong Kong» tel L'épée
du Tigre Jaune. Dans un Moyen
Age intemporel, un chevalier champion
d'arts martiaux affronte successivement
des spécialistes de diverses
armes. Equivalents asiatiques de nos
péplums, la similitude des
scénarios de film de sabre
avec ceux des films de gladiateurs
nous a toujours frappé. Bien
sûr, le phénomène
est plus complexe que ça, ainsi
par exemple leur popularité
est indubitablement en rapport avec
le succès des films de kung-fu
ou de karaté, liés eux
à la carrière du flamboyant
acteur sino-américain Bruce
Lee.
De ces échanges épistolaires,
nous avons sélectionné
les paragraphes qui suivent. |

La Invasion
de los Barbaros
:
l'affiche espagnole de Kampf
un Rom |
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Aurore
Lee a écrit : |
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Je
suis à la recherche de ce film, Kampf
um Rom. En Chine, on l'avait doublé au
début des années '70. Je voudrais bien
le trouver en VO en profitant de mon séjour en
France car la «voix chinoise» d'Amalaswintha
me le confiait de plus. Dans les mémoires de
cette artiste chinoise - qui seront publiées
en Chine (1)
-, dans un studio de doublage à Shanghai, au
cours de l'été 1971, ses collègues
et elle ont travaillé dur à cause de la
très grande chaleur et surtout à cause
d'une demande de doublage d'une durée plus courte
qu'habituellement. Donc un rythme incroyable : jours
et nuits sans rentrer chez soi, un travail opiniâtre
et un épuisement à la fin; mais au bout
de 9 jours, la version chinoise était présentée
à Pékin. Selon elle, ce fut une expérience
inoubliable pour tous ceux et celles qui y ont participé.
Malheureusement, personne parmi eux n'avait une copie
de ce film et actuellement on ne trouve aucune production
visuelle dans le magasin chinois non plus.
A part ça, je voudrais profiter de ce super site
pour vous dire que le contexte socio-culturel chinois
de l'époque engendrait un nombre d'artistes particuliers
qui consacraient à fond leurs talents au doublage
et qu'ils étaient, grâce à la qualité
de leur travail extraordinaire, très appréciés
et très réputés en Chine...
Ceci, à mon avis, est trop méconnu par
vous les amateurs européens de cinéma.
Ce sera, pour moi, un très grand plaisir si ce
petit message attire votre attention et s'il vous donne
l'occasion d'une réflexion plus ouverte sur toutes
les cultures.
Merci beaucoup. A Chinese fan.
Typiquement chinois
(...) Le film a été
doublé en Chine en 1972. Cependant le public
chinois n'a toujours pas eu l'occasion de le voir et
actuellement on n'a aucune production audio-visuelle
de ce film dans les magasins non plus. Je le cherchais
juste pour la comédienne de doublage qui donnait
la voix à Mathaswintha. Elle fait partie des
plus grands doubleurs chinois. Elle est en train d'écrire
les mémoires de sa carrière professionnelle;
étant l'un des plus anciens doubleurs chinois
- qui sont déjà très peu nombreux
- elle se trouve être la personne la plus qualifiée
pour nous raconter l'histoire du développement
du doublage chinois... Le doublage de Kampf
um Rom porte chez elle un souvenir particulier
: elle vient de m'envoyer par e-mail un extrait de ses
mémoires à propos ce film. Je suis très
étonnée d'une telle histoire de doublage...
Enfin, typiquement chinois de l'époque.
La fin d'une époque...
(...) Ce matin, elle [Madame Su] a participé
à la cérémonie funèbre du
doubleur qui donnait sa voix à Louis de Funès
dans La Grande Vadrouille. Les amateurs chinois
sont tristes pour le départ d'un doubleur excellent
en disant qu'on les a perdus tous les quatres (les deux
acteurs français et leurs doubleurs chinois :
le film La Grande Vadrouille est très
très apprécié par les Chinois).
Mme Su était la directrice du doublage de ce
film. La qualité de ce doublage le place parmi
les meilleurs). Je suis très étonnée
de son décès (maladie cardiaque). Trop
brutal. Même pour Mme Su, c'est pareil. Elle m'a
dit que juste la veille du jour du décès
de son collègue ils se sont parlés par
téléphone. Lui, il était en bonne
forme.
Quarante ans après : Mme
Su, la voix chinoise d'Honor Blackman (Amalaswintha
[Amalasonte]) dans Le dernier des Romains (Kampf
um Rom) et son livre de mémoires |
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Madame
Su nous a écrit |
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Je
suis doubleuse chinoise de la première génération.
Kampf um Rom
(1 et 2) a été doublé
en Chine en 1971. Je donnais ma voix à Mathaswintha.
La Chine importait ce film, non pas avec pour objectif
de le distribuer à son public, mais faire connaître
le cinéma étranger aux professionnels
chinois : il n'était donc destiné qu'à
certains groupes artistiques chinois. Quant aux critères
de sélection des films occidentaux, je ne les
connais pas exactement, ils ne dépendaient pas
du studio où je travaillais. Dans les années
'60 et '70, la Chine en a importé d'autres tels
que Notre-Dame de Paris (France), Austerlitz
(France), The Sound of Music (USA), Waterloo
Bridge (USA), Jane Eyre (Angleterre, 1970),
etc.
Le doublage des films étrangers
en Chine remonte à la fondation de la République
populaire de Chine (1949). En tant que doubleur, à
part d'Amalaswintha (Kampf
um Rom), j'ai donné ma voix à
une centaine de rôles étrangers tels que
Daisy (Driving Miss Daisy, USA), la Tsarine Catherine
Ière (Pyotr Pervyy, ex-Russie), Mathilde
de La Mole (Le rouge et le noir, France), Estella
(Great Expectations, N&B, Angleterre, 1974),
la femme de Ferdinando Esposito (Guardie e ladri,
Italie). En tant que directrice de doublage, j'ai à
mon actif plus de soixante-dix, tels que La Grande
Vadrouille (France), Rome, Open City (Italie),
A Night to Remember (Angleterre, 1958), Kabale
Und Liebe (Allemagne), Heintje - Einmal wird
die Sonne wieder scheinen (Allemagne). |
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NOTES
24 juin 2005
(1) Elles l'ont été depuis.
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