(mise-à-jour 6 juin 2004)

ARGONAUTS - On annonçait le 29 octobre 2004, le projet de Michael Identity Cooney d’écrire pour Spielberg-Dreamworks le scénario du film Argonautes, un projet dans la veine des Aventuriers de l'Arche Perdue. L'histoire démarre aux prémices de la Seconde Guerre mondiale, quand un groupe de chasseurs de trésors pense avoir découvert l'endroit où a coulé le mythique navire de Jason et des Argonautes, censé recéler en ses flancs la Toison d'Or jadis conquise en Colchide par le héros grec. Stephen La Momie Sommers, d'abord pressenti comme réalisateur, en sera finalement le producteur. Ca promet de l'agitation, des boums, des crac, des bang et des zip ! shebam ! blop ! wizzzzzz...
(Depuis lors, on est sans nouvelles des ces Argonautes perdus de l'aventurier !)

A ce propos, rappelons la parution de la curieuse trilogie de Robert Holdstock, aux confins des mythologies celtique et grecque : Celtika (Codex Merlin) (Le Pré aux Clercs, 2003). Plusieurs siècles avant de rencontrer Arthur, Merlin l'Enchanteur était devenu l'ami de Jason et s'était lancé avec lui à la conquête de la Toison d'Or. Mais les sortilèges de la magicienne Médée transformèrent cette aventure en cauchemar. Sept cents ans plus tard, l'Enchanteur découvre que l'esprit tourmenté de son ancien compagnon vit toujours, noyé au fond d'un lac du Grand Nord, dans l'épave de son navire englouti...

GATES OF FIRE - Réal. : Michael Mann; Scén. : David Self (Hantise de Jan de Bont, Thirteen Days de Roger Donaldson et Road to Perdition de Sam Mendes) (d'après le roman homonyme de Steven Pressfield - trad. fr. : Les Murailles de Feu, L'Archipel éd., 2001). Prod. : George Clooney (Maysville Pictures) pour Universal. Avec George Clooney et peut-être Bruce Willis ? (Variety, 2 septembre 2002 - tournage en 2003-2004).)
La bataille des Thermopyles aura-t-elle lieu ? D'un courriel échangé (septembre 2003) avec Steven Pressfield, auteur de plusieurs romans portés à l'écran, il semble que le projet d'adaptation de son Gates of Fire (1998) (La muraille de feu, Archipel éd., 2001) ne soit point annulé, quoique le réalisateur concerné - Michael Le dernier des Mohicans Mann (1) - soit entre-temps passé à un autre sujet. Un projet concurrent, lui aussi consacré aux Thermopyles, développé par la 20th Century-Fox (sous Spyros Skouras, productrice de Three Hundred Spartans (1961)) semble être également passé à la trappe en dépit du vif intérêt de son président, Jim Gianopoulos; en revanche l’adaptation de la BD 300 de Frank Miller par la Warner semble bien concret.

J'avais aimé le roman de S. Pressfield, malgré une ou deux réticences sur des points de détails (mais le propre d'un romancier n'est-t-il pas de devoir choisir sa vérité et, bien sûr, de s'y tenir ? - celui de l'historien étant de chicaner sur tout...). Par exemple le fait que le romancier n'évoque point les périèques... qui devaient bien être 700 aux Thermopyles (si l'on prend au mot Démarate - cité par Hérodote - qui dit «même s'ils ne sont que mille, les Lacédémoniens combattront...» etc. [2]), aux côtés des 300 Spartiates. Et aussi le fait qu'il ait pris trop au sérieux, peut-être, les allégations d'un auteur tardif (Pausanias), relatives aux flagellations rituelles des jeunes gens en l'honneur d'Artémis Orthia, la déesse protectrice de la ville. Mais ces rites cruels font partie du «folklore» de Sparte et des attendus du public : aucun romancier donc ne se priverait de les évoquer. L'éducation spartiate était rude, j'en suis bien convaincu, mais avec A. Seltman je préfère révoquer en doute cet aspect des coutumes spartiates, aspect du reste ignoré des auteurs contemporains de sa grandeur, qui pourtant ne se privèrent pas d'en détailler les mœurs avec une certaine fascination, ainsi Aristote (La Constitution de Sparte). (Cela dit, j'admets que maints peuples valeureux, comme les Peaux-rouges d'Amérique du Nord allèrent parfois très loin dans les scarifications et autres tortures qualifiantes.)