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LES PLUS GRANDS PEPLVMS EN DVD

 
Mise à jour 19 avril 2009
Les Editions FABBRI ont arrêté leur Collection "LES PLUS GRANDS PEPLUMS". Les derniers exemplaires restant en stock ont été transférés à l'ASSOCIATION PEPLUM (FESTIVAL DU FILM PEPLUM D'ARLES). Vous pouvez les commander à l'adresse suivante : assoc.peplum@cegetel.net
 

10. La Bible (John Huston, EU-IT - 1964. Avec Richard Harris, Ulla Bergryd, Stephen Boyd, Peter O'Toole) / 168' [DVD 9] (en kiosque en France : 16 décembre 2004)

La création du Monde, Adam et Eve expulsés du Paradis, la rivalité d'Abel et Caïn, Noé et le Déluge, Nemrod et la Tour de Babel, Sodome anéantie par le Feu du Ciel, Abraham et le sacrifice d'Isaac - soit les 22 premiers chapitres de la Genèse, qui en compte cinquante. Après les spectaculaires séquences du Déluge, de la Tour qui grimpe jusque dans les nuages, et du cataclysme qui anéantit les villes pécheresses de la Mer Morte, le film s'achève sur l'Alliance de Dieu avec son Peuple Elu, la postérité d'Abraham. La Bible - Au commencement des Temps... reste dans les choix esthétiques traditionnels européens (Adam et Eve blonds, plutôt qu'Africains - tant pis pour les paléo-anthropologues) et se savoure comme un superbe album de chromos.

Epinglons la séquence de la création du monde, superbement filmée par Ernst Haas et la deuxième équique, qui devait sortir une plaquette illustrée des photos du film (La Création, Denoël, 1971).

Huston avait d'abord été pressenti pour diriger une seule séquence, et pour coordonner le reste du film, confié à d'autres réalisateurs, tel Robert Bresson chargé de la séquence d'Adam et Eve (celui-ci aurait d'ailleurs souhaité des acteurs à peau plus sombre, mais Huston préférera des interprètes blonds, plus conformes aux canons de son public : «Je décidai, dit-il, de m'en tenir aux Maîtres de la Renaissance...»). Par la suite l'ensemble de la réalisation lui a été confiée, et il a travaillé en étroite collaboration avec Christopher Fry, futur scénariste du Barabbas de Fleischer.
C'est d'ailleurs Huston lui-même qui joue finalement le rôle de Noé, après des propositions faites à Charlie Chaplin, Orson Welles et Alec Guinness.

la bible
 

9. Les Travaux d'Hercule (Pietro Francisci, IT - 1957. Avec Steve Reeves, Sylva Koscina, Primo Carnera, Mimmo Palmara) / 97' [DVD 5] (en kiosque en France : 2 décembre 2004)

Hercule a été invité par le roi de Thessalie pour parfaire l'éducation de son fils, Iphitos. Mais le roi Pélias est, en réalité, un usurpateur qui a fait assassiner son frère Eson, le roi légitime. Ce jour-là Chiron, un officier fidèle, disparut mystérieusement en emmenant le jeune prince Jason et la Toison d'Or, emblème de la puissance royale. Iole, la fille de Pélias, ne tarde pas à tomber amoureuse du Fils de Zeus, mais sa sympathie est loin d'être partagée par l'arrogant Iphitos, son frère. Hercule ne peut empêcher Iphitos de se faire tuer par le Lion de Némée. En punition, Pélias envoie le héros tuer le Taureau de Crète. Hercule le retrouve au moment précis où le bison furieux encorne son vieil ami Chiron, qui se cachait-là avec Jason. Hercule apprend de sa bouche la vérité sur les crimes de Pélias. Il décide de restaurer le jeune prince sur son trône en l'aidant, avec les Argonautes, à reconquérir la fameuse Toison d'Or, sans laquelle un roi de Thessalie ne peut régner. La première escale de leur voyage est dans l'île de Lemnos, où vivent les Amazones de la reine Antéa...

Le film s'inspire librement du poème d'Apollonios de Rhodes, les Argonautiques, et des Douze Travaux d'Hercule (ici réduits à trois : le Lion de Némée, le Taureau de Crète et la Reine des Amazones). Ennio de Concini, scénariste encensé par les uns (Jean-Marie Sabatier), honni par les autres (Sergio Leone), s'efforce de superposer le méchant Pélias de d'épopée de Jason, et celui du cycle d'Hercule, le roi de Tirynthe Eurysthée, l'ordonnateur des Douze Travaux. Eurysthée deviendra donc, ici, l'homme de main de Pélias ! De même remplace-t-il Iolas - le neveu et l'écuyer d'Hercule qui, dans le mythe, était son inséparable compagnon - par Ulysse, plus connu du public. Quand à Iole et Iphitos, fille et fils d'Eurytos roi d'Œchalie, ils deviennent ici les rejetons de Pélias, etc.
En dépit de ces chipotages et d'autres (le re-centrement de l'intrigue est inévitable au cinéma !), I Fatiche di Ercole n'en restera pas moins une réussite, qui permettra aux Etats-Unis, d'ordinaire frileux, une spectaculaire percée du cinéma italien, et, en France - porté à bout de bras par les jeunes critiques macmahoniens qui découvrent Freda et Cottafavi -, une véritable révolution culturelle !

travaux d'hercule

Si toutefois nombre d'amateurs inclineront à préférer, sans doute à cause du glissement de celui-ci du mythologique vers le fantastique, le second volet de la saga concoctée par Pietro Francisci, Hercule et la Reine de Lydie, Les Travaux d'Hercule resteront dans les mémoires comme le premier «muscle opera», projetant ainsi au firmament des stars populaires le body builder américain Steve Reeves figure éminemment noble et sympathique, en attendant l'arrivée à Cinecittà de Mark Forest, Reg Park, Kirk Morris et autres Dan Vadis appelés à la rescousse. Ce sera également le premier péplum franco-italien tourné en Dyaliscope pour la Lux Film (1) (deux ans plus tôt, les mêmes producteurs avaient tourné encore en format standard, Ulysse (2), avec Kirk Douglas).

(1) I Fatiche di Ercole est une coproduction O.S.C.A.R. Film et Galatea, mais distribuée par la Lux.

(2) Les décors créés par Flavio Mogherini pour Ulysse resserviront du reste pour Les Travaux d'Hercule.

 

8. Les gladiateurs (Delmer Daves, EU - 1954. Avec Victor Mature, Susan Hayward, Jay Robinson, Michael Rennie) / 97' [DVD 9] (en kiosque en France : 18 novembre 2004)

Démétrius, l'esclave grec du tribun Gallio, a conservé la Tunique du Christ, gagnée aux dés par son maître. Après l'exécution de celui-ci à Rome, Démétrius est condamné à affronter un tigre dans l'arène. Sa vaillance le fait plébisciter par les prétoriens. Mais la sensuelle Messaline va éprouver sa foi chrétienne. Et Démétrius devra également se garder de la folie mégalomane de Caligula qui croit au pouvoir magique de la précieuse relique chrétienne supposée faire de lui un dieu.

La suite du film La Tunique (mais pas du roman de Lloyd C. Douglas qui ne traite pas des aventures postérieures de Démétrius). Les scénaristes en remettent une couche, imaginant Caligula (CLICK et CLICK) persécutant les chrétiens dès 37 de n.E. ! Ce fut pour Jay Robinson l'occasion d'une composition hallucinante, le rôle de sa vie, qui soutient la comparaison avec Peter Ustinov-Néron dans Quo Vadis, mais sans le plagier. Quant à la Tunique du Christ, qui était sans couture et symbole de l'unité de l'Eglise, elle fait partie de ces innombrables reliques comme la vraie croix, les clous, la lance du centurion Longin, le suaire de Turin, la coupe de la dernière Cène (le Saint Graal) qui cristallisèrent la piété chrétienne. Romancier à succès, Lloyd C. Douglas a raconté que l'idée du roman lui vint d'une question posée par une lectrice, Hazel McCann, qui l'amena à imaginer de toutes pièces l'histoire de cette tunique gagnée aux dés (les légionnaires romains avaient coutume de se partager les effets des condamnés à mort, les pannicularia). Mais cette Tunique existe bel et bien et est actuellement conservée dans un monastère en France, à Argenteuil, où elle faillit être détruite sous la Terreur, et a été exposée au public en 1934 et en 1984 - en fait il y en existe plusieurs dont celle de Gemia (Asie Mineure), Safed (Palestine) et Trèves (Allemagne). Après tout, Celui qui avait don d'ubiquité pouvait aussi avoir plusieurs tuniques pour la vénération de ses fidèles...

gladiateurs
 

7. La Tunique (Henry Koster, EU - 1953. Avec Richard Burton, Jean Simmons, Victor Mature, Jay Robinson) / 128' [DVD 9] Format 2.55 - Ecran 16/9 Compatible 4/3 (en kiosque en France : 4 novembre 2004)

En soutenant les enchères contre lui, le tribun Marcellus Gallio a gravement offensé l'héritier présomptif de l'empereur Tibère, le prince Caligula. Ainsi l'officier romain fit l'acquisition de l'esclave grec Démétrius. Pour le punir de cet affront, Caligula le fait envoyer en garnison en Palestine. Il fait ainsi d'une pierre deux coups, éloignant celui qui est son rival dans le cœur de la belle Diane, dont il aimerait faire son impératrice. A Jérusalem, le tribun Gallio doit procéder à la crucifixion d'un charpentier juif, condamné par Ponce Pilate. Expérience plus que perturbante pour le jeune homme qui tout doucement sombre dans la folie...

Tiré du roman de Lloyd C. Douglas publié en 1945. Produit par la 20th Century-Fox, La Tunique fut le premier film en CinémaScope. Ce nouveau procédé exploitait les lentilles hypergonar, inventées par un Français - le professeur Henri Chrétien - qui doublait le champ de vision en comprimant (anamorphose) l'image sur une pellicule 35 mm. L'écran large de 22 mètres, où évoluent 7.000 figurants, était la réponse d'Hollywood à la concurrence du petit écran TV; toutefois, nombre de cinéastes éprouveront quelque difficulté à remplir cet écran démesuré !
Roman édifiant plutôt qu'historique,
La Tunique, comme sa version filmique, reprenait l'idée selon laquelle l'empereur Tibère aurait eu connaissance de la crucifixion du Christ et, passionné d'ésotérisme («authentique», comme aurait dit l'Oncle Paul), se serait informé de son message (ceci est moins évident !) et même aurait rappelé à l'ordre son préfet Ponce Pilate - mais là nous sortons du film pour entrer dans l'hagiographie !
La Tunique a remporté 3 Oscars, en 1953 : Meilleurs costumes, Meilleure direction artistique, Meilleurs décors.

tunique
 

6. Le Colosse de Rhodes (Sergio Leone, IT - 1960. Avec Rory Calhoun, Georges Marchal, Lea Massari) / 122' VF - 140' VIt [DVD 9] (en kiosque en France : 21 octobre 2004)

En visite à Rhodes chez son cousin Lysippe, le général athénien Darius assiste à l'inauguration d'une statue colossale haute de quelque cent vingt mètres (1), à l'effigie du dieu soleil protecteur de l'île. La Septième merveille du Monde (2). C'est, en réalité, une machine de guerre destinée à protéger le port de Rhodes, alors la plus grande puissance maritime de la Méditerranée orientale, contre une attaque de ses ennemis, les Phéniciens. Le crâne s'ouvre, démasquant de puissantes catapultes, tandis que les mains déversent du plomb en fusion sur les trirèmes qui tentent de se faufiler entre ses jambes apostées de part et d'autre du goulet d'entrée.

Mais la révolte gronde parmi le peuple, lassé de la tyrannie de Xerxès (il ne s'agit pas du Grand Roi de Perse, mais du despote local, que certains synopsis nomment d'ailleurs Thérion ou Thar), tandis que dans l'ombre des traîtres s'apprêtent à livrer l'île aux Phéniciens, qu'ils ont introduits dans le Colosse...

Mille ans d'histoire rhodienne sont synthétisés dans ce film que Sergio Leone voulut iconoclaste, au grand désespoir de ses producteurs ! Les fresques minoennes y côtoient le chef d'œuvre de la statuaire hellénistique, œuvre de Charès de Lindos, tandis que la rivalité des Achéens et des Phéniciens nous renvoie aux poèmes d'Homère (au temps du Colosse, Rhodes était l'arbitre qui faisait la différence entre les deux grandes puissances, la Macédoine antigonide et l'Egypte ptolémaïque). Le Colosse historique n'enjambait probablement pas l'entrée du port et sa hauteur ne devait pas excéder les 30 mètres. Il avait été construit avec les matériaux récupérés du matériel de siège abandonné par Démétrios le Poliorcète, qui avait vainement assiégé la ville en 305. Rhodes avait été défendue par un précurseur d'Archimède, l'ingénieur Diognète, et il semble que la grande hélépole (tour de siège) qui devait prendre la ville servit d'échafaudage aux constructeurs du Colosse. De là à faire de lui la machine de guerre elle-même, il n'y avait qu'un pas, que Leone franchit avec allégresse. La construction du Colosse dura douze ans; il fut inauguré en -280 et fut jeté bas 56 ans plus tard par un tremblement de terre (en -224).

Scènes coupées inédites. Interviews de Claude Aziza (historien) et Noël Simsolo (journaliste). Bande-annonce, Filmo etc.

(1) Le Phare d'Alexandrie mesurait 135 m de haut.
(2) Décrites par Philon de Byzance dans De Septem orbis spectaculis.

colosse de rhodes
 

5. La chute de l'Empire romain (Anthony Mann, EU - 1965. Avec Stephen Boyd, Sophia Loren, Christopher Plummer, Alec Guinness, James Mason) / 170' [DVD 9] (en kiosque en France : 7 octobre 2004)

Sentant la mort approcher, l'empereur Marc Aurèle désigne pour successeur son meilleur général, C. Livius Metellus. Mais son fils Commode n'accepte pas ce choix et fait assassiner son père avant de s'emparer du trône impérial. C'est pour Rome le début d'une période troublée qui annoncera son déclin...

Il s'agissait, pour le scénariste, de porter à l'écran la thèse d'Edward Gibbon (Histoire du déclin et de la chute de l'Empire romain (1776-1788), deux volumes dans la collection «Bouquins» de Robert Laffont (1983), le second étant consacré à Byzance), un ouvrage qui, dans le monde anglo-saxon, était presque aussi populaire que la Bible. En tout cas, une des plus belles uchronies du péplum hollywoodien : que se serait-il passé si... Si Marc Aurèle avait respecté la règle des Antonins, se choisir pour successeur un collaborateur compétent, au lieu de - ce qu'il fit, en vérité - léguer l'empire au membre de la famille le plus proche, à savoir son fils, Commode, un dégénéré. Bon, les amis, ce ne fut pas si simple - visitez le site associé LES EMPEREURS ROMAINS, Marc Aurèle et Commode - et un philosophe français de la seconde moitié du XIXe s., Charles Renouvier (*), l'inventeur du concept de l'uchronie, s'interrogea longuement sur ce qu'aurait pu de nos jours devenir le monde romain si un collaborateur énergique, tel Avidius Cassius, s'était emparé des leviers de l'Empire au lieu de les laisser entre les mains de l'inutile Commode. De ce film, qui fut le premier jet de Gladiator, on retiendra - outre l'excellente prestation de Christopher Plummer («Entendez-vous les dieux rire ?») - la magnifique reconstitution du Forum Romanum, dans sa version du IVe s. Anachronisme ? Oui. Mais tout de même, c'est quelque chose !

(*) Charles Renouvier, Uchronie (1876), Fayard, coll. «Corpus des œuvres de philosophie en langue française, 1988.

chute empire romain
 

4. Alexandre le Grand (Robert Rossen, EU - 1956. Avec Richard Burton, Fredric March, Claire Bloom) / 130' [DVD 9] (en kiosque en France : 23 septembre 2004)

L'épopée de celui qui fut «le nouvel Achille», le légendaire Alexandre III, dit «le Grand», l'élève du grand Aristote, le philosophe qui au long de notre Moyen-Age resta l'incontournable référence scientifique. Né en 356 av. n.E., le fils de Philippe II de Macédoine assura au monde grec sa plus grande extension en conquérant l'Empire perse où il prôna la tolérance et le respect de tout un chacun (politique, politique ! mais quand même...), et en jettant les fondements d'une civilisation nouvelle : la civilisation hellénistique.
Il mourrut de malaria [ou assassiné par des émissaires carthaginois, inquiets de son expansion possible vers l'ouest] à Babylone, à l'âge de 33 ans - âge qui plus tard sera considéré comme celui du Messie !

Superbe musique de Mario Nascimbene, et géniales prestations de Fredric March (en nos oreilles résonneront toujours sa tirade [il danse, ivre, sur les cadavres des vaincus de Coronée, en chantant] : «Philippe le Barbare, Philippe le Barbare ! Philippe le Barbare danse sur vos morts, Athéniens aux belles manières !... Euh ! Alexandre... je crois que j'ai un peu trop bu !», mais aussi de Peter «Dr Frankenstein-Van Helsing» Cushing en commandant de mercenaires et, bien sûr, de Richard Burton en blonde perruque oxygénée. Robert Rossen, maître du film noir (Oscar 1949 pour Les fous du roi) et producteur indépendant, se livre à une réflexion sur le pouvoir absolu et raciste (Aristote, prégénérique : «Les Barbares sont nés esclaves, et destinés à être dominés par les Grecs», sur fond de phalange s'avançant, menaçante, derrière ses boucliers frappés de l'étoile... macédonienne - à défaut d'une autre - donne à réfléchir, non ?... A l'époque, les Barbares, c'étaient les Soviets de la Guerre Froide; maintenant c'est autre chose, mais toujours à l'Est, demandez à G.W. Bush qu'il vous fasse une petit dessin !

alexandre le grand

Reste que condenser l'histoire - même brève, comme celle d'Alexandre -, relève toujours du défi scénaristique. Ainsi l'orateur ESCHINE (ca. 390-ca. 314), se tournant vers un personnage qu'il montre du doigt, s'écrie : «La guerre, voilà ce que veut Démosthène.» Plan sur DÉMOSTHÈNE (384-322) en contrebas de l'orateur, vêtu d'une tunique sobre et noire et qui tend les bras :«Que ne me fera-t-on dire ?» Le dialogue commence alors : ESCHINE : Tu as raison, je te fais dire la vérité. C'est le seul moyen. (Plan d'ensemble sur le public qui s'exclame.) DÉMOSTHÈNE : Ton public est parfait. Philippe en a pour son argent. Je veux des armes et un budget. ESCHINE : Que ne dis-tu des hommes et du sang ? DÉMOSTHÈNE : S'il le faut. Soit. Des hommes et du sang. ESCHINE : Du sang athénien ? DÉMOSTHÈNE : Pour sauver Athènes. (Plan d'ensemble sur la foule.) ESCHINE : Mais pas Olynthe ? DÉMOSTHÈNE : Si les barbares prennent Olynthe, qui sauvera Athènes ? ESCHINE : La paix. DÉMOSTHÈNE (Monte sur le podium) : Athéniens, y a-t-il des fous parmi vous ? (Plan sur le public. Un ATHÉNIEN [gras, petite moustache] :) Pour vivre ? Je suis fou, fou à lier ! (Rire général. Plan d'ensemble sur la foule composée d'hommes [dont certains sont en armes] et de femmes.) DÉMOSTHÈNE : Y a-t-il ici des gens sensés, prêts à débattre de la guerre ou de la paix ? (Plan sur un PERSONNAGE :) Qui se battra ? Toi ou nous ? DÉMOSTHÈNE : Sers-tu ta patrie ou l'or de Philippe ? (Protestations indignées; des doigts font signe que non.) DÉMOSTHÈNE : Il nous a déclaré la guerre, en rasant une cité grecque. A chaque conquête en Grèce, il persiste à parler de paix. (Plan général sur des soldats.) DÉMOSTHÈNE : Quelle honte de l'avoir vu faire (le plan sur les soldats se poursuit) sans jamais protester contre sa barbarie (des cavaliers arrivent). Etes-vous aveugles, ne voyez-vous pas son plan de conquête, ville après ville, Etat après Etat, par la corruption (un soldat que l'on devine être Philippe enlève son casque), la trahison et la force ? (Plan sur une ville en flammes.)
La séquence, qui se termine ici, est suivie d'une scène de camp où l'on vient annoncer à Philippe la naissance d'un fils, Alexandre né en 356, nous l'avons dit. Cette scène - commente Claude Aziza - «appelle un certain nombre de rectifications historiques. Si en 356 Philippe a bien conquis Amphipolis, Pydna et Potidée, ce n'est qu'au printemps 349 que Démosthène prononce sa Première Olynthienne (il y en aura trois dans la même année) à laquelle se réfère explicitement la séquence. Il a prononcé en 351 sa Première Philippique (la Deuxième le sera en 344). En 356, Démosthène vient à peine d'entrer dans la vie politique ou va y entrer. Quant à Eschine, il compte alors parmi les plus farouches opposants à Philippe. Les choses ne se modifieront que plus tard, sans doute après 346 (paix de Philocrate). Rappelons pour mémoire qu'il sera exilé en 330 après le fameux discours de son rival, Sur la couronne (330). Il ne faut donc pas voir ici un compte rendu fidèle et précis des rivalités et disputes athéniennes entre adversaires et amis de Philippe, mais plutôt une espèce de digest emblématique composé de plusieurs éléments : le décor à la grecque, la démocratie à la grecque (notons cependant la présence étonnante de femmes à ce qui ressemble à une assemblée du peuple) et le duel (à la façon des procès dont les Américains sont si friands au cinéma) entre deux «ténors» du barreau antique...
Si l'on sait par ailleurs que le film se veut une méditation sur l'échec de l'idéalisme en politique et sur la victoire de la corruption, on comprend mieux quel est le rôle - que l'Histoire ne dément pas - attribué à chacun des deux orateurs. L'homme honnête tout de noir vêtu face au corrompu richement orné...» Merci Claude. C'était donc, cher visiteur, «La séquence du professeur» ! A vous les Studios !
... N'empêche qu'on attend avec impatience l'
Alexandre le Grand d'Oliver Stone, avec Colin Farrell, dont la sortie est imminente (novembre 2004 ?), et dont certains «visuels» sont assez étonnants comme celui qui montre jaune et rouge, largement déployée, l'actuelle bannière de la Macédoine ex-yougoslave. Je suis, moi aussi, très amateur de slivovitz, mais quand même faudrait arrêter de déconner, les gars ! En attendant Oliver Stone repassons-nous le DVD de la collection «Les Plus Grands Péplums» !

 

3. Cléopâtre (Joseph Mankiewicz, EU — 1962. Avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison) / 239 ' (en kiosque en France : 9 septembre 2004)

Ayant défait à Philippes son rival Pompée, Jules César traque celui-ci jusqu'en Alexandrie d'Egypte où il lui faut arbitrer le conflit opposant le jeune Ptolémée XVI, descendant dégénéré d'une dynastie ravagée par la consanguinité, et sa sœur l'ambitieuse, intelligente et belle Cléopâtre VII. Cléopâtre devient la maîtresse du vieux baroudeur romain, et lui donne un fils, Césarion. Mais les ambitions dynastiques du proconsul, devenu dictateur, froisse le sentiment républicain des Romains. César tombe sous les poignards des conspirateurs, laissant ouvertes deux nouvelles guerres civiles opposant d'abord ses «héritiers» — Marc Antoine, son bras droit, et Octave, son fils adoptif — unis contre ses meurtriers Brutus et Cassius, puis ces mêmes héritiers opposés entre eux.

Elizabeth Taylor, Richard Burton et Rex Harrisson donnent le meilleur d'eux-mêmes dans cette superproduction (qui ruina la 20th Century-Fox), méditation sur le pouvoir et la trahison. Mais aussi, à notre avis, surtout une très belle histoire d'amour compliquée par la politique, oscillant entre Bernard Shaw (1ère partie) et William Shakespeare (2e partie). L'inoubliable portrait d'une femme de toute beauté — dans le film, du moins — qui réussit à séduire les deux plus grands guerriers de Rome.
Les frasques des protagonistes historiques à l'écran étaient en coulisses prolongées par celles du couple des monstres sacrés Taylor-Burton, qui fit les délices des paparazzi. Le film remporta les Oscars de la Meilleure photographie, Meilleure direction artistique, Meilleurs costumes, Meilleurs décors et Meilleurs effets spéciaux.

cleopatre
 

2. Ulysse (Mario Camerini, IT — 1957. Avec Kirk Douglas, Silvana Mangano, Anthony Quinn) / 99' (en kiosque en France : 26 août 2004)

Rentrant de la guerre de Troie, Ulysse entreprend un périlleux voyage que chantera Homère dans L'Odyssée. Il lui faudra résister au chant des sirènes, rencontrer Circé, la terrible magicienne, et éborgner de cyclope Polyphème, au fond de sa grotte.
Le retour dans sa chère Ithaque sera source d'une nouvelle série d'épreuves, car c'est une série corrompue par la débauche et les orgies des prétendants, courtisant son épouse Pénélope, qu'il découvrira. Avec l'aide d'Athéna et sous les haillons d'un mendiant, il entreprendra alors de reconquérir son trône...

Après des prolégomènes posés par Riccardo Freda («La Reine de Saba», 1951; «Spartacus», 1952 et «Théodora, Impératrice de Byzance», 1953), l'«Ulysse» de Camerini va poser les bases du péplum mythologique italien tenu sur les fonts baptismaux par Dino De Laurentiis et Carlo Ponti, et les décors de Flavio Mogherini resserviront pour «Les Travaux d'Hercule» (1957) de Pietro Francisci et sa suite «Hercule et la reine de Lydie» (1958).
A noter la dimension psychanalytique introduite par cette version, où Silvana Mangano incarne à la fois la fidèle épouse Pénélope et la perfide tentatrice Circé.

ulysse - dvd
 

1. Ben Hur (William Wyler, EU — 1959. Avec Charlton Heston, Stephen Boyd) / 214' (en kiosque en France : 12 août 2004)

Le tribun Messala revient à Jérusalem, où il a été élevé, avec la charge d'y assurer l'ordre public. Son ami d'enfance, le prince Judas Ben Hur, va s'opposer à l'intolérance des Romains, connaîtra l'esclavage, les galères, verra sa mère et sa sœur emprisonnées contracter la lèpre. Mais surtout, il rencontrera Jésus-Christ... et, petite satisfaction personnelle, triomphera de son ennemi dans une course de chars qui reste un sommet dans l'art cinématographique (elle a été tournée en temps réel) !

Le film qui renfloua la M.G.M., remake d'une première version M.G.M. tournée en 1925 par Fred Niblo (sur cette version muette, William Wyler avait été assistant), tiré d'un roman du général Lewis Wallace (1880), héros de la Guerre de Sécession. Onze Oscars (pour douze nominations) en 1960, dont ceux du Meilleur Film, Meilleure Mise en Scène, Meilleur Acteur (Charlton Heston), Meilleure Prise de vues, Meilleurs Effets Spéciaux, Meilleur Second Rôle Masculin sans oublier celui de la Meilleure Musique de film (Miklos Rozsa).

ben hur - dvd


Les Editions Fabbri, bien connues par leurs populaires collections de DVD accompagnés d'une brochure explicative et largement diffusées chez les marchands de journaux et dans les kiosques, viennent de lancer, jeudi 12 août 2004, à grand renfort de publicité à la télévision, une nouvelle série, Les plus grands péplums en DVD.

1. Ben Hur (William Wyler, 1959)
2. Ulysse (Mario Camerini, 1954)
3. Cléopâtre (Joseph Mankiewicz, 1962
4. Alexandre le Grand (Robert Rossen, 1956)
5. La chute de l'Empire romain (Anthony Mann, 1965)
6. Le Colosse de Rhodes (Sergio Leone, 1960)
7. La Tunique (Henry Koster, 1953)
8. Les Gladiateurs (Delmer Daves, 1954)
9. Les travaux d'Hercule (Pietro Francisci, 1957)
10. La Bible (John Huston, 1964)
11. La guerre de Troie (Giorgio Ferroni, 1961)
12. Messaline (Vittorio Cottafavi, 1959)
13. Les derniers jours d'Herculanum (Gianfranco Parolini, 1962)
14. Hercule à la conquête de l'Atlantide (Vittorio Cottafavi, 1961)
15. Salammbô (Sergio Grieco, 1959)
16. Hercule et la reine de Lydie
17. Les derniers jours de Pompéi
18. Nefertiti reine du Nil
19. Hercule se déchaîne
20. L'enlèvement des Sabines
21. Carthage en flammes
22. Le triomphe d'Hercule
23. Les Horaces et les Curiaces
24. La vengeance d'Hercule
25. Maciste contre les hommes de pierre
26. Jules César, conquérant de la Gaule
27. Deux Nuits avec Cléopâtre
28. Samson contre Hercule
29. Maciste et les Filles de la Vallée
30. Le Colosse de Rome
31. Spartacus et les dix gladiateurs
32. Hercule contre les mercenaires
33. La Vallée des Pharaons
34. Les légions de Cléopâtre
35. Hercule contre Moloch

plus grands peplums  
     

Le rythme de parution annoncé est de un DVD tous les quinze jours, le jeudi.

Le n° 1 est proposé au prix promotionnel de EUR 4,50; les 2 et 3 au prix de EUR 9,90 chacun. La collection passera ensuite à sa vitesse de croisière et au prix de EUR 14,90 l'unité.

   

Certains de ces titres sont identiques à l'édition déjà dans le commerce (ils contiennent les mêmes bonus - ainsi le DVD de Ben Hur est identique à l'édition «Gold Collection Classic» de la Warner), d'autres sont inédits en DVD et semblent être des reprises de collections vidéo.

Le choix des titres est très intéressant et bien équilibré entre les superprodes et les petits nanars, joyaux du cinéma-bis.

Il est possible de s'abonner à la collection, avec différents cadeaux à la clé (stylo, montre-bracelet, et aussi le DVD du docu-fiction BBC de Peter Nicolson, Le dernier jour de Pompéi, 2003).

L'offre est pour l'instant réservée à la France métropolitaine (bonjour, l'Europe !) mais la collection sera ultérieurement diffusée en Belgique et au Canada - à une date encore non précisée.
Précisons que le présent site PEPLVM - IMAGES DE L'ANTIQUITÉ n'a rien à voir avec les Editions Fabbri. Nous ne sommes ni les éditeurs ni les diffuseurs de cette collection de DVD. Inutile donc de nous envoyer les e-mails pour vous abonner-désabonner ou réclamer. Vous toquez à la mauvaise porte ! Pour tout contact avec l'éditeur vous vous adresserez donc à :

Editions FABBRI
87, quai Panhard et Levassor
75647 PARIS Cedex 13
Tél : 33 (1) 56 77 02 27
Fax : 33 (1) 56 77 02 30

FRANCE (service clientèle et abonnements)
SAFIG/Les Plus Grands Péplums en DVD
BP 1813 - F 77018 MELUN
Tél. : 01.60.56.60.56
Distribution : NMPP

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Fabbri-Italie a elle aussi une collection consacrée au péplum, KOLOSSAL. Les titres de la collection italienne ne sont pas les mêmes qu'en France, sans doute pour une question de disponibilité de copies en version française. Si vous pratiquez la langue de Benvenuto Cellini et de Vittorio Cottafavi, allez leur rendre visite : www.edicolafabbri.it


(Nos voeux de succès accompagnent la collection Fabbri. Rappelons que DelPrado, Les Grands Classiques du Cinéma, après nous avoir l'an passé alléchés avec son nØ 3 Cléopâtre, s'interrompit par un beau jour, laissant en plan les amateurs qui guettaient la sortie des Gladiateurs (1954) annoncés.)

cleopatre - del prado